Connaissance de l'intérim et de ses évolutions
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Maison de l'Emploi
du DEveloppement
de la Formation et
de l'Insertion du Pays
de Redon et Vilaine
Ob s e rv a to i re
Connaissance de
l’intérim et de ses
évolutions
2009
Pays de Redon - Bretagne Sud
MEDEFI - 7, rue Saint Conwoïon - 35600 Redon - 02.99.72.31.21 -
observatoire@medefi.fr - www.medefi.fr
Cette étude repose en grande partie sur des rencontres et des échanges. Sans la
participation des agences d’emploi et des personnes travaillant en intérim, cette
analyse n’aurait pu voir le jour. La MEDEFI tient à remercier tout particulièrement les
personnes qui m’ont accordée de leur temps.
2
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
CONTEXTE ET MEDOTHOLOGIE...................................................................................................4
L’INTERIM EN PAYS DE REDON ...................................................................................................5
1-L’intérim, une forme d’emploi développée sur le Pays de Redon (Source INSEE, RP 2006)............5
2-Depuis 2007, une forte diminution de cette forme d’emploi sur le territoire.................................5
LES AGENCES D’EMPLOI EN PAYS DE REDON...............................................................................6
1-Présentation......................................................................................................................................6
2- Les ressources humaines .................................................................................................................7
3- Les perspectives d’activité ...............................................................................................................7
LE PROFIL DES INTERIMAIRES EN PAYS DE REDON (source INSEE, DADS 2007)................................8
1-Répartition sexuée des intérimaires.................................................................................................8
2-Répartition des intérimaires par tranche d’âges..............................................................................8
3-Répartition des intérimaires par niveaux de qualification ...............................................................9
4- Intérim et niveau de rémunération ...............................................................................................10
BILAN ET PERSPECTIVES ...........................................................................................................10
3
CONTEXTE ET MEDOTHOLOGIE
Le Pays de Redon
Source: carte IGN route 500 – Réalisation: MEDEFI 2008
Le Pays de Redon est un territoire
fortement marqué par l'intérim. Ceci
s’observe, d’une part via le nombre
d’emplois générés sous cette forme, mais
également dans la culture et la relation à
l’emploi qu’ont développées les salariés.
L’intérim devient donc un mode d’emploi
qui s’inscrit dans le long terme et non plus
comme une forme de recours ponctuel à
l’emploi. Dans un contexte difficile,
notamment pour la sous-traitance
automobile très présente sur notre Pays,
cette étude a pour objectifs de permettre
d’accompagner ces évolutions
économiques et sociales.
La méthodologie a été construite en trois temps :
- collectes de données statistiques,
- entretiens auprès de responsables de 8 agences d’emploi (anciennement entreprise de
travail temporaire)
- entretiens auprès de 12 intérimaires.
La combinaison de ces vecteurs d’information a permis de réaliser une analyse quantitative et
qualitative de la situation du travail intérimaire sur notre territoire et de ses évolutions.
4L’INTERIM EN PAYS DE REDON
1-L’intérim, une forme d’emploi développée sur le Pays de Redon (Source INSEE, RP 2006)
Le Pays de Redon est marqué par une forte présence du travail intérimaire. Ce type de recours à
l’emploi concerne un peu moins de 1 300 salariés, soit 4% de la population en activité. Ce taux est
de 2 points supérieurs à la moyenne des départements d’Ille et Vilaine, de Loire-Atlantique et du
Morbihan.
Le poids du secteur industriel, et plus particulièrement de la sous-traitance, explique en grande
partie la prégnance de l’emploi intérimaire sur le territoire. Les modes de production en flux
tendus qui dominent aujourd’hui dans l’industrie, nécessitent une réactivité plus forte des unités
de production. L’intérim permet aux entreprises de répondre à ce besoin de flexibilité.
Si l’industrie utilise depuis déjà de nombreuses années ce mode de recours aux compétences, le
bâtiment s’appuie de plus en plus sur le travail intérimaire pour répondre à ses besoins.
Pays de Redon 3 dépts*
Nb % %
salariés CDI 25 805 71% 74%
salariés CDD 2 893 8% 9%
salariés intérim 1 286 4% 2%
salarié emploi aidé 412 1% 1%
apprentis-stage 701 2% 2%
non salarié 5 469 15% 12%
*moyenne des départements d'Ille et Vilaine, de Loire-Atalntique et du Morbihan
Source: INSEE, RP 2006 - Traitements: Observatoire de la MEDEFI, 2009
2-Depuis 2007, une forte diminution de cette forme d’emploi sur le territoire
Le recours au travail intérimaire, très développé sur le Pays, est très fluctuant. En effet, en
s’adaptant au plus près au volume d’activité des structures, la courbe du nombre de salariés
intérimaires est donc fortement influencée par la situation économique des secteurs et des
entreprises concernés. Ainsi, entre 2000 et 2008, les taux d’évolution du volume de salariés
employés au sein du secteur « travail temporaire » varie du simple au double (près de 1
800 personnes en 2000 contre moins de 700 salariés en 2008, soit une variation de -61% en 8 ans).
La chute brutale du volume d’intérimaires dès 2007 s’explique notamment par une série de
difficultés et/ou de réorganisation au sein de grands groupes industriels du territoire : fermeture
d’une unité de Bretagne Routage (groupe Yves Rocher), plan social chez Lear Corporation et pour
la sous-traitance automobile au sens large. Sur notre territoire, la diminution des effectifs s’est
opérée une année plus tôt que pour la moyenne des trois départements. La faiblesse des activités
tertiaires ne permet pas de compenser la chute de l’intérim dans l’industrie, d’où un taux
d’évolution de -56% en seulement 2 ans.
Evolution comparée du nombre de salariés du secteur du travail temporaire (source : UNEDIC 2000 à 2008)
(base100)
110 1786 personnes
100
90
80
70 1574 personnes
60
50
Pa ys de Redon 1073 personnes
40
3 dépa rtements
30
692 personnes
20
5
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008LES AGENCES D’EMPLOI EN PAYS DE REDON
1-Présentation
9 agences d’emplois (anciennement agence de travail temporaire) sont implantées à Redon :
- ADECCO : groupe Adecco
- ADIA : groupe Adia
- INTERACTION : agence franchisée
- MANPOWER : groupe Manpower. Présence de deux agences sur le Pays de Redon (Redon et la
Gacilly)
- RANDSTAD INHOUSE SERVICES : Agence mono-client implantée sur le site de FAURECIA Saint
Nicolas de Redon, elle ne travaille qu’avec ce groupe.
- REGIONAL INTERIM : agence franchisée
- SYNERGIE : groupe Synergie
- TEMPORIS : agence franchisée
- VEDIORBIS : groupe Randstad
Le volume d’agences d’emploi reste relativement important par rapport à la taille du territoire.
Les agences présentes sur le Pays sont des structures généralistes qui travaillent sur l’ensemble
des secteurs d’activité (excepté Randstad). De par le tissu économique local, elles ont toutes une
orientation forte vers l’industrie. Leur deuxième domaine d’activité est la construction.
Le territoire ne dispose pas d’agence spécialisée sur le tertiaire.
Zone intervention des agences d’emploi du Pays de Redon
Globalement, le périmètre d’intervention est,
en moyenne, d’une trentaine de kilomètres,
autour du lieu d’implantation, plus restreint à
l’est, du fait de la proximité de châteaubriant.
Source : www.michelin.fr
62- Les ressources humaines
Les agences du territoire comptent en moyenne 2 à 3 permanents, dont certains ont une partie de
leur temps de travail dédiée à une autre agence de proximité du même groupe.
Globalement, les agences d’emploi salarient un peu moins d’une trentaine de personnes
permanentes chargées de la gestion de la structure, mais beaucoup plus en prenant en compte les
salariés mis à disposition (ou intérimaires, le chiffre varie d’une année sur l’autre). Elles
considèrent donc être des employeurs importants, sans être considérées pour autant comme
telles. En effet, le volume d’emplois généré par les mises à disposition est rarement mis en valeur.
De plus, l’intérim souffre d’une image négative. Pourtant, lors des entretiens, l’évolution du
secteur a été largement soulignée : intéressement pour les intérimaires, fond de formation, fond
social...
3- Les perspectives d’activité
Avec les difficultés économiques des secteurs gros demandeurs de main d’œuvre intérimaire, les
agences d’emploi ont vu leur volume d’activité diminuer de 20 à 50% entre 2008 et 2009.
Toutefois, les agences d’emploi communiquent peu sur ces éléments. La discrétion et la
confidentialité sont une caractéristique forte du secteur et ne permettent pas une visibilité réelle
des fluctuations d’activité.
Du fait de la chute d’activité, les équipes des agences ont concentré leurs efforts sur la
qualification et la mise à jour de leurs fichiers, ceci dans la perspective d’un redémarrage de
l’activité.
Il reste malgré tout des inquiétudes fortes quant à l’évolution de l’activité économique pour
l’année 2010.
Les agences sont en prise directe avec la réalité du marché du travail et de l’activité économique.
Leur relationnel de proximité avec les chefs d’entreprise leur permet d’avoir un ressenti au plus
près des difficultés des dirigeants. Ainsi, lors des entretiens, les agences d’emploi ont souligné la
situation complexe des entreprises qui ont très peu de visibilité sur l’évolution de leurs marchés.
Les dirigeants s’avèrent également très exigeants. En effet, ils ont la vision d’un marché du travail
saturé et donc estiment que leurs besoins, même les plus complexes, peuvent et doivent être
comblés rapidement.
7LE PROFIL DES INTERIMAIRES EN PAYS DE REDON (source INSEE, DADS 2007)
1-Répartition sexuée des intérimaires
Pays de Redon
Travail Ensemble des Répartition sexuée des intérimaires
temporaire activités
Homme 63% 47% 63% 66%
Femme 37% 53% Pays de Redon
Bretagne
Source : INSEE, DADS 2007- Traitements Observatoire de la MEDEFI 2009
Les missions intérimaires sont plus majoritairement 37%
34%
réalisées par des hommes puisqu’ils signent 63% des
contrats, contre 47% pour l’ensemble des activités.
En Pays de Redon, cette situation est légèrement
atténuée par rapport à la situation bretonne. En
effet, les activités liées à l’électronique ou à la
préparation de commande dans la cosmétique
emploient majoritairement des femmes. Homme Femme
Source : INSEE, DADS 2007- Traitements Observatoire de la MEDEFI 2009
2-Répartition des intérimaires par tranche d’âges
Pays de Redon
Répartition comparée des intérimaires par tranche Travail Ensemble des
40% d’âge temporaire activités
Moins de 24 ans 36% 22%
36% Pays de Redon
25 à 34 ans 31% 23%
Bretagne 35 à 49 ans 26% 34%
31% 31%
50 ans et plus 7% 20%
26% Source : INSEE, DADS 2007- Traitements Observatoire de la MEDEFI 2009
24%
Globalement, l’intérim offre des
possibilités d’emploi importantes pour
les jeunes. En effet, 36% des intérimaires
ont moins de 24 ans contre 22% pour
7% l’ensemble des activités. Le passage par
6%
l’intérim comme accès au marché du
travail est un tremplin. Cette forme
d’emploi permet ainsi d’acquérir une
Moins de 24 ans 25 à 34 ans 35 à 49 ans 50 ans et plus expérience professionnelle qui permet
Source : INSEE, DADS 2007- Traitements Observatoire de la MEDEFI 2009 d’intégrer par la suite le marché du
travail classique.
Au cours des entretiens avec des intérimaires, la fonction de levier ou de facilitateur a été
soulignée par les personnes. Pour beaucoup d’entre eux, l’intérim leur a permis d’une part,
d’entrer sur le marché du travail, et d’autre part d’affiner leur projet professionnel. En effet, pour
certains, la diversité des missions intérim leur a fait découvrir des métiers. Pour la moitié des
personnes rencontrées, l’intérim était bien un choix en début de parcours professionnel. Pour les
autres, l’intérim reste malgré tout positif puisque cela leur a permis de décrocher un emploi. Il
8ressort de ces échanges le sentiment que, sans ce type e contrat, ils n’auraient pas pu accéder à
l’emploi, ou beaucoup plus difficilement.
La spécificité du territoire du Pays de Redon est de retrouver en intérim, certes une majorité de
classe d’âge jeune, mais également, par rapport à la moyenne bretonne, une légère
surreprésentation de salariés de plus de 35 ans (33% des intérimaires du Pays de Redon ont plus
de 35 ans contre 30% en Bretagne).
Pour ces personnes se pose la question de l’intérim subi ou voulu. En effet, au delà de l’acquisition
d’expériences, de compétences ou de la connaissance du monde de l’entreprise, ces personnes
travaillent-elles en intérim par choix ou par obligation ?
Il est complexe de répondre à cette question de façon simple puisque le positionnement face à
l’intérim varie, et notamment en fonction de l’âge et de l’environnement familial. Globalement, la
plupart des personnes ont travaillé dans l’intérim par choix au début de leur vie professionnelle,
ou tout du moins en le percevant comme une opportunité. Puis, avec l’arrivée du premier enfant
(notamment chez les femmes) ou vers 35/40 ans (pour les hommes) arrive la volonté de se
stabiliser et de trouver un emploi en CDI.
Toutefois, quelques intérimaires ont déclaré souhaiter rester en intérim. Ce sont des profils
qualifiés et très spécialisés. Ces profils d’intérimaires par choix tout au long de leur vie
professionnelle restent toutefois minoritaires.
3-Répartition des intérimaires par niveaux de qualification
Pays de Redon Bretagne
Travail Ensemble des Travail
temporaire activités temporaire
Chefs d'entreprises et Cadres 1% 6% 1%
Professions intermédiaires 4% 18% 5%
Employés 7% 30% 10%
Ouvriers qualifiés 40% 25% 36%
Ouvriers non qualifiés 45% 20% 46%
Autres 2% 1% 2%
Source : INSEE, DADS 2007- Traitements Observatoire de la MEDEFI 2009
85% des emplois dans l’intérim concernent des postes d’ouvriers (qualifiés et non qualifiés). Cette
proportion est de 40 points supérieure à l’ensemble des activités.
Sur le Pays de Redon, cette tendance est également plus marquée que sur l’ensemble de la
Bretagne. L’intérim sur le territoire est donc fortement orienté sur des postes dans l’industrie et la
construction.
Au cours des entretiens, il a été souligné par certains la difficulté à être parfois reconnu comme
des salarié à part entière. Les termes de « bouche-trou » ou de « larbin » a été utilisés dans la
quais totalité des personnes rencontrées. Cette perception au sein des entreprises est le volet
négatif le plus cité du statut d’intérimaire.
94- Intérim et niveau de rémunération
Le secteur de l’intérim offre globalement des
rémunérations intéressantes (indemnités de
Pays de Redon fin de missions, congés payés rémunérés).
Bretagne
37% 37% Sur le Pays de Redon, l’intérim affiche des
36%
tranches de rémunérations supérieures aux
32% 32%
moyennes des trois départements. Plusieurs
26% facteurs sont susceptibles d’expliquer ces
différences :
- Les missions proposées sur le
territoire sont particulièrement longues et
ouvrent droit, selon l’établissement du lieu
de travail, à des avantages particuliers
(treizième mois, ...)
- Des organisations du travail en 2 ou 3
huit qui donnent souvent droit à des primes
Moins de 20 000 € De 20 000 à 30 000 € Plus de 30 000 à 40 000 €
- Une rémunération plus importante
Source : INSEE, DADS 2007- Traitements Observatoire de la MEDEFI 2009 pour certains métiers due à une carence de
candidatures dans des domaines tels que la
construction.
Le niveau de rémunération élevé est un élément important de stabilisation des intérimaires dans
cette forme d’emploi. En effet, si la rémunération est un argument pour entrer en intérim, elle
devient un frein pour en sortir. Ainsi, à mi-parcours professionnel, l’envie de se stabiliser vient en
balance avec la rémunération. Pour certains, la rémunération et la liberté sont plus importants
que la stabilité, pour d’autres, ce sera le contraire. Le parcours de vie et l’environnement de
l’individu sont dans ce cas déterminants.
BILAN ET PERSPECTIVES
- Améliorer l’image des agences d’emploi tant, auprès des salariés que des acteurs publics
- Prendre en compte le rôle des agences d’emploi dans le cadre du travail sur la GPEC
territoriale est indispensable et permettrait :
- un accompagnement spécifique des intérimaires dans la construction de leur
parcours professionnel
- une mise en valeur des savoir faire et compétences spécifiques acquises dans le
cadre de l’intérim
- faciliter les passerelles entre les secteurs et les entreprises du territoire
- Associer les agences d’emploi à une animation territoriale des acteurs de l’emploi et du
développement pour favoriser l’interconnaissance et l’échange d’informations.
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