Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise

 
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Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Villes et Pays d'art et d'histoire
                              Pontoise

Pontoise       14-18
                La Guerre
au   quotidien
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Née à la suite des antagonismes européens du début du XXème siècle, la “Grande Guerre” éclate à la
    suite de l'assassinat de l'Archiduc d'Autriche François-Ferdinand le 28 juin 1914 à Sarajevo. Par le
    jeu des alliances, l'Allemagne, la Turquie, l'Autriche-Hongrie, la Bulgarie d'une part, la Russie, la
    France, l'Angleterre, la Belgique et la Serbie d'autre part, entrent dans le conflit qui embrase tout
    d'abord l'Europe puis le Monde. Théâtre des plus violentes batailles, la Première Guerre Mondiale
    est le début d'une nouvelle ère où tout est mis au service du conflit : l'économie, les civils, la techno-
    logie... Le 11 novembre 1918 c'est l'heure du bilan... lourd de 10 millions de morts dans le monde.
    Pendant quatre ans, l'effort de guerre s'organise à l'arrière.

    C'est cette guerre au quotidien que nous vous proposons de découvrir dans ce livret, rédigé à partir
    des documents ou objets conservés aux Archives municipales, au Musée de la Grande Guerre de
    Meaux ou provenant de particuliers : témoignages, évènements, vie quotidienne.

                                                        1 - L'année 1914, l'entrée en guerre
                                                        La mobilisation générale
                                                        Le 2 août 1914, c'est la                                  Le 20 août 1914, tombe le
                                                        mobilisation générale.                                    premier Pontoisien tué à
                                                        En France, 4 millions                                     l'ennemi : Lucien
                                                        d'hommes sont appelés sous                                Dieutegard.
                                                        les drapeaux, soit 10% de                                 Il en mourra plus de 300 au
                                                        la population totale                                      cours des quatre ans et
                                                        (la France compte alors 40                                demie de guerre.
                                                        millions d'habitants).
                                                        Les autorités, qui ont pu
                                                        craindre beaucoup de déser-
                                                        tions, sont finalement
                                                        “rassurées”.
                                                        Sur le canton de Pontoise,
                                                        seuls 3 personnes sont
                                                        déclarées “insoumises*”.

                                                                                      Plaque du soldat Langlais
                                                    Ordre de mobilisation générale.       enterré au cimetière
                                                    Affiche de 1914.                      de Pontoise en 1918.
                                                    Archives Municipales.                     Cliché S. Bureau.
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Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Réfugiés rue Carnot en septembre 1914 .
                                                                Photographie Collection C. Duvivier.

                                                                                                       Cette initiative, jugée défai-   Les militaires songent même
                                                                                                       tiste par les autorités mili-    à faire sauter le pont rou-
                                                                                                       taires, lui vaut un blâme        tier, mais ils y renoncent.
                                                                                                       infligé par le préfet. Mallet
                                                                                                       démissionne, puis reprend        L'invasion est stoppée net
                                                                                                       son mandat à la suite d'in-      par la contre-offensive de la
                                                                                                       terventions d'élus et de         Marne du 6 au 12 septem-
                                                                                                       notables locaux. Il restera      bre. Les taxis de la Marne,
                                                                                                       maire jusqu'au 6 juillet         qui transportaient les trou-
                                                                                                       1918. Mais l'avance alle-        pes, sont passés par la rue
                                                                                                       mande provoque la panique        de l'Hermitage sous le
                                                                                                       de la population. Certains       regard bienveillant des habi-
                                                                                                       habitants quittent la ville,     tants. Après la course à la
                                                                                                       comme en témoigne en             mer, le front se stabilise et
                                                                                                       1985, un pontoisien, Marcel      les soldats s'enterrent dans
                                                                                                       Kirchhoffer “Au début de la      les premières tranchées. Ils y
                                                                                                       guerre, devant l'avance alle-    passeront quatre hivers.
                                                                                                       mande, la plupart des habi-
La première bataille et l'évacuation                                                                   tants de Pontoise avaient été    Les habitants qui ont quitté
de la population                                                                                       évacués. Avec ma mère nous       la ville lors de l'approche
                                                                                                       faisions partie d'un convoi      allemande commencent à
                                                 En application du plan                                par chemin de fer en direc-      rentrer en ville en octobre
                                                 Schlieffen, l'Allemagne lance                         tion de Cherbourg”.              1914.
                                                 une offensive d'envergure
                                                 au nord de la France, qui                             Les mémoires du Maréchal
                                                 prévoit un encerclement de                            Galliéni, présent à Pontoise
                                                 Paris par l'est vers Pontoise.                        début septembre, font état
                                                 Le 28 août 1914 l'arrondis-                           du même état d'esprit.
                                                 sement de Pontoise entre                              Les habitants se sauvent et
                                                 dans la zone des armées,                              l'administration est entière-
                                                 alors qu'on signale des                               ment désorganisée. Certains
                                                 Uhlans* à Vallangoujard.                              des enfants de la ville sont
                                                                                                       évacués dans la colonie de
                                                 Face au replis des 61ème et                           Saint-Laurent sur Sèvre en
                                                 62ème régiments d'infanterie                          Vendée où ils y resteront
                      “Uhlan contre chasseur”    sur Pontoise le 31 août, le                           pendant tout le conflit.         Casque allemand, modèle 1895 utilisé jusqu’en 1916.
   Revue “La Guerre documentée” 1914-1915.
          Bibliothèque Municipale de Pontoise.   maire de Pontoise, Ernest                                                                             Musée de Pontoise. Cliché S. Bureau.

                                                 Mallet, avertit par voie d'af-                        Face à l'approche de l'en-
                                                 fiche la population qu'elle                           nemi et pour protéger cet        * Uhlans :
                                                                                                                                            lancier dans les pays d'Europe
                                                 “pourrait être invitée à                              axe de communication                 Centrale.
                                                 évacuer la ville et qu'il                             essentiel vers Paris, la ville
                                                 convenait d'envisager avec                            s'organise : des tranchées et    * Insoumis :
                                                                                                                                            soldat qui, ayant reçu une feuille de
                                                 calme et confiance cette                              fossés sont construits princi-       route, n'est pas arrivé à sa destina-
                                                 éventualité”.                                         palement route de Gisors.            tion au jour fixé par cet ordre.
                                                                                                                                                                                              3
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Affiche réglement 1914
                                   sur la circulation de nuit.
                                   Archives Municipales.

                                   2 - La vie à l'arrière
                                   Pendant que le front combat pour le pays, l'arrière combat pour le front.

                                   La réquisition des                                                                                        La réquisition
                                   biens                                                                                                     de la main d'oeuvre
                                   Face à une guerre qui va                                                                                  L'économie de guerre doit
    Le temps
                                   durer, les stocks s'épuisent.                                                                             faire face à des problèmes
    des restrictions               Mais dès l'entrée en guerre,                                                                              de main d'oeuvre : femmes,
    Tout au long du conflit,       on réquisitionne ce qui est                                                                               jeunes, personnes âgées,
    des mesures de restrictions    nécessaire pour le front :                                                                                travailleurs étrangers et
    sont appliquées : fermeture    chevaux, voitures, blé, bois,                                                                             coloniaux assurent la
    des cafés et restaurants dès   les métaux, les chiens sus-                                                                               production.
    22h, heure du couvre-feu.      ceptibles d'être utilisés pour                                                                            “La France tricote” écrit
                                   la Défense nationale.                                                                                     Gustave Fautras dans
    Les consommations
                                                                                                                                             L'Echo Pontoisien du 10
    d'énergie sont limitées ;
                                   Plus étonnant l'obligation                                                                                décembre 1914.
    elles s'appliquent à tous,
                                   du ramassage des marrons                                                                                  A Pontoise comme ailleurs,
    particuliers, commerçants,
                                   d'Inde et des châtaignes,                                                                                 les femmes et les enfants des
    théâtres ou cinémas mais
                                   utilisés pour fabriquer dans                                                                              écoles publiques confection-
    aussi aux entreprises.
                                   les distilleries contrôlées par                                                                           nent des tricots pour les
    Le charbon est nécessaire      les Services des Poudres et                                                                               soldats qui les reçoivent par
    aux usines de guerre grosses   de l'Aéronautique, de l'al-                                                                               colis.
    consommatrices d'énergie.      cool et de l'acétone, ce qui                              Tickets de pain : carte délivrée aux soldats.
                                   permet d'économiser quan-                                                1916. Archives Municipales.

    Pour lutter contre             tités abondantes de riz et de
    l'espionnage et le défai-      maïs nécessaires à l'alimen-
    tisme, la correspondance       tation humaine.
    des habitants est surveillée
    dès le 13 août 1914.
    Les télégrammes privés font
    l'objet de visas, apposés au
    départ comme à l'arrivée,
    qu'elles qu'en soient leur
    provenance ou la destina-
    tion, afin de constater
    l'identité de l'expéditeur
    ou celle du destinataire,
    et d'éliminer les correspon-
    dances suspectes.
    Les appareils de télégraphie
    sont déposés en mairie.                     Réglementation de 1917 pour le ramassage                                                           Affiche de 1915 “Bons du trésor” pour hâter la fin
                                                 des marrons d’Inde. Archives Municipales.                                                                        de la guerre. Archives Municipales.
4
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
A gauche : la salle des fêtes de Pontoise, où ont lieu les
                                                                                                séances de cinéma. Carte postale de 1915. Collection D. Morel.
                                                                                                En bas : concert patriotique en 1915. Journal “L’Echo
                                                                                                Pontoisien”. Archives municipales de Pontoise.

Les difficultés                 L'effort financier              Les attaques                        Les réfugiés
d'approvisionnement             Pour faire face, aux énor-      aériennes                           Pontoise accueille jusqu'à
La vie à l’arrière pendant la   mes dépenses de guerre,         L'aviation joue un rôle de          586 réfugiés civils de 1914
Grande Guerre se caracté-       l'Etat :                        plus en plus important dans         à 1920.
rise également par des diffi-   - augmente les impôts,          le déroulement du conflit.
                                - recours à l'emprunt,                                              Il s'agit principalement de
cultés d’approvisionnement                                      Au départ affectée à la
                                - organise des journées de                                          Belges et de Français qui
des civils au quotidien.                                        reconnaissance, elle se
                                collecte patriotique,                                               ont fuit les zones de
Les gouvernements mettent                                       spécialise dans les combats
                                - les affiches de propagande                                        combats au nord.
en place un rationnement                                        aériens et les bombarde-
des denrées pour limiter la     encouragent les épargnants      ments. Le 11 mars 1918,             Ceux qui ne trouvent pas de
consommation générale.          à verser leur argent par des    56 bombes d'avions                  travail perçoivent ou non
                                slogans “L'or combat pour       tombent sur le plateau              une allocation en fonction
Les produits de première        la victoire”, ou “Je donne      Saint-Martin.                       de critères familiaux :
nécessité (pain, viande,        ma vie versez votre or”.        Pour mieux protéger la              célibat, parent isolé (femme
beurre, sucre, savon,                                           population civile, un               seule, nombre d'enfants à
charbon, bois) se font plus     Les fêtes                       recensement des abris est           charge).
rares et les prix augmentent.                                   effectué le 25 mars 1918 : 7
                                et les divertissements
Les civils patientent dans de   Interdits en 1914, les diver-   lieux sont sélectionnés, pou-
longues files d’attente pour    tissements reprennent l'an-     vant accueillir plus de
obtenir des rations modestes    née suivante : séances de       4 000 personnes,
                                                                                                                       Extrait de l’appel lancé pour l’oeuvre
sur présentation de tickets.    cinéma à la salle des fêtes,    essentiellement des caves et                  “des légumes frais et fruits divers” aux soldats
                                                                                                                 alliés, fondée par M. Greuet et M. Bernard,
                                concerts de Madame Lucia        d’anciennes carrières dans le                 sous-préfet de Pontoise. Il vise à la collecte de
                                                                                                                    pommes à envoyer aux soldats en 1919.
Le 5 juin 1916, la ville de     Muller, de l'Opéra comique,     centre ancien.                                              Archives municipales de Pontoise.

Pontoise propose la création    ponctuées par la Marseillaise
de petits jardins destinés à    à l'Hôpital militaire 181 du
l'alimentation des familles     collège. Réservés aux civils
modestes et à celles des sol-   au départ, les militaires y
dats.                           auront rapidement accès.
                                                                                                                                                                  5
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
3 - Les nouvelles du front
    Pendant quatre ans, l'enfer du front, apporte régulièrement son flot de mauvaises nouvelles.
    Les familles vivent dans l’inquiétude, dans l’attente du courrier. Les poilus écrivent régulièrement mais rares
    sont ceux qui témoignent de l’angoisse épouvantable qu’ils ressentent, la mort omniprésente sur le front.
    Chaque semaine le journal publie le noms des soldats, tués, blessés ou faits prisonniers.
    En 1916 on compte 53 soldats de Pontoise prisonniers de guerre. Pendant quatre ans, douloureusement,
    Pontoise verra se prolonger, semaine après semaine, la liste de ses morts. Le passage du facteur est vécu
    comme une angoisse quotidienne et lorsque le maire de Pontoise passe dans les rues en haut de forme, c'est
    généralement pour aller annoncer à une famille un décès ou une disparition.

                                                                                                   La censure                         L'Hôpital
                                                                                                   Dès le début de la guerre les      et les blessés
                                                                                                   gouvernements mettent en           Dès l'ouverture des
                                                                                                   place la censure, afin de sou-     hostilités, le collège
                                                                                                   tenir le moral des civils restés   Chabanne est réquisitionné
                                                                                                   à l’arrière. Les lettres des       et désigné par l'autorité
                                                                                                   soldats sont contrôlées, afin      militaire pour abriter un
                                                                                                   d'éviter les récits des combats    hôpital. L'Hôpital militaire
                                                                                                   et de l'atrocité du conflit, ce    181 accueille régulièrement
                                                                                                   qui aggraveraient la lassitude     des blessés. D'une capacité
                                                                                                   et le découragement des            d'accueil de 70 lits, il a reçu
                                                                                                   Français.                          948 blessés de 1914 à 1917.
                                                                                                   La censure est largement           Un second hôpital est
                                                                                                   répandue : c'est le bourrage       aménagé dans la Caserne
                                                                                                   de crâne. La censure et la         Bossut fin 1916 (inachevée
                                                                                                   propagande entraînent une          en 1914, elle pourra
                                                                                                   incompréhension entre les          cependant accueillir les
                                                                                                   civils restés à l’arrière et les   blessés dans des locaux plus
                                                                                                   soldats qui reviennent de          convenables).
                                                                                                   permissions. Leurs récits diffè-
                                                                                                   rent de l’image que la presse
                                                                                                   et les livres de l’époque veu-
                                                                                                   lent bien donner du conflit.
                                                                                                   Le gouvernement Clemenceau
                                                                                                   abrogera officiellement la cen-
                                                En haut : “Boum ! Voilà ! Journal de tranchée -    sure le 12 octobre 1919, lors
                                  le coin des pouilleux” 1916. Archives Municipales de Pontoise.
                                                                                                   de la suspension de l’état de
                                  A droite : le collège Chabanne transformé en hôpital militaire
                                  en 1915 (Hôpital 181). Carte postale, Bibliothèque Municipale.   siège.
6
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Prisonniers de guerre français et russes en Allemagne.
                                                                                                       1914. Photocarte. Collection M. Baguet.

                                                                                                                Société de secours aux prisonniers de guerre.
                                                                                                                Diplôme remis à la ville en 1915. Archives Municipales de
                                                                                                                Pontoise.

                               Fabrication de tricycles pour mutilés de guerre.
                               1920. Photographie. Collection P. Gaillard

                                                                                En permission. 1917.
                                                             Carte postale, Bibliothèque Municipale.

                                   Les permissions
                                   En 1917, après les
                                   mutineries de régiments,
                                   le Général Pétain tente de
                                   mettre fin au mécontente-
Quand aux mutilés,                 ment des soldats en amélio-
“Gueules cassées”, ils ont         rant leur vie quotidienne
bien du mal à se reconvertir       par le repos, la nourriture et
dans la vie active. Seul cas       le rythme des permissions.
de réinsertion à Pontoise,         Certains soldats bénéficient
Monsieur Mourgue, horlo-           du fait de leur métier d'un
ger, reçoit en apprentissage       régime privilégié.
un mutilé de guerre en             Le 9 décembre 1915, le
1915. En 1918, est créé le         sous-préfet de Pontoise
Comité Départemental des           accorde des permissions
Mutilés et Réformés de             valables jusqu'au 3 janvier
Guerre, chargé de faciliter        1916 aux caissiers de la
l'admission des personnes          Caisse d'Epargne pour per-
dans les écoles de rééduca-        mettre les dépôts en vue de
tion professionnelle et de         l'émission de l'Emprunt
leur procurer une situation.       national.
                                                                                                                                                                            7
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
1 : casque français Adrian, modèle de 1915. Musée de Pontoise.    4 : billet de 20 Mark. 1918. Archives Association Nationale des
        Photographie S. Bureau.                                           Anciens Combattants et Résistants. Photographie S. Bureau.

        2 : cartes à jouer allemandes de 1917. Archives Association
                                                                          5 : baïonnette anglaise, modèle 1907. Collection M. Holé.
        Nationale des Anciens Combattants et Résistants. Photographie
                                                                          Photographie S. Bureau.
        S. Bureau.

        3 : objets de tranchées, fabriqués par les Poilus (coupe papier   6 : objets de tranchées, fabriqués par les Poilus ( obus sculptés
        et étui à cigarette) 1917. Collection C. Mougenot. Photographie   et gravés) 1915-1917. Collection C. Mougenot. Photographie S.
        S. Bureau.                                                        Bureau.

    1       La vie des soldats au front : témoignages de Pontoisiens

            Témoignage de Monsieur Mennessier,
            directeur de l'école du Parc-aux-Charrettes
            1915
            “Le jeudi 22 avril 1915           enverrai chacune une.
                                              Tu reconnais sans doute                                                                         C'était le bon temps !
    2
            Mon Isabelle chérie et ma         bien Brohan avec son bras-                                                                      Ce temps pourrait peut-être
            petite Simone adorée              sard.                                                                                           revenir ? Pourquoi pas ?
            Brohan vient seulement de         Le gros imberbe du milieu,                                                                      Je donnerais encore bien
            nous faire parvenir nos           c'est Tainturier mon ancien                                                                     une suite.
            photos.                           Capitaine.
            Je m'empresse de t'en                                                                                                             Mille baisers à te partager
            envoyer une. C'est plutôt         Entre les deux c'est le                                                                         avec notre petite mignonne
            raté.                             Capitaine Casoin dont je                                                                        adorée”.
            Comme je n'en possède que         t'ai parlé déjà.
    3
            3, il ne m'est pas possible
            d'en envoyer à Maman et à         Connais-tu celui qui se
            Marcelle pour le moment           trouve entre Bohan et
            mais je vais en faire tirer       Casoin, avec sa chique ?                                                                        Ton mari qui t'adore
            5 autres et alors je leur         Charmont !                                                                                      Henri.

    4

    5

                                                                                                                                              En haut : photographie de camion de transport de
                                                                                                                                              troupes montant au front en 1917.
                                                                                                                                              Collection A. Chalvet.

                                                                                                                                              A gauche : Monsieur Menessier et ses camarades
                                                                                                                                              en 1915. Photocarte. Collection C. Mougenot.
8
    6
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Entre copains de tranchée. 1917. Photographie.
                                                                                                   Collection M. Herroy.

Témoignage de Maurice Merdrignac,
engagé volontaire au 71ème régiment de l’infanterie en août 1914.
“1ère campagne d'hiver             Un autre de la 5ème est aussi    cassée. Le 75 donne sans          sés dans les boyaux. La nuit
Repos à Perneville jusqu'au        tué , un peu de sa faute :       répit jusqu'à 10 heures.          est à peu près calme.
11 novembre.                       il montre trop souvent sa        Les tranchées boches ne           Le 10, nous sommes
Le 12 partons à Rivière,           tête.                            sont plus qu'un amas de           bombardés terriblement,
aux tranchées. Impossible          J'oublies que le 21 le chef      terre. La cannonade cesse.        le 11 c'est la même chose.
de bouger.                         de section Gavilloux est         Le 48ème monte à l'assaut         [...]
Les 13, 14, 15, il neige par       blessé [...]                     avec le 47ème, mais les           Le 21 nous sommes relevés,
charrettes, et de l'eau            Le 8 mai, nous allons en         mitrailleuses boches ne sont      et nous allons au repos à
jusqu'aux genoux.                  position à St Nicolas.           pas démolies ; c'est le mal-      Duisans (6 jours).
Le 16, 48 heures de repos à        Nous sommes en 2ème ligne.       heur car elles fauchent les       Le 26, nous retournons aux
Rellacourt. Toujours du            Le 9, la cannonade               nôtres...                         tranchées ;
mauvais temps, de la boue          commence à 4 heures du           Affreux spectacle, la plaine      le 27 toujours bombardés.”
dans les tranchées [...]           matin, sur notre gauche,         de Chantecler est garnie des
Le 19 avril, une bombe était       vers N. Dame de Lorette.         nôtres ; plusieurs de nos
tombée dans notre tranchée,        Ce n'est qu'un roulement.        blessés réussissent quand         A gauche : pose photo dans la tranchée.
tuant 3 poilus de ma section       Chez nous elle commence à        même à revenir.                   1917. Collection M. Herroy.

et en blessant 6.                  7h30. Nous avons la tête         Nous couchons tous entas-         A droite : au repos, la pose “pinard”. 1917.
                                                                                                      Photographie. Collection M. Herroy.

                                                                                                                                                     9
Pontoise 14-18 au quotidien - La Guerre - Villes et Pays d'art et d'histoire Pontoise
Télégramme préfectoral adressé aux autorités
                                                                                                                          municipales pour fêter l’armistice le 11 novembre
                                                                                                                          1918. Archives Municipales de Pontoise.

     4 - L'armistice et l'après-guerre
     Avec la signature de l'armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes, les belligérants mettent fin à une guerre
     qui aura laissé plus de dix millions de morts et six millions d'invalides ou de mutilés. Le cessez-le-feu est
     effectif à onze heures. Un télégramme de la Préfecture de Versailles demande une sonnerie de cloches des
     églises à 16h30, une salve d'artillerie et le pavoisement des maisons.
     Les commémorations                                                              Le devoir de Mémoire :
     Pendant la guerre le conseil              la proposition sera effective         mise en place du monument aux morts
     municipal, par différents                 en 1916.
                                                                                     Le 4 décembre 1920,            le Cimetière communal,
     gestes rend hommage aux                   Les noms des rues changent
                                                                                     le conseil municipal vote      qui sera inauguré le 26
     combattants.                              avec le cours de la guerre :
                                                                                     concession perpétuelle et      novembre suivant,
     Dès le 30 mai 1915,                       en 1915, on attribue le nom
                                                                                     gratuite d'un terrain pour     en présence de MM
     Monsieur Pâris, conseiller                du Général Schmitz au
                                                                                     les militaires morts pour la   Maurice Colrat et Charles
     municipal, demande au                     chemin de Cergy, et
                                                                                     France dont les corps seront   Reibel, ministres de la
     conseil à ce que les noms                 l'Avenue du Général Gabriel
                                                                                     transférés à Pontoise.         Justice et des Régions
     des militaires de Pontoise                Delarue au chemin Saint-
                                                                                     Une délibération du conseil    libérées, des membres du
     tués au combat soient                     Martin, en hommage au
                                                                                     municipal du 10 avril 1922     conseil municipal, du préfet
     inscrits sur un tableau                   Général né à Pontoise le 12
                                                                                     impose l'érection d'un         Bonnefoy Sibour, du sous-
     d'honneur dans le vestibule               août 1852 et tué le 20 mars
                                                                                                                    préfet Catusse et du député
     de l'Hôtel de Ville ;                     1915.                                 monument aux morts dans
                                                                                                                    Cornudet.
                              Le Général Gabriel Delarue (1852 - 1915).
                              Carte postale. Archives Municipales de Pontoise.

                                                                                                                    Une cérémonie religieuse a
                                                                                                                    lieu le même jour en l'église
                                                                                                                    Saint-Maclou.

                                                                                                                    Il est lu la liste des 313
                                                                                                                    morts de Pontoise inscrits
                                                                                                                    sur le monument, soit 16%
                                                                                                                    des hommes de 18 à 60 ans
                                                                                                                    à l'époque.
                                Inauguration du monument aux morts : l’appel aux
                                    morts et l’hommage des officiels au cimetière.
                               Journal “L’Echo Pontoisien” du 26 novembre 1922.
                                                Archives Municipales de Pontoise.
10
Photographie du monument aux morts au cimetière.
 Journal “L’Echo Pontoisien” du 26 novembre 1922.
                  Archives Municipales de Pontoise.
                                                      11
Laissez-vous conter Pontoise,Ville d’art et d’histoire…
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                … en compagnie d’un guide conférencier agréé par le

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             P o n t o i s e , d u Va l d ' O i s e e t d u Ve x i n , To m e L X X I I I / 1 9 8 5 - 1 9 8 6
                                                                                                                                                                                                                                       souviens aussi des convois interminables des camionnettes améri-
                                                                                                                                                                                                                                                                                                          caines traversant Pontoise en provenance de Rouen et de Dieppe.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                ministère de la Culture et de la Communication
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Pontoise et
                                                                                                                                                                                                                                       “Certaines nuits, quand le vent venait de l'est, on entendait la
                                                                                                                                                                                                                                       canonnade du Front, surtout au printemps de 1918 [...] Je me

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Mémoires de la Société Historique et Archéologique de
                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Les soldats jetaient des paquets de cigarettes et des biscuits.”
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’une place,
conception graphique L.M communiquer. Maquette Ville de Pontoise . Textes : Stéphane Bureau et Pascal Gaillard - Sources : Archives Municipales de Pontoise, Collections particulières, ANACR - Impression Axiom Graphic.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                le développement de la ville au fil de ses quartiers. Le guide est à votre

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             MARCEL KIRCHHOFFER / Pontoise pendant la guerre /
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Pontoise appartient au réseau national des “Villes et Pays
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                d'art et d'histoire” depuis mars 2006.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                l'Architecture et du Patrimoine, attribue le label “Ville d'art et
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                d'histoire” aux collectivités locales qui animent leur patrimoine.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Des vestiges antiques à l'architecture du XXème siècle, les villes et pays
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                appartenant au réseau s'attachent à mettre en scène le patrimoine
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                dans sa diversité. Aujourd'hui, un réseau de 130 villes et pays offre
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                son savoir-faire sur toute la France.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Le Service Tourisme et Patrimoine
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                qui coordonne les initiatives de Pontoise, Ville d’art et d’histoire, a
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                conçu ce livret. Il se tient à votre disposition pour tout projet.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                A proximité,
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Meaux, Boulogne-Billancourt, Noisiel, Rambouillet, Etampes,
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Saint-Quentin en Yvelines et Chantilly bénéficient de l'appellation
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Villes et Pays d'art et d'histoire.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Renseignements :

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Hôtel de Ville
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                2, rue Victor Hugo - 95 300 Pontoise
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                www.ville-pontoise.fr

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Service Patrimoine et Tourisme
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Tél : 01 34 43 35 21

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Service Archives et Documentation
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Tél : 01 34 43 34 94
                                                                                                                                                                                                                            Crédit photo / Couverture : Société de secours aux prisonniers de guerre. Diplôme remis à la ville en 1915. Archives Municipales de Pontoise / Dernière de couverture : Entre copains de tranchée. 1917. Photographie. Collection M. Herroy.
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