Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l'OMS - RAPPORT DE RÉUNION

 
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Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l'OMS - RAPPORT DE RÉUNION
RAPPORT DE RÉUNION
                              7-10 décembre 2020
                                  Réunion virtuelle

Rapport de la 13e réunion du
Groupe consultatif pour la lutte
antivectorielle de l’OMS
RAPPORT DE RÉUNION
                              7-10 décembre 2020
                                  Réunion virtuelle

Rapport de la 13e réunion du
Groupe consultatif pour la lutte
antivectorielle de l’OMS
Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS [Thirteenth meeting of
the WHO Vector Control Advisory Group]

ISBN 978-92-4-003165-4 (version électronique)
ISBN 978-92-4-003166-1 (version imprimée)

                                    © Organisation mondiale de la Santé 2021

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Citation suggérée. Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS
[Thirteenth meeting of the WHO Vector Control Advisory Group]. Genève : Organisation mondiale de la Santé ;
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TABLE DES MATIÈRES

Contexte                                                                                               1

Réunion à huis clos                                                                                    1
Accueil des participants                                                                              2
Mises à jour des départements de l’OMS                                                                2
Sujets de discussion                                                                                  3
   Analyses à différents intervalles d’un essai                                                       3
   Vue d’ensemble des procédures d’élaboration de lignes directrices                                  4

Examen des dossiers présentés au VCAG par les demandeurs                                              4
   Classe d’intervention : stations d’appât                                                           4
      Intervention : appâts sucrés ciblés attractifs (ATSB)                                           4
      Demandeur : Westham et le Consortium pour une lutte
      antivectorielle innovante (IVCC)                                                                4
           Contexte                                                                                   4
           Mises à jour                                                                               5
           Résumé des discussions                                                                     5
           Conclusions                                                                                6
           Recommandations                                                                            6

   Classe d’intervention : leurres létaux domestiques                                                 7
      Intervention : tubes d’avant-toit (avec ou sans moustiquaires)                                  7
      Demandeur : In2Care                                                                             7
           Contexte                                                                                   7
           Mises à jour                                                                               8
           Résumé des discussions                                                                     9
           Conclusion                                                                                 10
           Recommandations                                                                            10

             Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS    iii
Classe d’intervention : transmission réduite d’agents pathogènes
   induite par Wolbachia                                                11
      Intervention : Aedes aegypti infectés par la souche
      wMel de Wolbachia                                                 11
          Contexte                                                      11
      Demandeur : World Mosquito Program (WMP)                          11
          Mises à jour                                                  12
          Résumé des discussions                                        12
          Conclusion                                                    13
          Recommandations                                               13

      Demandeur : EVITA (sous la direction de l’Université Emory)       14
          Dossier initial                                               14
          Résumé des discussions                                        14
          Conclusion                                                    15
          Recommandations                                               15

   Classe d’intervention : répulsifs spatiaux                           15
      Intervention : répulsifs spatiaux                                 15
      Demandeur : SC Johnson / Université de Notre-Dame                 15
          Contexte                                                      15
          Mises à jour                                                  16
          Résumé des discussions                                        17
          Conclusion                                                    18
          Recommandations                                               18

   Classe d’intervention : traitement de sujets humains et/ou animaux
   au moyen d’endectocides systémiques                                  19
      Intervention : endectocides (ivermectine)                         19
      Demandeur : BOHEMIA, ISGlobal                                     19
          Contexte                                                      19
          Mises à jour                                                  19
          Résumé des discussions                                        19
          Conclusion                                                    20
          Recommandations                                               21

Observations finales de la réunion                                      21

Références bibliographiques                                             22

Annexe 1 : Déclarations d’intérêts                                      23

Annexe 2 : Liste des participants                                       25

Annexe 3 : Ordre du jour de la réunion                                  28
CONTEXTE

Le Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle (VCAG) de l’Organisation mondiale de
la Santé (OMS) conseille l’Organisation en matière de nouveaux outils, technologies et
approches – collectivement désignés par le terme « interventions » – de lutte contre les
vecteurs du paludisme, de la dengue et d’autres maladies à transmission vectorielle. Le
VCAG est coordonné conjointement par le Programme mondial de lutte antipaludique
(GMP) de l’OMS, le Département Lutte contre les maladies tropicales négligées
(NTD) de l’OMS et l’équipe de préqualification de l’OMS pour les produits de lutte
antivectorielle (PQT/VCP). Les fonctions spécifiques du VCAG consistent à :

    •   fournir aux concepteurs de produits, aux innovateurs et aux chercheurs des
        orientations sur la génération de données épidémiologiques et de modèles
        d’études permettant d’évaluer l’utilité pour la santé publique de nouvelles
        interventions de lutte antivectorielle ;

    •   évaluer l’utilité pour la santé publique des nouvelles interventions de lutte
        antivectorielle présentées à l’OMS ; et

    •   offrir des conseils à l’OMS concernant l’utilité des nouvelles interventions en
        matière de santé publique, en vue de leur soumission au Groupe consultatif
        sur la politique de lutte contre le paludisme (MPAG) et au Groupe consultatif
        stratégique et technique sur les maladies tropicales négligées (STAG).

Les experts du VCAG se sont réunis virtuellement avec des concepteurs de produits, des
innovateurs et des chercheurs (conjointement désignés par le terme « demandeurs »)
pour la 13e réunion du Groupe, qui s’est tenue du 7 au 10 décembre 2020. Quatorze
membres du VCAG et trois conseillers temporaires agissaient en qualité d’experts pour
cette réunion. La réunion était coprésidée par Heather Ferguson et Salim Abdulla. La
liste complète des participants à la réunion est fournie à l’annexe 1. L’ordre du jour de la
réunion est reproduit à l’annexe 2.

Le présent rapport expose en détail le déroulement et les résultats de la réunion,
notamment les conseils donnés aux demandeurs qui avaient présenté des dossiers pour
les classes d’intervention suivantes :

    •   stations d’appât ;

    •   leurres létaux domestiques ;

    •   transmission réduite d’agents pathogènes induite par Wolbachia ;

    •   répulsifs spatiaux ;

    •   traitement de sujets humains et/ou animaux au moyen d’un endectocide.

RÉUNION À HUIS CLOS

Ont participé à la réunion initiale à huis clos l’ensemble des membres du VCAG,
le secrétariat du VCAG et des membres affiliés du personnel de l’OMS. Toutes les
déclarations d’intérêts fournies par les conseillers du VCAG avaient été examinées avant
la réunion, et les intérêts pertinents ont été divulgués, ainsi que les mesures prises à leur
égard. Les déclarations d’intérêts sont fournies à l’annexe 3.

                  Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS   1
Accueil des participants
                       Les membres du VCAG ont été accueillis officiellement par M. Deusdedit Mubangizi,
                       coordonnateur de l’équipe de préqualification du Département Réglementation et
                       préqualification (au nom de la Dre Mariângela Simão, Sous-Directrice générale de la
                       Division Accès aux médicaments et aux produits de santé), le Dr Pedro Alonso, Directeur
                       du Programme mondial de lutte antipaludique et la Dre Mwele Malecela, Directrice du
                       Département Lutte contre les maladies tropicales négligées. L’évolution du VCAG au
                       cours des dernières années a été passée en revue. Tous trois ont souligné l’importance
                       de la collaboration entre les trois départements dans le cadre de l’évaluation des
                       interventions novatrices en matière de lutte antivectorielle, ainsi que l’importance de
                       s’exprimer d’une seule voix. Le Dr Alonso a fait remarquer que c’est dans le domaine de
                       la lutte antivectorielle que les plus grands progrès sont accomplis en matière de mise au
                       point d’outils nouveaux et efficaces pour lutter contre le paludisme, et que ces avancées
                       doivent se poursuivre. La Dre Malecela a informé le VCAG que la feuille de route 2021-
                       2030 sur les maladies tropicales négligées a été approuvée par l’Assemblée mondiale
                       de la Santé lors de sa session spéciale de novembre 2020. Cette feuille de route promeut
                       un éloignement de la démarche fondée sur des programmes portant sur des maladies
                       spécifiques en faveur d’approches intégrées fondées sur des plateformes communes
                       de mise en œuvre. La gestion intégrée des vecteurs, la recherche et l’innovation sont
                       considérées comme des facteurs essentiels à la réussite de la feuille de route.

                       L’effet de la COVID-19 sur la mise en œuvre des programmes de lutte contre le
                       paludisme et les maladies tropicales négligées s’est clairement fait sentir au cours
                       de l’année écoulée. Toutes les équipes s’entendent sur la nécessité de collaborer
                       dans le cadre des efforts de mise en œuvre. Les trois intervenants ont exprimé
                       leur reconnaissance envers les membres du VCAG pour leur dévouement et leur
                       engagement en faveur du travail du Groupe et de l’objectif d’apporter de nouvelles
                       interventions efficaces de lutte antivectorielle.

                       Mises à jour des départements de l’OMS
                       Depuis la 12e réunion du VCAG (8-10 juin 2020), l’OMS a publié les dernières normes
                       d’évaluation des interventions de lutte antivectorielle, sous le titre Norms, standards and
                       processes underpinning WHO vector control policy development (1). Cette publication
                       a été élaborée conjointement par les trois départements (Programme mondial de
                       lutte antipaludique (lutte antivectorielle et résistance aux insecticides), Maladies
                       tropicales négligées (santé publique vétérinaire, lutte antivectorielle et environnement)
                       et Réglementation et préqualification (équipe de préqualification)), dans le cadre des
                       efforts de l’OMS en vue d’améliorer la communication sur le lien entre la génération de
                       données aux fins d’éclairer l’élaboration de lignes directrices et la manière dont ces lignes
                       directrices sont élaborées. Ce document, qui fournit à la fois aux membres du VCAG et aux
                       demandeurs des descriptions des normes révisées d’évaluation des interventions de lutte
                       antivectorielle de l’OMS, remplace le document intitulé The evaluation process for vector
                       control products publié en juin 2017. Ces orientations révisées marquent l’abandon d’une
                       approche universelle et mettent davantage l’accent sur la proposition de modèles d’essais
                       adaptés à des contextes épidémiologiques donnés et au déploiement et aux schémas
                       d’utilisation visés des interventions. La génération de bases factuelles d’excellente qualité
                       afin de démontrer l’utilité pour la santé publique reste cruciale pour chaque intervention
                       soumise au processus d’évaluation.

                       Le Dr Jan Kolaczinski (Programme mondial de lutte antipaludique (lutte antivectorielle
                       et résistance aux insecticides)) a informé le VCAG de l’énoncé de position sur les
                       moustiques génétiquement modifiés récemment publié par l’OMS, et du fait que
                       l’Organisation est favorable à la poursuite des activités de recherche sur l’impact
                       épidémiologique potentiel de cette nouvelle technologie. Il a également informé le
                       VCAG du fait que les lignes directrices de l’OMS sur le paludisme, qui étaient jusqu’à
                       présent réparties entre plusieurs documents sur les traitements, la prévention et la lutte,
                       sont actuellement rassemblées en un document unique. Ces lignes directrices seront

2 Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS
disponibles début 2021 sur une application en ligne appelée MAGICapp facilitant l’accès
aux différentes composantes des lignes directrices.

Le Dr Raman Velayudhan (Maladies tropicales négligées/santé publique vétérinaire,
lutte antivectorielle et environnement) a fourni des informations supplémentaires sur
la nouvelle feuille de route sur les maladies tropicales négligées (2), et mis en lumière
certaines des cibles clés définies dans cette feuille de route, ainsi que les mécanismes
actuellement mis en place pour garantir que les objectifs sont réalisables. Un résumé
des progrès de l’Action mondiale pour lutter contre les vecteurs a également été
présenté, notamment en ce qui concerne les mesures adoptées au niveau régional,
les progrès des trois premières années, l’élaboration des orientations normatives, le
soutien fourni en matière d’infrastructure et la mise en place d’un pôle en ligne destiné à
appuyer la coordination et le suivi des progrès et des activités.

Mme Marion Law (équipe préqualification des produits de lutte antivectorielle) a présenté
une vue d’ensemble du nombre et des types de dossiers présentés à son équipe en 2020.
Cette vue d’ensemble portait notamment sur les résultats liés aux produits préqualifiés, les
spécifications établies en matière de chimie et de fabrication et le nombre de demandes de
détermination de parcours. Une mise à jour sur les principaux projets d’intérêt pour le VCAG
a par ailleurs été fournie, tels que les travaux d’examen et de révision des exigences de
données relatives aux moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’appel à la communication
de données pour certaines moustiquaires autres qu’imprégnées d’un pyréthrinoïde
uniquement et le plan d’amélioration des étiquettes. Mme Law a informé le groupe que le
document présentant la vue d’ensemble de l’équipe de préqualification des produits de
lutte antivectorielle est prêt. Cette vue d’ensemble fournit notamment des informations sur
le mandat, l’approche d’évaluation, le processus et la politique opérationnelle sur lesquels
repose le programme. L’équipe est également en train de mettre à jour son site Web et de
préparer de nouveaux contenus.

Sujets de discussion
Analyses à différents intervalles d’un essai
Les Dr Tom Smith et Neal Alexander ont animé une brève discussion sur le sujet
des analyses intermédiaires, des règles d’arrêt des études et des modèles d’essais
adaptatifs. Cette discussion était motivée par les récentes propositions de demandeurs
en réponse aux difficultés résultant de la pandémie de COVID-19, qui ont contraint
à arrêter, interrompre ou adapter les activités de nombreux essais en raison des
restrictions.

Les dernières orientations du VCAG concernant les analyses préfinales d’essais,
qui figurent dans le rapport de la huitième réunion du VCAG (mai 2018) (3), ont
été formulées suite à une discussion dirigée par le Dr Immo Kleinschmidt. D’autres
orientations publiées, notamment par CONSORT (4) et la FDA (5), ne diffèrent pas, quant
aux principes, des recommandations antérieures du VCAG, exposant les conditions dans
lesquelles les analyses intermédiaires et l’arrêt précoce peuvent être acceptables.

Les membres du VCAG ont conclu que les orientations du Groupe concernant les
analyses intermédiaires restent les mêmes que celles énoncées dans le rapport de sa
huitième réunion. Plus précisément, l’introduction d’une analyse intermédiaire dans un
modèle d’essai clinique peut être acceptable si cette analyse est suffisamment justifiée,
planifiée à l’avance et si la portée en est clairement définie. Le VCAG a également
convenu que le comité de contrôle des données et de la sécurité (DSMB)1 devrait
indiquer si les résultats d’une analyse intermédiaire justifient l’arrêt ou la poursuite d’un
essai. Le VCAG ne devrait jouer aucun rôle dans la gouvernance d’un essai à cet égard.
Il a également été jugé important de définir d’avance toute action à prendre si un
résultat donné est observé après une analyse à un moment prédéfini.

1   Le comité de contrôle des données et de la sécurité peut également être connu sous le nom de comité de
    suivi des données.

                     Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS   3
La discussion a également abordé la nécessité d’utiliser la terminologie correcte pour
                        les analyses. Par exemple, le terme « analyse intermédiaire » désigne généralement
                        une analyse planifiée à l’avance, il ne doit pas être utilisé pour décrire les analyses ad
                        hoc réalisées avant l’achèvement d’un essai. Par ailleurs, si l’intention est de mener un
                        essai court mais ayant la puissance requise avec l’option de le poursuivre au-delà de
                        ce point d’arrêt potentiel, une telle analyse ne serait pas non plus considérée comme
                        intermédiaire.

                        Le VCAG réitère les orientations figurant dans son huitième rapport et recommande
                        que tous les essais futurs pour lesquels des analyses intermédiaires sont prévues (ou
                        dont l’arrêt précoce est possible) précisent, dans le plan d’analyse statistique et le
                        protocole d’étude, le rôle du comité de contrôle des données et de la sécurité ; les
                        règles et les critères d’arrêt de l’essai ; et les considérations appropriées concernant les
                        conséquences des tests multiples et les impacts sur les seuils de valeur de p dans les
                        analyses finales.

                        Vue d’ensemble des procédures d’élaboration de lignes directrices
                        Le Dr Elie Akl a présenté aux membres du VCAG les procédures d’élaboration de lignes
                        directrices et de recommandations de l’OMS. Membre du Département de médecine de
                        l’Université américaine de Beyrouth (Liban), le Dr Akl est un méthodologiste chevronné
                        dans le domaine de l’élaboration de lignes directrices. Il a participé à l’élaboration
                        de nombreuses lignes directrices de l’OMS, notamment aux travaux de révision et
                        d’élargissement des lignes directrices sur la lutte antivectorielle du Programme mondial
                        de lutte antipaludique et d’intégration de ces lignes directrices avec d’autres domaines
                        techniques au sein d’un seul document. Son exposé visait à mieux faire comprendre les
                        types de données requises dans le processus d’élaboration de lignes directrices et la
                        manière dont elles éclairent les recommandations de politique. Il a donné un aperçu
                        de haut niveau du processus d’élaboration de lignes directrices et mis l’accent sur le
                        fait que les lignes directrices de l’OMS sont élaborées en réponse aux besoins des
                        décideurs dans les États Membres. De plus amples informations sont disponibles dans
                        le manuel d’élaboration des lignes directrices de l’OMS (WHO Handbook for guideline
                        development) (6).

                        Examen des dossiers présentés au VCAG par les demandeurs
                        Classe d’intervention : stations d’appât
                        Intervention : appâts sucrés ciblés attractifs (ATSB)
                        Demandeur : Westham et le Consortium pour une lutte antivectorielle innovante
                        (IVCC)

                        Contexte
                        Les appâts sucrés ciblés attractifs (ATSB) sont conçus pour attirer et tuer les moustiques
                        à la recherche de sucre. Étant donné qu’aussi bien les moustiques mâles que femelles
                        se nourrissent de sucres végétaux pour maintenir le niveau d’énergie dont ils ont besoin
                        pour survivre, les appâts sucrés ciblés attractifs exploitent ce besoin presque quotidien
                        pour attirer les moustiques vers une source de sucre qui contient également une
                        substance toxique qui leur est mortelle.

                        Le concept de ce type d’appât a été examiné pour la première fois par le VCAG fin 2014.
                        En 2015, une étude entomologique de validation de principe d’une durée de deux ans
                        a été lancée au Mali dans sept villages traités et sept villages non traités. Cette étude
                        a été réalisée dans le cadre d’une collaboration entre Westham et l’IVCC. Lors de la
                        huitième réunion du VCAG, en mai 2018, les demandeurs ont présenté un résumé de leur
                        étude au Mali, dont il ressortait que le produit réduit les populations de moustiques et la
                        survie des moustiques individuels, qu’il réduit la fréquence des moustiques porteurs de
                        plasmodies, et qu’il ne pose aucun risque significatif pour les organismes non ciblés.

4 Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS
En parallèle, les demandeurs ont présenté un projet de protocole pour trois essais
épidémiologiques prévus au Kenya, au Mali et en Zambie. Lors de la dixième réunion
du VCAG, en mai 2019, les demandeurs ont fourni des mises à jour détaillées sur leurs
projets de protocole pour les essais prévus dans les trois pays. L’équipe a fourni un
aperçu du statut de fabrication du produit et des données entomologiques de référence
connexes pour le Kenya et la Zambie.

Mises à jour
À cette réunion, les demandeurs ont présenté une version révisée de leur modèle
d’essai épidémiologique ainsi que le plan d’analyse statistique associé. La principale
modification était l’introduction d’une analyse planifiée après un an (avec calcul
des tailles d’échantillon ajustées) dans le modèle d’essai. L’objectif est de faciliter la
détection de toute taille d’effet importante imprévue correspondant à un « bénéfice
incontestable » avant la fin de l’essai de deux ans.

L’équipe continue de perfectionner le prototype qu’il est prévu d’utiliser dans l’essai final
et d’optimiser le produit afin d’assurer sa durabilité dans des conditions de terrain.

Résumé des discussions
Les discussions initiales sur ce dossier étaient axées sur le projet de plan d’analyse
statistique et les implications de l’analyse intermédiaire proposée pour la durée
des essais épidémiologiques. Les demandeurs ont précisé que même si l’analyse
intermédiaire révélait un « bénéfice incontestable » après un an, ils auraient pour
objectif de continuer à collecter des données jusqu’à la date de fin initiale afin d’obtenir
davantage d’informations sur la sécurité et l’efficacité. C’est pourquoi, les demandeurs
ne cherchent pas à obtenir la permission de mettre fin à l’essai de manière précoce
si un « bénéfice incontestable » est constaté mais bien à présenter tôt ces résultats au
VCAG si cela est justifié, et, le cas échéant, à lancer le processus OMS d’élaboration
d’une recommandation pour cette intervention plus tôt que cela ne devrait intervenir
normalement. Les demandeurs ont reconnu qu’il est improbable qu’un « bénéfice
incontestable » soit observé, mais qu’ils considèrent néanmoins utile d’explorer cette
possibilité d’écourter le délai nécessaire pour parvenir à une recommandation de l’OMS.

Plusieurs modifications devraient être apportées au protocole mère de l’essai aux
fins de l’analyse intermédiaire proposée et des autres mises à jour mentionnées dans
la présentation. Les demandeurs ont précisé qu’ils comptent réviser le protocole
conformément au plan d’analyse statistique après avoir reçu les commentaires du VCAG
concernant la possibilité d’une analyse intermédiaire. Ils ont également mentionné
que d’autres interventions (vaccin RTS,S, chimioprévention du paludisme saisonnier)
pourraient être mises en œuvre dans les sites de leur étude.

Compte tenu de la sensibilité potentielle des appâts sucrés ciblés attractifs à la
concurrence de sources naturelles de sucre, une discussion a eu lieu sur l’intégration
d’un indicateur indirect de la densité de végétation dans les grappes de l’étude, soit
durant la stratification soit en tant que covariable dans le cadre de l’analyse. Les
demandeurs proposent d’utiliser la densité de population humaine au sein des grappes
comme indicateur indirect et de l’inclure dans la répartition aléatoire restreinte. Ils
ont également mentionné que leurs collaborateurs prévoient de réaliser des relevés
botaniques dans les sites de l’essai. Le VCAG a également signalé des données obtenues
par satellite sur la végétation susceptibles d’être utiles aux fins de la caractérisation au
niveau des grappes2.

2 Des exemples d'autres données obtenues par satellite sont les données du MODIS, qui estime les indices de
  végétation selon des pixels de 250m tous les 16 jours (https://modis.gsfc.nasa.gov/data/dataprod/mod13.
  php) et la carte de la couverture terrestre pour l'Afrique de l'Agence spatiale européenne, d'une résolution
  de 20 mètres (http://2016africalandcover20m.esrin.esa.int/).

                     Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS   5
Une discussion a eu lieu sur l’état actuel du prototype d’appât sucré ciblé attractif.
                        Lors du dernier examen du VCAG, les demandeurs avaient expliqué que des travaux
                        supplémentaires étaient en cours afin d’optimiser et de finaliser le produit aux fins de
                        son utilisation dans les essais épidémiologiques. Depuis, des progrès ont été réalisés
                        au niveau du prototype. Les demandeurs ont identifié un problème technique lié
                        à la stabilité du produit dans des conditions de fortes précipitations et procèdent
                        actuellement à la validation de la solution. Par conséquent, la date de début des essais
                        a été repoussée de 2020 à fin 2021. Les demandeurs ont fixé le troisième trimestre 2021
                        comme délai final pour la finalisation du produit. Les essais épidémiologiques ne seront
                        pas lancés si les demandeurs ne sont pas satisfaits d’ici là quant au fait que le produit
                        répond aux normes requises.

                        Conclusions
                        Le VCAG s’est réjoui des progrès de cette intervention, parmi lesquels le lancement
                        d’essais épidémiologiques à petite échelle dans les sites proposés en Zambie et
                        au Kenya, la rédaction du plan d’analyse statistique et la poursuite des travaux
                        d’optimisation du produit. Il a également pris note des efforts des demandeurs pour
                        donner suite à ses recommandations lors des examens précédents. Une suite a été
                        donnée à la plupart des recommandations, d’autres restent en suspens, étant donné
                        qu’elles portent sur les plans relatifs au démarrage des essais.

                        Tout comme les demandeurs, le VCAG considère les retards dans la finalisation du
                        prototype du produit comme le principal frein aux progrès. Le VCAG réitère que les
                        demandeurs doivent s’attacher en priorité à régler ce problème. Si le produit final à
                        utiliser pour les essais diffère considérablement des prototypes antérieurs utilisés aux
                        fins des données entomologiques de référence, il sera peut-être nécessaire de fournir
                        des données complémentaires pour faciliter l’interprétation des résultats des différents
                        stades. Dans l’idéal, les données fournies à l’OMS aux fins du processus d’évaluation
                        de la lutte antivectorielle sont générées à partir d’un produit prêt pour la production en
                        masse plutôt que sur un ou plusieurs prototypes et un produit final.

                        Le VCAG considère le plan d’analyse à un an globalement bien fondé en ce sens qu’il
                        contient une définition à priori claire des procédures et des facteurs déclencheurs, ainsi
                        que des ajustements appropriés de la conception de l’étude destinés à atténuer tout
                        risque de perte de puissance statistique en cas d’arrêt précoce de l’étude. Cependant,
                        compte tenu du fait que les demandeurs souhaitent poursuivre la collecte de données
                        pendant deux ans, ils devraient obtenir la confirmation que leur comité de contrôle des
                        données et de la sécurité n’exigera pas l’arrêt précoce des essais en cas de bénéfice
                        incontestable.

                        Le protocole mère d’essai approuvé par le VCAG (3) est devenu obsolète en ce qui
                        concerne les changements apportés au projet de plan d’analyse statistique et d’autres
                        changements décrits dans la présentation. Le VCAG devra examiner une version
                        mise à jour du protocole conforme au plan d’analyse statistique avant de l’approuver
                        officiellement.

                        Recommandations
                        Plan d’analyse statistique. Le VCAG estime que les principes généraux du plan sont
                        appropriés, mais il demande des détails et éclaircissements supplémentaires avant
                        de donner son plein aval aux essais prévus. Les révisions demandées sont indiquées
                        ci-après. De plus, les demandeurs recevront séparément une version annotée du plan
                        d’analyse statistique contenant les autres modifications mineures et éclaircissements
                        demandés.

                            i.   Le VCAG recommande que les demandeurs fournissent la liste complète des
                                 analyses statistiques primaire et secondaire planifiées à l’avance, en précisant
                                 les covariables et autres détails de la structure du modèle. Le VCAG ne
                                 recommande pas d’ajustement des covariables dans l’analyse primaire. Lors de

6 Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS
la spécification préalable des covariables, le VCAG suggère que les demandeurs
         tiennent compte d’orientations telles que celles de l’Agence européenne des
         médicaments (7).

   ii.   Le plan d’analyse statistique et le protocole révisé connexe doivent expliquer
         clairement comment il sera tenu compte des absences temporaires des
         participants de leur domicile lors du calcul des personne-temps.

   iii. Durant la présentation, les demandeurs ont mentionné qu’ils prévoient de
        sélectionner plus de grappes que nécessaire afin de disposer d’une réserve
        permettant d’abandonner certaines grappes en cas de difficultés liées
        à l’accessibilité ou à l’absence de cas. Le plan d’analyse statistique et les
        documents connexes devraient fournir une description de ce plan, et notamment
        indiquer si les grappes seront exclues de l’analyse ou du suivi de l’étude ainsi que
        les règles prédéfinies d’abandon de grappes.

   iv. Il est indiqué dans le plan d’analyse statistique que « la répartition aléatoire sera
       réalisée de manière indépendante pour chaque site par le statisticien en chef de
       l’essai ». Il est recommandé que cela soit fait par un statisticien indépendant.

Analyse intermédiaire. Le VCAG appuie le projet des demandeurs d’inclusion d’une
analyse intermédiaire au bout d’un an pour déterminer s’il y a « bénéfice incontestable ».
Il suggère aux demandeurs de vérifier auprès de leur comité de contrôle des données
et de la sécurité si, en cas de démonstration d’un bénéfice incontestable , la poursuite
de la collecte de données sera autorisée, et si cela devrait se faire selon des procédures
modifiées.

Protocole. Les demandeurs sont priés de mettre à jour leur protocole mère de l’essai
conformément au plan révisé d’analyse statistique et de présenter les deux documents
au VCAG pour qu’il puisse examiner les modifications. Les demandeurs devraient
déterminer s’il est nécessaire d’apporter d’autres modifications aux tailles d’échantillons
pour tenir compte de l’impact potentiel de toute autre intervention prévue à proximité
des sites (par ex. vaccin RTS,S, chimioprévention du paludisme saisonnier).

Données entomologiques. Le VCAG recommande qu’une fois prêts, les résultats clés
des études entomologiques intermédiaires réalisées pour cerner l’impact probable
de l’intervention lui soient transmis. Ces données aideront le VCAG à mieux apprécier
l’impact entomologique potentiel des appâts sucrés ciblés attractifs, et s’avèreront
utiles pour évaluer la conception des essais épidémiologiques et, en fin de compte, les
résultats de ces études.

Produit. Le VCAG recommande que les demandeurs s’assurent que le produit devant
être utilisé dans les essais épidémiologiques répond à tous les cibles entomologiques
intermédiaires. Afin d’éclairer l’évaluation des résultats des essais épidémiologiques
par le VCAG, les demandeurs sont priés de s’assurer que le prototype déployé dans le
cadre de ces essais est clairement indiqué (par exemple par l’ajout d’une colonne dans
le tableau récapitulatif sur les études entomologiques présenté à la réunion, indiquant
quelle version du prototype a été utilisée à chaque stade). Un tel aperçu peut également
s’avérer utile pour l’évaluation aux fins de la préqualification de l’intervention par l’OMS.

Classe d’intervention : leurres létaux domestiques
Intervention : tubes d’avant-toit (avec ou sans moustiquaires)
Demandeur : In2Care

Contexte
L’intervention « leurres létaux domestiques » consiste en une combinaison de
moustiquaires aux points d’entrée des moustiques (tels que les avant-toits, les fenêtres
et les portes) et de tubes installés dans les avant-toits. Les « eave tubes » d’In2Care®
sont des tubes en plastique qui contiennent un filet amovible recouvert d’un revêtement

                  Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS   7
statique qui contient des insecticides en poudre. Ces tubes sont insérés dans les avant-
                        toits des maisons au stade de la construction ou sont installés ultérieurement au moyen
                        d’une grande perceuse. Les tubes canalisent l’air intérieur imprégné de l’odeur des
                        personnes vers l’extérieur, transformant la maison en piège mortel pour les moustiques
                        à la recherche d’hôtes, pour autant que les autres ouvertures soient munies d’une
                        moustiquaire. Ces pièges mortels visent à réduire la pénétration de moustiques en
                        restreignant l’accès aux habitations et en tuant les moustiques à la recherche d’hôtes,
                        réduisant de ce fait le risque de transmission du paludisme.

                        L’efficacité de l’intervention leurres létaux domestiques contre les accès palustres
                        cliniques a été évaluée dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé par grappes
                        réalisé en Côte d’Ivoire. L’essai de deux ans a débuté en avril 2017, et les résultats ont
                        été présentés au VCAG en novembre 2019. L’essai a démontré un impact substantiel
                        sur l’incidence du paludisme. Toutefois, à ce jour, la contribution relative des tubes et
                        des moustiquaires à cet impact n’est pas claire, pas plus que la question de savoir si le
                        déploiement des tubes d’avant-toit seuls, tel qu’envisagé par le fabricant, présente une
                        utilité pour la santé publique.

                        Afin de répondre aux critères de preuve nécessaires pour déclencher l’élaboration
                        d’une recommandation potentielle de l’OMS, il a été indiqué précédemment qu’un
                        deuxième essai devrait être réalisé dans un contexte géographique différent. À la
                        douzième réunion du VCAG, en juin 2020, les demandeurs ont présenté une proposition
                        initiale pour le deuxième essai – un essai contrôlé randomisé par grappes, factoriel
                        destiné à évaluer les tubes en tant qu’intervention autonome et en combinaison avec
                        les moustiquaires – en République-Unie de Tanzanie. Le VCAG a exprimé son soutien au
                        projet de modèle d’essai à quatre bras et à sa capacité à générer des données utiles
                        aux fins de l’évaluation de l’utilité potentielle pour la santé publique de chacune des
                        deux composantes de l’intervention leurres létaux domestiques, ainsi que de leur impact
                        combiné. Davantage de données épidémiologiques seraient nécessaires pour disposer
                        de bases factuelles suffisantes pour évaluer l’utilité pour la santé publique des tubes en
                        l’absence de moustiquaires.

                        Mises à jour
                        Pour cette réunion, les demandeurs ont présenté des mises à jour sur les données
                        complémentaires issues de l’essai contrôlé randomisé par grappes réalisé en Côte
                        d’Ivoire concernant la résistance aux insecticides. Les résultats épidémiologiques finaux
                        de cet essai sont contenus dans un manuscrit en cours d’examen. Les demandeurs ont
                        indiqué que ce manuscrit sera transmis au VCAG dès qu’il sera prêt.

                        Les demandeurs ont également demandé au VCAG des éclaircissements quant au
                        degré d’impact épidémiologique qu’il leur faudrait démontrer pour les tubes d’avant-
                        toit dans le cadre de l’essai contrôlé randomisé par grappes prévu en République-Unie
                        de Tanzanie, et au comparateur auquel cela s’appliquerait pour l’évaluation de l’impact
                        épidémiologique des tubes d’avant-toit utilisés seuls.

                        Les demandeurs proposent de réaliser des études complémentaires dans le site
                        précédent de leur essai contrôlé randomisé par grappes en Côte d’Ivoire et ont
                        demandé conseil au VCAG concernant la manière de concevoir cet essai pour obtenir
                        des données acceptables en termes de démonstration de l’impact des tubes d’avant-
                        toit lorsqu’ils sont utilisés en tant qu’intervention autonome. Ils ont également demandé
                        s’il serait possible de présenter des données intermédiaires au bout d’un an, dans le
                        but d’accélérer le processus d’élaboration d’une recommandation de l’OMS pour cette
                        intervention.

                        La Fondation Bill et Melinda Gates a accordé un financement pour un projet pilote de
                        mise en œuvre des tubes d’avant-toit (en association avec l’utilisation de moustiquaires)
                        dans un domaine agricole situé en République-Unie de Tanzanie (octobre 2019), destiné
                        à protéger le personnel résidant dans le domaine. Enfin, les demandeurs ont mentionné
                        la possibilité de réaliser un essai portant sur les tubes d’avant-toit déployés seuls (sans
                        moustiquaires) en Ouganda.

8 Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS
Résumé des discussions
Les informations présentées au VCAG étaient claires à maints égards. Le VCAG a
répondu à plusieurs questions des demandeurs.

En réponse à la question des demandeurs concernant la taille d’effet désirée pour l’essai
en Tanzanie, le VCAG a indiqué que cela est précisé dans le document que l’OMS a
publié récemment sur les normes et processus d’évaluation des interventions innovantes
en matière de lutte antivectorielle (1). Il est précisé dans le document que l’OMS ne
prédéfinit pas les tailles d’effet cibles aux fins de la détermination de l’utilité pour la
santé publique. Il revient aux demandeurs de proposer une taille d’effet anticipée
en fonction des connaissances actuelles sur l’intervention, et de concevoir des essais
permettant de montrer un impact statistiquement significatif de l’intervention au regard
de la norme de soins en vigueur. Le VCAG évalue les protocoles et les résultats des essais
pour déterminer si cet impact a été établi. Durant le processus d’élaboration d’une
recommandation de l’OMS, un Groupe d’élaboration de lignes directrices tient compte
de la taille d’effet obtenue, du degré de confiance dans les estimations et d’autres
facteurs tels que le rapport coût/efficacité et la logistique lors de la formulation d’une
recommandation pour l’intervention concernée.

Comme indiqué dans le modèle de l’essai contrôlé randomisé par grappes approuvé
par le VCAG, la principale comparaison d’intervention dans le cadre de l’essai
en République-Unie de Tanzanie portera sur les tubes d’avant-toit associés aux
moustiquaires et un bras témoin. Le modèle approuvé comporte une taille d’effet
supposée de 38 % pour l’intervention combinée, conformément aux résultats du premier
essai, et une incidence moyenne présumée de 0,3 cas de paludisme par enfant par
an, avec un coefficient de variation de 0,3. Selon les prévisions, les 12 grappes par bras
envisagées, qui compteront 50 enfants chacune pendant 18 mois, devraient obtenir une
puissance de 80 % au seuil de signification de 5 %. Si les critères précisés dans l’analyse
de puissance sont remplis, ce modèle factoriel permettra de détecter une différence
d’incidence de 28 % ou plus entre la présence et l’absence des tubes d’avant-toit (cumulé
sur l’ensemble des groupes à moustiquaires). Le VCAG a noté que le modèle de l’essai
de Tanzanie n’a pas la puissance requise pour détecter une taille d’effet spécifique pour
l’interaction entre les bras individuels de tubes d’avant-toit avec moustiquaires.

Les demandeurs proposent un essai complémentaire au site de Côte d’Ivoire dans le
but d’identifier l’impact des tubes d’avant-toit déployés seuls, en surveillant l’incidence
lorsque les tubes sont entretenus mais que l’on laisse les moustiquaires aux fenêtres
se détériorer naturellement. Le VCAG a convenu que des études complémentaires et
des activités de suivi pourraient potentiellement élargir la base de données factuelles
sur la durabilité des interventions combinées tubes d’avant-toit/moustiquaires, et
éventuellement fournir des éléments de preuve sur l’impact des tubes utilisés seuls.
Cependant, les données probantes sur l’impact sur la santé publique générées par un tel
essai complémentaire auraient moins de poids que celles d’un essai contrôlé randomisé
par grappes pour les raisons suivantes : i) l’allocation de détérioration des moustiquaires
aux fenêtres n’est pas randomisée ; et ii) il y a incertitude quant à la vitesse à laquelle
les moustiquaires se détérioreront ou parviendront à un stade où on pourra garantir
qu’elles ne font plus partie de l’intervention. Il conviendrait de fournir dans le protocole
une approche visant à remédier à ces limitations. Outre les recommandations
spécifiques (voir ci-après), le VCAG a invité les demandeurs à tenir compte des aspects
suivants dans le modèle de l’étude complémentaire :

   •   Il peut s’avérer plus pratique de fonder le suivi à plus long terme sur des
       enquêtes transversales plutôt que sur des analyses complémentaires de la
       cohorte originale, en raison du déficit de suivi et des réductions des événements
       à mesure que la cohorte vieillit. Des enquêtes transversales pourraient
       également comprendre des participants plus jeunes.

   •   Le bras témoin existant n’est pas approprié comme groupe témoin pour un essai
       recrutant davantage de grappes. Cependant, un déploiement par étapes et
       randomisé des tubes d’avant-toit seuls dans l’ensemble du bras témoin existant

                 Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS   9
peut être possible. Il était initialement prévu de déployer dans le bras témoin si
                                  l’intervention était réussie, et le VCAG exprime son regret qu’aucun financement
                                  n’ait été accordé pour ce déploiement.

                        En réponse à la question des demandeurs sur la nécessité de collecter des données
                        entomologiques au sein d’autres études épidémiologiques en Côte d’Ivoire, le VCAG
                        a signalé qu’il est crucial de caractériser le contexte entomologique pour comprendre
                        comment l’intervention fonctionne et ce qui limite son efficacité. C’est pourquoi, il est
                        dans l’intérêt des demandeurs de collecter ces données chaque fois que possible.

                        La question de l’analyse intermédiaire de l’essai de Côte d’Ivoire a été soulevée au
                        dernier moment lorsque les demandeurs ont reçu le nouveau document exposant les
                        normes et critères de l’OMS en matière d’évaluation de la lutte antivectorielle (1). De
                        manière générale, le VCAG est ouvert à l’inclusion d’une analyse intermédiaire dans la
                        conception d’un essai, pour autant que cela soit bien justifié. Par conséquent, le VCAG
                        est ouvert à la proposition des demandeurs de réaliser une analyse intermédiaire
                        dans le cadre de l’essai de Côte d’Ivoire portant uniquement sur les tubes d’avant-toit.
                        Toutefois, les demandeurs doivent se reporter aux orientations figurant dans le rapport
                        de la huitième réunion du VCAG (3) (en particulier en ce qui concerne le rôle du comité
                        de contrôle des données et de la sécurité dans toute analyse intermédiaire) et au
                        dernier document de l’OMS relatif aux normes et critères (1). Le processus d’élaboration
                        d’une potentielle recommandation de l’OMS concernant les tubes d’avant-toit comme
                        intervention autonome dépendra non seulement des résultats de l’analyse intermédiaire,
                        mais également des autres bases factuelles disponibles, et ne commencera que lorsque
                        les données sur l’impact épidémiologique de deux essais distincts seront disponibles.
                        Les demandeurs doivent être conscients de ce que les bases factuelles découlant d’une
                        analyse intermédiaire peuvent avoir moins de poids que celles générées sur une période
                        d’essai plus longue. Les demandeurs sont donc renvoyés au document récemment
                        publié par l’OMS sous le titre Norms, standards and processes underlining WHO vector
                        control policy recommendations (1), qui aborde les facteurs susceptibles d’avoir une
                        incidence sur le poids des bases factuelles utilisées pour éclairer la formulation de
                        recommandations par l’OMS, parmi lesquels la durée d’étude. Bien que l’OMS ne
                        l’impose pas (et pour autant que cela soit conforme au protocole et aux considérations
                        éthiques), le VCAG considère qu’il peut être utile d’assurer le suivi d’un essai court pour
                        traiter les questions de cohérence (pour éviter le biais d’impact positif à court terme),
                        de durabilité de l’impact pour différentes dynamiques de transmission (variabilité
                        interannuelle) et des effets biologiques (immunité) et sociocomportementaux qui ne sont
                        pas facilement observés dans le cadre d’un suivi de courte durée.

                        Conclusion
                        Le VCAG félicite les demandeurs pour les progrès substantiels accomplis et leur dossier
                        détaillé. Les plans décrivant l’essai contrôlé randomisé par grappes en République-
                        Unie de Tanzanie devraient suffire à estimer l’impact des tubes d’avant-toit utilisés seuls
                        (ce qui servirait de première démonstration de cet effet) et en combinaison avec les
                        moustiquaires aux fenêtres (qui, avec les données de l’essai de Côte d’Ivoire, servirait de
                        deuxième démonstration de l’effet comme intervention de leurres létaux domestiques).
                        Le processus d’élaboration d’une recommandation potentielle de l’OMS visant les
                        leurres létaux domestiques pourrait donc commencer dès que les données issues de
                        l’essai de Tanzanie auront été transmises à l’OMS.

                        Recommandations
                        Le VCAG recommande ce qui suit :

                             •    Étude complémentaire en Côte d’Ivoire : Préalablement au suivi complémentaire
                                  du site de Côte d’Ivoire, les demandeurs sont priés de transmettre au VCAG un
                                  protocole et un plan d’analyse clairs.

10 Rapport de la 13e réunion du Groupe consultatif pour la lutte antivectorielle de l’OMS
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