MAHLER SYMPHONY NO.7 ALEXANDRE BLOCH
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gustav mahler (1860-1911) symphony No.7 in e Minor 1 I. Langsam 21’01 2 II. Nachtmusik 14’58 3 III. Scherzo 9’47 4 IV. Nachtmusik 11’36 5 V. Rondo – Finale 16’50 TOTAL TIME: 74’16
orchestre national de lille alexandre bloch conductor Ayako Tanaka, Camille Vasseur, Cécile Roubin, Lucia Barathova, Khrystyna Boursier, Geoffrey Holbe, Thierry Koehl, Marie Lesage, Catherine Mabile, Filippo Marano, Francois Marat, Sylvie Nowacki, Pierre-Alexandre Pheulpin, Ken Augustin Sugita, Thierry Van Engelandt, Anne-Flore Krumeich Violin i Sebastien Greliak, Hugo Berreni, Alexandre Diaconu, Gerta Alla, Bernard Bodiou, Sylvaine Bouin, Benjamin Boursier, Pierre Delebarre, Delphine Der Avedisyan, Helene Gaudfroy, Ines Greliak, Xin Guerinet, Franck Pollet, Lucie Tran Van, Vincent Huteau, Mathilde Lauridon Violin ii Jean-Pascal Oswald, Christelle Hammache, Ermengarde Aubrun, David Corselle, Paul Mayes, Thierry Paumier, Mireille Viaud, Cecile Vindrios, Anissa Amrouche, Max Dupuis, Marie Jeanne Mai-Antal, Yulia Kotomina Viola Jean Michel Moulin, Sophie Broion, Emeraude Bellier, Claire Martin, Alexei Milovanov, Jacek Smolarski, Raphael Zekri, Amélie Potier, Thibaut Vatel, Caroline Sypniewski cello Gilbert Dinaut, Mathieu Petit, Julia Petitjean, Yi Ching Ho, Norbert Laurenge, Kevin Lopata, Christian Pottiez, Michel Robache double bass Clément Dufour, Catherine Roux, Pascal Langlet, Ludivine Moreau, Pierre Pouillaude flute Carlos Brito Ferreira, Alejandro Peiteado Brea, Charline Dion, Claire Tuytten, Kenny Keppel clarinet Baptiste Gibier, Victor Grindel, Philippe Gerard, Nikhil Sharma oboe Clelia Goldings, Maxime Briday, Elfie Bonnardel, Amiel Prouvost bassoon Alexandre Collard, Frederic Hasbroucq, Gabriel Potier, Katia Melleret horn Cédric Dreger, jean bollinger, marie-sophie mathieu trumpet Romain Simon, Christian Briez, Yves Bauer trombones jean-baptiste renaux tuba Lilian Heurin tenor tuba Laurent Fraiche timpani Romain Robine, Guillaume Vittel, Aiko Bodiou Miyamoto, laurent dewaele, david joignaux percussions Anne Le Roy, nina Petit harp Flavien Soyer mandolin Gregory Morello guitar lucie legay assistant › MENU
français Mahler, septième symphonie par anna stoll knecht Au moment de sa création en septembre 1908 à Prague, la Septième Symphonie fut plutôt favorablement reçue. Mais, dans les années 1960, lorsqu’on commença à jouer, enregistrer et commenter plus largement la musique de Gustav Mahler, cette symphonie fut délaissée et devint peu à peu la « Cendrillon » de son œuvre. Même si l’intérêt pour la Septième a crû au cours des dernières décennies, elle passe encore généralement pour une énigme ou un rébus, comme s’il y avait une clef à trouver pour démêler son mystère. Quel est le « problème » avec cette œuvre ? C’est l’absence de véritable programme, en comparaison avec les autres symphonies de Mahler, qui peuvent être associées à l’idée de résurrection (Deuxième), de tragédie (Sixième) ou de rédemption par l’amour (Huitième). Que penser de cette symphonie instrumentale sans texte, qui commence avec une sombre mélodie de tenorhorn et se termine par un spectaculaire finale de cirque avec trompettes, timbales et cloches de troupeau ? Outre l’absence de programme identifiable, la Septième a souvent été perçue comme si elle n’existait que « dans l’ombre » de la Sixième Symphonie (Theodor Adorno). Plusieurs liens motiviques les rattachent : une parenté entre les contours mélodiques des thèmes principaux des mouvements extrêmes de la Septième et de celui du premier mouvement de la Sixième, et deux sonorités caractéristiques de la Sixième qui reviennent dans la Septième – les cloches de troupeau et le motif majeur-mineur : un accord majeur qui passe brusquement en mineur. Malgré leurs étroites affinités, on peut considérer la Sixième et la Septième comme deux voyages opposés, l’une sombrant dans l’obscurité, et l’autre montant vers la lumière. La vision commune de la Septième comme une œuvre fragmentée, détachée et même ampoulée semble être née de la comparaison avec la Sixième, considérée comme fondamentalement unifiée, sincère et tragique. Quand on étudie la musique de Mahler en relation étroite avec sa biographie, la Sixième est utilisée comme point crucial dans un récit linéaire, vue comme une préfiguration d’événements douloureux dans la vie du compositeur. On a caractérisé la Septième
français à son tour simplement comme ce qui vient après – « musique d’après la catastrophe », ainsi que l’a dit un commentateur. Plusieurs sources décrivent la composition de la Septième. « Ainsi, voyez cette Septième Symphonie, dit Mahler à son ami William Ritter. [...] il n’y avait pas une note d’écrite [...] j’ai fait une excursion dans les Dolomites, et au retour, en traversant le lac, à peine entré dans le bateau, voici que mon esprit s’est mis à travailler ; tout ce que je pensais, voyais et sentais faisait “ta- tatata-tatata” (et il indiquait le rythme de la marche funèbre du premier mouvement1. » « Au début, il n’y avait rien », pour ainsi dire, puis la pensée du créateur se mit à l’œuvre et, non pas « la lumière », mais « le son fut ». Selon ce récit, Mahler commença la composition de la Septième au début, avec le rythme dactylique initial de l’introduction. Toutefois, dans une lettre qu’il écrivit à sa femme Alma en 1910, on apprend que, lorsqu’il se mit à sa table de travail pour achever la Septième à l’été 1905, deux mouvements étaient déjà écrits – les deux Nachtmusiken. Elles furent probablement composées au cours de l’été 1904, au moment où Mahler achevait sa Sixième Symphonie. Non seulement la Sixième et la Septième ont des parentés motiviques audibles, mais leurs genèses sont aussi profondément entremêlées. Comme l’indique la date inscrite sur le brouillon orchestral du premier mouvement, la Septième fut achevée le 15 août 1905. La Septième présente une structure symétrique en cinq mouvements. Elle débute par une introduction lente en si mineur, sur le rythme que Mahler prétend avoir entendu en bateau (« ta- tatata-tatata »), servant de toile de fond à un thème tortueux de tenorhorn. Le compositeur qualifia cette introduction de « rugissement de la nature » („hier röhrt die Natur“), soulignant les aspects indomptés et sexuels de la nature. Dans la suite du premier mouvement, un moment pastoral suspendu marqué par de lointaines fanfares conduit à un passage idyllique en si majeur, qui transfigure le mode mineur initial. Le geste du premier mouvement est globalement ascendant, même si l’ombre de la tragédie est tapie ici et là, renforcée par des allusions motiviques au finale 1. William Ritter, « Septième Symphonie », chapitre de livre inédit, août 1912. Voir William Ritter chevalier de Gustav Mahler : Écrits, correspondance, documents, éd. Claude Meylan (Berne, Peter Lang, 2000), p. 140. Cette conversation avec Mahler eut lieu en octobre 1908, quand la Septième fut créée à Munich.
français de la Sixième. Dans la première Nachtmusik, les sons de la nature reviennent, ici sous forme de chants d’oiseau bucoliques qui contrastent avec le « rugissement » du premier mouvement. Le statisme initial instauré par les sons pastoraux est progressivement ébranlé par un rythme de marche qui rappelle les chants de soldat du Wunderhorn (en particulier « Revelge »), associant la marche à un mouvement inéluctable vers la mort. Ce rythme militaire est ensuite accompagné d’une nouvelle basse de habanera, transformant ce qui était une franche marche en une danse séductrice rappelant la Carmen de Bizet. De l’immobilité pastorale à la marche militaire et à la danse, le mouvement s’accélère et devient plus expressif, jusqu’à la chute finale. Le mouvement central, marqué Schattenhaft (« fantomatique »), est une danse avec la mort, une valse diabolique qui s’évapore comme elle avait commencé, dans le quasi-silence. Comme dans la première musique de nuit, la danse finit par s’effondrer, restant dans une veine sinistre. La deuxième Nachtmusik parle un autre langage : un orchestre réduit sans cuivres ni percussions joue une sérénade accompagnée par la guitare et la mandoline. Le premier solo de violon, qui fonctionne comme un refrain, esquisse un geste initial qui retombe aussitôt. Ce geste propose un autre type d’effondrement, qui n’est plus tragique ou sinistre, mais charmant – tel un danseur qui tombe sur le sol. Les introductions conduisent trop vite aux cadences dans le Rondo final, qui fait essentiellement allusion à des ouvertures et fins d’opéras (Die Meistersinger von Nürnberg de Wagner, Die Entführung aus dem Serail de Mozart et Orphée aux enfers d’Offenbach). Cette version théâtrale de l’effondrement est trop bruyante pour être vraiment dramatique et évoque plutôt une troupe de clowns qui tombent les uns sur les autres. Ainsi, dans chacun des mouvements de la Septième, un geste dynamique commence, plein de promesses, mais retombe inévitablement ; et la chute est tragique, catastrophique, mortelle, gracieuse ou comique. Si la tragédie l’emporte dans la Sixième Symphonie, la Septième se conclut sur un pied-de-nez à la mort. Les coups de marteau de la Sixième deviennent les trois coups frappés au théâtre dans la Septième – le spectacle peut commencer. La mort est peut-être tout près, mais l’illusion du théâtre et la joie folle du cirque peuvent prévaloir. La mort peut rire de nous, mais nous pouvons rire en retour, plus fort, et continuer à danser. Cette symphonie montre, de manière unique dans l’œuvre de Mahler, que l’humour peut être une forme de sublimation.
français alexandre bloch Porté par une énergie et un enthousiasme communicatifs, Alexandre Bloch devient Directeur musical de l’Orchestre National de Lille en septembre 2016. Il est également Chef invité principal des Düsseldorfer Symphoniker depuis septembre 2015. Après avoir remporté le Concours International Donatella Flick à Londres en octobre 2012, il a été chef d’orchestre assistant au London Symphony Orchestra jusqu’en 2014. Au cours de ce mois d’octobre 2012, il remplace au pied levé Mariss Jansons au Royal Concertgebouw Orchestra d’Amsterdam, pour trois brillants concerts qui lancent sa carrière tant en France qu’à l’international. Ces dernières années, il a dirigé une production de Donizetti, L’Elisir d’amore au Deutsche Oper am Rhein et une version de concert des Pêcheurs de perles de Bizet avec l’Orchestre National de Lille, qui a fait l’objet d’un enregistrement chez Pentatone. Il a également été réinvité à l’Orchestre National de France, au Scottish Chamber Orchestra, au Séoul Philharmonic, au Royal Northern Sinfonia, au BBC National Orchestra of Wales et au Vancouver Symphony Orchestra. Il a dirigé le London Symphony Orchestra à l’occasion d’une tournée au Koweït. Dernièrement, il a fait un retour remarqué à l’Opéra de Lyon pour diriger la création française de l’opéra de George Benjamin Lessons in Love and Violence et a proposé un Carmen original à l’Orchestre National de Lille. Né en 1985, Alexandre Bloch a commencé ses études musicales de violoncelle, harmonie et direction d’orchestre aux conservatoires de Tours, Orléans puis Lille. Il étudie ensuite au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes d’écriture puis de direction d’orchestre, où il obtient son Master dans la classe de Zsolt Nagy.
français orchestre national de lille Né des volontés conjointes de la Région Nord-Pas-de-Calais devenue Hauts-de-France, de l’État et de Jean-Claude Casadesus, l’Orchestre National de Lille donne son premier concert en janvier 1976. Depuis, il s’est imposé comme un orchestre de référence, défendant l’excellence au plus près de tous les publics et a ainsi irrigué musicalement plus de 250 communes des Hauts-de- France. En véritable ambassadeur de sa région et de la culture française, il a été invité à se produire dans plus de 30 pays sur quatre continents. Aujourd’hui, composé de 100 musiciens et porté depuis septembre 2016 par l’énergie communicative de son Chef et Directeur musical Alexandre Bloch, l’Orchestre ne cesse de développer un projet ambitieux autour de la musique symphonique. Fidèle à sa mission de diffusion, l’ONL interprète le grand répertoire et la musique de notre temps en accueillant des compositeurs en résidence. Afin de s’ouvrir au plus grand nombre et de favoriser la diversité de ses publics, l’Orchestre propose des formats innovants et une large palette d’actions pour accompagner les auditeurs. L’ONL développe une politique audiovisuelle dynamique grâce au studio numérique de haute technologie dont il s’est doté. Depuis 2014, il a enregistré une douzaine d’albums pour de grands labels, dont plusieurs salués par la critique. L’Orchestre a récemment enregistré deux opus chez Pentatone : l’opéra Les Pêcheurs de perles de Bizet en 2018 qui a reçu de nombreuses récompenses, et l’album Belle époque avec la clarinettiste Annelien van Wauwe. Deux enregistrements sont sortis chez Alpha Classics : l’un autour d’œuvres de Ravel et d’Attahir, l’autre consacré à Chausson avec Véronique Gens. La Symphonie n° 7 de Mahler paraîtra à l’été 2020 sous le même label. L’ensemble de ces enregistrements sont dirigés par Alexandre Bloch, qui a par ailleurs dirigé l’Orchestre lors d’une tournée en Angleterre en janvier 2020. › MENU
Mahler, seventh symphony by anna stoll knecht english At the time of its first performance in September 1908 in Prague, the reception of the Seventh Symphony was rather positive. But when Gustav Mahler’s music began to be performed, recorded and discussed more broadly in the 1960s, this symphony was left behind and progressively acquired the status of “Cinderella” in the Mahlerian canon. Even though interest for the Seventh has increased in the last decades, it is still generally considered as an “enigma” or a “puzzle,” which implies that there is a key to find that would unravel its mystery. What is the “problem” with this work? Is it the lack of a proper program, compared to other Mahler symphonies that can be associated with ideas of resurrection (the Second), tragedy (the Sixth) or redemption through love (the Eighth)? What can we make of this instrumental symphony without a text, beginning with a somber tenorhorn melody and ending on a spectacular circus Finale, with trumpets, drums and cowbells? In addition to the lack of an identifiable program, the Seventh has been often perceived as “existing in the shadow” of the Sixth Symphony (Theodor Adorno). Several motivic connections link them together: a kinship between the melodic contours of the main themes of the outer movements of the Seventh and that of the first movement of the Sixth, and two sonorities characterizing the Sixth returning in the Seventh – cowbells and the major-minor “motto,” a major chord abruptely shifting to minor. In spite of their close affinities, the Sixth and Seventh can be seen as two opposite journeys; the first descending into darkness, and the second ascending into the light. The common assessment of the Seventh as a fragmented, disengaged and even bombastic work appears to stem from comparison with the Sixth, considered to be fundamentally unified, sincere and tragic. When Mahler’s music is discussed in close connection with his biography, the Sixth is used as a crucial point in a linear narrative, seen as foreshadowing sorrowful events in the composer’s life. In turn, the Seventh has been characterized merely as what comes after—“music after the catastrophe,” as one commentator put it.
Several sources describe the composition of the Seventh. “So, you see,” reportedly said Mahler to his friend William Ritter, “this Seventh Symphony… there was not a note composed… I went to the Dolomites for three days, and when I came back, crossing the lake, as soon as I stepped into the rowing boat, at this moment my mind began to work; everything I thought, saw and felt was doing ‘ta–tatata–tatata’ (and he indicated the funeral march-like rhythm of english the first movement)”.1 “In the beginning, there was nothing,” so to speak, then the creator’s mind began to work, and there was not “light,” but sound. According to this account, Mahler began the composition of the Seventh at the beginning, with the initial dactylic rhythm of the introduction. However, in a letter Mahler wrote to his wife Alma in 1910, we learn that when he sat at his desk to complete the Seventh in the summer of 1905, two whole movements had been already written – the two Nachtmusiken. These were probably composed in the summer of 1904, when Mahler finished the Sixth Symphony. Thus, the Sixth and Seventh not only bear audible motivic connections; but their composition was also deeply entangled. As the date inscribed on the orchestral draft of the first movement indicates, the Seventh was finished on 15 August 1905. The Seventh presents a symmetrical structure in five movements. It begins with a slow introduction in B minor, on the rhythm Mahler claims to have heard on the boat ride (“ta–tatata– tatata”), providing a floating ground for a tortuous tenorhorn theme. The composer qualified this introduction as “nature’s roar” (“hier röhrt die Natur”), emphasizing the untamed and sexual aspects of nature. Later in the first movement, a suspended pastoral moment signaled by distant fanfares leads to an idyllic passage in B major transfiguring the initial minor mode. The gesture of the first movement is globally ascending, even if the shadow of tragedy is lurking here and there, reinforced by motivic allusions to the Finale of the Sixth. In the first Nachtmusik, sounds of nature return, here as bucolic bird songs contrasting with the “roar” of the first movement. The initial stasis set by pastoral sounds is progressively shaken by a march rhythm reminiscent of the Wunderhorn soldier songs (particularly “Revelge”), associating the march 1. William Ritter, “Septième Symphonie,” unpublished book chapter, August 1912. See William Ritter chevalier de Gustav Mahler: Ecrits, correspondance, documents, ed. Claude Meylan (Bern: Peter Lang, 2000), 140. This conversation with Mahler took place in October 1908, when the Seventh was first performed in Munich.
with an inevitable movement towards death. This military rhythm is later accompanied by a new bass of habanera, transforming the straight march into a seductive dance recalling Bizet’s Carmen. From pastoral immobility, to military march, to dance, the movement accelerates and becomes more expressive, until the final fall. The central movement, marked Schattenhaft (“shadowy”), is a dance with death, a devilish waltz which evaporates as it started, from near english silence. As in the first nightmusic, dance ends in collapse, remaining in a sinister vain. The second Nachtmusik speaks another language: a reduced orchestra without brass nor percussion performs a serenade accompanied by guitare and mandolin. The initial solo violin, functionning as a refrain, sketches an opening gesture which immediately falls down. This gesture proposes another type of collapse, no longer tragic or sinister, but charming – as a dancer falling on the floor. Introductions too quickly lead to cadences in the Rondo-Finale, which mainly alludes to operatic overtures and endings (Wagner’s Meistersinger von Nürnberg, Mozart’s Entführung aus dem Serail, and Offenbach’s Orphée aux Enfers). This theatrical version of the collapse is too loud to be truly dramatic and rather evokes a band of clowns falling on top of each other. Thus, in each movements of the Seventh, a dynamic gesture is initiated, full of promises, but inevitably falls down; and the fall is either tragic, catastrophic, deathly, graceful or comical. If tragedy wins in the Sixth Symphony, the Seventh concludes on a nose-thumbing gesture defying death. The hammer blows of the Sixth become figurative theatrical strokes in the Seventh—trois coups frappés and the show can begin. Death may be around the corner, but the illusion of theater and the overjoy of the circus can prevail. Death may laugh at us, but we can laugh back, louder, and just keep dancing. This symphony shows, in a unique way within Mahler’s output, that humor can be taken as a form of sublimation.
alexandre bloch Imbued with energy and infectious enthusiasm, Alexandre Bloch became Music Director of the Orchestre National de Lille in September 2016. He is also chief guest conductor of the Düsseldorfer Symphoniker (appointed in 2015). From 2012-2014 he was Assistant Conductor at english the London Symphony Orchestra, having won the Donatella Flick LSO Conducting Competition in October 2012: in that same month at short notice he replaced Mariss Jansons at the Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam, for three highly acclaimed concerts that launched his career both in France and internationally. During the last few years he has conducted a production of Donizetti’s L’Elisir d’amore at the Deutsche Oper am Rhein, and a concert version of Bizet’s Les Pêcheurs de Perles, recorded on Pentatone. He has also been invited to conduct the Orchestre National de France, Scottish Chamber Orchestra, Séoul Philharmonic, Royal Northern Sinfonia, BBC National Orchestra of Wales, and the Vancouver Symphony Orchestra. He has recently conducted the London Symphony Orchestra on their tour of Kuwait. Recently he made a highly acclaimed return to the Opéra de Lyon to conduct the first French performance of George Benjamin’s Lessons in Love and Violence; he has also given an innovative new presentation of Carmen with the Orchestre National de Lille. Born in 1985, Alexandre Bloch began his musical studies in the cello, harmony and orchestral conducting at the music academies of Tours, Orléans, then Lille. He went on to study at the Paris Conservatoire (CNSMDP) taking courses in compositional notation, then in orchestral conducting in Zsolt Nagy’s class, where he was awarded his Masters degree.
orchestre national de lille Brought into life by the Nord-Pas-de-Calais Region (now Hauts-de-France), the French State, and its founding Music Director Jean-Claude Casadesus, the Orchestre National de Lille gave its inaugural concert in 1976. Since then its work has set a benchmark standard in its pursuit of english excellence and its close rapport with all its audiences: it has brought orchestral music to more than 250 local areas of Hauts-de-France. Acting as an ambassador for its region and for French culture, it has been invited to appear in more than 30 countries in four continents. Today numbering 100 musicians, and carried forwards since 2016 by the infectious energy of its Chief Conductor and Music Director Alexandre Bloch, the orchestra is constantly expanding its ambitious symphonic music projects. True to its missionary spirit, the ONL helps to disseminate the major repertoire, as well as the music of today, through its composers-in-residence scheme. In order to be accessible to as many as possible and to foster diversity among its audiences, the Orchestra presents innovative concert formats and a wide range of related background activities for concertgoers. The ONL has a dynamic audiovisual approach, thanks to the high-tech digital studio with which it has been equipped. Since 2014 it has recorded a dozen albums for major labels, warmly praised by the critics. The Orchestra recently made two recordings for Pentatone: Bizet’s opera The Pearl Fishers (2018), which has won many awards, and the album Belle Époque with clarinettist Annelien van Wauwe. There have also been two releases on the Alpha Classics label: one with works by Ravel and Attahir, the other, with Véronique Gens, dedicated to music by Chausson. Mahler’s Symphony No.7 will follow on the same label in summer 2020. In all these recordings the conductor is Alexandre Bloch, who also toured the UK with the Orchestra in January 2020. › MENU
Mahler, 7. sinfonie von anna stoll knecht Zum Zeitpunkt ihrer Uraufführung im September 1908 in Prag wurde die 7. Sinfonie eher positiv aufgenommen. Doch als in den 1960-er Jahren die Musik Gustav Mahlers in größerem Umfang aufgeführt, eingespielt und erörtert wurde, geriet diese Sinfonie ins Hintertreffen und erlangte nach und nach einen „Aschenputtel“-Status im Mahler‘schen Kanon. Auch wenn das Interesse an der Siebten in den letzten Jahrzehnten zugenommen hat, gilt sie im Allgemeinen immer noch als rätselhaft und enigmatisch, was impliziert, dass es einen Weg zu finden gilt, um ihr deutsch Geheimnis zu lüften. Worin besteht das Problem im Zusammenhang mit diesem Werk? Ist es das Fehlen eines echten Programms im Unterschied zu anderen Mahler-Sinfonien, die mit den Ideen der Auferstehung (2. Sinfonie), der Tragödie (6. Sinfonie) oder der Erlösung durch Liebe (8. Sinfonie) in Verbindung gebracht werden können? Was ist von dieser rein instrumentalen Sinfonie ohne Text zu halten, die mit einer düsteren Tenorhornmelodie beginnt und in einem spektakulären Zirkus-Finale mit Trompeten, Trommeln und Kuhglocken endet? Abgesehen vom Fehlen eines erkennbaren Programms wurde die 7. oft als „im Schatten“ der 6. Sinfonie stehend wahrgenommen (Theodor W. Adorno). Verschiedene motivische Verflechtungen durchziehen diese beiden Werke: eine Verwandtschaft zwischen den melodischen Konturen der Hauptthemen der Ecksätze der 7. und denen des ersten Satzes der 6. Sinfonie und die Wiederkehr zweier charakteristischer Klänge aus der 6. in der 7. Sinfonie – Kuhglocken und das Dur-Moll-„Motto“, ein Dur-Akkord, der sich abrupt nach Moll wendet. Trotz ihrer engen Verwandtschaft können die Sechste und die Siebte als zwei gegensätzliche Reisen angesehen werden: erstere steigt in die Dunkelheit hinab, zweitere empor zum Licht. Die allgemeine Einschätzung der Siebten als ein fragmentarisches, zerrissenes oder gar bombastisches Werk scheint aus dem Vergleich mit der Sechsten zu stammen, die als fundamental einheitlich, wahrhaftig und tragisch empfunden wird. Wird Mahlers Musik in direktem Zusammenhang mit seiner Biographie diskutiert, dient die Sechste als ein Wendepunkt in einer linearen Erzählung und wird als Vorwegnahme leidvoller Ereignisse im
Leben des Komponisten betrachtet. Die Siebte wiederum wird lediglich als das charakterisiert, was danach kommt – „Musik nach der Katastrophe“, wie ein Kommentator es ausdrückte. Die Komposition der 7. Sinfonie wird in mehreren Quellen beschrieben. „Sie sehen also“, sagte Mahler angeblich zu seinem Freund William Ritter, „diese Siebte Symphonie... es wurde keine einzige Note komponiert... Ich fuhr drei Tage in die Dolomiten, und als ich zurückkam, überquerte ich den Wörthersee, und kaum war ich im Ruderboot, da begannen meine Gedanken zu arbeiten; alles, was ich dachte, sah und fühlte, war ‚ta-tatata-tatata‘ (und er deutete den Trauermarsch- ähnlichen Rhythmus des ersten Satzes an)“.1 Am Anfang war nichts, aber dann begann der Schöpfergeist zu arbeiten, und es ward nicht Licht, sondern Klang. Nach dieser Darstellung begann Mahler die Komposition der 7. Sinfonie zu Beginn mit dem daktylischen Anfangsrhythmus deutsch der Einleitung. In einem Brief, den Mahler 1910 an seine Frau Alma schrieb, erfahren wir jedoch, dass bereits zwei vollständige Sätze – die beiden Nachtmusiken – fertiggestellt waren, als er im Sommer 1905 an seinem Schreibtisch saß, um die Siebte zu vollenden. Diese entstanden vermutlich im Sommer 1904, als Mahler seine 6. Sinfonie fertigstellte. Die Sechste und die Siebte weisen also nicht nur hörbare motivische Zusammenhänge auf, sondern ihre Komposition war auch eng miteinander verwoben. Aus dem Datum, das auf dem Orchesterentwurf des ersten Satzes angegeben ist, geht hervor, dass die 7. Sinfonie am 15. August 1905 fertiggestellt wurde. Die Siebte weist eine symmetrische Struktur in fünf Sätzen auf. Sie beginnt mit einer langsamen Einleitung in h-Moll, in dem Rhythmus, den Mahler angeblich bei der Bootsfahrt gehört hat („ta- tatata-tatata“), und bietet einen fließenden Hintergrund für ein zerquältes Tenorhornthema. Der Komponist merkt zu dieser Einleitung „hier röhrt die Natur“ an, wobei er ihre ungezähmten und sexuellen Aspekte hervorhebt. Später im ersten Satz führt ein schwebender idyllischer Augenblick, der durch entfernte Fanfaren angekündigt wird, zu einer idyllischen Passage in H-Dur, die die anfängliche Molltonart verklärt. Die Geste des ersten Satzes ist insgesamt aufsteigend, auch wenn hier und da der Schatten der Tragödie lauert, verstärkt durch motivische Anspielungen auf das Finale der 6. Sinfonie. In der ersten Nachtmusik kehren Naturlaute zurück, hier als bukolischer 1. William Ritter, „Septième Symphonie“, unveröffentlichtes Kapitel, August 1912. Siehe William Ritter chevalier de Gustav Mahler: Ecrits, correspondance, documents, Hg. Claude Meylan (Bern: Peter Lang, 2000), S. 140. Dieses Gespräch mit Mahler fand im Oktober 1908 statt, als die 7. Sinfonie erstmals in München aufgeführt wurde.
Vogelgesang, der im Kontrast zum „Röhren“ des ersten Satzes steht. Die anfängliche Stasis, die durch pastorale Klänge charakterisiert ist, wird nach und nach durch einen Marschrhythmus erschüttert, der an die Soldatenlieder aus Des Knaben Wunderhorn erinnert (insbesondere an „Revelge“) und den Marsch mit einer unvermeidlichen Entwicklung hin zum Tod in Verbindung bringt. Dieser militärische Rhythmus wird später durch eine neue Habanera-Basslinie begleitet, die den geradlinigen Marsch in einen verführerischen Tanz verwandelt, der an Bizets Carmen erinnert. Aus der idyllischen Unbewegtheit heraus beschleunigt sich der Satz über den Militärmarsch bis hin zum Tanz und wird immer expressiver, bis zum endgültigen Zusammenbruch. Der Mittelsatz mit der Bezeichnung „Schattenhaft“ ist ein Tanz mit dem Tod, ein teuflischer Walzer, der sich so verflüchtigt, wie er begonnen hat – in nahezu völliger Stille. Wie in der ersten Nachtmusik endet der Tanz mit einem Kollaps und verharrt in einer finsteren Stimmung. Die zweite Nachtmusik deutsch spricht eine andere Sprache: ein verkleinertes Orchester ohne Blechbläser und Schlagzeug bringt ein Ständchen, begleitet von Gitarre und Mandoline. Die einleitende Solovioline, die als Refrain fungiert, skizziert eine Eröffnungsgeste, die sich sofort nach unten bewegt. Diese Geste suggeriert eine andere Art des Zusammenbruchs, nicht mehr tragisch oder unheimlich, sondern anmutig – wie ein Tänzer, der zu Boden fällt. Allzu rasch führen die Einleitungen im Rondo-Finale zu Kadenzen, was vor allem auf Opernouvertüren und -finale anspielen (Wagners Meistersinger von Nürnberg, Mozarts Entführung aus dem Serail und Offenbachs Orphée aux Enfers). Diese theatralische Version des Zusammenbruchs ist zu grell, um wahrhaft dramatisch zu sein, und evoziert eher eine Clownstruppe, die übereinander purzelt. So wird in jedem Satz der 7. Sinfonie eine vielversprechende und dynamische Geste eingeführt, die unweigerlich zu Fall kommt – und der Sturz ist entweder tragisch, katastrophal, tödlich, anmutig oder komisch. Während die Tragödie in der 6. Sinfonie den Sieg davonträgt, endet die Siebte mit einer neckischen Geste, die dem Tod Trotz bietet. Die Hammerschläge der Sechsten werden der Siebten zum symbolischen Pochen auf den Bühnenboden – drei Schläge, und die Vorstellung kann beginnen. Der Tod steht zwar vor der Tür, aber die Theaterillusion und die übertriebene Lust am Zirkus können sich durchsetzen. Der Tod mag uns belächeln, aber wir können lauter zurücklachen und einfach weiter tanzen. Diese Sinfonie zeigt auf einzigartige Weise in Mahlers Schaffen, dass Humor als Form der Sublimation verstanden werden kann.
alexandre bloch Aufgrund seiner Energie und Begeisterungsfähigkeit wurde Alexandre Bloch im September 2016 zum Musikalischen Leiter des Orchestre National de Lille ernannt. Bereits seit der Spielzeit 2015/16 wirkt er als Principal Guest Conductor bei den Düsseldorfer Symphonikern. Sein Erfolg beim Internationalen Donatella Flick Dirigenten-Wettbewerb des Londoner Symphony Orchestra im Oktober 2012 hatte ihn zum Assistenz-Dirigent dieses Orchesters qualifiziert, mit dem er bis 2014 zusammenarbeitete. Schon im Oktober 2012 sprang er spontan für Mariss Jansons beim Royal Concertgebouw Orchestra ein. Die drei Konzerte, in denen er mit diesem Orchester brillierte, bereiteten seiner internationalen Karriere den Weg. deutsch In den letzten Jahren dirigierte er unter anderem Donizettis L‘Elisir d’amore an der Deutschen Oper am Rhein und eine konzertante Fassung von Bizets Les pêcheurs de perles mit dem Orchestre National de Lille, die für das Label Pentatone aufgenommen wurde. Außerdem leitete er wiederholt das Orchestre National de France, das Scottish Chamber Orchestra, das Seoul Philharmonic Orchestra, die Royal Northern Sinfonia, das BBC National Orchestra of Wales und das Vancouver Symphony Orchestra. Jüngst dirigierte er das London Symphony Orchestra bei einer Tournee in Kuwait. Kürzlich dirigierte er an der Opéra de Lyon die französische Uraufführung von George Benjamins Lessons in Love and Violence und gab mit dem Orchestre National de Lille eine originelle Carmen-Aufführung. Der 1985 geborene Alexandre Bloch studierte an den Musikhochschulen Tours, Orléans und Lille Cello, Harmonielehre und Orchesterleitung, bevor er am Pariser Conservatoire National Supérieur de Musique bei Zsolt Nagy die Masterprüfung im Fach Orchesterleitung ablegte.
orchestre national de lille Der gemeinsamen Initiative der Region Nord-Pas-de-Calais (heute Hauts-de-France) und des französischen Staats sowie des Dirigenten Jean-Claude Casadesus entsprungen, gab das Orchestre National de Lille im Januar 1976 sein erstes Konzert. Seither hat es seine exzellente musikalische Qualität in 250 Städten der Region Hauts-de-France unter Beweis gestellt und in weiten Publikumskreisen hohes Ansehen erworben. Als Botschafter der Region und der französischen Kultur trat das ONL inzwischen in über 30 Ländern auf vier Kontinenten auf. Seit September 2016 von der kommunikativen Energie seines Direktors und Musikalischen Leiters Alexandre Bloch entflammt, entwickelt das inzwischen aus 100 Musikern bestehende Orchester deutsch seine ehrgeizigen Vorhaben sowohl in der Pflege des großen symphonischen Repertoires als auch im Bereich der zeitgenössischen Musik weiter, indem es mit Composers in Residence zusammenarbeitet. Mit innovativen Formaten und einer breiten Palette publikumsbezogener Angebote gelingt es ihm, viele unterschiedliche Hörerkreise anzusprechen. Dank digitaler Aufnahmeverfahren entwickelte das ONL eine dynamische Strategie im audiovisuellen Bereich. Seit 2014 hat das Orchester ein Dutzend Alben für große Labels eingespielt; mehrere von ihnen wurden von der Kritik einhellig begrüßt. Kürzlich erschienen zwei neue Werke bei Pentatone: 2018 Les Pêcheurs de Perles („Die Perlenfischer“) von Bizet und anschließend das Album Belle époque mit der Klarinettistin Annelien van Wauwe. Zwei weitere Aufnahmen sind kürzlich bei Alpha Classics erschienen: eine mit Werken von Ravel und Attahir, die andere mit Werken von Chausson, gesungen von Véronique Gens. Im Sommer 2000 erscheint bei demselben Label Mahlers Symphnonie Nr. 7. Alle diese Aufnahmen werden von Alexandre Bloch geleitet, der das Orchester auch bei seiner Englandtournee im Januar 2020 dirigierte. › MENU
RECORDED in 2019 at auditorium du nouveau siècle, lille (france) RECORDED in conjunction with the digital studio of the orchestra national de lille olivier rosset recording producer, editing & mastering dennis collins french TRANSLATION susanne lowien german TRANSLATION valérie lagarde design & aline lugand-gris souris artwork marco borggreve cover & inside photos (p.3) ugo ponte - ONL inside photo (p.10) L’Orchestre National de Lille est soutenu par L’enregistrement de cet opus reçoit le soutien du SYMPHONIE NR. 7 E-MOLL/(NEUE KRITISCHE AUSGABE) (REINHOLD KUBIK, GUSTAV MAHLER) © DURAND ED. ON BEHALF OF BOTE BOCK DER BOOSEY HAWKES BOTE BOCK Avec l’autorisation d’Universal Music Publishing Film & TV Anna Stoll Knecht is the author of Mahler’s Seventh Symphony, Oxford University Press, 2019 orchestre national de lille François bou managing dIRECTOR alexandre bloch music director ALPHA CLASSICS DIDIER MARTIN DIRECTOR LOUISE BUREL PRODUCTION AMÉLIE BOCCON-GIBOD EDITORIAL COORDINATOR ALPHA 592 P orchestre national de lille 2020 C Alpha Classics / Outhere Music France 2020 › MENU
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