Portraits de 5 Héraultaises - Que doivent faire les dirigeants ? - Hérault Tribune

 
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Portraits de 5 Héraultaises - Que doivent faire les dirigeants ? - Hérault Tribune
11 MARS 2021 / N° 3350 / Tous les jeudis / 1,20 €

                                          L’essentiel de l’info légale, économique
                                          et culturelle dans tout l’Hérault

              Remboursement des PGE,
            nouveaux prêts participatifs…
Que doivent faire les dirigeants ?

  Portraits de 5 Héraultaises
        passionnantes
   Officiellement habilité à publier les annonces légales dans le département de l’Hérault
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Lancement le 4 mars 2021
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SOMMAIRE
                                                     ENTREPRISES
                                                     • Égalité professionnelle femmes/hommes : Igual innove en dehors de
                                                     l’Index ‘Pénicaud’ > 7 • Consommation locale - Place du Marché s’implante
SIÈGE SOCIAL
                                                     à Mauguio > 4 • Bâtiment - Baudin Châteauneuf s’étend à Saint-Aunès > 5
« Cap Concorde » - 26, rue du Prado
34170 Castelnau-le-Lez                               • Digitalisation, RH : Mécanic Sud Industrie (Béziers) repense son manage-
Tel. : 04 99 58 35 55 ou 04 99 58 35 59              ment > 6 • Remboursement des PGE, nouveaux prêts participatifs…
annonces.legales@heraultjuridique.com
                                                     Les conseils de Christian Rouchon, directeur général du Crédit Agricole
ANNONCES LÉGALES ET ABONNEMENT                       du Languedoc > 8-9 • Cotisations - Urssaf : des échéanciers de paiement
Sur le site : www.herault-tribune.com                envoyés aux employeurs > 27
Antenne de Castelnau-le-Lez
Nathalie LACOMBE - Pascale LATORRE
annonces.legales@heraultjuridique.com                PORTRAITS DE FEMMES
04 99 58 35 55 / 59
Antenne de Béziers
Rémi ALQUIER / Brigitte MUR
31, rue Pélisson - 34500 Béziers                                        • Sète
04 67 28 09 22
annonces@heraultjuridique.com                                             Jocelyne Gizardin : « L’action sociale,
Service clients                                                           c’est être au plus proche des gens » > 10-13
Richard CONSTANT
richard.constant@heraultjuridique.com
04 99 58 35 54
                                                                                                    • Reportage
PUBLICITÉS & PARTENARIATS                                                   Le défi pictural de Gisèle Cazilhac :
Marie CANET
m.canet@heraultjuridique.com
                                                                         l’appartement en trompe-l’œil > 14-16
06 19 31 52 56

ÉDITEUR
Les Petites Affiches                                                        • Mèze
SARL au capital de 3 200 euros                                                Stéphanie Binon, blogueuse
” Cap Concorde ” - 26, rue du Prado                                           et comédienne inspirée
34170 Castelnau-le-Lez
RCS Montpellier : B 326 068 947                                               et inspirante > 17-19
RÉDACTION                                                                                                • Béziers
Directeur et responsable de la publication :                                                  Alexandra Rochelle,
Pierre-François CANET
pf.canet@heraultjuridique.com / 04 99 58 35 53                                             sportive de haut niveau
Rédactrice en chef :                                                                     du Béziers Angels > 20-21
Virginie MOREAU
vmoreau.hje@gmail.com / 04 99 58 35 58                                  • Pézenas
Rédacteur en chef adjoint :                                               Cécile Couraud,
Daniel CROCI
dcroci.hje@gmail.com / 04 99 58 35 52                                     une femme engagée dans le collectif
Rédaction :                                                               et l’environnemental > 22-23
Elodie GREFFIN - Marianne SYLVESTRE
04 67 11 05 22
Commission paritaire : n° 0125 I82654                ANNONCES LÉGALES > 24
Conception graphique : Les Petites Affiches.
Dépôt légal : à parution. Copyright 2021 : HJE       Passez votre annonce sur www.herault-tribune.com
© HJE 2021 - Crédits photos au fil des pages         et payez par carte bancaire.

Hebdomadaire d’informations juridiques, éco-
nomiques, financières et culturelles de l’Hérault,
habilité à publier des annonces judiciaires
et légales pour le département de l’Hérault.
Paru de 1957 à 2002 sous le titre de                                    Hubert VIALATTE a également participé à ce numéro.
Hérault Judiciaire et Commercial, édition de
Montpellier-Sète-Lodève. Adhérent au Syndicat
national de la Presse judiciaire et au Syndicat
de la Presse judiciaire de province.
                                                                  H ÉR AULT J UR I DI Q UE & EC O N O M I Q UE | 1 1 M AR S 2 0 2 1   3
Portraits de 5 Héraultaises - Que doivent faire les dirigeants ? - Hérault Tribune
ENTREPRISES

                                            Consommation locale
            Place du Marché s’implante
                                                  à Mauguio
Le concept de supermarché vendant des produits                          associée aux côtés de Julien Guillouche, gérant. Spécificité du
locaux va créer 50 emplois.                                             concept : la maison mère gère les filiales, mais chaque supermar-
                                                                        ché peut proposer à ses salariés et aux producteurs de participer

U
       ne bonne adresse. Lancé au Crès il y a quatre ans, Place du      à l’actionnariat. « Au Crès, le supermarché compte ainsi
       Marché ouvrira en avril un 2e supermarché regorgeant de          5 actionnaires », illustre Tania Gillain.
       produits locaux (moins de 180 km) et de saison, cette fois
dans la Zac Fréjorgues Ouest à Mauguio. A la clé, la création           Fraîcheur et sourcing local
d’environ 50 emplois, entre le supermarché (bouchers, froma-
gers, charcutiers…), le drive et la boulangerie artisanale. Le com-     Autre pilier : Place du Marché se fournit directement auprès des
merce occupera 1 500 m2, auparavant pris par la concession              producteurs. Chaque chef de secteur les appelle, sans passer par
Capel Store. « C’est une implantation premium, à côté du lycée          des centrales d’achat. Troisième principe, des produits frais, avec
Champollion, de la route des plages et de la gare TGV », sou-           de la viande découpée sur place, du poisson en arrivage direct
ligne Tania Gillain, responsable marketing et développement, et         de la criée du Grau-du-Roi, une fromagerie recevant des meules
                                                                        entières, découpées à la demande… Pour les fruits et légumes,
                                                                        « un effort de sourcing va être réalisé avec la commune de
                                                                        Mauguio et l’agglomération du Pays de l’Or, un secteur maraî-
                                                                        cher et agricole ». Place du Marché emploie une soixantaine de
                                                                        salariés, pour un chiffre d’affaires d’environ 5 millions d’euros,
                                                                        avec une croissance à deux chiffres. « Les consommateurs sont
                                                                        de plus en plus en recherche de produits locaux », relève
                                                                        l’ancienne ingénieure agronome. Place du Marché commercialise
                                                                        aussi 15 % de produits non locaux : bananes, café, agrumes, thés,
                                                                        chocolat… « On ne souhaite pas tomber dans un modèle
                                                                        archaïque. Peu de gens se passent de ce type de produits. Si on
                                                                        ne les proposait pas, ils se rendraient à l’hypermarché et nous
                                                                        perdrions des clients. Avec notre formule, on leur permet de
                                                                        réaliser 85 % de courses locales. »

                                                                                                                       Hubert VIALATTE

4                                     HÉ RA U LT J U RID IQUE & E C O N O M I Q UE | 1 1 M AR S 2 0 2 1
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ENTREPRISES

                                                            Bâtiment
          Baudin Châteauneuf s’étend
                                             à Saint-Aunès
L’entreprise générale acquiert 800 m2 de locaux
et bénéficie d’un bon carnet de commandes.

L
       ’agence régionale du groupe de bâtiment Baudin Châ-
       teauneuf (1 400 salariés, chiffre d’affaires de 300 millions
       d’euros, siège social à Châteauneuf-sur-Loire) renforce son
implantation dans l’Hérault avec l’acquisition d’un bâtiment de
800 m2 situé dans l’écoparc de Saint-Aunès. Baudin Châteauneuf
y occupe en ce moment un espace deux fois plus petit, en loca-
tion. « Le déménagement est prévu au cours du 2e trimestre.
Nous procédons à des travaux intérieurs pour aménager les
bureaux », explique Fabrice Renoir, directeur de l’agence depuis
2014. Ces locaux étaient auparavant occupés par la société
Cryonext (fabrication et vente de lyophilisateurs). Employant
15 salariés, son équipe couvre la moitié sud de la France. Elle est
active sur trois métiers : entreprise générale (de la conception à
la livraison de bâtiments clés en main), traitement de l’eau et de
l’air des piscines publiques via la filiale EAS (Eau Air Système) et,
via une autre filiale, BC Maintenance, travaux de mécanisme et
mobilité des bâtiments (toitures et façades mobiles, espaces
scéniques de théâtres ou de salles de spectacles — décors,
trappes, ouvertures de scènes…).

Pont Sadi-Carnot à Sète,
aquarium de Canet-en-Roussillon
Intérêt de ce transfert-extension : « Consolider notre implanta-
tion en Occitanie en devenant propriétaire. Et nous manquons
de place dans nos bureaux actuels. En trois ans, les effectifs ont
doublé. Nous avons recruté sur différents postes : ingénieur,
conducteur de travaux, chargé d’affaires », explique le dirigeant.
Malgré la crise sanitaire, le climat des affaires est décrit comme
« très bon », avec un haut niveau de carnet de commandes.
L’entreprise a par exemple réalisé le clos-couvert de la piscine de
Saint-Brès, et s’apprête à livrer en entreprise générale l’aquarium
de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), en juin.

                                                                                               Autres réalisations : la piscine de Roque-
                                                                                               brune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), en
                                                                                               entreprise générale, sur laquelle sont inter-
                                                                                               venues les deux filiales EAS et BC Mainte-
                                                                                               nance, ou encore le pont Sadi-Carnot
                                                                                               à Sète.

                                                                                               Dans le Sud, le groupe Baudin Châteauneuf,
                                                                                               qui fête ses 100 ans cette année et compte
                                                                                               une trentaine de métiers, est également
                                                                                               implanté à Martigues.

                                                                                                                         Hubert VIALATTE

                                       HÉ RA U LT J U RID IQUE & E C O N O M I Q UE | 1 1 M AR S 2 0 2 1                                  5
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ENTREPRISES

                                        Béziers - Digitalisation - RH
      Comment Mécanic Sud Industrie
        repense son management
    La PME biterroise (Groupe Rochette Industrie, 170 salariés, dont 90 à Béziers) produit des pièces
                         et sous-ensembles mécaniques à forte valeur ajoutée.

P
           asser à un management plus fluide pour gagner en per-           cation ou les parties réglementaires, comme les PV de conformité,
           formance et mieux impliquer les collaborateurs. Mécanic         sont saisies directement sur l’outil, et non plus sur papier. « Cela
           Sud Industrie (MSI) investit 350 000 euros dans la digita-      permet d’obtenir toutes les données d’un dossier qualité en un clic.
           lisation de ses process et de nouvelles méthodes RH, avec       Avant, on avait du mal à récupérer les informations, il fallait rap-
           une subvention de 50 % de la Région Occitanie, perçue fin       peler des fournisseurs pour certains éléments. Désormais, tout est
janvier. Parmi les exemples concrets déjà engagés, le programme            centralisé dans notre système d’information. » Et les salariés
Top Talent challenge des managers sur des sujets transversaux,             peuvent se concentrer sur leur valeur ajoutée.
comme « Bien-être au travail », « Le développement de la marque
employeur » ou « Que garde-t-on de la Covid-19 ? ». « Des collabo-
rateurs sont identifiés selon certains critères. Le but est de tester
                                                                           Retour sur investissement
leur capacité à sortir de leur zone de confort. Ils suivent des sessions   Accompagné dans sa démarche par le cabinet AeroLine, MSI va
de coaching individuel et collectif », précise Cédric Belmonte, DRH.       aussi mettre en place des tableaux de management visuels, repre-
Autre action RH, le projet ‘Faisons-le nous-mêmes’. « Lorsqu’un            nant les heures de production, les indices de non-qualité, le respect
collaborateur a une idée, il peut la tester tout de suite, après vali-     des consignes, etc. « L’objectif de ces supports est d’être plus agiles,
dation par son N+1, sans recours à d’autres supérieurs hiérar-             tout en restant structurés », insiste Pierre-Damien Rochette. Il invite
chiques, précise Pierre-Damien Rochette, PDG. Le salarié perçoit           les autres PME à s’engager dans une même démarche globale.
10 % des gains générés par son idée sur une année. Il devient acteur       « Pour un industriel, acheter un robot ou une machine est plus
de son changement. » Environ 10 à 20 % des salariés jouent le jeu.         concret. C’est moins évident d’investir dans de l’immatériel, car on
« Un pourcentage logique : nous touchons les plus motivés. » L’idée        a du mal à mettre un euro derrière. Mais le retour sur investissement
est aussi de faire des émules auprès de collaborateurs moins positifs,     est réel », analyse-t-il.
« qui pourraient le devenir, par effet d’entraînement ».
                                                                           MSI est membre du groupement d’entreprises ITS Fusion, cluster
                                                                           qui regroupe les entreprises sous-traitantes des secteurs aéronau-
Un ERP optimise les process                                                tique et pétrolier basées à Béziers. La PME a réalisé en 2020 un CA
Exemples de changements intervenus suite à cette initiative : l’inter-     de 21 M€, et anticipe cette année 15 M€. La baisse a enclenché une
nalisation du standard commercial, qui passait par un prestataire          activité partielle de longue durée (20 à 40 %) chez les salariés. Avec
auparavant ; l’amélioration du process de fabrication des châssis ;        des côtés vertueux : « Nous lançons des projets ambitieux pour
la réutilisation de palettes d’occasion auprès d’un fournisseur plutôt     le futur, comme cette transition digitale et managériale, ou encore
que l’usage de palettes neuves ; l’installation d’une machine à café       la préparation de l’avènement d’une filière hydrogène à Béziers,
en grains, plus respectueuse de l’environnement que les dosettes.          avec la création de Genvia sur le site de Cameron », conclut
Le meilleur projet du moment est communiqué en réunion men-                Pierre-Damien Rochette, par ailleurs président de l’UIMM
suelle. « Ça ne fait certes pas gagner des millions, mais c’est grati-     Méditerranée-Ouest. MSI envisage ainsi la fabrication de petits
fiant pour les collaborateurs. Et c’est dommage de ne pas exploiter        composants d’électrolyseurs. Cette activité nouvelle pour l’atelier
les idées de chacun », complète le dirigeant.                              nécessite un investissement de 1,4 M€. Une aide est sollicitée à
                                                                           travers le Plan de Relance.
Autre révolution, la mise en place d’un ERP, développé en interne,
qui accélère et fluidifie les process. Par exemple, les cotes de fabri-                                                        Hubert VIALATTE

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ENTREPRISES

                                   Sur la photo, de gauche à droite :
                    Karine Menras (commerciale collectivités), Benoît
                                     Capaldi (directeur commercial)
                    et Muriel Menand (responsable RH et marketing).

Même si elle n’est pas éligible à tous les critères
de l’Index de l’égalité professionnelle femmes-
hommes mis en place par le gouvernement, la PME
Igual, spécialisée dans la distribution d’équipements
et de produits d’hygiène pour professionnels
(Villeneuve-lès-Maguelone, 65 salariés)
est attentive à la question et donne aux femmes
les moyens d’évoluer rapidement.

 Égalité professionnelle
		femmes/hommes
		Igual innove
         en dehors de l’Index ‘Pénicaud’
«       concernant le nouvel Index égalité professionnelle femmes/
        hommes, je suis un peu frustrée », lâche Muriel Menand,
        responsable RH et marketing d’Igual. En effet, la PME
        dirigée par Frédéric Igual, en pleine croissance (14,4 M€
        de CA, + 20 % en 2020) a rempli ce baromètre (obligatoire
                                                                        Le signe, aussi, d’une possibilité offerte à la promotion. Muriel
                                                                        Menand, entrée chez Igual il y a sept ans comme assistante de
                                                                        direction, a évolué sur des projets transversaux, puis sur le mar-
                                                                        keting, avant d’être nommée à son poste actuel. « Je suis entrée
                                                                        au comité de direction au bout de quatre ans » : un délai objec-
pour les PME de plus de 50 salariés) en début d’année. « Cela           tivement court dans une PME familiale. Au final, son sentiment
prend du temps, et deux indicateurs ne sont pas calculables             sur l’Index ‘Pénicaud’ est partagé. « Un Index doit nous servir à
chez Igual : celui de l’écart de rémunération entre les femmes et       améliorer nos process et notre performance ou à nous alerter, à
les hommes, car le taux de femmes n’atteint pas le minimum de           l’instar d’une norme Iso ou du taux de personnel handicapé en
40 % fixé par la loi, mais 38 % ; et le pourcentage de salariées        entreprise. L’Index Pénicaud part d’une bonne intention, mais les
augmentées dans l’année suivant leur retour de congé mater-             critères pourraient être améliorés, en fonction de l’activité spé-
nité. Et pour cause : il n’y a pas eu de retour de congé maternité      cifique de bon nombre de PME. » Au final, une constante
cette année ! », souligne-t-elle. Autre bémol émis, la mauvaise         demeure, sur laquelle l’entreprise n’a pas de prise : le profil des
note reçue sur le nombre de femmes dans les plus hautes rému-           candidats selon les postes à pourvoir. « Il est très rare que j’aie à
nérations. « Il n’y a certes qu’une femme sur les dix plus gros         choisir entre un homme et une femme. Les femmes candidatent
salaires. Mais, en même temps, le salaire moyen des femmes est          sur des profils d’assistantes commerciales, et les hommes sur des
supérieur à celui du salaire moyen des hommes dans l’entreprise,        postes techniques ou au dépôt. »
car il y a beaucoup d’hommes dans les salaires les plus bas, sur
des postes logistiques. Cette donnée comparative est intéres-
sante et ne figure pas dans les indicateurs à renseigner. »                                                                 Hubert VIALATTE

Possibilités d’évolution
                                                                        * Audrey Caujolle, responsable du service client ; Pélagie Strobel,
Autres données que Muriel Menand aurait souhaité voir publiées,            responsable logistique ; Muriel Menand. Côté managers : Miora
le fait qu’une femme (elle-même) soit au comité de direction (sur          Camare (responsable du commerce sédentaire) et Nadia Vaz
trois membres) et que trois responsables de services* sur sept             (chef des ventes CHR).
soient des femmes : « On est presque à la moitié à chaque fois ».

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     Remboursement des PGE, nouveaux prêts participatifs…
Les conseils de Christian Rouchon,
         directeur général
  du Crédit Agricole du Languedoc
 Le 3 mars, Christian Rouchon, directeur général du Crédit Agricole du Languedoc, et le président de la CCI Hérault,
André Deljarry, ont signé une convention de partenariat. La chambre consulaire s’engage ainsi à auditer et à valider
les dossiers des porteurs de projets et créateurs d’entreprises qui passent par ses services (7 700 en 2020). Un tra-
           vail en amont qui doit permettre au financeur qu’est le Crédit Agricole de statuer rapidement
                         sur leurs dossiers et de les suivre dans des conditions optimisées.
   A cette occasion, le directeur général du groupe bancaire a prodigué plusieurs conseils aux chefs d’entreprise,
et notamment à ceux qui ont ou vont contracter des PGE, Prêts Garantis par l’Etat. Christian Rouchon a également
                évoqué les nouveaux prêts participatifs annoncés par le gouvernement. Interview…

 Les premières échéances des PGE signés                                Macron – a eu cette formule du “Quoi qu’il en coûte”. Des choses
                                                                       extrêmement concrètes ont suivi, notamment la mise à disposi-
 en 2020 arrivent dès ce mois de mars.                                 tion de 100 milliards d’euros de Prêts Garantis par l’Etat, que l’on
 Que conseillez-vous aux chefs d’entreprise                            appelle les PGE. Le premier point sur lequel je voudrais insister,
                                                                       c’est que les PGE peuvent encore être octroyés jusqu’au 30 juin.
 qui ont souscrit un PGE ?
                                                                       Je dis à toute entreprise qui n’a pas utilisé pleinement le poten-
 Christian Rouchon : « Sur les PGE, je voudrais insister sur deux      tiel de son PGE – soit le quart de son chiffre d’affaires annuel –
 points. Le gouvernement – par la voix du président Emmanuel           ou qui ne l’a pas utilisé du tout, de ne pas hésiter à faire valoir

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ses droits avant le 30 juin. C’est une ressource à taux zéro et,         de la crise. L’impératif était de préserver l’outil économique pour
dans ces périodes difficiles où l’incertitude demeure, il est            être capable de repartir après ces périodes de confinement que
évidemment sage d’utiliser cette aide qui est faite pour cela.           l’on a connues. Nous espérions qu’il n’y aurait qu’un confinement,
                                                                         il y en a eu plusieurs et les choses ne sont pas terminées, mais le
Le second conseil que je voudrais donner, c’est qu’au mois de            vaccin est en vue. On va s’en sortir. Soyons optimistes ! Ce que
mars arrivent les premières échéances des PGE souscrits en               l’on a vu, c’est que le schéma fonctionnait. Dès le printemps
2020. Dans les semaines à venir, tous les chefs d’entreprise vont        2020, et encore plus à l’été dans notre région touristique, le
avoir à décider de la façon dont ils remboursent ces PGE. Ils            rebond a été considérable. Nous avons même eu une activité
peuvent les rembourser immédiatement s’ils en ont les moyens,
ils peuvent avoir un an de différé supplé-
mentaire, ou, encore après, quatre ans de
plus pour amortir ces PGE. Je préconise
vraiment à chacun de ne pas pécher par
excès d’optimisme et d’utiliser pleinement la
possibilité d’étaler sur une période longue
les effets de cette crise qui a été énorme et,
bien sûr, perçue différemment selon les sec-
teurs d’activité. Ne pas hésiter à aller
jusqu’aux quatre ans voire cinq ans supplé-
mentaires pour rembourser ces prêts, de
façon à se laisser le temps et permettre à
l’entreprise de se reconstruire. »

Quel conseil pour les nouveaux
prêts par­ticipatifs annoncés
par le gouvernement ?
Christian Rouchon : « En 2020, le gouverne-
ment a mis en place les PGE. En 2021 arrive,
en effet, une enveloppe de 20 milliards
d’euros mise à disposition par l’Etat, sous
forme de quasi fonds propres, pour aider les
entreprises qui ont besoin d’investir et de
financer leur croissance. Il y aura deux
familles : des dettes ou des prêts dits subor-
donnés, qui sont des quasi fonds propres
aidés par l’Etat ; et des dettes obligataires
également garanties. Ces deux leviers
seront disponibles et destinés à toute entre-
prise qui a besoin d’investir pour se relancer.
Elle pourra trouver auprès de ses parte-
naires bancaires le moyen de l’aider à
le faire.
                                                                                                                                          © Daniel Croci.

En 2020, le Crédit Agricole a octroyé au
plan national 27 % de l’ensemble des PGE,
soit 27 % des 100 milliards que j’évoquais
plus avant… Notre banque sera au ren-
dez-vous et nous accorderons de même la
part la plus importante pour ces soutiens en
fonds propres nécessaires pour relancer l’activité de nos entre-         supérieure à celle de l’année précédente. Donc, faisons tout pour
prises, et regagner en 2021-2022 tout le PIB perdu en 2020. »            aider les entreprises à traverser cette passe difficile, préservons
                                                                         les outils économiques. La relance générale est pour bientôt, que
                                                                         ce soit par les PGE ou, demain, par les soutiens en fonds propres.
Craignez-vous des défaillances importantes                               Le Crédit Agricole sera au rendez-vous pour accompagner
en région ?                                                              toutes les entreprises qui en ont besoin. »
Christian Rouchon : « Ce qu’a voulu le gouvernement avec le
PGE, et ce sur quoi le Crédit Agricole a vraiment travaillé, c’était
                                                                                                           Propos recueillis par Daniel CROCI
– grâce à une abondance de liquidités – faire un pont au-dessus

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PORTRAIST DE FEMMES

                                                             Certaines personnes traversent la vie comme
                                                             une hirondelle la Méditerranée : d’un trait.
                                                             Jocelyne Gizardin en est l’illustration. L’adjointe
Dossier                                                      à la Ville de Sète, en charge du Pôle Ville solidaire
                                                             et de l’Action sociale, évoque son parcours entre
10 portraits d’Héraultaises                                  secret défense, bénévolat et trajectoires diverses et
                                                             lointaines, mais toujours profondément humaines,
pour célébrer la Journée                                     où le mot chance revient souvent.
internationale
des droits des femmes                                        Quel a été votre parcours professionnel ?
                                                             « Après des études de droit et deux années de médecine, sur
                                                             lesquelles on peut passer très vite (rires), j’ai fait une école de
A l’occasion de la transformation                            commerce, l’Essca. J’ai travaillé quelque temps dans les relations
                                                             publiques pour très vite entrer dans le monde de la Défense. Mon
du site Internet de l’Hérault Juridique &                    job : parler, travailler, développer puis un jour exporter un concept
Economique en média généraliste                              de défense, avec différents ministères – l’Intérieur, la Défense,
                                                             les Relations étrangères… – et en lien avec des industriels, des ins-
sous le nom d’Hérault Tribune,                               titutionnels et un regard de l’État assez fort, Dieu merci. De ce fait,
la rédaction a souhaité interviewer                          j’ai eu la chance de voyager dans des zones à risques telles que
10 femmes engagées. Car notre mue                            l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient… La suite est plus familiale :
                                                             avec mes deux fils et mon mari, nous sommes allés vivre à Singa-
coïncide à quelques jours près                               pour pour raison professionnelle. Puis ce fut le retour en France,
avec la Journée internationale                               au bout du monde, dans le fin fond de l’Aude (rires). »
des droits des femmes…
                                                             Pourquoi Sète ? Pourquoi ce choix

A
                                                             d’un engagement municipal ?
             près avoir interviewé la chef de                « Aujourd’hui, à 67 ans, je vis à Sète depuis quatorze ans, mais je
             la police d’Agde, une opti-                     connais la ville depuis quarante ans grâce à des amis sétois qui me
                                                             l’ont fait connaître. J’ai eu la chance, après avoir vécu aussi bien en
             cienne talentueuse de Mont-
                                                             France qu’à l’étranger, de pouvoir m’installer ici, dans cette ville
             pellier, la directrice de l’Ecole               dont je suis tombée amoureuse. Un jour, son maire, François
             des Parents et des Educateurs                   Commeinhes, m’a posé une question qui m’a ravie et étonnée à
de l’Hérault, une marin-pêcheuse coura-                      la fois : “ Veux-tu m’accompagner dans cette aventure politique ?
geuse à Marseillan, et une directrice artis-
tique et organisatrice d’événements bran-                   			Sète
chés à Montpellier pour le journal du 4 mars,
nous avons souhaité prolonger nos portraits
de femmes afin de continuer à célébrer la
                                                            Jocelyne Gizardin
journée internationale des droits des femmes
du 8 mars dernier.                                          		 		 c’est être
Voilà pourquoi nous avons rencontré cinq
autres personnalités féminines héraultaises                  ” J’ai accepté, parce que c’est quelqu’un dont l’enthousiasme est
passionnantes : une élue sétoise, une comé-                  communicatif. Il est extrêmement vivant et va toujours de l’avant.
dienne installée à Mèze, une artiste-peintre                 Je suis entrée en campagne avec beaucoup de joie et un peu
montpelliéraine, une sportive professionnelle                d’appréhension. Les élus locaux n’ont pas forcément des parcours
                                                             tout tracés. »
biterroise et la fondatrice d’une ressourcerie
à Pézenas.                                                   Le bénévolat fait partie de ce parcours…
                                                             « Quand je suis arrivée à Sète, j’ai eu la chance de pouvoir dévelop-
     Virginie MOREAU, rédactrice en chef                     per un comité des Blouses roses qui n’existait pas localement.
                                                             Cette association nationale accompagne en milieu hospitalier les
                                                             personnes les plus fragilisées et surtout les enfants. Ce comité est

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PORTRAITS DE FEMMES

                                                                                                                     Portrait
                                                                                                                     Jocelyne Gizardin est
                                                                                                                     l’adjointe Pôle Ville
                                                                                                                     solidaire, déléguée à
                                                                                                                     l’Action sociale, la
                                                                                                                     Santé, la Politique de la
                                                                                                                     ville, l’Insertion profes-
                                                                                                                     sionnelle et au CCAS.
                                                                                                                     Elle est également
                                                                                                                     conseillère communau-
                                                                                                                     taire de la communauté
                                                                                                                     d’agglomération Sète
                                                                                                                     Agglopôle Méditerra-
                                                                                                                     née. Elle entame son
                                                                                                                     second mandat avec
                                                                                                                     François Commeinhes,
                                                                                                                     maire de la ville depuis
                                                                                                                     2001. Son credo :
                                                                                                                     l’action sociale.

                                                                                                                    © Ville de Sète.

: « L’action sociale,
au plus proche des gens »
 toujours actif. J’ai dû quitter sa présidence lorsque j’ai été élue à    mais avec de vraies compétences, et les faire travailler ensemble
 la municipalité en 2014. Pour dire vrai, le bénévolat                    – des officiers, des industriels, des gens de la recherche –, c’était
 – quand on le fait sérieusement – est un vrai job. C’est aussi des       quelque part mettre en musique. C’est quelque chose que je
 rencontres avec de belles âmes. Sur ce plan, j’ai eu de la chance        retrouve aujourd’hui, et qui m’anime actuellement en tant qu’élue
 tout au long de ma vie. »                                                municipale et conseillère communautaire. »

 Pour revenir à la Défense, l’armement était                              Avez-vous connu des freins dans votre carrière
 un métier plutôt masculin…                                               professionnelle – je pense à la Défense –
                                                                          parce que justement vous étiez une femme ?
 « J’ai adoré le métier que je faisais dans l’armement. Durant cette
 période, entre 1979 et 1994, travailler avec des gens différents         « Alors là, pas du tout (rires). Mais je mens un tout petit peu.
                                                                                                                                     •••/•••
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PORTRAITS DE FEMMES

•••/••• Je pense à certaines cultures dans les pays étrangers où nous             fait l’action sociale, c’est-à-dire la prise en compte de ce qu’une
        allions. La vie sociale n’est pas la même sous tous les climats.          population, dans ce qu’elle a parfois de plus vulnérable mais pas
        Toutes ces façons de vivre… Et ces cultures se respectent. Nous           seulement, peut se poser comme questions. En fait, être au
        arrivions en tant qu’étrangers ; la moindre des choses était que          plus proche des gens. C’est bien sûr généralement le rôle d’un
        nous nous pliions aux us de ces pays. Il y avait aussi le fait que peu    CCAS, mais lorsque l’on parle de social et de santé associée, on
        de femmes, à l’époque, bossaient dans le domaine des relations            entre immédiatement dans un domaine très humanisé. Ça part
        publiques dans l’armement. Mais je ne crois pas que c’était le fait       de la jeune femme qui doit déclarer son futur bébé parce
        que je sois une femme ou pas. Je n’ai connu aucun frein.                  qu’elle est enceinte de deux mois et demi, et ça va se terminer
        Vous savez, je n’ai jamais repéré les gens parce qu’ils avaient des       au moment moins drôle où l’on s’en va. Entre les deux, il y a tout
        chaussons roses ou des chaussons bleus à la naissance, et je crois        ce qui se passe dans une vie, de bien et de moins bien. Parce
        que je n’ai jamais été jugée là-dessus. Je pense qu’aujourd’hui,          que ce n’est pas que triste, l’action sociale ; il y a beaucoup de
        ces choses n’existent même plus, du moins dans le domaine de              choses formidables et positives. »
        la défense, qui a connu une forte montée en féminisation
        aussi… Pour ce qui est du domaine dit public et dans ma fonction          Le social, une nouvelle vocation ?
        d’élue, encore moins, et même jamais. »
                                                                                  « Travailler dans le social n’était pas forcément ma vocation ; ça
        La vie d’élue, justement ?                                                l’est devenu. J’ai découvert ses métiers et ses engagements.
                                                                                  Dans ce domaine, je n’ai aucune honte à dire que j’ai découvert et
        « Avec ce second mandat, j’ai eu la chance de conserver ma                j’ai appris à quel point, quand on vit quelque part, on ignore
        délégation, qui a évolué dans le temps, et de pouvoir m’inscrire          souvent toutes les aides qui existent et peuvent nous accompa-
        dans un projet long. Quand je suis arrivée, le Centre Communal            gner. Et si on ne le sait pas, c’est peut-être aussi parce que les
        d’Action Sociale de Sète – véritable bras armé de l’action                collectivités ne savent pas assez promouvoir leurs services - et
        sociale avec près de 400 personnes – avait déjà un champ                  j’en prends ma part. Et peut-être parce que l’on se dit : “je ne vais
        d’action très large. Le maire avait souhaité de longue date qu’il         pas toujours compter sur l’autre, et compter sur ma ville”. Je ne
        recouvre la petite enfance, le RSA, les accompagnements                   dis pas que ce doit être un impératif. Mais une vie en commun
        sociaux, les seniors, etc. Depuis, il a encore évolué. Sous ce            se construit ensemble, et dès lors qu’elle est construite, il faut
        nouveau mandat, la volonté est d’associer au CCAS tout ce qui             l’utiliser. Il y a donc un échange permanent à instaurer. »

                                            « Action sociale ?
                           Ce sont pour moi deux très jolis mots dans une ville. »

                                                                                                                                                   © Elodie Greffin.

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                                                                          ECC O N O M I Q UE | 1 1 M AR S 2 0 2 1
PORTRAITS DE FEMMES

L’action sociale, moteur du lien public ?                               le schéma collectivité Enfance. On bascule sur des dispositifs
                                                                        différents. Puis ces jeunes composeront sans doute une famille,
« Ce qui compte, c’est l’action sociale ! Je trouve que ce sont deux    avec d’autres besoins sociaux. La volonté du maire est d’appré-
très jolis mots dans une ville, non ? Malheureusement, quand on         hender l’action sociale comme une évolution. Il faut suivre
pense CCAS, il y a une connotation. Je le déplore et le regrette.       la population dans le temps pour pouvoir anticiper certaines
Beaucoup de personnes qui n’ont jamais connu de problème                problématiques. »
de précarité viennent pourtant au CCAS pour de tout autres
raisons. D’autres ont besoin d’être accompagnées sur le plan
social, et l’outil est bien le CCAS. Et quand on associe le social à
                                                                        Comment cette volonté se traduit-elle dans
la santé, ça prend du sens. On associe la prévention à l’action.        vos services ?
Nous accompagnons aussi des jeunes qui n’ont pas de problèmes
particuliers mais qui veulent aller plus loin dans leur vie. Notre      « Cela veut dire travailler en coordination. On n’aide pas un jeune
travail est de trouver les bonnes clés, pour qu’ils puissent bénéfi-    si l’on ne parle pas sport, éducation, environnement familial, si on
cier de toutes les aides qui existent.                                                               ne parle pas santé ni culture… Il faut
On a tendance à noircir l’action                                                                     sans cesse créer du lien. Un lien qui ne
sociale, ce qui est vrai pour partie,                                                                signifie pas : “nous sommes les
mais elle est pluraliste et doit concer-                                                             sachants et vous - les jeunes - vous
ner l’ensemble de la population. »                                                                   faites”. Nous, élus, devons nous coor-
                                                                                                     donner, accepter de passer la main à
Y a-t-il des choses                                                                                  d’autres services, de la reprendre par-
                                                                                                     fois… En résumé, cela veut dire bosser
novatrices dont le CCAS                                                                              ensemble. C’est de cela que j’aimerais
est fier ?                                                                                           que l’on soit le plus fiers. Après, je ne
                                                                                                     sais pas si c’est super, mais au moins
« En priorité, cette appréhension                                                                    c’est utile. Sans oublier que nous, élus,

                                                                                             © Elodie Greffin.
globale de l’action sociale. Cela me                                                                 ne faisons rien sans les services et les
paraît le plus important. Avec un                                                                    techniciens qui les animent. Ce sont
interlocuteur unique qui va pouvoir                                                                  des professionnels, ce que je ne suis
accompagner les personnes et trouver                                                                 pas. On est élu pour mettre de l’huile
la bonne solution. Mais plus concrète-                                                               dans les rouages. Il faut d’ailleurs avoir
ment, une grosse action dont on peut                                                                 beaucoup de respect pour les techni-
parler, très innovante, c’est l’accueil                                                              ciens que sont les fonctionnaires. Je
des enfants porteurs de handicap dès le plus jeune âge. Elle a été      pense aux services de la ville et de l’agglomération en disant cela,
menée dès le début du précédent mandat. Il s’agit de la détec-          mais aussi, par exemple, à l’hôpital, avec qui nous travaillons en
tion et de l’accompagnement de certains problèmes chez les              étroite collaboration. Le lien ville-hôpital, c’est mettre en liaison
tout-petits. Nous avons ainsi été l’une des villes pionnières à         deux mondes différents qui ne peuvent se passer l’un de l’autre.
mettre en place une éducatrice spécialisée, qui, d’une part,            C’est d’autant plus vrai avec la pandémie. Il ne faut pas imaginer
n’était que dans l’observation des enfants, et d’autre part, assu-      qu’un élu a toutes les clés, tout seul. »
rait la formation des autres puéricultrices et éducatrices interve-
nant auprès des enfants. Plus tôt on peut déceler de toutes             Quelle est l’action sociale idéale, selon vous ?
petites choses sur les plans physique et comportemental chez un
enfant, plus tôt et mieux on pourra l’accompagner pour ne jamais        « Mon objectif et mon souhait sont que tout administré dise un
le laisser en situation d’échec. C’est tout le sens de cette action,    jour «Je sais que l’on va trouver des solutions à ma situation ».
et on en est fiers. Nous avons également mis en place, pour             Parce que la collectivité va trouver une solution à un jeune couple
toute personne handicapée qui est à domicile, l’accès quotidien,        qui n’a pas de place en crèche pour son enfant ; parce que s’il y a
tous les jours de l’année, week-ends et jours fériés compris, à du      une autre pandémie, le maire va savoir comment faire pour
portage de repas et à des aides à domicile ou des auxiliaires de        gagner le combat et mettre en place un centre de vaccination ;
vie. Toutes les villes n’ont pas ce service. Et même si sa mise en      un accompagnement quand on est senior - à Sète plus de 33 %
place a été complexe, c’est aussi un grand bonheur que de pou-          de la population a plus de 60 ans - parce que des solutions sont
voir proposer ce service public qui fonctionne 7 jours sur 7. »         mises en place pour ne pas finir seul chez soi dans la solitude du
                                                                        haut de son troisième étage. C’est de la responsabilité, extra-
Expliquez cette transversalité et la globalisa-                         ordinaire et lourde à la fois, d’une équipe municipale.
tion de l’action sociale menée par la Ville                             Cela pose la question du rôle du maire, qui est pour moi de sécu-
de Sète…                                                                riser. C’est le chef d’une grande famille : ses administrés et les
                                                                        habitants de sa ville. Quand on a un vrai problème de sécurité ou
« Il s’agit d’une coordination interservices et de l’accompagne-        de santé, on appelle la police ou le Samu, mais au-dessus de tout
ment tout au long de la vie. Par exemple, nous venons d’évoquer         cela, in fine, on appelle toujours la mairie. L’idée est que les gens
une problématique très jeunes enfants, mais cela n’a de sens que        se disent toujours davantage : “ je sais où appeler ”. »
si l’on ne laisse pas tomber les parents quand l’enfant entre
à l’école à six ans. Il faut donc travailler en transversalité avec
le service éducation. Puis vient le temps de l’ado, du post-ado et
                                                                                                                 Propos recueillis par Daniel CROCI
de ces chers 18-20 ans (rires) et là on n’est plus du tout dans

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PORTRAIT DE FEMME

                         Gisèle Cazilhac vole dans les airs de son plafond en trompe-l’œil © Virginie Moreau.

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Le défi pictural de Gisèle Cazilhac :
   l’appartement en trompe-l’œil
 Gisèle Cazilhac est artiste peintre. Vivant depuis son enfance à Montpellier, elle est l’une des figures
de la scène artistique locale. Il y a quelques mois, elle s’est lancé un challenge : réaliser des trompe-l’œil
  sur les murs et le plafond de son appartement. Nous avons voulu en savoir plus, et avons découvert
                        de surcroît sa grande fantaisie et son mobilier, pas banal…

Comment êtes-vous venue à la peinture ?                                 après avoir déjà une production personnelle. Et j’ai commencé à
                                                                        exposer…»
Gisèle Cazilhac : « Etant enfant, j’ai beaucoup dessiné. Je suis
venue à la peinture par besoin de rajouter de la couleur – beau-        Comment définissez-vous votre style ?
coup de couleurs très vives – à tous mes personnages… »
                                                                        « Mes tableaux sont caractérisés par la profusion de person-
Quelle a été votre formation ?                                          nages. Au début je dessinais des visages, puis j’ai créé des per-
                                                                        sonnages plus complets, et j’ai commencé à les faire bouger.
« Après des études secondaires d’arts plastiques au lycée Mas de        J’ai peint avec des couleurs fluo ; j’ai introduit plein de couleurs
Tesse à Montpellier, j’ai suivi les cours de l’école privée Bessil,     différentes dans ma palette, de façon à ce que ce soit multi-
puis je me suis inscrite à l’école des Beaux-Arts tardivement,          colore. Je peins beaucoup de scènes de piscines, de mer,

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PORTRAIT DE FEMME

de plages, de nageurs… C’est dû au fait que je vis dans le Sud,            conseillé de retirer mon prénom et de ne garder que mon nom
près de la mer. Je fais beaucoup de vues du ciel, parce que ça             de famille. Une autre fois, quelqu’un m’a dit que j’avais une pein-
permet de peindre des vues d’ensemble. Mais aussi des vues                 ture « virile ». Mais qu’est-ce au juste qu’une peinture « virile » ?
depuis la terre, avec des personnages qui semblent tomber                  Voilà pour les anecdotes… Parfois je me dis que si j’avais été
du ciel, qui volent. C’est l’objet notamment de mes Parajupes,             un homme, je n’aurais peut-être pas été peintre. »
où les jupes sont office de parachutes. »
                                                                           Il y a plusieurs mois, vous avez commencé
Pourquoi peindre autant de personnages                                     à peindre des trompe-l’œil sur les murs
sur une seule toile ?                                                      de votre appartement…
« Je pense que c’est parce que j’ai été élevée dans une famille
nombreuse, avec trois sœurs et deux frères. J’ai tellement été             « J’ai toujours rêvé d’avoir des trompe-l’œil chez moi, dans cet
entourée de gens que j’ai besoin de peindre des tas de person-             appartement que j’adore. Je pensais qu’il fallait faire appel à des
nages, bien que je sois très solitaire. Plus il y en a, mieux c’est.       spécialistes. Un jour, un professionnel du trompe-l’œil m’a dit :
Avec tous les thèmes qui sont en rapport : les terrasses des cafés         « Tu es peintre, donc tu dois pouvoir y arriver ». En effet, j’y suis
[hors Covid, NDLR], les gens entassés sur la plage… »                      parvenue relativement facilement. Je voulais me lancer ce défi de
                                                                           faire quelque chose qui changeait de ma peinture habituelle.
                                                                           Mes murs blancs y sont tous passés ! »
Etre une femme a-t-il freiné votre carrière
de peintre ?                                                               Quelles ont été vos sources d’inspiration
Gisèle Cazilhac : « Il y a sans doute eu des freins. Je pense que si       pour vos trompe-l’œil ?
j’avais été un homme, les choses auraient peut-être été légère-
ment différentes ; j’aurais eu des propositions d’expositions plus         « C’est simple : les trompe-l’œil ont remplacé tout ce qui me
rapides ou plus intéressantes. Je peux donner des anecdotes. Un            manquait. Je n’ai pas de jardin donc j’ai peint un jardin le plus
jour, un homme est entré dans une galerie où j’exposais. Il a dit :        hyperréaliste possible. Ensuite j’ai voulu un escalier qui monte aux
« J’adore, c’est vraiment bien ! ». Quand il a demandé le nom de           chambres, un peu comme dans un château. Je savais que ce ne
l’artiste et qu’on lui a répondu que c’était Gisèle Cazilhac, il a fait    serait jamais possible, donc je me le suis peint. En fait, j’ai peint
une espèce de moue déçue. Il a dit « Ah, mais c’est une femme              ce que, peut-être, je n’aurai jamais. C’est ça la part du rêve. C’est
qui a fait ça » avec une réelle déception. Un galeriste m’a même           ce que j’ai toujours aimé dans le trompe-l’œil : cette illusion. »
                                                                                                                                         •••/•••
                                  L’un des murs de son salon, ouvert sur un jardin imaginaire © Virginie Moreau.

                              Regardez notre interview vidéo et découvrez plus de photos sur notre
                              nouveau site Internet herault-tribune.com dans la rubrique Culture…

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PORTRAIT DE FEMME

•••/•••

Au plafond, vous avez peint des person-
nages dans votre propre style…
« Après avoir peint tous les murs, j’étais dans mon canapé à
regarder mon plafond blanc. J’ai passé des mois à me dire
que j’aimerais peindre mon plafond également ; l’ouvrir sur
le ciel. On approchait du confinement. On parlait déjà de
pandémie, du fait que l’on serait peut-être obligé de rester
chez soi. J’ai voulu faire un plafond un peu à la Michel-Ange
– je dirais à la Gisèle-Ange – avec des personnages,
des avions qui ressemblent à des oiseaux, des oiseaux qui
ressemblent à des avions… Et toujours des personnages qui
volent, qui m’atterrissent dessus. C’était au-delà de peindre
un ciel : j’ai voulu faire un habillage de ce ciel. »

                                                                            Une montée d’escalier digne d’un château © Virginie Moreau.

                                                                   Vous avez une passion insolite,
                                                                   hormis la peinture…
                                                                   « Insolite je ne sais pas, mais oui, j’ai une passion pour les lunettes. De
                                                                   toutes les couleurs, évidemment, comme ma peinture… [Elle montre
                                                                   une dizaine de paires de lunettes]. Là je n’ai pas sorti toute ma collec-
                                                                   tion. Je dois en avoir une vingtaine. Je ne leur ai pas encore donné
                                                                   de prénoms, mais ça viendra peut-être [rire]. »

                                                                   Quels sont vos projets ?
                                                                   « Des projets, j’en ai toujours plein. Il y en a un qui me tient énor-
Une chambre avec vue sur mer © Virginie Moreau.                    mément à cœur, mais qui est décalé à cause de la pandémie : la déco-
                                                                   ration entière de la nef de l’église d’un village occitan. Je vais pouvoir
                                                                   retracer toute l’histoire du village grâce à 4 toiles monumentales de
Qu’est-ce que cela vous fait de vivre                              5 mètres de long chacune. Ça va être LE projet de ma vie. Je travaille
                                                                   sur d’autres projets, dont l’habillage de la ligne 5 de tramway de
entièrement entourée de trompe-l’œil ?                             Montpellier. J’attends le lancement du concours. Et deux fois par an,
                                                                   j’ouvre mon atelier à l’occasion du parcours d’ateliers d’artistes
« C’est le rêve… Le trompe-l’œil, en soi, c’est une perspec-
                                                                   des Briscarts. »
tive. Ça permet d’agrandir un lieu. C’était mon but, car mon
appartement n’est pas immense non plus. Et il y a cette joie
de les avoir faits moi-même. Mais surtout l’impression de          Vous écrivez aussi vos propres chansons,
vivre comme dans un décor de théâtre. Déjà que j’adore             que vous interprétez et mettez en musique…
cet appartement et que je ne m’y ennuie jamais, alors là,
c’est encore mieux ! Je conseille à tout le monde de faire         « Un jour peut-être, je vous en chanterai une… »
des trompe-l’œil chez eux. »
                                                                                                   Propos recueillis par Virginie MOREAU
                                                                                                                vmoreau.hje@gmail.com

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PORTRAIT DE FEMME

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                                                             Mèze
                               Stéphanie Binon,
                  blogueuse et comédienne
                    inspirée et inspirante
 Stéphanie Binon, Stef pour les intimes, est une femme (même si elle préfère clairement qu’on l’appelle
« mademoiselle ») bien dans ses baskets. Elle est, selon elle « l’épouse d’un homme en or, et une maman
    qui fait de son mieux pour sa fille, véritable cadeau du ciel ». Tétraplégique, elle s’est retrouvée
        en fauteuil roulant à la suite d’un accident de gymnastique survenu lorsqu’elle avait 14 ans.
   Stef est une blogueuse qui raconte les anecdotes de sa vie quotidienne, mais aussi une comédienne
  qui croit plus que tout qu’elle parviendra à se faire une place dans ce « nouveau monde ». Rencontre
  avec cette Belge sympathique, expatriée depuis dix ans dans l’Hérault, et qui vit aujourd’hui à Mèze.

Quel a été votre parcours ?                                           dû repartir de zéro. Nous avons alors tout plaqué et pris nos
                                                                      affaires et notre fille sous le bras en direction du magnifique
Stéphanie Binon : « Diplômée en communication, j’ai travaillé         département de l’Hérault. Ma fille étant toute petite, j’ai, dans un
pendant plusieurs années pour ce secteur dans des domaines            premier temps, pris du temps pour elle et attendu que notre vie
divers et variés. J’ai ensuite ouvert un centre de bien-être en       soit de nouveau un peu plus sereine pour réfléchir à mon avenir.
Belgique avec mon mari. Une aventure qui, malheureusement, ne         Je suis une hyperactive, ce besoin est venu assez rapidement
s’est pas passée comme prévu et à la suite de laquelle nous avons     je l’avoue. Mais, pour des raisons pratiques et physiques,
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