Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron

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Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
Pourquoi je n’ai pas écrit à
Emmanuel Macron
13 août 2018

Tribune de Claude Léostic, coordinatrice pour la France de la
Flottille de la Liberté pour Gaza

Quand le Freedom, le grand voilier de la Flottille de la
Liberté pour Gaza, a été victime d’un acte de piraterie
israélien en haute mer, à l’approche des eaux palestiniennes,
le soir du 3 août, je n’ai pas fait appel à E. Macron.
Pourtant un Français, marin et syndicaliste, était à bord du
navire battant pavillon suédois.

En tant que coordinatrice pour la France de la Coalition
internationale de la Flottille de la Liberté, j’ai néanmoins
plusieurs fois écrit à l’exécutif français.

Tout d’abord lors de l’épisode lamentable du 17 juin à Paris,
où « quelqu’un » a pris la décision d’interdire l’escale de
nos deux petits voiliers, annoncée sous l’Institut du Monde
arabe au bord de la Seine. La seule réponse aux demandes
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
préalables d’accord pour l’escale fut l’intervention agressive
de la brigade fluviale et la présence en nombre de forces de
police à terre, nous empêchant violemment d’accoster là où
nous attendaient des militant.e.s, des citoyen.ne.s, des
élu.e.s et des personnalités. Personne au niveau des décideurs
n’a endossé cet acte de censure brutale d’une expression non
violente de solidarité avec Gaza. Demandes d’explications et
courriers à l’Elysée et au ministère de l’Intérieur pour
obtenir des rendez-vous n’ont même pas reçu d’accusés de
réception. SILENCE

Ensuite en juillet quand, nos bateaux Al-Awda, Freedom et
Falestine * ayant quitté la Sicile pour le dernier tronçon de
cette mission solidaire avec Gaza, il est devenu évident que
les autorités israéliennes allaient s’en prendre à la
Flottille, en violation du droit de la mer et du droit
international. J’ai alors demandé l’intervention de la France
pour assurer la protection du bateau et particulièrement de
notre compatriote Sarah Katz, qui représentait à bord la
« coalition Flottille-France » (la Plateforme des ONG
françaises pour la Palestine et le Collectif national pour une
Paix juste et durable entre Palestiniens et Israaéliens dont
son organisation, l’UJFP, est membre). SILENCE

Dès l’acte de piraterie commis par Israël (attaque du al-Awda
le 29 juillet, kidnapping des personnes à bord, violences à
leur encontre, emprisonnement en Israël, vol du bateau et du
matériel médical qu’il transportait à Gaza), je me suis à
nouveau tournée vers M. Macron. Pour qu’il condamne cet acte
illégal et qu’il fasse libérer Sarah au plus vite, à défaut
des autres militant.e.s de la solidarité, illégalement
détenu.e.s. SILENCE

Aussi quand le Freedom a à son tour été attaqué le soir du 3
août avec le même scénario hormis la violence à l’encontre des
personnes, n’ai-je pas contacté l’Elysée, ni le Quai d’Orsay
ni l’ambassade à Tel-Aviv. J’ai seulement appelé le consulat
français en Israël pour m’assurer de la sécurité de Pascal
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
Maurieras, le marin français à bord, et de la protection
consulaire. Nos avocats ont pris la suite.

Pourquoi ?

Parce que le silence systématique de M. Macron et son équipe
est une insulte réitérée. Insulte aux personnes kidnnappées et
à tous ceux et celles qui ont accompagné cette mission.
Insulte à l’esprit même de cette mission solidaire non
violente, arc-boutée sur la défense du droit et l’exigence de
justice pour le peuple palestinien, à Gaza et ailleurs.
Insulte à leur engagement sans faille,de quelque nationalité
qu’ils et elles soient, pour les valeurs de la France :
Liberté, Egalité, Fraternité.

Parce   que   ce   silence   revèle   une   nouvelle   fois   un
positionnement politique d’alignement sur la politique
coloniale israélienne. Oh, certes, le président de la
République a condamné verbalement la colonisation de la
Cisjordanie et demandé la levée du blocus de la bande de Gaza.
Mais pas un seul acte et pas une pression n’ont suivi. La
colonisation s’intensifie et le blocus se durcit encore.

Parce que ce silence s’accompagne de déclarations officielles
indignes de soutien à Israël alors même que la population sans
armes de Gaza tombe sous les balles des snipers israéliens et
que les bombardements pilonnent les civils et les lieux de
culture. Alors que faute de carburant les hôpitaux
palestiniens ferment des services vitaux. Parce que le blocus
israélien de Gaza est mortel autant qu’illégal.

Parce que l’exécutif français s’est déconsidéré, que par ce
silence il a fait alliance de fait avec une puissance
coloniale qui s’en prend violemment à des civils pacifiques,
palestiniens et internationaux dont des Français. Il n’a pas
assumé son devoir envers ses ressortissants, maintenant
heureusement sortis des prisons israéliennes, et plus
largement en tant que représentant de la France, signataire et
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
garante des conventions      internationales    et   du    droit
international.

Alors, non, je n’ai pas écrit à M. Macron pour lui rappeler
ses obligations. J’imagine qu’il les connaît…A quoi bon ? Il
me semble avéré que pour lui d’autres intérêts ou accointances
priment, au détriment de son devoir de protection du droit.

La République qu’il préside mérite autre chose, LIBERTE,
EGALITE, FRATERNITE, peut-être !?

Madame Claude Léostic
coordinatrice pour la France de la Flottille de la Liberté
pour Gaza

Paris, 12 août 2018

*Falestine a subi de sérieuses avaries lors d’une tempête en
quittant la Sicile et n’a pu poursuivre longtemps sa route.
Elle a dû regagner la terre.

Source : Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

Le soldat israélien qui a tué
un jeune Palestinien de 17
ans en 2015 a été promu par
l’armée israélienne
7 Août 2018

Le colonel Yisrael Shomer va prendre le commandement de la
Brigade Nahal, révèle l’armée.
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
Shomer a été filmé le 3 juillet 2015 en train de tirer sur
Mumammad Ali-Kosba, l’adolescent ayant jeté une pierre sur un
véhicule militaire en Cisjordanie occupée.

Une enquête révèle que Shomer a agi « selon la procédure pour
l’arrestation d’un suspect – qui, selon la Police militaire,
prévoyait de tirer un coup de semonce en l’air, puis deux
balles dans les jambes de l’adolescent » rapporte Haaretz.

« Cependant, comme Shomer était lui-même en mouvement, sa
cible a été imprécise et il a touché Kosba dans le torse,
d’après l’enquête ».

Mais un membre de B’Tselem a pu constater que le corps de
Kosba portait trois blessures par balles, l’une au visage et
deux dans le dos.

Pourtant, l’armée israélienne a clos le dossier sur le tir,
jugeant qu’il avait été justifié.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source : Middle East Monitor

La Flottille de la Liberté
exige   que   soit  rendue
immédiatement la cargaison
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
humanitaire
Jeudi 9 août 2018

La Coalition de la Flottille de la Liberté exige que soient
rendues immédiatement les 116 boites de matériel médical
destinées aux services médicaux de Gaza qui se trouvaient à
bord des bateaux Al Awda et Freedom de la Flottille de la
Liberté pour Gaza 2018, récemment capturés par les forces
israéliennes. Comme l’a indiqué Margot Wallström, ministre
suédoise des Affaires étrangères, la cargaison des bateaux
doit être rendue, en application du droit international.

Le droit international requiert aussi que le matériel médical
soit remis à ses destinataires. L’article 23 de la Convention
de Genève Relative à la Protection des Civil en Temps de
Guerre (Geneva Convention IV, 1949) pose que “Chaque Haute
Partie Contractante autorisera le libre passage de tous les
envois de matériel médical et sanitaire … destinés
exclusivement aux civils d’une autre Haute partie
Contractante, même si cette dernière est un adversaire.”

De plus, le Manuel de San Remo sur le droit international
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applicable aux conflits armés en mer (juin 1994) stipule dans
le paragraphe 104: “ Le belligérant imposant le blocus doit
permettre le passage de fournitures médicales pour la
population civile et pour les militaires blessés ou malades,
sous réserve de son droit de prescrire les conditions
techniques de l’autorisation de passage, y compris la
perquisition.” En outre le Manuel sur le Droit applicable
aux conflits armés non-internationaux de 2006 affirme dans le
point 2 du commentaire sur la Règle 2.3.10: “Par extension,
tous les objets indispensables à la survie des civils doivent
être protégés, tout particulièrement les médicaments. Cette
protection signifie que l’ennemi n’est pas autorisé à
attaquer, détruire, enlever ou rendre inopérants les objets
sus-mentionnés.”

Notre avocate israélienne Gaby Lasky est en contact avec les
autorités d’occupation afin d’arranger la remise de l’aide
médicale humanitaire mais rien n’est arrivé à Gaza, Les boites
sont destinées à:

MyCARE, Gaza City, Gaza
Office Director Ahmed i. Thabet
1st Jaber Building, Opposite Haji Building
Near Fishermen’s Port
Gaza City, Palestine

Boites 1-87 sur Al Awda
Boites 88-114 sur Freedom
Boites 115-116 surAl Awda

Un inventaire détaillé du matériel médical de chaque boite a
déjà été présenté et est disponible à la demande,

Source : jfp.freedomflotilla.org
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
‘L’art est une forme de
résistance’ : Des frappes
aériennes       israéliennes
détruisent le centre culturel
de Gaza
Maha Hussaini – 10 août 2018

La Fondation al-Meshal était l’une des quelques sorties
culturelles possibles pour les Gazaouis. Jeudi, elle a été
écrasée sous les bombes.

Al-Anqaa, groupe musical palestinien, joue sur les ruines du
centre culturel (MEE/Mohammed Asad)

GAZA – Jeudi, une série de frappes aériennes israéliennes ont
complètement détruit la Fondation al-Meshal dans la Bande de
Gaza. Alors que c’était l’un des très rares lieux culturels
encore disponibles pour les Palestiniens de l’enclave
assiégée, cette destruction est accablante.
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
Ce bâtiment de cinq étages contenait un théâtre, une
bibliothèque, les bureaux d’associations culturelles et
hébergeait un bureau pour la communauté égyptienne de Gaza.

« Vous savez ce que cela veut dire d’avoir travaillé pendant
plus de huit ans dans un endroit, si bien que vous en
connaissez chaque carrelage comme le fond de votre poche, et
soudain, en un clin d’oeil, il n’y a plus rien ? », a demandé
Edrees Taleb, 27 ans, l’un des directeurs de théâtre bien
connu du centre.

« Ces deux derniers mois, nous nous étions préparés à jouer
une nouvelle pièce ‘Seringue Anesthésique’ pour les fêtes de
l’Aïd al-Adha et nous avions installé les décors quelques
heures avant que le bâtiment ne soit attaqué », a-t-il dit.

 Palestinians: 'Art is a form of resistance'

 Israeli air strikes completely destroyed one of the few
 cultural spaces left in Gaza on Thursday So Palestinians
 responded by holding a concert on the rubble

 Publiée par Middle East Eye sur Samedi 11 août 2018

Taleb ne pouvait pas croire que le bâtiment avait été rasé
jusqu’à ce qu’il soit allé voir par lui-même.

« Nous avions passé toute la journée de jeudi à préparer la
représentation de samedi. Le décor nous a coûté cher, mais
nous espérions être payés en retour », a-t-il dit.

« Nous avons fini les préparatifs vers 15 H.30 et je suis
renté chez moi pour prendre un peu de repos. Quand je suis
revenu vers 18 heures, le bâtiment avait disparu. Je suis
choqué et suffoqué. »

Taleb, qui travaillait au centre depuis l’âge de 18 ans, a dit
qu’il ne pouvait comprendre ce qui avait poussé les forces
Pourquoi je n'ai pas écrit à Emmanuel Macron
israéliennes à cibler un bâtiment qui n’a « rien à voir avec
les factions politiques palestiniennes ».

« Israël a dit que ses forces avaient visé ce bâtiment parce
que le Hamas en utilisait une partie. Mais j’y ai travaillé
pendant plus de huit ans et il n’y a jamais rien eu en lien
avec aucun parti politique. Ni dans le passé, ni récemment. »

Alaa Qudain, 18 ans, connue pour être la plus jeune
photographe de Gaza, a dit qu’elle attendait avec beaucoup
d’impatience la fête de l’Aïd pour voir la pièce, sombre
comédie qui traite de la situation politique et économique à
Gaza.

« J’avais l’habitude d’aller régulièrement au centre al-Meshal
parce que je m’intéresse à l’art et au théâtre, d’autant plus
qu’il n’y a pas de vrai cinéma à Gaza », a-t-elle expliqué.

« Au lieu de regarder des films sur internet, j’ai toujours
aimé y aller et voir des gens de mon âge jouer et représenter
notre réalité de Gaza. »

« Ce n’est pas le seul lieu culturel qu’Israël ait visé.
Plusieurs autres lieux ont précédemment été détruits et ceci
ne fait que démontrer l’intention qu’a Israël de cibler la
culture palestinienne », a dit Qudain.
Marah Bselssa, 15 ans, chanteuse palestinienne (MEE / Mohamed
Asad)

Avichay Adraee, porte-parole des média arabes de l’armée
israélienne, a écrit, peu après l’attaque sur le bâtiment,
dans un post sur Tiwtter : « Des avions de guerre ont ciblé un
bâtiment de cinq étages qui abrite des forces de sécurité
intérieure […]. Cette unité est la branche opérationnelle de
la direction politique du Hamas, responsable de toutes les
activités de sécurité intérieure dans la Bande de Gaza. »

Hanin al-Holy, 23 ans, a dit que ce bâtiment avait été ciblé
parce qu’il fournissait aux résidents de Gaza, qui ont
souffert plus de dix ans de blocus israélien, une possibilité
de leur remonter le moral.

« Ils [les forces israéliennes] n’ont visé le bâtiment que
parce qu’ils s’obstinent à détruire tout ce qui procure de la
vie à la population de Gaza », a dit Holy, 23 ans, à Middle
East Eye.

« Le centre al-Meshal était symbole de culture, quelque chose
qui renforçait notre identité palestinienne. Ils l’ont ciblé
parce que l’art est, lui aussi, une forme de résistance. »

Holy a écrit et récité un jour sur la scène d’Al-Meshal un
poème dédié aux prisonniers palestiniens, intitulé « Mon
Dernier Message ». Elle pense que ce poème reflète la réalité
à laquelle font face actuellement les jeunes Palestiniens.
« Chaque fois que je veux écrire à propos de notre bonheur, ma
plume s’y refuse. Je perds espoir », écrit-elle dans ce poème.

Holy a dit que les forces israéliennes avaient détruit un lieu
qui lui avait offert « l’un des plus précieux moments »de sa
vie.

« j’adore me tenir sur la scène. Je ne pourrai jamais oublier
ce que j‘ai ressenti la première fois que j’ai récité mon
poème en présence d’un public », s’est-elle souvenu. « Leurs
yeux, la façon dont ils se remplissaient d’émotion en écoutant
sans bruit mon poème, et le moment où ils se sont tous levés
pour applaudir quand j’ai eu fini. Ce sont des moments qui
vous marquent pour la vie. »

L’identité palestinienne

Le ministre palestinien de la Culture à Gaza a tenu vendredi
matin une conférence de presse sur les ruines du bâtiment pour
condamner Israël pour avoir ciblé le centre culturel. Des
dizaines de jeunes hommes, de jeunes femmes et d’enfants se
sont également rassemblés pour protester contre l’attaque
israélienne.

Parmi les manifestants se trouvaient certains des 110 membres
du groupe musical al-Anqaa qui a perdu son quartier général,
son équipement et ses tenues de scène dans l’attaque sur le
bâtiment.
« Le message d’Israël est clair. Détruire un bâtiment culturel
d’une telle importance à Gaza n’a qu’une signification : c’est
que sa guerre ne vise pas que les factions armées et les
Palestiniens, mais aussi quelque chose qui a à voir avec
l’identité palestinienne », a dit Eid Musabbeh, 28 ans,
directeur de l’orchestre.

Mussabeh a dit que, malgré le désespoir et le choc ressentis à
voir envolé tout ce qu’ils avaient construit ces 13 dernières
années, ils « n’arrêteront pas ».

« Le nom de notre orchestre vient de l’oiseau imaginaire qui
s’élève au-dessus des ruines. Eh bien, nous aussi », a-t- il
poursuivi. « Nous ne pouvons pas renoncer alors que notre art
est devenu un outil de résistance. »

Pour des dizaines d’associations et de centres qui ont pour
but de renforcer la culture palestinienne, le bâtiment d’al-
Meshal était le seul incubateur qu’ils avaient dans l’enclave
côtière.

 Israel Destroys Gaza Cultural Centre

 This is the moment Israeli airstrikes destroyed a cultural
 centre in Gaza City

 Publiée par Middle East Eye sur Vendredi 10 août 2018

Voix volées

Alaa al-Gherbawi, 26 ans, dont le travail est de coordonner
l’activité du Palais de la Culture Palestinienne et dont les
bureaux se situaient au quatrième étage du bâtiment al-Meshal,
a dit que le centre n’était pas qu’un bâtiment, mais un
« monument culturel ».

« Notre association travaille à soutenir les enfants
palestiniens grâce à l’art et la culture. Toutes les autres
équipes et bureaux qui travaillaient à l’intérieur du bâtiment
ne procuraient que ce genre de services », a-t-elle dit à MEE.

« En détruisant ce bâtiment, tout a disparu, y compris nos
bureaux et les costumes des enfants pour le Dabke (danse
folklorique palestinienne) », a-t-elle ajouté. « Mais ce n’est
pas la fin. Nous trouverons un autre espace pour continuer à
former les enfants et réaliser des spectacles, même sur les
ruines du bâtiment détruit. »

Marah Bseisso, chanteuse de 15 ans et membre du Palais de la
Culture Palestinienne, a dit qu’avoir ciblé son endroit favori
à Gaza « m’a brisé le coeur ».

« Je chantais des chansons pour la Palestine, pour la paix et
l’enfance, et cet endroit me fournissait une scène pour faire
entendre ma voix », a-t-elle dit.

« C’est comme s’ils avaient volé nos voix. »

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : Middle East Eye

Le tour de passe-passe                                   de
Jared Kushner
Omar Karmi – 11 août 2018
Et hop ! Juste comme ça, la question des réfugiés disparaît.
  Ou non. (Hashir Milhan, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons)

Blossom1 ne renonce pas à ce bobard de processus de paix à la
va-vite.

Jared Kushner, le gendre du président américain, est peut-être
un novice en diplomatie (quelqu’un l’aurait-il remarqué ?)
mais il n’a pas peur d’innover. Comme l’a montré sa recherche
de l’Ultime Accord, son agilité d’esprit et sa capacité à
s’adapter sont véritablement ahurissantes.

Il a rapidement identifié les obstacles à la paix.

D’abord il a critiqué Mahmoud Abbas. Le leader de l’Autorité
Palestinienne de plus en plus malchanceux – dont le soutien
inébranlable au processus de paix l’a vu s’isoler de ses
alliés traditionnels, de ses rivaux en politique, de son
propre peuple et maintenant, finalement de son sponsor
américain, n’était pas disposé à « opter » pour un accord
final.

L’insistance de Abbas pour un quelconque semblant de respect
pour les principes du droit international comme le caractère
inadmissible de l’acquisition de territoires par la force ou
du déplacement de populations civiles dans des territoires
occupés – « points de discussion » comme Kushner préfère les
appeler – l’a disqualifié comme partenaire pour la paix.

Pivoter et s’adapter

Le conseiller en chef de la Maison Blanche et ses acolytes,

Vapor Man 2 et Louie, ont alors pivoté vers le plan B,
Reconstruction de Gaza, S.A.

Mais, étant donné que ce plan reprend les points principaux
d’un plan antérieur concocté par les USA, l’Accord de 2005 sur
la mobilité et l’accès – développement de l’infrastructure,
construction d’un port et ouverture de l’aéroport de Gaza – ,
et qu’il passe pratiquement tout à l’Égypte, cela n’a pas non
plus été très attractif.

Le « conseiller supérieur » de la Maison Blanche a critiqué le
Hamas, qui, comme chacun sait n’est qu’un anagramme de
« quelque chose, quelque chose, quelque chose, terroristes ».
Et qui pourrait le contredire sur ce point ?

Il reste néanmoins un problème. Les dirigeants palestiniens de
toutes convictions n’étant clairement pas faits pour le but de
l’Accord Ultime, comment procéder ?

C’est magique en quelque sorte

Par chance, il y a Ludwig Wittgenstein et sa déclaration (dont
on se souvient peu) selon laquelle les problèmes
philosophiques sont toujours une confusion langagière.

Certes Immanuel Kushner a fait mieux que le vieux buveur de
bière autrichien et ramené le problème à une confusion sur un
seul mot : réfugié.

C’est vraiment simple : 750 000 personnes et leurs millions de
descendants sont en fait l’objet d’un malentendu les faisant
passer pour des réfugiés et leur donnant par conséquent des
droits à prendre en considération: Redéfinir leur statut, se
débarrasser de l’agence de l’ONU qui s’occupe de leurs
besoins, payer des pays hôtes pour qu’ils s’y établissent et
les convaincre qu’ils ne sont vraiment pas du tout
palestiniens (une autre confusion langagière) et, hop !

Ils peuvent toujours être pauvres, sans pouvoir, dépossédés et
non désirés, mais ils ne constituent plus une question dont il
faut s’emparer dans l’Ultime Accord. Avec le plus habile des
tours de passe-passe diplomatiques, un problème épineux
disparaît.

C’est comme la question de Jérusalem.

Israël étant assiégé par une belliqueuse ONU et son discours
de guerre sur le « droit international », quel meilleur moyen
pour Kushner, Jason Greenblatt (ancien garde d’une colonie) et
David « ne sont-ils pas tous égyptiens après tout » Friedman
pour venir en aide à son allié quasiment sans défense ?

Est-ce que ça va marcher ?

Ce qu’il y a avec la magie, c’est que du showbiz. On peut
penser que la statue de la liberté a disparu, mais elle est
toujours là.

Sortez Jérusalem de la table et vous verrez que les autres ne
joueront pas.

Plissez vos yeux fermés, collez vous les doigts dans les
oreilles, chantez pour vous-même aussi fort que vous voulez.
Les réfugiés – et leurs revendications légitimes – ne s’en
iront pas.

Rechercher un accord en essayant de définir la source des
problèmes au point de les faire disparaître, peut passer pour
une diplomatie révolutionnaire. Non. C’est juste une perte de
temps.

Source : The Electronic Intifada
Traduction : SF pour l’Agence Media Palestine

1 Blossom (fleur) est le chef tacticien d’un trio de dessin animé avec
trois personnages féminins appelés Blossom, Bubbles et Buttercup

2 Personnage de BD membre du Trio galactique, capable de transformer son
corps en vapeur

Israël bombarde Gaza alors
que les hôpitaux manquent de
fuel
Par Maureen Clare Murphy – 8 août 2018

   Une boule de feu explose sur la ville de Gaza pendant le
              bombardement israélien du 8 août.
(Mahmoud Ajour / APA images)

Israël a bombardé la Bande de Gaza de plus d’une douzaine de
frappes dans la nuit de mercredi ignorant les avertissements
d’un responsable des Nations Unies disant que les hôpitaux
étaient sur le point de manquer de carburant de secours.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que Inas Muhammad
Khamash, femme enceinte de 23 ans, a été tuée dans un
bombardement au centre de Gaza avec sa fille Bayan d’un an et
demi. Le mari de cette femme, Muhammad Khamash, n’a pas été
trop grièvement blessé.

Le ministère de la Santé de Gaza a également annoncé la mort
d’Ali al-Ghandour, 30 ans, au nord de Gaza. Les circonstances
de sa mort n’ont pas été immédiatement clarifiées.

 Ali Ghandour , 30 years old – killed with Israeli airstrikes
 on Gaza Strip. Airstrikes continue on the coastal enclave.
 #Gaza #Israel pic.twitter.com/VNsq2L5RCP

 — Hind Khoudary ‫الخضري‬،‫@( ﮼هند‬Hind_Gaza) August 8, 2018

L’attaque a fait suite à une série d’escalades qui ont
commencé avec l’assassinat de deux combattants gazaouis mardi
matin.

L’agence de presse Ma’an affirme que les deux hommes
s’appelaient Ahmad Murjan et Abd al-Hafiz al-Silawi, membres
des Brigades Qassam, branche armée du Hamas.

Pour cet incident, Israël a déclaré qu’il a frappé une
infrastructure du Hamas pour répondre à des tirs venus de
Gaza.

Le Hamas a démenti les déclarations d’Israël et plus tard, la
nouvelle que les soldats avaient confondu des tirs au cours
d’un exercice sur la base d’un commando naval du Hamas avec
une attaque de snipers s’est propagée.

« Les troupes israéliennes ont estimé à tort que le tir les
visaient et ont répondu avec un tir de char », a rapporté le
quotidien israélien Haaretz.

Le tir a eu lieu à deux kilomètres de là où les soldats,
membres du Génie, opéraient.

Les groupes palestiniens ont tiré des dizaines de roquettes
vers Israël – quatre d’entre elles frappant la ville de Sderot
au sud d’Israël – plus tôt dans la soirée de mercredi après
qu’Israël ait attaqué une « cible appartenant au Hamas » au
nord de Gaza.

On rapporte que c’était une réponse aux tirs qui ont frappé un
véhicule civil engagé dans la construction d’une barrière le
long du périmètre oriental du territoire, comme il est dit
qu’on peut apparemment le voir sur ces photos :

 ‫جيش الاحتلال يؤكد استهداف مُعدة تابعة لوحدة الهندسية قرب قطاع‬
             pic.twitter.com/HzWC4ICUwh ‫غزة بإطلاق نار فلسطيني‬

 — ‫@( شبكة قدس الإخبارية‬qudsn) August 8, 2018

Neuf Israéliens ont été blessés à la suite d’un tir de
roquette mercredi, selon Haaretz. Le ministère de la Santé de
Gaza a fait état de six blessures nécessitant une
hospitalisation.

Les photos et les vidéos chargées sur les médias sociaux
montrent des frappes israéliennes sur des zones densément
peuplées de Gaza :

 ‫غزة‬# ‫طيران الاحتلال الحربي يستهدف عدداً من المواقع في قطاع‬
                        pic.twitter.com/tCK5qwfkF3 .‫قبل قليل‬

 — ‫@( شبكة قدس الإخبارية‬qudsn) August 8, 2018
pic.twitter.com/CxKjCcfutH ‫غزة‬# ‫لحظة استهداف احد المواقع في‬

 — Anas Omar (@AnasAbuDayyah1) August 8, 2018

On précise que cette vidéo montre une frappe aérienne à
l’ouest de Jabaliya au nord de Gaza où des civils s’étaient
rassemblés sur la plage pour jouir de cette soirée d’été :

 ‫شاهد لحظة قصف طائرات الاحتلال منطقة غرب جباليا شمال قطاع غزة‬#
 ‫البحر‬   ‫شاطئ‬  ‫على‬   ‫المصطافين‬   ‫من‬   ‫كبير‬   ‫عدد‬  ‫تواجد‬   ‫خلال‬
                                    pic.twitter.com/kmg2Mw9xwU

 — ‫@( وكالة شهاب‬ShehabAgency) August 8, 2018

L’armée israélienne a publié une vidéo de ce qu’elle a déclaré
être une frappe sur un « véhicule utilisé par une escouade
lance-roquettes de Gaza » :

 A short while ago, IDF aircraft fired towards a vehicle used
 by a Gazan rocket launching squad to launch a rocket at
 Israeli territory pic.twitter.com/E7mLpaNB0d

 — Israel Defense Forces (@IDF) August 8, 2018

Les médias d’Israël montrent des voitures endommagées et des
personnes blessées :

 ‫إصابة مستوطنين اثنين وأضرار في المباني والمركبات بمستوطنة‬
 .‫قليل‬   ‫قبل‬  ‫المقاومة‬   ‫بصواريخ‬  ‫استهدافها‬   ‫عقب‬   "‫"سديروت‬
                                  pic.twitter.com/WuGMmkP6dT

 — ‫@( شبكة قدس الإخبارية‬qudsn) August 8, 2018

 ‫إصابة مستوطن في "سديروت" بجروح جراء سقوط صاروخ على منزل قبل‬
                             pic.twitter.com/O3I4NMPw6y .‫قليل‬
— ‫@( شبكة قدس الإخبارية‬qudsn) August 8, 2018

 ‫إصابات وأضرار في المستوطنات ومواقع الاحتلال حول غزة جراء‬
 .‫المقاومة‬     ‫قبل‬       ‫من‬       ‫بالصواريخ‬       ‫استهدافها‬
                                 pic.twitter.com/G7j8fNhhhS

 — ‫@( شبكة قدس الإخبارية‬qudsn) August 8, 2018

Une autre vidéo montre des familles courant pour s’abriter
dans un parc alors qu’une roquette venant de Gaza est
interceptée :

 8" :‫עוד סרטון שישנה את כל מה שחשבתם עד היום על הודעה כגון‬
 ."‫יורטו‬     ‫מהם‬      2     ‫שדרות‬     ‫לעבר‬      ‫נורו‬     ‫טילים‬
                                    pic.twitter.com/svxL1Jser8

 — ‫המצליף‬    (@ShaiCohen13) August 8, 2018

Cette escalade arrive alors que le Hamas et Israël semblaient
s’approcher d’un accord après des semaines de tractations par
l’intermédiaire des Nations Unies et de l’Egypte.

Cet accord à plusieurs niveaux verrait apparemment
l’adoucissement du blocus d’Israël et l’installation de
projets humanitaires financés internationalement après la
déclaration d’un cessez-le-feu immédiat, y compris l’arrêt des
cerfs volants et des ballons incendiaires envoyés depuis Gaza.

 Nickolay Madlenov, envoyé de l’ONU pour la paix au Moyen
Orient, a dénoncé l’escalade de mercredi dernier, déclarant :
« Nos efforts collectifs ont empêché la situation d’exploser
jusqu’à maintenant. »

Il a averti que, si « on ne la maîtrise pas immédiatement, la
situation peut rapidement se détériorer avec des conséquences
dévastatrices pour tout le monde ».
UN Envoy @nmladenov deeply alarmed by escalation of violence
 btw #Gaza & #Israel. "Our collective efforts ve prevented the
 situation from exploding until now. If current escalation
 isn't contained immediately, situation can rapidly
 deteriorate with devastating consequences 4 all"
 pic.twitter.com/nzfQ7DjixG

 — UNSCO (@UNSCO_MEPP) August 8, 2018

 Déclaration du Coordinateur spécial des Nations Unies pour le
              Processus de Paix au Moyen Orient,

         Nickolay Mladenov, sur la situation à Gaza

                  Jérusalem, le 9 août 2018

« Je suis extrêmement inquiet de la récente escalade de
violence entre Gaza et Israël et particulièrement des
multiples roquettes lancées aujourd’hui sur les communautés du
sud d’Israël.

Depuis des mois, j’ai averti que la crise humanitaire,
sécuritaire et politique à Gaza fait risquer un conflit
dévastateur dont personne ne veut. L’Onu a engagé avec
l’Egypte et toutes les parties concernées un effort sans
précédent pour éviter une telle évolution.

Nos efforts collectifs ont empêché la situation d’exploser
jusqu’à maintenant. Cependant, si l’escalade actuelle n’est
pas contenue immédiatement, la situation peut rapidement se
détériorer avec des conséquences dévastatrices pour tout le
monde.

Nous continuerons à travailler ardemment pour que Gaza
s’éloigne du précipice, que toutes les questions humanitaires
soient prises en compte et que les efforts conduits par
l’Egypte pour aboutir à une réconciliation entre Palestiniens
aboutissent. »
Traduction du tweet en dessous de la déclaration :

Le ministère de la Santé de Gaza a averti plus tôt mercredi
que ses réserves de fuel seraient bientôt épuisées et a appelé
« toutes les parties concernées à agir vite pour éviter le
désastre ».

La coordinatrice humanitaire de l’ONU, Jamie McGoldrick, a
réclamé à Israël d’autoriser immédiatement l’entrée de fuel de
secours dans Gaza.

« Le bien-être de deux millions de personnes, dont la moitié
sont des enfants, est en jeu », a déclaré McGoldrick. « Il est
inacceptable que les Palestiniens de Gaza soient
répétitivement privés des éléments basiques d’une vie digne. »

On a besoin d’urgence de fuel de secours pour éviter la
fermeture des hôpitaux de Gaza et le déversement des égouts
dans les rues d’une des zones les plus densément peuplées au
monde.

« Les hôpitaux et autres services de santé essentiels
réduisent leurs activités, cinq hôpitaux envisageant leur
fermeture possible dans les trois prochains jours si le fuel
de secours n’est pas autorisé à entrer », a déclaré le bureau
de McGoldrick.

Deux mille patients qui dépendent d’installations électriques
dans les hôpitaux de Gaza sont soumis à un risque majeur.

Le financement de fuel de secours pour toutes les
installations critiques arrive à expiration dans environ une
semaine, d’après le Bureau de l’ONU pour la Coordination des
Affaires Humanitaires (OCHA).

L’OCHA a ajouté que « 4.5 millions de dollars sont nécessaires
pour être sûrs que les services essentiels puissent continuer
à fonctionner à un niveau minimum jusqu’à la fin de
l’année ».
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : The Electronic Intifada

En Direct de Gaza : Quatre
morts et dix blessés dans la
bande de Gaza : Ce jeudi 9
août 2018 Silence, on tue les
femmes enceintes à Gaza
Par Ziad Medoukh, 9 août 2018

En Direct de Gaza :

Quatre morts et dix blessés dans la bande de Gaza :

                      En Direct de Gaza :

     Quatre morts et dix blessés dans la bande de Gaza :

                      Ce jeudi 9 août 2018

        Silence, on tue les femmes enceintes à Gaza !

L’armée israélienne a tué tôt ce jeudi 9 août 2018 quatre
palestiniens dont une femme enceinte et sa petite fille d’un
an, et en a blessé dix, lors des bombardements qui ont visé
plusieurs villes de la bande de Gaza.

Les avions militaires israéliens ont mené plus de 70 raids
dans la nuit de mercredi et tôt ce jeudi, sur différents lieux
partout dans la bande de Gaza.

Et ça continue !

Silence, on tue les femmes enceintes à Gaza !

Honte, on tu les enfants à Gaza !

Silence, on tue les innocents à Gaza !

Les agressions israéliennes contre les civils palestiniens se
poursuivent dans tous les territoires palestiniens.

Ce bombardement s’ajoute aux différentes mesures atroces de
l’occupation israélienne contre la population civile partout
dans tous les territoires palestiniens.

Devant le silence complice de cette communauté internationale
officielle.

Et devant l’absence des médias qui occultent cette réalité.

Honte à cette occupation illégale !

Honte à ces crimes israéliens contre les civils palestiniens !

Honte à ce blocus israélien inhumain et illégal !

Honte à cette communauté internationale officielle complice !

Vive la résistance !

Vive la solidarité !

Gaza sous blocus résiste

Gaza la dignité persiste

Et Gaza l’espoir existe !

Gaza la courageuse défie l’occupation !

Gaza l’abandonnée vit !
Gaza la digne est plus que jamais déterminée !

Gaza sous blocus patiente !

Gaza la dignité garde toujours espoir !

Gaza la déterminée continue de s’accrocher à la vie !

Gaza l’agressée résiste, persiste et existe !

Ici, notre terre et ici, notre Palestine !

La lutte continue !

La Palestine vivra !

La justice triomphera !
Les premières images de la
barrière maritime israélienne
bloquant Gaza
6 août 2018

                                                Une barrière
 sous-marine israélienne destinée à aggraver le blocus de la
                    Bande de Gaza assiégée

Le ministère de la Défense d’Israël a diffusé hier les
premières images de sa barrière maritime destinée à aggraver
le blocus de la Bande de Gaza assiégée. La barrière se situe
sur la plage de Zikim, approximativement à trois kilomètres de
la frontière nord de Gaza. Le projet devrait être achevé pour
la fin 2018 et coûter environ 25 millions de shekels (6.7
millions $).

Quand elle sera achevée, la structure s’étendra sur 200 mètres
dans la mer Méditerranée, coupant encore plus la Bande de Gaza
d’Israël. La barrière sera constituée de trois couches, une
base sous-marine, une plate-forme de 50 mètres de large en
pierres blindées au niveau de la mer et une barrière de 6
mètres de haut en barbelés. Une clôture supplémentaire
entourera ensuite la barrière elle-même en tant que « mesure
de sécurité additionnelle ».

La barrière a reçu les félicitations du ministre de la Défense
Avigdor Liebermann. « La construction de cette barrière autour
de la Bande de Gaza, à la fois sur terre et en mer, progresse
à une allure impressionnante », a dit l’homme d’extrême
droite. « Chaque jour qui passe voit nos capacités
antiterroristes autour de la Bande de Gaza se renforcer. »
D’après Ma’an, Liebermann a ajouté que « Le Hamas perd un peu
plus tous les jours de sa capacité à attaquer Israël ».

Cette initiative sera probablement perçue comme une tentative
supplémentaire d’Israël pour resserrer le siège de la Bande de
Gaza, qui dure depuis 2007. Israël a fermé tout passage de
piétons ou de marchandises dans ou hors de l’enclave et a
construit une « barrière de sécurité » le long de la Ligne
Verte (Armistice de 1949) qui sert de frontière. De tous les
Etats membres de l’ONU, seul Israël n’a jamais déclaré
officiellement où se trouvent réellement ses frontières. Une
zone interdite d’approximativement 300 mètres est par ailleurs
imposée du côté gazaoui de la barrière, restreignant ainsi
l’accès de beaucoup de familles et de paysans à leur terre.

Israël a également imposé à la Bande de Gaza un blocus naval,
qui limite actuellement les pêcheurs de gaza à une distance de
trois milles nautiques, environ 17 de moins que proposé par
les Accords d’Oslo au début des années 1990. La semaine
dernière, deux bateaux appartenant à la Flottille de la
Liberté ont essayé de briser le blocus naval, mais ils ont été
interceptés dans les eaux internationales par les forces
navales israéliennes. Les membres de l’équipage du Al-Awda, le
premier bateau à être intercepté, ont accusé les forces
israéliennes de violence, et d’autres gouvernements ont dit
que les actions d’Israël enfreignaient le droit international.

L’impact du siège a été sévère. Les secteurs industriel et
commerciaux de Gaza ont été très atteints, l’interdiction par
Israël d’importer du pétrole et du gaz provoquant pénuries et
fort taux de chômage. La semaine dernière, de hauts
fonctionnaires de l’ONU ont exprimé leur inquiétude face à la
situation humanitaire que subissent les enfants de Gaza et de
la violation continue de leurs droits. Le porte-parole adjoint
du Secrétaire Général de l’ONU, Farhan Haq, a dit que les
responsables « appelaient de tous côtés pour que les droits
des enfants soient prioritaires sur toutes autres
considérations et pour que des mesures immédiates soient
prises pour alléger leurs souffrances ».

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : Middle East Monitor

« Je m’appelle Hilel Garmi,
j’ai 19 ans et je refuse de
servir     dans     l’armée
israélienne »
Dans un post Facebook le 5 août dernier, Hilel Garmi a fait la
déclaration suivante, traduite en français:

« Je m’appelle Hilel Garmi​. J’ai 19 ans, et je devais être
incorporé dans l’armée israélienne au début août 2018.

Récemment, dans le contexte des manifestations gazaouies près
de la barrière construite à Gaza, j’ai pris le temps de lire
les déclarations d’Ahmed Abu Ratima, l’un des organisateurs de
ce mouvement et j’ai été très impressionné de découvrir ces
gens qui ont opté pour des alternatives non armées, pour
aborder la question de la situation entre la Méditerranée et
le fleuve Jourdain.

Comme eux, je crois en la désobéissance civile pour souligner
le caractère illégitime de notre régime. Mon frère aîné et mes
deux sœurs ont fait leur armée. Et quand j’étais petit, le
passage par l’armée était pour moi non seulement une
obligation inévitable, mais aussi un des objectifs qui me
fascinaient ; et je voulais servir dans une unité d’élite.

Mais en grandissant, et en étant convaincu que tous les êtres
humains sont égaux, j’ai changé d’avis. Je ne crois pas à
l’existence d’un dénominateur commun entre Juifs qui feraient
d’eux des êtres différents des Arabes. Je ne vois pas pourquoi
je devrais être traité différemment d’un enfant né à Gaza ou à
Jénine. Et je ne pense pas que les souffrances ou les joies
soient plus importantes pour les uns que pour les autres.

Alors, je me suis demandé pourquoi 3 millions d’habitants de
la Cisjordanie et de Jérusalem-Est vivent sous occupation
militaire depuis plus d’un siècle, et pourquoi 2 millions de
Gazaouis subissent un siège militaire, imposé depuis plus de
10 ans par Israel sur terre, mer et dans le ciel.

Qu’est-ce qui donne à Israël le droit de gérer   la vie de ces 5
millions d’êtres humains ? De décider de         leur droit de
circuler, d’importer, d’exporter, de pêcher       ou d’avoir de
l’électricité ? De pouvoir les arrêter à tout    moment ?

Pas question pour moi de participer à un régime aussi anti-
démocratique, et à tous les maux qu’il impose aux Palestiniens
dans leur vie quotidienne, afin de permettre à une autre
population de prendre leur place.

Il y a des lignes rouges qu’on ne peut franchir, et pour moi
celles-ci sont infranchissables.

Ma décision de rendre ceci public est liée au fait que je suis
convaincu que la désobéissance civile peut amener des
changements sociétaux, en faisant appel au sens de la justice
des plus privilégiés qui vivent dans cette région.

Si les manifestants de Gaza ont le courage de recourir à cette
option, je me sens l’obligation et le pouvoir, en tant que
personne née du côté de ceux qui détiennent le pouvoir, de
m’engager également dans cette voie.

Hilel Garmi, Août 2018″
La loi État-nation d’Israël :
la      résurrection       de
l’apartheid
Haidar Eid – 24 juillet 2018 – Middle East Eye

Après l’approbation de la « nouvelle » loi État-nation, il
semble que nous nous dirigeons vers l’inévitable : une
confrontation avec la suprématie juive dans sa forme la plus
hideuse.

Je suis un Sud-Africain naturalisé, un Palestinien d’origine.
J’ai passé six ans en république d’Afrique du Sud à partir de
1997, trois ans après les premières élections multiraciales
qui finalement ont abouti à la nomination de Nelson Mandela
comme le premier Président noir du pays.

Ce furent des années agitées avec le spectre d’un apartheid
qui menaçait toujours après avoir régné pendant 46 ans,
laissant des cicatrices auxquelles le peuple d’Afrique du Sud,
dans ses différentes races, a toujours à faire face.

Un système d’apartheid inhumain

Ce qui me préoccupe ici, c’est le fait que pas un seul pays
dans le monde, à la fin des années 1980, ne voulait avoir
quelque chose à voir avec le système d’apartheid inhumain,
même pas reconnaître les soi-disant « terres d’origine
indépendantes » accordées comme peau-de-vin        à   quelques
Africains autochtones par le régime d’apartheid.

Ce qu’il faut noter là, c’est que la communauté internationale
considère le crime d’apartheid comme le deuxième crime contre
l’humanité le plus grave, après le génocide.

C’est pourquoi moi-même, en tant que descendant palestinien de
réfugiés chassés de leur village de Zarnouqa, nettoyé
ethniquement, j’ai le droit d’user de mon droit au retour,
reconnu internationalement. Je me dois également d’exprimer
mon désaccord avec la promotion de la solution à deux États
comme étant LA solution « répondant aux aspirations nationales
des Israéliens et des Palestiniens ».

Résidant à Gaza, je suis choqué constamment de voir des
politiciens qui croient encore qu’il existe deux côtés égaux
dans ce qu’ils appellent le « conflit israélo-palestinien ».
Est-ce que ces mêmes politiciens ont cru dans les années 1970
et 1980 qu’il existait deux parties égales en Afrique du Sud,
les Blancs et les Noirs, avec des revendications territoriales
égales ?

Contrairement à la nouvelle Afrique du Sud, post-apartheid, au
sein de l’État d’Israël tous les êtres humains ne sont pas
égaux. Israël se définit maintenant comme un « État juif ». Et
comme 22 % des citoyens d’Israël sont des Palestiniens, ceux-
ci se trouvent exclus du statut de citoyen de cet État. (Il y
a plus de quatre millions de Palestiniens qui vivent sous
l’occupation militaire directe dans la bande de Gaza et en
Cisjordanie).

Israël n’est pas un État pour tous ses citoyens. C’est un État
pour le « peuple » juif, un État auquel la plupart d’entre eux
n’ont aucun droit de par leur naissance. Donc, alors que
quelqu’un peut être citoyen de n’importe quel pays du monde,
s’il est juif, il profite des pleins droits en Israël, droits
que l’Israël d’apartheid nous refuse, à nous les Palestiniens,
qui sommes le peuple originaire de cette terre. Quand ils
parlent de nous, ils disent les « Arabes israéliens », les
« résidents de Jérusalem », les « Arabes des territoires ».

Une infériorité institutionnalisée

Pour ajouter l’insulte à la blessure, il n’existe pas de
nationalité israélienne. À la place, il y a une « nationalité
juive », tout comme il y avait une « nationalité blanche »
dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. De sorte que si l’on
naît de parents palestiniens vivant en Israël, on se voit
aussi refuser les droits à « la nationalité juive », et on est
tenu de se soumettre à une infériorité institutionnalisée, ou
de faire le choix d’y résister, ce qui est la réaction
naturelle de tout être humain qui se respecte, et choix qui
fut celui de Nelson Mandela et de Martin Luther King.

Les mêmes lois racistes qui servaient à interdire aux Noirs
toute acquisition foncière dans les zones blanches dans
l’Afrique du Sud de l’apartheid sont une force dans l’Israël
de l’apartheid. Les citoyens palestiniens indigènes en Israël
n’ont pas seulement l’interdiction de vivre sur des terres
acquises par « les institutions juives », mais ils ne sont pas
davantage autorisés à résider dans toute zone classée comme
étant « juive ».

Moi-même, je possède un titre juridique sur la terre de mes
parents en Israël, mais je n’y ai aucun droit « légal » car la
propriété de mes parents, comme celle de millions d’autres
Palestiniens, nous a été enlevée, et donnée à des juifs qui en
sont devenus propriétaires.

Et maintenant, après l’approbation de la « nouvelle » loi
État-nation, il semble que nous nous dirigeons vers
l’inévitable : une confrontation avec la suprématie juive dans
sa(ses) forme(s) la plus hideuse. À Oslo, en 1993, la
direction palestinienne a eu l’illusion qu’elle serait en
mesure d’établir un bantoustan que le monde reconnaîtrait
comme l’État de Palestine.

À l’époque, la proposition revenait à accepter le programme de
la « gauche » sioniste, approuvé par les États-Unis.
Aujourd’hui, on nous demande d’accepter le programme d’un
gouvernement de l’extrême droite sioniste, approuvé par le
gouvernement de droite des États-Unis et qui a reçu une
nouvelle dénomination, « l’accord du siècle ».

C’est dans ce contexte que la nouvelle vieille loi État-nation
juif peut être comprise : c’est la renaissance de l’apartheid.

Le Dr Haidar Eid est professeur associé au Département de la
littérature anglaise à l’Université Al-Aqsa dans la bande de
Gaza.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: MEE

Des tasers en plein visage :
Comment la Marine israélienne
s’est emparée de la dernière
flottille pour Gaza
Les militants décrivent la violence et les menaces des
commandos navals israéliens dans les eaux internationales. Une
organisation de droite essaie de prendre possession du bateau.
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