REDISTRIBUTION DES CARTES - PHYTOS, SEMENCES : Référence Appro
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Les indispensables PHYTOS, SEMENCES : REDISTRIBUTION DES CARTES Déc. 2017 STRATÉGIE MONDE • Panorama semences p 14 • Phytos p 02 • Analyse semences p 15 • Semences p 06 • Actualités 2017 : les faits marquants p 20 STRATÉGIE FRANCE PRATIQUE • Panorama des sociétés phytos p 08 • Liste des principales sociétés phytos et • Analyse phytos p 09 semencières françaises p 26
STRATÉGIE • Analyse phytos Monde Concentrations, oui… mais avec cessions d’actifs L’année 2017 aura connu la création de DowDuPont et le rachat de Syngenta par ChemChina. L’acquisition de Monsanto par Bayer devra attendre 2018. Les autorités de la concurrence, Commission européenne en tête, veillent au grain et exigent des cessions d’actifs, lesquelles modifient le paysage mondial de l’agrochimie. Les concentrations, comme les cessions d’actifs exigées par les diverses autorités de la concurrence vont modifier le classement mondial des firmes agrochimiques. FMC revendique déjà la 5e place du podium. BASF et Nufarm vont également grimper, suite à l’acquisition d’actifs cédés par Bayer, Syngenta, Adama et FMC. E n engageant une procédure d’enquête ap- partageront plus de 75 % du marché de l’agrochimie. profondie sur les différentes concentrations – Les spécialistes annonçaient que les groupes créés DowDuPont, ChemChina/Syngenta et Bayer/ par ChemChina/Syngenta et Bayer/Monsanto contrôle- Monsanto - la Commission européenne ne fait raient plus de la moitié des herbicides, que DowDuPont pas que retarder la finalisation des projets. Elle examine de et Bayer/Monsanto auraient la main sur plus des trois- près les impacts potentiels et pousse les multinationales quarts du marché américain des semences de maïs et à proposer des cessions d’actifs. C’est d’ailleurs elle qui 65 % de celles de soja. mène la danse au niveau mondial, les Non, inutile d’additionner les chiffres autorités de la concurrence des autres d’affaires des sociétés qui fusionnent. La Commission pays se réfèrant de manière générale à La valse des remaniements de porte- ses décisions. Son credo : éviter tout européenne tient feuilles n’en finit pas et se fait même monopole, sur chaque segment de à sauvegarder le potentiel en cascade. FMC, qui a récupéré 50 % marché, et sauvegarder le potentiel d’innovation du chiffre d’affaires mondial de DuPont, d’innovations. Cette dernière exigence doit à son tour céder une partie de son a valu à BASF de ne pas pouvoir re- portefeuille européen d’herbicides (sul- prendre la R&D phytos de DuPont, lors de la fusion avec fonylurées et florasulam), lequel avait été renforcé par Dow : la Commission exigeait un repreneur sans structure le rachat de Cheminova. C’est Nufarm qui récupère 2 R&D. C’est alors FMC qui en a bénéficié. ces actifs, d’une valeur de 90 millions de dollars. C’est Déc. 2017 également elle qui reprend ceux que la Commission La Commission européenne européenne a demandé à ChemChina de céder suite à mène la danse son acquisition de Syngenta. Adama, qui appartient à Ainsi, contrairement aux prévisions d’experts, les rap- ChemChina, se démunit de produits hors brevet… mais Les indispensables prochements faits ou à faire ne se traduiront pas, au reçoit de la part de Syngenta « des produits de valeur final, par l’obtention de trois mégamultinationales qui se économique et de nature similaires ».
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STRATÉGIE • Analyse phytos Monde BASF va profiter du rachat de Monsanto par Bayer Autre société gagnante, sous réserve que Bayer rachète Monsanto : BASF. Afin d’obtenir plus facile- ment le feu vert des autorités de la concurrence sur son projet d’acquisition, Bayer a signé un accord avec BASF pour lui vendre certaines de ses activités CropScience. Ces actifs, d’une valeur de 5,9 milliards d’euros, concernent les herbicides non sélectifs à base de glufosinate d’ammonium et des activités semences, OGM et non OGM (colza, coton, soja). La transaction inclut la branche de recherche et de sélection varié- tale de Bayer concernant les cultures cédées, ainsi que la technologie génétique et la marque LibertyLink (tolérance aux herbicides). BASF s’est engagé à main- tenir, pendant au moins trois ans après la clôture de la transaction, les plus de 1 800 emplois transférés, prin- cipalement aux États-Unis, en Allemagne, au Brésil, Canada et en Belgique. Le marché de l’agrochimie a connu une baisse de 1,9 % en 2016, celui des semences, de 0,7 % (+ 3,1 % pour les se- mences OGM, - 4,9 % pour les semences conventionnelles). Vers une offre globale La situation semble s’améliorer en 2017 pour les agriculteurs Les ventes de phytos des principales firmes sur les six premiers 2018 verra donc le classement des sociétés agro- mois de 2017 diminueraient de 1,7 %, contre 10,9 % l’année précédente. chimiques remanié. Avec une tendance de fond chez Selon le Cabinet Phillips McDougall, sur les six premiers mois les principales multinationales : la volonté d’aller de 2017, les ventes de Syngenta, de Bayer et de Dow seraient vers une offre globale, au plus près des agriculteurs. respectivement en baisse de 5,4 %, 6,3 % et 0,8 % par rapport Proposer des produits phytos conventionnels et même à la période équivalente de 2016. Mais les autres sociétés verraient en revanche leurs ventes augmenter : + 4,4 % pour des semences ne suffit plus. Les investissements et BASF, + 7,3 % pour DuPont, + 17 % pour Monsanto, + 0,7 % partenariats dans le domaine du biocontrôle, de la pour Adama, + 1,4 % pour FMC et + 0,7 % pour Platform. biotechnologie, des technologies de précision et du numérique se multiplient. Technologies Avec le rachat de Monsanto, Bayer l’exploitation d’images et de données obtenues par de précision et deviendra l’agrofournisseur complet. satellite. En avril 2017, le groupe signe un accord pour Le numéro 2 mondial des phytos s’ap- le rachat de ZedX, leader dans le développement d’ap- numérique complètent l’offre proprie non seulement le numéro 1 plications numériques pour l’agriculture. Cette société phytos et semences mondial des semences, mais égale- américaine conçoit des modèles agronomiques pour ment une multinationale pionnière en aider les agriculteurs dans la conduite de leurs cultures. matière de biotechnologies végétales qui n’a cessé En septembre, BASF signe également un accord avec d’investir dans le numérique et l’agriculture de pré- la société Proagrica, spécialisée dans la gestion de cision depuis son acquisition, fin 2013, de Climate données agricoles et la création d’outils d’aide à la Corporation. Monsanto a annoncé qu’elle lancera décision, pour développer des interfaces de gestion en 2018 sa plateforme agricole numérique Climate de l’exploitation. FieldView en Europe. Bayer, de son côté, a également DuPont a de son côté racheté l’entreprise américaine progressé dans le numérique, avec 200 M€ d’investis- Granular, spécialisée dans la création de logiciels et 4 sements entre 2015 et 2020. d’outils d’analyse destinés aux agriculteurs dans le but Déc. 2017 Bayer et Monsanto ne sont pas les seules à vouloir offrir d’optimiser les performances de leurs exploitations. des solutions intégrées à l’agriculteur. DowDuPont, Cette dernière a noué des partenariats avec de grands Syngenta et, demain, BASF, allient produits phytos et groupes agro-industriels, à l’image de John Deere, fin semences. Et côté numérique, les engagements s’in- juillet, pour la co-création d’outils. Les indispensables tensifient. En février 2017, BASF conclut un accord Le big data est bien entré dans l’agrochimie. de partenariat avec l’Agence spatiale européenne sur Gaëlle Gaudin
STRATÉGIE • Point de vue semencier Patrick Spadin, directeur général de Limagrain Europe « Notre génétique doit rester performante, attractive » Le groupe Limagrain fait partie des « pure players », les semenciers purs. Un choix assumé pour permettre aux agriculteurs de constituer leur propre boîte à outils. Cette stratégie n’exclut pas de rester en veille pour créer des partenariats avec des agrochimistes, selon les opportunités. Patrick Spadin, le directeur général de Limagrain Europe, nous en dit plus. A l’heure où les acteurs de la chimie et des semences se venir doit être claire car nous, nous sommes appelés à concentrent, le groupe Limagrain reste axé sur les semences. investir sur du long terme. Les nouvelles techniques de Est-ce une volonté ? sélection végétale (NPBT) doivent nous aider à aller plus Pour le groupe, rester un semencier pur est un choix vite. Nous sommes à mon sens, à l’aube d’un nouveau assumé. Notre groupe est, de par son histoire, très cycle. L’Europe, et la France notamment, ne doivent pas proche des agriculteurs. Nous sommes conscients se mettre de barrières réglementaires qui nous place- que la concentration des acteurs raient en situation de concurrence inégale avec d’autres et le spectre de solutions intégrées parties du monde. Pour autant, notre objectif est de reviennent à l’avant-plan mais chez préserver notre recherche en France. Chaque année, Limagrain, nous souhaitons laisser Limagrain investit près de 14,6 % de son chiffre d’affaires le choix à l’agriculteur de constituer, dans la recherche : 20 % des effectifs y sont consacrés. comme il l’entend, sa boite à outils en matière d’intrants. En fonction La semence a-t-elle encore un bel avenir ? de sa propre stratégie, du contexte Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Dix milliards de pédoclimatique et des contraintes bouches à nourrir à l’horizon 2050. Ajoutez à cela une économiques de son exploitation. pression sur le foncier agricole, et l’on comprend mieux Chez Limagrain Europe, nous res- pourquoi la semence est au cœur des débats. Moins tons toutefois ouverts aux éventuelles d’hectares devront produire plus et répondre aux consé- pistes de collaboration avec les autres quences du changement climatique. Nous n’avons pas firmes. Cela existe déjà pour la partie d’autre choix que d’innover, notamment en matière de traitement de semences ou pour la génétique. Chez Limagrain, nous avons la chance de ne tolérance du tournesol aux herbicides pas être soumis à une gouvernance financière comme par exemple. Nous sommes d’ailleurs peuvent l’être certains grands groupes de l’agrochimie. régulièrement sollicités par des grandes sociétés de Nous sommes plus sereins. Étant proches des agricul- l’agrochimie et par des « génériqueurs », soucieux d’éta- teurs, nous pouvons mieux comprendre les besoins du blir des collaborations. Nous restons en veille. En interne, terrain. Cela nous permet de décider de nos orienta- maintenir notre performance est une réelle motivation car tions et du développement nécessaire de notre géné- notre génétique doit rester attractive. tique. En interne, les équipes recherche et commerciales 6 échangent beaucoup. Comprendre pourquoi innover Déc. 2017 En recherche, le pas de temps reste long. Plus de 10 ans pour permet de mieux identifier les voies pour y parvenir. Le mettre au point une nouvelle variété. Ce délai va-t-il se réduire ? challenge est immense, tant sur le plan environnemental, Le délai pour mettre au point une nouvelle semence reste que climatique ou réglementaire et ce, quelles que soient long en effet, entre 10 et 15 ans. Et en parallèle, le cycle les espèces. Voilà aussi pourquoi Limagrain Europe déve- Les indispensables de vie des nouvelles génétiques se réduit. Nous devons loppe une approche multi-espèces. Pour répondre aux continuer à gagner du temps pour assurer un renouvel- attentes des agriculteurs en France et plus largement, à lement de nos gammes. Pour cela, la réglementation à ceux des 56 pays où le groupe est présent. Anne Gilet
Innovation • STRATÉGIE Un projet pour centraliser les data réglementaires agricoles au niveau mondial Faites gagner du temps а vos йquipes agronomiques et commerciales La société Lexagri International devrait voir le jour en 2018. Son objectif : mettre en place un système centralisant les données réglementaires des intrants agricoles à l’international. U ne plateforme unique pour rassembler les données réglementaires des semences, phytos et fertilisants, à déployer dans tous les pays. C’est le projet ambitieux de Lexagri International, une société qui verra le jour en 2018. Deux partenaires sont mobilisés : les sociétés spécialisées dans la data agricole, Lexagri et Agrobase-Logigram. Le système VISUALIZ : français de gestion des data réglementaires, dont Lexagri est le Constituez vos synthèses d’essais prestataire, fait figure de modèle. Traçabilité des intrants et usages autorisés : des enjeux qui concernent avant tout les firmes d’agrofournitures. Et le projet repose sur leur contribution, en tant que partenaires car elles seront amenées à alimenter la plateforme. Denis Larivière, créateur de Lexagri, insiste toutefois sur l’indépendance de la future société : « Le modèle écono- mique s’appuiera sur la prestation de services construits à partir des datas collectées. » À ce stade, ces firmes se montrent intéressées, mais prudentes, soulignant la quantité de travail nécessaire à une telle démarche. Les éditeurs et prestataires de services font preuve de moins de retenue : Isagri ou Smag, deux poids lourds français du numérique agricole en France, ont exprimé une véritable attente en matière d’ho- mogénéisation des systèmes d’informations, condition d’importance pour un déploiement réussi à l’international. Lexagri et Agrobase- Logigram espèrent également retenir l’attention des structures impor- tant et/ou exportant de la matière première agricole, dont certains coopératives et négoces. Eloi Pailloux
STRATÉGIE• Le classement des phytos Panorama des sociétés phytopharmaceutiques en France CA phytos CA phytos Effectif au niveau en France salarial N° Firmes Répartition du CA phytos par gamme de produits en % mondial campagne en France campagne 2016/2017 (hors 2016/2017 (en M€) production) (en M€) 1 Bayer 543 480 9 915 (3) 2 Syngenta Agro 428 (1) NC 1 250 12 800 (1) (2) 3 BASF Agro 352 (1) 272 5 569 (1) Belchim Crop 4 149 59 503 Protection (dont Protex) 5 Dow AgroSciences NC (4) NC NC NC 6 Adama 120 78 3 100 7 Dupont Solutions NC (4) NC NC NC 8 Phyteurop 91 59 128 9 Arysta LifeScience 80 42 1 660 (1) 10 Philagro 60 72 - 11 UPL 55 26 2 000 12 De Sangosse 54 70 136 13 Nufarm 54 90 1 942 14 Certis 50 46 NC 15 FMC 39 22 2 253 (2) 16 Monsanto NC (4) NC 15 3 640 (2) 17 Sapec Agro 21,1 17 146 (1) 18 Barclay 20 1 75 19 Jouffray-Drillaud 19,5 150 - 20 Gowan 18,2 10 342 21 Action Pin 18 NC 110 21 (3) 22 Tradi-Agri 16,9 5 - 23 Sumi Agro 15 NC 28 NC 24 Koppert 12,7 NC 43 NC 25 CCL 9,3 7 11,2 26 Sojam 6 12 6 27 Bioline AgroSciences 6 60 NC 28 Rotam 6 NC 6 400 29 Valagro 5 (1) NC (16) 12 117(1) 8 30 Vivagro NC (4) 8 NC 31 Andermatt Déc. 2017
Analyse phytos France • STRATÉGIE Une réglementation de plus en plus pesante Les feuilletons réglementaires se sont poursuivis, voire renforcés en 2017. Avec une position prégnante des environnementalistes, les prises de décision deviennent de plus en plus politiques. Les affaires juridiques marquent aussi l’actualité. La disponibilité de molécules et de produits s’amoindrit et le manque de visibilité pèse sur la recherche d’innovations. «L e registre émotionnel a pris aujourd’hui le pas sur les informations vérifiées. Le phénomène est amplifié par la circula- tion d’informations sur les réseaux so- ciaux », explique Virginie Sassoon, docteur en sciences de l’information et enseignante à l’Institut France de Presse. Cette tendance est particulièrement flagrante en ce qui concerne les produits phytos. Et la méfiance gran- dissante de la société civile vis-à-vis des autorités d’éva- luation conduit les politiques à prendre des décisions qui ne sont plus fondées sur la science. Pour 92 % des 33 sociétés phytos interrogées par Reference-appro.com, la réglementation fait partie des Des feuilletons à rallonge facteurs qui influenceront le secteur en France sur les deux Les feuilletons relatifs aux produits phytos se succèdent : prochaines campagnes. Parce qu’elle oriente le choix des après les néonicotinoïdes, les perturbateurs endocriniens produits mis sur le marché, en favorisant notamment les et le glyphosate, c’est au tour du sulfoxaflor de faire la spécialités de biocontrôle, mais surtout parce qu’elle cible des anti-phytos. Roger Genet, directeur général de conditionne de plus en plus l’utilisation des produits et l’Anses, a dû faire le point sur la décision de l’Agence. restreint, année après année, le nombre de molécules et Auditionné le 16 novembre dans le cadre de la mission de solutions disponibles. Enfin, parce que l’absence de d’information parlementaire sur l’utilisation des produits règles pérennes freine la recherche d’innovations. phytos, il a insisté sur le fait que si l’Agence avait autorisé PANORAMA DES SOCIÉTÉS PHYTOS EN FRANCE : une nouvelle donne est attendue pour 2017/2018 9 L’impact de la création de DowDuPont, du rachat de Syngenta par Déc. 2017 ChemChina, de celui à venir de Monsanto par Bayer et de toutes les cessions d’actifs exigées par les autorités de la concurrence, se ma- nifestera en 2018. DuPont a vu 75 % de son chiffre d’affaires français Les indispensables partir chez FMC. En France, comme au niveau mondial (voir page 2), Nufarm et BASF devraient remonter dans le classement, grâce aux actifs récupérés.
STRATÉGIE • Analyse phytos France BIOCONTRÔLE : 5 % DU MARCHÉ DE LA PROTECTION DES PLANTES EN 2016 IBMA, l’association française des fabricants de produits de biocontrôle, a annoncé le 19 octobre 2017 le lancement de son baromètre annuel, nommé BIB, de mesure de ce marché. Lequel s’élève, en 2016, à 110 M€, soit 5 % du secteur de la protection des plantes. Le BIB 2016 révèle que l’activité biocontrôle des membres d’IBMA a augmenté de 25 % sur un an, avec une hausse de 18 % pour les filières agricoles et de 54 % pour les jardins et espaces verts (Jevi). L’agriculture pèse 74 % du marché généré par les membres d’IBMA. 57 % du chiffre d’affaires concernent les substances naturelles (+ 33 % entre 2015 et 2016), 18 % les médiateurs chimiques (+ 14 %), 15 % les macro-organismes (+ 12 %) et 10 % les micro-organismes (+ 29 %). L’ambition d’IBMA est d’atteindre 15 % du marché. Les investis- sements sur ce marché ne cessent de croître. Et ce, au sein de © BASF toutes les sociétés phytos, quelle que soit leur taille. Stéphanie Ayrault le sulfoxaflor en France, « c’est parce que l’évaluation, membres le même règlement, en supprimant juste tant pour la santé humaine que dans les conditions d’em- cette exception. Cette proposition a été acceptée le 13 ploi pour la santé des abeilles, permettait d’utiliser ce décembre par les États membres. Les critères pour les produit comme une alternative chimique insecticide qui produits phytos seraient alors les mêmes que pour les présentait plus d’avantages que les produits aujourd’hui biocides, ce qui était l’idée de départ. Mais le feuilleton utilisés ». n’est pas encore terminé. La proposition doit encore Les tergiversations, tant au niveau européen que français, recevoir l’approbation du Parlement européen et du s’éternisent. De nombreux dossiers restent en cours : Conseil de l’UE. • Glyphosate : les représentants des États membres • Néonicotinoïdes : en France, leur utilisation sera de l’UE, réunis le 27 novembre au sein d’un comité interdite à compter du 1er septembre 2018 (acétami- d’appel, ont voté pour un renouvellement d’autorisation pride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thia- de la molécule de 5 ans. Mais en France, ce sera 3 méthoxam). Des dérogations pourront être accordées ans, a décrété Emmanuel Macron. Le Gouvernement jusqu’au 1er juillet 2020. Le bilan final de l’Anses sur les se penche, en ce début décembre 2017, sur le rapport alternatives est attendu pour la fin du premier trimestre de l’Inra pour élaborer un plan de sortie de la molécule, 2018. En Europe, la Commission propose de limiter lequel devrait être présenté avant la fin de l’année. aux seuls usages sous serre l’utilisation des trois molé- • Perturbateurs endocriniens : les critères scienti- cules (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxam) fiques pour la détermination des propriétés perturbant déjà restreintes depuis fin 2013. le système endocrinien dans les produits biocides ont • Sulfoxaflor : les AMM des insecticides Transform et été publiés mi-novembre et sont applicables à compter Closer de Dow AgroSciences sont suspendues. Et ce, 10 du 7 juin 2018. Pour les produits phytos, la Commission dans l’attente du jugement sur le fond du dossier, pour Déc. 2017 européenne a dû revoir sa copie, suite au rejet de son lequel aucune date n’est encore fixée. La décision a été projet de règlement par le Parlement européen début rendue le 24 novembre par le Tribunal administratif de octobre. Raison de ce rejet : une exception visant les Nice suite à un recours en référé de Générations futures. régulateurs de croissance des insectes, proposée avec Dow AgroSciences fait appel devant le Conseil d’État. Les indispensables les critères. La Commission a alors proposé aux États Gaëlle Gaudin
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STRATÉGIE • Analyse phytos France UIPP : « On va finir par tirer un trait sur l’agriculture française ! » Face au message politique, « sortir des pesticides », les industriels de la protection des plantes préviennent sur les conséquences de cette posture : une fragilisation de l’agriculture française et le risque de ne plus avoir accès, à moyen terme, à toutes les innovations. L e ton monte à l’UIPP. L’interprofession des in- dustriels de la protection des plantes alerte sur les conséquences pour l’agriculture française du « sans pesticides » et regrette le manque de dia- logue avec les pouvoirs publics. En présentant, le 6 dé- cembre lors de la conférence de presse annuelle à Paris, L’UIPP avertit sur le défi que doit relever l’agriculture française : l’engagement des industriels sur la période 2025 pour « Produire avec une diminution des solutions de protection des plantes face à l’augmentation des risques non maîtrisables », répondre aux besoins de toutes les agricultures face aux a expliqué le 6 décembre sa directrice, Eugénia Pommaret (à aléas et changements climatiques, Nicolas Kerfant, son droite), aux côtés de Nicolas Kerfant, président. président, dénonce cette posture politique : « Le « sans » ne permet pas de maintenir une diversité des cultures. Nos entreprises interviennent sur un marché mondial. Engagement dans une approche À force de percevoir en France une situation d’attente, multidisciplinaire elles risquent de freiner l’innovation pour les cultures de Cette approche collective du biocontrôle s’inscrit dans les ce pays. Pourquoi aider un premiers axes de progrès travaillés par les firmes sur ce LES CHIFFRES CLÉS pays qui ne semble pas le même pas de temps. « Nous améliorons, nous préparons 2,17 MDS E DE CA en France en 2016 vouloir ? », soulève-t-il. l’avenir mais nous voulons travailler en bonne intelligence », réalisés par les 22 adhérents de l’UIPP. Quant à la feuille de route prévient Nicolas Kerfant. Les investissements sont fléchés + DE 40 % des produits utilisables en « sortir des pesticides à hori- afin de réduire les impacts, les risques et les utilisations. Parmi agriculture biologique et + DE 50 % zon 2025 », il la juge impos- les actions enclenchées : l’ajustement des doses par hectare, des produits de biocontrôle. sible à réaliser, « car les entre- le travail sur les formulations et l’efficacité, le renforcement prises ne disposeront pas de de la sécurité des systèmes de transfert des produits dans solutions alternatives contre tous les bioagresseurs, de toutes les cuves sans contacts avec l’utilisateur... Les firmes veulent les cultures ». Au sujet du biocontrôle, il indique un niveau accompagner la montée en puissance de l’agriculture de des utilisations autour de 5 %. « Avec ce qui est engagé précision grâce à l’utilisation massive des outils d’aide à la en recherche, nos actions collectives dans le consortium décision, le recours à la robotique, et l’analyse des données. biocontrôle, ces solutions pourraient atteindre 15 % en 2025, La transparence sur les études d’évaluation est aussi hissée si tout se poursuit en matière d’investissement. » au rang des priorités. Anne Delettre 12 L’UIPP veut créer les conditions du dialogue Déc. 2017 Pour mieux appréhender la perception du grand public sur la protection des avec un stand dédié. Ils seront poursuivis sur un lieu éphémère de la santé plantes, l’UIPP a organisé sept ateliers citoyens en 2017. « Ces rencontres ont des plantes qui sera installé en plein Paris du 14 au 27 mai, via des ren- permis d’identifier trois axes d’actions : engager une dynamique de trans- dez-vous en régions, de mars à octobre, et à travers une publication éditée Les indispensables parence, donner les moyens aux agriculteurs d’améliorer leurs pratiques et en fin d’année qui expliquera les engagements pris par le secteur. favoriser les conditions de dialogue », a expliqué Eugénia Pommaret, direc- Le secteur de la protection des plantes aura 100 ans en 2018. trice générale de l’UIPP en conférence de presse le 6 décembre à Paris. La L’interprofession des industriels de la protection des plantes se projette transparence et le dialogue seront enclenchés sur le Salon de l’agriculture sous la bannière Le siècle vert.
FONGICIDES CÉRÉALES PROTECTION DE LA FEUILLE SOLUTIONS HOMOLOGUÉES SUR BLÉS ET ORGES Souplesse Performance et Prêt et flexibilité gain de rendement à l’emploi - Crédit photo : gettyimages Kardix® / Keynote® / Macfare® / Veldig® / Yoneero® • 65 g/l bixafen 65 g/l fluopyram 130 g/l prothioconazole • AMM n° 2160931 • Détenteur d’homologation : Bayer SAS • Sensibilisation cutanée, catégorie 1B • Toxicité aiguë (par voie orale), catégorie 4 • Lésions oculaires graves/irritation oculaire, catégorie 1 • Toxicité spécifique pour certains organes cibles - Exposition unique, catégorie 3 : irritation des voies respiratoires • Toxicité pour la reproduction, catégorie 2 • Toxicité aiguë pour le milieu aquatique, catégorie 1 • Toxicité chronique pour le milieu aquatique, catégorie 1 • ® Marque déposée Bayer • Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit ou à la fiche produit sur www.bayer-agri.fr - Bayer Service infos au N° Vert 0 800 25 35 45. N° agrément Bayer SAS : RH02118 (distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels et application en prestation de services). PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.
STRATÉGIE • Le classement des semenciers Panorama des semenciers Reference-appro.com présente son classement des semenciers sur le marché français. Le trio de tête reste le même que l’an passé. La répartition du chiffre d’affaires confirme la stratégie de diversification des sociétés. CA semences Répartition du CA semences N° Nom de l’entreprise en France (en M€) Marques commercialisées par espèces (en %) campagne 2016/17 1 Semences de France 130 Semences de France, Carneau 2 Monsanto 112,29 (1) Dekalb, Seminis, De Ruiter 3 Limagrain Europe 110 Advanta LG 4 RAGT Semences 102 (1) RAGT Semences 5 Syngenta France SAS 94 NC Syngenta 6 Pioneer Semences 88 (1) NC Dupont, Pioneer 7 KWS France 78 KWS 8 SES Vanderhave 50 SES VanderHave 9 Caussade Semences (3) 42 Caussade Semences et Actisem 10 Euralis Semences 36 (1) Euralis Semences, France Canada Semences 11 Top Semence 33,6 Top semence 12 Saaten-Union 30 Saaten Union 13 Barenbrug France 28 Barenbrug, Heritage Seeds 14 Florimond Desprez 28 Florimond Desprez, Germicopa, SES Vanderhave Jouffray Drillaud, Eco Performance, M les Mélanges. S.A.S 15 Jouffray Drillaud 28 (1) Energy, S.A.S Gold, Silo-King, Chlorofiltre, Plante Compagne JD, Viver, Solvert, Melifore, Actifaune, Champs Fleuris. 16 Maïsadour Semences 25 (1) Maïsadour Semences 17 Epi de Gascogne (3) 24,7 (1) Actisem 18 Eliard SPCP 23 Mélypré, Mélyvert, Smartgrass Hybro (seigle), Strube (betterave et tournesol), PH Petersen / 19 Deleplanque & Cie 22 Joordens / Carneau (couverts) 20 Eurosem (3) 19 (1) Actisem Marques des Etablissements producteurs de semences 21 Sem Partners SAS 19 délégataires des variétés Sem-Partners 22 Secobra recherches 14 Secobra 23 Semental 11,5 Protec'Sol, Synergie 24 Lemaire Deffontaines 8,5 Lemaire Deffontaines 25 Semences de Provence 7,5 Semences de Provence 26 Agri Obtentions 7 Agri Obtentions 27 Codisem 4,4 Codisem 28 Dow Seeds 4 (1) Dow Seeds 29 De Sangosse 3,54 De Sangosse, Dow Seeds 14 30 Saatbau France 2 Saatbau 31 Semences de l'Est 2 Semences de l'Est Déc. 2017 32 Semalliance 0,3 (4) Semalliance 33 Energy Seeds (2) NC Energy Seeds Les indispensables 34 Bayer SAS NC 35 Fito Semences NC Fito 36 KWS Momont NC NC Momont C Céréales à paille - M Maïs - O Oléagineux - P Protéagineux - B Betteraves - (1) hiffres pour l’année 2016 C d’affaires dont 24,8 M€ (2) Energy Seeds, créée en 2016, n’a en céréales à paille) F Fourragères - G Gazon - PO Potagères - V Couverts Végétaux - A Autres (4) pas encore de bilan chiffré. Activité recherche (3) Caussade Semences, Epi de NC : Non communiqué Gascogne et Eurosem sont membres Les données sont issues d’une du GIE Actisem (27,7 M€ de chiffres enquête auprès des sociétés.
Analyse semences France • STRATÉGIE Innover pour rester dans la course En 2017, le taux d’utilisation de semences certifiées recule de nouveau. Pour inverser la tendance, une seule solution : innover. Les semenciers l’ont compris et cherchent, avec des stratégies variées, à diversifier, structurer, repenser leur offre. E n 2017, le taux d’utilisation de semences campagnes, la pression sur les moyens de production, certifiées a de nouveau baissé. 45 % contre solutions phytosanitaires et irrigation en tête, s’est ren- 48 % en 2016 et 50 % en 2015. Certes la forcée. Pourtant, les maladies et les ravageurs continuent conjoncture économique leur reste défavo- de se développer et les stress climatiques, de s’amplifier. rable mais la tendance semble désormais structurelle. Les agriculteurs réclament des solutions et les consom- Pour reconquérir des parts de marché, les semenciers mateurs, des produits de qualité. L’équation se com- tablent sur l’innovation. Investir aujourd’hui pour pré- plique. « Les semenciers et l’agriculture française doivent parer l’avenir. pouvoir bénéficier des nouvelles techniques d’améliora- En moyenne, l’enveloppe recherche représente entre tion des plantes, confie Eric de Solages, directeur du pôle 15 et 20 % du budget d’une entreprise semencière. semences d’Axéréal. Si la France, ou l’Europe, ferme la L’important est de créer… à condition que la réglemen- porte réglementaire aux nouvelles techniques de sélec- tation ne freine pas trop cette dynamique. En quelques tion, l’offre variétale risque de se resserrer. » Accompagnez vos agriculteurs dans la réussite de leur culture avec La réussite de mon maïs c’est dans la poche ! avec l’ABC du maïs l’ABC du mAïs Toute l’expertise KWS au format poche, dans un carnet technique et pratique pour connaître la plante et réussir sa conduite. Laurent Soileux, agriculteur www.kws.fr
STRATÉGIE • Analyse semences France ILS L’ONT DIT Le bio séduit À moins de cibler de nouveaux créneaux, à commencer par le bio. Entre 2013 à 2017, les surfaces de semences Eric de Solages, bio en production sur le sol français sont passées de 5 000 directeur du Pôle semences d’Axéréal à 8 600 ha : celles de fourragères ont par exemple été mul- « L’avenir incertain tipliées par deux. Pourtant, cette progression fulgurante des unités de productions ne suffit pas à répondre à la demande. « Nous avons un de semences » déficit de variétés de céréales par rapport aux besoins « La baisse du taux de renouvellement en céréales à paille et français : 50 % des variétés cultivées dans l’Hexagone protéagineux, additionnée à la baisse, probablement tempo- proviennent de l’étranger », rappelle Laurence Fontaine, raire, du recours aux hybrides, provoquent une sous-utilisation directrice technique de l’Institut technique de l’agriculture des outils industriels des établissements multiplicateurs de biologique (Itab). L’enjeu du bio a d’ailleurs clairement été semences avec, à la clé, de possibles fermetures ou réorgani- identifié dans le plan filière que le Gnis a construit dans le sations d’unités de production au niveau national ». cadre des États généraux de l’alimentation. « Nous allons étudier les plans de filière de chaque production afin de Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams revoir nos objectifs chiffrés dans six mois et notamment ajuster les plans de production de semences bio pour « La restriction des produits répondre à la demande », explique Catherine Dagorn, phytosanitaires constitue un enjeu directrice générale du Gnis. L’Inra a de son côté déposé majeur pour notre filière » l’inscription de plusieurs variétés et le semencier Lemaire « Une bonne protection des cultures est essentielle car la Deffontaines a mis en place un programme de recherche production de semences requiert des niveaux de qualité très éle- spécifique dédié au bio. Les stations de semences vés. Nous attendons beaucoup de la loi de simplification promise s’équipent. Les distributeurs également, en développant par le nouveau gouvernement et espérons que les demandes un service d’appro dédié au bio. d’extension d’usage pour les productions mineures comme les nôtres seront plus accessibles. » Miser sur le multi-espèces D’autres semenciers se tournent vers des espèces dites Rémi Bastien, président de la section maïs de l’UFS secondaires, les fourragères ou encore, les couverts végétaux qui, eux aussi, ont le vent en poupe. Élargir sa « Redonner de l’attractivité gamme de précocité, sur des espèces plus classiques aux nouvelles génétiques » est aussi une solution pour gagner des parts de marché. « En 5 ans, les surfaces de maïs ont reculé de Posséder une gamme diversifiée s’affiche comme une 17 % en France. Les agriculteurs se détournent chance pour amortir les campagnes compliquées. Parmi du maïs et notamment de la nouvelle génétique. Depuis 2013, le les sujets qui pourraient impacter leur métier dans un taux d’utilisation des variétés de plus de 6 ans a augmenté (+ 9 %, futur proche, les semenciers citent le devenir des néoni- à 39 % de PDM) et celui des variétés de moins de 3 ans a baissé cotinoïdes en France, la politique liée aux biocarburants (- 5 %, à 22 % de PDM). Nous devons communiquer pour redon- en Europe qui pourrait booster, ou non, la production ner de l’attractivité aux nouvelles génétiques ». d’oléagineux, sans oublier bien sûr la santé financière des exploitations agricoles. Anne Gilet et Julia Landrieu François Desprez, président du Gnis L’EXPORT DOPE LES RÉSULTATS « Les nouvelles techniques de sélection variétale sont simples Entre 2015 et 2017, la part de l’export dans le chiffre et peu coûteuses » d’affaires des entreprises semencières intervenant sur le 16 marché français est passée de 45 à 48 % pour atteindre « Contrairement à la technologie OGM qui n’était 1,6 Md€ cette année, sur les 3,33 Md€ de chiffre d’af- Déc. 2017 réservée qu’aux grands groupes, les nouvelles techniques de sélection variétale et notamment la mutagénèse dirigée sont faires global du secteur. Pour certaines filières, ce dé- simples et peu coûteuses. Elles ne devraient donc pas contri- bouché constitue même la source principale de revenu. buer à une accentuation de la concentration du secteur, mais au « En semences de maïs par exemple, entre 55 et 60 % Les indispensables contraire, amener une diversification des entreprises ». du chiffre d’affaires sont dus à l’export, et cela atteint 75 % pour le tournesol », souligne François Burgaud, responsable des relations extérieures du Gnis.
Analyse semences France • STRATÉGIE CLASSEMENT : LES CAMPAGNES SE SUIVENT… ET SE RESSEMBLENT En un an, peu d’évolution dans notre classement des semenciers (cf. p 14). Dans le Top 5, Syngenta perd une place au profit de Pioneer dont le chiffre d’affaires reste une estimation de notre part. SES Vanderhave gagne une place et Euralis Semences, deux. Les gammes restent très diversifiées : un atout pour parer les campagnes difficiles. Les classements par espèces illustrent bien la richesse de la génétique Faites gagner du temps française. Semences de France reste leader en céréales à paille et en а vos йquipes fourragères, Monsanto en Maïs et Jouffray Drillaud en couverts végé- agronomiques et commerciales taux. Euralis semences gagne des parts de marché en oléagineux et en protéagineux, Florimond Desprez en betteraves. VISUALIZ : Comparez les variétés À noter qu’il manque les données par culture de deux acteurs majeurs, Syngenta et Pioneer.
SEMENCES • Réglementation Réglementation : insécurité juridique pour les semenciers Les évolutions vers une réglementation plus stricte de l’usage des produits phytosanitaires créent une insécurité juridique pour la filière semencière française. Et dans le même temps, elles lui offrent la possibilité de faire valoir l’innovation variétale comme levier pour réduire l’usage de ces produits. À condition que les instances françaises et européennes n’interdisent pas les outils de sélection innovants nécessaires à ces progrès. Rencontre avec Franck Berger, Président de l’Union Française des Semenciers (UFS). L’étau se resserre pour de nombreuses molécules à l’échelle La génétique offre aussi une réponse à la question de la restric- européenne. Quelles sont les conséquences pour la production tion des produits phytosanitaires, comment cela se traduit-il ? de semences ? Deux fiches CEPP ont été déposées, à l’automne 2016 Les conséquences sont multiples, de la production et en juillet 2017, pour labelliser des variétés de blé jusqu’à la commercialisation. Nous sommes particuliè- tendre et betterave sucrière susceptibles de générer rement attentifs au renouvellement de l’homologation des économies de produits phytosanitaires. Nos adhé- de certaines molécules, comme le diquat, un dessicant rents aussi travaillent de plus en plus sur la question utilisé dans la production de semences de colza, tourne- des résistances aux maladies. La sélection variétale fait sol, betteraves et potagères. Notre comité de produc- partie de la solution mais peut-être pas dans les délais tion sur les oléagineux a estimé qu’en cas d’interdiction imposés par les politiques. Pour y arriver, nous devons du produit, une partie des surfaces pouvoir faire appel à l’ensemble des outils et techniques de tournesol serait probablement disponibles pour les sélectionneurs, dont ceux regrou- En cas d’interdiction délocalisée de France. À la pression pés sous le vocable de méthodes récentes d’amélio- du diquat, une partie réglementaire s’ajoutent les difficul- ration des plantes. des surfaces de tournesol tés pour les firmes phytosanitaires serait probablement de développer des solutions pour L’une de ces techniques, la mutagénèse dirigée, est étudiée par les usages mineurs, faibles sur- la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour déterminer délocalisée de France faces et donc petits débouchés, qui si elle entre dans le périmètre du règlement OGM. Qu’en est-il ? concernent une majorité des cultures En octobre 2016, la Cour de justice de l’Union euro- de semences. En période de ré-homologation, elles sont péenne (CJUE) avait été saisie par le Conseil d’État fran- réticentes à s’engager sur ces usages. Cela réduit encore çais afin de se prononcer sur l’exemption de la mutagé- davantage la palette de solutions disponibles. nèse du champ d’application de la directive sur les OGM. Concernant les produits utilisés en traitements de Le 18 janvier prochain, l’avocat général de la CJUE devait semences, des décisions successives et rapprochées rendre son avis préliminaire. Celui définitif de la Cour de 18 liées au non renouvellement de substances actives justice devrait suivre durant le premier semestre 2018, Déc. 2017 posent de façon plus prégnante la question de l’écou- mais nous sommes confiants pour que ces techniques lement des stocks déjà traités. En grandes cultures, les de mutagénèse dirigée ne soient pas qualifiées d’OGM. semenciers observent entre 8 et 30 % de retour après En effet, les techniques de mutagénèse ont toujours été chaque campagne. Nous avons besoin de visibilité de exemptées du champ d’application de la directive OGM Les indispensables la part des pouvoirs publics sur leurs orientations pour car elles agissent au sein même des gènes de la plante, anticiper au mieux l’usage des produits et ensuite l’écou- sans présence de gènes étrangers dans les plantes lement de nos productions. obtenues. Julia Landrieu
Communiqué ÊTES-VOUS CONCERNÉ ? LA PRESSION PIÉTIN ÉCHAUDAGE NE FAIBLIT PAS EN FRANCE Responsable de pertes de rendement, pouvant s’élever à plusieurs dizaines de quintaux par hectare, et d’une altération de la qualité des grains récoltés, la problématique piétin échaudage concerne la quasi-totalité des surfaces emblavées en blé ou en orge de l’hexagone. Si des pratiques culturales spécifiques existent pour limiter la maladie, elles restent insuffisantes. Préserver le potentiel variétal des céréales passe donc par le traitement de semences. Une situation préoccupante Une enquête, conduite par Certis Europe courant 2017 auprès de 115 agricul- teurs, le montre : tous les chefs d’exploitation interrogés évoquent le risque inhérent à la présence de piétin échaudage dans leurs parcelles. Alors que la maladie est présente en Nouvelle Aquitaine, Rhône-Alpes, Bretagne, Norman- die, Ile de France, Hauts de France et Grand Est, la situation est jugée plus préoccupante en Occitanie, dans les Pays de la Loire en région Centre Val de Loire, où la pression est estimée comme forte. Le piétin échaudage reste donc une préoccupation majeure. 50% de perte de rendement Les attaques de piétin échaudage ont été importantes en 2016 sur les blés et Latitude Témoin les orges en précédent paille, mais aussi maïs, voire colzas. Cette année, les fortes chaleurs de juin dernier ont offert les conditions idéales au piétin échau- dage pour s’exprimer au champ. Particulièrement préjudiciable, la maladie peut entraîner jusqu’à 50% de perte de rendement. Seule spécialité homologuée pour combattre le champignon, le traitement de semences Latitude®, associé à des pratiques agronomiques adaptées – rotation, broyage des résidus, préparation du sol, date et densité de semis, fertilisation – permet de préserver le potentiel récolte. Aussi sur orge et blé de maïs Charlotte GUINET, Chef Marché Latitude® ajoute : « Latitude est autorisé sur blé tendre, blé dur, orge et triticale. Depuis dix ans, il a protégé 3.5 millions d’hectares et a permis un gain de rendement moyen d’environ 7 quintaux/ha. Latitude est aujourd’hui la seconde spécialité Traitement de Semences du marché français. Par ailleurs, même s’il est aujourd’hui principalement appliqué en blé sur blé, Latitude a montré son intérêt en utilisation dans le cas d’autres itinéraires culturaux. Nous sommes d’ailleurs en train de mettre en évidence l’impact très positif de Latitude sur la qualité des orges de brasserie et des blés de maïs. » OAD pour calculer le risque piétin « Détecter la maladie nécessite des manipulations pour l’agriculteur : Il faut prélever des pieds en plusieurs points sur la parcelle, les laver, examiner les racines. Pour aider les techniciens de la distribution et les agriculteurs, nous proposons un outil très simple d’uti- lisation qui leur permet de calculer le risque piétin échaudage. Sur Latitudesolutions.fr, il est aussi possible de calculer, grâce à un second OAD, la rentabilité de la lutte contre le piétin échaudage avec Latitude ». Latitude® – AMM : 2000201 – silthiofam 125 g/L (11,81% p/p) – Non classé - EUH208 : Contient du 3,5,7-triaza-1-azo- utilisateurs professionnels. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que niaadamantane, 1-(3-chloroallyl)-, chloride et de la 1,2-benzisothiazolin-3-one. Peut produire une réaction allergique. possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour EUH210 : Fiche de données de sécurité disponible sur demande. EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. - P234 : Conserver uniquement dans le récipient d’origine. les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou www.phytodata.com. P273 : Eviter le rejet dans l’environnement. P280 : Porter des gants et un vêtement de protection. P501 : Éliminer le contenu et le récipient comme un déchet dangereux conformément à la réglementation en vigueur. ® Marque déposée Mitsui & Co., Ltd. Homologation CERTIS Europe BV, 5 rue Galilée, 78280 Guyancourt France - Tél. : 01.34.91.90.00 - Fax : 01.30.43.76.55. N° d’agrément : IF01808 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des
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