ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Progrès
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LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS LE PROGRÈS LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 02 SUPPLÉMENT LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Casino : de 1898 à 1992, une saga « Le Casino » a 120 ans. Le curseur a Parallèlement, le Casino met en pla- été placé au 9 juin 1898, avec l’ouver- ce un réseau de concessions (21 en ture de la première succursale, à 1905, 195 en 1914), et ouvre ses Veauche, de la société des magasins premiers entrepôts et usines de pro- duction dès 1920. Le titre est intro- Casino, créée pour l’occasion. duit en Bourse en 1910. Le début d’une aventure dont les fondements remontent au 7 septem- n 1925-1960 : la sortie du bre 1889, date du mariage de Geoffroy territoire ligérien Guichard et d’Antonia Perrachon. En 1925, l’acquisition de l’Épargne, société à succursales multiples dans n 1864-1898 : les fondements de le Sud-Ouest, marque le temps de la l’aventure sortie du territoire ligérien. Placée Guichard-Perrachon, les deux noms sous la direction de Jean Guichard, sont associés à jamais. Leur destin un des fils de Geoffroy, l’Épargne se noue lors du mariage entre Geof- deviendra une filiale en 1970 avant froy et Antonia. Le premier a 22 ans, de fusionner en 1988. En 1929, la seconde 18 ans, et son neveu, Geoffroy Guichard prend sa retrai- Paul Perrachon dirige, depuis dix te, à 62 ans, mais restera au conseil ans, le magasin stéphanois de la rue de surveillance jusqu’à sa mort en des Jardins, une épicerie de détails 1940. Dix-sept ans plus tard, ce sera rachetée en 1864 par Jean-Claude au tour d’Antonia de le rejoindre. La Perrachon, le père d’Antonia. société va se diversifier sous trois Geoffroy Guichard s’associe avec conseils de gérance, successivement Paul Perrachon en cette même an- présidés par Paul Guichard (1960 à née 1889 pour gérer ce commerce, 1965), Pierre Guichard (1966-1976) avant d’en devenir, le propriétaire et Charles Guichard (1976 à 1988). en 1892. Cet ancien casino lyrique À la fin des années 50, les succursa- qui a conservé son nom (donné par les se transforment en supérettes. le premier acquéreur du lieu), est donc le point de départ. n 1960-1990 : les premiers supermarchés n 1898-1925 : le temps des et l’ouverture à l’international succursales Le 18 mai 1960 marque un tournant En 1898, c’est vers le déploiement, de l’expansion avec l’ouverture du via les succursales, sur le modèle premier supermarché à Grenoble. des Docks Rémois, à qui a rendu Le premier hypermarché suivra le visite Geoffroy Guichard, que se di- 25 mars 1970 à Marseille. Entre- rige l’enseigne. Après Veauche et la temps, la première cafétéria a ■ Une des succursales de Casino, à Roanne, au début du XXe siècle.. transformation de la société en ouvert ses portes en 1967 au super- commandite par actions, le 2 août marché Casino de Saint-Étienne La décision stratégique d’un recen- tional, aux États-Unis, via des café- 1898 (Geoffroy et Antonia Gui- Nord, alors que des partenariats de trage sur son métier de base est térias puis par le rachat de Smart & chard possèdent 35 % du capital), restauration à thème sont noués appliquée dès 1989 et entraîne, au Final (cash and carry) en 1984, c’est l’aventure peut démarrer. avec Quick et Hippopotamus en fil des années, les cessions des socié- surtout sur une expansion territoria- En 1901, le nombre de succursales 1978. Ces partenariats seront dé- tés hors périmètre. Si c’est aussi le le en France que se lance le groupe. atteint 50, il sera de 452 en 1914. noués fin 1992. temps des premiers pas à l’interna- En 1985, il rachète Cédis dans l’Est de la France, une société qui se compose, notamment, des hypers Mammouth. n 1990-1992 : Casino entre dans la modernité En 1990, c’est au tour de la Ruche Méridionale (Sud-Ouest) d’entrer dans le giron. Cette année-là, sous l’impulsion d’Antoine Guichard, de- venu président du conseil de géran- ce, Casino entre dans la modernité. De commandite par actions, Casino devient société anonyme à conseil d’administration. Deux ans plus tard, Rallye rejoint Casino, via un échange d’actions. Propriétaire de Rallye, Jean-Charles Naouri, entre alors à 28 % dans le capital de Casi- no et en devient l’actionnaire de référence. Jacques PERBEY SÉRIE Découvrez, lundi prochain, la suite de notre série sur les 120 ans de Casino avec l’histoire du groupe : « D’Antoine Guichard à Jean-Charles Naouri : Casino ■ Antonia Perrachon et Geoffroy Guichard se sont mariés le 7 septembre 1889. Photo Fonds CASINO entre dans le XXIe siècle ». www.leprogres.fr W42 - 0
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT SUPPLÉMENT 03 familiale à nulle autre pareille ■ La première succursale, à Veauche, a ouvert en 1898. Photo Fonds CASINO Photo Fonds CASINO Les grandes dates de l’épopée Casino 1898. Geoffroy Guichard ouvre la première suc- cursale à Veauche. 1914. Casino exploite 460 succursales ainsi que 195 concessions. ■ Le premier supermarché Casino ouvre en 1960, à Grenoble. 1925. Geoffroy Guichard prend le contrôle de la Photo Fonds CASINO société l’Épargne, à Toulouse. La société compte alors près de 300 succursales dans le Sud-Ouest. 1928. Création des quantièmes sur les produits, ancêtre de la date limite de consommation. 1929. Le 25 octobre, Geoffroy Guichard prend sa retraite, ses enfants sont nommés gérants. Casino exploite 20 usines, 9 entrepôts, 998 ■ Photo Fonds CASINO succursales et 505 concessions. 1939. Casino exploite 1 670 succursales et 839 concessions. 1948. Le magasin historique de Saint-Étienne est transformé en libre- service, 500 succursales seront modernisées avec cette nouvelle formu- le. Casino emploie 2 900 personnes. 1950. Livraison des produits frais grâce aux premiers “camions blancs” isothermes. 1967. Ouverture de la première cafétéria Casi- no à Saint-Étienne Ratarieux. 1970. Le premier hypermarché ouvre ses portes à Marseille. 1971. Le groupe Casino exploite 2 575 points de vente. 1976. Casino s’implante aux États-Unis. 1992. Accord Rallye SA et Casino SCA : le nouveau groupe est alors constitué de 101 hy- permarchés, 480 supermarchés, 2 344 supéret- ■ Photo Fonds CASINO tes et 221 cafétérias. ■ Le supermarché de Ratarieux, à Saint-Étienne, où Casino ouvrira sa première cafétéria, en 1967. Photo Fonds CASINO W42 - 0 www.leprogres.fr W42 - 0
LE PROGRÈS LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 04 SUPPLÉMENT LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] D’Antoine Guichard à Jean-Charles Naouri : le groupe Casino entre dans le XXIe siècle L’entrée dans l’ère moderne, Casino le doit tout d’abord à Antoine Gui- chard. Nommé associé commandité en 1966, il deviendra le dernier pré- sident du groupe issu de la famille. Il restera aux côtés de Jean-Charles Naouri jusqu’à sa mort en 2013. n Antoine Guichard, grand artisan du changement Associé commandité depuis 1966, An- toine Guichard devient président du conseil de gérance en 1990, puis prési- dent du directoire de 1994 à 1996. Afin de faire grandir le groupe, il en modifie tout d’abord les statuts. De commandite par action, la société pas- se en anonyme à conseil d’administra- tion. Grandir, c’était aller chercher des par- tenaires. Les discussions qu’Antoine Guichard avait déjà nouées au préala- ble avec Promodès reprirent en 1996. Mais sans succès face aux prétentions jugées non-acceptables de Paul-Louis Halley alors à la tête Promodès. Ce dernier se lança alors l’année suivante dans une OPA (Offre publiques d’achat) sur Casino (mais aussi sur son ■ Lors de la pose de la première pierre du siège social du groupe Casino dans le quartier d’affaires de allié Rallye). Châteaucreux, à Saint-Étienne, en octobre 2005. Photo Yves FLAMMIN Dans un entretien qu’il nous avait ac- cordé en septembre 2003, Antoine n Jean-Charles Naouri, dans Monoprix-Prisunic (26 %) et, patrimoine foncier de Casino avec la Guichard était revenu sur cet épiso- seul maître à bord l’année suivante, par l’entrée dans le création d’une filiale dédiée cotée, de : « Paul-Louis Halley avait offert un À propos de Jean-Charles Naouri, An- capital de Franprix-Leader Price. Mercialys, chargée du développement prix qui était complètement aberrant toine Guichard eut ces mots : « Beau- Deux épisodes qui se soldèrent par la de centres commerciaux. Avant de re- par rapport à la vraie valeur de Casino. coup voyaient en lui un financier cher- filialisation à 100 % de Monoprix en penser le modèle des hypermarchés et Pour dire non, il a fallu augmenter nos chant l’opportunité de faire un coup 2013 (contrôlé jusque-là à 50-50 par des services aux consommateurs, via moyens financiers. Le seul qui pouvait avec Casino mais je savais que ce les Galeries Lafayette) puis de notamment le digital. Le groupe déve- y parvenir, n’était pas la famille, mais n’était pas vrai. J’ai tout de suite su que Franprix-Leader Price, après de rudes loppe des activités dans d’autres do- le groupe Euris (qui contrôle Rallye) c’était lui qui assurerait la pérennité du batailles. maines d’avenir, comme l’énergie ou dirigé par Jean-Charles Naouri. Déjà groupe. Accepter de perdre la majorité C’est aussi le temps de l’accélération l’exploitation des données clients. actionnaire de référence de Casino, ce pour pouvoir grandir a été une grande de la présence de Casino à l’internatio- Au bout du compte, le groupe réalise dernier est alors monté dans le capi- décision de la famille. » nal. Jean-Charles Naouri prend pro- 37,82 milliards de chiffre d’affaires tal ». Depuis lors, Jean-Charles Naou- Ce faisant, Jean-Charles Naouri a gressivement le contrôle de sociétés en (données à fin 2017) et se compose ri, via sa holding, détient 51 % des poursuivi les actions engagées par An- Amérique latine (Exito en Colombie, d’un parc de plus de 12 200 magasins parts de Casino. toine Guichard et commencées dès GPA au Brésil, Disco en Uruguay, Ca- (dont plus de 9 200 en France). Avec 1996 par une prise de participation tiven au Venezuela), en Asie (Big C en Vival, premier franchisé de France, Thaïlande), en Europe (Laurus aux Casino compte aussi plus de 5 000 Pays-Bas), le tout parachevé par des points de vente de proximité sur tout le implantations d’hypermarchés en Po- territoire. logne (mais aussi a Taïwan), et enfin Jacques PERBEY outre-mer (Vindemia à La Réunion). Tous ne résisteront pas au temps, au gré des retraits dictés par des raisons de géopolitique (Cativen au Venezue- la), ou de stratégie (États-Unis, Polo- gne, Taïwan, Pays-Bas, et plus récem- ment Big C en Thaïlande et au Vietnam). Aujourd’hui, Casino est le n° 1 de la distribution au Brésil et en Colombie. n Cdiscount, l’ère du e-commerce Mais Jean-Charles Naouri ne s’arrête } Accepter de perdre pas là. Toujours avec un coup d’avan- la majorité pour pouvoir ce dans le monde de la grande distribu- grandir a été une grande tion, il prend pied dans l’e-commerce ■ L’entrepôt dédié Cdiscount, à Andrézieux-Bouthéon. avec Cdiscount, noue des partenariats décision de la famille ~ Un second site va voir le jour pour accompagner la croissance avec des acteurs de référence du sec- Antoine Guichard, décédé en 2013 de la filiale e-commerce de Casino. Photo Philippe VACHER teur (Ocado et Amazon) et valorise le www.leprogres.fr W42 - 0
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT 05 LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Chez Vival, les franchisés retournent sur les bancs de l’école Les franchisés de l’enseigne de proximité du groupe Casino sont formés à Saint-Étienne, dans un magasin école, ouvert au prin- temps 2017. P armi les 1 600 magasins Vival implantés en France, il en est un pas tout à fait comme les autres. Il est situé à Saint-Étienne, dans le quartier de Châteaucreux, juste en face du siège du groupe Casino. Sa particularité ? Derriè- re le rayon des produits frais, se cache une salle de classe. Cette supérette, ouverte au printemps 2017, est aussi une école par la- quelle passent tous les nouveaux managers et franchisés de l’ensei- gne. « Avant le lancement de cette structure, leur formation était as- surée par des magasins en région, explique François Besse, directeur d’exploitation de Vival. Mais on a ressenti le besoin d’étoffer le cur- ■ L’école est aussi un vrai magasin, géré par une franchisée et son employée. Photo Philippe VACHER sus. » entre théorie et pratique. « Une « Parce qu’on l’oublie, mais derriè- Des formateurs compétents grâce grande part de nos nouveaux fran- chisés sont en réorientation pro- re la salle de cours, il y a des vrais rayons, de vrais clients, et deux } La formation à la proximité fessionnelle. Ils viennent d’hori- vraies commerçantes, rappelle marque l’entrée dans du siège du groupe zons très différents. On essaye, du François Besse. Surtout, une fois la famille Casino ~ coup, d’être le plus complet possi- la formation achevée, les stagiai- Depuis, les stagiaires, par groupe ble. » res gardent le contact entre eux. de huit, se succèdent à Saint- Gestion, encaissement, questions Elle est un point commun qui les Étienne pour des formations, in- juridiques, ouverture et fermeture rassemble. Elle marque leur en- tenses, de cinq jours. « Ils profi- du magasin, mise en place des trée dans la famille Casino. » tent des conseils de nos meilleurs rayons… Tout y passe. « On s’est Une famille qui se réjouit de la experts, poursuit François Besse. aperçu, avec l’expérience, que nos réussite de ce projet pilote. Le C’est en partie pour cette raison modules de formation n’étaient groupe envisage de créer des que l’on a choisi d’installer notre pas tous bien conçus, ajoute Fran- structures identiques pour ses école dans la Loire. Pour le clin çois Besse. Grâce aux retours de deux autres enseignes de proximi- François Besse, d’œil à l’histoire de Casino, évi- nos stagiaires, on les a modifiés. té, Petit Casino et Spar. directeur d’exploitation demment. Mais aussi pour avoir On a approfondi, par exemple, Josselin GIRET sous la main, grâce à la proximité tout ce qui se rapporte à l’anima- du siège du groupe, des formateurs tion commerciale. » particulièrement compétents. » Au fil de la formation, les appren- Les rares questions que l’école laisse encore de côté, les stagiaires « On se sent un peu plus intégré tis passent en revue tout le pro- peuvent les poser à la gérante du dans l’entreprise » gramme de leur métier, alternant magasin hôte et à son employée. David Dafre n’est pas un petit nouveau au sein de Casino. Mais il vient tout juste EN CHIFFRES de rejoindre la famille Vival. Après une première vie professionnelle en région parisienne, déjà dans le giron du groupe stéphanois, il a ouvert son magasin le n 1 an annuel de neuf formations. Cha- 2 juin, dans les hauteurs du massif du Pilat, à Maclas. Un lancement qui s’est Le magasin école de l’enseigne a que session accueille huit stagiai- accompagné, forcément, d’un passage par l’école de l’enseigne, à Saint-Étienne. été inauguré le 19 juin 2017. Il res. Un moment qu’il juge, aujourd’hui, « enrichissant ». « J’avais déjà pu échanger vient de fêter son premier anni- avec une bonne partie des intervenants, par mail ou par téléphone. Mais sans versaire. n 52 franchisés jamais les rencontrer. J’ai pu mettre des visages sur des noms. Et tout de suite, on Depuis son lancement au prin- se sent un peu plus intégré à l’entreprise. » Pendant les cinq jours de sa formation, n 35 heures de formation temps 2017, le magasin école a le jeune franchisé, déjà rompu à la grande distribution, a pu approfondir son Chaque session de formation est formé 52 nouveaux franchisés savoir. « J’ai beaucoup appris sur la gestion du rayon fruits et légumes, par exem- organisée sur cinq jours, soit Vival. Sur la seule année 2017, ple. J’ai bossé dans la restauration, alors les produits, je les connais. Là, j’ai trente-cinq heures de formation. elle a aussi vu passer trente-sept découvert une nouvelle façon de les travailler. Tout est bien vu, bien fait. On est nouveaux managers. très bien encadré. » David, aussi, a beaucoup observé, pour piocher quelques n 7 sessions en 2017 idées. « On découvre tout le panel des services que Vival peut proposer à ses L’an passé, 7 sessions ont été n 1 600 magasins. clients. Les distributeurs de jus d’orange, par exemple. Je pense que je vais en organisées. Soit un total de 245 En France, l’enseigne Vival s’ap- installer dans mon commerce. J’ai aussi appris quelques petites techniques, pour heures de cours. En 2018, Vival puie sur un réseau de 1 600 ma- l’étiquetage des produits notamment. Des choses simples, mais qui vont m’aider ambitionne de passer à un total gasins. à être plus efficace. » W42 - 0 www.leprogres.fr
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS LE PROGRÈS LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 06 SUPPLÉMENT LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Casino-ASSE : deux légendes, Retracer ces liens, c’est revenir SE tarde à avoir des résultats spor- sur près de cent ans d’histoire tifs et, en 1950, le club est au bord et des trajectoires d’hommes de la faillite et risque de disparaî- tre : « Le maire de Saint-Étienne, incontournables pour Alexandre de Fraissinette, fait les deux institutions, alors voter une subvention de à l’image de Pierre Guichard. 10 millions de francs qui va sauver le club. En contrepartie, la mairie «O n ne peut parler de l’ASSE sans parler de Casino. L’histoire de l’ASSE est intime- demande le retour aux affaires de Pierre Guichard. 1950 est une véri- table deuxième naissance de l’AS- ment liée à celle de l’entreprise », SE. » Avec ses responsabilités à confie Philippe Gastal, conserva- Casino, Pierre Guichard n’avait teur du musée des Verts et histo- que peu de temps à accorder à rien du club. L’histoire de ces liens l’équipe : « Il devra alors placer débute bien avant 1933, date de la des hommes de confiance. Il choi- création officielle de l’ASSE. Il sit Charles Paret, un homme de faut remonter à 1919 et la création Casino, comme secrétaire général de la section football de l’AS Casi- du club et, avec l’appui de Pierre no. Cette Amicale des employés de Garonnaire, il convainc Jean Snel- la Société des magasins Casino a la de devenir entraîneur. » Il nom- été créée sous l’impulsion de Geof- mera Pierre Faurand, un industriel froy Guichard (1867-1940), fonda- stéphanois, président du club en teur de Casino, pour encourager 1952 : « Pierre Guichard a fait des ses employés à la pratique du sport choix forts et il ne s’est pas trompé dans un esprit corporatiste. sur les hommes. Il structure le club En 1926, l’ASC fusionne avec le et développe la formation. Pierre Stade forézien universitaire au Garonnaire, Charles Paret, Pierre sein de l’ASS (Association sportive Faurand, Jean Snella, toute l’his- stéphanoise), cette fois sous l’im- toire du club, c’est Pierre Gui- pulsion du fils du fondateur de chard. » En 1959, Pierre Faurand Casino, Pierre Guichard (1906- tombe malade et Pierre Guichard 1988). reprend les commandes. Il assure l’intérim mais souhaite placer 1933-1938 : Casino investit, quelqu’un de confiance à la tête du l’ASSE surnommé club : « À la suite du titre de cham- « le club des millionnaires » pion de France de 1957, Pierre Le football professionnel arrive en Guichard a voulu agrandir le stade France en 1932. L’ASSE ne sera et rapprocher le public du terrain. ■ En 1986, 3 500 personnes de Casino dessinent le logo de l’entreprise inscrite que l’année suivante, en Il fallait détruire la piste d’athlétis- stéphanoise sur la pelouse du stade Geoffroy-Guichard. deuxième division, pour la saison me. II fait alors la connaissance de Photo Yves FLAMMIN 1933-1934. « Pierre Guichard cu- Roger Rocher, dont l’entreprise se mule alors ses fonctions à Casino chargera des travaux. Il croit beau- ZOOM et celles de président de l’ASSE. Il coup en lui et le nomme président souhaite que le club monte rapide- en avril 1961. Une nouvelle fois, il 1986 à 2001 : Casino s’affiche sur les maillots ment en 1re division. Dès les pre- ne se trompe pas puisque Roger mières années, il va investir beau- Rocher remportera 15 des 17 titres n Manufrance, coup d’argent pour attirer de majeurs de l’ASSE. Et Pierre Gui- premier sponsor maillot grands joueurs, dont des interna- chard, et donc Casino, garde un « Le premier sponsor maillot tionaux comme Ignace Tax. L’AS- œil sur le club, puisqu’il est nom- de l’ASSE apparaît lors de la SE était alors surnommé “le club mé président d’honneur. » saison 72/73 », précise Philip- des millionnaires”. Pierre Gui- pe Gastal. Ce n’est pas l’entre- chard souhaitait s’inspirer de l’en- Le vert et le stade, prise fondée par Geoffroy treprise Michelin avec le rugby. « cent ans après, c’est Guichard qui s’affiche en Quand on parlait de l’ASSE, on toujours d’actualité » premier sur les maillots verts, parlait de la ville et de Casino », mais Manufrance. raconte Philippe Gastal. L’équipe Après l’affaire de la caisse noire, Casino apparaît comme spon- montera finalement en D1 en en 1982, le club se relève peu à peu sor maillot en 1986 et restera 1938. et Casino n’est jamais bien loin : le sponsor principal jusqu’à la « En 1986, alors que le club re- saison 2000-2001. « Une grande partie de monte en D1, Casino influence l’histoire du club, c’est André Laurent pour faire revenir n« Casino Pierre Guichard » Robert Herbin comme entraî- est toujours là ! » neur. » Si Casino n’est plus aussi pré- « Durant la Seconde Guerre mon- Yves Guichard, fils de Pierre Gui- sent qu’auparavant, le groupe diale, pour empêcher certains chard, sera également président fondé par Geoffroy-Guichard joueurs d’aller faire le STO (Servi- lors de la saison 1993-1994. reste un partenaire de choix ce du travail obligatoire), Casino Aujourd’hui, l’ombre de Casino de l’ASSE, comme le rappelle ■ Photo Clément GOUTELLE leur proposait des emplois fictifs. » plane toujours sur l’ASSE : « La l’historien du club, Philippe Le club perdra son statut profes- famille Guichard est à la base des Gastal : « Il y a eu un désen- partenaire privilégié avec de sionnel durant le régime de Vichy. fondations du club, les couleurs gagement dans le temps mais nombreuses places de loges et Pierre Guichard démissionne de la vert et blanc de Casino et le stade. Casino, s’il n’est plus visible la gestion de la restauration. présidence du club en 1943. Après Et cent ans après, c’est toujours pour le grand public, reste un Casino est toujours là ! » la Seconde Guerre mondiale, l’AS- d’actualité ! » www.leprogres.fr W42 - 0
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT SUPPLÉMENT 07 une histoire mêlée Claude Risac, directeur des relations extérieures du groupe Casino « Casino reste sponsor de l’ASSE pour des raisons historiques » À quel niveau Casino est-il encore présent comme sponsor de l’ASSE ? « Nous ne sommes plus le pre- mier mais nous sommes toujours un des sponsors du club. Casino n’est plus le sponsor principal mais nous sommes toujours visi- bles du grand public. Notre nom figure avec les autres sponsors du ■ Photo Yves FLAMMIN club et dans le stade. C’est une forme d’aide et un lien historique Casino n’est plus le sponsor auquel Roland Romeyer tient maillot de l’ASSE depuis la beaucoup. Ce sponsoring n’est saison 2000-2001. Est-ce une pas une somme négligeable. » stratégie particulière ? « Le sponsoring sportif n’est pas Il existe également un lien dans nos choix marketing et ce entre le groupe et la restaura- n’est pas récent. Nous ne sommes tion du stade Geoffroy-Gui- plus présents dans le cyclisme chard… comme dans les autres discipli- « Notre filiale Casino restaura- nes sportives depuis de nombreu- tion assure la restauration du sta- ses années. de Geoffroy-Guichard. Mais il Casino reste cependant un spon- s’agit d’un contrat de service qui sor de l’ASSE pour des raisons n’est pas lié avec le sponsoring. historiques, parce que c’est Saint- La filiale assure la restauration Étienne, notre ville siège, la cou- d’une dizaine de stades en France leur verte et le stade Geoffroy- dont Nice, Toulouse et Nantes. » Guichard. » Avant que l’ASS ne devienne l’ASSE, le stade s’appelait déjà Geoffroy-Guichard « Le vert du maillot de l’ASSE provient de la couleur des stores de la première épicerie Casino », souligne Philippe Gastal, conservateur du musée des Verts et historien du club. Mais Casino a également joué un rôle fondateur dans l’autre mythe du club : le Chau- dron. Les fondations de l’antre des ex- ploits des Verts sont construites alors que le club ne s’appelait encore qu’ASS (Association sportive stéphanoise). « Dès la fin des années 1920, Pierre Guichard cherche un terrain pour construire un stade » Le club n’est pas encore professionnel et ne s’appelle pas encore ASSE mais Pierre Guichard développe déjà des infrastructures : « Dès la fin des années 1920, Pierre Guichard cherche un ter- rain pour construire un stade. L’achat du terrain où se situe le stade Geoffroy- ■ La construction du stade débute en 1930 pour une inauguration le 13 septembre 1931, deux ans avant que Guichard se fait en 1930 pour une l’ASS ne devienne ASSE. Photo d’archives LA TRIBUNE-LE PROGRÈS inauguration le 13 septembre 1931. » Avec le statut professionnel et la créa- sera construite en face de la première et directeur des Ventes au sein de la socié- tribune porte d’ailleurs toujours le nom tion de l’ASSE, en 1933, il faut déjà inaugurée le 11 novembre 1934, quel- té Casino et à l’initiative de la construc- de ce grand ami de Pierre Guichard. » agrandir le stade : « Une petite tribune ques mois après le décès d’Henri Point, tion du stade Geoffroy-Guichard. Cette C. G. W42 - 0 www.leprogres.fr W42 - 0
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS LE PROGRÈS LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 08 SUPPLÉMENT LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Hypermarchés Casino : 24 heures La vie d’un hypermarché, comme sont rapatriées dans les réserves, celui de Monthieu à Saint- tandis que les produits à installer Étienne, est rythmée tout au long sont entreposés à l’arrière des al- lées. La directrice peut alors com- de la journée. Vivez près de mencer son tour de magasin. Entre 24 heures dans les coulisses deux « bonjour », elle scrute cha- d’un Géant. que rayon. « Je vérifie que tous les produits sont installés, notam- 5 h 30. L’effervescence règne dans les allées de l’hypermar- ché Géant de Monthieu, à Saint- ment les promotions et les têtes de gondoles. S’il en manque, je vais voir le manager pour savoir s’il Étienne. Les premiers collabora- s’agit d’une rupture ou pas », expli- teurs, comme les appelle la que Dominique Graziani. Le systè- directrice Dominique Graziani, me d’approvisionnement est géré sont arrivés une heure plus tôt, automatiquement par informati- après les camions des producteurs que. De même, le placement des locaux ou de l’entrepôt de Grigny. produits dans les rayons est défini Tout doit être parfait pour l’ouver- ture Les palettes de produits sont déjà disposées dans les allées, ce qui donne une allure bien étrange au magasin, si bien rangé lors de } Nous faisons l’ouverture aux clients. Les em- le même métier ployés s’affairent à regarnir les qu’un artisan ~ rayons. Objectif : que tout soit prêt Bernard Jouvet, pour l’accueil du public, à 8 h 30. manager de la boulangerie En trois heures, le magasin se transforme. « C’est une véritable fourmilière », ajoute Dominique Graziani. Un simple regard sur le par le groupe Casino. Le tout est, magasin permet de confirmer ses bien sûr, adapté à la taille et au dires, avec une grosse soixantaine chiffre d’affaires du magasin. Vers de personnes qui s’activent à dé- 10 heures, les cadres se réunissent charger les palettes pour remplir pour boire le café. Des bilans et des les linéaires. objectifs à atteindre sont aussi évo- qués certains jours. Dans le maga- sin, les clients se succèdent. En fin 240 Le nombre d’employés de matinée, les employés de l’hy- permarché finissent peu à peu leur travail. Il ne reste plus que quel- ques personnes pour regarnir les ■ La mise en rayon des poissons. Photo Charles-Edouard CHAMBON que compte l’hypermarché rayons et préparer certains pro- Géant Casino de Monthieu. duits (boulangerie, pâtisserie), l’en- ployés, le site reste accessible pour ZOOM cadrement et les caissières. les livreurs, qui ont accès au quai De façon paradoxale, c’est au mo- de déchargement jusqu’à l’arrivée Une multitude de Chaque secteur a ses spécificités ment où les clients sont le plus des premiers employés à 4 h 30. Et moyens de paiement (lire ci-contre). Les boulangers et nombreux, que les salariés du tout recommence… les pâtissiers s’affairent à préparer groupe le sont le moins. Chaque Depuis quelques années, les le pain et les gâteaux du jour. jour, l’enseigne ferme ses portes à Charles-Édouard CHAMBON façons de payer se multi- « Nous faisons le même métier 21 heures. Après le départ des em- chamboch@leprogres.fr plient. qu’un artisan », revendiquent en La caissière existe toujours et chœur les managers de ces rayons. représente plus d’un paie- Depuis deux ans, les produits ment sur deux. Le magasin transformés sur place (poisson, compte d’ailleurs 85 person- viande, traiteur, pain, gâteaux, nes dans ce service. Mais les fruits et légumes, etc.) sont placés autres moyens ont le vent en dans le centre de l’hypermarché au poupe. niveau de l’entrée des clients. Ainsi, les caisses automati- « C’est une façon de mettre à ques, où le client scanne l’honneur les métiers de bouche, lui-même ses achats, repré- qui restent notre cœur de métier », sentent 30 % des paiements. confirme Dominique Graziani. Au De même, Casino a dévelop- fil de la matinée, la tension monte pé les scanners sur les cad- peu à peu. « Il est 8 heures », an- dies, qui permettent aux nonce une voix au micro. Elle est clients de gagner du temps renouvelée toutes les dix minutes, au moment de régler. tandis que les collaborateurs de Avec Casino Max, il est mê- l’enseigne mettent un dernier me possible de payer avec coup. Les caissières prennent leur son téléphone. Cette façon poste. À 8 h 30, le gros du travail de faire ses courses, relancée est terminé, les premiers clients depuis peu, est en plein es- arrivent dans les allées. Pourtant, sor. le travail n’est pas fini. Les palettes ■ Les réserves du magasin. Photo Charles-Edouard CHAMBON www.leprogres.fr W42 - 0
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT SUPPLÉMENT 09 dans le ventre d’un Géant « Les soldes, c’est trois semaines de travail » Durant l’année, plusieurs temps forts rythment la vie du magasin. C’est, par exemple, le cas des soldes d’été. La veille du début de cette opération, la tension est forte dans les allées de l’hypermarché. « Cela fait trois semaines que nous tra- vaillons dessus », précise Domini- que Graziani. Chaque détail comp- t e . O u t r e l e s m a r ch a n d i s e s à réceptionner et le magasin à habiller aux couleurs des soldes, c’est sur- tout l’étiquetage des produits qui prend du temps. « Les collabora- teurs seront rejoints par les collè- gues du froid industriel avant l’ouverture », ajoute-t-elle. Chaque article doit, en effet, être étiqueté. Ce qui, ramené au nombre d’article soldé, constitue un travail colossal. Outre l’aspect financier, cette opéra- tion permet surtout au magasin de liquider ses stocks. De nouvelles marchandises peuvent ainsi arriver. Une fois cette période terminée, les employés du site n’en auront pas fini. Il s’agira alors de préparer la rentrée et la foire aux vins de sep- tembre. Concrètement, plusieurs al- lées seront totalement modifiées et devront être remplies de nouveaux produits. Ce travail ponctuel est en- tièrement réalisé, avant l’ouverture du magasin aux clients, entre 5 h 30 et 8 h 30. Une dizaine de rayons aux services des clients Un hypermarché, tel que ce- n Liquide lui de Monthieu, comporte Ils mettent en place l’eau, les de nombreux rayons, chacun sodas, les alcools, etc. dirigé par un manager. Tour d’horizon. n Produits de grande n Boulangerie consommation Les professionnels de ce Des pâtes au biscuit, ils gè- rayon font partie de ceux qui rent de très nombreux arti- travaillent comme des arti- cles. sans. Au total, les boulangers passent près de 5 tonnes de n Non alimentaire farine par semaine. Il s’agit des produits textiles, culturels ou de nettoyage, n Marée mais aussi des rayons beauté. Il s’agit d’un des plus impor- tants poissonniers du dépar- n Parapharmacie tement, qui traite une ving- Dirigé par un pharmacien, le taine de colis tous les jours. ■ La préparation du pain dans la boulangerie du magasin. Photo Charles-Edouard CHAMBON rayon propose un large choix de produits courants. n Boucherie n Fruits et légumes n Traiteur frais, comme les yaourts, la Le rayon propose deux qua- Avec 300 variétés de fruits et Cet espace s’occupe des plats charcuterie ou les surgelés. n Caisse lités de viandes, à la découpe légumes, ces rayons récep- préparés et de la découpe Ce service gère 85 caissiers. ou en boucherie tradition- tionnent 10 à 20 palettes par des fromages. n Pâtisserie Outre l’encaissement, l’ac- nelle. À noter que la pro- jour. Environ 10 % des pro- Les six pâtissiers produisent cueil s’occupe des places de duction locale est favorisée. duits viennent de produc- n Frais industriel des gâteaux suivant le thème spectacle, du SAV ou encore teurs locaux. Ils gèrent tous les produits de la saison. des cartes de paiement. W42 - 0 www.leprogres.fr W42 - 0
LE PROGRÈS LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 10 SUPPLÉMENT LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Casino : les confidences du dernier représentant de la famille Guichard Il est le dernier représen- tant de la famille à occuper un poste au sein du grou- pe. Gilles Pinoncély, qui était très proche d’Antoine Guichard, l’a accompagné dans le changement de l’organisation de la société. G uichard, Perrachon… À ces noms sont venus s’en greffer d’autres au fil du temps et des unions maritales. Les gendres sont ainsi rentrés dans la f a m i l l e G u i ch a r d . I l s avaient pour noms Gé- rard, Kemlin et Pinoncély. Ils ont eux aussi contribué à faire de l’épicerie un groupe familial, jusqu’au passage de témoin à Jean- Charles Naouri. Après le décès d’Antoine Guichard en 2013, Gilles Pinoncély, 78 ans, est resté le seul des descendants de la famille au sein de l’en- treprise. ■ Gilles Pinoncély est aujourd’hui administrateur du groupe Casino. Photo Yves FLAMMIN Membre du conseil de sur- veillance depuis 1994, il complète. Dans la famille discuter. Le changement dans le capital de Casino. traite. Jean-Charles était est entré au conseil d’ad- on disait : “Trois ans d’es- de statuts a été une très Il est devenu actionnaire l’homme de la situation. » ministration en 2003 et oc- sai, dix ans de jugement bonne décision. » de référence (la famille ne Il le sera d’autant plus en cupe encore aujourd’hui pour faire ses preuves”. » Un changement qui aura possédait pas plus de 15 % 1997, en contrant l’offensi- un poste de censeur. « Je Supérettes, supermarchés permis d’ouvrir le groupe à des parts). « Jean-Charles ve de Promodès. Président suis à la retraite mais Jean- (il fut directeur de celui de d’éventuels partenariats. Naouri n’était pas au co- du conseil de surveillance Charles Naouri m’a de- Saint-Étienne nord), hy- Ce fut le cas en 1992, avec mité de direction. Il est res- en 2003, avant de devenir mandé de p e r m a r - le mariage de Rallye et Ca- té en retrait en nous disant président-directeur-géné- poursuivre à chés (il a sino. Jean-Charles Naouri qu’il allait apprendre à vos ral en 2005, Jean-Charles ses côtés. Il y a deux ans, il } Dans la o u v e r t l e venait de racheter Rallye, côtés. Tant qu’Antoine Naouri devient alors le Gé ant de alors en difficulté. Par était président, il est ainsi premier « patron » hors a renouvelé famille, on disait : M o n - échanges d’actions, ce der- resté très discret et a pris le famille du groupe Casino. mon mandat trois ans d’essai, thieu), il a nier est ainsi entré à 29 % relais à son départ à la re- Jacques PERBEY jusqu’à mes ainsi pu dé- 80 ans. J’ai dix ans de couvrir un siège au jugement Famille Guichard : toutes les conseil mais pour faire facettes du je ne partici- métier. près de 500 descendants à travers le monde pe pas au vo- ses preuves. ~ Nommé te », expli- Gilles Pinoncély f o n d é d e Si Gilles Pinoncély est l’aîné de la capital du groupe). que-t-il. pouvoir en quatrième génération, la famille est La société familiale Adosia, créée en Arrière-petit-fils du fonda- 1976, il devient associé gé- forte aujourd’hui de près de cinq 1924 par Geoffroy Guichard, afin de teur, Geoffroy Guichard, rant en 1981, au côté d’An- cents membres, dispersés aux quatre constituer « une réserve économique fils de Freddy Pinoncély t o i n e G u i c h a r d , s o n coins du monde. pour les descendants » s’est donc (le gendre de Mario Gui- grand-oncle dont il sera S’ils ne se retrouvent pas tous, l’esprit transformée. Gérant les parts déte- chard) qui fut associé gé- très proche. Il a donc vécu est toujours là, gardé et porté par un nues par la famille, elle a été dissoute rant en 1961, Gilles ne se de l’intérieur les transfor- noyau dur qui se réunit au sein de en tant que telle pour jouer son rôle destinait pas à la distribu- mations initiées par Antoi- l’association des Descendants de actuel de lien familial. tion. ne Guichard. Geoffroy Guichard, présidé par Lau- Elle n’avait plus de raison d’être, lors Au sortir de son service rent Guichard (fils de Charles), ga- du changement de statuts de Casino militaire, après avoir été « Le changement rant des valeurs familiales. « Nous en 1990. diplômé de l’école supé- de statuts a été une nous retrouvons une fois par an dans Le passage de témoin à Jean-Charles rieure d’Agriculture de très bonne la maison familiale, ici dans la Loi- Naouri fut une bonne chose pour Toulouse, il est adoubé par décision » re. » beaucoup, au sein de la famille. Com- Pierre Guichard, numé- Tous ne sont pas non plus encore me l’atteste Laurent Guichard : « Des ro 1 d’alors, avec l’aval du « Antoine, Yves Guichard actionnaires, car au fil du temps et gens de la famille, au départ, étaient conseil de famille. « Com- et moi avons réfléchi lon- des transmissions, les actions se sont contre. Mais Antoine a eu raison de la me les autres membres, il a guement à l’organisation diluées (une partie des membres ac- faire entrer dans le capital. Casino fallu faire mes classes afin future de Casino. On pas- tuels ne dispose pas plus de 1,5 % du n’en serait pas là aujourd’hui ». d’avoir une formation sait de longues soirées à en www.leprogres.fr W42 - 0
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT 11 LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Cdiscount, l’atout numérique de Casino à la conquête de l’Europe Alors que Casino fête ses EN CHIFFRES 120 ans, Cdiscount vient de souffler sa vingtième n Loire : 106 349 clients bougie. Après 20 ans Cdiscount compte d’innovations et de suc- 106 349 clients sur la cès, la plateforme françai- Loire pour 331 244 se de e-commerce part à commandes. la conquête de l’Europe. n Le top 5 dans la Loire C réé en 1998, Cdiscount s’est développé d’abord autour de la vente de Dvd à La Nintendo Switch est le produit le plus commandé sur le prix cassé. Très rapidement le département sur les groupe Casino a senti le poten- 12 derniers mois. tiel de la start-up et est entré au Arrivent ensuite : le capital de l’entreprise en 2000. disque dur externe Cdiscount a continué de se dé- Maxtor, un hand velopper en s’appuyant sur spinner, la manette son goût pour l’innovation. En dualShock et le set 2004, le site se lance sur le Tefal ingenio. marché de l’électroménager et n 20 millions devient le premier e-commer- de visiteurs çant à livrer des machines à Le site de Cdiscount laver et des frigidaires. L’entre- compte 20 millions prise est toujours numéro 1 ■ Cdiscount compte plus de 500 000 m² d’entrepots soit l’équivalent de 100 terrains de foot. de visiteurs uniques sur ce marché. Photo Mise à disposition par Cdiscount par mois. Cdiscount étoffe son offre au n 30 millions fil des ans avec les meubles et foyer. Au mois de mai, le site le mois de juillet, Cdiscount de produits la décoration en 2008 ou en- core les jouets et la puéricultu- re en 2009. En 2011, le site avait déjà surpris son monde en lançant une offre de voya- ges en ligne. Un choix bien s’est ouvert à un nouveau mar- ché de 200 millions de con- sommateurs avec le lance- 40 en millions, le nombre de références Cdiscount représente 30 millions de pro- duits expédiés par an marchand prend le pari de lan- calculé, comme l’a expliqué ment de la vente et de la proposées sur le site et 9 millions de cer une offre de vins et spiri- lors du lancement Emmanuel livraison vers quatre pays internet de Cdiscount. clients. tueux. Il est aujourd’hui le pre- Grenier, président-directeur européens : la Belgique, l’Ita- mier vendeur de vins en ligne général de Cdiscount : « En lie, l’Allemagne et l’Espagne. de France avec 7 000 référen- pénétrant le marché du touris- En parallèle, les 250 000 pro- Cdiscount », a commenté ser au maximum ses entre- ces et 4 millions de bouteilles me en ligne, et singulièrement duits stockés par Cdiscount Jean-Charles Naouri, prési- pôts. L’entreprise vient de lan- vendues par an. L’entreprise celui du séjour packagé, Cdis- seront proposés par des sites dent-directeur général du cer un test sur Paris avec une va encore plus loin en lançant count s’engage sur un marché partenaires européens : Real groupe Casino. Et ce n’est pas livraison par créneaux de Cdiscount Mobile en 2016 et en pleine expansion. » (Allemagne), e-price (Italie), la seule. 30 minutes et fait actuelle- Cdiscount Energie un an plus Pixmania (Italie et Belgique), ment des recherches sur la li- tard. Poursuivant la diversifi- n Cdiscount pour ne citer qu’eux. Le site n Pour Cdiscount, le futur vraison par drone qui pour- cation de son offre, Cdiscount s’ouvre sur l’Europe séduit actuellement surtout les passe par la technologie raient être effectives à s’est associé cet été à Home- Cdiscount est derrière Ama- francophones et le succès est Pour honorer la livraison de l’horizon 2025. Après 20 ans serve pour créer Cdiscount as- zon, le numéro deux du e- déjà au rendez-vous en Belgi- plus de 30 millions de produits d’existence, Cdiscount est le sistance, une nouvelle offre commerce en France et comp- que. « Ce déploiement à l’in- par an, Cdiscount a investi lar- premier e-commerçant fran- d’assistance pour les dépanna- te bien s’inviter sur l’ensemble ternational marque une nou- gement dans les nouvelles çais et compte bien le rester. ges et réparations au sein du du territoire européen. Depuis velle étape importante pour technologies pour automati- C. G. Un nouvel entrepôt et 200 emplois à Andrézieux Cdiscount dispose de trois plateformes en France pour stocker tous les pro- duits expédiés aux clients, à Bordeaux, en Île-de- France et à Andrézieux- Bouthéon. Cdiscount dis- posera ainsi d’un nouveau bâtiment logistique de 60 000 m² situé sur un ter- rain de 135 000 m², près de ■ Les travaux de construction de la plateforme logistique de l’aéroport. Les travaux de Cdiscount ont débuté le 17 septembre. Photo Claude ESSERTEL construction de la plate- forme logistique de Cdiscount ont débuté liés au jardinage, à la maison, les équipe- le 17 septembre pour une livraison prévue ments sportifs, les meubles, etc. Avec cet pour le printemps 2019. Dans ce nouveau entrepôt, Cdiscount devrait créer 200 em- ■ Avec le robot Skypod, l’innovation s’invite aussi dans les bâtiment seront entreposés les produits plois sur trois ans. entrepots de Cdiscount. Photo Mise à disposition par Cdiscount W42 - 0 www.leprogres.fr
LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 LE PROGRÈS LE PROGRÈS LUNDI 17 DÉCEMBRE 2018 12 SUPPLÉMENT LOIRE [ 120 A NS DE C A SINO ] Avec Le 4 à Paris, Casino tient sée, place au rayon épicerie fine. S’il Comment ferons-nous nos courses dans les années à trouve des produits qu’il n’a pas venir, à l’heure où les techno- l’habitude de voir ailleurs, le con- sommateur pourra également logies s’infiltrent toujours plus s’étonner de pouvoir déguster des dans nos vies ? articles élaborés par des chefs invi- Le groupe Casino tente une tés ou se désaltérer au bar du maga- réponse avec son magasin sin. Le 4, situé à deux pas des « C’est avant tout un lieu de vie, Champs-Élysées. assure Antoine Aussour, directeur exécutif de Prodistribution, franchi- M agasin traditionnel ou lieu de vie où l’on aime passer du temps ? Le groupe distributeur cas- sé historique du groupe. Notre ré- ponse au commerce de demain, le plaisir de faire ses courses et de se les codes du secteur avec son consommer sur place. » nouveau magasin parisien, en mixant les deux ambiances. Manger au milieu des « Un commerce physique augmen- meubles puis les acheter té », « le magasin du XXIe siècle », selon le groupe stéphanois. La vocation du lieu a de quoi désar- Le lieu, ouvert depuis le 4 octobre, çonner le consommateur. « Il faut intrigue les premiers curieux. Dans un temps d’adaptation », reconnaît un esprit épuré, dès l’entrée, le ma- ce jeune client qui dit avoir été un gasin surprend : les caisses tradi- peu perdu en entrant la première tionnelles ont disparu. Munis de fois dans le magasin. l’application Casino Max, les clients Surprendre : voilà sûrement la vo- scannent directement leurs articles cation de ce magasin vitrine. Les puis paient en ligne. Une fonction- amateurs de technologie devraient nalité qui permet au magasin d’être pouvoir trouver satisfaction : mur à ouvert 24 heures sur 24. La nuit, spiritueux connecté, grands écrans seul un vigile veille au bon fonction- digitaux pour faire ses courses en nement des lieux. livraison, assistant vocal pour trou- « La technologie permet d’étendre ver rapidement le bon produit. les plages d’ouverture. Nous vou- Ceux qui grimpent au 1er étage ne lons réunir internet et magasin phy- sont pas au bout de leur étonne- sique. Le client veut encore toucher ment, ils y trouvent un espace de le produit, avoir des conseils », ana- co-working ainsi qu’un showroom lyse Cyril Bourgois, directeur de la Cdiscount, lieu d’exposition de transformation digitale pour le meubles, objets et décorations de groupe Casino. l’enseigne, modifié tous les trois mois. Épicerie fine et bar au milieu Prévus pour se prélasser un mo- ■ Le 4, un concept entre magasin et lieu de vie, où l’on peut se désaltérer du magasin ment, les produits sont également à comme déguster des plats préparés par des chefs invités. Photo Jérémy PAIN la vente. De quoi intriguer cette fa- Réparti sur trois étages, Le 4 offre mille venue de Corse. « Ça surprend Des touristes de passage comme des cueillent le plus de succès seront une sélection de 6 000 produits, d’aller manger au milieu de person- travailleurs qui viennent se restau- déployées dans d’autres magasins. l’équivalent d’une supérette de nes qui choisissent leurs meubles. » rer le midi. Conçu comme le labora- Jérémy PAIN quartier, dont près d’un tiers est bio. Les 400 m² de surface de vente toire du groupe, Le 4 pourrait être Les linéaires classiques sont relé- devraient, à terme, attirer dupliqué dans d’autres villes en CONTACT Le 4 Casino, 4, avenue Franklin- gués au sous-sol. Au rez-de-chaus- 2 000 clients en moyenne par jour. France. Les technologies qui re- Delano-Roosevelt, 75 008 Paris. POINT PAR POINT Le groupe Casino est à l’origine de n 1910 nombreuses innovations dans l’his- Casino met en place les primes liées toire de la grande distribution. à l’achat des produits vendus : c’est En voici les dates clés. l’invention des programmes de fidélité. n 1898 n 1948 Le premier magasin ouvre à Saint- Mise en place du premier magasin Étienne. en libre-service. n 1900 n 1950 C’est l’apparition des premières Le groupe met en place la livraison succursales. à domicile, surtout en campagne et En 1904, la centième est ouverte. dans les banlieues des grandes villes. Le réseau couvre l’ensemble des n 1961 départements de la région. Création de la date limite de vente. n 1901 Elle n’est rendue obligatoire qu’en Invention de la première marque de 1980. distributeur. n 1967 ■ Les premières livraisons à domicile en 1950. La marque promeut les produits Ouverture de la première cafétéria Photo fournie par CASINO fabriqués dans les usines. Casino à Saint-Étienne. www.leprogres.fr W42 - 0
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