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Ressources
Pour ce dossier thématique consacré aux métiers d'art, le Centre de veille et de ressources du CARIF OREF
Auvergne-Rhône-Alpes a réalisé une sélection de contenus informatifs sur le sujet. Cette sélection est le fruit de la
veille quotidienneréalisée par des professionnels de la gestion de l'information, sur les thèmes liés à l'orientation
tout au long de la vie, la formation, le travail, la VAE, la vie socio-économique des territoires. ..

National
      France, Métiers d'excellence (Philippe Huppé, Rapport parlementaire décembre 2018)
      L'annuaire des métiers d'art de France
      Les sites de l'INMA(Institut National des Métiers d'Art) et de son Centre de ressources des métiers d'art
      Liste des métiers d'art, à janvier 2016, publiée par l'INMA
      Journées européennes des métiers d'art, éditions 2018 en avril
      Ateliers d'art de France, syndicat professionnel des métiers d'art
      Un dossier des métiers de l'artisanat d'art, sur le site de l'Onisep

Auvergne-Rhône-Alpes
      Institut Régional pour les Métiers d'Art et la Création Contemporaine Centre de Ressources et de Formation -
      IRMACC-
      Chambre des métiers et de l'artisant, page informative sur les métiers d'art
       Stratégie pour un pôle régional des métiers d’art en Auvergne-Rhône-Alpes, Chambre régionales des métiers et
      de l'artisanat (CRMA)
      Avisé, site d'informations stratégiques du réseau de chambres de métiers et de l'artisanat
      d'Auvergne-Rhône-Alpes

Pour aller plus loin

      Approfondir le sujet avec une sélection de contenus bibliographiques, présents sur notre catalogue en ligne.

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         SOMMAIRE

                Accueil du dossier
                Qu'est-ce que les métiers d'art ?
                Les métiers d'art en Auvergne-Rhône-Alpes
                Les formations aux métiers d'art
                Témoignages
                Vous êtes ici > Ressources

         veille

                 Le Mobilier national solidaire de la filière des métiers d'art
                 27 mai 2020
                 Hervé Lemoine © Mobilier national À travers ses manufactures, ses ateliers de restauration
                 et sa mission d'ameublement des services de l'État, le Mobilier national, créé par Colbert
                 sous le règne de Louis XIV, est un acteur essentiel de l'écosystème de l'artisanat et des
                 métiers d'art. Dans le cadre d'un plan de soutien pour les métiers d'art et du design, il prend
                 aujourd'hui toute sa part, comme l'a souhaité le ministre de la Culture, dans une série
                 d'actions au bénéfice de la filière toute entière. L'institution s'inscrit aussi résolument dans
                 une nouvelle dimension, celle du monde d'après. Entretien avec Hervé Lemoine, son
                 directeur. Quel est l'impact de la crise sanitaire sur le Mobilier national et, plus
                 généralement, sur les métiers d'art et du design ?Nous sortons, comme les autres
                 opérateurs du ministère de la Culture, d'une période de glaciation qui a suspendu l'ensemble

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de nos activités : en premier lieu, nos activités de création, principalement les tapisseries et
             les tapis, mais aussi nos missions d'ameublement, ainsi que nos activités de restauration.
             Pendant le confinement, il n'était pas question, par exemple, de se rendre dans des palais
             officiels pour y faire des aménagements. Mais, au-delà du Mobilier national, c'est l'ensemble
             de la filière des métiers d'art qui comprend près de 500 partenaires avec lesquels nous
             travaillons habituellement, artisans d'art, fabricants, éditeurs, créateurs, architectes
             d'intérieur... qui sont aujourd'hui particulièrement fragilisés par la crise sanitaire. Or ces
             métiers d'excellence constituent de puissants atouts sur le plan économique, culturel et
             social qu'il convient de préserver.D'où l'idée d'un plan de soutien en direction de ces petites
             structures privées qui ne sont pas, contrairement à nous, adossées à l'État, et qui risquent
             d'être fortement fragilisées dans les mois à venir. Franck Riester a souhaité que les
             opérateurs du ministère de la Culture, chacun dans leur domaine, proposent des actions
             concrètes pour aider l'écosystème dans lequel ils sont insérés. Ce plan de soutien s'inscrit
             dans cette stratégie d'envergure. Notre objectif n'est pas d'être simplement un conservatoire
             des savoir-faire ou des métiers, mais d'être un élément vivant et actif qui soutienne toute une
             filière de créationL'un des leviers de ce plan est d'apporter un soutien aux créateurs en
             mobilisant une politique exceptionnelle de commandes publiques de cartons de tapisseries
             et de maquettes de design. On retrouve là le coeur de métier du Mobilier national...C'est en
             effet notre vocation de faire des acquisitions auprès d'artistes, de plasticiens ou de
             designers. Aujourd'hui, il s'agit d'une mobilisation accrue, avec une enveloppe de 250 000
             euros. Notre objectif est de favoriser l'acquisition de modèles ou de projets auprès de jeunes
             plasticiens ou designers qui risquent d'être particulièrement touchés par la crise. Dans ces
             conditions, il est impératif que la commande publique puisse apporter, notamment à la jeune
             garde émergente, souvent la plus fragile, un soutien indispensable à la poursuite de ses
             activités.Autre levier particulièrement intéressant : le lancement d'un plan de restauration
             pour les collections de pièces de mobiliers de la période 1930-1950. Pourquoi ce segment
             historique précis ?C'est une période pour laquelle notre collection est extrêmement riche
             mais nécessite des restaurations. La spécificité du design des années 1930-1950 est
             d'associer de nombreuses techniques et matériaux on trouve ainsi du mobilier laqué ou
             recouvert de galuchat, de parchemins, de miroirs... Or, nous n'avons pas toujours, dans nos
             propres ateliers, les techniciens d'art qui maîtrisent la grande diversité de gestes nécessaires
             à sa restauration.C'est pourquoi nous allons lancer une campagne de restauration, dotée
             d'une enveloppe de 150 000 euros, qui associera, sous le contrôle de nos propres ateliers,
             de nombreux maîtres d'art qui possèdent de précieux savoir-faire. En leur confiant ces
             chantiers, nous pourrons ainsi contribuer au maintien de l'activité de ces toutes petites
             structures, qui sont particulièrement fragilisées par la crise sanitaire. Ce sera une façon de
             soutenir ces filières et la grande diversité des métiers, partout dans les territoires. Ce projet
             devra être pérennisé, en s'appuyant sur les acteurs clefs du patrimoine vivant et des métiers
             d'excellence, et notamment, bien sûr, l'Institut national des métiers d'art avec qui nous allons
             engager une véritable réflexion. Favoriser l'acquisition de modèles auprès de jeunes
             plasticiens ou designers fragilisés par la crise © Manuel Cohen / AFP Le Mobilier national
             s'inscrit dans une politique la relocalisation de l'achat de matières premières qui pourrait être
             une tendance lourde des prochains mois au plan économique. En quoi cette mesure
             prend-elle une valeur particulièrement symbolique à vos yeux ?La visite de la manufacture
             nationale de la Savonnerie, située à Lodève, dans le Larzac, au pied de grands pâturages
             dans une vaste zone d'élevage ovins, a été un choc. En interrogeant mes interlocuteurs sur
             la provenance de la laine qui sert à tisser les tapis d'exception conçus par nos ateliers, je
             pensais que l'on me répondrait qu'elle venait du Larzac ou des Cévennes. Pas du tout, notre
             laine vient de Nouvelle-Zélande ! Ce qui signifie que le bilan carbone de nos tapis et de nos
             tapisseries est catastrophique. D'où l'idée de relocaliser la production de cette laine.La crise
             mondiale a fait prendre conscience d'un enjeu essentiel : l'importance du local dans un
             monde global. Au-delà de la laine, j'ai souhaité que notre projet de relocalisation soit étendu
             à la soie et au lin. Nous allons lui consacrer une enveloppe de 50 000 euros. La France est
             le premier producteur de lin au monde. Mais celui-ci, avant de revenir en France, est envoyé
             dans des filatures en Chine. Il me semble que des institutions telles que la nôtre se doivent
             de construire des processus et des systèmes plus vertueux en termes de chaînes de
             production. En outre, cela peut avoir un effet incitatif pour d'autres secteurs. Je pense en
             particulier à celui de la mode. Dans ce plan de soutien, nous essayons à la fois d'avoir des
             actions ponctuelles qui peuvent répondre à une forme d'urgence, mais aussi d'investir sur le
             long terme. C'est ce que l'on veut faire notamment avec la relocalisation de notre production
             et de nos filatures. Garant d'un savoir-faire et d'un patrimoine autant que lieu de création, le
             Mobilier national n'a, semble-t-il, jamais été autant tourné vers l'avenir...C'est notre objectif.
             De la même façon qu'on associe, sans jamais les opposer, le patrimoine et la création, nous
             essayons d'être attentifs à la sauvegarde, à la transmission des pratiques, des gestes et des
             savoir-faire, constitutifs de notre patrimoine immatériel, mais dans une perspective
             dynamique d'inscription dans le temps. Notre objectif n'est pas d'être un conservatoire des
             savoir-faire ou des métiers, mais d'être un élément vivant et actif qui soutienne toute une

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filière de création.C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons lancé, avec le Rectorat
             de Paris, la création du campus d'excellence consacré aux métiers d'art et au design en
             associant volontairement chacune de ces deux dimensions. La singularité de notre
             démarche, c'est de réconcilier et de dépasser les antagonismes qui ne sont qu'apparents et
             faire en sorte que le Mobilier national joue pleinement un rôle de catalyseur prêt à assumer,
             de façon très résolue et avec beaucoup de fierté, cette originalité de notre pays de posséder
             des savoir-faire pluriséculaires et de les utiliser dans la création la plus
             contemporaine.Financer un projet d'intérêt public pour imaginer l'hôpital de demain ©
             Mobilier nationalAprès un don de masques aux personnels soignants, c'est une nouvelle
             opération de solidarité qui est envisagée par le Mobilier national : récolter des fonds pour les
             hôpitaux par l'intermédiaire d'une vente aux enchères où seraient proposées des pièces de
             mobiliers sorties du domaine public. Son but : financer un projet d'intérêt public pour
             imaginer l'hôpital de demain. « Cette vente s'inscrit dans le prolongement d'une première
             action de solidarité vis-à-vis des soignants et des hôpitaux, en l'occurrence le don de 8000
             masques à l'Agence régionale de santé et à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, explique Hervé
             Lemoine, directeur du Mobilier national. Son objectif est de récolter des fonds qui serviront à
             concevoir des projets en collaboration avec la Fondation AP-HP. Il s'agit de repenser, avec
             les talents les plus prometteurs du design, mais aussi les soignants et les usagers, la
             fonctionnalité de certains espaces dans l'hôpital de demain, mais aussi les nouveaux
             mobiliers ou objets qui seront nécessaires aux services de santé ».« Depuis toujours, relève
             Hervé Lemoine, l'institution a été un acteur engagé au service de l'intérêt général. Notre
             Atelier de Recherche et de Création (ARC) s'est toujours investi sur ces enjeux avec des
             designers de renom qui ont conçu des projets très intéressants, comme des lits d'hôpitaux,
             avec Alain Richard dans les années 1970, des berceaux pour des services pédiatriques ou
             encore des blocs sanitaires, avec notamment le projet de Bernard Moïse ».« Pour rendre
             possible ce projet, nous avions programmé une vente aux enchères de mobilier déclassé,
             poursuit Hervé Lemoine. J'insiste sur le fait qu'il s'agit d'une vente de mobilier très courant.
             Contrairement à ce qui a pu être dit, il n'y a aucun trésor. C'est du mobilier commun que
             nous achetons en série et que nous déclassons tous les ans comme nous y incite la Cour de
             comptes. La procédure est très encadrée sur le plan scientifique comme sur le plan
             réglementaire. Scientifique, pour nous assurer qu'il n'y aurait pas des pièces intéressantes
             que nous déclassons. Réglementaire, avec une commission de contrôle présidée par un
             magistrat de la Cour des comptes qui donne son avis sur le déclassement proposé ».

             Coronavirus : les Métiers d'Art fortement fragilisés
             19 mai 2020
             L'INMA a réalisé une enquête auprès de 2000 professionnels des Métiers d'Art et du
             patrimoine vivant afin de dresser l'état des lieux du secteur et réfléchir aux solutions
             d'accompagnement pour sortir de la crise sanitaire. aide aux entreprises,
             Auvergne-Rhône-Alpes, conjoncture, Covid-19 / Coronavirus, Entreprise du Patrimoine
             Vivant - EPV, financement des entreprises

             Lancement de campagne #MonArtisandArt en soutien aux Métiers d'Art
             11 mai 2020
             La Chambre Régionale de Métiers et de l'Artisanat Auvergne-Rhône-Alpes lance une
             campagne de promotion pour les entreprises des Métiers d'Art et du Patrimoine Vivant. A
             partir du 6 mai 2020, avec le #MonArtisandArt, les professionnels se mobilisent et se
             réinventent sur les réseaux sociaux. 01 Ain, 03 Allier, 07 Ardèche, 15 Cantal, 26 Drôme, 38
             Isère, 42 Loire, 43 Haute-Loire, 63 Puy-de-Dôme, 69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie,
             Auvergne-Rhône-Alpes, Covid-19 / Coronavirus, Entreprise du Patrimoine Vivant - EPV

             Mesures de soutien du Mobilier national pour les Métiers d'Art et du Design
             7 mai 2020
             Après la crise, le Mobilier national se mobilise : Un demi million alloué au soutien des
             Métiers d'Art et du Design Le Mobilier national et ses manufactures créent depuis le XVIIe
             siècle tapisseries, tapis et mobilier qui témoignent de l'excellence atteinte par les métiers
             d'art français. Service du Ministère de la Culture, il a aussi pour mission la conservation et la
             restauration de ses collections, missions que ses ateliers relèvent en mobilisant des
             savoir-faire d'exception. Le Mobilier national est au coeur d'un écosystème réunissant près
             de 500 partenaires artisans d'art, fabricants, éditeurs, designers, créateurs, architectes
             d'intérieur -, écosystème particulièrement menacé par la crise. Ces métiers d'art et du
             design sont en effet de puissants atouts pour notre société sur le plan économique et
             culturel, le Mobilier national se mobilise pour les soutenir. Concrètement, cela signifie
             ENCOURAGER les femmes et les hommes détenteurs de savoir-faire essentiels à la
             transmission de notre patrimoine immatériel inestimable PRÉSERVER des métiers manuels
             d'exception, porteurs de valeurs particulièrement recherchées en temps de crise, lorsque les

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individus songent à donner plus de sens à leur activité professionnelle. SE DONNER LES
             MOYENS de cette transmission et du développement d'un secteur d'avenir, créateur
             d'emplois en France et d'un rayonnement à l'international de nos talents. AIDER une
             génération de designers à penser « le monde d'après » et à anticiper nos usages dans tous
             les champs sociaux (espace public, transports, hôpitaux...). Pour créer cette société de
             demain avec les professionnels des métiers d'art et du design, TROIS LEVIERS VONT
             ÊTRE ACTIONNÉS et 450 000 EUROS VONT ÊTRE SPÉCIALEMENT ENGAGÉS À CET
             EFFET : 1/ SOUTIEN AUX PERSONNELS SOIGNANTS MOBILISÉS Le Mobilier national
             poursuit sa mobilisation en faveur du personnel soignant et des hôpitaux : une vente aux
             enchères inédite de ses collections sorties du domaine public au bénéfice de la Fondation
             Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France sera organisée à l'occasion des Journées
             Européennes du Patrimoine 2020. Veuillez vous reporter à la fin de cet article pour plus
             d'informations au sujet de cette vente aux enchères. 2/ SOUTIEN AUX ARTISTES ET
             DESIGNERS Le Mobilier National annonce qu'une enveloppe exceptionnelle de 250 000
             euros sera spécialement affectée pour le soutien à la création. Ce soutien prendra la forme
             d'acquisitions d'oeuvres d'artistes et de designers de la scène française qui seront réalisées
             dans nos ateliers et nos manufactures et entreront dans nos collections ; et de pièces de
             mobiliers de designers contemporains auprès d'éditeurs et de galeries françaises. Ensuite,
             les « royalties » obtenus en 2020 par l'édition de meubles seront intégralement réinvestis en
             faveur de la jeune garde du design d'expérience, dans le cadre du « Campus métiers d'art
             et design, Manufactures des Gobelins, Paris », en lien avec l'Académie de Paris. 3/
             SOUTIEN À LA FILIÈRE ARTISANAT ET MÉTIERS D'ART Par un plan de restauration
             exceptionnel de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950, une première
             de France. financée à hauteur de 150 000 euros, cette campagne va être confiée aux
             artisans (ébénistes, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horloger, restaurateurs
             textile...) qui maillent le territoire français. Par un plan de relocalisation de l'achat de matières
             premières laine, lin, soie à hauteur de 50 000 euros, afin de favoriser les circuits courts
             d'approvisionnement et l'usage de laines provenant de troupeaux français. Hervé Lemoine,
             Directeur du Mobilier national, Photo © Thibault Chapotot Hervé Lemoine, Directeur du
             Mobilier national, répond aux interrogations soulevées par la vente aux enchères
             exceptionnelle au bénéfice de la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France. 1/
             Quand la liste sera-t-elle arrêtée ? La vente aura lieu à l'automne. D'ici là, une liste sera
             arrêtée en suivant un processus établi très strict. Il faut savoir en effet que les objets sont
             classés en trois catégories : les biens patrimoniaux, les biens de valeur, et ceux d'usage.
             Seuls ceux appartenant à la dernière catégorie peuvent être vendus, après une procédure
             très encadrée. L'inspecteur des collections (c'est-à-dire le conservateur en charge) choisit
             les meubles qui, à son sens, peuvent être cédés sans aucune conséquence patrimoniale.
             Puis, une commission interne scientifique, dite de « désherbage » (le terme est emprunté à
             la gestion des bibliothèques), examine chaque meuble. Composée de l'ensemble des
             inspecteurs (des scientifiques donc) et du directeur ou du directeur des collections, ils
             décident si chaque objet peut effectivement être vendu sans risque. La décision doit être
             prise à l'unanimité, il suffit d'une voix qui s'y oppose, pour que le meuble ne soit pas vendu.
             Enfin, une troisième commission, dite de contrôle, purement administrative doit encore
             donner son aval. 2 / A quand remonte une vente aussi importante ? Depuis le XIXe siècle, le
             Mobilier national met très régulièrement en vente des biens qui n'ont plus d'utilité pour
             l'ameublement des édifices publics et dont la valeur patrimoniale ne justifie pas le dépôt
             dans des musées ou des monuments historiques. Jusqu'ici, ces ventes étaient effectuées
             sans publicité médiatique : les meubles étaient vendus par les Domaines sans même faire
             mention du Mobilier national. Les ventes précédentes ont lieu à un rythme réguliers,
             notamment dans les années 1990, 2000, 2010. Certaines années, il a pu s'organiser jusqu'à
             deux ventes par an. Le fruit de cette vente était versé aux Domaines. La dernière vente
             importante a eu lieu en juin 2011 avec des meubles et des sièges du 19e et du 20e de style
             et quelques tapis. C'est dans cette vente que se trouvaient les commodes Empire en
             mauvais état, parties à 50 euros. La dernière vente s'est tenue en mars 2018. 3/ Les objets
             prévus à la vente sont-ils déjà tous déclassés ou certains subiront-ils un déclassement en
             vue de cette vente ? Soyons très clairs : aucune pièce ne sera déclassée pour la vente.
             C'est parce qu'ils ont été déclassés que nous les vendons. ET non le contraire ! Il n'y aura
             donc aucun trésor, aucune pièce majeure de mobilier dans cette vente. Pour reprendre la
             terminologie des commissaires-priseurs, il s'agira de pièces courantes. Leur seule
             particularité sera d'avoir servi à meubler des bâtiments officiels et certains de nos palais
             nationaux. Mais même dans nos palais nationaux, il y a des communs... et des meubles
             ordinaires. Ceux-ci sont inscrits sur l'inventaire B du Mobilier national pour les distinguer de
             l'inventaire A, qui identifie les pièces importantes ou intéressantes. Cependant, afin d'être
             certain de ne pas commettre d'impairs nous avons décidé qu'une commission interne
             réunissant tous les scientifiques de l'établissement, inspecteurs des collections et
             conservateurs du patrimoine, se réunirait pour décider de la liste des biens aliénables du
             domaine public. Un seul vote contre et le doute bénéficie toujours à l'objet. 4/ Pourquoi

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s'agira-t-il plus particulièrement de meubles du XIXe siècle ? Les ventes porteront pour
               l'essentiel sur des meubles du XIXe siècle, parce que c'est l'époque où le Mobilier national
               était chargé de meubler un très grand nombre de logements dans les résidences officielles ;
               il effectuait dans ce but des achats massifs de meubles fabriqués en grande série : bois de
               lit, commodes, armoires, tables de toilette, etc. Ces aliénations sont nécessaires pour nous
               pour au moins deux raisons : la première pour moi est qu'elles vont nous permettre de mieux
               séparer, pardon de la trivialité de ma comparaison, le bon grain de l'ivraie. Dans nos dépôts,
               nous conservons dans les mêmes conditions des chefs-d'oeuvre et des armoires de
               guingois. Il convient donc de mieux identifier ces pièces vraiment importantes pour mieux les
               protéger, les identifier et, c'est d'ailleurs ce que nous nous apprêtions à faire au moment du
               déclenchement de la crise, en restituant un grand nombre de meubles près de 1.000 pièces
               à Versailles et à Fontainebleau. L'autre raison est que l'inflation non maîtrisée du volume de
               notre collection a eu pour conséquences que nous n'avons pas cessé d'augmenter nos
               locaux et dépôts annexes. Aujourd'hui, près de 30% de notre budget est absorbé par la
               location de ces espaces au détriment des restaurations ou des acquisitions de pièces
               remarquables. Dans un horizon proche, grâce à un investissement conséquent du Ministère
               de la culture, nous disposerons de nouveaux locaux de conservation à Pantin avec le CNAP.
               Mais avant cela je souhaite, avec Thierry Sarmant, le directeur des collections, que nous
               puissions aussi procéder à un récolement complet et à un grand « chantier des collections »
               ce qui n'a jamais été fait et ce « désherbage » est donc une première étape. 5/ Qui est à
               l'initiative de cette vente de biens du Mobilier national au profit de la Fondation Hôpitaux de
               Paris Hôpitaux de France ? C'est le Mobilier national qui a porté cette initiative. Le rôle du
               Mobilier national n'est pas uniquement d'être un Gardien du Temple. Notre institution n'a
               jamais cessé de se renouveler, et nous devons, plus que jamais, être aux côtés de celles et
               ceux qui sont mobilisés dans la crise sanitaire ou qui en subissent les conséquences. Alors
               que nous avons tous été amenés à nous interroger et à nous remettre en question, il nous
               semble, plus que jamais, que le Mobilier national, les métiers et les valeurs qu'il représente,
               doit être un acteur de la reconstruction de notre modèle social ». Nous avons proposé le
               principe d'une vente médiatisée à la manière des ventes de mobilier d'hôtel, ou des actions
               de solidarité. Pour ce type de ventes au profit de telle ou telle cause, c'est plus la cause qui
               importe alors que le bien acquis. Beaucoup seront prêts à donner plus que la valeur réelle
               des biens pour aider cette Fondation dans les circonstances que nous connaissons. Cette
               vente est le prolongement de notre action de solidarité envers les soignants, comme nous
               l'avons fait en donnant 8 000 masques à l'Agence régionale de santé et à l'hôpital de la
               Salpêtrière. Le Mobilier national est en discussion avec la Fondation et notamment sa
               Directrice générale, Mme Danuta Pieter, sur la définition précise du projet que nous
               porterons ensemble Cette action s'inscrit aussi dans notre plan de soutien à la jeune garde
               du design français dont nous souhaitons qu'elle puisse être bien intégrée aux réflexions
               futures concernant le design d'espace au sein des hôpitaux. Il s'agit de permettre aux
               designers de mieux anticiper nos modes de vie dans « le monde d'après », en repensant nos
               usages dans tous les champs sociaux et notamment les structures de soin et de santé, pour
               s'adapter mais aussi anticiper les mutations actuelles et futures de nos usages.

               Les métiers d'art tracent les contours du « monde d'après »
               21 avril 2020
               Du 3 au 13 avril, devaient se tenir les Journées européennes des métiers d'art. Sur tout le
               territoire, des actions pédagogiques, ouvertures d'ateliers et de manufactures, expositions
               étaient censées lever un peu plus le voile sur les 281 métiers qui sont au coeur de notre
               patrimoine immatériel.

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ressources Page 5 09-06-2020
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