Prix de l'excellence 2019 : Les meilleurs collaborateurs du Ministère des Affaires étrangères récompensés à Lomé

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Prix de l’excellence 2019 :
Les meilleurs collaborateurs
du Ministère des Affaires
étrangères récompensés à Lomé

Les meilleurs agents pour le compte de l’année 2019 du
ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine
et des Togolais de l’extérieur ont été récompensés ce vendredi
à Lomé au cours d’une cérémonie présidée par le chef de la
diplomatie togolaise, Prof. Robert DUSSEY. Ce dernier avait à
ses côtés, les ambassadeurs de Chine Chao Weidong et
d’Allemagne Matthias Veltin.

L’évènement s’inscrit dans le cadre de l’initiative « le Prix
de l’excellence » lancé depuis 2014 par le Prof. Robert DUSSEY
dans le but de célébrer le mérite en décernant des
distinctions aux agents du Ministère qui, durant l’année, ont
fait preuve d’abnégation, de volontarisme et d’engagement dans
l’exercice de leur travail.

A l’issue de ce processus pour le compte de 2019, les quatre
heureux élus sont M. AKAKPO Koffi, Directeur des Togolais de
l’Extérieur (Prix du meilleur Coach), M. NOUWODOU Sokemawu,
Chargé d’études à la direction du Protocole d’Etat (Prix de
l’Excellence),   Mlle FOLI Mansa, Secrétaire à l’Inspection
Générale des Missions Diplomatiques et Consulaires (Prix de la
meilleure Secrétaire) et M. KOUHOUNDJI François, Agent
d’entretien (Prix du Personnel).
Ces derniers repartent avec des trophées, des enveloppes, des
téléphones portables et des motos. Le lauréat du « prix de
l’Excellence » qui est la plus convoitée des récompenses,
gagne par ailleurs un billet d’avion Lomé-Paris-Lomé.

Tous les lauréats du prix de l’Excellence 2019 ont été
félicités par le Ministre Robert DUSSEY. « Le Togo dispose des
diplomates compétents pour relever le défi de son
développement économique et son rayonnement », a-t-il indiqué
sur son compte twitter.

Il faut souligner que le processus d’évaluation ayant conduit
à la désignation des lauréats de cette 6ème édition intègre
deux volets principaux notamment une « évaluation par les
pairs » qui révèle l’appréciation de l’agent par ses
collègues, et une évaluation des aptitudes et compétences
professionnelles par un jury neutre et indépendant mis à
disposition par l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE).

David S.

COMMUNIQUE SANCTIONNANT                                    LE
CONSEIL DES MINISTRES                                      DU
JEUDI 13 JUILLET 2017

Le Conseil des Ministres s’est tenu, ce jeudi 13 juillet 2017,
au palais de la Présidence de la République, sous la
présidence du Président de la République, Son Excellence,
Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE.

Le conseil a :

– étudié en deuxième lecture un (01) avant-projet de loi ;

– examiné et adopté quatre (04) décrets ;

– écouté deux (02) communications ;

– et un (01) divers.

Au titre de l’avant-projet de loi

Le conseil a poursuivi l’étude de l’avant-projet de code
foncier et domanial.

Au titre des décrets

Le Conseil des Ministres a adopté quatre décrets permettant la
finalisation du processus de transformation du groupe Togo
Telecom. Il s’agit d’une étape charnière dans ce processus de
transformation du Groupe TOGO TELECOM.

Le premier décret adopté par le conseil porte création,
attributions et organisation de la société Holding Togolaise
des Communications Electroniques (provisoirement abrégée
TOGOCOM).

Propriété de l’Etat togolais, TOGOCOM, la société mère,      est
dotée d’un capital social de 1 000 000 000 F CFA. Elle       est
garante de l’efficacité du groupe dont elle définit           la
stratégie. A ce titre, elle fixe les objectifs et contrôle   les
résultats des filiales qu’elle détient à 100%.

Le second décret porte création, attributions et organisation
de la filiale Infrastructure, temporairement dénommée « Togo
InfraCom ». Cette filiale est en charge des investissements à
long terme ainsi que de la construction et de l’exploitation
des infrastructures fixes et mobiles.

Le troisième décret porte création, attributions et
organisation de la filiale Service, temporairement dénommée «
Togo ServiceCom ». Cette filiale propose des offres
convergentes et innovantes (voix et Internet, fixe et mobile)
aux clients particuliers et aux entreprises.

Enfin, le quatrième décret porte création, attributions et
organisation de la filiale Installation et support à la
maintenance, temporairement dénommée « TogoInstalCom ». Elle
est responsable de l’installation, de la réparation et de la
maintenance des équipements.

Chacune de ces filiales est dotée d’un capital social de 500
000 000 F CFA.

Avec l’adoption de ces décrets le gouvernement engage de façon
concrète la réorganisation du Groupe TOGO TELECOM pour le
rendre plus efficace.

Les bénéfices attendus pour notre pays sont multiples :
l’amélioration de la qualité des services à la clientèle ;
l’extension de la couverture de l’Internet très haut-débit à
l’ensemble de la population et la baisse significative des
prix qui devront s’aligner sur les prix les plus bas du
continent.

Toutes aussi désireuses d’offrir un meilleur service aux
clients et de permettre à notre pays d’accéder aux nouvelles
opportunités qu’offrent les TIC, la direction et les équipes
de Togo Télécom et de Togo Cellulaire sont pleinement engagées
dans ce processus de transformation du Groupe.

Il est important de rappeler que cette transformation est une
opération interne qui n’affecte pas les services et les
opérations courantes ; les sociétés Togo Télécom et Togo
Cellulaire étant rattachées en l’état à TOGOCOM.
En attendant la mise en place effective des nouvelles
structures, le conseil a instruit la ministre des postes et de
l’économie numérique d’étudier avec toute l’attention
nécessaire les aspects sociaux, techniques et financiers de
cette transformation afin que celle-ci réponde aux objectifs
poursuivis par le gouvernement.

Le gouvernement réitère sa ferme volonté de développer les
secteurs des services de téléphonie fixe et mobile et
d’internet, les infrastructures et les services de maintenance
et de contribuer au développement économique de la République
Togolaise pour en faire une vitrine au sein de la sous-
région.

Au titre des communications,

La première communication présentée par les ministres chargés
des enseignements primaire et secondaire, de l’enseignement
technique et de la formation professionnelle et de
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est
relative au déroulement des examens de fin d’année scolaire
2016-2017.

Il est à noter que les examens ont démarré depuis le 06 juin
2017, conformément au découpage de l’année scolaire et se
poursuivent dans l’enseignement technique et l’enseignement
général sans incident majeur. L’effectif global des candidats
aux différents examens cette année est de 454 030 candidats,
soit une augmentation de 4,2% par rapport à l’année dernière.

Relativement aux résultats du Baccalauréat 1ère partie (BAC
I), le taux moyen de réussite à l’écrit dans l’enseignement
général et dans l’enseignement technique est en dessous de
60%, soit respectivement de 52,24% pour l’enseignement général
et 57,61% pour l’enseignement technique.

Le conseil félicite les différents acteurs qui ont permis le
bon déroulement de l’année scolaire en cours.
La deuxième communication suivie par le conseil est relative
aux conclusions des missions de repérage et d’évaluation des
sites touristiques dans les régions Maritime, des Plateaux, de
la Kara et des Savanes.

Cette première phase des missions vise à dresser un état des
lieux des sites en exploitation et à recenser ceux qui ont une
réelle valeur touristique. Ainsi, 18 sites naturels et
culturels de notre pays ont été identifiés à ce jour.

Ces missions vont se poursuivre pour permettre, en
collaboration avec les préfets, les chefs traditionnels et
guides locaux en charge de ces différents sites, d’établir un
plan d’aménagement, d’entretien et de valorisation des sites
touristiques de notre pays pour faire du secteur du tourisme,
un véritable levier de développement créant richesses et
emplois pour nos populations.

Au titre des divers,

Le conseil a suivi un compte rendu relatif à l’organisation
des cérémonies de purification sur l’ensemble du territoire
national conformément au x recommandations de la CVJR et mise
en œuvre par le HCRRUN.

Les cérémonies se sont particulièrement caractérisées par
l’exécution dans toutes les préfectures de notre pays des
rites traditionnels, de la prière musulmane, de la prière du
conseil chrétien.

Il convient, par ailleurs, de rappeler que la prière
catholique avait été déjà célébrée le 14 avril 2017. Ces
différentes célébrations se sont bien déroulées avec un
engouement remarquable au niveau de la population.

Le conseil tient à adresser, à cet effet, ses félicitations et
remerciements aux populations, aux prêtres traditionnels, à
l’Union musulmane, au conseil chrétien, à la conférence
épiscopale, à la chefferie traditionnelle ainsi qu’aux forces
de l’ordre et de sécurité pour leur implication directe dans
l’organisation des cérémonies de purification et leurs prières
de circonstance.

Fait à Lomé le 13 juillet 2017,

Le Conseil des ministres

Afrique de l’Ouest : Médias
et Covid-19 à l’épreuve des «
Fakes News »

Dans un nouveau rapport, la Fondation des médias pour
l’Afrique de l’ouest (MFWA) en collaboration avec ses
partenaires nationaux, fait une analyse de l’impact des
fausses informations (fakes news) sur le paysage médiatique
dans la sous région en ces moments de la Covid-19, de même que
les mesures nécessaires afin d’endiguer le phénomène.

Selon le document, la propagation des fausses informations en
cette période de crise sanitaire a été favorisée par le manque
d’une stratégie de communications gouvernementales sur la
pandémie dans certains pays, et les difficultés d’accès aux
sources d’informations.

« Non seulement les fakes news on conduit à la perte de
crédibilité des médias, mais également nombres de
professionnels de presse étaient confus dans le relai de
l’information aux populations », indique le rapport.

Le document souligne par exemple qu’au Togo, dès la découverte
des premiers cas de COVID-19, les réseaux sociaux ont été
inondés par les fausses informations.

« Les groupes WhatsApp et Facebook se sont vus envahir par
diverses publications (parfois sous forme de textes, vidéo,
audio et images). Très rapidement des informations erronées ou
tronquées ont été relayées par des internautes », lit-on dans
le document.

Diverses recommandations sont formulées non seulement à
l’endroit des gouvernements, mais aussi aux organisations de
développement des médias, et aux médias à qui il est demandé
de vérifier à plusieurs reprises les informations avant
publication, et de renforcer au niveau individuel         les
compétences de vérification des informations.

Nous vous proposons l’intégralité du rapport de la Fondation
MFWA :

« Depuis début mars 2020, l’Afrique de l’Ouest a enregistré
son premier cas de COVID-19. Alors que la pandémie sévit
depuis plusieurs mois dans le monde, avec son cortège de
morts, le continent africain peut se frotter les mains car
n’ayant pas subit autant de perte en vies humaines. Cependant,
la pandémie a aussitôt mis les médias au cœur de la stratégie
de lutte des pouvoirs publics au regard de leur maillon
essentiel dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de
l’efficacité de ladite stratégie.

De ce statut d’interface et de facilitateur de la perception
et de la compréhension de la stratégie des pouvoirs publics
dans la lutte contre la pandémie, les citoyens perçoivent les
médias comme vecteurs de relais d’informations bien sourcées
et vérifiées sur la COVID-19.
Cependant, cette conception idyllique des médias s’est vite
altérée sous l’humus des mœurs en raison de la prolifération
des fausses informations sur la COVID-19. Alors qu’en Guinée
le contexte très polarisé politiquement et socialement a
favorisé l’éruption de fausses informations ou Fakes News sur
la COVID-19, la religion a joué un rôle dans la prolifération
des fausses informations au Niger et au Burkina Faso le
gouvernement en a été un vecteur.

La conséquence directe de la prolifération de ces fausses
informations a été de nature à fragiliser la stratégie
nationale de riposte en cours et à questionner le
professionnalisme des médias face à la recrudescence de ce
phénomène nouveau dans le paysage médiatique de la sous-
région.

Face à l’ampleur croissante de ce phénomène, particulièrement
au sein des nouveaux médias, il urge d’analyser son n’impact
sur le paysage médiatique, ainsi que les mesures nécessaires
afin de l’endiguer. C’est dans ce contexte que la Fondation
des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), en collaboration
avec ses partenaires nationaux en Guinée, au Niger, au Togo,
au Burkina Faso, en Mauritanie, et au Cap Vert produit ce
rapport d’analyse.

Le présent rapport se veut une analyse du phénomène des
fausses informations en cette ère de la COVID-19 en prenant en
considération le contexte général de la question des fakes
news lors de la COVID-19, les tendances des fakes news pendant
la pandémie ; l’impact des fausses informations sur les médias
et la lutte contre la pandémie ; les mesures adoptées contre
les fakes news en cette période.

Contexte Général

Alors que les stratégies de riposte contre la COVID-19 dans la
région consistaient en une batterie de mesures restrictives, à
partir de début juin, la région a observé une relaxation des
mesures d’urgences.

Face à la propagation de cette pandémie, les regards se sont
tournés sur le rôle des médias comme pourvoyeur d’information,
tremplin de sensibilisation et de l’éducation des populations,
pour la mise en œuvre efficace et efficiente de la politique
de riposte nationale à la COVID-19.

Cependant, les médias font face à nombres de défis rendant
difficiles ce devoir régalien. L’un des défis en cette période
de crise porte sur la prolifération de fausses informations
sur la COVID-19.

Au Togo, dès la découverte des premiers cas de COVID-19, les
réseaux sociaux ont été inondés par les fausses informations.
Les groupes WhatsApp et Facebook se sont vus envahir par
diverses publications (parfois sous forme de textes, vidéo,
audio et images). Très rapidement des informations erronées ou
tronquées ont été relayées par des internautes.

Certaines informations viennent des publications d’autres pays
notamment la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Ghana, etc.
D’autres fausses informations proliférées au Togo proviennent
généralement des Togolais vivant en Europe ou en Asie.

Cette même situation a été observée au Cap Vert ou la majorité
des fausses informations provenaient de l’extérieure.
Contrairement à la Guinée où la prolifération des fausses
informations a été favorisée par le contexte politique tendu
et les suspicions des populations vis-à-vis des autorités
gouvernementales.

Alors que la prolifération massive des fausses informations
dans plusieurs pays demeure encore un phénomène plus au moins
nouveau, l’éruption des Fausses Informations en période de
crise au Burkina Faso n’est pas un phénomène nouveau. Le
Burkina Faso en a été victime depuis que le pays fait face à
la menace terroriste qui a créé un environnement propice à la
prolifération d’informations infondées. Le Burkina Faso est
donc face à un cocktail composé du terrorisme et de la
COVID-19, chacun avec son lot de rumeurs.

La propagation des fausses informations en cette période a été
favorisée par le manque d’une stratégie de communications
gouvernementales sur la pandémie dans certains pays, et les
difficultés d’accès aux sources d’informations. Lors d’un
webinaire sur la viabilité des Médias en Afrique de l’Ouest en
cette période de crise sanitaire, le Président de
l’Association Guinéenne des Editeurs de Presse Indépendante
(AGEPI), Moussa Iboun Conte, a indiqué que «l’accès a
l’information en cette période de COVID-19 relève d’un
parcours de combattant». Le gouvernement organisait de façon
sporadique les points de presse sans planning précis pour les
médias. De pareilles situations ont été observées au Burkina
Faso, au Niger, etc.

Au Cap-Vert par exemple les journalistes avaient des
difficultés à obtenir et à confirmer les informations auprès
des autorités sanitaires locales. Selon Sara Almeida du Jornal
Expresso das Ilhas «Du côté des médias, il se peut que
certaines informations soient inexactes, principalement en
raison des difficultés de communication des autorités
nationales et des difficultés qu’elles créent pour les
journalistes en matière d’accès à l’information.

Le manque de précision et les inexactitudes étaient également
dus, parfois, à la précipitation à donner les nouvelles ».

Au Burkina Faso, selon Aubin Guébré, rédacteur en chef de la
télévision Bf1, «le gouvernement ne communiquait pas à temps
et faisait de la discrimination dans le choix des médias». Il
dénonce au passage, «l’exclusion de certains médias de la
communication gouvernementale».

Les Tendances de Fausses Informations sur la COVID-19 en
Afrique de l’Ouest :

Alors que la pandémie se propageait et que les efforts
consentis à tous les niveaux de la gouvernance visaient à
mettre en place un system de riposte, les fausses informations
ont progressivement commencé à prendre de l’ampleur.

La majeure partie des fausses informations portaient sur
l’origine de la maladie, les moyens de prévention, ainsi que
l’existence d’un remède. En ce qui concerne l’origine de la
maladie, au Niger par exemple, plusieurs fakes news qui ont
inondé la toile indiquaient que la Covid-19 n’est rien d’autre
qu’un complot de l’occident pour tuer les Africains.

Cependant, en raison du contexte politique        tendu et des
répressions gouvernementales sur les questions    de la liberté
d’expression en Guinée plusieurs fausses          informations
consistaient généralement à nier l’existence de   la maladie ou
à lui attribuer des remèdes non vérifiés. Selon Thierno Amadou
Bonnet Camara, Directeur du site www.guinee114.com «certains
acteurs politiques soutiennent que le coronavirus est juste un
prétexte du Président de la République en vue d’étouffer les
contestations de sa volonté de se maintenir au pouvoir au-delà
de ces deux mandats».

Selon Mognouma Lamine Cissé, journaliste, animateur d’émission
de débat à la radio Djigui, en Guinée, les informations qui
démentent l’existence réelle de la maladie en Guinée viennent
généralement des partis politiques de l’opposition qui y vois
une volonté de les faire taire. Mognouma souligne «Ce sont les
militants des partis politiques d’opposition qui participent
beaucoup à notre émission en soutenant que le coronavirus est
créé par le Gouvernement, le cumul de décès hospitaliers et le
cumul de guéris sont inventés».

Alors que l’existence de la maladie en Guinée est rejetée de
part et d’autre, la capitale guinéenne ployait sous le poids
de fausses informations sur l’injection de patients avec du
poison à l’hôpital Donka, le plus grand centre hospitalier de
Conakry. Selon Saliou Kouyaté du journal ‘’ les Annonces de
Guinée’’, «c’était effroyable car cela reste ancré dans la
mentalité de beaucoup de ses compatriotes».

La région Ouest Africaine a également connue de fausses
informations sur les remèdes de la COVID-19. Au Burkina Faso
par exemple, lors des premières étapes de la propagation de la
pandémie, le Faso Check, un site de fact-checking basé au
Burkina Faso a enregistré plusieurs fausses nouvelles «sur la
reconnaissance par l’Organisation mondiale de la santé de
l’Artemisia comme remède contre la Covid-19» ou que «le tabac
préviendrait la Covid-19» ou encore que «le cannabis soigne la
Covid-19». L’initiative « Faso check» a aussi répertorié un
lot de fausses nouvelles qui «soutient mordicus que consommer
le piment fort prévient le Coronavirus».

Outres les fausses informations sur le virus, nombres de fakes
news portaient également sur la riposte du gouvernement. Sur
les réseaux sociaux au Burkina Faso par exemple circulait des
fausses informations indiquant des subventions de «40
milliards mis à la disposition des artisans» ou «la levée du
couvre-feu» décrété par le gouvernement burkinabè afin
d’amortir le choc économique infligé par la pandémie de
Covid-19. Une autre fausse nouvelle annonçait également «la
reprise des activités pédagogiques le 12 mai 2020».

Impact des Fakes News sur les Médias

La prolifération de fausses informations en cette période de
crise sanitaire au cours de laquelle le rôle des médias était
crucial a porté un coup dur à l’industrie de la presse.
L’abondance des fakes news a dangereusement impacté la
crédibilité des médias traditionnels qui, après chaque
information publiée ou relayée, se trouvaient dans
l’obligation d’apporter un démenti.

Ainsi, les fake news ont beaucoup contribué à décrédibiliser
les médias qui se contentent de prendre pour argent comptant
tout ce qu’ils trouvent sur la toile.

En   raison   du   manque   d’information   qui   a   favorisé   la
prolifération des fausses informations, Mamane Jaharou,
Président de l’Observatoire Nigérien des Indépendant de
l’Ethique et de la Déontologie dans les Médias (ONIMED), lors
d’un webinaire organisé par la Fondation des Médias pour
l’Afrique de l’Ouest (MFWA) sur la viabilité des médias en
cette période de COVID-19 a souligné que «souvent, face aux
fausses informations même les journalistes sont confus et ne
savent pas vers où se vouer pour vérifier les informations».

Non seulement les fake news on conduit à la perte de
crédibilité des médias, mais également nombres de
professionnels de presse étaient confus dans le relai de
l’information aux populations. Au Burkina Faso par exemple, le
gouvernement a été parfois vecteur de fake news en raison
d’une série d’information fausse communiqué à la population
surtout suite au premier décès subvenu suite à la COVID-19.

Si la cause du décès a suscité des polémiques sur la gestion
de la suite de l’événement, le gouvernement s’est fourvoyé. Sa
communication a été émaillée d’informations erronées. Selon
Touwendenda Zongo, Directeur de Publication du bimensuel
Mutations «la communication du gouvernement a été un problème
pour nous car on ne savait plus qui croire. On avait
l’impression que tout était orienté à dessein         et   les
journalistes se perdaient avec leurs sources».

Si les fausses informations ont ralenti voire bloqué le
fonctionnement des entreprises de presse et affecté leurs
crédibilités lors de la crise sanitaire de la COVID-19, les
fausses informations ont perturbé également le bon déroulement
de la campagne de sensibilisation du gouvernement contre le
virus.

L’opération de dépistage d’envergure nationale, enclenchée par
le Gouvernement en vue d’éradiquer cette pandémie en 60 jours
en Guinée, a suscité une forte résistance chez les citoyens.

Selon Yamoussa BANGOURA de l’Agence nationale de la sécurité
sanitaire, «certains chefs de famille ont préparé leurs
membres à ne pas nous accepter sous le faux prétexte que nous
y venions pour leur injecter du poison.»

La forte multiplication du nombre de malade en raison du
relâchement des mesures barrières au sein de la population est
fortement due à la propagation des fausses informations
rejetant l’existence de la maladie.

Les Mesures adoptées contre les Fausses Informations :

Plusieurs actions ont été entreprises par divers parties
prenantes en vue de limiter l’évolution des fausses
informations sur la pandémie. C’est dans cette même veine que
les acteurs de la société civile, regroupés au sein du conseil
national des organisations de la société civile guinéenne, ont
initié les campagnes d’information, de sensibilisation et
d’éducation sur la propagation des fausses informations sur le
coronavirus par le porte-à-porte particulièrement contre la
fausse information assez répandue dans les communautés
guinéennes sur l’injection des patients de la COVID-19 avec du
poison à l’hôpital de Donka.

Les médias au Cap Vert se sont cramponnés aux pratiques de
professionnalisme journalistique afin de fournir des
informations crédibles aux citoyens. Selon Gisela Coelho,
journaliste à A NAÇÃO «nous avons maintenu notre statut et
notre code de déontologie éditoriale, qui est basé sur le
journalisme de qualité et d’exactitude des informations
divulguées, sous l’égide du principe du contradictoire, du
croisement des informations et de la vérification des faits.
Pendant la pandémie, nous avons cessé de publier certaines
nouvelles en ligne comme en étant des scoops.»

Cette même tendance a été observée au Togo ou très vite les
médias ont pris la mesure de la situation générale de la
pandémie dans le monde devant les fausses informations qui
circulaient. Les médias togolais ont donc réussi à faire la
part des choses dans le traitement et la diffusion des
informations liées au coronavirus. « j’ai toujours consulté
les sources officielles notamment le site internet mis en
place par le gouvernement togolais, la radio et la télévision
nationale. Je me réfère toujours aux informations du
gouvernement sur la maladie, car les vraies informations
viennent de là. Je ne voudrais pas être victime des fakes
news», affirme Nicolas KOUDOHAH, Directeur de Publication du
journal ‘’Le Bâtisseur’’».

Le Togo ainsi que le Burkina Faso ont connu la création des
sites de fact-checking ou vérifications des faits. Sur la
période des quatre premiers mois de la pandémie au Togo (entre
avril et juillet), Togocheck a traité 77 fakes news. La
plupart tournaient autour des traitements, des faux remèdes de
la COVID-19 et des prétendus vaccins contre ce virus. Faso
check au Burkina Faso a été fortement actif afin de débusquer
les fausses informations portant sur la pandémie.

Outre les initiatives spéciales, les médias dans la sous-
région ont également organisé des séries d’émissions avec des
experts ainsi que les autorités gouvernementales en vue de
fournir des informations fiables aux citoyens.

Plusieurs gouvernements en Afrique de l’Ouest ont adopté
diverses mesures en vue de fournir les informations crédibles
aux populations. Les gouvernements du Bénin et du Togo ont par
exemple créé des sites internet fournissant des informations
en temps réel aux citoyens. Les autorités gouvernementales ont
également organisé des conférences de presse de manière
régulières. Par exemple, au Burkina Faso, le Service
d’Information du Gouvernement (SIG) et le Centre des
Opérations de Réponses aux Urgences Sanitaires (CORUS) ont
organisé des conférences de presse avec les médias sur les cas
de COVID-19 ainsi que sur les mesures adoptées par le
gouvernement comme riposte à la crise.

Au niveau de la Mauritanie, le gouvernement a adopté une
approche juridique au phénomène. L’Assemblée nationale a
approuvé, le 25 juin 2020, une loi présentée par le
gouvernement qui règlemente le domaine de la publication de
fausse information sur les réseaux sociaux considérant qu’elle
affecte la tranquillité publique et la paix civile surtout en
ciblant les individus et les institutions. En présentant les
raisons de la loi, le gouvernement a indiqué que son objectif
est de lutter contre la manipulation de l’information en
général, pendant les crises sanitaires, les périodes
électorales et aussi d’autres formes quelle que soit leur
nature en particulier.

Les sanctions prévues par la nouvelle loi varient de trois
mois à cinq ans de prison ainsi que des amendes de 50 000 à
200 000 MRU (de 120 à 600 USD). La loi devra entrer en vigueur
après sa publication au Journal officiel.

Conclusion

Le phénomène de fake news est devenu une hydre qui ne fais que
prendre de l’ampleur. Ce phénomène dans le contexte actuel
fragilise la politique nationale de riposte à la COVID-19.
Sans l’implication de la classe politique, des médias ainsi
que de toutes les parties prenantes en vue de constituer une
ligne de front pour l’éducation et la sensibilisation des
populations générales dans les langues nationales à tous les
niveaux, la bataille sera perdue.

C’est dans cet ordre d’idée que nous recommandons aux parties
prenantes clés les recommandations suivantes:

Aux Gouvernements :

– Adopter des politiques favorisant l’accès à l’information
sur la pandémie ainsi que les mesures de ripostes

– Fournir de manière proactive les informations aux médias
ainsi qu’au public
– Sensibiliser et publiquement décourager la production et
publication des Fakes News.

– Informer et former les journalistes y compris les
chroniqueurs religieux et journalistes locuteurs en langues
nationales, sur les causes et modes de transmission de la
COVID-19 afin que ces derniers puissent mieux informer et
sensibiliser la population.

Aux Organisations de Développement des Médias :

– Organiser des formations périodiques à l’intention des
journalistes sur le Fact-checking

– Former les journalistes et activistes de la société civile
sur le recueil de textes locaux portant sur les Fakes News.

– Renforcer les compétences des journalistes sur les pratiques
éditoriales et les exhorter à éviter la culture du scoop

Aux Médias

 – Vérifier à plusieurs reprises les informations avant
publication,

– Créer des espaces ou opportunités de publier des démentis
dans les cas où les informations publiées contenaient des
erreurs et massivement publier ces démentis,

– Renforcer au niveau individuel        les    compétences    de
vérification des informations,

– Créer une liste des personnes ressources capables de
confirmer les informations pertinentes avant leurs
publications.

– Constamment débusquer lorsque nécessaire        les   fausses
informations sur les réseaux sociaux ».
Kpalimé : CRS TOGO et CEJP
outillent     les    leaders
communautaires de Kloto 1 sur
la cohésion sociale

Des leaders communautaires de la ville de Kpalimé, en
formation depuis le 5 novembre dernier sur la cohésion
sociale, se sont séparés ce jeudi, après avoir reçu la visite
du maire de la commune de Kloto1 Winny DOGBATSE.

Initiée par Catholic Relief Services (CRS Togo) et le Conseil
Épiscopal Justice et Paix (CEJP), cette formation s’inscrit
dans le cadre de la mise en œuvre du projet Plateforme de
Dialogue Communautaire pour La Cohésion Sociale, financé par
le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Au troisième jour de cette formation, le maire de la commune
de Kloto 1 est venu remercier et félicité CRS TOGO et CEJP
pour cette initiative, qui selon lui est salutaire et
permettra de renforcer les capacités des leaders
communautaires en matière de consolidation et d’enracinement
de la cohésion sociale dans la commune de Kloto 1.

   1. DOGBATSE a également témoigné sa reconnaissance et sa
      gratitude au PNUD pour son accompagnement multiforme
      dans la mise en œuvre de ce projet. Pour lui, cet
atelier est un impératif.

Il a en outre encouragé les participants et les a invités à
cultiver les valeurs de paix, de vivre ensemble, de cohésion
sociale, de pardon, de tolérance, d’amour et de solidarité. Le
maire de la commune de Kloto 1 a rassuré CRS TOGO, CEJP et le
PNUD, et réitéré leur engagement et disponibilité) tout mettre
en œuvre pour la réussite de ce projet.

Quelques 126 jeunes et femmes ont été déjà formés sur la même
thématique, et la présente formation vise à donner aux
participants, les moyens d’identifier et de traiter leurs
griefs de manière ouverte et pacifique et de propulser les
bases de la confiance, de l’harmonie et de la solidarité entre
eux.

A l’ouverture des travaux, le superviseur du projet, ABOTSI
Komi Edem a invité les participants à être des ambassadeurs
auprès des autres pour que la cohésion sociale soit totale
pour dit-il « permettre le développement de notre cité ».

« Nous devons sentir cela dans notre manière de faire, dans
notre comportement, dans notre parler et cela va impacter les
autres », a-t-il ajouté.

Pour Mme Epiphanie Meteteiton HOUMEY-EKLU-KOEVANU (Team Leader
Gouvernance démocratique Institutionnelle / Point Focal
Genre), le Programme des Nations Unies pour le Développement a
initié ce projet avec le gouvernement togolais pour soutenir
le projet de développement dans les différentes communes.

« Sans la paix, aucun développement n’est possible », a-t-elle
précisé, ajoutant que les leaders communautaires doivent
travailler à la cohésion sociale pour que tous les acteurs
collaborent ensemble pour atténuer les différentes actions
pour le bien-être des citoyens des différentes communes.

Elle a par ailleurs encouragé les différents acteurs locaux de
développement à plus de collaboration et à fédérer leurs
énergies pour l’atteinte des objectifs du projet, qui selon
elle est « la cohésion sociale dans les communes pour le bon
déroulement des actions de développement ».

L’approche de CRS TOGO, qui dans le cadre de la consolidation
de la paix par le rapprochement des peuples permet aux
groupes, aux organisations et aux communautés, de porter un
regard introspectif sur les désaccords et les différends, de
trouver un terrain d’entente, de collaborer dans l’intérêt
mutuel et d’imaginer un avenir harmonieux bénéfique pour tous.

Le présent projet vise à soutenir et habiliter les femmes et
les jeunes, ainsi que les Leaders communautaires de Mango,
Sokodé et Kpalimé à réaliser leur potentiel, à transcender
leurs différences et à œuvrer ensemble à la promotion du bien
commun de leur communauté.

Cette formation a été assurée par Mme Hadjia Dapou TCHAPO-
KONDOR (Spécialiste en cohésion sociale). Soulignons qu’un
atelier de restitution publique des formations aux communautés
sera fait le 21 novembre prochain.

De notre correspondant à Kpalimé, Mensah ASSOGBAGUE

Lomé accueille une soirée «
blanche » le vendredi 18 août
prochain
Le salon FAZAO du Radisson Blu hôtel 2 février de Lomé va
vibrer ce vendredi 18 août 2017 à partir de 20 heures au
rythme d’une soirée « blanche », une nuit de retrouvailles
entre les togolais du pays et de la diaspora, organisée par
l’agence SIGNATURE.

C’est une initiative d’un groupe de togolais soucieux de
réunir autour d’un évènement, toutes les personnes qui ont
pour noyau commun, l’amour du Togo.

Pour la première édition de cette soirée de prestige, il est
proposé aux invités et convives, de passer la soirée habillé
intégralement en blanc, un clin d’œil pour la lumière que le
comité d’organisation entend apporter sur Lomé.

Il s’agit d’une soirée dansante qui est également ouverte aux
togolais vivant au pays. Elle sera marquée par trois temps
forts. D’abord un cocktail apéritif pour permettre aux
participants de rentrer dans l’ambiance de la soirée. Ensuite
un dîner présenté sous forme de buffet sera dressé dans le
salon Fazao et enfin la nuit dansante proprement dite où
diverses animations seront proposées aux participants. Les
convives auront également l’occasion d’apprécier les
prestations de certains artistes de la chanson.

« Bien plus qu’une simple nuit dansante, une telle soirée est
l’occasion de réunir plus de 500 personnes sous le signe de la
gaieté afin qu’elles se remémorent leurs belles années au Togo
sur des rythmes d’hier et d’aujourd’hui », précisent les
organisateurs.

Le rendez-vous est donc pris pour le 18 août prochain dans le
somptueux cadre du Radisson Blu pour cette soirée qui sera
animée par le comédien ivoirien LE MAGNIFIC.

David SOKLOU

Football  :  Qualification
historique du Togo pour le
CHAN

Les Éperviers locaux ont réussi à obtenir ce samedi à Lagos au
Nigeria, leur toute première qualification pour une phase
finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN).

Malgré leur défaite (0-2) à Lagos face aux Super Eagles, les
poulains du sélectionneur national Jean Paul Abalo Dosseh ont
concrétisé leur rêve de qualification, ceci à la faveur de
leur large victoire quatre buts à un (4-1) au match aller
joué il y a quelques semaines à Lomé.

Au Nigeria, la mission n’a pas été facile pour l’équipe du

Togo qui encaisse le premier but dès la 8e minute de jeu, but
marqué par Alimi Sikiru. Sous pression, les togolais vont
résister jusqu’à la pause. En seconde période, les nigérians
vont toujours garder le pied sur l’accélérateur pour inscrire
leur second but à la 63è minute toujours par l’entremise de
Alimi Sikiru.
Galvanisé par ce second but, les Super Eagles ont cherché en
vain à marquer un troisième but qui serait synonyme de leur
qualification. Mais peine perdu. Les togolais ont su contenir
les offensives nigérianes jusqu’à la fin de la rencontre. Même
les 10 minutes (sans explication) de temps additionnel n’ont
pas permis au Nigeria son troisième but.

Les Éperviers ont ainsi réalisé l’exploit en décrochant une
historique qualification pour la CHAN dont la prochaine
édition se jouera en 2020 AU Cameroun.

David S.

Brigitte Adjamagbo-Johnson :
« La Coalition des 14 n’a
jamais appelé au boycott de
l’élection du 20 décembre
2018 »

Surprenante déclaration. Au micro de nos confrères de Afrika
Stratégies France, la coordinatrice de la Coalition des 14
partis politiques de l’opposition a indiqué n’avoir jamais
appelé au boycott des élections législatives du 20 décembre
dernier, au scrutin auquel n’a pourtant pas pris part, ce
regroupement de partis de l’opposition togolaise. « La
Coalition des 14 partis de l’opposition n’a jamais appelé au
boycott de l’élection du 20 décembre 2018 ; mais elle a exigé
et continue de réclamer des réformes constitutionnelles et
institutionnelles et des conditions de transparence des
élections au Togo en vue d’une alternance et c’est pour ce
faire qu’elle a demandé au peuple togolais d’empêcher par tous
les moyens légaux la tenue de ce scrutin et elle fut
écoutée », a déclaré Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson qui
est dans une longue interview, revenue par ailleurs sur divers
sujets notamment la crise togolaise, les manifestations de rue
avec celle encore en perspective le 12 janvier prochain, les
dernières législatives, la CEDEAO, les démarches des
facilitateurs pour une sortie de crise, et entre autres la
Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Nous vous
proposons l’intégralité de l’interview.

Afrika Stratégies France: La C14 a appelé au boycott, le
pouvoir a organisé de façon unilatérale ce scrutin. Est-ce que
vous regrettez cette politique de la chaise vide ?

Brigitte Adjamagbo-Johnson: La Coalition des 14 partis de
l’opposition n’a jamais appelé au boycott de l’élection du 20
décembre 2018 ; mais elle a exigé et continue de réclamer des
réformes constitutionnelles et institutionnelles et des
conditions de transparence des élections au Togo en vue d’une
alternance et c’est pour ce faire qu’elle a demandé au peuple
togolais d’empêcher par tous les moyens légaux la tenue de ce
scrutin et elle fut écoutée. Pour ce qui est de la politique
de la chaise vide qui historiquement est une manière
intelligente de briller par son absence afin d’être mieux
craint ou respecté, je réponds qu’on peut continuer de sauter
comme un cabri sur sa chaise en criant « on a gagné, on a
gagné » ; mais à quoi servent des victoires à la Pyrrhus,
sinon aggraver une situation déjà pénible… La réalité finit
toujours par rattraper celui qui a choisi de vivre dans
l’illusion. Cette réalité est que plus de 90% des togolais
sont restés chez eux ce 20 décembre 2018, et la majorité des
10% qui se sont déplacée a voté nul, autrement dit a exprimé
son rejet de ce régime plus que cinquantenaire. Les togolais
ont bien compris qu’au Togo, toutes les institutions y compris
l’Assemblée Nationale sont verrouillées par ce régime qui
distribue des scores aux partis selon son bon vouloir et ils
ne veulent plus de ces farces électorales dont le régime seul
connait la recette. Vous savez, on ne fait pas de politique
autrement que sur des réalités.

A la suite de la rencontre d’Abuja le 22 décembre, avez-vous
eu l’impression que la Cedeao a lâché la C14 ?

Les décisions du sommet des chefs d’Etat qui s’est tenu à
Abuja au Nigeria révèlent au grand jour les carences de la
Commission de la CEDEAO et les limites de cette institution
qui a besoin de réformes pour être plus efficace et plus
proche des préoccupations des peuples de la sous-région. Pour
une Afrique meilleure, ces réformes s’avèrent urgentes. Sinon,
comment comprendre que la Commission, qui a eu la lourde
responsabilité d’assister les facilitateurs, ait pu faire
montre d’autant de laxisme dans le suivi d’une crise aussi
importante que celle que traverse le Togo ? Comment expliquer
l’opacité qui a entouré surtout la gestion du processus
électoral, la coalition n’ayant reçu aucun des rapports que
les experts électoraux recrutés par la CEDEAO ont produits ?
Il faut croire aussi que la dépendance de forces obscures
donneurs d’ordre et des jeux d’intérêts ont lourdement pesé
sur la manière dont l’institution a réglé la crise togolaise.
Mais, ceci étant, nous avons toujours dit qu’il appartient aux
togolais de se battre eux-mêmes pour obtenir l’alternance qui
est pour eux une aspiration profonde.

J’ajoute que le cas togolais doit servir d’exemple aux peuples
africains en lutte et les inciter au-delà des frontières à
créer des liens de solidarité afin de faire de notre CEDEAO,
une institution au service des peuples. Je saisis aussi cette
opportunité pour saluer, féliciter la Vice-présidente du
parlement sous régional et tous les parlementaires qui ont
défendu le droit et la justice au nom des populations
africaines qui les ont élus. Cette forme de redevabilité vis-
à-vis des populations devrait inspirer également les chefs
d’Etats de la CEDEAO.

Aujourd’hui, quelles relations entretenez-vous avec les
facilitateurs, sachant que l’institution régionale a mis fin à
leur médiation ?

L’institution régionale a mis fin à la médiation des
facilitateurs sans qu’il n’y ait eu un bilan inclusif de la
facilitation et en se contentant de prendre acte de la tenue
des élections. On n’a pas besoin de faire une école de science
politique pour comprendre que cette décision traduit un
malaise et illustre un échec. Vous demandez nos rapports avec
les facilitateurs, a priori que voulez vous que les togolais
leur reprochent personnellement avec toutes les pesanteurs
techniques et politiques qui ont certainement handicapé leur
action ?

Vous avez appelé à une manifestation pour le 12 janvier. Quels
autres moyens de pression avez-vous pour faire avancer les
choses dans le sens qui est le vôtre ?

Si nous avons d’autres moyens de pression, vous convenez avec
moi que votre tribune n’est pas le lieu approprié pour
l’étaler. Retenez tout de même que pour nous le combat
continue. Bientôt ce régime aura 52 ans. Il a vu naitre
Monsieur Faure Gnassingbé qui ayant pris la place de son père
dans les conditions que nous connaissons tous, compte
gouverner aussi le Togo à vie et prépare un des rares demi-
frères encore proches à prendre éventuellement sa succession.
Mais hélas ! Ceci ne demeurera qu’un rêve. Il y a un peuple
qui est entré en résistance tel qu’il l’a montré le 20
décembre 2018, et qui poursuivra sa lutte pour se libérer de
plusieurs années de servitude.
Vous n’êtes plus au parlement, je veux parler de la C14, vous
ne serez pas à la CENI. N’est-ce pas un début de la fin ?

Le combat dont la C14 s’est fait le porte-parole depuis août
2017 a pour finalité l’alternance. Être au parlement, n’est
pas une fin en soi. Encore que cette position vous serve à
faire avancer votre pays. Ce qui n’est pas le cas dans la
dictature que nous combattons. Le régime s’est toujours servi
du parlement qu’il a toujours eu le souci de contrôler, comme
de toutes les autres institutions, pour se maintenir. La CDPA
(Convention démocratique des peuples africains, d’obédience
socialiste, Ndlr), parti clandestin depuis 1987, n’était pas
au parlement lorsqu’elle a contribué à déclencher le mouvement
du 5 octobre en 1990 ; le PNP (Parti national panafricain) lui
non plus n’était pas au parlement en août 2017, lorsqu’il a
réussi à organiser les manifestations à l’origine de la phase
actuelle de lutte. Le pouvoir croit avoir trouvé une
échappatoire aux changements profonds que demande le peuple en
se fabriquant une opposition sur mesure. Au contraire avec son
assemblée nationale godillot, il ne fera qu’amplifier une
crise sociopolitique qui plonge ses racines dans des
frustrations incommensurables générées par une gouvernance
politique et économique aujourd’hui contestée.

Si Faure Gnassingbé vous propose, à la C14, une entrée au
gouvernement, quelle sera votre réponse ?

Ecoutez, vous venez à peine de prédire la mort de la C14 et
vous me demandez juste après si ce cadavre que vous déclarez
en sursis ferait son entrée au gouvernement de Faure
Gnassingbé ?
Je vous fais observer que c’est vous-même qui reconnaissez là,
que non seulement la C14 est debout, bien debout, mais aussi
et surtout qu’elle est une force incontournable que le régime
cherche à casser depuis des mois ou à défaut, à dompter par
tous les moyens. Vous me demandez si la C14 va rentrer dans un
gouvernement de Faure Gnassingbé, après des élections
frauduleuses ? Mais monsieur, c’est une vieille recette
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