Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 - Inventaire ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Rhône-Alpes, Savoie Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 Références du dossier Numéro de dossier : IA73000022 Date de l'enquête initiale : 1994 Date(s) de rédaction : 1998 Cadre de l'étude : enquête thématique régionale Stations de sports d'hiver Degré d'étude : repéré Désignation Dénomination : station de sports d'hiver Appellation : Courchevel 1850 Parties constituantes non étudiées : chapelle, école primaire, maison, immeuble Compléments de localisation Milieu d'implantation : en ville Références cadastrales : 1990, AB ; 1991, AC ; 1993, AD Historique En 1942, est créée une mission d'étude de la région des Bellevilles, des Allues et de Saint-Bon (site des Trois Vallées), afin d'apprécier les possibilités de création d'une station internationale de sports d'hiver. Dans le cadre de l'Université de captivité, Laurent Chappis élabore une thèse d'urbanisme sur l'aménagement de la montagne, à partir du site des Trois Vallées. En octobre 1945, le Conseil général de la Savoie décide de mettre sur pied un programme d'équipement touristique. Le 8 février 1946, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme confie à L. Chappis une mission pour l'établissement du plan d'aménagement des Trois Vallées. En mars-avril 1946, le 1er plan d'urbanisme pour les Tovets est élaboré. Le projet d'aménagement est approuvé par le conseil municipal de Saint-Bon le 3 mai 1946 ; le 6 mai, L. Chappis est nommé urbaniste du département et Jean Blanc, champion de ski, est chargé de l'équipement technique de la station. La route d'accès est entreprise en juin. En juillet 1946, l'avant-projet de la zone centrale des Tovets est approuvé par le Conseil général. En septembre 1946, Denys Pradelle rejoint L. Chappis et fonde l'Atelier d'Architecture à Courchevel. Les premiers lots sont mis en vente en octobre. Le 30 novembre 1946, le Conseil général décide que la station s'appellera Courchevel 1850. Le premier lotissement (les Tovets-Plantret-Bellecôte) est approuvé le 19 décembre par la Commission des Sports d'hiver de la Savoie. Extension de la station : création des lotissements Centre social et Nogentil I en 1953 ; Les Greniers en 1954 ; Nogentil II, Jardin alpin I, du lotissement de M. Baude, en 1957. De 1959 à 1971, les équipements mécaniques vont s'intensifier. L. Chappis démissionne de son poste d'architecte-urbaniste conseil de la commune en novembre 1959. Le plan d'urbanisme directeur est approuvé par la commune le 15 mars 1961. Nouvelles extensions de la station : Jardin alpin II (1961), lotissement de M. Fath (1962). En 1968, l'office du tourisme réclame la construction d'immeubles de standing. Création du lotissement de Pralong en 1970. A partir de 1971, Courchevel 1850 devient une station de renommée internationale, et la commune entreprend des opérations de restauration et de densification de l'habitat, avec le plan d'occupation des sols adopté en 1983 : augmentation des gabarits, remplacement des toits à un pan par des toits à deux versants. Période(s) principale(s) : 20e siècle Auteur(s) de l'oeuvre : Denys Pradelle (architecte, attribution par source), Laurent Chappis (architecte urbaniste, attribution par source) 28 octobre 2019 Page 1
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 Références documentaires Documents d'archive • AD Savoie. 6J 366. Entrée de la station de Courchevel, commune de Saint-Bon (1961-1962) AD Savoie. 6J 366. Entrée de la station de Courchevel, commune de Saint-Bon (1961-1962) Documents figurés • 16. Les Tovets. Centre d'habitation. Zones. Plan. [1942]. Légende (AD Savoie. 30J boîte 1) 16. Les Tovets. Centre d'habitation. Zones. Plan. [1942]. Légende (AD Savoie. 30J boîte 1) • Plan d'aménagement. Projet. Dessin / Laurent Chappis, mars 1946 (AP AAM) Plan d'aménagement. Projet. Dessin / Laurent Chappis, mars 1946 (AP AAM) • Les Tovets. Plan d'aménagement. Projet / Laurent Chappis, mai 1946. Calque, encre. 45,5 x 31,2. 1 : Les Tovets. Plan d'aménagement. Projet / Laurent Chappis, mai 1946. Calque, encre. 45,5 x 31,2. 1 : 5000 (AD Savoie. 30J classeur 1) • Les Trois Vallées. Savoie. Vallée de Saint-Bon. Station des Tovets. Bellecôte 117. Projet Les Trois Vallées. Savoie. Vallée de Saint-Bon. Station des Tovets. Bellecôte 117. Projet d'ensemble. Laurent Chappis, Denys Pradelle, 28 novembre 1946. Plan de situation ; plan masse ; élévation. Ech. 1 : 1000 (AD Savoie. 30J classeur 1) • Schéma d'aménagement de la station des Tovets, dessiné sur le terrain par [Laurent Chappis, avril Schéma d'aménagement de la station des Tovets, dessiné sur le terrain par [Laurent Chappis, avril 1946]. Calque, encre. 43 x 42 cm. 1 : 5000 (AD Savoie. 30J classeur 1) • Station départementale de ski. Plan d'ensemble. [Laurent Chappis], 6 novembre 1946. Tirage ozalyd, Station départementale de ski. Plan d'ensemble. [Laurent Chappis], 6 novembre 1946. Tirage ozalyd, encre, aq. 87 x 114 cm. 1 : 1000 (AD Savoie. 30J classeur 1) • Chalet départemental. Hôtel des Trois Vallées. Dessin par Laurent Chappis, 1946. Aq., fusain (AD Chalet départemental. Hôtel des Trois Vallées. Dessin par Laurent Chappis, 1946. Aq., fusain (AD Savoie. 30J classeur 1) • Les Trois Vallées. Tarentaise. Savoie. Courchevel 1850. Plan d'aménagement. [Laurent Chappis], Les Trois Vallées. Tarentaise. Savoie. Courchevel 1850. Plan d'aménagement. [Laurent Chappis], Chambéry, juin 1948. Ech. 1 : 2000 (AD Savoie. 6J 6) • Bellecôte. Projet d'implantation des parcelles. Laurent Chappis, 5 janvier 1953 (AP AAM) Bellecôte. Projet d'implantation des parcelles. Laurent Chappis, 5 janvier 1953 (AP AAM) • Plan d'ensemble de la station. Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanime, 1955. Ech. 1 : 5000 Plan d'ensemble de la station. Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanime, 1955. Ech. 1 : 5000 • Courchevel 1850. Plan d'ensemble. Laurent Chappis urbaniste, Chambéry, 31 mai 1955, rectifié Courchevel 1850. Plan d'ensemble. Laurent Chappis urbaniste, Chambéry, 31 mai 1955, rectifié décembre 1956. Tirage ozalyd. A0. Ech. 1 : 5000 (AD Savoie. 6J 6) • Courchevel 1800. Centre commercial de Plantrey et Hôtel Marraux. [Laurent Chappis], s.d. Calque, 28 octobre 2019 Page 2
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 Courchevel 1800. Centre commercial de Plantrey et Hôtel Marraux. [Laurent Chappis], s.d. Calque, gouache. 21 x 30 cm (AD Savoie. 6J 6) • Courchevel 1800. Centre commercial P 1. [Laurent Chappis], s.d. Calque, gouache. 21 x 30 cm (AD Courchevel 1800. Centre commercial P 1. [Laurent Chappis], s.d. Calque, gouache. 21 x 30 cm (AD Savoie. 6J 6) • 31. Les Trois Vallées. Savoie. Vallée de St-Bon. Station de Courchevel. Parcelle n° 154. Propriété 31. Les Trois Vallées. Savoie. Vallée de St-Bon. Station de Courchevel. Parcelle n° 154. Propriété de Mr. Baffert. Chalet haute montagne B. Plan, élévation sud-est. Atelier d'Architecture de Courchevel, 8 mai 1951. Calque, encre. 1 : 50 (AD Savoie. 6J 8) • 5. Courchevel 1850. Le Jardin alpin. Esquisse de Nogentil. L. Chappis, novembre 1951. Calque, 5. Courchevel 1850. Le Jardin alpin. Esquisse de Nogentil. L. Chappis, novembre 1951. Calque, encre. 42 x 67 cm (AD Savoie. 30J 5) • Courchevel 1850. Jardin alpin. Parcelle 500. Gabarit / L. Chappis, 2 janvier 1958. Ech. 1 : 1000. Courchevel 1850. Jardin alpin. Parcelle 500. Gabarit / L. Chappis, 2 janvier 1958. Ech. 1 : 1000. Légende • Courchevel 1850. Nogentil 2. Parcelle 467. Propriété de Mr Grimaud. Implantation Atelier Berthe, Courchevel 1850. Nogentil 2. Parcelle 467. Propriété de Mr Grimaud. Implantation Atelier Berthe, Chappis, Jomain, 28 août 1959. Ech. 1 : 200 • Courchevel 1850. Nogentil 1. Gabarits. L. Chappis, 3 juillet 1958. Ech. 1 : 1000 Courchevel 1850. Nogentil 1. Gabarits. L. Chappis, 3 juillet 1958. Ech. 1 : 1000 • Courchevel 1850. Plan d'aménagement directeur. Modifié le 10 mars 1961 ; approuvé le 15 mars 1961 Courchevel 1850. Plan d'aménagement directeur. Modifié le 10 mars 1961 ; approuvé le 15 mars 1961 par le conseil municipal de Saint-Bon. Légende • Département de la Savoie. Courchevel 1850. Jardin alpin 2e tr. Esquisse de parti. Ministère de la Département de la Savoie. Courchevel 1850. Jardin alpin 2e tr. Esquisse de parti. Ministère de la Construction, D.D. Savoie, 26 août 1961 • Vues cavalières pour le Jardin alpin. Sn, nd [vers 1960] Vues cavalières pour le Jardin alpin. Sn, nd [vers 1960] • Planche descriptive du projet de construction d'une tour au Jardin alpin. Agenec Berthe, Chappis, Planche descriptive du projet de construction d'une tour au Jardin alpin. Agenec Berthe, Chappis, Jomain, 1963 • Savoie. Commune de St-Bon. Station de Courchevel 1850. Lotissement de Pralong. Parcelle n° 8. Savoie. Commune de St-Bon. Station de Courchevel 1850. Lotissement de Pralong. Parcelle n° 8. Propriété de Mr Pinturault. L'Annapurna Hôtel. Avant-projet. Elévation. Atelier d'Architecture de Courchevel, Guy Rey- Millet, 20 avril 1973. 134 x 30 (AD Savoie. 6J 1294) • Savoie. Commune de St-Bon. Station de Courchevel 1850. Lotissement de Pralong. Parcelle n° 8. Savoie. Commune de St-Bon. Station de Courchevel 1850. Lotissement de Pralong. Parcelle n° 8. Propriété de Mr Pinturault. L'Annapurna Hôtel. Avant-projet. Coupe sur jardin d'hiver. Façade sud. Atelier d'Architecture de Courchevel, Guy Rey-Millet, 20 avril 1973. 178 x 30 cm (AD Savoie. 6J 1294) • Savoie. Commune de St-Bon. Station de Courchevel 1850. Lotissement de Pralong. Parcelle n° 8. 28 octobre 2019 Page 3
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 Savoie. Commune de St-Bon. Station de Courchevel 1850. Lotissement de Pralong. Parcelle n° 8. Propriété de Mr Pinturault. L'Annapurna Hôtel. Avant-projet. Détail des chambres. Plan. Atelier d'Architecture de Courchevel, Guy Rey-Millet, 20 avril 1973. Tirage ozalyd. 63 x 30 cm. 1 : 100 (AD Savoie. 6J 1294) • Saint-Bon Courchevel. Plan d'occupation des sols. Approuvé 1983. Ech. 1 : 5000 Saint-Bon Courchevel. Plan d'occupation des sols. Approuvé 1983. Ech. 1 : 5000 • Courchevel 1850 - Station internationale - Projets de restauration et densification urbaine. Plan / Courchevel 1850 - Station internationale - Projets de restauration et densification urbaine. Plan / AAM, 1992. Légende (AP AAM) • Extrait de D. PRADELLE, L. CHAPPIS, LEGRAND. Contribution à une architecture de montagne, 1955. Extrait de D. PRADELLE, L. CHAPPIS, LEGRAND. Contribution à une architecture de montagne, 1955. Etudes et documents, n° 3 • Vivre en montagne. Denys Pradelle, A.U.M. Chambéry, 31 décembre 1964. 27 x 41 cm (AD Savoie. 6J Vivre en montagne. Denys Pradelle, A.U.M. Chambéry, 31 décembre 1964. 27 x 41 cm (AD Savoie. 6J 2372) Bibliographie • ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE LA SAVOIE. CENTRE D'ARCHITECTURE DU XXE SIECLE DE LA SAVOIE. Inventaire ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE LA SAVOIE. CENTRE D'ARCHITECTURE DU XXE SIECLE DE LA SAVOIE. Inventaire des archives de l'Atelier d'Architecture en Montagne à Chambéry (1945-1985) / Franck Delorme. Chambéry : Conseil général de la Savoie, 2001. 297 p. 30 cm • PRADELLE Denis. Retour à Courchevel 1850. 26 f. dactylographié. (AD Savoie. 6J 2369) PRADELLE Denis. Retour à Courchevel 1850. 26 f. dactylographié. (AD Savoie. 6J 2369) Périodiques • Contribution à une architecture de montagne. Etude faite à Courchevel 1850 par l'Atelier Contribution à une architecture de montagne. Etude faite à Courchevel 1850 par l'Atelier d'Architecture, Laurent Chappis (urbaniste), Jean-Marc Legrand, Denys Pradelle animateur de cette étude, architectes DPLG, avec la participation de Roger Boudet et P. Jomain (architectes DPLG) et Adrien Kiss (E.D.B.A.). Etudes et informations, 4e année, n° 3, mars 1955 (AD Savoie. 6J 2373) Annexe 1 HISTORIQUE DE LA STATION - 1925-1944 Ce dossier retrace les grandes étapes du développement de la station de Courchevel 1850. Il est établi sous la forme d'une chronologie raisonnée des faits et des décisions prises en matière d'aménagement et d'équipement du territoire de la station de Courchevel 1850. Ce document est établi à partir : 1 - d'un inventaire de toutes les constructions de la station de Courchevel 1850, effectué sur le terrain entre le printemps 1994 et l'hiver 1996, y compris la visite de plusieurs constructions ; 2 - de la rencontre avec plusieurs personnes concernées par la réalisation de la station de Courchevel 1850, notamment : - Gérard Blachère, ingénieur des ponts et chaussées, responsable du service de l'Équipement de la Montagne (1941 - 1944), initiateur de la "mission 42", concepteur du projet "LesTrois Vallées" ; - Vincent Cambau, ingénieur des ponts et chaussées, responsable de l'arrondissement de la Maurienne, puis de la Tarentaise (1949 - 1964), adjoint de Maurice Michaud à la C.I.A.M., puis au S.E.A.T.M. (1964 - 1971) et directeur du S.E.A.T.M. (1971 - 1975) ; - Jean Cattelin, pisteur secouriste, responsable de l'équipement et de l'entretien du domaine skiable depuis 1952 (à Courchevel 1850), adjoint d'Emile Allais (de 1954 à 1964), puis directeur de la station de Courchevel 1850 (1964 - 1984) ; 28 octobre 2019 Page 4
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 - Laurent Chappis, architecte urbaniste créant l'Atelier d'Architecture à Courchevel en 1946, concepteur du plan d'urbanisme de Courchevel, architecte en chef de la station et concepteur de plusieurs réalisations à Courchevel de 1946 à 1959 ; - Jean Chedal, charpentier à la Perrière (Brides-lesBains), constructeur de chalets et de charpente à Courchevel depuis 1947, chantiers en collaboration avec les architectes de l'Atelier d'Architecture à Courchevel (A.A.C.), puis de l'Atelier d'Architecture en Montagne (A.A.M.) et notamment Denys Pradelle et Guy Rey-Millet ; - Paule Michaud, épouse de Maurice Michaud (1905-1973), ingénieur des ponts et chaussées, initiateur de la station de Courchevel 1850 en tant que responsable des services de la Reconstruction, puis des ponts et chaussées du département de la Savoie (entre 1945 et 1964), et directeur de la C.I.A.M., et du S.E.A.T.M. (1964- 1971) ; - Denys Pradelle, architecte créant l'Atelier d'Architecture à Courchevel (A.A.C.) en 1946 avec Laurent Chappis, dénommé plus tard l'Atelier d'Architecture en Montagne (A.A.M.), résidant à Courchevel de 1946 à 1958, concepteur de très nombreuses réalisations à Courchevel ; - Guy Rey-Millet, architecte à l'Atelier d'Architecture à Courchevel (A.A.C.), dénommé plus tard l'Atelier d'Architecture en Montagne (A.A.M.), résidant à Courchevel de 1957 à 1965, concepteur de très nombreuses réalisations à Courchevel. 3 - de la consultation d'archives, notamment : - les archives de l'Atelier d'Architecture en Montagne (A.A.M.) ; - les archives de Laurent Chappis - les archives du S.E.A.T.M. I - 1925 - 1941 VALLÉE DE SAINT-BON - REPÉRAGE DU SITE EN VUE DE LA CRÉATION D'UNE STATION DE SPORTS D'HIVER 1908 : premier hôtel à Saint-Bon Hôtel du Lac Bleu, fondé par Agathe Curtet, premier hôtel à Saint-Bon pour le tourisme estival d'après Gilles Leprêtre. L'épopée de Courchevel 1946-1996. La Fontaine de Siloë :1996, p. 63. 1925 : premier hôtel ouvert l'hiver à Saint-Bon M. Curtet, ouvre l'hôtel du Lac Bleu pendant la saison d'hiver (Ibid.). 1925 : reconnaissance à ski des Trois Vallées par des anglais Arnold Lunn, britannique et doyen des skieurs (inventeur du slalom, créateur du Kandahar, etc...) vient explorer la vallée de Saint-Bon à la demande d'anglais (hommes d'affaires et skieurs chevronnés) qui voulaient créer en France une station comme celles qui existaient déjà dans le Tyrol ou les Grisons (Davos...). Il organise une petite expédition qui prospecte méthodiquement les alpes dauphinoises et savoyardes. Concernant les 3 vallées, son verdict fut le suivant : "il existe en Savoie, un site exceptionnel constitué par 3 vallées sensiblement parallèles : Saint-Bon, les Allues, Belleville ; en dépit de leurs caractéristiques différentes, elles se prêtent à l'installation d'importantes stations. Les pentes sont magnifiques, très bien exposées, les dangers d'avalanche minimes, facilement localisées, donc faciles à parer... Un groupe financier fut créé, jetant son dévolu sur la vallée des Allues" (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées. 1946-1952 . T. 1, p. 1). 1928 : projet d'un "champ de ski" à Saint-Bon Projet d'aménagement de "champ de ski" par M. Curtet, alors maire de la commune de Saint-Bon et hôtelier (hôtel du Lac Bleu à Saint-Bon ouvert en 1925) entre : - le village de Saint-Bon (1100 m d´altitude) et la Choulière (1350 m) ; - le Pra (1250 m) et la limite de la forêt (1410 m) ; - Courchevel (1490 m) et les Tovets (1750 m). Chaque champ de ski serait équipé d'une remontée mécanique (Ibid., p. 2). 1936 : Maurice Michaud, ingénieur des ponts et chaussées, responsable de l'arrondissement de la Tarentaise 1936 : recensement des sites de stations de sports d'hiver Un comité d'experts placé sous la responsabilité du commissariat au Tourisme lance un repérage des sites de montagne pouvant accueillir une "superstation française". Les trois vallées font partie des sites recensés, d'après La "superstation" française. Ski-sports d'hiver, n° 36, t. III, janvier 1936, 5e année, p. 125. 1937 : reconnaissances à ski par Emile Allais (les Allues) Emile Allais (médaille de bronze dans les épreuves de combiné alpin et de slalom aux Jeux Olympiques de Garmisch Partenkirchen de février 1936) fait une série de reconnaissances dans la vallée des Allues, à la demande d'un groupe financier anglais. 1938 - décembre : projet d'un plan d'aménagement et d'extension La commune de Saint-Bon décide de se faire inscrire sur la liste des communes tenues d'avoir un plan d'aménagement et d'extension au titre de la loi du 14 mars 1919 et du 19 juillet 1924 (AD Savoie. 105S 22). 1939 1939, février : projet de station de sports d'hiver à Moriond 28 octobre 2019 Page 5
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 Création du Syndicat Intercommunal en vue du développement de la station de Moriond : "en vue de procéder dès maintenant à l'établissement d'un projet d'étude du territoire de Moriond pour son classement en station de sports d'hiver" (Ibid.). 1939 - juin : projet d'un plan d'aménagement et d'extension La commune de Saint-Bon confie l'étude du plan d'aménagement et d'extension à Marc-André Vial, architecte urbaniste, 25 avenue Duquesne à Paris (puis 11 bis rue d'Orléans à Neuilly-sur-Seine en 1944), également architecte- conseil au secrétariat d'Etat à l'Education Nationale (Ibid.). 1939 - septembre - mai 1945 : Maurice Michaud absent de la Tarentaise Maurice Michaud, ingénieur des ponts et chaussées, responsable de l'arrondissement de la Tarentaise depuis 1936, est mobilisé volontaire, puis fait prisonnier, interné en camp, et libéré en mai 1945, date à laquelle il retrouve ses fonctions comme ingénieur d'arrondissement (Chambéry, Aix, Chautagne). 1939 - 1942 : projet d'un plan d'aménagement et d'extension Etude du plan d'aménagement et d'extension en cours; le contrat entre les deux communes (Saint-Bon et Bozel) et Marc-André VIAL est établi (Ibid.). II - 1941-1945 LES TROIS VALLÉES PROJET D'ÉQUIPEMENT D'UN MASSIF 1942 : mission d'étude des Trois Vallées - premier projet d'aménagement pour le site des Tovets Création d'une mission d'études de la région des Bellevilles, des Allues et de Saint-Bon, secrétariat d'État à l'Éducation Nationale - commissariat général à l'Éducation et aux Sports - direction de l'Équipement Sportif (sous la direction de Gérard Blachère, ingénieur des ponts et chaussées). Objectifs de la mission : "apprécier les possibilités de création d'une station internationale de sports d'hiver dans la région des Trois Vallées et seulement à défaut de circonstances favorables à une telle réalisation, proposer, le cas échéant, l'équipement touristique et sportif propre à mettre en valeur cette région". Composition de la mission : - Thomas Collignon, ingénieur des ponts et chaussées, responsable de l'arrondissement de la Tarentaise ; - Granger Veyron, architecte DPLG à Bourg-Saint-Maurice ; - Georges Popesco, architecte DPLG à Gap ; - Edouard Crevel, architecte en chef de la Ville de Paris - Gustave Corréard, du service de l'Equipement Sportif de la Montagne (recruté par Gérard Blachère, il était moniteur de ski à la Çlusaz) ; - René Martin, ingénieur des travaux publics de l'État, à Moûtiers ; Les principaux critères retenus : - Condition d'une station idéale : entre 1400 et 1800 m d'altitude suivant qu'on est dans les Alpes du Nord ou du Sud ; - Deux types caractéristiques d'équipement sportif avaient été expérimentés : en entonnoir (le cas de Sestrière : les descentes convergent au point de départ des remontées mécaniques), en cône (le cas de Davos : les descentes partent en rayonnant du sommet d'un cône). Descriptif du projet de Saint-Bon : Le schéma d'aménagement général envisage trois solutions : - une grande station avec un équipement mécanique conçu par une chaîne de téléphériques reliant les 3 Vallées ; - une grande station de ski de promenade ; - 3 stations distinctes d'importance différente, proposant un aménagement global pour les "trois vallées". Projet d'aménagement pour le site des Tovets : à développer en reprenant le rapport 42 : - Plan d'urbanisme ; - Nombre de lits ; - Principes d'architecture. Publication d'un rapport, dénommé plus tard "rapport mission 42" : Stations de sports d'hiver - Etudes - Mission de la région Belleville-Allues-Saint-Bon. Document d'étude sur les Trois Vallées établi par le secrétariat d'Etat à l'Education nationale -Commissariat général à l'Education et aux Sports -direction de l'Equipement sportif (Archives S.E.A.T.M.). 1943 - 1945 : élaboration d'une thèse d'urbanisme sur l'aménagement de la montagne par Laurent Chappis dans le cadre de l'université de captivité Dans le cadre de l'Université de captivité, Laurent Chappis prépare une thèse d'urbanisme portant sur l'aménagement de la montagne en s'appuyant sur le site des Trois Vallées. Maurice Michaud, compagnon de captivité de Laurent Chappis, lui apporte son aide. "Je reçus par l'intermédiaire de l'Université de Paris des cartes du massif de la Vanoise. Je ne pus m'en faire délivrer que quelques unes, les Allemands soupçonnant que ces documents puissent servir à des évasions. J'étais en effet depuis le début de la captivité, fiché comme "anti allemand" ayant échoué dans plusieurs tentatives d'évasion. 28 octobre 2019 Page 6
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 J'utilisais donc outre les cartes reçues, les documents cartographiques de la bibliothèque du camp. Me basant sur l'évolution que j'avais constatée dans les stations de sports d'hiver d'avant-guerre, parcourues alors que j'étais étudiant à Grenoble, et particulièrement Huez qui, déjà, en 1933 "montait" à l'Alpe d'Huez (premier téléski Pomagalski) ainsi que Sestrières en Italie qui s'édifiait à 2100 m d'altitude, j'envisageais des équipements et des localisations de résidences à plus haute altitude que les villages existants. J'envisageais surtout une chaîne de remontées mécaniques en tracé rectiligne, compte tenu des normes que Maurice Michaud m'avait indiquées tant sur le plan financier que technique. Cette chaîne reliait St Michel de Maurienne à Bozel et pouvait se prolonger de part et d'autre sur Valloire et la vallée d'Aimé la Plagne" "Personnellement, avant 1939, j'avais beaucoup pratiqué soit le ski de randonnée, soit le ski de piste avec damage aux pieds, pendant mon service militaire pour l'entraînement de la section d'EcIaireurs Skieurs que je commandais à Samoëns. J'appliquais alors la méthode "Emile Allais" qui s'imposait en France, détrônant celle de l'Arlberg. J'avais fait quelques compétitions de descente pendant mes études à Grenoble, et participé aux championnats de France Militaire de ski à Briançon. Ma thèse d'urbanisme, du fait de mes études d'architecture, fut donc plus orientée sur le ski de piste avec stations résidentielles que sur celui de randonnée pour rester dans le cadre de ma profession. Elle différait donc totalement de la solution préconisée par la mission 42, axée sur le ski de randonnée avec une mise en valeur très ponctuelle et restreinte du ski de piste. Du fait du tracé rectiligne de la chaîne de remontées mécaniques que j'envisageais à travers les 3 vallées, le positionnement des 3 vallées comme grandes stations qui pouvaient s'implanter dans chaque vallée était tout naturellement à plus haute altitude que les villages existants : les Tovets (Courchevel 1850), le Plan de Tueda (en amont du Mottaret), le Plan de l'Eau (entre les Menuires et Val Thorens)..." (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées. 1946-1952, t. 1, p. 10-13). 1944 - septembre : disparition du service de l'équipement de la montagne Le service de l´Équipement de la Montagne, placé sous la responsabilité de Gérard BLACHÈRE, disparaît avec la Libération; les projets de reconstruction du territoire sont les principales préoccupations et Gérard Blachère rejoint les équipes chargées de mettre en place la politique de la Reconstruction. Annexe 2 HISTORIQUE DE LA STATION - 1945-1948 III - 1945 - 1948 CRÉATION DE COURCHEVEL 1850 : ÉQUIPEMENT DU SITE ET CONSTRUCTION DE LA STATION 1945, juin - 1947, janvier : Maurice Michaud, ingénieur d'arrondissement en Savoie De retour de captivité en mai 1945, Maurice Michaud retrouve son poste à Chambéry, comme ingénieur chargé de l'arrondissement de Chambéry, Aix, Chautagne. ; en 1946, il retrouve son poste d'ingénieur des ponts et chaussées, responsable de l'arrondissement de la Tarentaise. Nommé ingénieur en chef des ponts et chaussées, il doit quitter le département de la Savoie et rejoindre le ministère de la Défense nationale à Paris en janvier 1947. 1945, juin : Laurent Chappis s'installe comme architecte à Chambéry De retour de captivité en juin 1945, Laurent Chappis s'installe comme architecte à Chambéry. 1945, été : Maurice Michaud et Laurent Chappis prennent connaissance du projet de la mission 42 Maurice Michaud remet à Laurent Chappis un exemplaire du rapport de la mission 42 pour "confronter les conclusions de ce rapport à celles de ma thèse d'urbanisme et lui en faire un commentaire" (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées, t. 1, p. 13). 1945, 29 octobre : le conseil général de la Savoie délibère sur un programme d'équipement touristique Installation du nouveau conseil général de la Savoie, et lors de la première séance (Maître Pierre de La Gontrie, élu président et Pierre Cot, président de la commission des finances), Pierre Cot lance l'idée d'un programme de travaux (routes, etc.) réalisés avec la main d'oeuvre allemande : "ce programme (programme de routes touristiques élaboré en 1937), est à reprendre en tenant compte à la fois de la nécessité de mettre en valeur les richesses naturelles de la Savoie et de la possibilité d'utiliser les réserves de main d'oeuvre allemande", "le département devrait se préoccuper de faire une opération qui puisse, le cas échéant et dans une certaine mesure être rentable. ...Au lieu de faire seulement des dépenses générales, telles que constructions de routes, de ponts, etc., il pourrait entreprendre la construction de téléphériques qui seraient exploités en régie; de même le département pourrait acquérir des terrains qui seraient revendus à des conditions favorables... pour pouvoir mettre sur pied ce programme, il serait nécessaire de désigner une petite commission de trois membres...qui aurait les pouvoirs nécessaires pour faire entreprendre par le Service des ponts et chaussées toutes les études utiles et faire un rapport à la prochaine session du conseil général", voeu présenté par Pierre Cot et adopté par le conseil général de la Savoie (extrait de Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver Courchevel 1850. Document dactylographié, 1992, p. 14). 28 octobre 2019 Page 7
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 1945, 23 novembre : rapport de Maurice Michaud devant le conseil général de la Savoie sur l'aménagement de stations de sports d'hiver Maurice Michaud rédige le rapport demandé par Pierre Cot et le présente devant le conseil général de la Savoie. Il présente les projets développés par la direction de l'Équipement Sportif pendant la guerre et le principe d'aménagement des Trois Vallées. Il reprend les idées du rapport de la "mission 1942". "En fait c'est au cours des différentes courses en montagne avec Michaud, que nous évoquâmes le problème des 3 Vallées et qu'il établit les bases de ce rapport" (Ibid., p. 15 et 16). 1945, 26 novembre : engagement du conseil général de la Savoie pour créer une station départementale à Saint-Bon Le conseil général de la Savoie crée une commission spéciale des Sports d'Hiver. Rapport de Monsieur Sibué, conseiller général : "Malgré les difficultés que nous rencontrons dans tous les domaines et notamment dans le domaine financier, et à cause même de ces difficultés, nous devons voir l'avenir et ne pas hésiter à pratiquer une politique hardie de mise en valeur des richesses de notre département. Il est hors de doute que le tourisme est la principale et que les sports d'hiver dont la pratique ne peut aller qu'en se développant, peut apporter à la Savoie des ressources immenses. Si l'on ajoute qu'il permettra à notre jeunesse de trouver dans nos montagnes joie et santé, et que, par l'afflux des étrangers il contribuera au rétablissement de notre balance commerciale, nous n'avons plus à hésiter sur l'intérêt que présente pour nous l'aménagement rapide et rationnel de nos stations de sports d'hiver. Jusqu'ici en ce qui concerne ces stations, le Département intervenait pour prendre le plus souvent à son compte des dépenses parfois considérables pour les travaux routiers ou d'électrification. Ces travaux non rentables en eux-mêmes, permettaient à des particuliers ou à des sociétés, de réaliser des profits, soit par l'exploitation, rentable celle là, des hôtels, téléfériques, remonte-pente des stations. La seule plus-value des terrains causée par les travaux financés par le Département a permis souvent l'édification de grosses fortunes, tout en gênant le développement de la station... Le but que nous vous proposons est de faire cesser une telle situation et de couper court à toute spéculation... Pour cela nous vous proposons la mise en valeur complète par le Département, d'une région entière, en exécutant non seulement les travaux de voirie, mais en prenant possession des terrains susceptibles de constituer la zone d'habitation, de construire des remonte-pente ou des téléfériques, d'établir les pistes, en un mot, d'aménager une station de sports d'hiver qui apportera des possibilités de revenus à notre collectivité et augmentera son patrimoine. Cette région est composée essentiellement de trois vallées voisines en Tarentaise : les Allues, Saint-Bon, Les Belleville et de l'arrière pays, jusqu'au massif de la Vanoise... Des projets intéressants ont été étudiés par la direction de l'Équipement Sportif... Ils seront repris et étudiés dans les semaines qui viennent par la commission spéciale..." Une prévision de travaux pour 1946 en deux tranches : - achat de terrains ; - installations sportives. Une décision pour 1946 : - confier à l'administration des Ponts et Chaussées, l'élaboration du programme. (Compte-rendu de la séance du conseil général de la Savoie, d'après Laurent Chappis Ibid., p. 18 et 19). 1946, 8 février : Laurent Chappis est désigné par le M.R.U. pour établir le plan d'aménagement des Trois Vallées Une mission est confiée à Laurent Chappis par le M.R.U. (ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme) pour l'établissement du plan d'aménagement des 3 Vallées, à la demande du conseil général de la Savoie. 1946, février à mai : reconnaissance de terrain par Laurent Chappis Étude sur le terrain et reconnaissance du domaine skiable par Laurent Chappis, qui se déplace seul et en ski. Reconnaissance successive des trois vallées : 12 février-17 février, vallée de Saint-Bon ; 26 février-03 mars, vallée des Allues ; 6 mars - 10 mars, vallée des Bellevilles ; 18 avril -21 avril, vallée des Allues ; 24 avril -27 avril, vallée de Saint-Bon ; 13 mai -15 mai, vallée de Saint-Bon. "Après chaque reconnaissance sur le terrain je travaillais plusieurs jours au bureau pour les mises au point graphiques des différents renseignements recueillis au cours de mes confrontations avec le site naturel. Dès le 19 février, je fis sur place, au plateau des Tovets, un tour d'horizon panoramique et un relevé d'ensoleillement, puis je fis différents graphiques donnant une compilation des caractéristiques du site du plateau des Tovets... Ayant parcouru la plupart des itinéraires possibles de descente dans la vallée de St Bon, presque toujours seul, je dressais rapidement une carte des itinéraires skieurs et des premiers tracés de remontés mécaniques. J'abandonnais rapidement l'idée de jonction des vallées de St Bon et des Allues par la Loze, malgré les réticences de plusieurs personnes ne connaissant pas le terrain aussi bien que moi, pour préconiser une jonction par la Vizelle... À la suite, j'établis une carte au 1/20 000 des domaines skiables de l'ensemble des Trois Vallées. La délimitation des domaines skiables tenait compte de différents paramètres" (Laurent CHAPPIS. Les 3 vallées, t. 1, p. 22-25). 1946, 26 mars : premier plan des remontées mécaniques pour les Tovets établi par Laurent Chappis avec l'aide d'Emile Allais Premier projet de remontées mécaniques établi par Laurent Chappis et Emile Allais, comprenant les installations suivantes : - un téléchaises : Courchevel-Les Tovets (système Julliard) ; - un téléski : Les Tovets-La Loze ; 28 octobre 2019 Page 8
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 - un téléphérique : Les Tovets-Pas du Lac (la Saulire) ; - une gare commune au Pas du Lac Premier plan des pistes. 1946, mars - avril : premier plan d'urbanisme pour les Tovets Élaboration du premier schéma-croquis de plan de masse pour les Tovets par Laurent Chappis, sur le terrain (mars 1946), puis mis au net (avril 1946). "Ce premier croquis n'est fonction que du bon sens, de la topographie qui conduit tout naturellement à des solutions inscrites sur le terrain, d'un raisonnement cartésien, et ne s'appuie sur aucun à - priori" (Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver Courchevel 1850, document dactylographié, p. 38 - 40). "Courant mai, je fis le premier plan d'urbanisme communal de St Bon suivant le zonage en vigueur : zones constructibles, zones non aedificandi, zones soumises à protection de site, servitudes spéciales de volume ou d'architecture, tracé des remontées mécaniques, zones forestières à maintenir et à reboiser... Ces études tenaient compte uniquement du modelé du terrain, de l'orientation, des pourcentages de pente, de la nature du sol, de l'ensoleillement, des dégagements visuels... Dès la première esquisse faite au mois d'avril, le plan d'urbanisme affirmait les dispositions qu'il a conservées 40 ans plus tard. La répartition des fonctions sur le terrain, était conditionnée par la topographie, l'orientation, les limites forestières, les pourcentages de pente, les dégagements panoramiques et surtout le cheminement naturel des skieurs. En 1946, aucun impératif de rentabilité immobilière ne pouvait venir à l'esprit puisque la notion d'immeuble en copropriété n'existait pas. Elle n'apparut que vers 1950. Seules les conditions particulières du site ont orienté la composition urbanistique... À l'époque, il n'y avait pratiquement pas de voitures privées. Les bons .d'essence n'étaient attribués que très exceptionnellement. Les déplacements se faisaient en train et cars. On n'envisageait pas qu'à l'échéance même lointaine, les skieurs ou touristes viennent en voitures particulières, sauf quelques cas exceptionnels... Le plateau des Tovets était considéré comme un replat de passage pour les skieurs qui, normalement, devaient poursuivre la descente jusqu'à Courchevel 1500. Tout fut donc conditionné par le cheminement de deux catégories de skieurs : ceux qui en fin de descente s'arrêtaient dans la station, les zones d'habitat étant ceinturées par des pistes de ski de desserte permettant de déchausser devant l'habitation, ceux qui poursuivaient sur Courchevel 1500, le Pra, St Bon, Bozel. Cette seconde catégorie de skieurs paraissait prioritaire, ne serait-ce que sur le plan politique, pour ne pas sembler faire des Tovets une "station piège" ravalant au rang de satellites, les autres stations alors en vedette" (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées, t. 1, p. 27-29). 1946, 13 avril : construction des premières remontées mécaniques Décisions prises par le conseil général de la Savoie : - aménagement de la vallée de St Bon et priorité donnée au site des Tovets ; - construction de deux montes pente : la liaison Courchevel / le plateau des Tovets ; le plateau des Tovets / sommet de la Loze ; - confie à l'ingénieur Rebuffel, l'étude du tronçon les Tovets / sommet de la Vizelle ; - confie à Emile Allais, l'étude des questions relatives à la pratique du ski dans les Trois Vallées (d'après Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver Courchevel 1850, document dactylographié, p. 49-50). 1946, 3 mai : approbation par le conseil municipal de Saint-Bon du projet d'aménagement des Trois Vallées Présentation devant le conseil municipal de Saint-Bon des projets d'aménagement des Trois Vallées par Maître Pierre de La Gontrie, président du conseil général de la Savoie, accompagné de Laurent Chappis, urbaniste. Le conseil municipal décide : - d'accepter le projet du département ; - de céder au conseil général tous les terrains communaux des Tovets, de Bellecôte, et les terrains en direction de la Loze et de la Vizelle, de Courchevel et de Moriond ; - de désigner Laurent Chappis comme architecte urbaniste de la commune ; - de charger Laurent Chappis d'établir le plan d'aménagement de la station ; - Mise à l'enquête publique du projet d'aménagement de la station de sports d'hiver Courchevel - Moriond - Les Tovets (Laurent CHAPPIS. Ibid., p. 55, 64). 1946, 6 mai : le conseil général s'engage avec Jean Blanc et Laurent Chappis Nomination par le conseil général de la Savoie (commission des sports d'hiver) : - de Laurent Chappis comme urbaniste du département ; - de Jean Blanc, champion de France de ski, natif de Saint-Bon, pour prendre en charge l'équipement technique de la station (Laurent CHAPPIS. Ibid., p. 57). 1946, 13-15 mai : implantation sur le terrain Etudes sur le terrain, dans la vallée de Saint Bon, par Laurent Chappis : - relevés de terrain par le géomètre grenoblois Martin (cf. les relevés topographiques de Chamrousse, du Recoin à Roche-Béranger, dressé à l'échelle du 1/1000 à la même date par le géomètre Martin) ; - tracé de la route d'accès retenu avec le service des ponts et chaussées ; - choix des trois tremplins de saut au Praz ; 28 octobre 2019 Page 9
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 - implantation du téléski de là Loze, relevé du profil topographique ; - repérage de trois pistes. 1946, 5 juin : début de la construction de la route d'accès Décision du département de la Savoie (commission des sports d'hiver) pour : - exécution de la route d'accès entre Courchevel et les Tovets ; - construction d'une ligne de 15000 volts. Difficultés de chantier : "l'entreprise Margueret me fait savoir ce matin que Messieurs Bardasssier et Maggi ont fixé des barrières au droit de leurs propriétés sur le tronçon de la route Moriond-Plan du Var en vue d'empêcher les travaux. Ainsi que l'avait ordonné Monsieur le président du conseil général, j'ai donné l'ordre à l'entrepreneur, de passer outre et de poursuivre les travaux" lettre de l'ingénieur TPE R. Laurent à Monsieur l'ingénieur Michaud, 7 septembre 1946 (A. privées Laurent Chappis). 8 octobre 1946 : première montée en jeep aux Tovets. 1946, 5 juin : "les Tovets" deviennent "Courchevel 1850" Ouverture d'une discussion par M. de la Gontrie, pour la recherche d'un nom de remplacement pour la station : les Tovets : "je réalisai une maquette de la station dont je choisis moi-même le nom :"Courchevel 1800", ce qui séduisit M. de la Gontrie que le nom des Tovets exaspérait le trouvant peu publicitaire (Laurent CHAPPIS.Les 3 Vallées, t. 1, p. 31). 1946, 17 juin : implantation sur le terrain Implantation de la route d'accès Moriond - les Tovets (sous la neige). Implantation des équipements suivants : - garage à voitures ; - gare d'autocars ; - avenue commerciale ; - desserte de la patinoire ; - desserte du téléférique ; - église (Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver..., p. 67) 1946, 22 juin - 22 juillet : approbation de l'avant-projet de la zone centrale des Tovets Présentation par Laurent Chappis de l'avant-projet de la zone centrale des Tovets à l'échelle du 1/1000, avec les courbes de niveau tous les mètres, sur fond de plan topographique établi par Martin, géomètre à Grenoble. Approbation par le conseil général. Description du projet : "La route prévue dans le projet précédent en tunnel (à la croisée des pistes de ski) est désormais prévue en pont : cette solution est beaucoup plus pratique et surtout plus vivante... Le plan prévoit trois secteurs commerciaux : - un linéaire en bordure de la place d'arrivée des autocars, la desserte de la station, n'étant en toute logique, prévisible que par ce moyen de transport (pas de voitures privées, restrictions de circulation, bons d'essence) ; - un linéaire commercial en bordure de la piste principale descendant de Courchevel, car il ne fallait surtout pas donner l'impression que l'on voulait arrêter tous les skieurs aux Tovets ; - un ensemble de boutiques à deux façades commerciales, une sur jardin public intérieur, l'autre sur route ; - une chapelle et une salle des fêtes sont implantées marginalement à ce centre d'animation ; - la gare de téléférique, au point de convergence des 3 pistes de ski de la Loze, la Vizelle, Bellecôte, est exactement sur le tracé rectiligne partant de Bozel, passant par Courchevel pour atteindre la Saulire ; - une patinoire "olympique" s'inscrit sur le sommet du plateau des Tovets en pied de la butte du Jardin Alpin ; - en surcharge rouge, tracé de la route en souterrain permettant de dégager une "grenouillère" au point de convergence des 3 pistes... Pour le ski : 2 téléskis : Courchevel 1500/les Tovets et Les Tovets/La Loze ; Téléphérique de la Saulire avec gare intermédiaire aux Verdons, se poursuivant vers l'aval sur Courchevel 1500, le Pra, St Bon et Bozel. Les pistes de ski partant de la Loze descendent sur Bozel et Brides les Bains. Le tremplin de saut est localisé au Pra. Il est envisagé un golf d'altitude sur Pralong. La gare d'autogyre ne fut pas mentionnée, compte tenu des incidences du bruit sur les zones résidentielles" (Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver..., p. 68-69). 1946, 22 juillet : décision de construire un chalet départemental Le conseil général de la Savoie décide d'un projet de construction d'un chalet pour l'hiver d'une capacité de 80 couverts et 50 couchages pour accueillir les premiers skieurs et les premiers clients potentiels (Ibid., p. 68-69). 1946, 22 juillet : débat sur l'architecture 28 octobre 2019 Page 10
Rhône-Alpes, Savoie, Saint-Bon-Tarentaise Station de sports d'hiver dite Courchevel 1850 IA73000022 Discussion et polémique entre Laurent Chappis et Maître Pierre de la Gontrie à propos de l'architecture du chalet départemental, architecture "imposée" par Pierre de la Gontrie (type "pastiche" de chalet, considéré comme "architecture putain" par Laurent Chappis (Ibid., p. 72). "Sur le plan de l'architecture, M. de la Gontrie était le seul à avoir des idées très arrêtées se polarisant sur une architecture folklorique type Megève, Suisse ou autrichienne? C'est ce que personnellement j'appelais une "architecture putain", reproche que mes camarades d'atelier aux Beaux-Arts faisaient sur certains projets. Pour les non initiés, comme je l'expliquais à M. de la Gontrie, ce terme recouvre une architecture de facilité, où tout concourt à uniquement plaire : style de bâtiments ruraux adaptés à certaines régions et importé dans un autre pays qui n'a pas les mêmes bases culturelles, bois décoratifs techniquement inutiles, peintures flattant le regard complaisant, arcs surbaissés couronnant portes et fenêtres, colonnes surajoutées etc., un peu comme une prostituée dont le seul but est le racolage et qui se vêt et se peinturlure de façon provocante... La controverse entre "architecture folklorique" et "architecture d'actualité" commence à s'établir de ce jour entre M de la Gontrie et moi ». discussion à propos du cahier des charges architecturales : "Après discussion, et bien que la couverture de lozes soit la plus heureuse, comme effet en montagne, considérant d'autre part que c'est le matériau qui revient le plus cher, la commission est d'avis de rejeter toutes les couvertures en tôles, même goudronnées, et de n'accepter que les couvertures en lozes, en ardoises ou en matériaux ayant le même aspect, tel qu'éternit, fibro-ciment etc.. permettant de retenir la neige sur les toits... il est décidé en outre que toutes les constructions, exceptées les aménagements de la gare du téléphérique, auront l'aspect de constructions du pays, ou chalets de montagne suisses" (Ibid.). débat Chappis - de la Gontrie "Monsieur de la Gontrie avait des idées très arrêtées, alors que les différents ingénieurs des ponts et chaussées préféraient s'abstenir dans ce domaine où ils s'estimaient peu compétents. Les ingénieurs, y compris Michaud, étaient assez enclins à accepter des idées novatrices sur le plan architectural, tandis que M de la Gontrie ne jurait que par l'architecture de "Megève" ou encore une architecture très traditionnelle, folklorique; bien acceptée du grand public... Nous eûmes de longues et passionnées discussions sur ce sujet. Je lui répétais sans cesse que ma formation "Ecole des Beaux-Arts" me prédisposait à ce genre d'architecture et que, avec des "rendus putains" (terme consacré à 1' Ecole des Beaux-Arts) était pour moi chose facile et ne nécessitait que quelques heures de travail... Mais je ne réussis pas à le convaincre que le problème de Courchevel était tout autre. A haute altitude, et à un climat hostile, conditionné par une clientèle qui est peu apte à l'affronter, sur un terrain en versant nord, donc avec un ensoleillement tangentiel, le problème de l'habitat était d'abord un problème fonctionnel devant prendre en compte tous les paramètres et dont l'architecture n'était qu'une résultante. Dans une station qui rompait urbanistiquement avec toutes les traditions, on se devait d'aborder le problème architectural avec une autre vision que celle du passé... M. de la Gontrie était ébranlé par ces arguments, mais il en revenait toujours au problème de la sensibilisation de la clientèle à une forme d'architecture à laquelle elle était habituée" (Laurent CHAPPIS. Les 3 Vallées, t. 1, p. 63). 1946, 15 août : les travaux de l'hôtel départemental débutent Les plans sont achevés par Laurent Chappis. Le chantier démarre par des travaux de terrassement, qui sont effectués à la pelle, à la pioche et la brouette, en l'absence de matériels mécaniques. Les travaux sont conduits par 1'entreprise Marbeau, dont le siège est 12 rue Marbeau, Paris 16e (Ibid., p. 58). Achèvement des travaux du sous-sol pour l'automne (novembre 1946). 1946, septembre : Denys Pradelle rejoint Laurent Chappis Denys Pradelle accepte de faire équipe avec Laurent Chappis : "je fais passer une annonce dans le Moniteur des Travaux Publics demandant un collaborateur, architecte DPLG acceptant de vivre sur place à Courchevel ; ayant moi même été confronté aux dures conditions de la montagne, je tenais absolument à ce que ce collaborateur vive au permanent contact des réalités et contraintes de la vie en montagne" (Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver..., p. 77). "Entre autres contacts, au cours de l'été 1945, un rendez-vous est pris à Chambéry avec Laurent Chappis, architecte urbaniste...séduit par le projet, je propose alors à Laurent Chappis, qui accepte, de monter travailler pour lui sur le terrain... » (Denys PRADELLE. Itinéraire d'un architecte. Document manuscrit, 1985-1986, p. 7). Denys Pradelle loue un petit chalet en mitoyen au hameau des Rois (situé à proximité de Courchevel). C'est la première base de l´Atelier d'Architecture à Courchevel, "l'installation de notre atelier à Courchevel 1550, en amont du village des Rois est sommaire : en hiver, la couverture en lauzes du chalet chargée de neige, a des gouttières : elle est en effet, d'une façon insolite pour un comble conçu en plein vent, chauffée par en dessous. Aussi devons-nous, les soirs d'hiver, retourner nos planches à dessin sur nos calques : invitation sans nuance à observer le comportement sous la neige des cascades de chalets du voisinage élaborés par des générations de montagnards. C'était aussi une invitation à réfléchir, durant les longues veillées d'hiver, au programme tout nouveau d'une station en site d'alpage à 1800 m. d'altitude et au programme alors tout neuf d'un habitat pour citadin en altitude" (Denys Pradelle cité par Laurent CHAPPIS. Genèse d'une station de sports d'hiver..., p. 77). Jean-Marc Legrand, jeune architecte diplômé, rejoint Denys Pradelle à Courchevel, au cours de l'hiver 1946-1947 : "nous formons tous les trois pendant plus de 10 ans une équipe très soudée où l'amitié et l'estime réciproques furent la 28 octobre 2019 Page 11
Vous pouvez aussi lire