Ressources - Via-Competences.fr
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Ressources Pour ce dossier thématique consacré aux métiers d'art, le Centre de veille et de ressources du CARIF OREF Auvergne-Rhône-Alpes a réalisé une sélection de contenus informatifs sur le sujet. Cette sélection est le fruit de la veille quotidienneréalisée par des professionnels de la gestion de l'information, sur les thèmes liés à l'orientation tout au long de la vie, la formation, le travail, la VAE, la vie socio-économique des territoires. .. National France, Métiers d'excellence (Philippe Huppé, Rapport parlementaire décembre 2018) L'annuaire des métiers d'art de France Les sites de l'INMA(Institut National des Métiers d'Art) et de son Centre de ressources des métiers d'art Liste des métiers d'art, à janvier 2016, publiée par l'INMA Journées européennes des métiers d'art, éditions 2018 en avril Ateliers d'art de France, syndicat professionnel des métiers d'art Un dossier des métiers de l'artisanat d'art, sur le site de l'Onisep Auvergne-Rhône-Alpes Institut Régional pour les Métiers d'Art et la Création Contemporaine Centre de Ressources et de Formation - IRMACC- Chambre des métiers et de l'artisant, page informative sur les métiers d'art Stratégie pour un pôle régional des métiers d’art en Auvergne-Rhône-Alpes, Chambre régionales des métiers et de l'artisanat (CRMA) Avisé, site d'informations stratégiques du réseau de chambres de métiers et de l'artisanat d'Auvergne-Rhône-Alpes Pour aller plus loin Approfondir le sujet avec une sélection de contenus bibliographiques, présents sur notre catalogue en ligne. Retourner au sommaire principal SOMMAIRE Accueil du dossier Qu'est-ce que les métiers d'art ? Les métiers d'art en Auvergne-Rhône-Alpes Les formations aux métiers d'art Témoignages Vous êtes ici > Ressources veille Le Mobilier national solidaire de la filière des métiers d'art 27 mai 2020 Hervé Lemoine © Mobilier national À travers ses manufactures, ses ateliers de restauration et sa mission d'ameublement des services de l'État, le Mobilier national, créé par Colbert sous le règne de Louis XIV, est un acteur essentiel de l'écosystème de l'artisanat et des métiers d'art. Dans le cadre d'un plan de soutien pour les métiers d'art et du design, il prend aujourd'hui toute sa part, comme l'a souhaité le ministre de la Culture, dans une série d'actions au bénéfice de la filière toute entière. L'institution s'inscrit aussi résolument dans une nouvelle dimension, celle du monde d'après. Entretien avec Hervé Lemoine, son directeur. Quel est l'impact de la crise sanitaire sur le Mobilier national et, plus généralement, sur les métiers d'art et du design ?Nous sortons, comme les autres opérateurs du ministère de la Culture, d'une période de glaciation qui a suspendu l'ensemble ressources Page 1 09-06-2020
de nos activités : en premier lieu, nos activités de création, principalement les tapisseries et les tapis, mais aussi nos missions d'ameublement, ainsi que nos activités de restauration. Pendant le confinement, il n'était pas question, par exemple, de se rendre dans des palais officiels pour y faire des aménagements. Mais, au-delà du Mobilier national, c'est l'ensemble de la filière des métiers d'art qui comprend près de 500 partenaires avec lesquels nous travaillons habituellement, artisans d'art, fabricants, éditeurs, créateurs, architectes d'intérieur... qui sont aujourd'hui particulièrement fragilisés par la crise sanitaire. Or ces métiers d'excellence constituent de puissants atouts sur le plan économique, culturel et social qu'il convient de préserver.D'où l'idée d'un plan de soutien en direction de ces petites structures privées qui ne sont pas, contrairement à nous, adossées à l'État, et qui risquent d'être fortement fragilisées dans les mois à venir. Franck Riester a souhaité que les opérateurs du ministère de la Culture, chacun dans leur domaine, proposent des actions concrètes pour aider l'écosystème dans lequel ils sont insérés. Ce plan de soutien s'inscrit dans cette stratégie d'envergure. Notre objectif n'est pas d'être simplement un conservatoire des savoir-faire ou des métiers, mais d'être un élément vivant et actif qui soutienne toute une filière de créationL'un des leviers de ce plan est d'apporter un soutien aux créateurs en mobilisant une politique exceptionnelle de commandes publiques de cartons de tapisseries et de maquettes de design. On retrouve là le coeur de métier du Mobilier national...C'est en effet notre vocation de faire des acquisitions auprès d'artistes, de plasticiens ou de designers. Aujourd'hui, il s'agit d'une mobilisation accrue, avec une enveloppe de 250 000 euros. Notre objectif est de favoriser l'acquisition de modèles ou de projets auprès de jeunes plasticiens ou designers qui risquent d'être particulièrement touchés par la crise. Dans ces conditions, il est impératif que la commande publique puisse apporter, notamment à la jeune garde émergente, souvent la plus fragile, un soutien indispensable à la poursuite de ses activités.Autre levier particulièrement intéressant : le lancement d'un plan de restauration pour les collections de pièces de mobiliers de la période 1930-1950. Pourquoi ce segment historique précis ?C'est une période pour laquelle notre collection est extrêmement riche mais nécessite des restaurations. La spécificité du design des années 1930-1950 est d'associer de nombreuses techniques et matériaux on trouve ainsi du mobilier laqué ou recouvert de galuchat, de parchemins, de miroirs... Or, nous n'avons pas toujours, dans nos propres ateliers, les techniciens d'art qui maîtrisent la grande diversité de gestes nécessaires à sa restauration.C'est pourquoi nous allons lancer une campagne de restauration, dotée d'une enveloppe de 150 000 euros, qui associera, sous le contrôle de nos propres ateliers, de nombreux maîtres d'art qui possèdent de précieux savoir-faire. En leur confiant ces chantiers, nous pourrons ainsi contribuer au maintien de l'activité de ces toutes petites structures, qui sont particulièrement fragilisées par la crise sanitaire. Ce sera une façon de soutenir ces filières et la grande diversité des métiers, partout dans les territoires. Ce projet devra être pérennisé, en s'appuyant sur les acteurs clefs du patrimoine vivant et des métiers d'excellence, et notamment, bien sûr, l'Institut national des métiers d'art avec qui nous allons engager une véritable réflexion. Favoriser l'acquisition de modèles auprès de jeunes plasticiens ou designers fragilisés par la crise © Manuel Cohen / AFP Le Mobilier national s'inscrit dans une politique la relocalisation de l'achat de matières premières qui pourrait être une tendance lourde des prochains mois au plan économique. En quoi cette mesure prend-elle une valeur particulièrement symbolique à vos yeux ?La visite de la manufacture nationale de la Savonnerie, située à Lodève, dans le Larzac, au pied de grands pâturages dans une vaste zone d'élevage ovins, a été un choc. En interrogeant mes interlocuteurs sur la provenance de la laine qui sert à tisser les tapis d'exception conçus par nos ateliers, je pensais que l'on me répondrait qu'elle venait du Larzac ou des Cévennes. Pas du tout, notre laine vient de Nouvelle-Zélande ! Ce qui signifie que le bilan carbone de nos tapis et de nos tapisseries est catastrophique. D'où l'idée de relocaliser la production de cette laine.La crise mondiale a fait prendre conscience d'un enjeu essentiel : l'importance du local dans un monde global. Au-delà de la laine, j'ai souhaité que notre projet de relocalisation soit étendu à la soie et au lin. Nous allons lui consacrer une enveloppe de 50 000 euros. La France est le premier producteur de lin au monde. Mais celui-ci, avant de revenir en France, est envoyé dans des filatures en Chine. Il me semble que des institutions telles que la nôtre se doivent de construire des processus et des systèmes plus vertueux en termes de chaînes de production. En outre, cela peut avoir un effet incitatif pour d'autres secteurs. Je pense en particulier à celui de la mode. Dans ce plan de soutien, nous essayons à la fois d'avoir des actions ponctuelles qui peuvent répondre à une forme d'urgence, mais aussi d'investir sur le long terme. C'est ce que l'on veut faire notamment avec la relocalisation de notre production et de nos filatures. Garant d'un savoir-faire et d'un patrimoine autant que lieu de création, le Mobilier national n'a, semble-t-il, jamais été autant tourné vers l'avenir...C'est notre objectif. De la même façon qu'on associe, sans jamais les opposer, le patrimoine et la création, nous essayons d'être attentifs à la sauvegarde, à la transmission des pratiques, des gestes et des savoir-faire, constitutifs de notre patrimoine immatériel, mais dans une perspective dynamique d'inscription dans le temps. Notre objectif n'est pas d'être un conservatoire des savoir-faire ou des métiers, mais d'être un élément vivant et actif qui soutienne toute une ressources Page 2 09-06-2020
filière de création.C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons lancé, avec le Rectorat de Paris, la création du campus d'excellence consacré aux métiers d'art et au design en associant volontairement chacune de ces deux dimensions. La singularité de notre démarche, c'est de réconcilier et de dépasser les antagonismes qui ne sont qu'apparents et faire en sorte que le Mobilier national joue pleinement un rôle de catalyseur prêt à assumer, de façon très résolue et avec beaucoup de fierté, cette originalité de notre pays de posséder des savoir-faire pluriséculaires et de les utiliser dans la création la plus contemporaine.Financer un projet d'intérêt public pour imaginer l'hôpital de demain © Mobilier nationalAprès un don de masques aux personnels soignants, c'est une nouvelle opération de solidarité qui est envisagée par le Mobilier national : récolter des fonds pour les hôpitaux par l'intermédiaire d'une vente aux enchères où seraient proposées des pièces de mobiliers sorties du domaine public. Son but : financer un projet d'intérêt public pour imaginer l'hôpital de demain. « Cette vente s'inscrit dans le prolongement d'une première action de solidarité vis-à-vis des soignants et des hôpitaux, en l'occurrence le don de 8000 masques à l'Agence régionale de santé et à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, explique Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national. Son objectif est de récolter des fonds qui serviront à concevoir des projets en collaboration avec la Fondation AP-HP. Il s'agit de repenser, avec les talents les plus prometteurs du design, mais aussi les soignants et les usagers, la fonctionnalité de certains espaces dans l'hôpital de demain, mais aussi les nouveaux mobiliers ou objets qui seront nécessaires aux services de santé ».« Depuis toujours, relève Hervé Lemoine, l'institution a été un acteur engagé au service de l'intérêt général. Notre Atelier de Recherche et de Création (ARC) s'est toujours investi sur ces enjeux avec des designers de renom qui ont conçu des projets très intéressants, comme des lits d'hôpitaux, avec Alain Richard dans les années 1970, des berceaux pour des services pédiatriques ou encore des blocs sanitaires, avec notamment le projet de Bernard Moïse ».« Pour rendre possible ce projet, nous avions programmé une vente aux enchères de mobilier déclassé, poursuit Hervé Lemoine. J'insiste sur le fait qu'il s'agit d'une vente de mobilier très courant. Contrairement à ce qui a pu être dit, il n'y a aucun trésor. C'est du mobilier commun que nous achetons en série et que nous déclassons tous les ans comme nous y incite la Cour de comptes. La procédure est très encadrée sur le plan scientifique comme sur le plan réglementaire. Scientifique, pour nous assurer qu'il n'y aurait pas des pièces intéressantes que nous déclassons. Réglementaire, avec une commission de contrôle présidée par un magistrat de la Cour des comptes qui donne son avis sur le déclassement proposé ». Coronavirus : les Métiers d'Art fortement fragilisés 19 mai 2020 L'INMA a réalisé une enquête auprès de 2000 professionnels des Métiers d'Art et du patrimoine vivant afin de dresser l'état des lieux du secteur et réfléchir aux solutions d'accompagnement pour sortir de la crise sanitaire. aide aux entreprises, Auvergne-Rhône-Alpes, conjoncture, Covid-19 / Coronavirus, Entreprise du Patrimoine Vivant - EPV, financement des entreprises Lancement de campagne #MonArtisandArt en soutien aux Métiers d'Art 11 mai 2020 La Chambre Régionale de Métiers et de l'Artisanat Auvergne-Rhône-Alpes lance une campagne de promotion pour les entreprises des Métiers d'Art et du Patrimoine Vivant. A partir du 6 mai 2020, avec le #MonArtisandArt, les professionnels se mobilisent et se réinventent sur les réseaux sociaux. 01 Ain, 03 Allier, 07 Ardèche, 15 Cantal, 26 Drôme, 38 Isère, 42 Loire, 43 Haute-Loire, 63 Puy-de-Dôme, 69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes, Covid-19 / Coronavirus, Entreprise du Patrimoine Vivant - EPV Mesures de soutien du Mobilier national pour les Métiers d'Art et du Design 7 mai 2020 Après la crise, le Mobilier national se mobilise : Un demi million alloué au soutien des Métiers d'Art et du Design Le Mobilier national et ses manufactures créent depuis le XVIIe siècle tapisseries, tapis et mobilier qui témoignent de l'excellence atteinte par les métiers d'art français. Service du Ministère de la Culture, il a aussi pour mission la conservation et la restauration de ses collections, missions que ses ateliers relèvent en mobilisant des savoir-faire d'exception. Le Mobilier national est au coeur d'un écosystème réunissant près de 500 partenaires artisans d'art, fabricants, éditeurs, designers, créateurs, architectes d'intérieur -, écosystème particulièrement menacé par la crise. Ces métiers d'art et du design sont en effet de puissants atouts pour notre société sur le plan économique et culturel, le Mobilier national se mobilise pour les soutenir. Concrètement, cela signifie ENCOURAGER les femmes et les hommes détenteurs de savoir-faire essentiels à la transmission de notre patrimoine immatériel inestimable PRÉSERVER des métiers manuels d'exception, porteurs de valeurs particulièrement recherchées en temps de crise, lorsque les ressources Page 3 09-06-2020
individus songent à donner plus de sens à leur activité professionnelle. SE DONNER LES MOYENS de cette transmission et du développement d'un secteur d'avenir, créateur d'emplois en France et d'un rayonnement à l'international de nos talents. AIDER une génération de designers à penser « le monde d'après » et à anticiper nos usages dans tous les champs sociaux (espace public, transports, hôpitaux...). Pour créer cette société de demain avec les professionnels des métiers d'art et du design, TROIS LEVIERS VONT ÊTRE ACTIONNÉS et 450 000 EUROS VONT ÊTRE SPÉCIALEMENT ENGAGÉS À CET EFFET : 1/ SOUTIEN AUX PERSONNELS SOIGNANTS MOBILISÉS Le Mobilier national poursuit sa mobilisation en faveur du personnel soignant et des hôpitaux : une vente aux enchères inédite de ses collections sorties du domaine public au bénéfice de la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France sera organisée à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2020. Veuillez vous reporter à la fin de cet article pour plus d'informations au sujet de cette vente aux enchères. 2/ SOUTIEN AUX ARTISTES ET DESIGNERS Le Mobilier National annonce qu'une enveloppe exceptionnelle de 250 000 euros sera spécialement affectée pour le soutien à la création. Ce soutien prendra la forme d'acquisitions d'oeuvres d'artistes et de designers de la scène française qui seront réalisées dans nos ateliers et nos manufactures et entreront dans nos collections ; et de pièces de mobiliers de designers contemporains auprès d'éditeurs et de galeries françaises. Ensuite, les « royalties » obtenus en 2020 par l'édition de meubles seront intégralement réinvestis en faveur de la jeune garde du design d'expérience, dans le cadre du « Campus métiers d'art et design, Manufactures des Gobelins, Paris », en lien avec l'Académie de Paris. 3/ SOUTIEN À LA FILIÈRE ARTISANAT ET MÉTIERS D'ART Par un plan de restauration exceptionnel de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950, une première de France. financée à hauteur de 150 000 euros, cette campagne va être confiée aux artisans (ébénistes, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horloger, restaurateurs textile...) qui maillent le territoire français. Par un plan de relocalisation de l'achat de matières premières laine, lin, soie à hauteur de 50 000 euros, afin de favoriser les circuits courts d'approvisionnement et l'usage de laines provenant de troupeaux français. Hervé Lemoine, Directeur du Mobilier national, Photo © Thibault Chapotot Hervé Lemoine, Directeur du Mobilier national, répond aux interrogations soulevées par la vente aux enchères exceptionnelle au bénéfice de la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France. 1/ Quand la liste sera-t-elle arrêtée ? La vente aura lieu à l'automne. D'ici là, une liste sera arrêtée en suivant un processus établi très strict. Il faut savoir en effet que les objets sont classés en trois catégories : les biens patrimoniaux, les biens de valeur, et ceux d'usage. Seuls ceux appartenant à la dernière catégorie peuvent être vendus, après une procédure très encadrée. L'inspecteur des collections (c'est-à-dire le conservateur en charge) choisit les meubles qui, à son sens, peuvent être cédés sans aucune conséquence patrimoniale. Puis, une commission interne scientifique, dite de « désherbage » (le terme est emprunté à la gestion des bibliothèques), examine chaque meuble. Composée de l'ensemble des inspecteurs (des scientifiques donc) et du directeur ou du directeur des collections, ils décident si chaque objet peut effectivement être vendu sans risque. La décision doit être prise à l'unanimité, il suffit d'une voix qui s'y oppose, pour que le meuble ne soit pas vendu. Enfin, une troisième commission, dite de contrôle, purement administrative doit encore donner son aval. 2 / A quand remonte une vente aussi importante ? Depuis le XIXe siècle, le Mobilier national met très régulièrement en vente des biens qui n'ont plus d'utilité pour l'ameublement des édifices publics et dont la valeur patrimoniale ne justifie pas le dépôt dans des musées ou des monuments historiques. Jusqu'ici, ces ventes étaient effectuées sans publicité médiatique : les meubles étaient vendus par les Domaines sans même faire mention du Mobilier national. Les ventes précédentes ont lieu à un rythme réguliers, notamment dans les années 1990, 2000, 2010. Certaines années, il a pu s'organiser jusqu'à deux ventes par an. Le fruit de cette vente était versé aux Domaines. La dernière vente importante a eu lieu en juin 2011 avec des meubles et des sièges du 19e et du 20e de style et quelques tapis. C'est dans cette vente que se trouvaient les commodes Empire en mauvais état, parties à 50 euros. La dernière vente s'est tenue en mars 2018. 3/ Les objets prévus à la vente sont-ils déjà tous déclassés ou certains subiront-ils un déclassement en vue de cette vente ? Soyons très clairs : aucune pièce ne sera déclassée pour la vente. C'est parce qu'ils ont été déclassés que nous les vendons. ET non le contraire ! Il n'y aura donc aucun trésor, aucune pièce majeure de mobilier dans cette vente. Pour reprendre la terminologie des commissaires-priseurs, il s'agira de pièces courantes. Leur seule particularité sera d'avoir servi à meubler des bâtiments officiels et certains de nos palais nationaux. Mais même dans nos palais nationaux, il y a des communs... et des meubles ordinaires. Ceux-ci sont inscrits sur l'inventaire B du Mobilier national pour les distinguer de l'inventaire A, qui identifie les pièces importantes ou intéressantes. Cependant, afin d'être certain de ne pas commettre d'impairs nous avons décidé qu'une commission interne réunissant tous les scientifiques de l'établissement, inspecteurs des collections et conservateurs du patrimoine, se réunirait pour décider de la liste des biens aliénables du domaine public. Un seul vote contre et le doute bénéficie toujours à l'objet. 4/ Pourquoi ressources Page 4 09-06-2020
s'agira-t-il plus particulièrement de meubles du XIXe siècle ? Les ventes porteront pour l'essentiel sur des meubles du XIXe siècle, parce que c'est l'époque où le Mobilier national était chargé de meubler un très grand nombre de logements dans les résidences officielles ; il effectuait dans ce but des achats massifs de meubles fabriqués en grande série : bois de lit, commodes, armoires, tables de toilette, etc. Ces aliénations sont nécessaires pour nous pour au moins deux raisons : la première pour moi est qu'elles vont nous permettre de mieux séparer, pardon de la trivialité de ma comparaison, le bon grain de l'ivraie. Dans nos dépôts, nous conservons dans les mêmes conditions des chefs-d'oeuvre et des armoires de guingois. Il convient donc de mieux identifier ces pièces vraiment importantes pour mieux les protéger, les identifier et, c'est d'ailleurs ce que nous nous apprêtions à faire au moment du déclenchement de la crise, en restituant un grand nombre de meubles près de 1.000 pièces à Versailles et à Fontainebleau. L'autre raison est que l'inflation non maîtrisée du volume de notre collection a eu pour conséquences que nous n'avons pas cessé d'augmenter nos locaux et dépôts annexes. Aujourd'hui, près de 30% de notre budget est absorbé par la location de ces espaces au détriment des restaurations ou des acquisitions de pièces remarquables. Dans un horizon proche, grâce à un investissement conséquent du Ministère de la culture, nous disposerons de nouveaux locaux de conservation à Pantin avec le CNAP. Mais avant cela je souhaite, avec Thierry Sarmant, le directeur des collections, que nous puissions aussi procéder à un récolement complet et à un grand « chantier des collections » ce qui n'a jamais été fait et ce « désherbage » est donc une première étape. 5/ Qui est à l'initiative de cette vente de biens du Mobilier national au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris Hôpitaux de France ? C'est le Mobilier national qui a porté cette initiative. Le rôle du Mobilier national n'est pas uniquement d'être un Gardien du Temple. Notre institution n'a jamais cessé de se renouveler, et nous devons, plus que jamais, être aux côtés de celles et ceux qui sont mobilisés dans la crise sanitaire ou qui en subissent les conséquences. Alors que nous avons tous été amenés à nous interroger et à nous remettre en question, il nous semble, plus que jamais, que le Mobilier national, les métiers et les valeurs qu'il représente, doit être un acteur de la reconstruction de notre modèle social ». Nous avons proposé le principe d'une vente médiatisée à la manière des ventes de mobilier d'hôtel, ou des actions de solidarité. Pour ce type de ventes au profit de telle ou telle cause, c'est plus la cause qui importe alors que le bien acquis. Beaucoup seront prêts à donner plus que la valeur réelle des biens pour aider cette Fondation dans les circonstances que nous connaissons. Cette vente est le prolongement de notre action de solidarité envers les soignants, comme nous l'avons fait en donnant 8 000 masques à l'Agence régionale de santé et à l'hôpital de la Salpêtrière. Le Mobilier national est en discussion avec la Fondation et notamment sa Directrice générale, Mme Danuta Pieter, sur la définition précise du projet que nous porterons ensemble Cette action s'inscrit aussi dans notre plan de soutien à la jeune garde du design français dont nous souhaitons qu'elle puisse être bien intégrée aux réflexions futures concernant le design d'espace au sein des hôpitaux. Il s'agit de permettre aux designers de mieux anticiper nos modes de vie dans « le monde d'après », en repensant nos usages dans tous les champs sociaux et notamment les structures de soin et de santé, pour s'adapter mais aussi anticiper les mutations actuelles et futures de nos usages. Les métiers d'art tracent les contours du « monde d'après » 21 avril 2020 Du 3 au 13 avril, devaient se tenir les Journées européennes des métiers d'art. Sur tout le territoire, des actions pédagogiques, ouvertures d'ateliers et de manufactures, expositions étaient censées lever un peu plus le voile sur les 281 métiers qui sont au coeur de notre patrimoine immatériel. Toute la veille | S'abonner ressources Page 5 09-06-2020
Vous pouvez aussi lire