Immobilier Grande région de Montpellier - Hérault Tribune
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18 MARS 2021 / N° 3351 / Tous les jeudis / 1,20 €
L’essentiel de l’info légale, économique
et culturelle dans tout l’Hérault
Numéro spécial
Immobilier
Grande région de Montpellier
Officiellement habilité à publier les annonces légales dans le département de l’Hérault
UNE ADRESSE PATRIMONIALE À L’OUEST DE MONTPELLIER
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SOMMAIRE
NUMERO SPECIAL IMMOBILIER > Pages 6 à 29
Edito - La Covid poursuit son œuvre
dévastatrice, notamment sur les projets
SIÈGE SOCIAL événementiels. Le dernier report en date
est celui du Salon régional de l’Immobilier,
« Cap Concorde » - 26, rue du Prado
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Tel. : 04 99 58 35 55 ou 04 99 58 35 59 de mars au Corum de Montpellier. Pour
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l’acte de bâtir d’une vitrine promotionnelle
ANNONCES LÉGALES ET ABONNEMENT indispensable, nous avons choisi de relayer, dans ce dossier spécial, les attentes fortes
Sur le site : www.herault-tribune.com de ces professionnels dont dépend la possibilité de se loger dignement. Le marché
Antenne de Castelnau-le-Lez de la construction est en effet en plein doute. L’offre de logements neufs n’a jamais été
Nathalie LACOMBE - Pascale LATORRE aussi faible, et le marché de l’ancien, après avoir résisté l’an dernier, pourrait marquer
annonces.legales@heraultjuridique.com une pause. Pourtant, la demande n’a jamais été aussi vive. Dans ce numéro spécial,
04 99 58 35 55 / 59 des élus et des chefs d’entreprise s’interrogent sur cet avenir commun qui doit permettre
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SARL au capital de 3 200 euros Maryse Guilhem
” Cap Concorde ” - 26, rue du Prado Faye Michel
34170 Castelnau-le-Lez
RCS Montpellier : B 326 068 947
RÉDACTION
Directeur et responsable de la publication :
Pierre-François CANET
pf.canet@heraultjuridique.com / 04 99 58 35 53
Rédactrice en chef : Philippe Christian Henri
Virginie MOREAU
vmoreau.hje@gmail.com / 04 99 58 35 58 Vezinet Rouchon Leclercq
Rédacteur en chef adjoint :
Gilles Jean-François Jérémie
Daniel CROCI Gayraud Gapillout Gouveia
dcroci.hje@gmail.com / 04 99 58 35 52
Rédaction :
Elodie GREFFIN - Marianne SYLVESTRE
04 67 11 05 22
CULTURE
Derniers jours : une ode à nos soignants
Commission paritaire : n° 0125 I82654
dans les rues de Montpellier par Cédric Matet > 30-31
Conception graphique : Les Petites Affiches.
Dépôt légal : à parution. Copyright 2021 : HJE
© HJE 2021 - Crédits photos au fil des pages
ANNONCES LÉGALES > 32
Hebdomadaire d’informations juridiques, éco-
nomiques, financières et culturelles de l’Hérault, Passez votre annonce sur www.herault-tribune.com
habilité à publier des annonces judiciaires et payez par carte bancaire.
et légales pour le département de l’Hérault.
Paru de 1957 à 2002 sous le titre de
Hérault Judiciaire et Commercial, édition de Hubert Vialatte a également participé à ce numéro.
Montpellier-Sète-Lodève. Adhérent au Syndicat
national de la Presse judiciaire et au Syndicat
de la Presse judiciaire de province.
H ÉR AULT J UR I DI Q UE & EC O N O M I Q UE | 1 8 M AR S 2 0 2 1 5
DOSSIER IMMOBILIER
Organisateur des salons
Guilhem Michel
Alors que le report du salon de l’immobilier de
mars est acté, Guilhem Michel, son organisateur,
explique les conséquences de ce report pour
l’économie montpelliéraine…
Interview
Michaël Delafosse,
maire de Montpellier et président
de Montpellier Méditerranée
Métropole
Depuis sa prise de fonction en juillet 2020, la nouvelle équipe aux commandes de la municipalité
et de la métropole montpelliéraines engage une nouvelle politique urbaine. Elle affirme sa volonté
de modifier l’acte de construire sur son territoire, en prenant en compte la transition écologique,
en évitant le mitage urbain et en donnant une nouvelle vision de l’habitat, intégré dans l’élément
naturel. Michaël Delafosse évoque les grands enjeux en matière d’immobilier, les orientations
qu’il veut donner à l’aménagement urbain au travers des Zac, ainsi que le foncier économique…
Le salon de l’immobilier est annulé. Par ailleurs, nous nous sommes dotés d’un fonds de garantie
congrès, un dispositif qui place Montpellier en pointe en la
Quelle est la politique de soutien de la Ville matière. Destiné à rassurer les organisateurs de congrès et les
et de la Métropole aux salons professionnels inciter à choisir Montpellier comme site d’accueil, ce fonds est
doté de 500 000 €. Montpellier Méditerranée Métropole pro-
et grand public ? pose ainsi de garantir le remboursement des frais de location en
cas d’annulation ou report rendus nécessaires par les conditions
Michaël Delafosse : « Montpellier est une place forte de l’organi-
sanitaires en vigueur. Il est également étudié la possibilité de le
sation des salons, avec des infrastructures de qualité. Nous
mettre en œuvre pour couvrir au moins partiellement les surcoûts
sommes attachés à cet écosystème qui valorise nos savoir-faire
liés aux contraintes de limitation de jauge, d’espace supplémen-
et crée de l’activité, avec de nombreux emplois indirects. L’im-
taire nécessaire pour le respect de la distanciation, etc. »
pact de la Covid marque fortement les acteurs économiques.
Nous sommes à leurs côtés, d’une part par des mécanismes
d’amortissements de la baisse de l’activité et d’autre part en par- Quelle est la situation du logement
ticipant fortement à la relance post-Covid. Métropole et Ville à Montpellier ? Quels sont les chiffres ?
additionnées, nous prévoyons 2,1 Mds€ d’investissements sur
la durée du mandat, orientés sur la transition écologique et MD : « La métropole montpelliéraine demeure un des pôles
les mobilités. C’est un formidable levier de développement. les plus attractifs de France. Pour autant, nous n’échappons pas
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IQ UE & E
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DOSSIER IMMOBILIER
Compte tenu des conditions sanitaires, ont besoin de se retrouver physiquement par le biais des salons.
Ce salon est un secteur économique énorme pour la ville et la
le salon de l’immobilier de mars est reporté métropole de Montpellier. Si on ne fait pas de salon, on ne loue
une nouvelle fois. Où en êtes-vous ? pas le Corum, on ne fait pas travailler les agences locales, on ne
fait pas travailler les imprimeurs, on ne fait pas travailler les
Guilhem Michel : « Ce salon ne se fera pas. Pour tous nos expo- hôtesses… Donc aujourd’hui, c’est un manque économique
sants, que je représente, c’est un manque de visibilité. Ils ne concret. Les exposants n’ont pas de tribune pour se montrer,
peuvent pas rencontrer leur public pour leur montrer ce qu’ils montrer leurs maquettes, montrer ce qu’ils vont construire sur la
vendent sur le territoire de la ville de Montpellier et de la métro- ville… Il n’y a pas le brassage habituel sur le salon et sur la ville.
pole, et même au-delà, car les promoteurs-constructeurs Aujourd’hui, tous les acteurs immobiliers qui exposent sur mes
naviguent sur un territoire situé entre Nîmes, Montpellier et le salons me demandent quand aura lieu le prochain salon. »
littoral. Nous avons appris de la Covid. Nous avons fait une édi-
tion digitale de ce salon qui a très bien marché, avec beaucoup Propos recueillis par Virginie MOREAU
de connexions de toute la France. Mais il y a un manque ; les gens
Quelle est votre vision de l’urbanisme
et de l’aménagement à Montpellier
et dans sa métropole ?
MD : « Nous portons un nouveau cap en matière d’aménagement
de la ville. Nous défendons l’idée d’un rééquilibrage de la ville,
avec moins de mitage urbain. Le marché de l’immobilier doit
répondre aux besoins actuels et à la ville résiliente de demain. Je
veux dire aux promoteurs que leur espace de projet, désormais,
c’est la ZAC, afin de donner une cohérence au bâti et permettre
une densification de la ville sur elle-même pour limiter la
consommation des espaces et l’étalement urbain. Nous nous
fixons l’objectif de passer la part de la construction au sein des
ZAC de 40 % à plus de 50 %. C’est un objectif ambitieux qui doit
nous permettre de produire plus et mieux, en apportant des
logements correspondant aux besoins des populations, des
espaces publics qualitatifs, une végétalisation forte et davantage
d’équipements collectifs. Ailleurs, dans le diffus, il faut identifier
des territoires de projets respectant les identités urbaines. Nous
avons besoin de construire, mais il est important de retrouver
une cohérence du projet urbain. »
Quel est votre plan de bataille concret
pour l’immobilier en 2021 ?
Michaël Delafosse : « En 2021, nous poursuivrons nos efforts
pour réguler davantage le marché et faciliter l’accès de tous à un
logement décent. L’expérimentation du permis de louer va
débuter dans le quartier de Celleneuve, pour lutter contre le
mal-logement et inciter les propriétaires à rénover leurs biens.
Montpellier a candidaté à l’encadrement des loyers sur l’en-
aux effets de la crise sanitaire. Le nombre de logements autori-
semble de son territoire pour mettre fin à l’emballement des prix
sés suit la tendance nationale avec un recul de 19 % en 2020.
qui chasse toute une partie de la population du cœur de la
C’est notamment vrai pour le premier semestre, au plus fort du
Métropole. Réguler les loyers fait partie de nos engagements,
confinement, avec un effet de rattrapage au second semestre.
c’est la traduction du bouclier social que nous avons défendu.
Par ailleurs, la situation est assez hétérogène entre la ville de
Nous entamerons également le contrôle des locations via
Montpellier, où les autorisations de logement se sont globale-
Airbnb. Cette activité génère des ventes à la découpe dans
ment maintenues, et les communes de la métropole, qui ont
l’Ecusson, et nous voulons empêcher que le cœur de ville se vide
connu une chute de 29 %. Mais Montpellier sera au rendez-vous
de ses habitants résidents. »
de l’après-Covid et nous accompagnerons l’embellie par
un soutien à la production de logements. » •••/•••
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DOSSIER IMMOBILIER
•••/••• Pouvez-vous rappeler ce qui a été mis en place
depuis six mois en matière d’urbanisme ?
MD : « Dès mon élection, j’ai souhaité donner un nouveau cap à
la politique d’urbanisme et traduire nos engagements de cam-
pagne en faveur d’une ville apaisée, rééquilibrée et résiliente.
Nous avons dit stop à l’étalement urbain et à la bétonisation.
Cela s’est traduit par l’arrêt de la construction de logements sur
la ZAC Cambacères, zone exposée à la pollution de l’air, pour
privilégier l’implantation d’activités économiques et de bureaux.
C’est la fin de la politique d’étalement vers la mer qui a conduit
à de trop forts déséquilibres urbains. Avec le lancement de Med
Vallée et l’accélération du programme ANRU de La Mosson,
nous avons engagé une politique de rééquilibrage vers le nord
et l’ouest de la ville.
A notre arrivée, nous avons hérité de nombreux coups partis en
matière d’urbanisme, qui défiguraient le tissu pavillonnaire et ne
laissaient pas une place suffisante à la nature en ville. Mon
adjointe à l’urbanisme, Maryse Faye, a déployé énormément
d’énergie pour améliorer ces projets en faisant la place à davan-
tage d’espaces verts, à la composition architecturale et aux
équipements collectifs. Dans un esprit de dialogue et de fer-
meté, en rencontrant les différents acteurs, les riverains, les
promoteurs. Le projet dit de la Friche à Mimi s’est enrichi,
notamment, d’un jardin sur les toits. La construction sur l’îlot moyens de transport performants, la réalisation de logements
Du Guesclin a connu une refonte du projet, avec une part plus plus grands pour accueillir les familles, la désimperméabilisation
importante de la végétalisation. » des sols pour lutter contre le changement climatique et
les risques naturels.
Parmi les priorités de ce PLUi figurent la fin de l’étalement
Qu’est-ce qui pourrait changer à la Serm, urbain et une logique de densification des espaces déjà bâtis, en
dans la manière par exemple d’attribuer reconstruisant la ville sur la ville. Nous serons extrêmement
les lots dans les Zac ? pro-actifs pour accélérer la mutation d’espaces disponibles dans
le cœur d’agglomération afin de produire du logement. Pour
MD : « La SERM est un outil indispensable au service de ces nou- préserver les espaces naturels, nous affichons l’objectif à terme
velles orientations et notamment de la hausse de la construction de zéro artificialisation nette des sols. L’obligation de conserver
au sein des ZAC. Nous travaillons à davantage de visibilité et de 50 % de pleine terre dans les projets immobiliers sera inscrite
transparence de son action, avec une programmation sur le dans le marbre pour faire place à la nature en ville et aux planta-
temps long. J’ai demandé un plan de travail à l’échelle des six tions d’arbres. La concertation publique sur le PLUi va débuter
années du mandat municipal pour nous offrir une réelle capacité en 2021. J’attends beaucoup de l’appropriation de ces enjeux par
d’anticipation. » les habitants de la métropole. Et nous poursuivrons la concerta-
tion avec les maires pour approuver dès 2023 ce PLUi.
Quelles sont ses principales orientations Nous devons également adopter une vision plus large de notre
territoire. Les dynamiques économique, démographique, clima-
du futur PLUI, les grandes étapes de sa mise tique, ne s’arrêtent pas aux frontières de la Métropole. Je veux
en place ? Quand devrait-il être adopté ? installer un dialogue constructif avec les intercommunalités
voisines, car nous avons tout à gagner à travailler ensemble.
L’attractivité de Montpellier est un atout formidable pour
MD : « Nous avons présenté récemment aux maires de la Métro- l’ensemble du territoire. Avec le lancement en 2021 d’une agence
pole les grandes orientations du futur PLUi, dont j’ai confié la d’urbanisme, nous voulons accélérer cette dynamique de coopé-
responsabilité à Coralie Mantion au sein de l’exécutif. C’est le ration territoriale. »
début d’un travail de long terme pour donner de la cohérence et
de la solidarité à notre territoire, après des années d’inertie qui
ont conduit à la paralysie et à un développement non-maîtrisé.
Je note un écho favorable à cette nouvelle dynamique et je me
Concernant la reconstruction de la ville sur
félicite que les élus se retrouvent pour l’essentiel sur ce projet. elle-même, qu’en est-il de la Zac Pagézy ?
Face aux enjeux environnementaux, nous sommes dans l’obliga- MD : « La mutation de la ZAC Pagézy est un enjeu majeur pour
tion de changer de paradigme pour construire la ville soutenable introduire de la mixité fonctionnelle là où elle fait tant défaut et
de demain. Nous travaillons autour de plusieurs axes majeurs : redonner de la cohérence urbaine au cœur de ville. Cela passe
la préservation de la biodiversité et des terres agricoles, gages par l’ouverture de cheminements pour créer une continuité des
de souveraineté alimentaire, le cap vers la ville décarbonée avec bords du Lez jusqu’à la Comédie. La transformation du site de
une mixité fonctionnelle par quartier pour limiter les déplace- l’ancienne mairie sera engagée sous ce mandat. Nous voulons
ments, la densification en logements et en emplois autour des également marquer cet espace par de la verticalité. Ce projet
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DOSSIER IMMOBILIER
offre une belle opportunité de ramener des familles en centre- de logements pour répondre aux besoins de la population, mais
ville et de conforter la zone de chalandise de l’Écusson par ils doivent respecter nos orientations politiques et les aspirations
la densification. » des Montpelliérains qui nous ont accordé leur confiance. Pour
l’anticipation de l’efficacité de nos nouveaux paradigmes qui
Quelles sont vos attentes concernant seront inscrits au PLUi, nous travaillons avec les promoteurs pour
leur application immédiate. »
le renouvellement urbain de La Mosson
et des Cévennes ?
Le foncier économique pour accueillir les
MD : « Sur l’ensemble de ces programmes, le maître mot est
d’amener de la mixité sociale et fonctionnelle, tout en favorisant entreprises est vital ; quelle est votre vision
le rééquilibrage de la ville. Je consacre beaucoup d’énergie au sur le foncier économique, pour accueillir
renouvellement urbain sur le quartier de la Mosson et des
Cévennes. Beaucoup de retard a été pris ces dernières années, les entreprises performantes par exemple ?
au grand dam des habitants. Je veux agir aussi à court terme, MD : « En effet, l’accueil et l’accompagnement des entreprises en
avec la démolition de la Tour d’Assas et avec la requalification de croissance sur le territoire est un enjeu majeur pour la vitalité du
l’espace devant les commerces de l’avenue Louis-Ravas. Dès ma territoire et la création d’emplois. Nous connaissons une situa-
prise de fonction, j’ai rencontré le directeur général de l’ANRU tion de tension. La demande d’implantation reste importante,
pour accélérer notre dossier et obtenir des avancées impor- signe d’une attractivité forte de la Métropole, et nous sommes
tantes. Le centre commercial Saint-Paul était le grand oublié du par conséquent déterminés à produire rapidement une nouvelle
projet ANRU ; nous sommes parvenus à réinscrire des crédits offre. Nous nous efforçons d’être au plus près des entreprises
pour imaginer sa transformation. Nous avons obtenu 10 millions pour mieux appréhender leurs besoins, les anticiper et les pro-
d’euros supplémentaires pour les copropriétés privées qui grammer. La Métropole dispose d’environ 30 000 m2 de sur-
subissent une forte fragilisation. Par la requalification commer- faces à la location comprenant des pépinières, des hôtels d’en-
ciale, l’ouverture d’une coulée verte au bord de la Mosson, treprises et des ateliers. Elle intègre également, dans le cadre de
la transformation du stade de La Paillade en lieu ouvert aux ses opérations d’aménagement, une offre immobilière et fon-
sports émergents ou encore l’implantation d’un lieu innovant sur cière dédiée à l’accueil d’activités tertiaires, artisanales, indus-
l’ancien site de l’URSSAF, nous enclenchons une nouvelle trielles et logistiques. Parmi les projets phares, le quartier Cam-
dynamique. » bacérès est une localisation stratégique pour de nombreuses
entreprises. Pour répondre aux demandes artisanales et indus-
Quelles sont les Zac prioritaires ? trielles, de nouveaux terrains d’activités seront très prochaine-
ment disponibles sur les communes de Cournonterral et
MD : « Il n’y a pas de ZAC prioritaires, mais certaines sont Villeneuve-lès-Maguelone. »
emblématiques de notre volonté de réinvestissement urbain.
L’EAI offre un formidable développement urbain alliant loge-
ments, nature, activités culturelles. Ce quartier créatif est un pôle
Où en est le projet Med Vallée ?
de rayonnement des industries créatives, filière particulièrement MD : « Le projet avance bien. Les premières préemptions vont
dynamique dans notre métropole, et offre des perspectives débuter, notamment avec une parcelle à proximité de l’Institut
d’essaimage. Avec un parc Montcalm de 23 hectares sanctuarisé du cancer de Montpellier qui permettra l’implantation d’activi-
à proximité et des espaces publics généreux et végétalisés, les tés liées à la santé. Philippe DOMY, ancien directeur général du
futurs habitants bénéficieront d’une ambiance urbaine apaisée. CHU de Montpellier, occupe un rôle de préfigurateur et s’at-
Je parlerai également de la Restanque, où l’objectif est d’intro- tache à fédérer autour de lui des entrepreneurs, des acteurs
duire une mixité urbaine dans une ancienne zone industrielle à académiques et scientifiques, des investisseurs et les énergies
fort potentiel, en tirant partie de la proximité du tramway et en des habitants. Nous travaillons notamment à la mise en place de
apaisant les circulations. Ou encore de la Pompignane, avec un la gouvernance, qui associera les grands groupes, universités,
fort volet de mixité sociale. » laboratoires de recherche, des PME et des start-up, et égale-
ment des commissions projets qui seront pilotées par un mix
Quel est votre message aux promoteurs d’acteurs du territoire et d’équipes métropolitaines. Nous pou-
vons compter sur un écosystème assez exceptionnel, enthou-
de la place de Montpellier ? siaste à l’idée de s’inscrire dans cette démarche novatrice.
MD : « Montpellier est une ville magnifique. C’est un écrin histo-
rique que chacun doit valoriser. Je le dis souvent aux architectes : Montpellier a vocation à devenir un pôle de classe européenne
mettez de la beauté dans la ville, de l’audace architecturale, en matière de santé, d’alimentation, et de bien-être ; c’est tout
pour retrouver l’esprit pionnier que Montpellier a toujours eu en le sens de Med Vallée. »
matière d’architecture. Avec la relance des Folies, je m’y
emploierai dans les mois à venir.
Propos recueillis par Virginie MOREAU
Nous avons un message général : l’attractivité exceptionnelle de
notre ville ne doit pas être le prétexte à des attitudes de préda-
tion, de spéculation, de dénaturation de la physionomie de la
ville. Montpellier n’est pas un Far West. Les acteurs de la promo-
tion immobilière sont des partenaires essentiels de la production
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MONTPELLIER U N E S I T U AT I O N I D É A L E AU SUD DE LA VILLE
DOSSIER IMMOBILIER
Adjointe déléguée à l’Urbanisme et la Maîtrise foncière
Maryse Faye : une Folie et
un habitat participatif par Zac
Engagée en politique depuis plus de important, de plus de 100 hectares, sur lequel nous
trente ans, son ADN est « la résilience, avons aussi des velléités de retrouver des architec-
tures du XXIe siècle, un déploiement urbain corres-
l’anticipation et la prospective ».
pondant aux normes actuelles – des pistes
Maryse Faye, adjointe chargée de cyclables, des transports en commun – et des
l’Urbanisme et la Maîtrise foncière à micro espaces verts qui s’inséreront à l’intérieur des
la Ville de Montpellier, revient sur les différents îlots de constructibilité. Avec évidem-
Zac, éléments importants de la stratégie ment la prise en compte des risques hydrauliques :
municipale en matière d’immobilier le Lantissargues représente un risque beaucoup
plus important que le risque précédemment
et d’urbanisme.
estimé. Nous arrêtons la Zac de l’Hortus car elle
est intégrée dans le périmètre de Med Vallée, sur
Montpellier met l’accent sur ses Zac…
laquelle nous avons l’ambition de faire venir des
« La politique de la ville de Montpellier est de
entreprises de recherche, de bien-être, orientées vers la santé et le
retravailler sur les Zac pour éviter l’urbanisme à la parcelle. »
développement environnemental. La Zac des Coteaux, prolonge-
ment au sud de la Zac Malbosc, est un territoire pratiquement natu-
Commençons par Pagézy…
rel, riche en biodiversité. Nous y créerons une zone de constructibi-
« Sur la Zac Pagézy, en centre-ville, nous ferons autour des bâti-
lité avec des paradigmes encore plus forts que ceux donnés
ments existants : les centres commerciaux, mais aussi la mairie,
actuellement aux promoteurs ; une Zac très végétale, avec de la
récemment classée comme architecture du XXe siècle. Nous travail-
mixité sociale et de la mixité de typologies de logements. Un cor-
lons avec la DRAC pour savoir jusqu’où intervenir sur le bâtiment et
ridor vert la reliera à La Mosson. On y verra aussi les nouvelles archi-
comment dégager de la constructibilité supplémentaire. Ce lieu
tectures du XXIe siècle, avec des produits biosourcés pour rendre la
stratégique nous permettra de faire du logement et d’insérer en
constructibilité acceptable. »
centre-ville de nouveaux espaces de bureaux et d’accueil d’entre-
prises et des équipements publics. Nous ne sommes pas sur une
Envisagez-vous des folies architecturales dans les Zac ?
table rase, mais presque. Une table sur laquelle on peut tout imagi-
« Michaël Delafosse avait inventé les folies à l’époque où il était
ner, dont l’urbanisme du XXIe siècle. Pourquoi pas une tour, une
adjoint à l’urbanisme. Elles ont fait des émules sur le territoire natio-
folie ? Et une requalification des espaces publics, des années 70.
nal, de la publicité pour Montpellier, généré des retombées écono-
Il faut aussi amener de la nature en ville. Il sera demandé aux archi-
miques, et fait la renommée nationale de Montpellier au niveau des
tectes d’être dans l’innovation la plus complète. »
publications et des architectes. Une troisième, moins haute que les
deux autres, est en train de sortir : Higher Roch, sur la Zac Nouveau
Et Cambacérès ?
Saint-Roch. Nous voulons nous repencher sur les folies. Ces folies
« C’est une pépite d’accueil pour les entreprises. Nous avons une
sont un challenge que l’on pourrait mettre en place au niveau des
volonté d’accueil de nouvelles entreprises, de nouvelles implanta-
cabinets d’architecture et des promoteurs pour gagner de la hau-
tions, pour développer le tissu économique montpelliérain, afin
teur, puisque ça correspond à la volonté de densification, et gagner
d’apporter de l’emploi, cheval de bataille très important. Montpel-
en exemplarité sur les innovations technologiques de l’architecture
lier est une ville d’accueil, attractive, et il faut trouver des espaces
du XXIe siècle. Notre objectif est de mettre une folie par Zac, si on
d’accueil d’entreprises. Ce site s’y prête particulièrement car il est
arrive à dégager du foncier pour cela, mais aussi en diffus. Nous
desservi par la gare TGV, l’autoroute et bientôt par le tramway avec
sommes à la recherche de ces territoires et ne désespérons pas d’en
l’extension de la ligne 1. Il n’y aura pas de logements dessus. Le
trouver pour chacun des quartiers. L’idée est qu’une folie symbolise
tramway reliera cette zone d’emploi aux zones d’habitat. Un grand
chaque quartier. »
territoire vert sera sanctuarisé par un aménagement d’espace planté
et par un agriparc, une forêt urbaine. Sur l’est de Montpellier, c’est
Et l’habitat participatif ?
une pépite où nous avons des ambitions fortes d’accueil d’entre-
« L’habitat participatif est un moyen d’offrir une palette de loge-
prises et de préservation de la nature. »
ments, d’habitats nouveaux. Il correspond à une volonté de vivre
ensemble. Nous réservons dans chacune des Zac un terrain sur
Et les autres Zac ?
lequel des groupements peuvent venir nous proposer leurs projets
« L’EAI est en cours, avec des projets sortis de terre, d’autres qui
d’habitat participatif, que l’on appuiera. On en a déjà vu quelques-
sont arrêtés et qui seront en chantier prochainement, et une partie
uns, comme MasCobado, mais ce n’est pas suffisant ; il faut que l’on
sanctuarisée : le parc Montcalm, agrandi à 23 hectares au lieu de 18.
développe cette palette de produits. Les équipes techniques de
Il y a aussi des Zac de requalification, comme La Restanque, au sud
la ville de Montpellier et de la SA3M mettront un accompagnement
de Montpellier, avec ses installations semi-industrielles ou d’entre-
en place. »
prises économiques obsolètes soit dans leurs produits, soit par leurs
bâtiments vieillissants. Cette Zac doit être continuée mais avec une
démarche beaucoup plus durable. Nous retravaillons cet espace Propos recueillis par Virginie MOREAU
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a Fédération des Promoteurs Immobiliers d’Occitanie
Méditerranée, présidée par Laurent Villaret, vient de
lancer son site de vente directe d’appartements neufs.
Objectif : rapprocher l’acquéreur du promoteur. Mais
le président de la FPI-OM réitère ses inquiétudes quant
à l’offre disponible, qui ne cesse de se réduire, augurant une
montée quasi-certaine et mécanique des prix de vente. Les
explications de Laurent Villaret.
Laurent Villaret : « Avoir une
visibilité sur ce que l’on peut produire
est une urgence absolue »
Fin 2020, vous annonciez une baisse drastique Le marché libre étant divisé par deux, on va produire deux fois
moins de logements sociaux. Autre point, l’essentiel de l’offre en
de l’offre en neuf. Qu’en est-il ? logements abordables, si ce n’est 100 %, est aussi produit par la
Laurent Villaret : « Les mises en vente risquaient en effet de promotion privée, et s’en trouve également d’autant réduit.
fortement baisser. On note aujourd’hui une chute drastique de Sachant qu’entre l’éligibilité au logement social et celle du loge-
l’offre. Même si, en fin d’année dernière, on a vu un léger rebond ment abordable, c’est 70 % du marché dont la demande n’est pas
de l’offre commerciale dû à des décalages de programmation liés satisfaite. Il y a, sur ce plan, une urgence absolue à avoir une
à la Covid. » visibilité sur ce que l’on peut produire.
Si l’on cumule cet état de sous-offre avec la fin du dispositif fiscal
Pourquoi cette baisse de l’offre ? Pinel B2 sur Béziers et Narbonne, on perçoit une augmentation
générale de la tension sur le marché montpelliérain. Cette ten-
Laurent Villaret : « Pour plusieurs raisons. Sur la métropole, l’offre sion se reporte un peu sur les territoires nîmois et lunellois, qui
en libre continue à être divisée par deux par rapport aux années n’arrivent en rien à absorber l’énorme déficit observé sur la
2016 à 2018 (4 000 logements produits par an, contre 2 000 loge- métropole. La pression démographique se fait là où il y a du travail
ments en 2021), ce qui se traduit également par la faible réalisation et des équipements publics, comme à Montpellier. Ce n’est pas
de logements sociaux. Il faut savoir que 70 à 80 % de la produc- en baissant l’offre de logements que l’on va faire baisser la
tion de logements sociaux est effectuée par la promotion privée. démographie… »
•••/•••
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•••/••• D’autant que les opportunités de foncier
Un livre blanc pour la ville durable
disponible risquent de se raréfier ?
En fin d’année dernière, la FPI Occitanie Méditerranée a
Laurent Villaret : « Avec une double contrainte pour les profes- publié son livre blanc, proposant 100 préconisations pour
sionnels de l’acte de bâtir. La nouvelle politique urbaine de construire une ville durable en soutenant l’immobilier neuf.
la Métropole est d’intervenir dans un secteur encadré. Cela veut Ce livre blanc, téléchargeable sur le site de la fédération,
dire en Zac, et en diffus sur des territoires de projets définis à constitue un véritable état des lieux des besoins et des
l’avance. C’est-à-dire des quartiers où le diffus peut être exploité attentes en matière de logements neufs sur la métropole
selon un cahier des charges précis. La FPI-OM adhère à cette de Montpellier. L’objectif est de construire une ville
vision. Pour autant, je demande en urgence une visibilité sur la durable à travers des règles claires pour la conduite des
sortie des lots urbanisables en Zac. Chaque jour qui passe est un opérations immobilières comme la définition d’un cadre
fossé que l’on continue à creuser. Nous avons un outil formidable de travail en secteur diffus et en secteur aménagé. (DC)
qui est la SERM* et qui doit nous apporter cette visibilité. L’autre
point est de connaître rapidement le calendrier de mise en
œuvre des territoires de projet, pour que nous puissions anti
ciper la mise en œuvre. » avec notre clientèle. Aujourd’hui, 80 % des futurs acquéreurs
recherchent leur bien en ligne, et 66 % utilisent Internet pour
prendre contact avec le promoteur. Nous trouvions ce lien
Les dernières élections ont montré une certaine présentiel avec le Salon de l’Immobilier de Montpellier que nous
défiance envers l’urbanisation… organisons avec l’équipe d’Adimo, mais la Covid a conduit à
l’annulation des dernières éditions. Le Salon est une vitrine essen-
Laurent Villaret : « Il est pour moi illusoire de penser qu’un promo- tielle pour l’ensemble des professionnels de l’acte de bâtir et le
teur oppose la construction à l’écologie. Ce n’est absolument pas restera. La nouvelle vitrine en ligne vient en complémentarité du
le cas. Nous avons publié un livre blanc qui préconise les évolu- Salon et des différentes actions menées avec nos partenaires
tions nécessaires pour construire ensemble une ville durable (voir traditionnels de la vente de logements neufs. C’est une plate-
l’encadré ci-contre, NDLR). Mais la situation actuelle me fait forme de mise en relation.
prédire des conséquences assez graves sur le pouvoir d’achat des
ménages et l’impossibilité de se loger, et une baisse de l’emploi L’essentiel pour nous n’est pas de gérer une base de données mais
dans les entreprises du bâtiment. D’où la nécessité de cette de promouvoir l’offre disponible, notamment le logement
visibilité pour que les entreprises s’organisent. » a bordable et bientôt le logement réhabilité. Notre cible,
au lancement de la plateforme, est l’acquéreur de résidence prin-
cipale. A terme, nous évoluerons vers les investisseurs, mais éga-
Pourquoi lancez-vous un site de vente directe lement sur des formes d’acquisitions spécifiques, comme
le logement abordable et le logement réhabilité, qui va monter en
d’appartements neufs ? puissance. Sur la région de Montpellier, le PLH avait inscrit la
Laurent Villaret : « Ce projet a fait l’unanimité des 48 adhérents réalisation annuelle de 6 500 logements neufs. La crise sanitaire et
de notre délégation. C’est une initiative locale qui sera peut-être des raisons conjoncturelles font que ce chiffre ne dépassera pas
reprise par la FPI au plan national. Le site La vitrine du neuf les 3 000 réalisations par an ! Notre ambition avec ce site est de
répond à la mutation dans le temps des process commerciaux ; pouvoir ajouter à ce chiffre environ 1 000 logements abordables
l’acte d’achat s’est digitalisé et se fait par recommandations. Nous et 500 logements réhabilités, pour atteindre 4 500 logements mis
constations que toutes les entreprises adhérentes à la FPI-OM à la vente chaque année. »
n’avaient pas les mêmes armes digitales, et que chez les investis-
seurs et acquéreurs, il y avait une attente forte de proximité et un Propos recueillis par Daniel CROCI
retour aux circuits courts. Il y a quelques années, la bulle de vente
sur le site de la future résidence était un lien fort, en présentiel * SERM : Société d’Equipement de la Région de Montpellier
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L
Me Gayraud est le président de la Chambre des Notaires es Notaires sont les partenaires privilégiés et incontour-
de l’Hérault. La profession publie régulièrement des sta- nables du marché de l’immobilier local. La compagnie
tistiques sur les prix des logements par villes observés via des notaires compte 306 notaires et 180 offices nota-
les actes et les promesses de vente. Il explique à l’Hérault riaux répartis sur l’ensemble du département. La
Juridique & Economique le rôle de cette profession et son Chambre des notaires est un établissement d’utilité
actualité, dont la création d’une plateforme commune publique chargé de représenter les notaires de son ressort et
d’assurer, dans le département, l’exécution des décisions prises
avec le département de l’Hérault.
par le Conseil supérieur du notariat et le Conseil régional.
Notaires de l’Hérault
Me Gilles Gayraud : « Le conseil
patrimonial monte en puissance »
Quelle est la tendance du marché de l’immo tement de l’Hérault, au 31 décembre 2020, nous avons observé
des baisses de 4,20 % pour les appartements anciens, de 15 %
bilier dans l’Hérault en ce début 2021 ? pour les appartements neufs, de 6,6 % pour les maisons
anciennes et de 15,9 % pour les terrains à bâtir. Avec des dispari-
Me Gayraud : « Nos prochaines statistiques semestrielles ne tés de prix selon les territoires. » (cf. tableau page suivante)
seront publiées que fin mai ou début juin, mais la perception
dans nos études est que le marché, qui est resté dynamique
en 2020, poursuit sur le même rythme en ce début d’année. On
Nous traversons une période particulière
reste sur des volumes de transactions importants, même si l’on avec la Covid. Qu’est-ce que cela a changé
sent, en étant sur le haut de la vague, un certain ralentissement dans votre relation avec vos clients ?
dans les opérations. »
Avez-vous quelques chiffres sur 2020 ? Me Gayraud : « La profession a rapidement compris tout l’intérêt
des nouvelles technologies : l’acte électronique, la signature et la
Me Gayraud : « Concernant les volumes des ventes dans le dépar- procuration à distance… La Chancellerie et nos instances nous
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ont aidés à aller vers ces nouveaux
médias de communication. Par
exemple, la procuration à distance a été Préemption : les notaires et le conseil départemental
créée et s’est développée pendant le de l’Hérault créent une plateforme commune
premier confinement. Au vu des bons
résultats et de l’intérêt de la démarche, Gilles Gayraud précise : « Pour les notaires, c’est une implication de longue date,
les pouvoirs publics ont décidé de puisque la réflexion menée avec le conseil départemental se poursuit depuis dix-sept
rendre pérenne cette procuration ans. Ce rapprochement a pour objet de dématérialiser les droits de préemption pour
dématérialisée. La dématérialisation est les espaces naturels sensibles, compétence du Conseil départemental. L’idée de cette
d’ailleurs effective depuis longtemps plateforme est que dès qu’une vente concernera un espace naturel sensible dans le
entre nos offices notariaux. Mais nous département de l’Hérault, elle sera soumise par voie dématérialisée de l’office notarial
pouvons bien sûr recevoir physique- au Conseil départemental, et reviendra par voie dématérialisée à l’étude s’il y a droit de
ment nos clients, dans le strict respect préemption suite à cette vente. Ce droit de préemption appartient au Département et
des mesures sanitaires. Nous observons non aux communes. D’où l’utilité de cette plateforme qui va permettre d’informer les
par ailleurs une nette montée en puis- deux parties en temps réel. Cette activité concerne principalement les offices dits
sance de notre rôle de conseil pour la ruraux, c’est-à-dire situés en zone rurale et semi-urbaine. 5 offices héraultais (principa-
gestion patrimoniale des biens et pour lement de l’ouest Hérault et des hauts cantons) ont été désignés pilotes sur ce projet.
leur transmission, ce qui tend à confir- La plateforme a été lancée officiellement le 11 mars. D’autres offices vont se greffer sur
mer que la pierre reste une valeur- ce service par groupes de 10 études, d’abord rurales, pour terminer par les études
refuge largement plébiscitée. » urbaines. Tous les offices notariaux du département seront reliés d’ici deux à trois mois
à la plateforme. Cet outil digital va permettre un gain de temps et une meilleure inter-
Propos recueillis par relation entre les offices notariaux et le Conseil départemental. C’est la première fois
Daniel CROCI qu’une chambre départementale des notaires met en place ce type de projet. (DC)
Statistiques notariales
Données au 31/12/2020
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L
e Pôle Habitat de la FFB constitue la première organisa-
tion représentative de la construction immobilière en
France. Né le 1er janvier 2016 de la fusion entre l’Union
des Maisons Françaises (UMF) et l’Union des Construc-
teurs Immobiliers de la FFB (UCI-FFB), il rassemble sous
une même bannière 3 métiers de la maîtrise d’ouvrage privée au
cœur de la politique du logement : constructeurs de maisons
individuelles, promoteurs immobiliers et aménageurs fonciers.
Trois métiers complémentaires et solidaires réunis pour dévelop-
per leur intelligence collective et leur force de frappe politique.
Céline Guitard est la présidente du Pôle Habitat de la FFB
Hérault. Elle évoque, pour l’Hérault Juridique & Eco
nomique, les mutations de la profession de constructeur
de maisons individuelles. Sa délégation regroupe une
quarantaine d’acteurs de l’acte de construire de l’Hérault
et du Gard.
Présidente du Pôle Habitat de la FFB 34
Céline Guitard : « Constructeur
de maisons individuelles, une
profession en pleine mutation »
Pour la seconde fois, le Salon de l’immobilier question. Le salon permet aussi de rencontrer les élus, de faire
passer des messages pour leur expliquer notre métier. C’est une
de la région de Montpellier ne peut se tenir véritable fête entre confrères pendant trois jours dans un même
pour cause sanitaire. Quelle est l’importance lieu et avec un climat de convivialité. Cela fait deux sessions que
cette fête n’a pas lieu, et cela nous manque, professionnellement
de ce salon pour vous ? et humainement parlant. »
Céline Guitard : « Le salon est primordial pour l’ensemble des
acteurs de l’acte de construire et pas seulement pour les
constructeurs de maisons individuelles. Il permet d’être au Comment le marché de la maison individuelle
contact des clients mais également de l’ensemble des profes- se porte-t-il localement ?
sionnels, des industriels du secteur ; d’échanger sur les évolutions
de nos métiers respectifs ; et de nous remettre parfois aussi en Céline Guitard : « Nous constatons une demande très impor-
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tante pour ce mode d’habitat, mais l’offre n’est pas en phase. biosourcés et même recyclés. Les constructeurs de maisons indi-
En 2020, 13 700 maisons construites ont été livrées en Occitanie, viduelles sont à même d’intégrer par exemple dans leurs projets
un chiffre en baisse de 10 % par rapport à l’année précédente ; et des éléments en plastique recyclé, comme les planchers ou des
2 500 maisons dans l’Hérault, là aussi avec une baisse, de 11 %. huisseries. Avec un double impact citoyen et économique : une
Sachant que nous avions déjà connu des baisses sensibles, réduction des déchets en plastique par leur réutilisation, et le
de l’ordre de 20 %, en 2019. Mais c’était une année d ’élection. développement potentiel d’une filière qui pourrait créer les
Nous enregistrons donc une baisse régulière de notre activité.» emplois de demain. Nous ne sommes pas contre les évolutions
constructives, au contraire. Ce qui est gênant, c’est que ces évo-
lutions soient imposées sans tenir compte des aspirations du
La maison reste pourtant le logement préféré client final. »
des Français ?
La RE2020 fixe de nouvelles règles,
Céline Guitard : « Bien sûr ! Le problème n’est pas la demande, avec la montée annoncée de l’utilisation
mais l’offre. Avec pour première cause le foncier disponible,
même si nous sommes toujours à même de proposer des oppor- du bois dans les constructions…
tunités sur tous les secteurs géographiques. L’offre sur Montpel- Céline Guitard : « Le bois, les constructeurs s’y intéressent,
lier se fait rare, et nous intervenons de plus en plus en 3e voire bien sûr. Il fait partie de l’évolution de nos métiers. Nous avons
4e couronne, par exemple en Vallée de l’Hérault, sur le secteur de d’ailleurs des constructeurs bois au sein de notre Pôle Habitat 34.
Gignac, Clermont-l’Hérault. C’est un constat, et nous le déplo- Mais la construction bois, plus chère que la construction clas-
rons. Car ce phénomène génère ensuite d’autres problèmes sique, reste un marché de niche : à peine 5 % du marché sur
sociétaux, comme les temps de transport, l’émission de CO2, l’Hérault. La RE2020 renforce en effet l’utilisation des matériaux
les déplacements intercommunaux, etc. En même temps, cela et énergies renouvelables dès le 1er janvier 2022, et plus forte-
permet aux futurs acquéreurs, avec un prix du foncier raisonné, ment encore d’ici 2025. Au détriment des savoir-faire et des
de pouvoir bâtir un logement de grande qualité ; un savoir-faire filières existantes comme celle du béton. En Occitanie, on
que nos constructeurs savent parfaitement maîtriser. » observe très peu de production bois, un matériau qu’il va falloir
importer alors que je dispose d’une usine de béton à quelques
kilomètres de mes chantiers. Que dire de ces compétences, qui
De nouvelles normes pour la construction et vont sans doute disparaître ? Cela peut être une catastrophe en
de nouvelles politiques urbaines vont entrer termes d’emplois et de perte d’expertise. Cela veut dire aussi
une mutation complète de nos métiers. La maison individuelle
en vigueur. Comment les appréhendez-vous ? est une passion ; s’il faut construire bois, je construirai bois, mais
Céline Guitard : « Nous avons une approche et une perception ce qui me gêne le plus, c’est que l’on impose cette solution au
différentes. Je pense que l’on oublie l’essentiel en n’écoutant pas détriment de modes constructifs expérimentés, technologique-
les attentes du client final. Je fais aussi un autre constat : l’action ment et économiquement en phase avec le marché et le poten-
municipale a pour but de donner un logement à tous en fonction tiel financier des acquéreurs. Mon message aux ménages qui
de ses attentes et de ses moyens, voire d’encadrer les prix et souhaitent investir dans leur maison individuelle neuve est qu’il
d’éviter qu’ils ne s’enflamment. Aujourd’hui, je ne vois pas cela. Il faut qu’ils se décident vite. L’application prochaine des nouvelles
devait se construire 6 000 logements par an sur la métropole, or normes constructives aura en effet pour incidence de faire
nous en sommes péniblement à 2 500, tous types de logements monter nettement les prix de réalisation ».
confondus. Construire vert, nous savons le faire ; densifier les
logements en lotissement aussi, tout en gardant une grande
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