Nouvelle offre hybride pour l'application Télérama - Insight NPA
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Nouvelle offre hybride pour l’application Télérama Pour attirer un nouveau public, Télérama vient de lancer une nouvelle application intégrant les nouveaux usages délinéarisés, tout en gardant l’ADN du magazine en proposant une sélection de programmes. La principale nouveauté est l’accès gratuit à certains films, grâce à ses partenariats avec des plateformes SVOD. Un contenu plus éclectique pour séduire un public plus jeune Alors que 50,9% des lecteurs de la version Print de Télérama ont 60 ans et plus[1], la nouvelle application souhaite attirer les 30-45 ans avec sa nouvelle offre plus exclusive, pour atteindre les 100 000 abonnés numériques sur 5 ans. En effet, les critiques autrefois en libre accès ne sont réservées désormais qu’aux abonnés, qui doivent débourser 6,90 euros par mois pour pouvoir lire l’ensemble du contenu. L’organisation de l’application est simple et propose trois onglets. Le premier est la grille classique des programmes. Le second est une sélection quotidienne des programmes télévisuels, SVOD, et même YouTube. Ce mercredi 10 avril, Télérama propose de visionner par exemple à la fois des documentaires sur France 3 et YouTube, un concert sur Arte.tv, un téléfilm sur France 2, et divers films et séries comme The Highwaymen (Netflix) ou Killing Eve (MyCanal). Chaque sélection est accompagnée d’une description et d’une critique, et guide l’utilisateur sur les différents réseaux sur lesquels il est possible de visionner le programme. Le dernier onglet « liste », propose une sélection plus importante de films disponibles en replay ou sur les plateformes SVOD. Chaque œuvre est également accompagnée d’une critique et d’une fiche technique, mais il est aussi possible de trouver l’avis des abonnés Télérama. Le titre de presse insiste pour que ces recommandations ne soient pas mises en place par des algorithmes mais sélectionnées par les membres de la rédaction. Des partenariats exclusifs avec des plateformes SVOD Grâce aux partenariats que Télérama a conclu avec diverses plateformes SVOD comme Mubi, Tenk ou Canal VOD, l’application proposera plus de 300 films par an gratuitement. Par exemple, Canal VOD offre deux films par mois aux abonnés Télérama : une stratégie unique qui va permettre au magazine de cibler un public plus jeune, moins porté sur la presse papier (selon l’ACPM en 2017, 24% des lecteurs de Télérama version Print ont entre 25 et 49 ans). Depuis le lancement de l’application, différents genres de films ont été proposés gratuitement, comme Shéhérazade récompensé aux César 2019, Burning, thriller coréen, ou encore la comédie Première Année de Thomas Lilti. Au total, 9 films sont disponibles pour l’instant.
[1] Source : Chiffres ACPM, 2017 La BBC s’engage à être plus créative et dynamique sur ses contenus Dans son plan annuel qui définit les priorités pour le prochain exercice financier, la BBC a notamment déclaré qu’elle se concentrerait sur « les programmes qui attirent les jeunes » sur BBC One et BBC Two en s’engageant fermement à créer des programmes audacieux et créatifs. Les nouvelles ambitions de la BBC Afin de répondre aux évolutions constantes des publics et des usages, la BBC a défini dans son plan annuel une série d’actions dans quatre domaines : La créativité au cœur de la BBC : le groupe investira dans le contenu le plus créatif, unique et distinctif. L’année dernière, la série Bodyguard a été suivie par 17 millions de personnes, tandis que Killing Eve a fait l’objet de plus de 40 millions de demandes de visionnage sur BBC iPlayer. BBC iPlayer et BBC Sounds : le plan définit la manière dont BBC iPlayer et BBC Sounds seront développés au cours des douze prochains mois, en mettant l’accent sur la personnalisation. Les contenus et les genres seront également mis à jour pour attirer un public plus jeune. Informations fiables et impartiales : la BBC souhaite demeurer une source d’information fiable et populaire en Grande-Bretagne et à l’étranger, le groupe continuera à développer son offre d’informations, notamment avec des podcasts destinés aux auditeurs plus jeunes et à la demande. Une offre « voix » sera par ailleurs développée pour écouter les infos sur des enceintes connectées, de manière à ce que le public puisse facilement accéder à des informations impartiales et de confiance. Faire de la BBC le meilleur endroit où travailler : « nous reflèterons la diversité des communautés du Royaume-Uni dans nos effectifs et nos résultats». Le plan révèle que le groupe a déjà atteint ses objectifs de diversité en matière d’effectifs BAME (Black, Asian, Minority Ethnic), LGBTQ et invalidité. Le groupe annonce également avoir réduit l’écart de rémunération entre hommes et femmes de près d’un cinquième en 2018, ce qui ramène l’écart médian de 9,3% à 7,6%.
Redynamiser la programmation de la BBC pour attirer les millenials De manière générale, concernant les contenus, la BBC a décidé d’augmenter ses investissements dans les programmes destinés aux jeunes, de valoriser ces programmes sur le iPlayer, de créer une case spécifique sur BBC One du lundi au mercredi à 22h30 et de « rafraîchir » les émissions-phares du groupe qui les attirent comme EastEnders, The One Show, Masterchef, Holby City ou encore Casualty. En effet, au Royaume-Uni, la BBC admettait dans son précédent plan annuel que « les 16 à 34 ans consacrent désormais autant de temps chaque semaine à Netflix qu’aux services de télévision de la BBC soit environ 2 heures 30 minutes ». Pour le directeur général de la BBC, le temps presse[1] et il est donc nécessaire de prendre des risques plus créatifs pour attirer les jeunes téléspectateurs. Parmi les objectifs annoncés par la BBC pour garder et attirer tous les publics, les contenus devront être « plus créatifs, de grande qualité et divers ». BBC One et BBC Two proposeront ainsi 25 nouvelles séries dramatiques, 10 nouvelles séries humoristiques, 220 heures de programmes artistiques et musicaux, 90 heures de nouveaux documentaires. Concernant les fictions, la BBC souhaite des feuilletons aussi pertinents que possible avec des intrigues reflétant l’expérience des jeunes pour continuer d’atteindre ce public. Parmi les grands lancements de l’année pour le groupe : l’adaptation d’Andrew Davies des Misérables sur BBC One (dont la diffusion s’est terminée le 3 février), le retour d’Idris Elba dans Luther, ou encore le spin off de The Missing intitulé Baptiste. Peaky Blinders reviendra par ailleurs sur BBC One (et non plus BBC Two), tout comme Killing Eve (saison 2). Du côté des documentaires et magazines, les documentaires d’histoire naturelle, très populaires sur BBC One, vont continuer à se développer : nouvelles perspectives d’exploration de la Terre, nouveaux points de vue, retour de Spy In The Wild, grand succès de la chaîne. Sur BBC Two, une nouvelle série documentaire, Earth’s Paradise Islands, parcourra les endroits les plus précieux du monde naturel. Enfin, une nouvelle série historique, One Planet, Seven Worlds, racontée par Sir David Attenborough (très célèbre chercheur naturaliste britannique qui a participé au documentaire Notre Planète en diffusion le 5 avril sur Netflix), explorera les sept continents. Le groupe lance par ailleurs « The Year of Beliefs », une année de programmation religieuse qui étudie la manière dont la foi façonne et divise la Grande-Bretagne moderne. De nouveaux programmes examineront la manière dont les conceptions personnelles et religieuses de la médecine moderne, de la sexualité, de la parentalité et de l’extrémisme divisent la société. Autre exemple de programme sur le religieux et l’éthique : Too Gay For God, qui explore la place de la communauté LGBT dans l’Église anglicane. Pour les divertissements, deux quiz-shows arrivent à l’antenne : The Hit List (sur les connaissances musicales), et Catchpoint (lancé le 23 mars), un jeu dans lequel les candidats doivent répondre à des questions et « attraper la réponse » pour gagner de l’argent. Sur BBC Two, un nouveau divertissement sera lancé en 2019, Ranganation, présenté par Romesh Ranganathan (humoriste et comédien) qui jettera un regard amusant sur les plus grands sujets de discussion de la semaine. A noter par ailleurs,
dans un effort pour attirer le public jeune, les chaînes du groupe public font de plus en plus souvent appel aux stars et influenceurs en ligne dans les programmes de flux (Joe Sugg pour Strictly come dancing par exemple). [1] “Every month that goes by without a response to the seismic shifts in the media market inhibits the BBC’s ability to serve younger and digital audiences properly”. [2] Source : BBC Trust et The Times [3] Source : Insight NPA, TV : La moyenne d’âge des téléspectateurs gagne un an en 2018 [4] Source : Barlovento Comunicación [5] Source : Auditel [6] Source : AGF et DWDL, Nicht nur ARD und ZDF haben ältere Zuschauer La multiplication des services SVoD thématiques en France Au-delà des services SVoD généralistes et grand public, le marché français regorge de nombreux services aux thématiques diverses, dont NPA Conseil dresse le panorama à l’occasion de la publication de la nouvelle vague de son Indice Théma qui mesure leurs performances et leur attractivité. Panorama des services SVoD disponibles en France Parmi les services de SVoD thématiques disponibles en France[1], une très grande majorité d’entre eux sont de nationalité française. Le genre cinéma-séries est celui pour lequel le nombre de services SVoD est le plus élevé, qu’ils soient de nationalité étrangère ou française. En revanche, l’intégralité des services consacrés à la culture est d’origine française. Les services SVoD thématiques disponibles en France Source : Indice Théma – NPA Conseil Les services aujourd’hui disponibles ont principalement été créés de 2015 à 2017, soit à partir de l’arrivée de Netflix en France[2] et donc de la démocratisation du streaming légal.
Avant cela, les services spécialisés en cinéma et séries ont été les premiers à investir le marché à l’image de FilmoTV dès 2009 par WildBunch ou Canalplay[3] en 2011. La culture asiatique, du fait de ses millions de fans à travers le monde, prend une ampleur conséquente dans l’offre disponible en France avec pas moins de 5 services qui y sont consacrés : alors que Crunchyroll propose une offre abondante et diverses de contenus issus de ce continent, d’autres se sont spécialisés dans un genre en particulier à l’image du belge Dramapassion ou de l’américaine Viki, deux services consacrés aux dramas coréens. Quant aux français ADN et Wakanim[4], leur ligne éditoriale se concentre exclusivement sur les anime japonais. Une offre abondante de services SVoD consacrés aux arts Au-delà des catégories communes consacrées au cinéma, aux séries et à la jeunesse, les offres les plus singulières sont présentes dans la catégorie culture. Parmi elles, Medici.tv[5] propose depuis dix ans à ses abonnés un catalogue de concerts de musique classique, mais aussi opéras, ballets en direct ou enregistrés, ainsi que des documentaires consacrés au domaine. Le service est accessible partout à travers le monde, les Etats-Unis étant leur premier marché (31% de son audience) suivi par la France (20%)[6]. Celle-ci s’est d’ailleurs récemment alliée à Qwest TV[7], nouvelle plateforme de SVoD créée par Quincy Jones et dédiée au jazz, pour se déployer au sein des écoles et universités. Autre particularité du marché français, la présence d’un service consacré exclusivement aux arts du théâtre avec Opsis TV développé par HDP Interactive, également à l’initiative du service consacré aux documentaires DocsTV. Le premier propose ainsi une offre de près de 300 pièces de théâtre françaises filmées et classées par catégorie (classique, jeunesse, musical, etc.) ainsi que des documentaires sur le sujet. Le théâtre filmé étant un art qui s’exporte très peu à l’étranger, des services locaux prennent vie dans d’autres pays à l’image de BroadwayHD aux Etats-Unis qui propose à ses abonnés l’accès à différents shows enregistrés dans les music-halls de la célèbre avenue new-yorkaise. D’autres conjuguent plusieurs arts comme Marquee TV basée au Royaume-Uni qui propose des performances d’opéra, de danse et de théâtre à ses abonnés. Panorama des services SVoD thématiques disponibles en France Jeunesse Cinéma-Séries Culture
Source : Indice Théma – NPA Conseil [1] Sont donc exclus de cette analyse les services SVoD généraux tels que : Netflix, Amazon Prime Video, SFR Play, CanalPlay. [2] Septembre 2014 [3] Canalplay ne fait pas partie de l’analyse en raison du caractère hybride de son catalogue, proposant des contenus cinéma, séries, jeunesse et documentaire. [4] Wakanim est édité par Aniplex, filiale de Sony Music Entertainment Japan, mais le siège social du service SVoD est basé en France. [5] 13 000 abonnés en mai 2018 selon La Tribune [6] Source : La Croix [7] La plateforme Qwest TV sera l’un des nouveaux services SVoD qui sera étudié dans la prochaine vague de l’Indice Théma de septembre 2019. Séries : tendances éditoriales en TV et SVoD Parmi les séries TV présentées au Festival Série Mania, le drame est toujours bien présent, qu’il soit politique ou social. Les scénaristes sont également très inspirés par le genre fantastique qui retrouve un nouveau souffle. En revanche, côté SVoD, l’année 2018 a été marquée par une offre de comédies plus importante et une consommation en progression des séries d’action et d’aventure. Drames géopolitiques et retour du fantastique en TV Les sujets géopolitiques se multiplient La fiction s’inspire régulièrement des faits d’actualité, plus ou moins rapidement. Ce qui lui permet d’être la meilleure observatrice d’événements sociétaux ou politiques. Le Bureau des Légendes, Borgen, Narcos, Occupied etc., se sont nourris des problématiques géopolitiques mondiales pour proposer des thrillers qui fascinent le public. La crise des migrants est l’un des grands sujets qui a inspiré les scénaristes de fiction ces derniers mois et qui connaît un fort écho européen. Eden, la série d’Arte en compétition officielle à Série Mania propose un regard croisé sur l’accueil des migrants en Europe. La série (6×45’) coproduite par les pôles français et allemand d’ARTE et le groupe audiovisuel allemand ARD sera diffusée début mai sur Arte. Elle illustre par ailleurs la stimulation actuelle de la coproduction européenne. Dans Asylum City (12×40’, série israélienne),
présentée hors compétition, l’action se passe dans un quartier de Tel Aviv où vivent de nombreux clandestins, aidés par une militante qui les aide à obtenir des papiers et qui se fait assassiner. Enfin, Identification, une série venue de Russie, est un thriller social sur l’immigration illégale arrivée au Kirghizistan. Les séries reviennent également sur des sujets politiques des années 1980 à 2000 : la série Baghdad Central (réalisée par Stephen Butchard et produite par Euston Films, filiale de Fremantle UK) se situe en 2003 en Irak, après la chute de Saddam Hussein et voit un policier irakien contraint de collaborer avec la coalition internationale. Dans la série Chimerica (diffusée sur Channel 4 puis Canal+), un photojournaliste américain tente de retrouver sa crédibilité en partant à la recherche du modèle de sa photo la plus iconique : l’homme qui a fait face à un char de l’armée sur la place Tian’anmen en 1989. La série a par ailleurs la particularité d’intégrer des images d’archives. Enfin, dans Blackout, la série russe de Sergei Ursuliak, des vétérans, laissés-pour-compte à leur retour de la guerre en Afghanistan en 1990, s’entraident et s’organisent en mafia dans un pays à bout de souffle. Ces réalités tragiques, sociales ou politiques, sont ainsi reconstituées dans ces séries (plus facilement qu’au cinéma), appréciées d’un public avide de sujets qui se déroulent au-delà des frontières mais qui arrivent à le toucher. Le genre fantastique fait son retour A part quelques exceptions notables (Beau Séjour, Ad Vitam, Les Revenants, Zone Blanche, …), la télévision a récemment peu exploré le genre fantastique et semble se rattraper depuis que la SVoD a mis ce genre à l’honneur. La Dernière Vague (production Kwaï) est ainsi mise en avant à Série Mania et mêle éléments fantastiques et drame d’une communauté : une vague géante va engloutir les surfeurs d’une compétition pendant plusieurs heures mais ils réapparaîtront… dotés de pouvoirs. Ecrite par les scénaristes de Caïn, Raphaëlle Roudaut, Alexis Le Sec et Sophie Hiet, cette série en 6×52 minutes sera diffusée sur France 2. Arte continue également de développer ce genre sur lequel elle mise depuis quelques années et présentait à Série Mania sa série Une île qui s’attaque au mythe des sirènes : dans une île isolée survient une pénurie de pêche et une série de morts suspectes, des événements qui coïncident étrangement avec l’arrivée d’une inconnue, Théa (incarnée par Lætitia Casta). Côté américain, le reboot de la série er culte Twilight Zone arrive le 1 avril sur CBS. Cettesérie a inspiré de nombreuses fictions dont Black Mirror, pour son analyse décalée de la société et les questions morales qu’elle pose. La place difficile à prendre pour les comédies Alors que les séries dramatiques et les thrillers prennent une place prépondérante dans la programmation de fiction à la télévision, quelques comédies semblent émerger alors que l’appropriation de ce genre dans un autre pays est toujours délicate. Ainsi, Flack, présentée
dans le panorama International de Série Mania, use d’un humour cynique anglais qui positionne la série davantage comme une dramédie que comme une véritable comédie : une Américaine, experte en gestion de crise dans une agence de relations publiques, aide ses clients célèbres à préserver leur image, à une époque où le moindre faux pas équivaut à un lynchage médiatique. Parmi les autres comédies, présentées lors de la « Nuit de la comédie » à Série Mania (Arde Madrid, Hangs Up, M’entends-tu, Miracle Workers, The Other Two et Women on the verge), Miracle Workers fait parler d’elle d’une part pour l’interprétation de Daniel Radcliffe et d’autre part pour son scénariste, Simon Rich, connu principalement pour son travail dans le Saturday Night Live. La série (7×30’), diffusée sur Warner TV à partir du 30 mars (et déjà disponible intégralement en replay), adaptée de son second roman « What in God’s Name » présente un Dieu déprimé et démissionnaire face à la folie destructrice des hommes et un ange, chargé de recevoir toutes les prières de l’humanité, qui doit accomplir son plus grand miracle à ce jour pour éviter la destruction de la Terre. Vers un accroissement de l’offre de séries d’action et d’aventure en SVoD[1] L’offre de contenus sur les services SVoD Alors que les fictions dramatiques et le genre fantastique se renforcent en télévision, l’évolution des catalogues des services de SvoD étudiés[2] entre le début 2018 et le début 2019 fait apparaître un sensible renforcement du poids de la comédie et assimilées, alors que l’ensemble des autres thématiques, policiers et drames en têtes, voient leur place reculer dans l’offre. Source : Baromètre de l’offre SVoD, NPA Conseil A noter que Netflix par ailleurs reste très présent sur le genre fantastique à qui il a donné un nouveau souffle ces trois dernières années puisque le service a présenté à cette semaine à Série Mania Osmosis (produite par Capa), sa dernière création originale française mise en ligne le 29 mars 2019 : dans un futur proche, une nouvelle application permet à chacun de trouver leur âme sœur, à l’aide de microrobots implantés dans le cerveau de chaque utilisateur. La consommation de contenus sur les services SVoD Les évolutions sont sensiblement différentes lorsqu’on se penche sur l’évolution de la consommation. La comédie, si elle enregistre la plus forte hausse, n’est encore que la 3ème thématique la plus visionnée. Le genre policier renforce sensiblement ses positions et reste ème ère en 2 place ; le fantastique / SF / horreur, si elle conserve la 1 position, abandonne près de 5 points. Source : Baromètre de la conso SVoD, NPA Conseil- Harris interactive
Ratio offre/consommation Le rapprochement des deux dimensions permet, au travers du ratio (poids dans la consommation/poids dans l’offre), de mettre en évidence les thématiques qui surperforment (indice supérieur à 1) et celles qui, à l’inverse sont sous consommées. Ainsi, corroborant les observations précédentes, le triptyque Action / Aventure / Western se distingue en devenant la 2ème thématique la plus performante (au lieu de la 4ème position en 2018). Déjà faiblement présentes dans les offres, les séries historiques, biopics ou histoires de guerre sont particulièrement délaissées. Le fantastique et assimilé reste leader, mais sous surveillance puisqu’il a perdu 0,2 point d’une année sur l’autre. La combinaison de ces réflexions permet d’essayer quelques anticipations sur les évolutions à attendre dans la composition des catalogues, donc sur les demandes faites par les plateformes aux producteurs ou distributeurs dans un futur proche : Les séries d’action (par exemple : Arrow, Marvel’s Daredevil, Jack Ryan, Banshee,…) ou d’aventure (Agent Carter, Frontier, Guyane,…) qui pourraient être les plus recherchées, compte tenu de leur faible poids dans l’offre. Inversement, les plateformes pourraient être tentées de faire une pause sur le Fantastique, la SF et l’Horreur, déjà très fortement représentées et qui ont aujourd’hui davantage de difficulté à trouver leur public. [1] Lancé le 1 er janvier 2018, le Baromètre SVoD NPA/Harris Interactive s’attache à mesurer toujours plus finement le poids des différentes thématiques dans l’offre des différentes plateformes, et plus encore à affiner la connaissance des préférences exprimées par les SVoDistes à travers leurs choix de programmes. Cette analyse a d’abord été conduite sur l’offre et la consommation de séries, mais elle a vocation à être déclinée sur l’ensemble des genres (cinéma, documentaire, animation, etc.) présents en SVoD. [2] Netflix, Amazon, CanalPlay, OCS, SFR Play, Videofutur, Filmo TV, Gulli Max, Tfou Max Royaume-Uni : BT mise sur les partenariats pour devenir « super agrégateur TV » Déjà distributeur de Netflix et Amazon Prime via ses box sur ses différentes offres fixe, BT propose désormais à ses abonnés mobile EE de profiter gratuitement pendant six mois et en zero rating du service de SVOD édité par le géant du commerce en ligne. Un rôle de super agrégateur au centre de la stratégie de sa division Customer afin de créer de la valeur.
Une stratégie groupe redéfinie récemment Le rachat de EE par BT pour 16,5Mrds€, définitivement validé en janvier 2016, a permis à l’ancien opérateur historique privatisé en 1984 de devenir un opérateur convergent, aujourd’hui leader en parts de marché au Royaume-Uni, tant sur le fixe (36% de PdM) que sur le mobile (28%). Mais la vie de l’opérateur a été particulièrement mouvementée depuis cette opération d’envergure. Face à des performances financières et boursières très décevantes, aggravées par une fraude au sein de sa filiale italienne en 2016, BT a engagé un vaste plan de restructuration prévoyant jusqu’à 13 000 suppressions de postes d’ici 2020, et un changement de président. Une nouvelle stratégie a également été définie afin de permettre à l’opérateur de continuer à croître bien qu’étant leader sur un marché mature où la pénétration des services de télécommunications et de TV payante est très élevée. Les trois piliers de cette stratégie, communiquée aux marchés au mois de mai 2018, sont la transformation du modèle opérationnel (recentrage de l’acquisition vers les clients existants et la croissance de valeur) ; l’investissement dans les réseaux, fibre FTTP (Fibre jusqu’aux locaux – entreprises), 4G et 5G ; la création d’une expérience utilisateur différente. Une nouvelle division, Consumer Unit, regroupant BT Consumer et EE depuis avril 2018, est au centre de cette stratégie. Six priorités sont depuis mises en œuvre : la complémentarité des trois marques du groupe (BT, EE, plusnet) ; l’unification des réseaux fixes et mobiles ; la qualité du service client ; la personnalisation de l’expérience ; le développement des partenariats (pour la vente des téléphones et la constitution d’une offre Smart Home essentiellement) ; enfin dans les contenus, la transformation de BT en super agrégateur. Source : BT Group, « Consumer Business Briefing 17 May 2018 » BT et EE multiplient les services OTT dans leurs offres
Cette stratégie de super agrégation a d’abord été déployée pour les quelques 8 millions de foyers abonnés à une offre fixe de BT (dont 3M abonnés à une offre convergente BT et EE) et recevant la télévision via la plateforme YouView. BT fait figure de précurseur puisqu’il a proposé dès la fin 2014 à ses abonnés d’ajouter Netflix en version standard à leur offre TV pour une facturation unique et moyennant un supplément de prix équivalent à celui de l’abonnement au service de streaming. Depuis, la proposition commerciale a évolué. BT structure ses offres autour d’un premier niveau de chaînes gratuites Freeview associé aux chaînes du bouquet BT Sport ainsi qu’à la chaîne américaine AMC. Ce bouquet Starter peut évoluer vers Essential/Classic proposant les mêmes chaînes mais en HD ou vers deux niveaux supérieurs, Entertainement et Max HD proposant en plus des chaînes thématiques payantes (SyFy, MTV, Discovery, Comedy Central, Universal Channel…). Quelle que soit l’offre choisie, l’abonné peut ensuite ajouter des « add-ons » qui n’ont cessé de s’enrichir au long de l’année. Ainsi, outre Netflix qui n’est plus proposé que dans cette section, BT propose depuis juin 2018 Amazon Prime Video (7,99£ par mois) devenant le premier opérateur britannique à distribuer le service concurrent de Netflix. Il s’en sert d’ailleurs comme d’un produit d’appel puisque depuis le mois de janvier, un an d’abonnement est offert pour tous les nouveaux clients à une offre fibre, « Superfast Fibre ». BT propose également en add-on BT TV Kids, une offre de programmes jeunesse à la demande provenant essentiellement de Cartoon Network à laquelle sont associées pour les abonnés fibre seulement, 9 chaînes jeunesse de second niveau (les chaînes Disney et Nickelodeon. Les chaînes premium Sky Cinema (16£/mois) et Sky Sports (30£) sont également désormais accessibles comme des extras et non plus intégrées comme auparavant dans des bouquets ad-hoc. Enfin, la distribution du service OTT de Sky, Now TV a également été annoncée en fin d’année dernière dans le cadre d’un accord plus global entre les deux opérateurs ouvrant la voie à une distribution croisée. Mais la distribution n’est toujours pas effective à date, la mise en place de l’accord semblant avoir pris du retard. Comme l’explique BT, la nouvelle structure des offres TV doit permettre la migration des abonnés vers une offre supérieure en prenant acte du désintérêt croissant pour la Pay-TV traditionnelle au bénéfice des services OTT.
Source : BT Group, « Consumer Business Briefing 17 May 2018 » Cette nouvelle stratégie dans les contenus, désormais principalement axée sur l’agrégation se retrouve chez EE, la division mobile du groupe. Dans un secteur saturé avec des opportunités de croissance limitées, le contenu est ici considéré comme un facteur de différenciation et donc de rétention de ses abonnés mobiles pour BT. La mécanique est une nouvelle fois basée sur des forfaits associant de la donnée et des services OTT sous forme d’extras. Mais le principe commercial est celui de la gratuité pendant une certaine période, associée à du zero rating afin de ne pas décompter les usages du forfait de données. Fort logiquement, BT Sport a été le premier service offert aux abonnés mobile dès juillet 2016. A l’époque pendant six mois. Mais ce ne sont désormais pas moins de quatre services qui sont offerts en même temps, à condition d’un engagement de douze mois minimum sur l’un des forfaits voix et data. Ces quatre services représentent ensemble une valeur de 164£ par mois selon BT. Apple Music a rejoint l’offre en juillet 2017 (six mois gratuit et non décompte des données) suivi depuis la semaine dernière par Amazon Prime Video de nouveau (six mois également et non décompte des données) et MTV Play, nouveau service OTT de Viacom selon les mêmes caractéristiques. Une fois les 6 mois écoulés (3 mois seulement désormais pour BT Sport), les clients sont informés par EE et peuvent choisir de conserver ou non un ou plusieurs de ces quatre extras au prix fixé par l’éditeur[1].
Source : ee.co.uk Des résultats qui restent à évaluer La nouvelle stratégie a commencé à porter ses fruits à la fin de l’année 2018, avec un retour des bénéfices après impôts entre avril et septembre, période correspondant au premier semestre de l’exercice décalé de BT. Une tendance confirmée au Q3 2018/2019 publié à la fin du mois de janvier pour les neuf mois de l’exercice décalé. En revanche, il est trop tôt pour savoir si le modèle du super agrégateur a des effets concrets puisque les chiffres de la division Consumer sont contrastés. Le chiffre d’affaires a certes progressé de 4% par rapport à l’année précédente pour atteindre un peu moins de 2,8 milliards de livres sterling, mais ce sont les hausses des prix intervenues en septembre 2018 ainsi que la hausse continue du prix des smartphones subventionnés qui expliquent ce bon résultat. En termes de parcs clients, il faudra attendre la fin du mois de mars et la publication de l’exercice complet pour connaître les évolutions sur l’année. Mais de l’aveu même de BT, l’opérateur étant leader, l’objectif n’est pas à l’acquisition mais à la rétention et à la croissance de valeur sur les abonnés existants. Dès lors, les indicateurs directement liés, à savoir l’ARPU et le Churn apparaissent comme nettement moins positifs. L’ARPU fixe pour la période a augmenté de 5% (39,6£ au Q3), mais encore une fois sous l’effet des hausses de prix. Et l’ARPU mobile des clients forfaits a diminué de 1% (21,4£), sous l’effet de la transition vers un modèle basé comme en France sur de la carte SIM uniquement sans Smartphone subventionné. Concernant le Churn, le taux de désabonnement est tombé à 1,4% pour le haut débit fixe et à 1,3% pour le mobile (forfaits). Dans les deux cas il s’agit d’un Churn encore trop élevé et supérieur à celui constaté pour le Full Year 2016/2017 (1,4% sur le fixe et 1,1% sur le mobile) et 2017/2018 (respectivement 1,3% et 1,2%). Il est donc trop tôt pour évaluer les résultats du repositionnement de BT comme super agrégateur de contenus. D’autant que l’opérateur est loin d’être le seul à pouvoir désormais revendiquer ce nouveau rôle. Virgin Media et Sky plus récemment sont ainsi des concurrents sérieux dans la course à l’agrégation des services OTT. Un des atouts de BT néanmoins est d’être un opérateur convergent associant fixe et mobile. Reste à trouver le rôle de pivot que les contenus OTT pourront jouer dans la commercialisation de nouvelles offres et services convergents. L’ouverture dès cette année de la 5G par l’opérateur historique dans 16 premières villes permettra sans doute d’apporter des réponses.
[1] Amazon Prime Video (£5,99), MTV Play (£3,99), Apple Music (£9,99) et BT Sport avec l’option Casting (£15). DAZN poursuit sa croissance en Europe DAZN, la première plateforme OTT dédiée à la diffusion live et à la demande de rencontres sportives, a acquis en mars une licence de diffusion allemande et lancé son service sur le marché espagnol. Le « Netflix du sport » cherche à développer sa base d’abonnés Europe, mais également à diversifier ses revenus en prolongeant son activité dans la publicité et les partenariats. DAZN sécurise son développement en Europe face aux risques d’un Brexit no- deal Avec plus de 500 chaînes pan-européennes – dont DAZN – titulaires d’une licence de diffusion de l’OFCOM, le Royaume-Uni concentre dans sa juridiction le plus grand nombre d’entreprises de média en Europe. Conformément à la directive SMA, il suffit d’obtenir une licence de diffusion produite par un état membre de l’Union européenne pour avoir la possibilité de diffuser du contenu dans tous les pays de la Communauté. Or, l’éventualité d’un Brexit no-deal rebat les cartes. Tout comme Turner, NBCUniversal et Discovery à la fin de l’année 2018, DAZN a pris la décision en janvier de changer de juridiction, estimant qu’il était nécessaire de prévoir les conséquences d’un Brexit sans accord. Le Royaume-Uni, considéré alors comme « pays tiers », échapperait au cadre règlementaire fixé par la directive SMA et verrait les licences de diffusion é m ise par l’OFCOM devenir obsolè t es pour les services de diffusion par contournement à destination de l’Europe. Alors que les chaî n es liné a ires pourraient bénéficier de la Convention européenne sur la télévision transfrontière, les plateformes OTT deviendraient incapables de diffuser leurs contenus sans licence de diffusion émanant d’un pays membre de l’Union européenne. Directement concerné, DAZN a donc fait au début de l’année une demande de licence auprès du MABB, le régulateur de l’audiovisuel des Länder de Berlin et Brandeburg en Allemagne. Avec l’accord de la commission allemande anti-concentration médiatique, la licence de diffusion allemande a été accordée à DAZN en mars, remplaçant ainsi celle de l’OFCOM. Turner, NBCUniversal et Discovery avait quant à eux choisi de s’enregistrer auprès du BLM, l’autorité bavaroise.
Un nouveau portail DAZN ouvert en Espagne Obtenir une licence de diffusion européenne était une démarche cruciale pour l’opérateur. Basée à Londres, la holding Perform Group, à l’origine du projet DAZN, a axé sa stratégie sur l’expansion internationale de sa plateforme. Bien que le service soit aujourd’hui présent en Amérique du Nord (Canada et États-Unis), au Japon et bientôt au Brésil, l’Europe reste à ce titre un axe de développement majeur. Après avoir investi les marchés autrichien, allemand et suisse en 2016, italien en 2018, DAZN a ouvert au début du mois de mars un portail en Espagne malgré un catalogue de droits très restreint. Les Grands Prix MotoGP, le football anglais et l’EuroLigue de basket restent des produits d’appels prestigieux, mais la liste des compé t itions sportives disponibles sur DAZN Espagne n’est pas aussi riche que sur ses autres plateformes européennes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’opérateur a décidé de proposer un tarif très agressif pour l’abonnement : 4,99€/mois, contre 9,99€ en Allemagne, en Autriche, et 12,99CHF en Suisse. Produits d’appels disponibles sur DAZN en Europe (catalogue de droits non- exhaustif) Source : DAZN D’après James Rushton, PDG de DAZN, l’objectif d’ici 2022 est d’acquérir 20 millions d’abonné s ré p artis sur une vingtaine de marché s . Pour l’instant, seuls huit portails différents ont été ouverts, dont cinq en Europe. Une agence média et une régie mutualisée pour prolonger la monétisation de DAZN Construit autour de l’achat de droits sportifs, le modè l e é c onomique de DAZN pose question. Les abonnements sont la seule source de revenus de la plateforme, et pourraient ne pas suffire à éponger les dettes contractées entre 2015 et 2017 pour l’acquisition des droits. Tant que le service ne sera pas bénéficiaire, DAZN comptera sur le soutien et la patience de son actionnaire principal, Access Industries, et la recherche de nouveaux investisseurs. C’est une problématique bien comprise par le groupe qui a ouvert en mars une agence média et une régie publicitaire pour diversifier ses rentrées d’argent. Dans le cadre d’une redéfinition de la marque Perform Group en DAZN Group, c’est la quasi-intégralité de l’organisation de la holding qui a été repensée autour de la plateforme sportive. Seul Perform Gaming reste désormais indépendant du service OTT. DAZN Media, prolongement de l’ex Perform Media, sera ainsi chargé de la gestion des partenariats entre les entreprises de média et DAZN, des parrainages et de la publicité sur le service OTT. L’agence s’occupera également, comme Perform Média avant elle, des relations commerciales du portefeuille de sites spécialisés sportifs dont dispose DAZN
Group, parmi lesquels GOAL et SportingNews. Par ailleurs, c’est sur ce réseau de sites que Perform Group a développé et intégré son player DAZN ePlayer, destiné à supporter les contenus multimédias sponsorisés et les images des rencontres dont il dispose les droits. Pour mutualiser les audiences de ses sites et optimiser leur monétisation, le groupe a lancé parallèlement à DAZN Media, DAZN+, une régie publicitaire dédiée à la vente d’espaces publicitaires sur ce réseau d’ePlayers. Le meilleur de la création originale de Canal+ pour 6€99 par mois en OTT Le Groupe Canal+ a officiellement lancé hier Canal+Séries, son offre de streaming par abonnement appelée à remplacer le service généraliste Canalplay. Mais, plus qu’un nouveau service de SVOD, il s’agit surtout d’une nouvelle étape dans la segmentation des offres Canal et d’un nouveau levier de recrutement pour la plateforme numérique myCanal. Canal+Séries résulte à la fois d’un constat et d’une nouvelle donne de marché. Le constat, c’est bien sûr celui de la place occupée par la série, et en particulier la série originale et exclusive, dans le succès des services de SVOD. En 2018, le Baromètre de la consommation SVOD réalisé par NPA Conseil et Harris interactive a montré que la série représentait 60% des actes de consommation, toutes plateformes confondues, une part pouvant atteindre 66% sur Netflix et même beaucoup plus (autour de 80%) si l’on raisonne non pas en titres uniques mais en nombre total de streams, autrement dit en nombre d’épisodes. La nouvelle donne, c’est l’assouplissement en juin 2017 des mesures prononcées par l’Autorité de la concurrence vis-à-vis de Vivendi et du Groupe Canal Plus, avec notamment la possibilité pour le groupe de proposer en exclusivité sur ses plateformes non-linéaires les séries qu’il préfinance. C’est aujourd’hui le socle de la nouvelle offre, Canal+ ayant longuement expliqué par le passé que c’est précisément cette interdiction préalable qui était à l’origine de l’échec de Canalplay.
Présentation de la nouvelle offre Concrètement, Canal+Séries est une offre sans engagement proposée à partir de 6,99 euros par mois pour un utilisateur, avec des paliers à 9,99 euros pour deux utilisateurs simultanés et 11,99 euros pour quatre. Le premier mois est gratuit. L’offre est pour l’instant uniquement commercialisée via le site Canal Boutique sur internet, Canal+Séries ne bénéficiant pas d’application autonome dans les stores mobiles ou les différentes plateformes de télévision connectée. C’est myCanal, la plateforme numérique du groupe pour laquelle il investit à hauteur de 100M€ par an pour son développement, qui héberge Canal+Séries. Un nouvel abonné Canal+Séries se voit donc proposer de télécharger myCanal pour pouvoir bénéficier de son abonnement. Par contre Canal+Séries a vocation à être également distribuée comme une offre autonome via les box des opérateurs télécoms. Un premier accord de distribution doit d’ailleurs être annoncé d’ici la fin du mois de mars. En termes de contenus, Canal+Séries annonce 150 séries pour le lancement[1] et environ 5 000 épisodes, qui dans leur écrasante majorité sont en exclusivité totale, seules quelques séries-cultes (mais pouvant représenter un grand nombre d’épisodes) étant reprises dans l’offre tout en continuant à vivre sur d’autres plateformes de diffusion. Le principe annoncé est celui de la disponibilité de l’intégralité des séries mises en ligne. Le catalogue s’organise autour de quatre sections : Créations originales (les créations françaises du groupe Canal+) ; Séries US avec 3 séries internationales co-produites par Studiocanal, le catalogue de FOX Play (déjà proposé dans le bouquet Canal+ et les chaînes Ciné Séries), ainsi que des séries issues des accords existants avec FX (Fox Entertainment Group) et Showtime (CBS), dont plusieurs en US+24 mais la majorité étant des séries froides ou d’anciennes séries cultes (Twin Peaks, 24H…) ; Séries documentaires (issues des catalogues Canalplay) ; Formats courts (essentiellement les contenus web natifs des Chaînes Digitales déjà distribuées sur myCanal ainsi que des séries produites pour Studio+). S’y ajoutent en bonus le streaming live de deux chaînes, Warner TV et SérieClub (TF1 et M6). Canal+ promet un catalogue vivant qui sera actualisé toutes les semaines. Des séries originales, spécialement acquises ou produites pour Canal+Séries sont appelées à rejoindre progressivement le catalogue. C’est le cas dès à présent de la série Deadly Class
de Sony Pictures Television et Universal Cable Productions diffusée en ce moment sur Syfy aux Etats-Unis. Côté création française, une série dans l’univers du hip-hop, Validé, est en cours d’écriture par le réalisateur Franck Gastambide. Concrètement, aucun contenu proposé dans l’offre Canal+Séries n’est pas également disponible sur myCanal pour les abonnés au pack Ciné Séries (20€ par mois sans engagement en plus du pack principal Canal+ à 19€90 par mois). Les abonnés Ciné Séries ont donc de facto accès à l’offre Canal+Séries y compris à la série Deadly Class présentée pour l’instant comme la seule exclusivité, mais qui figure bien sur myCanal avec ce niveau d’abonnement. Une nouvelle fenêtre pour accéder à l’univers Canal+ Curation et sélection de contenus accessibles par ailleurs, distribution via myCanal, positionnement tarifaire agressif, Canal+Séries n’est donc pas positionné comme un nouveau service de SVOD mais comme une nouvelle offre d’accès à l’univers Canal+ (ses contenus originaux, sa plateforme myCanal) à destination des plus jeunes qui, en partageant les frais de l’abonnement pour quatre utilisateurs pourraient envisager un service supplémentaire à Netflix. Le choix est cohérent avec les décisions stratégiques prises depuis deux ans et qui reposent toutes sur une plus forte segmentation des offres, une souplesse accrue, une baisse des prix et un changement du modèle de distribution vers l’OTT. Canal+Séries est une brique supplémentaire venant compléter la stratégie d’adaptation du groupe au nouvel environnement concurrentiel. Pour autant, le positionnement de la nouvelle offre pose plusieurs questions. Lors de la conférence de presse de lancement, les équipes de Canal+ représentées par Maxime Saada, Président du directoire du Groupe Canal Plus, Franck Cadoret, Directeur général adjoint France, et Jean-Marc Juramie, Directeur général adjoint antenne & programmes payants, ont insisté sur la compétitivité du prix par rapport à la qualité des contenus proposés. C’est indéniable et d’ailleurs la question de la rentabilité de l’offre ne fait pas de sens si on pense Canal+Séries comme une offre autonome. Sa rentabilité ne peut être pensée que dans une stratégie groupe plus globale d’acquisition de nouveaux abonnés, de rajeunissement des abonnés et de création d’usages au sein de la plateforme myCanal. Mais si l’objectif de l’acquisition semble à porter de main, le modèle économique de l’abonnement en OTT implique également de la rétention. Or, si le message marketing de Canal+ consistant à privilégier la qualité sur la quantité est en soi légitime, on peut s’interroger sur son efficacité réelle une fois que les nouveaux abonnés auront visionné l’ensemble des séries-phares, essentiellement les 27 créations originales (24 pour Canal+ et 3 pour Studiocanal) toutes disponibles en intégralité. La fréquence et l’ampleur du renouvellement du catalogue seront déterminantes. Une équation difficile mais pas impossible si Canal+ réussit à augmenter son rythme de production qui est actuellement de 8 à 10 séries de création originale chaque année (moyennant un investissement d’environ 80 millions par an). Une nouvelle série-phare mise en ligne chaque mois permettrait d’augmenter les niveaux de rétention.
Ce qui en cas de succès poserait un nouveau problème, celui de la cannibalisation des offres Canal+, les chaînes Canal+ et les chaînes Ciné Séries. Si Canal+Séries peut attirer un nouveau public au sein de l’écosystème myCanal, la migration vers les offres supérieures, plus rentables, s’annonce comme particulièrement compliquée. D’abord parce que le groupe a fait le choix de ne pas appliquer de fenêtrage différent pour ses séries- phares entre ses différentes offres. Une chronologie des médias interne à Canal+ aurait pu permettre de maintenir l’attractivité des offres les plus chères auprès des amateurs de séries. Mais le choix aurait été contre-productif par rapport à l’un des objectifs annoncé, la lutte contre le piratage. Ensuite, parce que toutes les séries importantes étant disponibles dans la nouvelle offre, il va falloir convaincre les amateurs de bien vouloir s’intéresser également au cinéma et au sport pour espérer les voir changer d’abonnements… Deux leviers pourraient y aider. D’une part poursuivre la logique de déstructuration de l’offre Canal jusqu’à proposer à partir du socle Canal+Séries des options les plus personnalisées possible avec une partie du catalogue cinéma, des Pass sportifs permettant d’accéder en PPV à quelques matchs ou compétitions…, le tout dans une stratégie marketing et tarifaire extrêmement complexe devant convaincre qu’à partir d’un certain niveau d’usage les offres classiques restent plus avantageuses. Canal+ s’y refuse pour l’instant préférant défendre la valeur et le modèle de la chaîne premium généraliste Canal+. Un autre levier consisterait à capitaliser sur la qualité de l’expérience utilisateur de myCanal en proposant aux abonnés Canal+Séries le live streaming des chaînes gratuites de la TNT, installant ainsi myCanal comme une plateforme complète de télévision OTT dès 6,99€ par mois. Une stratégie qui pourrait faire sens bien au-delà de la SVOD, alors que se profile une bataille non moins décisive entre les différents éditeurs et diffuseurs – du futur Salto à Molotov Altice en passant par les prochaines offres purement OTT des opérateurs télécoms – pour s’imposer comme la plateforme numérique de référence. D’ailleurs, Maxime Saada n’a-t-il pas déclaré lors de la conférence de presse que myCanal pourrait être à l’avenir un des distributeurs de Netflix ? [1] Le décompte précis au 12 mars donne un résultat de 136 séries dont 24 créations originales Canal+, 64 séries US, 8 séries documentaires et 20 formats courts, 20 autres séries n’apparaissant dans aucune des 4 sections. En termes de studio, la Fox domine le catalogue avec 43 séries, suivie par Canal+ (24 + 3 Studiocanal), Showtime (14 séries). Warner, pourtant annoncé comme partenaire est quasi inexistant sinon via le flux live de Warner TV. Avec Britbox, la BBC et ITV déploient leur stratégie de diversification au UK Britbox est né aux Etats-Unis en 2017 de la volonté de la BBC et d’ITV de valoriser leurs activités de production de programmes à l’international. En développant cette même offre au Royaume Uni, ils prolongent cette stratégie de valorisation
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