Table ronde sur le stress mental traumatique : Idées générées Ministère du Travail
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Table ronde sur le stress mental traumatique : Idées générées Ministère du Travail Octobre 2014
Table des matières Les observations du président .................................................................................... 3 Chapitre I : Processus de table ronde ......................................................................... 5 Pourquoi une table ronde? .......................................................................................... 5 Objectifs de la table ronde ........................................................................................... 6 Façonner le dialogue : Sujets déterminés par les membres de la table ronde ............ 6 Compte rendu écrit de la table ronde........................................................................... 8 Chapitre II : Résumé des thèmes abordés ................................................................ 10 Changement de culture ............................................................................................. 10 Démarches axées sur les pairs ................................................................................. 11 Leadership organisationnel........................................................................................ 11 Politique et leadership gouvernemental ..................................................................... 12 Accès aux ressources et au soutien .......................................................................... 13 Sensibilisation et formation ........................................................................................ 14 Échange de connaissances ....................................................................................... 14 Communication .......................................................................................................... 14 Chapitre III : Idées pour les lieux de travail, les secteurs et le gouvernement ...... 16 Discussion sur la prévention : Réunion du 27 mars ................................................... 16 Discussion relative à l'intervention : Réunion du 1er mai 2013 ................................... 20 Discussion sur le suivi et le soutien : réunion du 19 juin ............................................ 26 Chapitre IV : Mesures de suivi proposées ............................................................... 31 Chapitre V : Ressources ............................................................................................. 35 Prévention, éducation, sensibilisation ........................................................................ 35 Intervention à la suite d'un événement ...................................................................... 37 Suivi et soutien .......................................................................................................... 39 Annexe A : Liste des organismes mis en cause....................................................... 40 1
Les observations du président L'importance de la santé mentale en milieu de travail a récemment été mise en évidence grâce au travail de la Commission de la santé mentale du Canada et d'autres initiatives. Parce que je reconnais l'importance du problème du stress mental traumatique associé au milieu de travail, j'étais honoré d'agir en qualité de président de la table ronde qui rassemblait des employeurs et des représentants syndicaux issus de divers organismes de secteurs où des événements traumatiques sont plus susceptibles de se produire : services de transport en commun, services policiers, services infirmiers, services d'incendie et services médicaux d'urgence. Dès la première rencontre, il est devenu évident que la table ronde représentait une occasion unique de dialogue intersectoriel sur le stress mental traumatique associé au milieu de travail. Les membres ont présenté leurs perspectives et expériences individuelles et ont partagé ouvertement et en toute honnêteté leur volonté de s'attaquer au problème du stress mental traumatique. Ils ont entre autres discuté des difficultés, ont assisté à des présentations d'experts informatives et ont effectué des séances de remue-méninges en vue d'aborder ce problème. Je suis très satisfait de ce que nous avons accompli. Ce rapport porte sur le cheminement des membres de la table ronde sur le stress mental traumatique au cours de la dernière année. Il résume le processus, sert de registre pour les nombreuses idées qui ont été générées durant les discussions et inclut une liste d'outils et de ressources relevés par les membres. J'espère que ce rapport s'avérera utile pour les membres et ouvrira la voie à un dialogue continu et à l'examen d'initiatives visant à aborder la question du stress mental traumatique au sein des secteurs représentés à la table ronde et entre ceux-ci, et, à plus vaste échelle, entre d'autres milieux de travail et organismes touchés par cette problématique, ainsi qu'au sein du gouvernement (p. ex., dialogue et initiatives). Ce fut un plaisir et une incroyable expérience d'apprentissage d'agir à titre de président. J'aimerais remercier les membres d'avoir accepté de faire partie de la table ronde, et d'avoir pris en charge et façonné le processus en cours de route. Des remerciements tout particuliers vont à l'équipe d'animation composée de Rick Russell et de Julia Kollek, qui ont soutenu ce processus et donné le ton aux discussions productives qui ont eu lieu. J'aimerais également remercier nos conférenciers sur la santé mentale, Dr Ash Bender et Dr Rakesh Jetly, d'avoir généreusement donné de leur temps et fourni leur expertise. Leurs présentations se sont avérées fort intéressantes et ont permis au groupe de mieux comprendre le problème. La présence de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) à la table ronde à titre d'observateur a également été très avantageuse. 3
Finalement, bien que l'initiative de la table ronde soit terminée, le ministère demeure engagé et déterminé à poursuivre sa collaboration avec les intervenants pour saisir les occasions de soutenir les pratiques efficaces en milieu de travail relatives au stress mental traumatique. Cordialement, Reg Pearson Sous-ministre adjoint Ministère du Travail 4
Chapitre I : Processus de table ronde Pourquoi une table ronde? Le 28 septembre 2012, le gouvernement de l'Ontario a annoncé la création d'une table ronde afin d'aider les travailleurs qui souffrent d'un stress mental traumatique associé au travail. L'objectif de cette table ronde était d'aider à promouvoir des milieux de travail plus sains et plus productifs en Ontario. La table ronde rassemblait des employeurs et des représentants syndicaux des secteurs à risque élevé, notamment les services policiers, les services médicaux d'urgence et les services de transport en commun, où les travailleurs courent le risque de souffrir d'un stress mental traumatique dans le cadre de leur travail, notamment un trouble de stress post-traumatique (TSPT). (Voir l'annexe A pour consulter la liste des organismes d'où les membres de la table ronde étaient issus.) La table ronde avait pour objectifs : d'établir les meilleurs moyens de promouvoir les initiatives de sensibilisation, d'éducation et de formation; de déterminer et partager les approches et les pratiques exemplaires permettant de faire face au stress mental traumatique associé au milieu de travail grâce à la prévention, ainsi qu'au diagnostic et au traitement précoces. La santé mentale constitue un enjeu de taille dans tous les milieux de travail. La Commission de la santé mentale du Canada a indiqué qu'au cours d'une année, une personne sur cinq au Canada se retrouve aux prises avec un trouble de santé mentale ou une maladie mentale, ce qui coûte à l'économie bien au-delà de 50 milliards de dollars 1. Les maladies mentales sont responsables d'une perte de main-d'œuvre potentielle significative, de taux de chômage plus élevés, des coûts associés aux programmes d'assurance invalidité, ainsi que des pertes de productivité liées à la maladie et à l'absence du travail. Les troubles de santé mentale et les maladies mentales représentent généralement 30 pour cent des demandes d'indemnisation pour invalidité à court et à long terme 2. 1 Smetanin, P., Stiff, D., Briante, C., Adair, C., Ahmad, S. et Khan, M., The life and economic impact of major mental illnesses in Canada: 2011 to 2041, RiskAnalytica, on behalf of the Mental Health Commission of Canada (2011). 2 Sairanen, S., Matzanke, D., et Smeall, D., The business case: Collaborating to help employees maintain their mental well-being, Healthcare Papers, no 11, pp. 78 à 84, (2011). 5
Le ministère du Travail (MTR) est déterminé à encourager les parties en milieu de travail à travailler de concert pour mettre en œuvre de solides pratiques favorisant la prévention des blessures et des maladies professionnelles, et ainsi réduire les risques que les travailleurs souffrent d'un stress mental traumatique. Objectifs de la table ronde La table ronde sur le stress mental traumatique constitue la première initiative du genre mise de l'avant par le MTR. Plusieurs objectifs ont été énoncés dans le cadre de référence distribué aux membres de la table ronde : Accroître la sensibilisation à l'égard du stress mental traumatique associé au milieu de travail, notamment le trouble de stress post-traumatique (TSPT), à titre d'enjeu en milieu de travail. Faciliter l'échange des connaissances en matière de pratiques exemplaires dans les différents secteurs où les travailleurs risquent de souffrir d'un stress mental traumatique associé au milieu de travail, comme un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Déterminer et étudier les pratiques exemplaires à l'échelle locale, nationale et internationale. La table ronde s'est réunie à six reprises sur une période d'environ un an. Les membres se sont réunis pour la première fois le 28 novembre 2012 et pour la dernière fois, le 25 septembre 2013. Façonner le dialogue : Sujets déterminés par les membres de la table ronde À la première réunion, qui s’est tenue le 28 novembre 2012, les membres de la table ronde ont déterminé les principaux sujets qui présentaient un intérêt pour eux. Ces sujets s'inscrivaient dans une ou plusieurs des grandes catégories ou étapes suivantes : Prévention des troubles de stress mental traumatique associés au milieu de travail; Intervention à la suite d'un événement traumatisant associé au milieu de travail; Suivi et soutien en milieu de travail pour les travailleurs qui ont vécu un événement traumatisant dans le cadre de leur travail. Les membres ont aussi soulevé, durant la première rencontre de la table ronde, qu'il serait important de tenir compte, dans le cadre des discussions, des retombées 6
découlant des processus de la CSPAAT pour les travailleurs qui ont vécu un événement traumatisant, et de prendre en considération les aspects où il y a place à l'amélioration ainsi que le rôle du gouvernement, notamment le rôle du MTR envers le soutien de la prévention 3. Les membres ont accepté que les discussions de la table ronde soient guidées par ce cadre de travail général avec une attention particulière sur les trois étapes du processus : la prévention, l'intervention et le suivi et le soutien. Le processus utilisé pour les discussions multisectorielles sur le stress mental traumatique est illustré ici : Prévention Intervention Suivi et soutien Les principaux champs d'intérêt déterminés par les membres de la table ronde en lien avec les trois étapes du processus sont présentés dans le premier tableau. Le deuxième tableau présente les thèmes ou les champs d'intérêt de portée générale qui touchent les trois étapes. Se reporter aux tableaux : Prévention Intervention Suivi et soutien Intervention et traitement Soutien pour le retour au Prévention primaire précoces après un travail / rétablissement événement Comprendre les Diagnostic précoce et Récurrence à la suite du différentes causes du étapes du trouble retour au travail TSPT Sensibilisation des Éventail des maladies employés en début de Accès à des psychiatres associées à un carrière traumatisme Besoin de meilleures Intervention à la suite d'un S. O. statistiques événement traumatisant 3 La CSPAAT détermine l'admissibilité des personnes qui ont reçu un diagnostic clinique à la suite d'un événement traumatisant associé au milieu de travail, sous réserve de certains critères. 7
Thèmes de portée générale Leadership au sein des organismes Leadership de la part du gouvernement et rôle du gouvernement Besoin de changer la culture des organismes Diversité des approches (situationnelle/professionnelle) Échange de connaissances entre les organismes Incidence plus vaste sur les particuliers, les familles, l'économie, les organismes, la société Soutien de la CSPAAT et possibilités d'amélioration Obstacles au soutien (p. ex., situation géographique, lieux de travail plus petits) Les membres de la table ronde se sont entendus sur un certain nombre de questions clés à étudier en fonction de chacune des étapes du processus. L'exercice ne visait pas à arriver à un consensus pour chaque question, mais plutôt à susciter un dialogue et à générer des idées. En plus de s'engager dans des discussions, les membres de la table ronde étaient particulièrement intéressés d'entendre ce que les experts en santé mentale avaient à dire sur le stress mental traumatique. À cet égard, les membres de la table ronde ont pu bénéficier de l'expertise du Dr Ash Bender et du Dr Rakesh Jetly qui ont participé à plusieurs de leurs réunions. 4 Compte rendu écrit de la table ronde Le but de la table ronde était de faciliter des discussions ouvertes et franches sur les problèmes liés au stress mental traumatique. Dans cet esprit, les groupes de discussion sur les différents sujets n'avaient aucune ligne directrice organisationnelle formelle à respecter, et les différentes vues et idées exprimées par les membres individuels issus 4 Le Dr Ash Bender, M.D., FRCPC, est psychiatre et chef de clinique du Work, Stress and Health Program (programme sur le travail, le stress et la santé) au Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) de Toronto et est professeur adjoint à l'Université de Toronto. Le colonel Rakesh Jetly, O.M.M., C.D., M.D., FRCPC, est psychiatre principal et conseiller en santé mentale auprès du médecin général des Forces canadiennes. Il est également professeur agrégé de psychiatrie à l'Université de Dalhousie, à l'Université de Queen et à l'Université d'Ottawa. 8
des milieux de travail, des secteurs et du gouvernement durant les discussions de groupe sont présentées dans les prochaines sections du présent rapport, mais ne sont pas attribuées à des membres ou organismes spécifiques. L'objectif de ce rapport est d'examiner les idées générées durant les discussions tenues durant les six réunions de la table ronde. Comme indiqué ci-dessus, le processus ne visait pas à atteindre ou à présenter un consensus. Le rapport n'évalue pas non plus la faisabilité des idées discutées durant les réunions, notamment l'efficacité des programmes de soutien par les pairs. L'objectif du rapport est donc de rendre compte du large éventail de points de vue, d'expériences et de perspectives présentés par les membres de la table ronde. Les différentes idées générées dans le cadre de ce dialogue ouvert sont fournies aux fins d'examen par les personnes et les organismes intéressés, et ont pour objectif de susciter des discussions et de pousser les secteurs et les organismes qui ont participé au processus de table ronde ainsi que les autres secteurs où des événements pouvant causer un stress mental traumatique sont susceptibles de se produire à agir; ces idées sont également fournies aux fins d'examen par le gouvernement. 9
Chapitre II : Résumé des thèmes abordés Les discussions de la table ronde ont mis en lumière plusieurs thèmes. Bon nombre de ces thèmes touchent les étapes de prévention, d'intervention, de suivi et de soutien du continuum. Les principaux thèmes sont présentés ci-après et beaucoup d'entre eux se retrouvaient également dans les idées individuelles qui sont résumées dans le prochain chapitre. Changement de culture Le changement de culture, tant dans le milieu de travail que dans la société en général, a été jugé comme un élément essentiel de la solution au problème du stress mental traumatique sur les lieux de travail. Les discussions étaient axées sur la nécessité d'un changement de culture afin que les responsables des lieux de travail reconnaissent les événements associés au stress mental traumatique et y réagissent, de sorte que les travailleurs obtiennent l'aide dont ils ont besoin après avoir subi une expérience de traumatisme mental. Certains participants étaient fermement d'avis que le changement de culture dans le lieu de travail tient largement à la déstigmatisation. Les membres de la table ronde étaient d'avis qu'il est impossible de changer les attitudes sans s'assurer d'avoir en place le soutien approprié. Les participants ont présenté de nombreuses idées sur la façon de surmonter le problème du stigmate et d'amorcer un changement de culture, notamment par l'entraide entre pairs et les témoignages de personnes qui ont une « expérience vécue », et la manière d'amener les personnes qui jouent des rôles de premier plan dans les organismes à remplacer le stigmate par l'acceptation du stress mental traumatique. Bon nombre de participants ont également affirmé que les stratégies et les idées qui permettront de changer la culture en milieu de travail concernent, de façon générale, la santé mentale et pas seulement le stress mental traumatique. « Il est possible de changer une culture… mais le mouvement doit être descendant aussi bien qu'ascendant au sein d'un organisme. » - Dr Rakesh Jetly, psychiatre / responsable national en matière de santé mentale 10
Démarches axées sur les pairs L'importance d'adopter des démarches axées sur les pairs a été soulignée tout au long des discussions. Ce type de démarches était perçu comme une représentation du changement de culture. Les membres de la table ronde ont suggéré que ces démarches devaient parfois être mises en œuvre par les employeurs et qu'à d'autres moments, elles devaient être moins formelles. Au cours des discussions, les membres ont jugé qu'il serait intéressant de recourir davantage à des démarches axées sur les pairs. Les suggestions quant à celles-ci incluaient notamment un modèle de « formation des formateurs » comme moyen efficace de sensibiliser les travailleurs au soutien à offrir à des collègues qui reviennent au travail après un événement traumatique. Un autre exemple était que les équipes de soutien des pairs participent à l'intervention après un événement traumatique afin de s'assurer de cerner et de traiter les problèmes promptement. Selon les participants, le soutien des pairs est maintenant une démarche utilisée dans certains secteurs, par exemple, les services d'incendie. « Le soutien des pairs peut jouer un rôle en encourageant le suivi d'un traitement et en fournissant du soutien pendant le rétablissement… et apporter de l'aide supplémentaire pendant le processus de retour au travail. » - Dr Ash Bender, psychiatre du travail / responsable en matière de santé mentale, Centre de toxicomanie et de santé mentale Leadership organisationnel Ils ont également mentionné le rôle important du leadership organisationnel dans l'apport de changements dans le domaine de la santé mentale. Ils ont noté, par exemple, que l'engagement des dirigeants d'organismes est nécessaire à l'établissement d'une culture organisationnelle qui favorise la reconnaissance et l'acceptation des problèmes de santé mentale comme le stress mental traumatique. Les observations incluaient la nécessité, pour les organismes, de mettre en place un véritable leadership compatissant, ainsi que le besoin d'établir les attentes, les points de référence et les indicateurs de la qualité du rendement que doivent observer les dirigeants et les organismes dans ce domaine. Les discussions ont porté sur l'importance que revêtent la responsabilisation et la responsabilité morale des cadres supérieurs à l'égard de leur personnel. Dans le même ordre d'idée, les participants ont suggéré que les critères et les attentes pourraient être énoncés dans les ententes de responsabilisation du chef de la direction afin de s'assurer que les problèmes de stress mental traumatique (comme le trouble de stress post-traumatique) soient examinés. 11
« Nous devons insister sur le rendement de l'investissement en milieu de travail – il s'agit d'offrir un cas de soutien financier dès le départ ou d'une dépense de 100 000 $ si la personne ne retourne pas au travail. Ne vaut-il pas mieux investir dans le rétablissement de la personne? » - Dr Ash Bender Politique et leadership gouvernemental Tout au long des discussions, de nombreux membres de la table ronde ont fait des suggestions sur le rôle du gouvernement dans le domaine du stress mental traumatique et de la santé mentale, y compris la possibilité que le gouvernement y joue un rôle de premier plan, la participation de différents ministères et l'intervention de la CSPAAT en raison de ses fonctions d'administration et d'arbitrage des demandes d’indemnisation relatives au stress mental traumatique. Les questions posées sur ce thème incluaient les suivantes : Étant donné que la CSPAAT peut constituer un point de contact pour les travailleurs touchés par des événements traumatisants survenus sur le lieu de travail, pourrait-elle jouer un rôle en ce qui a trait à l'aide aux travailleurs afin qu'ils s'y retrouvent dans le soutien et les services qu'offre le système avant et après la présentation d'une demande 5? Les participants ont proposé des démarches législatives, notamment l'idée d'obliger les employeurs à prévoir une intervention et une formation en cas d'incident critique, y compris une formation en sécurité psychologique. Ils ont également mentionné que, dans certains cas, des exigences législatives à l'égard de la prévention primaire (particulièrement sur la question d'éviter les événements traumatisants) pourraient être requises. En ce qui concerne la participation des autres ministères, les membres de la table ronde ont fait des commentaires sur les rôles possibles que pourrait jouer le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD). Ils ont émis l'idée que le MSSLD mette sur pied un « Centre de crise / équipe d'intervention » qui serait prêt à agir en cas d'événement traumatisant et ont suggéré que le MSSLD et les réseaux locaux d'intégration des services de santé (RLISS) pourraient inclure des attentes relatives au stress mental traumatique dans les ententes de responsabilisation du chef de la direction dans le secteur des soins de santé. Compte tenu du transfert du mandat de prévention des blessures professionnelles 5 Selon la CSPAAT, elle ne traite pas tous les cas liés aux événements de stress mental traumatique survenus sur le lieu de travail étant donné que les lieux de travail en Ontario ne relèvent pas tous de la CSPAAT, pas plus que tous les incidents traumatisants ne sont signalés. 12
de la CSPAAT au MTR et de la création du nouveau poste de directeur général de la prévention (et reconnaissant que le MTR prend part à ce dossier par le présent processus de table ronde), les participants ont demandé que le Bureau de prévention du MTR participe à la résolution de ce problème. Accès aux ressources et au soutien Les discussions ont beaucoup porté sur la nécessité d'améliorer l'accès aux ressources et au soutien immédiatement après un événement traumatique, mais aussi de façon continue, par exemple lorsqu'une personne touchée revient au travail après un événement. Les employeurs et les travailleurs ne savent pas nécessairement où trouver de l'aide. Selon les participants, l'accès aux ressources n'est pas uniforme dans l'ensemble de la province (particulièrement dans les zones non urbaines), et il est nécessaire de faire intervenir les organismes régionaux afin de s'assurer que de l'aide est offerte, peu importe où vivent les travailleurs. Ils ont soulevé plusieurs questions et observations sur la forme que pourrait prendre ce soutien. Par exemple, devrait-il y avoir un mécanisme d'intervention automatique pour fournir de l'aide immédiate après qu'un événement s'est produit (reconnaissant que tous les événements ne sont pas immédiatement identifiables ou catastrophiques, comme dans le cas de traumatismes répétés)? Devrait-il y avoir un numéro de téléphone centralisé à composer après qu'un événement s'est produit afin d'améliorer l'accès aux services et à l'information, un numéro semblable à celui de l'organisme Action Cancer Ontario? Il a été question du modèle du ministère de la Défense nationale (MDN) / Forces armées canadiennes (FAC) en réponse aux besoins en santé mentale, tout en reconnaissant que les FAC possèdent une structure organisationnelle particulière et que leurs efforts doivent être compris dans ce contexte. Le cheminement de carrière dans nos organismes est-il pensé de façon à reconnaître l'exposition cumulative? Pouvons-nous contribuer à l'avancement de notre personnel sans qu'il soit surexposé à des traumatismes? - Dr Ash Bender 13
Sensibilisation et formation Les discussions de la table ronde étaient aussi axées sur l'importance de la sensibilisation et de la formation à l'égard du stress mental traumatique associé au travail pour les parties du lieu de travail, les organismes et les secteurs, ainsi que le grand public. Il est ressorti des discussions que les travailleurs doivent être renseignés, à toutes les étapes de leur vie professionnelle, sur les risques, les causes, les symptômes et les mesures préventives et correctives liés au stress mental traumatique, y compris au début et à la fin de leur carrière. Les participants à la table ronde ont également exprimé l'opinion selon laquelle une formation de sensibilisation continue devrait être offerte au niveau du leadership organisationnel. Ils ont souligné que les employeurs doivent aussi être formés sur un large éventail de sujets, notamment comment appuyer les personnes qui retournent au travail (par exemple, offrir des formations sur des démarches souples et de soutien, encourager et appuyer le rétablissement et prévenir la récurrence et l'invalidité). Au-delà des parties du lieu de travail, ils ont jugé qu'il est également important de sensibiliser la population en général au stress mental traumatique. Échange de connaissances Les membres de la table ronde ont formulé des observations sur la façon d'échanger des connaissances tout au long des discussions, y compris des idées sur la façon d'échanger des connaissances entre les secteurs tout comme entre les organismes au sein des secteurs. Par exemple, l'une des solutions proposées était une communauté de praticiens qui pourrait mettre l'accent sur la sensibilisation des travailleurs et des responsables sur les lieux de travail aux causes, aux symptômes et aux mesures préventives et correctives liés au stress mental traumatique et (ou) échanger des connaissances sur les principes de prévention de retour au travail des employés après une période d'invalidité, le soutien et les pratiques de rétablissement qui sont susceptibles d'aider. Une autre suggestion visant à favoriser l'échange de connaissances était que les différents secteurs se réunissent tous les six mois pour discuter et échanger des renseignements sur des problèmes pertinents comme la prévention du stress mental traumatique. Communication Au cours des discussions, les membres ont souvent insisté sur l'importance de la communication, notamment communiquer des renseignements sur les problèmes de stress mental traumatique auxquels font face divers secteurs et favoriser la communication entre les personnes touchées par des événements traumatisants. Par exemple, un thème central des discussions portait sur les risques du stress mental 14
traumatique associés à certaines professions et carrières, et comment communiquer cette information de façon réaliste à de nouvelles recrues potentielles. Ils ont aussi mentionné l'idée de favoriser la communication de renseignements sur les causes, les symptômes et les mesures préventives et correctives liés au stress mental traumatique entre les familles touchées, notamment en organisant une journée « bien-être » axée sur la famille qui permettrait aux familles de se réunir pour échanger sur les problèmes liés au stress mental traumatique. « N'oubliez pas que les membres de la famille sont indirectement touchés, mais qu'ils sont déterminants dans le rétablissement... Les familles jouent souvent un rôle décisif en encourageant un suivi de traitement et en fournissant du soutien pendant le rétablissement. » - Dr Ash Bender 15
Chapitre III : Idées pour les lieux de travail, les secteurs et le gouvernement Discussion sur la prévention : Réunion du 27 mars Le groupe a examiné le sujet de la prévention sous deux angles. La prévention primaire vise d'abord et avant tout à prévenir ou à réduire la fréquence des incidents traumatisants. La prévention nécessite aussi de préparer les gens à gérer les événements traumatisants si et quand ils surviennent. Durant cette réunion, le Dr Ash Bender a fait une présentation sur la « prévention des troubles psychologiques ». Un résumé des diverses idées proposées en matière de prévention à la suite des discussions est présenté ci-dessous. Accroître la sensibilisation au sujet des risques Les discussions et les idées soumises par divers membres de la table ronde à cet effet ont abordé des démarches d'ensemble possibles visant à favoriser la sensibilisation au sujet des risques auxquels de nombreux travailleurs font face en ce qui concerne le stress mental traumatique. Le MTR pourrait concevoir une campagne médiatique au sujet des risques du stress mental traumatique. Il faudrait accroître la sensibilisation / l'éducation des jeunes au sujet des compétences liées à la résilience. Les employeurs devraient être obligés de prévoir une intervention et une formation en cas d'incident critique, notamment une formation sur les compétences liées à la résilience, y compris une formation en sécurité psychologique. Former les travailleurs à toutes les étapes de leur carrière Un large éventail d'idées ont été proposées par divers membres sur la façon d'informer les lieux de travail et de sensibiliser les travailleurs au fil des différentes étapes de leur carrière à propos des causes, des symptômes et des mesures préventives et correctives liés au stress mental traumatique. 16
Sensibiliser les travailleurs au sujet des risques avant le début de leur carrière Promouvoir les emplois de façon réaliste dans les écoles et, en général, s'assurer que les recrues et les jeunes sont conscients des risques auxquels ils peuvent faire face dans l'exercice de certaines professions. Créer une vidéo intitulée « Une journée dans la vie d'un/une... » dressant un portrait réaliste de la profession. Sélectionner les candidats selon des facteurs ou des qualités liés à la résilience avant qu'ils ne commencent à travailler. Sensibiliser les travailleurs durant leur carrière Lorsqu'on fournit des renseignements ou qu'on transmet des messages aux employés au sujet du stress mental traumatique et de la santé mentale, il faut prendre soin d'adopter le ton approprié, c'est-à-dire être positif et réaliste. Toutes les approches possibles devraient être prises en compte à des fins éducationnelles, notamment l'apprentissage électronique et les conférences. Les possibilités incluent le recours à des comités ou des organismes qui pourraient aider à sensibiliser les travailleurs, comme les comités mixtes sur la santé et la sécurité ou le Bureau de prévention du MTR. La CSPAAT et le Bureau de prévention du MTR pourraient envisager de produire des dépliants pour sensibiliser le public au sujet du stress mental traumatique et contribuer à éliminer le stigmate associé aux troubles psychologiques et à la santé mentale. Une « communauté de pratique » pourrait être mandatée pour se pencher sur la manière de sensibiliser le personnel à propos des causes, des symptômes et des mesures préventives et correctives liés au stress mental traumatique. Les démarches axées sur les pairs ont été abordées, y compris l'utilisation de méthodes telles que l'entraide entre pairs et les témoignages de personnes qui ont une « expérience vécue », avec pour objectif de sensibiliser les travailleurs au sujet du stress mental traumatique. Les témoignages ont été mentionnés comme étant une autre stratégie axée sur les pairs qui peut favoriser la déstigmatisation et aussi créer une occasion de souligner les expériences positives que les gens ont vécues lorsqu'ils ont eu besoin de soutien. Le rôle des membres de la famille a aussi été soulevé dans le cadre des discussions sur la sensibilisation. L'une des opinions entendues était que les familles des employés devraient obtenir plus de soutien, par exemple, dans le cadre d'un programme d'aide aux familles des employés, puisque les programmes d'aide aux employés ne s'appliquent pas toujours à leurs familles. L'organisation d'une journée bien-être axée sur la famille est une autre idée qui a été soulevée, fournissant aux familles une occasion de discuter entre elles. 17
Sensibiliser les travailleurs après leur carrière Garder contact avec les travailleurs à la retraite permettrait aux organismes de mettre à contribution leurs expériences afin d'aider les travailleurs et continuer à sensibiliser les retraités au sujet du stress mental traumatique grâce à des outils de soutien tels que des séances de sensibilisation continues et des documents informatifs. Certaines des idées suggérées pour faire participer les retraités incluaient une participation par l'entremise de l'association, un forum de discussion dirigé par les membres et des conférences au sein de la communauté. Une autre idée présentée était de mettre les retraités en contact avec de nouvelles recrues pour leur fournir du soutien par les pairs et leur permettre de faire part de leurs expériences. Prévention primaire Divers membres de la table ronde ont proposé un éventail d'idées sur ce qui pourrait aider les lieux de travail à assurer une meilleure prévention primaire. Mesures de contrôle Dans certains secteurs, il se peut qu'il soit possible d'empêcher les incidents de se produire, en mettant en œuvre certaines mesures de contrôle (par exemple, mesures d'ingénierie). Accroître la sensibilisation Aider les lieux de travail à assurer une meilleure prévention primaire requiert la sensibilisation du public aux raisons pour lesquelles le stress mental traumatique constitue une question importante. Échange de connaissances intersectorielles Il pourrait s'avérer avantageux de décloisonner l'information en échangeant l'information entre les secteurs dans le cadre, par exemple, de réunions intersectorielles tenues tous les six mois. Recherche De la recherche supplémentaire en matière de prévention pourrait soutenir les secteurs où des expériences traumatisantes sont plus susceptibles de se produire. Financement Le financement, incluant un financement potentiel de source provinciale ou municipale, pourrait aider les lieux de travail à assurer une meilleure prévention primaire. 18
Formation et perfectionnement destinés aux dirigeants Un programme de formation et de perfectionnement devrait être créé, et les dirigeants et (ou) les organismes devraient s'y conformer. Soutien par les pairs Les membres de la table ronde ont discuté de diverses démarches de soutien par les pairs, notamment le Programme de gestion du stress lié aux incidents critiques (GSIC), un programme dirigé par les pairs visant à aider les personnes en leur permettant de parler de l'incident. Accès aux ressources et au soutien Les participants ont suggéré la création d'une ligne d'information dont le numéro est facile à retenir, un peu comme celui de l'organisme Action Cancer Ontario comme un moyen potentiel d'améliorer l'accès aux ressources et à l'information. Échange de connaissances Divers membres de la table ronde ont proposé de nombreuses idées sur la façon d'encourager un échange de connaissances accru entre les organismes, notamment les lieux de travail, le gouvernement et d'autres organisations. Les idées relatives à l'échange de connaissances dans ce domaine pourraient aussi s'appliquer aux deux autres étapes du processus : l'intervention, ainsi que le suivi et le soutien. Organiser un sommet annuel des intervenants sur le stress mental traumatique. Encourager l'échange et le partage de connaissances par l'entremise d'organismes comme les syndicats, les associations professionnelles, les groupes d'employeurs, les comités formés en vertu de l'article 21, et les associations de santé et de sécurité. Utiliser des outils d'accès aux médias électroniques pour l'échange de connaissances, notamment les webinaires. Publier des vidéoclips sur le site Web du MTR. Tirer profit de la journée de sensibilisation à la santé mentale ayant lieu annuellement le 12 février. Examiner le rôle que le gouvernement, par exemple le MTR et son Bureau de prévention, pourrait jouer à l'égard de l'échange de connaissances, y compris un rôle de leadership en matière de sensibilisation. La discussion relative au rôle du gouvernement à l'égard de l'échange de connaissances s'est élargie jusqu'à la possibilité d'élaborer des lois ou des normes. 19
Discussion relative à l'intervention : Réunion du 1er mai 2013 L'un des principaux problèmes soulignés durant les discussions relatives à l'intervention était que, en ce moment, de nombreux obstacles pourraient survenir et empêcher une intervention précoce, rapide et efficace en cas d'incidents causant un stress mental traumatique. Ces obstacles surviennent d'abord au niveau individuel, lorsque les travailleurs mis en cause ne demandent pas d'aide pour diverses raisons, notamment la peur d'être jugé et la crainte de la stigmatisation. Les membres de la table ronde ont relevé un autre obstacle qui portait sur le problème de la confidentialité; ils ont soulevé que les directeurs doivent être conscients des préoccupations relatives à la confidentialité. Durant la discussion, ils ont suggéré que les obstacles au niveau du système peuvent inclure l'absence d'une intervention coordonnée ou automatique à la suite d'un événement traumatisant. Durant les discussions, ils ont soulevé de nombreuses questions à propos de qui devrait participer aux efforts d'intervention et à quoi une telle intervention pourrait ressembler. Les participants ont également discuté d'une question étroitement liée sur la manière d'offrir du soutien aux lieux de travail au moyen de la détection et du traitement précoces, et du type de ressources qui devraient être déployées ou mises en œuvre à cet effet. De plus, ils ont parlé d'un éventail de ressources ou d'outils, allant des ressources informatives à une extrémité du spectre aux exigences obligatoires à l'autre extrémité. Les membres de la table ronde ont également discuté de la manière dont il faut favoriser la sensibilisation en ce qui concerne l'évolution des troubles psychologiques afin d'atténuer leur évolution. Durant cette réunion, le Dr Ash Bender a fait une présentation sur les « interventions en cas de troubles psychologiques ». Un résumé des diverses idées proposées en matière d'intervention à la suite des discussions est présenté ci-dessous. Système d'intervention Les membres ont présenté de nombreuses idées qui étaient axées sur le rôle que les divers intervenants jouent dans le cadre des efforts d'intervention à la suite d'un ou plusieurs événements traumatisants vécus par les employés. Démarches coordonnées Les participants ont fait part de préoccupations à l'égard de l'absence d'une intervention unifiée, coordonnée et automatique à la suite d'un événement traumatisant en milieu de travail, ainsi que du besoin de contrer le cloisonnement au sein du système d'intervention (p. ex., psychiatres, psychologues, médecins de famille). Ils ont soulevé plusieurs questions sur la forme que pourrait prendre une 20
intervention coordonnée et immédiate. Par exemple, l'intervention coordonnée devrait-elle se faire par l'entremise d'une équipe ou d'un processus d'intervention? Pourrait-il y avoir différents intervenants selon le type d'événement? Est-il approprié d'envisager une équipe d'intervention primaire qui connaît bien le système dans son ensemble, ou qui sert de base de connaissances centralisée? La question de l'absence de coordination du traitement à la suite d'un événement pourrait être abordée, par exemple, en examinant les processus de la CSPAAT (processus de demande d'indemnisation et une fois l'indemnisation accordée). Intervention du système de santé Bon nombre de participants ont formulé des suggestions à propos de la manière dont devrait intervenir le système de santé. En ce qui concerne une intervention immédiate, une des idées émises était de mettre sur pied un Centre de crise / équipe d'intervention rattaché au ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD), semblable à l'Unité de la gestion des situations d'urgence du MSSLD qui assure l'état de préparation en vue d'une intervention en cas de situation d'urgence ayant des conséquences sur le plan de la santé, comme les pannes de courant. Aussi, devrait-il y avoir une liste de médecins prêts à intervenir? Durant les discussions, les membres de la table ronde ont exprimé des préoccupations par rapport au manque de disponibilité des traitements et aux périodes d'attente prolongées pour un traitement, ainsi qu'au manque d'expertise. Ils ont souligné que, dans le cadre des interventions en cas d'événement traumatisant, une intervention et une détection précoces par les fournisseurs de soins de santé constituent des éléments clés. Intervention des professionnels de la santé mentale Les membres ont également abordé l'idée de faire participer les professionnels de la santé mentale à un effort d'intervention tel qu'une équipe d'intervention en cas d'urgence qui serait prête à offrir du soutien à la suite d'un événement. Ils ont décrit l'équipe d'intervention en cas d'urgence comme une équipe qui interviendrait auprès des travailleurs et des employeurs qui ont vécu un événement traumatisant survenu sur leur lieu de travail. Ces services seraient fournis par un professionnel de la santé mentale qualifié œuvrant dans la collectivité de l'employeur ou du travailleur. Les membres ont exprimé des inquiétudes par rapport au fait que le nombre de ces équipes d'intervention en cas d'urgence est insuffisant. Intervention interministérielle Les participants ont émis des commentaires au sujet du défi que pose une intervention interministérielle lorsqu'il survient des événements traumatisants. Plus spécifiquement, ils ont reconnu qu'il pourrait être nécessaire d'évaluer les obstacles qui existent lorsque divers ministères sont mis en cause, étant donné les lois qui pourraient exister relativement à la transmission de renseignements personnels entre les ministères. 21
Ressources et renseignements sur le soutien Les discussions ont porté sur la nécessité de tenir compte de la manière d'aider les parties des lieux de travail à parcourir les ressources disponibles à la suite d'un événement traumatisant. Par exemple, pourrait-il y avoir un numéro de téléphone à composer lorsqu'il se produit un incident où il serait possible d'obtenir des renseignements ou de l'aide à propos de l'accès aux services? Le MTR (et la CSPAAT, lorsque l'incidence relève de son mandat) pourrait jouer un rôle en vue d'aider les personnes affectées à trouver des ressources. Les participants ont également suggéré que le MTR puisse créer ses propres ressources. L'employeur et les spécialistes de la santé et de la sécurité au travail pourraient, au cours des premières étapes suivant un événement, jouer un rôle pour aider les personnes affectées à parcourir les outils de soutien et les ressources disponibles. Intervention du lieu de travail à la suite d'un événement traumatisant Les membres de la table ronde ont souligné l'importance de la détection et l'intervention précoces, ainsi que du rôle des employeurs. Les employeurs doivent savoir reconnaître les symptômes d'un traumatisme lié à des troubles de stress mental afin d'être mieux en mesure de soutenir la détection précoce grâce à, par exemple, l'utilisation d'un outil de dépistage. Les lieux de travail devraient disposer des ressources nécessaires pour intervenir à la suite d'un événement, notamment par l'entremise de la formation des représentants du syndicat. Les lieux de travail pourraient mettre en œuvre des programmes de soutien par les pairs où les pairs sont formés sur la façon d'intervenir à la suite d'un événement traumatisant. Ils ont mentionné qu'il n'existe présentement aucune équipe de soutien par les pairs. Après un incident, les personnes affectées peuvent faire face à des obstacles personnels tels que le déni et la stigmatisation, ce qui pourrait être amélioré, par exemple, grâce à un soutien par les pairs, une communication et des campagnes d'information mis de l'avant par l'employeur. Peu importe la taille du lieu de travail, il faut former les collègues de travail et les superviseurs, et encourager la communication à l'égard de la façon de faire face aux problèmes qui peuvent survenir. Dans les lieux de travail isolés, il est important que les problèmes liés à la santé mentale qui peuvent survenir soient reconnus et que les syndicats et la direction entretiennent de bonnes relations, lorsqu'il s'agit d'un lieu de travail syndiqué. Les participants ont également indiqué que les programmes d'intervention devraient inclure des mécanismes de contrôle et d'évaluation. 22
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