LUTTE CONTRE LA POLLUTION DE L'AIR - Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports - Réseau Action ...
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LUTTE CONTRE LA POLLUTION DE L'AIR Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports
Remerciements : Merci à l’ensemble des interlocuteurs sollicités dans les 12 agglomérations étudiées, au sein des services et des cabinets politiques des villes-centres et des métropoles. Merci aux équipes de Greenpeace France, de UNICEF France, et du Réseau Action Climat et de ses associations membres. Ce rapport a été réalisé en s’appuyant sur les conseils au long cours et les contributions des associations membres du Réseau Action Climat, de Sébastien Marrec et Florian Le Villain et de Conception technique et rédaction de la nombreux acteurs de la mobilité durable au publication : Sarah Fayolle (Chargée de sein de la société civile et des organismes campagne Transports à Greenpeace France), publics. Lorelei Limousin (Responsable Transports au Les opinions qui y sont exprimées sont celles Réseau Action Climat), Jodie Soret (Chargée du Réseau Action Climat France, Greenpeace des Relations avec les Pouvoirs Publics à France et UNICEF France. UNICEF France). Elles n’engagent ni la responsabilité ni les Relectures : Cécile Génot (Chargée de positions de leurs partenaires associés. communication à Greenpeace France), Simon N°ISBN : 978-2-919083-34-3 Coquillaud (Responsable communication au Réseau Action Climat France, Mathilde Les informations contenues dans ce document Lebourgeois (chargée de communication à correspondent à une analyse à jour à la date UNICEF France). de bouclage, au 5 décembre 2019. Construction et méthodologie du classement : Ce document est soumis aux droits d’auteur, l’équipe de la conception technique avec mais peut être utilisé librement à des fins le soutien de Gwendal Carabœuf et Simon de campagne, d’éducation et de recherche Fessard (Consultants bureau d’étude Inddigo). moyennant mention complète de la source. Design graphique : Guénolé Le Gal Décembre 2019 2 Lutte contre la pollution de l’air
Sommaire Introduction 4 Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises 6 Ville par ville : les décisions marquantes prises entre 2014 et 2019 8 Sortie des véhicules polluants 10 Réduction de la place de la voiture 14 Aides financières à la transition 18 Dynamique en matière de vélo 22 Dynamique en matière de transports en commun 26 Mobilité et santé des enfants 30 Recommandations à destination des élus locaux 34 Conclusions clés 36 Méthodologie 37 Pour aller plus loin 39 Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports 3
Introduction I E l y a urgence à agir contre la pollution de l’air qui n parallèle des efforts que nous attendons de l’État empoisonne nos grandes agglomérations. Il s’agit sur la mobilité, le climat et la pollution de l’air, les d’un enjeu de santé publique majeur : les effets élu·es de nos grandes villes ont un rôle clef à jouer. négatifs sur la santé de l’exposition chronique à une Mais, malgré l’urgence sanitaire et climatique, le pollution de fond, au-delà des seuls pics de pollution, sont courage politique manque encore trop souvent pour prendre connus et scientifiquement documentés. Face à ce constat, des mesures ambitieuses afin de sortir de la dépendance il est indispensable que l’ensemble des pouvoirs publics se collective au pétrole, au transport routier et à la voiture mobilise pour garantir à toutes et à tous la possibilité de individuelle. Les villes françaises sont par exemple peu respirer un air sain, et en particulier aux enfants, qui sont couvertes de zones à faibles émissions (ZFE), contrairement parmi les plus vulnérables face à la pollution de l’air. À ce à leurs voisines européennes. Elles accusent du retard sur titre, les objectifs du développement durable donnent aux la régulation du trafic routier en ville et sur la place trop collectivités locales toute leur place dans la transition, en importante consacrée aux véhicules motorisés dans l’espace visant le développement de villes “ouvert(e)s à tous, sûr(e)s, public. résilient(e)s et durables” (ODD11). N ous avons souhaité évaluer la situation et l’action P ourtant dans ces villes, le trafic routier et engagée dans les 12 plus grandes agglomérations automobile conserve aujourd’hui une responsabilité françaises 4 en matière de lutte contre la pollution de premier ordre dans la crise sanitaire de la automobile et de développement d’une mobilité pollution de l’air 1. Pour lutter contre la pollution durable. Le classement a été construit en prenant en de l’air, il est impératif de sortir du tout-voiture et de libérer compte six thématiques prioritaires : la sortie des véhicules les villes françaises des gaz d’échappement des véhicules polluants ; la réduction de la place de la voiture ; les aides fonctionnant aux énergies fossiles, diesel et essence. Pour financières à la transition ; la dynamique en matière de rendre cette transition possible et acceptable socialement, il vélo ; la dynamique en matière de transports en commun ; faut développer les alternatives (vélo, transport en commun, la mobilité et la santé des enfants. En effet, plusieurs études marche, covoiturage ou autopartage de véhicules légers à ont démontré que les enfants sont plus vulnérables que les très faibles émissions etc.) et mettre en place des mesures adultes à la pollution de l’air 5. Pour préserver leur santé, d’accompagnement et des aides. il est donc crucial de diminuer leur exposition dans leurs différents lieux de vie, par exemple à travers des politiques C de réduction de trafic aux abords des crèches et des écoles. ’est également un impératif pour faire face à la crise climatique. À l’échelle nationale, le secteur L des transports est le premier secteur émetteur e classement ne prétend pas offrir une vision de gaz à effet de serre, avec 31 % des émissions 2. exhaustive de l’action politique locale sur tous Le transport routier est responsable de près de 94 % des ces sujets. Il a toutefois été pensé et réalisé de émissions du secteur des transports au niveau national manière à porter un regard objectif sur ces 12 et les véhicules particuliers de plus de la moitié d’entre agglomérations. De plus, il est nécessairement influencé par elles (52 %). À l’échelle des métropoles, le transport routier l’héritage des agglomérations sur ces enjeux, qui remonte est également le premier, ou l’un des premiers secteurs souvent bien au-delà du dernier mandat électoral. Mais émetteurs de gaz à effet de serre 3. il prend aussi en compte des mesures structurantes qui 4 Lutte contre la pollution de l’air
permettent de distinguer l’engagement politique des élus pour le non-respect des normes de qualité de l’air 6. Toutes locaux ces dernières années. Par exemple, quelles villes connaissent des dépassements des seuils réglementaires et/ et métropoles ont progressé dans la mise en œuvre d’une ou recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé, ZFE ? Quelles villes et métropoles ont généralisé le 30 km/h pour les polluants atmosphériques comme le dioxyde d’azote sur leur territoire ? Quelles villes et métropoles se sont ou les particules fines, fortement liés au trafic routier. engagées dans le déploiement d’un réseau vélo express ? À l’approche des élections municipales, et dans L e classement a été construit en prenant en compte un contexte de prise de conscience et de l’action engagée à l’échelon métropolitain, puisque mobilisation croissante sur les enjeux écologiques, ce sont les métropoles qui exercent désormais les candidates et les candidats aux élections les compétences transports, climat et qualité de municipales seront aussi jugés sur leurs engagements pour l’air. Mais nous avons aussi pris en compte, quand cela était protéger notre santé et notre climat. Sur la base notamment possible et pertinent, la dynamique à l’œuvre à l’échelle des de ce classement et de cette évaluation, nos organisations villes-centres, qui endossent une responsabilité particulière seront attentives à ces engagements et aux programmes en matière de lutte contre la pollution de l’air sur le territoire des candidats pour les élections municipales, pour savoir ce et dans la définition de l’action politique métropolitaine. qu’ils envisagent de mettre en place pour la ville et ce qu’ils Nous avons aussi tenu compte de certaines spécificités entendent défendre au niveau métropolitain. locales, la mairie de Paris étant par exemple compétente sur la voirie. M ême les agglomérations qui arrivent en tête de ce classement n’ont pas encore relevé le défi de la pollution de l’air et doivent, elles aussi, redoubler d’efforts. La plupart des agglomérations incluses dans ce classement sont directement concernées par la condamnation récente de la France par la Cour de Justice Européenne, Lyon © Romain Etienne / Greenpeace
Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises L e classement global positionne les Les villes en queue de peloton doivent changer agglomérations en fonction de l'action d'échelle dans la lutte contre la pollution de l’air et les engagée par les élus locaux ces dernières émissions de gaz à effet de serre des transports : cela années contre la pollution automobile et des ne signifie pas qu'aucune action n'y ait été engagée, solutions, existantes ou en développement, pour s’y mais que cela reste globalement insuffisant et qu’elles déplacer autrement. marquent un retard important par rapport à ce qui a pu être mis en place dans d’autres agglomérations. Les villes en tête du classement font preuve d'une dynamique intéressante, notamment sur les enjeux L’infographie située page 7 précise le positionnement clés de sortie des véhicules diesel/essence ou des agglomérations sur les six thématiques prises de réduction de la place de la voiture. Elles sont en compte pour le classement global. Là encore, être cependant toujours soumises à des niveaux de positionnée « en bonne voie » sur une thématique ne pollution critiques. Elles doivent maintenir le cap signifie en aucun cas que le bilan est parfait sur cet et intensifier leur action, voire encore rattraper leur enjeu. Inversement, être positionnée « en retard » sur retard sur certaines thématiques. une thématique ne signifie pas que rien n’a été fait. Le positionnement de chaque agglomération est relatif aux positionnements des autres et il reste beaucoup à faire dans l’ensemble des agglomérations étudiées. 6 Lutte contre la pollution de l’air
Ville par ville : les décisions marquantes prises entre 2014 et 2019 1 2 L’agglomération grenobloise se Paris se distingue par sa zone à distingue par une politique vélo faibles émissions, déjà opérationnelle complète et des mesures permettant sur une partie du territoire métro- de réduire l’emprise de la voiture, politain. L’objectif associé de sortie comme la quasi-généralisation du du diesel en 2024 et de l’essence en 30 km/h sur le territoire métropoli- 2030 - sans équivalent en France - tain et la création d’une zone à trafic tire Paris vers le haut du classement. limité dans la ville-centre. Grenoble Malgré une belle dynamique vélo, La fréquentation des transports la capitale a encore du retard sur en commun reste inférieure à celle certains aspects, comme le station- d’autres agglomérations comme nement. À noter aussi le manque Strasbourg. La métropole grenobloise Paris d’actions spécifiques pour préserver doit également confirmer la mise en les écoles de la pollution de l’air et place d’une zone à faibles émissions la nécessité de renforcer les alterna- pour les voitures et son objectif de tives à l’échelle de la région. sortie du diesel. 3 4 Strasbourg a récemment acté la mise en place d’une zone à faibles Lyon témoigne d’une dynamique émissions pour tous les véhicules encourageante en matière de trans- à l’échelle métropolitaine, avec un ports en commun et de vélo. objectif de sortie du diesel en 2030 Mais le classement de Lyon souffre Strasbourg (et dès 2025 pour la ville-centre). Elle du manque de clarté des élus sur reste bien positionnée sur le vélo et leurs intentions pour la zone à les transports en commun. faibles émissions, au-delà des inter- En revanche, le bilan strasbourgeois dictions planifiées pour les véhicules est terni par l’entêtement sur le pro- utilitaires et poids lourds les plus jet autoroutier de Grand Contourne- anciens. Le projet d’autoroute urbaine ment Ouest et par un manque d’aides (« Anneau des Sciences ») vient Lyon financières pour accompagner parti- plomber des efforts encore timides culiers et professionnels dans leurs pour réduire la place accordée à la changements de mode de transport voiture. On note peu d’actions spéci- ou de véhicule. fiques pour la santé des enfants. 5 Nantes est bien positionnée sur la thématique des transports en commun, grâce surtout à l’existence d’une tarification solidaire pour toute la population. La ville se démarque aussi par des actions spécifiques à 6 ex aequo La métropole bordelaise bénéficie de quelques bons points sur la thé- matique vélo, avec par exemple un budget vélo/habitant/an élevé et une importante offre de stationnements, par rapport à la plupart des autres Bordeaux destination des enfants, comme les agglomérations. Elle doit en re- rues scolaires. vanche avancer sur la mise en place Mais le classement de Nantes est d’un réseau express vélo. Nantes plombé par l’absence de réflexion Un gros point noir à Bordeaux : l’ab- sur la mise en place d’une zone à très sence de décision des élus sur la mise faibles émissions. Même si la pollu- en place d’une zone à très faibles tion de l’air y est moins critique que émissions, malgré les études qui ont dans d’autres villes françaises, l’agglo- montré son intérêt pour protéger la mération nantaise n’est pas épargnée. population de la pollution de l’air. 8 Lutte contre la pollution de l’air
6 ex aequo L’agglomération lilloise a avancé sur la généralisation du 30 km/h et l’adoption d’un nouveau plan de circu- lation au niveau de la ville-centre. Elle engage la mise en place d’une zone à faibles émissions métropolitaine, mais sans avoir fixé d’objectif de sortie du diesel et de l’essence. 8 Rennes se distingue par l’absence de nouvelle infrastructure routière et par des mesures positives comme la généralisation du 30 km/h ou le récent aménagement d’un réseau express vélo métropolitain (encore à ses débuts). En revanche, Rennes souffre du En revanche, Lille n’est pas en retard pris sur la mise en place d’une Rennes avance sur le vélo : son budget vélo/ zone à très faibles émissions pour habitant est relativement faible, le restreindre la circulation des véhi- projet de réseau express vélo reste à cules polluants et sur la mise en place Lille concrétiser, l’offre de stationnements d’aides financières pour accompagner vélo est limitée par rapport à la plu- les particuliers et les professionnels part des autres agglomérations. vers une mobilité plus écologique. 9 10 Bon point vélo pour Toulouse qui Montpellier avance sur la mise en dispose d’un budget vélo/habitant/ place d’une zone à faibles émissions, an en augmentation, mais le position- qui pourrait à terme concerner tous nement reste moyen sur les autres les types de véhicules et la possibili- indicateurs vélo, comme l’offre de té d’une sortie complète du diesel et/ stationnements et le développement du réseau cyclable métropolitain. Montpellier ou de l’essence semble être prise en compte. Toulouse Si Toulouse avance sur une zone à Mais Montpellier a pris du retard faibles émissions intégrant les voitures, sur la réduction de la place de la voi- les scénarios à l’étude se limitent à des ture (aucune évolution notable vers restrictions pour les véhicules les plus le 30 km/h), sur le vélo (budget vélo/ anciens et n’incluent pas d’objectif de habitant/an faible mais en progrès), sortie progressive du diesel et de l’es- ou bien encore sur la mise en place sence. Et Toulouse ne se distingue pas d’aides financières pour changer de positivement sur la place de la voiture mode de transport ou de véhicule. en ville. 11 12 Un bon point pour Nice : la mise en place d’aides à l’achat d’un vélo ou Si des efforts ont été réalisés pour d’un véhicule électrique pour les par- la piétonisation, la création de nou- ticuliers. De plus, le nouveau tramway velles pistes cyclables et l’extension devrait augmenter la fréquentation de son réseau de transports en com- moyenne des transports en commun. mun, Marseille n’a pas comblé son retard vers l’abandon du tout-voiture. Mais Nice reste faible sur un certain Marseille nombre d’enjeux clés, notamment À noter que la métropole marseil- en comparaison d’autres grandes laise travaille actuellement sur un agglomérations : un projet de zones projet de zone à faibles émissions à faibles émissions encore flou, des pour limiter la circulation des véhi- initiatives encore timides pour ré- cules polluants, et les scénarios qui détermineront en partie l’ambition Nice duire l’emprise de l’automobile dans l’espace urbain, un budget vélo/habi- du dispositif sont en cours de défini- tant/an très bas, etc. tion… À suivre ! Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports 9
Sortie des véhicules polluants L es habitantes et les habitants des grandes agglomérations françaises souffrent de la pollution de l’air, qui constitue aujourd’hui une urgence sanitaire reconnue. Le trafic routier porte une responsabilité toute particulière à cet égard et doit impérativement être restreint. Le trafic routier est aussi l’un des premiers secteurs émetteurs de gaz à effet de serre à l’échelle des agglomérations. L’urgence climatique impose également de sortir de notre dépendance collective au pétrole, au transport routier et à la voiture individuelle. Face à cette double réalité, les élus locaux doivent s’engager dans la mise en œuvre de zones à faibles émissions (ZFE) qui permettent d’exclure progressivement les véhicules polluants de la circulation. Cela deviendra d’ailleurs une obligation pour les agglomérations les plus polluées, d’ici à fin 2020, dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités qui vient d’être adoptée définitivement par le Parlement. Pour être vraiment efficaces, ces ZFE doivent intégrer les différentes catégories de véhicules, sans laisser de côté les véhicules particuliers qui portent une grosse responsabilité en termes d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. Elles doivent être l’occasion pour les élus de définir un calendrier de sortie de tous les véhicules carburant aux énergies fossiles, diesel d’ici à 2025 et essence d’ici à 2030. Enfin, elles doivent porter sur un périmètre géographique ambitieux, pour couvrir les principaux points de pollution liée au trafic routier de l’agglomération et prendre en compte les enjeux à l’échelle de l’ensemble de la métropole. 10 Lutte contre la pollution de l’air
Paris et Strasbourg se démarquent des Engagées dans la mise en œuvre de autres agglomérations françaises. zone à faibles émissions, les métropoles de Grenoble, Lyon, Lille et Montpellier Paris a un temps d'avance : doivent encore transformer l’essai pour Premièrement, une zone à faibles être à la hauteur du défi climatique et émissions est déjà opérationnelle dans la sanitaire. ville-centre et, depuis l’été 2019, sur une partie du territoire métropolitain (79 communes membres du Grand Paris À Grenoble, une zone à faibles émissions est déjà devraient être couvertes à terme). Deuxièmement, la ZFE opérationnelle pour les poids-lourds et les véhicules concerne tous les types de véhicules : voitures, véhicules utilitaires, sur un territoire large (la ville-centre et 10 utilitaires, poids lourds, deux-roues motorisés. Pour communes de la métropole, puis extension prévue à 18 l’instant, la ZFE restreint la circulation des véhicules « non communes supplémentaires en février 2020). Un objectif classés » ou dotés de vignettes Crit’air 5 et 4 pour Paris de sortie du diesel pour ce type de véhicule est fixé en intra-muros, et uniquement des véhicules « non classés » 2025. En parallèle, la métropole de Grenoble travaille et dotés de vignettes Crit’air 5 pour le périphérique, sur l’extension de la ZFE aux véhicules particuliers, et un les voies de circulation des bois parisiens et 47 autres objectif de sortie du diesel est envisagé pour ces derniers communes du Grand Paris qui ont rejoint le dispositif. Le en 2030. Cela va dans le bon sens, il faut maintenant Grand Paris est la seule agglomération où un calendrier est confirmer. fixé pour atteindre progressivement une sortie complète La métropole de Lyon a acté, en janvier 2019, la mise en du diesel en 2024 et une sortie complète de l’essence en œuvre d’une zone à faibles émissions pour les poids lourds 2030. et les véhicules utilitaires sur la ville-centre et une partie En ce qui concerne Strasbourg, une zone à faibles du territoire des communes adjacentes. Les restrictions de émissions est déjà opérationnelle pour les véhicules de circulation concernent uniquement les véhicules les plus livraison dans le centre-ville depuis septembre 2018, avec anciens, sans perspectives d’évolution claires au-delà des un objectif d’interdiction du diesel pour ces véhicules et vignettes Crit’air 3. En parallèle, Lyon travaille aussi sur sur cette zone d’ici à 2021/2022. Au-delà de cette première l’extension possible de la ZFE à tous les types de véhicules démarche, la ville et la métropole ont récemment acté la et notamment aux véhicules particuliers, mais, là encore, mise en œuvre d’une ZFE pour tous les types de véhicules sans aller jusqu’à intégrer un scénario de sortie complète et sur l’ensemble du territoire métropolitain. Un objectif de du diesel puis de l’essence. C’est pourtant essentiel. Il faut sortie complète du diesel d’ici à 2025 pour la ville-centre aller plus loin. et d’ici 2030 à l’échelle métropolitaine est associé à cette Contrairement à Grenoble et Lyon, aucune zone à faibles ZFE. émissions n’est encore opérationnelle à Lille. Mais la métropole et 10 de ses communes se sont engagées à mettre en place, d’ici à 2021, une ZFE pour tous les types de véhicules, y compris les véhicules particuliers, ce qui est positif. En revanche, les restrictions de circulation sont La Loi Mobilité envisagées uniquement pour les véhicules « non classés » prévoit l'obligation ou dotés de vignettes Crit’air 5 ou 4, sans calendrier de d'une zone à faibles sortie complète du diesel ou de l’essence. L’ambition doit émissions dans les être encore renforcée. agglomérations les plus polluées d'ici Enfin, à Montpellier, une ZFE est à l’étude sur le territoire fin 2020. de la ville-centre. Même s’il faut encore passer aux actes, il est intéressant de voir que les scénarios étudiés par Montpellier intègrent tous les véhicules, dont les véhicules particuliers, et une hypothèse de sortie complète du diesel et/ou de l’essence serait également prise en compte. À suivre. Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports 11
Sortie des véhicules polluants Les métropoles de Toulouse, Bordeaux, Marseille, Nice, Rennes et Nantes tardent à passer à l'acte. C’est le cas de Toulouse, qui doit mettre en place une zone à faibles émissions d’ici à fin 2020 et qui est encore au stade de l’étude. Point positif : la métropole travaille sur des scénarios qui prennent tous en compte les véhicules particuliers. En revanche, elle ne souhaite a priori pas intégrer, dans ses réflexions, une hypothèse de sortie complète du diesel et/ ou de l’essence. C’est également le cas de la métropole de Bordeaux dont les élus ont décidé de suspendre et reporter le projet de mise en place d’une ZFE malgré une étude démontrant les bienfaits pour la santé de la population, et malgré l’élaboration de scénarios qui auraient pu conduire jusqu'à une sortie du diesel dans le centre de Bordeaux à horizon 2030. Pour Marseille, Nice ou Rennes, la mise en place de ZFE est encore à l’étude, mais sans grande clarté sur le type de véhicules et le périmètre géographique qui seront in fine concernés, ni sur l’ambition du dispositif (la sortie du diesel et de l’essence sera-t-elle envisagée ?). Le Plan de déplacements urbains (PDU) de Rennes prévoit, sur le centre-ville, d’atteindre l'objectif de zéro livraison en véhicule diesel d’ici à 2030 – il va falloir maintenant concrétiser cet engagement avec des mesures de court terme. À noter que Marseille et Nice sont concernées par l’obligation de mise en œuvre d‘une zone à faibles émissions d’ici à fin 2020. 1an,6 Enfin, la métropole de Nantes ne s’est même pas engagée dans une étude sur la mise en place d’une ZFE. Si la Espérance de vie pollution atmosphérique y est moins élevée que dans perdue à cause de la d'autres villes françaises, l’agglomération nantaise n’est pas pollution de l’air en épargnée par la pollution automobile. France (source European Hearth Journal) 12 Lutte contre la pollution de l’air
Direction : les zones à très faibles émissions Depuis les années 2000, les zones à faibles émissions font leurs preuves en Europe pour améliorer la qualité de l’air. Ainsi, les restrictions de circulation des véhicules les plus polluants dans “Madrid Central” ont permis une réduction de la concentration en dioxyde d’azote de 32 %. Les zones à très faibles émissions (sans véhicules essence ni diesel) commencent à voir le jour en Europe (Bristol interdira tous les véhicules diesel dès 2021 par exemple, Olso interdira tous les véhicules essence et diesel en 2024) et en France, avec les exemples encourageants de Paris et Strasbourg. Au-delà du nécessaire renforcement de l’offre de mobilités alternatives à la voiture pour permettre la mise en œuvre des zones à très faibles émissions, la disponibilité des bornes de recharge pour les véhicules électriques est une mesure clé. Absent du calcul de notre classement, le nombre de bornes par habitant est un indicateur de l’ambition des villes et des acteurs locaux pour contribuer à la transformation des flottes automobiles. Les collectivités sont aussi directement concernées, avec la transition du parc de véhicules publics (de service et transports en commun). Strasbourg © Sophie Dupressoir / Greenpeace
Réduction de la place de la voiture R éduire la place de la voiture en ville est essentiel pour réduire la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre. Sortir des énergies fossiles assez tôt pour limiter la hausse des températures à 1,5°C ne pourra être possible sans diminuer l’utilisation de la voiture individuelle, au profit d’une optimisation des déplacements et du report vers des moyens de transports plus économes et moins polluants. Modérer la circulation automobile dans les grandes agglomérations est possible, comme en témoigne la baisse récente du recours de la voiture, en-deçà de 50 % des déplacements à Strasbourg, Lyon, Grenoble ou encore Bordeaux. Pour évaluer la politique des villes dans ce domaine, nous avons étudié la mise en place de trois mesures structurantes et leur périmètre d’application (du centre-ville à la métropole) : la généralisation de la limitation des vitesses de circulation à 30 km/h au lieu de 50 km/h, l’instauration de zones à trafic limité où sont interdits de circulation tous les véhicules motorisés (à l’exception des résidents, commerçants et des transports en commun) et l’introduction de nouveaux plans de circulation visant à réduire le trafic routier. Enfin, nous avons pris en compte le maintien et la réalisation de projets routiers dont les impacts sont en contradiction avec les objectifs climat et santé. 14 Lutte contre la pollution de l’air
Grenoble et Paris se démarquent pour Rennes, Lille, Nantes, Bordeaux et Lyon avoir poursuivi une politique volontariste ont pris quelques mesures structurantes en matière de réduction de la circulation. pour diminuer la circulation automobile, sans que celles-ci soient néanmoins À Grenoble , ce choix s'est notamment suffisantes. incarné dans la généralisation de la vitesse à 30 km/h, sauf sur les grands axes. Grenoble est La vitesse autorisée a été baissée à 30 km/h dans les la première métropole à avoir instauré cette mesure à villes-centres de Rennes et Lille entre 2014 et 2019. Les une échelle aussi large, puisqu’elle concerne la quasi- deux villes ont aussi mis en place de nouveaux plans intégralité de son territoire (45 communes sur 49). Cela de circulation. À Lille, avec une modification des sens permet de réduire la gravité des accidents, de diminuer de circulation sur environ 2 % des rues, la place de la les nuisances sonores, et d’augmenter le sentiment de voiture a reculé dans le centre au profit d’autres modes de sécurité des usagers vulnérables comme les piétons et les transport comme le vélo. Quant à Rennes, elle est la seule cyclistes, sans augmenter significativement les temps de du groupe qui n’a pas pris d’engagement pour renforcer les déplacement des automobilistes. infrastructures routières présentes sur son territoire. Dans le cadre du plan « Cœur de ville, cœur de métropole », Dans la métropole de Nantes, la voirie réservée aux la zone piétonne a été fortement étendue et une zone à véhicules motorisés a très faiblement évolué ces cinq trafic limité de petite taille a été créée, où la circulation est dernières années. La zone à trafic limité, pionnière en réservée aux piétons, aux vélos, aux transports en commun France, a été maintenue mais pas étendue. Un projet de et à certains véhicules, sur le modèle de la plupart des bouclage du grand périphérique routier est en cours de centres-villes italiens. La réduction de la voirie dédiée au travaux, avec des aménagements facilitant la circulation stationnement et à la circulation automobile s’est aussi routière à la clé. concrétisée avec la création du réseau cyclable baptisé Bordeaux a entériné une opération emblématique en “Chronovélo”. 2017 : la réservation de son pont de pierre aux piétons, aux Mais Grenoble n’est pas irréprochable puisque la cyclistes, aux tramways et aux bus. Une décision opérée en métropole participe au financement du réaménagement parallèle de la généralisation du stationnement résidentiel de l’échangeur du Rondeau, entre l’A480 et la rocade sud, payant dans la quasi intégralité du centre-ville – le tarif dont l’objectif est notamment de fluidifier la circulation préférentiel des riverains se limitant à un seul véhicule par automobile. ménage. Ces mesures positives ne sont malheureusement pas assez appliquées à l’échelle métropolitaine. La capitale À ce jour, la baisse des vitesses à 30 km/h est en cours de de l’Aquitaine n’a pas mis fin à l’élargissement de la rocade généralisation dans Paris (à l’exception des grands axes) ouest de 2 à 3 voies. et la vitesse maximale a été abaissée sur le périphérique avec des effets bénéfiques sur le bruit. Parmi les mesures Comme Bordeaux, Lyon a connu une augmentation positives prises par la mairie, on compte : la réduction significative des zones de circulation apaisée, sans du stationnement en voirie, le réaménagement de sept acter néanmoins la généralisation du 30 km/h (sauf à grandes places, la requalification de voies de circulation Oullins, commune de l’agglomération lyonnaise). Signe automobile en pistes cyclables, l’extension des zones encourageant, le Grand Lyon a décidé d’expérimenter une de piétonisation régulière “Paris Respire” et surtout, la zone à trafic limité sur la presqu’île au moins une fois par fermeture des voies sur berges sur la rive droite de la Seine mois, avec pour effet d’apaiser significativement le trafic. qui a permis la transformation d’une autoroute urbaine La mesure gagnerait à être pérennisée. Malheureusement, en promenade de 3,3 km. En cohérence avec ces mesures, le projet de grand contournement routier à l’Ouest appelé aucun nouveau projet routier n’a vu le jour dans le Grand « Anneau des sciences » est maintenu à ce stade, alors qu’il Paris. aura pour effet d’accroître le trafic routier et ses nuisances dans l’agglomération. Le Président de la métropole a Néanmoins, l’espace public demeurant occupé en grande néanmoins retiré son soutien au projet le 29 novembre partie par la circulation automobile, il a vocation à être 2019. À suivre... encore mieux partagé au profit d’autres usages et de mobilités moins polluantes, à travers une zone à trafic limité par exemple. Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports 15
Réduction de la place de la voiture Les mesures prises entre 2014 et 2019 pour réduire la place et l’utilisation de la voiture sont plus rares dans les agglomérations de Toulouse, Nice, Strasbourg, Marseille et Montpellier. Strasbourg, qui jouit d’un plateau piétonnier et d’un réseau cyclable très importants par rapport à d'autres villes françaises, a développé des zones de circulation apaisée, sans pour autant généraliser la baisse des vitesses à 30 km/h ni introduire une zone à trafic limité ou un nouveau plan de circulation. Surtout, la métropole a donné le feu vert aux travaux de construction du Grand Contournement Ouest dont les impacts sont dommageables pour la biodiversité, la qualité de l'air et le climat. Nice, Montpellier, Toulouse et Marseille ont piétonnisé quelques rues et développé des zones de circulation apaisée sans toutefois mener de politique globale de réduction de la place de la voiture. Aucun axe structurant n’a été fermé à la circulation automobile, aucune zone à trafic limité n’a vu le jour. La baisse des vitesses de 50 à 30 km/h a été réservée à quelques zones, sans être généralisée. Les quatre métropoles ont aussi maintenu des aménagements routiers visant à faciliter la circulation automobile. À Marseille, les pouvoirs publics locaux ont décidé de conforter l’avantage de la voiture en construisant une nouvelle rocade urbaine, le boulevard urbain sud, malgré la multitude de problématiques à résoudre (congestion, bruit, stationnement, pollution, etc.). 1 Si je parcours 1 km en voiture, mon trajet émet la même quantité de gaz à effet de serre que si je fais 1,6 km en bus ou en car, 47 km en train ou RER, 69 km en métro, 79 km en tramway, et des distances illimitées à pied ou à vélo ! km en voiture (Source : IDF Mobilités) 16 Lutte contre la pollution de l’air
Ne pas oublier le stationnement et les initiatives de covoiturage et d’autopartage Tout le monde ne peut pas se passer de la voiture pour ses déplacements, en particulier dans les zones peu denses. Le covoiturage de courte distance, par exemple entre le domicile et le travail, peut permettre aux ménages de faire des économies, avec un gain environnemental important. Les freins au covoiturage quotidien demeurant nombreux (contraintes horaires, difficulté à trouver un covoitureur, etc.), les métropoles ont un rôle à jouer, notamment pour la création de voies réservées aux transports en commun et aux mobilités partagées sur les routes d'accès à la ville. S’il était difficile de comparer les politiques de stationnement des villes pour ce classement par manque de données à jour, la régulation du stationnement est un élément déterminant. La dernière enquête-ménages et déplacements de la métropole de Bordeaux (2017) souligne par exemple que 8,5 % des habitants des quartiers où le stationnement sur voirie a été rendu payant abandonnent la voiture et changent de mode de transport. Seuls 13 % des ménages de ces zones ont « deux voitures et plus » contre 34 % pour l’ensemble des ménages métropolitains. Paris © M. Limousin
Aides financières à la transition P our rendre socialement acceptables les contraintes visant à modérer la place de la voiture et à réduire la pollution de l’air, il est indispensable, pour l’ensemble de ces collectivités, de soutenir les habitants et les professionnels, en premier lieu via des aides financières. Ces aides peuvent permettre aux habitants d’acheter des véhicules moins polluants, ou, mieux, d’évoluer vers d’autres modes de transport que la voiture individuelle. Accompagner la démotorisation des ménages (ou au moins l’abandon du second véhicule motorisé) est incontournable dans une politique locale de mobilité durable, en aidant le passage de la voiture individuelle vers les mobilités partagées, le vélo, le vélo à assistance électrique ou encore les transports en commun. Dans notre analyse, nous avons pris en considération le nombre et la variété des dispositifs d’aides financières déployées par les métropoles et les villes-centres pour faciliter la transition des particuliers et des professionnels. Néanmoins, le soutien non financier des collectivités locales, plus difficile à comparer d’une agglomération à l’autre, est au moins aussi important pour inciter et faciliter le changement de comportement. Il peut se concrétiser par des évènements ponctuels et réguliers comme des journées sans voiture, les “challenges mobilité” ou encore l’accompagnement et le conseil en mobilité par le biais d’agences et de conseillers en éco-mobilité. 18 Lutte contre la pollution de l’air
Paris, Grenoble, Lyon : dans ces trois Nantes, Nice, Bordeaux, Lille, Toulouse agglomérations, des aides financières ont été et Marseille ont mis en place des aides mises en place pour le changement de moyen au changement de véhicule ou au de transport et de véhicule motorisé pour les changement de moyen de transport, mais particuliers et les professionnels. Ces aides celles-ci sont plus limitées dans leur ont été rendues particulièrement nécessaires du fait de la mise en nombre. œuvre de zones à faibles émissions. La métropole nantaise a souhaité favoriser tant les Paris est en tête des territoires où les mesures d’accompagnement particuliers que les professionnels dans l’acquisition sont les plus nombreuses et conséquentes. La mairie de de vélos cargos, neufs ou d’occasion, biporteurs ou Paris déploie une trentaine d’aides au profit des particuliers, triporteurs, avec ou sans assistance électrique. Ainsi, pour professionnels et des primo-conducteurs, allant de l’acquisition les particuliers, une subvention est accordée dans la limite de vélos à assistance électrique (VAE) (jusqu’à 400 €, soit 33 % du de 300 € ; pour les professionnels, cette limite est fixée à prix d’achat TTC maximum), de vélos cargos électriques ou non (jusqu’à 600 €), de cyclomoteurs à motorisation électrique (idem), 400 € (jusqu’à 10 véhicules aidés par entreprise). Nantes de véhicules légers électriques, au gaz (GNV) ou à hydrogène métropole a également créé le Club Mobilité, le réseau ou hybrides rechargeables (jusqu’à 6 000 €), à l’achat de poids des employeurs engagés dans le dispositif Pack Mobilité, lourds électriques, GNV ou à hydrogène (jusqu’à 9 000 €). Les offrant notamment des formations gratuitement. aides dédiées aux professionnels sont également accessibles pour Plusieurs autres métropoles ont accordé des aides aux les autoentrepreneurs, TPE et PME jusqu’à 50 salariés de trois particuliers uniquement. C’est le cas de la métropole de départements limitrophes (92, 93 et 94). Nice qui propose deux types d’aides différents (aides à À cela s’ajoutent des mesures de la Métropole du Grand Paris l’achat de véhicules à motorisation électrique et de vélo à (des subventions pour l’acquisition d’un véhicule “propre” assistance électrique), de Marseille (aides de la métropole - véhicule motorisé électrique, scooter électrique, VAE - en transférées au niveau du département des Bouches-du- remplacement d’un véhicule ancien et polluant) et de la région Rhône pour l’acquisition d’un VAE), de Toulouse (aides Île-de-France (non prises en compte dans ce classement). à l’acquisition d’un VAE) et de Bordeaux (aides pour La métropole lyonnaise a lancé en 2019 un nouveau l’acquisition d’un VAE). À Toulouse, des réflexions sont programme de financement dans le cadre de sa nouvelle en cours concernant les mesures d’accompagnement qui zone à faibles émissions, afin d’aider les artisans, TPE et PME à seront mises en place conjointement à l’instauration de acheter ou louer des véhicules plus propres. Doté d’un budget la zone à faibles émissions, notamment pour acheter un d’un million d’euros et étalé sur trois ans, celui-ci prévoit nouveau véhicule professionnel. 10 000 € d’aides pour l’acquisition d’un poids lourd électrique, 5 000 € pour un utilitaire léger électrique et 300 € pour un vélo La métropole européenne de Lille a pris l’initiative durant cargo électrique. En parallèle, la métropole lyonnaise propose ce mandat de mener une expérimentation afin d’inciter aussi des aides à l’acquisition de VAE, de vélos pliants et de ses habitants à acquérir des vélos à assistance électrique vélos cargos pour les particuliers (100 € maximum). (jusqu’à 300 € de subventions) et non-électrique (jusqu’à 150 €). La durée de l’expérimentation était de 6 mois La métropole de Grenoble a mis à disposition des aides pour les (d’avril à septembre 2017) et a rencontré un franc succès professionnels utilisant un vélo ou un véhicule utilitaire, ou un camion, allant jusqu’à 18 000 € pour la location ou l’achat d’un (9195 aides versées au lieu de 700 prévues initialement). véhicule lourd moins polluant et un service d’accompagnement Pour le moment, aucun renouvellement ou mise en place et de conseil personnalisé. Sont éligibles à ces aides les définitive de ces aides n’est malheureusement acté. Autre entreprises dont le siège est domicilié dans la métropole expérimentation : elle fait partie des métropoles qui ont grenobloise, les commerçants non sédentaires résidant ou ayant lancé le défi « un mois sans ma voiture » qui incite les leur siège social dans la métropole, les professions libérales, les participants à se passer durablement de la voiture. associations, etc. À compter de janvier 2020, la métropole de Grenoble offrira également une aide financière directe aux particuliers acheteurs de véhicules utilitaires légers moins polluants. À noter, elle a lancé en 2017 une démarche d’accompagnement personnalisé pour ces derniers, intitulée « Je plaque ma caisse » pour leur permettre de tester différents moyens de transports en remplacement de leur véhicule polluant. Classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur les transports 19
Aides financières à la transition Trois métropoles ne proposent à ce jour aucune aide financière afin d’inciter les professionnels et/ou les particuliers à changer de moyen de transport : Montpellier, Strasbourg et Rennes. Toutefois, ces trois métropoles mènent d’autres actions afin d’inciter leurs populations et les professionnels à changer de moyen de transport ou à opter pour un véhicule moins polluant. Mais celles-ci ne rentrent pas dans le cadre de subventions financières directes. Ainsi la Métropole de Rennes, via l’opérateur du réseau de transports publics STAR, met à la disposition des particuliers, des vélos à assistance électrique (VAE) en location avec option d’achat, à un tarif attractif (à partir de 110 € pour 1 an, avec option d’achat à 569 € la 2e année). La délégation de service public prévoit ainsi, de 2018 à 2023, la mise à disposition de 1500 nouveaux VAE chaque année. Strasbourg a mis en place un Pass’Mobilité (abonnement intégré offrant l’accès au réseau de transports collectifs, aux parkings-relais (P+R), au service de location de vélo et au service d’autopartage à tarif préférentiel) qui permet aux abonnés du réseau de transports collectifs urbains résidant dans l’Eurométropole d’accéder, sans surcoût, aux TER circulant dans le périmètre de l’agglomération. Montpellier prévoit la mise en œuvre d’aides financières dans le cadre de l’accompagnement de la mise en œuvre de sa future ZFE. Les modalités d’attribution ne sont pas encore précisées à ce jour. Ces aides seront nécessaires pour accompagner la transition des particuliers et des professionnels. Devant l’alimentation, les déplacements représentent le 2d poste de dépenses des ménages. 20 Lutte contre la pollution de l’air
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