Ouverture du MOOC CHATONS : Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle - Framablog
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Ouverture du MOOC CHATONS : Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle C’est officiel, le premier module de notre parcours pédagogique pour favoriser l’émancipation numérique est désormais complet. À vous de vous en emparer, de le partager… et pourquoi pas de l’enrichir ! Prendre le temps de co-construire un MOOC avec soin Nous vous en parlions en décembre dernier lors d’un point d’étape, la publication du premier module de ce MOOC est l’aboutissement d’un projet né il y a plus de 3 ans ! C’est en 2016 que la fédération d’éducation populaire La Ligue de l’Enseignement nous propose un partenariat autour de cette idée de cours ouverts en ligne à suivre librement pour cheminer vers l’émancipation numérique. En 2018, un financement de la fondation AFNIC nous permet de rassembler des ressources existantes et d’en créer de nouvelles pour les organiser en un séquençage pédagogique.
Seulement voilà, en plus de la loi de Murphy qui génère des retards, il faut bien avouer que c’est notre premier module de notre premier MOOC. Il nous a donc fallu du temps et des expérimentations (et quelques errements…) avant de parvenir au résultat que nous avons mis en ligne sur notre plateforme Moodle. C’est donc avec beaucoup de modestie (et d’enthousiasme !) que nous vous présentons ce premier module, co-conçu avec la Ligue de l’Enseignement, que vous pouvez parcourir sur mooc.chatons.org. Décrire le monde numérique d’aujourd’hui, sans drama ni paillettes Intitulé « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle », ce premier module se donne pour objectif de permettre à chacun⋅e d’entre nous de devenir des acteurs et actrices d’un Internet « bien commun », respectueux de l’individu et du collectif. Pour être en capacité d’agir, nous pensons qu’il faut d’abord
avoir une vision claire du monde sur lequel on veut agir. Chacune des trois séquences de ce premier module cherche à nous dépeindre comment le paysage numérique actuel s’est construit et où sont nos espaces d’action. Pour le plaisir, voici la première vidéo de ce MOOC La première séquence, « Internet, pourquoi et comment », revient en 4 leçons aux sources de notre monde numérique, de la création d’Internet aux problèmes posés par les réseaux sociaux et plateformes. La séquence suivante, intitulée « Les GAFAM, c’est quoi ? Et en quoi c’est un problème ? » essaie en cinq leçons de dresser un portrait sans fard des géants du Web, de leur domination sur notre société et du système qui les porte : le capitalisme de surveillance. Enfin, la séquence « C’est quoi les solutions ? » cherche à expliquer en cinq leçons les leviers d’action qui peuvent nous permettre de changer le paysage numérique, de sortir du rôle de consommateurs isolés et de créer des communautés d’acteurs. Un module accessible à toutes, à tous, sans expertise requise Le cours est déjà ouvert, et chacun·e peut y participer quand bon lui semble : il n’y a pas de période d’inscription à respecter. Le maître-mot, ici, c’est l’autonomie. Nous voulons laisser aux apprenant·es un maximum de libertés dans leur parcours pédagogique, quitte à ne pas mettre en place de système de certification. Ainsi, les contenus pédagogiques ont été pensés pour être accessibles à toute personne voulant découvrir le cours, quel que soit son niveau de connaissances sur le numérique. Ni Framasoft, ni la Ligue de l’Enseignement n’assureront d’accompagnement pédagogique contraint à un calendrier :
chacune et chacun peut suivre les leçons à son rythme, et gérer son temps consacré à ce MOOC. Cliquez sur le panneau pour aller découvrir la plateforme mooc.chatons.org et vous inscrire au premier module (en construction). Pour faciliter cette auto-gestion, chacune des séquences pédagogiques est accompagnée d’un questionnaire à choix multiples. Ainsi, chaque apprenant·e pourra auto-évaluer les connaissances acquises. Par ailleurs l’ensemble du module est accompagné d’un glossaire (pour se remettre en tête les termes et personnes-clés) ainsi que d’un forum d’entraide (où, par contre, nous essayerons d’être régulièrement présent·es). Il est possible d’accéder aux contenus sans inscription, afin de pouvoir les partager librement. Nous vous conseillons cependant de vous créer un compte (c’est gratuit aussi), ce qui vous permettra justement de bénéficier de ces fonctionnalités avancées : accès aux exercices d’autoévaluation avec les QCM ;
possibilité de suivre l’avancement de votre parcours de formation (pour reprendre une leçon là où vous vous étiez arrêté ou pour suivre vos résultats aux évaluations) ; possibilité de gagner des points d’expérience au fur et à mesure de la réalisation du module ; recevoir un badge en fin de parcours pédagogique, indiquant que vous avez bien réalisé l’ensemble du module ; accès au forum d’entraide ; accès aux annonces spécifiques du site (nouveautés, alertes, etc.). Comme un logiciel libre, ce MOOC va évoluer Comme d’habitude avec Framasoft, et en accord avec la Ligue de l’Enseignement, tous les contenus créés pour ce MOOC sont placés sous licence libre CC-By-SA (certaines images et vidéos sont issues de sites tiers, et signalées comme telles). Car nous espérons bien qu’il va évoluer, notamment grâce aux contributions et retours sur le forum d’entraide, ainsi qu’avec les apports des membres du collectif CHATONS.
Il faut donc voir ce MOOC comme un commun, organique, vivant : il grandit si l’on en prend soin. S’il manque des ressources, si un exercice est à côté de la plaque, si une leçon est trop longue, nous vous invitons à partager votre avis sur le forum d’entraide et à contribuer (comme pour un logiciel libre, tiens !). Chez Framasoft, nous sommes bien conscient·es de ne pas avoir la science infuse. Il est donc très important que quiconque puisse remettre en question nos choix dans la forme comme dans le fond de ce MOOC. Si vous prenez le temps de rédiger un retour sur le forum d’entraide, vous nous apporterez une précieuse contribution. C’est la première fois que nous réalisons un tel contenu, nous avons donc beaucoup à apprendre ! C’est un petit pas pour les MOOC, mais un grand pas dans Contributopia Pour l’instant, les modules suivants (sur la structuration et l’animation communautaire d’un membre de CHATONS d’une part, et sur la gestion de l’infrastructure technique informatique d’autre part) ne sont pas financés. Nous n’avons donc pas prévu de les faire en 2020. C’est aussi une chance : il nous faut attendre de voir comment sera reçu ce premier MOOC, afin de tirer les leçons de cette expérience.
Monde de l’éducation Populaire dans Contributopia. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0 Cependant, s’il y a de la demande (et des moyens) pour que l’on poursuive cette aventure, nous pourrons tenter le coup à partir de 2021… Car nous n’avons pas oublié que, dans notre feuille de route Contributopia, il y a le projet fou d’une Université Populaire du Libre, Ouverte, Autonome et Décentralisée (« UPLOAD »)… Si la route vers cette UPLOAD est encore longue, la voie est libre… et un des premiers pas est certainement la sortie de ce premier module du MOOC CHATONS. À vous de le partager ! Pour aller plus loin Découvrir le MOOC CHATONS ; L’ensemble des vidéos sur Framatube ; Donner des retours sur le MOOC sur le forum.
Sortir du cadre, un documentaire sur les artistes et les œuvres sous licences libres et ouvertes Pablo et Tristan ont choisi de suivre des artistes qui publient sous licence libre et de les interviewer face caméra. Pour faire vivre ce projet ambitieux, qui sera également diffusé sous licence libre, ils ont lancé une campagne de financement participatif qui court jusqu’au 2 mars 2020… Un pari qui est déjà presque réussi ! Nous avons posé quelques questions à ces hérauts de la culture libre. Bonjour. Pouvez-vous nous présenter en quelques phrases le projet ? Est-ce un documentaire, une série ?
T : Le projet de base est de réaliser un long-métrage documentaire sur les artistes et les œuvres sous licences libres et ouvertes dans l’art. Seront notamment abordées les questions de rémunération des artistes, du droit d’auteur, des licences libres, de la création artistique et de sa diffusion. On essaye depuis plusieurs années d’expliquer aux personnes faisant des films l’intérêt des licences, avec très peu de résultats. On s’est dit qu’avec un film, on aurait un support permettant de prendre le temps d’expliquer et de comprendre le sujet dans sa complexité. P : L’idée de la série nous est venue quand on s’est rendu compte que toute la matière qu’on récoltait en allant interroger des militant⋅e⋅s du libre reflétait une multitude de points de vue, tous aussi intéressants les uns que les autres. On ne pourra clairement pas tout mettre dans le film alors on s’est dit, « pourquoi pas une série ? ». Ça serait dommage de garder tous ces outils de pensée pour nous, on veut que tout le monde puisse en profiter. C’est aussi ça l’esprit du libre non ? T : Donc Sortir du cadre, c’est un projet de film et de série documentaire. Le choix de la vidéo n’est-il pas une grosse contrainte pour faire évoluer votre travail par la suite ? Par exemple, nous, chez Framasoft, nous produisons surtout du texte parce que c’est plus facile à mettre à jour (et puis parce qu’on est des vieux dans notre tête ^^).
P : La forme du documentaire vidéo nous est venue assez naturellement. D’abord parce que l’association qu’on a fondée ensemble – Lent ciné – est une association de diffusion et de production audiovisuelle. Mais aussi parce nous sommes tous les deux des réalisateurs. Personnellement, c’est la forme que je préfère pour m’exprimer. On veut aussi montrer de manière très pragmatique que oui, c’est possible de faire du cinéma et du libre en même temps. C’est sûr que nos idées continueront de cheminer, que la situation évoluera par la suite et peut- être que notre documentaire deviendra obsolète sur certains points. Si les choses vont dans le bon sens, on l’espère même. Et puis, ce sera l’occasion d’en faire un nouveau ! T : Les entretiens que nous réalisons, nous les mettons par écrit. Cela nous permet de faire un pré-montage à partir du texte. La matière étant là, si cela intéresse quelqu’un⋅e, nous la rendrons disponible sous licence libre une fois le tournage terminé. Vous avez décidé de traiter du droit d’auteur et de la situation économique des artistes, exclusivement ? P : Non, c’est le point de départ du documentaire. Ce qu’on aimerait partager c’est l’idée qu’il est possible de faire autrement, que le système actuel du droit d’auteur n’est qu’une possibilité parmi tant d’autres. On aimerait faire bouger les imaginaires, montrer que le nerf de la guerre, ce n’est peut-être pas les œuvres en elles-mêmes mais les personnes qui créent. Donnons des droits aux artistes et libérons les œuvres. T : En plus des entretiens, nous allons filmer des artistes au travail, en train de créer, pour montrer ce qu’on ne voit jamais ou presque : l’acte créatif. Nous allons également suivre une artiste, qui place ses œuvres sous licence libre, pendant plusieurs jours, pour en quelque sorte rentrer dans son quotidien, dans sa vie. La regarder travailler, la faire parler de ses expériences, de ses créations artistiques, de sa
relation avec le public. Voir comment, concrètement, elle vit aussi. Pour rendre palpable une personne derrière les licences, derrière les œuvres, derrière la création. En faisant cela, nous souhaitons réfléchir à ce qu’est un⋅e artiste, à qui se dit artiste et pourquoi. Nous ce qu’on pense, c’est que tout le monde devrait être artiste, devrait avoir la possibilité de créer. Parmi les intervenants, il n’y a aucun écrivain (Gee étant cité pour ses bédés), est-ce lié au hasard ou il s’en trouve moins qui publient sous licences libres que dans les autres arts ? P : Rien d’intentionnel de notre part, nous n’avons pas encore fait le tour des artistes qui utilisent les licences libres. Mais rien n’est totalement fixé encore, il est fort probable qu’on intègre un·e écrivain·e dans le film. Il reste d’ailleurs l’artiste principal⋅e à trouver… T : En ce qui concerne la description de Gee, on s’est limité à « auteur-dessinateur de BD » parce qu’avec toutes ses casquettes, cela aurait pris trop de place. Blague à part, pour l’instant, nous étions contraints par les moyens financiers, puisque jusque-là nous avons autofinancé le projet. Le financement participatif va nous donner de l’air et nous ouvrir des perspectives. On aimerait aussi plus de diversité quant aux personnes interrogées : on sait qu’il n’y a pas que des hommes blancs qui produisent des œuvres sous licence libre, et on aimerait que cela se voie dans le film. Avez-vous prévu d’interroger des artistes qui vivent du droit d’auteur « classique » (comme de la SACEM, par exemple) pour confronter leur avis ? P : C’est une question qu’on s’est posée au début, quand on a commencé à écrire. On a finalement préféré se concentrer sur les auteurs qui utilisent des licences libres ou de libre diffusion. On estime que c’est leur parole et leurs
expériences qui se font rare dans le débat public. Les auteurs qui vivent du droit d’auteur sont une minorité mais on a l’habitude de les entendre ou de les voir dans les médias. On veut que l’attention se porte sur d’autres personnes. Est-ce que vous traitez de l’existant, de l’histoire, ou des alternatives en construction ? P : On veut plutôt se baser sur les alternatives en construction. Des documentaires ou des livres sur la création du droit d’auteur, il en existe déjà plein ! Évidemment, si on veut être clair pour tout le monde, nous devrons obligatoirement faire un point sur ce qui existe actuellement et comment ça fonctionne mais l’objectif du documentaire est de montrer qu’il est possible de dépasser ça et que certaines personnes sont déjà en train de le faire. T : L’idée, c’est un peu de faire un constat : l’existant ne fonctionne pas, ou seulement pour une minorité, à l’image du système capitaliste dans son ensemble. Et à partir de là, de voir ce que certain⋅e⋅s font pour dépasser cela, pour sortir de ces logiques privatives, individualistes et mercantiles et aller vers du don, du collectif, de l’humain. Quel support de diffusion envisagez-vous ? P : Pour l’instant on aimerait que le documentaire soit visible sur Internet mais surtout, on veut organiser une tournée de projections à travers la France pour le montrer un maximum et pouvoir en discuter avec les spectateurs. Après tout dépendra du budget qu’on réussira à rassembler. T : L’intérêt de placer un documentaire sous licence libre, c’est qu’il pourra être facilement vu et diffusé, avec ou sans nous. J’ai espoir que la diffusion de ce film nous dépasse, que des projections soient organisées partout en France et ailleurs, par des collectifs et des assos. Après, c’est sûr qu’on préférerait y assister pour en discuter.
Vous envisagez de passer sur Netflix pour toucher un plus large public ? Plus sérieusement, si une chaîne mainstream décidait de diffuser le film sans vous rémunérer, qu’en penseriez-vous ? P : Si une chaîne mainstream s’intéresse au sujet, ça sera déjà une victoire ! Le film sera sous licence Art Libre et CC- BY-SA 4.0 mais licence libre n’est pas synonyme de gratuité. Si un diffuseur qui a les moyens veut montrer le film, on ne lui épargnera pas les frais de diffusion. Jusqu’à preuve du contraire, il aura besoin d’une copie adaptée à son format de diffusion et devra donc obligatoirement passer par nous. Ce n’est pas parce que nous produisons des films libres qu’il faut brader le travail des artistes. Surtout quand on en a les moyens. Vous n’avez pas peur que votre choix de diffusion limite son audience à la microsphère libriste ? P : C’est toujours un risque mais c’est pour ça que le sujet du documentaire traite de sujets plus larges que les licences libres dans les domaines artistiques. Nous voulons aussi parler des artistes, de l’art et de notre système économique et culturel plus globalement. T : Au contraire, l’idée d’organiser une tournée de projections permettra de toucher un public large. Par exemple, parce qu’il parle aussi de la précarité des artistes, on pourra peut-être le montrer à la cité internationale de la BD à Angoulême, et parce qu’il parle de la diffusion des œuvres, auprès de personnes aimant le cinéma, la littérature, la musique, bref, à un public large. Vous indiquez vouloir mettre à disposition la série sous une double licence libre LAL/CC BY SA, cela concernera le produit fini ou vous envisagez de partager aussi les sources, rushes non montés voire tournages non dérushés ? T : L’idée est que tout soit sous licence libre, jusqu’aux
transcriptions des entretiens. Après cela pose la question de la mise à disposition de tout ce matériau. Nous n’avons ni les capacités techniques, ni les moyens de mettre à disposition sur internet des centaines de gigaoctets de vidéos et de sons. Le matériau sera donc à disposition, mais pas en ligne. C’est aussi pour cela que nous souhaitons réaliser une série : rendre accessible au plus grand nombre ce que nous trouvons le plus intéressant. Vous êtes en pleine campagne de financement en ce moment, avec un montant très raisonnable eu égard au travail à fournir. Vous allez recommencer à l’avenir pour la suite, ou essayer de trouver d’autres sources de financement ? P : C’est la première campagne de financement. Avec ça, on espère pouvoir se lancer mais aussi se faire connaître. Si ça fonctionne bien, on reviendra par la suite en partageant notre avancée à tout le monde ! On est aussi en train de chercher d’autres financements plus classiques, notamment en région. T : 2 500 €, ça correspond au minimum pour qu’on puisse mener à terme le tournage. Sans nous rémunérer pour le travail fourni. On a calculé qu’au minimum du minimum, il nous faudrait 7 500 € pour mener à bien la postproduction (montage, mixage, étalonnage) et terminer le film. Toujours sans nous rémunérer, mais en rémunérant (pas assez) des techniciens. Du coup, est-ce que ce n’est finalement pas ça le plus gros problème des artistes : trouver des sous pour pouvoir travailler ? P : Tu as tout à fait raison ! C’est le plus gros problème et c’est pour ça qu’il faut trouver d’autres solutions qu’aller se vendre sur un marché de l’art sur lequel les artistes n’ont aucun contrôle. T : La manière dont on fait ce film est une mise en abyme : on montre des artistes qui veulent faire autrement mais qui, on ne va pas se le cacher, galèrent. Tout ça, en galérant. Mais
cette campagne de financement participatif, ça nous fait du bien, ça nous rassure. Et ça donne du sens à ce qu’on fait. Et à comment on le fait aussi. Tous ces dons, qu’il s’agisse d’argent ou de temps – un nombre incalculable de gens a relayé l’information –, nous prouve que le capitalisme n’est pas encore partout, qu’il reste des marges, des interstices, qui ne demandent qu’à s’agrandir. À l’image de votre travail bénévole pour qu’on puisse s’exprimer ici. Alors merci. On a l’habitude laisser le mot de la fin aux écrivains dont on présente le travail dans Framabook, on va faire pareil avec vous. T : Nous faisons partie de l’association Lent ciné, qui produit et diffuse des films sous licences libres et de libre diffusion et promeut le libre. On essaye de faire plein de chose en plus de réaliser des films (un festival annuel, Nos désirs sont désordres, des projections, une plateforme de films…). Malheureusement nous sommes très peu (les doigts d’une main suffisent pour nous compter). Donc n’hésitez pas à regarder ce qu’on fait sur notre site et à nous contacter si vous voulez participer. P : Je voulais dire que le tournage des premiers entretiens et le lancement de la campagne de financement participatif nous ont montré à quel point la sphère libriste est accueillante. On reçoit des encouragements et on sent que les gens sont prêts à s’investir. Et sinon, comme je le disais plus haut, on est toujours à la recherche de notre personnage principal, on aimerait que ce soit un⋅e artiste qui place tout ou une partie de son travail sous licence libre. Si vous avez des idées de personnes que ça pourrait intéresser, n’hésitez pas à nous contacter !
En savoir plus Adresse de la campagne de financement : https://www.helloasso.com/associations/lent-cine/collect es/sortir-du-cadre Site de la campagne : http://lentcine.tuxfamily.org/sortir-du-cadre/ Site du collectif lent Ciné : http://lentcine.tuxfamily.org Pablo Albandea : http://pabloalbandea.com/ Tristan Duval : http://tristetemps.tuxfamily.org/ Laurent Chemla propose : exigeons des GAFAM
l’interopérabilité « Il est évidemment plus qu’urgent de réguler les GAFAM pour leur imposer l’interopérabilité. » écrit Laurent Chemla. Diable, il n’y va pas de main morte, le « précurseur dans le domaine d’Internet » selon sa page Wikipédia. Nous reproduisons ici avec son accord l’article qu’il vient de publier sur son blog parce qu’il nous paraît tout à fait intéressant et qu’il est susceptible de provoquer le débat : d’aucuns trouveront sa proposition nécessaire pour franchir une étape dans la lutte contre des Léviathans numériques et le consentement à la captivité. D’autres estimeront peut-être que sa conception a de bien faibles chances de se concrétiser : est-il encore temps de réguler les Gafam ? Nous souhaitons que s’ouvre ici (ou sur son blog bien sûr) la discussion. Comme toujours sur le Framablog, les commentaires sont ouverts mais modérés. Interopérabilitay « Interopérabilité » : ce mot m’ennuie. Il est moche, et beaucoup trop long. Pourtant il est la source même d’Internet. Quasiment sa définition, au moins sémantique puisqu’il s’agit de faire dialoguer entre eux des systèmes d’information d’origines variées mais partageant au sein d’un unique réseau de réseaux la même « lingua franca » : TCP/IP et sa cohorte de services (ftp, http, smtp et tant d’autres) définis par des standards communs. Des machines « interopérables », donc.
Faisons avec. L’interopérabilité, donc, est ce qui a fait le succès d’Internet, et du Web. Vous pouvez vous connecter sur n’importe quel site Web, installé sur n’importe quel serveur, quelle que soit sa marque et son système d’exploitation, depuis votre propre ordinateur, quelle que soit sa marque, son système d’exploitation, et le navigateur installé dessus. Avant ça existaient les silos. Compuserve, AOL, The Microsoft Network en étaient les derniers représentants, dinosaures communautaires enterrés par la comète Internet. Leur volonté d’enfermer le public dans des espaces fermés, contrôlés, proposant tant bien que mal tous les services à la fois, fut ridiculisée par la décentralisation du Net. Ici vous ne pouviez échanger qu’avec les clients du même réseau, utilisant le même outil imposé par le vendeur (« pour votre sécurité »), là vous pouviez choisir votre logiciel de mail, et écrire à n’importe qui n’importe où. Interopérabilité. Ici vous pouviez publier vos humeurs, dans un format limité et imposé par la plateforme (« pour votre sécurité »), là vous pouviez installer n’importe quel « serveur web » de votre choix et y publier librement des pages accessibles depuis n’importe quel navigateur. Interopérabilité. Bref. Le choix était évident, Internet a gagné. Il a gagné, et puis… Et puis, selon un schéma désormais compris de tous, le modèle économique « gratuité contre publicité » a envahi le Web, en créant – une acquisition après l’autre, un accaparement de nos données après l’autre – de nouveaux géants qui, peu à peu, se sont refermés sur eux-mêmes (« pour votre sécurité »). Il fut un temps où vous pouviez écrire à un utilisateur de Facebook Messenger depuis n’importe quel client, hors
Facebook, respectant le standard (en l’occurrence l’API) défini par Facebook. Et puis Facebook a arrêté cette fonctionnalité. Il fut un temps où vous pouviez développer votre propre client Twitter, qui affichait ses timelines avec d’autres règles que celles de l’application officielle, pourvu qu’il utilise le standard (encore une API) défini par Twitter. Et puis Twitter a limité cette fonctionnalité. De nos jours, il devient même difficile d’envoyer un simple email à un utilisateur de Gmail si l’on utilise pas soi-même Gmail, tant Google impose de nouvelles règles (« pour votre sécurité ») à ce qui était, avant, un standard universel. On comprend bien les raisons de cette re-centralisation : tout utilisateur désormais captif devra passer davantage de temps devant les publicités, imposées pour pouvoir utiliser tel ou tel service fermé. Et il devra – pour continuer d’utiliser ce service – fournir toujours davantage de ses données personnelles permettant d’affiner son profil et de vendre plus cher les espaces publicitaires. Renforçant ainsi toujours plus les trésoreries et le pouvoir de ces géants centralisateurs, qui ainsi peuvent aisément acquérir ou asphyxier tout nouveau wanabee concurrent, et ainsi de suite. C’est un cercle vertueux (pour les GAFAM) et vicieux (pour nos vies privées et nos démocraties), mais c’est surtout un cercle « normal » : dès lors que rien n’impose l’interopérabilité, alors – pour peu que vous soyez devenu assez gros pour vous en passer – vous n’avez plus aucun intérêt à donner accès à d’autres aux données qui vous ont fait roi. Et vous abandonnez alors le modèle qui a permis votre existence au profit d’un modèle qui permet votre croissance. Infinie. Imaginez, par exemple, qu’à l’époque des cassettes vidéo (respectant le standard VHS) un fabricant de magnétoscopes ait dominé à ce point le marché qu’on ait pu dire qu’il n’en existait virtuellement pas d’autres : il aurait évidemment modifié ce standard à son profit, en interdisant par exemple l’utilisation de cassettes d’autres marques que la sienne («
pour votre sécurité »), de manière à garantir dans le temps sa domination. C’est un comportement « normal », dans un monde libéral et capitaliste. Et c’est pour limiter ce comportement « normal » que les sociétés inventent des régulations (standards imposés, règles de concurrence, lois et règlements). Et il est évidemment plus qu’urgent de réguler les GAFAM pour leur imposer l’interopérabilité. Nous devons pouvoir, de nouveau, écrire depuis n’importe quel logiciel de messagerie à un utilisateur de Facebook Messenger, pourvu qu’on respecte le standard défini par Facebook, comme nous devons écrire à n’importe quel utilisateur de Signal en respectant le standard de chiffrement de Signal. Il n’est pas question d’imposer à Signal (ou à Facebook) un autre standard que celui qu’il a choisi (ce qui empêcherait toute innovation), pourvu que le standard choisi soit public, et libre d’utilisation. Mais il est question de contraindre Facebook à (ré)ouvrir ses API pour permettre aux utilisateurs d’autres services d’interagir de nouveau avec ses propres utilisateurs. Au passage, ce point soulève une problématique incidente : l’identité. Si je peux écrire à un utilisateur de Messenger, celui-ci doit pouvoir me répondre depuis Messenger. Or Messenger ne permet d’écrire qu’aux autres utilisateurs de Messenger, identifiés par Facebook selon ses propres critères qu’il n’est pas question de lui imposer (il a le droit de ne vouloir admettre que des utilisateurs affichant leur « identité réelle », par exemple : ce choix est le sien, comme il a le droit de limiter les fonctionnalités de Messenger pour lui interdire d’écrire à d’autres : ce choix est aussi le sien). Il est donc cohérent d’affirmer que – pour pouvoir écrire à un utilisateur de Messenger depuis un autre outil – il faut avoir soi-même un compte Messenger. Il est donc logique de dire que
pour pouvoir lire ma timeline Twitter avec l’outil de mon choix, je dois avoir un compte Twitter. Il est donc évident que pour accéder à mon historique d’achat Amazon, je dois avoir un compte Amazon, etc. capture d’écran, discussion avec L. Chemla sur Twitter. cliquez sur cette vignette pour agrandir l’image L’obligation d’avoir une identité reconnue par le service auquel on accède, c’est sans doute le prix à payer pour l’interopérabilité, dans ce cas (et – au passage – c’est parce que la Quadrature du Net a décidé d’ignorer cette évidence que j’ai choisi de quitter l’association).
Ce qui ne doit évidemment pas nous obliger à utiliser Messenger, Amazon ou Twitter pour accéder à ces comptes: l’interopérabilité doit d’accéder à nos contacts et à nos données depuis l’outil de notre choix, grâce à l’ouverture obligatoire des API, pourvu qu’on dispose d’une identité respectant les standards du service qui stocke ces données. On pourrait résumer ce nouveau type de régulation avec cette phrase simple : « si ce sont MES données, alors je dois pouvoir y accéder avec l’outil de MON choix ». Je dois pouvoir lire ma timeline Twitter depuis l’outil de mon choix (et y publier, si évidemment j’y ai un compte, pour que les autres utilisateurs de Twitter puissent s’y abonner). Je dois pouvoir consulter mon historique d’achats chez Amazon avec l’outil de mon choix. Je dois pouvoir écrire à (et lire les réponses de) mes contacts Facebook avec l’outil de mon choix. Il y aura, évidemment, des résistances. On nous dira (« pour votre sécurité ») que c’est dangereux, parce que nos données personnelles ne seront plus aussi bien protégées, dispersées parmi tellement de services décentralisés et piratables. Mais je préfère qu’une partie de mes données soit moins bien protégée (ce qui reste à démontrer) plutôt que de savoir qu’une entreprise privée puisse vendre (ou perdre) la totalité de ce qui est MA vie. On nous dira que c’est « excessivement agressif pour le modèle économique des grandes plateformes », alors qu’évidemment c’est justement le modèle économique des grandes plateformes qui est excessivement agressif pour nos vies privées et nos démocraties, d’une part, et que d’autre part l’interopérabilité ne modifie en rien ce modèle économique :
dès lors qu’elles stockent toujours une partie de nos données elles restent (hélas) en capacité de les vendre et/ou de les utiliser pour « éduquer » leurs IA. Tout au plus constateront- elles un manque-à-gagner comptable, mais ne gagnent-elles pas déjà largement assez ? À ce jour, l’interopérabilité s’impose comme la seule solution réaliste pour limiter le pouvoir de nuisance de ces géants, et pour rétablir un peu de concurrence et de décentralisation dans un réseau qui, sinon, n’a plus d’autre raison d’être autre chose qu’un simple moyen d’accéder à ces nouveaux silos (qu’ils devraient donc financer, eux, plutôt que les factures de nos FAI). À ce jour, l’ARCEP, la Quadrature du Net (même mal), l’EFF, le Sénat, et même l’Europe (Margrethe Vestager s’est elle-même déclarée en faveur de cette idée) se sont déclarés pour une obligation d’intéropérabilité. C’est la suite logique (et fonctionnelle) du RGPD. Qu’est-ce qu’on attend ? Édit. de Laurent suite à la publication de l’article sur son blog Suite à ce billet des discussions sur Twitter et Mastodon, indépendamment, m’ont amené à préciser ceci : prenons par exemple mamot.fr (l’instance Mastodon de la Quadrature) et gab.ai (l’instance Mastodon de la fachosphère). Mamot.fr, comme nombre d’autres instances, a refusé de se fédérer avec Gab. C’est son droit. En conséquence, les utilisateurs de Gab ne peuvent pas poster sur Mamot, et inversement. Pour autant, les deux sont bel et bien interopérables, et pour cause : elles utilisent le même logiciel. Gab pourrait parfaitement développer un bout de code pour permettre à ses utilisateurs de publier sur Mamot, pour peu qu’ils s’y soient identifiés (via une OAuth, pour les techniciens) prouvant
ainsi qu’ils en acceptent les CGU. Ce qu’elles ne sont pas, c’est interconnectées : il n’est pas possible de publier sur l’une en s’identifiant sur l’autre, et inversement. Je crois qu’au fond, les tenants de l’idée qu’on devrait pouvoir publier n’importe quoi n’importe où, sans identification supplémentaire, confondent largement ces deux notions d’interconnexion et d’interopérabilité. Et c’est fort dommage, parce que ça brouille le message de tous. Pour aller plus loin dans la technique, vous pouvez aussi lire cette réponse de Laurent dans les commentaires de NextINpact. Khrys’presso du lundi 24 février 2020 Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Brave New World “Ceci pourrait être mon dernier texte” : pendant l’épidémie de Covid-19, les lanceurs d’alerte disparaissent les uns après les autres (francetvinfo.fr) La police indienne lance une procédure judiciaire contre des centaines de personnes au Cachemire pour avoir utilisé un VPN pour accéder aux réseaux sociaux
(developpez.com) Inde : un politique crée des deepfakes pour mener campagne (usbeketrica.com) Dans le cadre de sa campagne pour une élection locale à Delhi, un homme politique indien, Manoj Tiwari, a fait diffuser des vidéos truquées où il prononce un discours dans une langue… qu’il est pourtant incapable de parler. “Zone sans LGBT”: embarras face aux jumelages avec la Pologne (huffingtonpost.fr) Des villes et régions françaises ont été interpellées sur leurs liens avec des communes polonaises ayant pris des arrêtés homophobes. Au Portugal, le droit à l’euthanasie en bonne voie d’approbation (liberation.fr) Des années de violation de la loi par le MI5 révèlent l’échec des dispositifs de protection autour de la surveillance britannique (aboutintel.eu – en anglais) Les raisons de la tempête à la tête du renseignement américain (lemonde.fr) Le renseignement américain aurait fait état d’une ingérence russe dans la campagne électorale pour la présidentielle de 2020 en vue de faire réélire Donald Trump. Les fournisseurs d’accès Internet poursuivent le Maine, affirmant que la loi sur la protection de la vie privée sur Internet viole leur droit à la liberté d’expression (arstechnica.com – en anglais) Un document fuité montre comment les grandes entreprises achètent des données de cartes de crédit de millions d’Américains (vice.com – en anglais) – voir aussi : La carte bancaire, l’ennemi caché de notre vie privée (presse-citron.net)
Le plus gros data broker bancaire des USA anonymise (très) mal ses données (numerama.com) L’anonymisation des données est censée protéger les clients contre un usage abusif de leurs données par un tiers. Du moins en théorie, car en pratique, elle s’avère extrêmement compliquée – voire impossible – à mettre en place. Pourquoi gérer les failles de sécurité dans les dispositifs médicaux connectés est si difficile (arstechnica.com – en anglais) Les employés de l’application de livraison Target décrivent une culture de représailles et de peur (vice.com – en anglais) Barclays a testé un logiciel de surveillance cauchemardesque sur ses employés (numerama.com) Comment vendre de la merde en ligne (minimachines.net) « Des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérogènes dans l’air (lemonde.fr) Une “menace immédiate” pèse sur la santé des enfants alerte l’ONU dans un rapport (huffingtonpost.fr) Il voulait prouver que la Terre est plate : “Mad Mike” Hughes meurt dans le crash de sa fusée artisanale (lci.fr) Spécial Assange Le compte Twitter de WikiLeaks est étrangement verrouillé quelques jours seulement avant l’audience d’extradition d’Assange (developpez.com) Reporters sans frontières : #FreeAssange: Signez contre l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis ! (rsf.org) Amnesty International réclame l’abandon des poursuites visant Julian Assange (nextinpact.com) Pour la libération de Julian Assange (acrimed.org)
Ce n’est pas la démocratie qui meurt, c’est Julian Assange (huffingtonpost.fr) Trump aurait proposé de gracier Julian Assange à condition qu’il protège Moscou (korii.slate.fr) – voir aussi : Un ancien membre du Congrès confirme qu’il a offert de négocier la grâce d’Assange (arstechnica.com – en anglais) Assange veut demander l’asile en France (liberation.fr) Assange: la France aussi interpellée (lecourrier.ch) Edward Snowden, Julian Assange et Chelsea Manning nominés pour le prix Nobel de la Paix 2020 (themindunleashed.com – en anglais) Spécial France Le président qui punit les pauvres (alternatives- economiques.fr) En cumulé, les mesures fiscales et sociales prises par le gouvernement depuis le début du quinquennat ont pénalisé en priorité les Français les plus pauvres, montre une étude de l’OFCE. Réforme de la haute fonction publique : un rapport recommande la suppression de l’ENA (liberation.fr) Face au chiffrement de bout en bout, Christophe Castaner rêve de backdoors (nextinpact.com) Après l’affaire Griveaux, des appels en ordre dispersé à plus de « régulation » d’Internet (lemonde.fr) – voir aussi : L’affaire Griveaux aurait existé avec ou sans les réseaux sociaux et l’anonymat en ligne (numerama.com) ; «La majorité instrumentalise l’affaire Griveaux pour justifier son contrôle d’Internet» (lefigaro.fr) et Affaire Griveaux: “Censurer internet, c’est le propre des dictatures” (huffingtonpost.fr) Malgré les lois, l’Etat a abandonné aux réseaux sociaux l’arbitrage de la liberté d’expression (lemonde.fr)
L’opposition dénonce l’“abandon de poste” d’Agnès Buzyn à la Santé (huffingtonpost.fr) Olivier Véran, un adversaire déterminé de la Sécurité sociale (humanite.fr) Le nouveau ministre de la Santé a été de tous les coups portés à la Sécurité sociale depuis 2017, défendant l’austérité et tentant de supprimer 8 mentions sur 9 de la Sécu dans la Constitution «Rien n’est mis en place pour assurer l’indépendance de personnes handicapées» (liberation.fr) À l’hôpital, même la médecine du travail craque (liberation.fr) « On nous demande de soigner le patient le plus rentable » (usbeketrica.com) Je pense que quand, dans un hôpital, vous avez un peu plus d’administratifs que de médecins titulaires, il y a un problème. Quand vous avez plus de chefs d’équipe que de rameurs dans un aviron, ça ne marche pas bien. Donc je crois que cette inflation administrative, ça n’est plus possible. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas des gestionnaires, attention ! Mais multiplier les couches, donc les procédures, c’est encore augmenter le recrutement d’administratifs, c’est encore manger le temps du soignant. Comment Doctolib se sert de nos données de santé (francetvinfo.fr) Des dizaines de millions de patients font transiter par la plateforme des informations hautement sensibles : l’historique de leur rendez-vous avec des praticiens, parfois le motif de leur consultation et même des ordonnances après des téléconsultations. […] Le fait que Doctolib soit considéré par la réglementation comme un prestataire des praticiens de santé qui font appel à ses services a de nombreuses conséquences. Outre le
fait que le géant de la santé numérique ne communique pas à ses utilisateurs l’historique de ses rendez-vous médicaux, l’entreprise n’a sur le papier pas besoin d’obtenir votre consentement pour collecter vos données, tant que celles-ci sont utilisées pour la finalité recherchée, à savoir la prise de rendez-vous de santé. […] Vous l’ignorez peut-être mais Doctolib ne stocke pas lui-même les données de santé de ses millions d’utilisateurs. L’entreprise sous-traite en fait cette activité à plusieurs prestataires – dont la division “Web Services” du géant Amazon – labellisés “hébergeurs de données de santé” (HDS) par des organismes de certifications agréés par les autorités. Déjà plus de 10 meurtres en 6 mois, et rien ne change. Les travailleuses du sexe sont tuées dans l’indifférence du gouvernement (liberation.fr) Spécial réforme des retraites Retraites : les agriculteurs sont-ils vraiment les grands gagnants? (huffingtonpost.fr) Le système “universel” voulu par le gouvernement prévoit notamment une pension minimum de 1000 euros censée booster les retraites des agriculteurs. Mais le diable se cache dans les détails. Retraites: le Medef estime que le calendrier “n’est pas tenable” (huffingtonpost.fr) Retraites : la CGT se retire de la conférence de financement (liberation.fr) Réforme des retraites : obstruction et contre- obstruction (lemonde.fr)
Gérard Filoche explose Macron (la-bas.org) Étude d’impact bidonnée, avis négatif du Conseil d’État, déséquilibre financier artificiel, valeur du point indexée sur un indicateur qui n’existe pas, la nouvelle étape de la lutte contre la réforme des retraites a mis en évidence une série de bizarreries et d’incohérences à peine croyables…. L’imprécision de Sibeth Ndiaye sur la « complexité » d’un référendum sur les retraites (lemonde.fr) Retraites : défendre l’héritage d’Ambroise Croizat (alternatives-economiques.fr) […] l’histoire de Croizat n’est pas enseignée à l’école, il n’a fait son apparition dans le Petit Larousse qu’en 2011. Et même l’Ecole nationale supérieure de la Sécurité sociale (EN3S), à Saint- Etienne, n’a pas de salle Ambroise-Croizat2. Peut-être la cause de cette occultation est-elle à chercher du côté de l’engagement communiste et cégétiste de Croizat. Peut-être aussi, comme nous le suggère son
petit-fils, faut-il y voir une forme de complexe du gouvernant : en quinze mois, un ouvrier métallurgiste qui n’avait pas fait d’études aura obtenu davantage, en termes de progrès social, que la quarantaine de ministres du Travail qui lui ont succédé. De quoi mériter son beau surnom de « ministre des travailleurs ». Spécial manifs et Grève Générale Comment les luttes actuelles ont finalement rejoint leur « canal historique » (lundi.am) Après le blocage de BlackRock : nous sommes fier·e·s de cette jeunesse ! (liberation.fr) Si BlackRock déposait plainte et que la justice décidait de poursuivre ces manifestant·e·s, nous serons pleinement solidaires. S’il se révélait qu’on les qualifie de «bande organisée» ou «d’association de malfaiteurs», alors nous en ferons également partie. L’appel de 1 000 scientifiques : « Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire et appellent les citoyens à la désobéissance civile et au développement d’alternatives.» (rebellionscientifiques.wordpress.com) À Paris, Extinction Rebellion empêche les bétonneuses de tourner rond (liberation.fr) Appel à une rencontre nationale pour la grève générale (revolutionpermanente.fr) Manif à Paris contre la réforme des retraites : «Le gouvernement est têtu, mais nous aussi» (liberation.fr) Dégoûtés par la réforme des retraites, des avocats vendent leur robe sur “Le Bon Coin” (huffingtonpost.fr) Gilets jaunes et grevistes contre la macronavirus (dijoncter.info) Pris à partie au Salon de l’agriculture, Macron promet
de recevoir un groupe de « gilets jaunes » (lemonde.fr) Spécial couverture médiatique Dessine-moi les médias : réforme des retraites, violences médiatiques (acrimed.org) C dans l’air : France 5 marche sur la dette (acrimed.org) Lexique pour temps de réforme des retraites (acrimed.org) Le palmarès 2019 des éditocrates (BD) (acrimed.org) La confiance des Français dans les médias est-elle à son plus bas historique? (liberation.fr) D’après un rapport réalisé par l’institut Reuters, seulement 24 % des français font confiance à l’information livrée par les médias. Soit 11% de moins que l’année dernière. Spécial violences policières [Marseille] La BAC Nord assassine un jeune de 18 ans aux Marronniers (bourrasque-info.org) – voir aussi : Jeune tué par la police à Marseille : «Il y a de l’incompréhension et de la colère dans le quartier» (liberation.fr) Après la mort de Mehdi Bourogaa lors d’une course- poursuite vendredi soir, les habitants de la cité Maison-Blanche, dans le 14e arrondissement, appellent à une marche blanche et réclament la vérité sur les circonstances du drame. Une enquête de l’IGPN a été ouverte. Pierrefitte : accusé de violences par la police, il porte plainte à son tour, vidéo à l’appui (leparisien.fr)
Lui-même accusé par des policiers de s’être rebellé, le gérant semble disculpé par les images de vidéosurveillance de son établissement, incriminant au contraire les forces de l’ordre. Filmer, photographier, enregistrer les forces de l’ordre dans l’exercice de leur métier, est un droit et doit le rester (acrimed.org) Alors que la multiplication des images ces dernières années a permis à la société entière de progresser dans la prise de conscience de l’existence des violences policières, la publicité de ces images provoque des réactions visant à renforcer l’anonymat des forces de l’ordre et participe de leur impunité. De nombreux•ses policier•es en maintien de l’ordre opèrent désormais masqués (visages camouflés, casque, cagoule, numéro de matricule – RIO – absent), au mépris des lois et des obligations déontologiques, notamment rappelés par le Défenseur des Droits. Il s’agirait, si la Place Beauvau accédait aux demandes de certains syndicats de police, de rendre toujours plus difficile l’accès à une information indépendante sur le travail de la police. Devons-nous rappeler que la force publique, au service de tous, doit être observable en tout temps, par toutes et tous ? Dans un Etat de droit respectueux du droit international, la liberté d’informer, et donc le droit de filmer la police, prime sur le respect de la vie privée dès lors qu’il s’agit de filmer des fonctionnaires de police dans l’exercice de leur fonction, sans porter atteinte à leur dignité. Au centre de rétention de Vincennes, les retenus se font tabasser dans une salle à l’abri des caméras (streetpress.com)
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