Todd : "Le sarkozysme, un vide dangereux" (Mediapart)

 
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Todd : "Le sarkozysme, un vide dangereux" (Mediapart)
Todd : "Le sarkozysme, un vide dangereux" (Mediapart)
http://www.dailymotion.com/video/xc93uz_todd-le-sarkozysme-un-vide-dangereu_news

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Todd : "Le sarkozysme, un vide dangereux" (Mediapart)
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Todd : "Le sarkozysme, un vide dangereux" (Mediapart)
La réforme territoriale frappe un grand coût

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Adhérents UMP, Nanterre bande les yeux d’un huissier
Le tribunal de Nanterre a autorisé un huissier à contrôler l’élection du délégué UMP d’Asnières Manuel
Aeschlimann. Lequel huissier a constaté quelques fantaisies… avant d’être lâché par le même tribunal.

L’affaire Bettencourt, ses fuites, ses rebondissements et sa guerre de magistrats n’est pas la seule à foutre le boxon au
tribunal de Nanterre.

Le week-end dernier, les juges des Hauts-de-Seine se sont retrouvés accaparés par une élection de la plus haute
importance, le scrutin pour désigner le délégué UMP d’Asnières. Un scrutin émaillé de deux décisions judiciaires, un
brin contradictoires, au sujet d’une circonscription déjà réputée dans les arcanes judiciaires.

En mars 2009, l’ancien maire d’Asnières, le député Manuel Aeschlimann, a été condamné à quatre ans d’inéligibilité
pour favoritisme sur un marché public. Et son passage devant la cour d’appel de Versailles intervient en novembre
prochain.

Pour meubler le temps en attendant le couperet judiciaire, ce proche de Nicolas Sarkozy s’est fait élire à la tête de l’UMP
du coin, samedi 23 octobre. Un triomphe (76%) émaillé d’interventions procédurales. Une sorte de mise en bouche avant
le grand oral de l’appel ?

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La veille du scrutin, soit vendredi 22 octobre, le tribunal de Nanterre autorise un huissier à assister à l’élection, son
dépouillement, et à vérifier la bonne tenue des listes électorales, le moyen de cotisation des adhérents (cash interdit) et la
réalité des procurations de vote apportées.Bref, à contrôler la sincérité du scrutin.

Une intervention "inhabituelle, concède Manuel Aschlimann.Sans doute celui qui nous l’a dépêché recherchait-il
l’incident. Mais nous n’avons rien à cacher". La présence de l’huissier s’est en tout cas prolongée toute la journée, au-
delà du vote qui s’est déroulé à 9h30 et du dépouillement achevé à 15h30. Le temps pour l’officier ministériel de
découvrir que de nombreux Congolais étaient adhérents de l’UMP locale ; que les procurations avaient été réalisées "sur
le parking" selon le bon mot d’un participant ; et que les listes électorales étaient décidément bien compliquées à
récupérer. Un étourdi ayant emporté les clés du local où se trouve la photocopieuse, impossible dès lors de partir avec
les originaux pour vérification ! Et l’huissier a dû attendre le soir du vote avant de pouvoir consulter une copie des fichiers.

Ô surprise, le lundi 25 octobre au matin, le même tribunal de Nanterre, à la requête de l’UMP nationale, a pondu
une ordonnance de rétractation. Les juges ont tonné que l’huissier n’était plus habilité à consulter les listes des
adhérents de l’UMP, au motif que leur militantisme relevait de leur sphère privée. Que le parti du gouvernement,
grand défenseur des droits s’il en est, entend préserver. Aussi, l’huissier ne pourra-t-il poser ses yeux sur les listes qu’en
présence d’un représentant de l’UMP.

De là à dire que la justice de Nanterre est chaperonnée…

http://www.bakchich.info/Adherents-UMP-Nanterre-bande-les,12237.html

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Un journaliste du Point, qui couvre l'affaire Woerth-
Bettencourt, s'est (aussi) fait voler son ordinateur

Le Point | DR

D'après les informations du Post, Hervé Gattegno, rédacteur en chef au Point, s'est fait voler son ordinateur portable
dans les locaux du magazine la semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le cable antivol de son ordinateur situé dans le bureau du journaliste, a été sectionné net, vraisemblablement à l'aide
d'une pince coupante.
Le Point a immédiatement porté plainte.
Les cambrioleurs étaient visiblement bien renseignés, car Hervé Gattegno venait tout juste de changer de bureau au
journal.

Fait troublant

Or, on apprenait lundi, dans les colonnes du Monde, que l'un des journalistes du quotidien, Gérard Davet, chef du service
reportage, avait lui aussi été cambriolé, à son domicile, cette fois. Une mésaventure « survenue chez lui jeudi 21
octobre », selon le quotidien.
Les deux cambriolages se sont donc déroulés sensiblement au même moment.
« Je me suis rendu compte que l'ordinateur portable sur lequel je travaille à domicile et stocke des documents avait
disparu. Ainsi qu'un GPS », expliquait lundi Gérard Davet sur Lemonde.fr.
Autre fait troublant : Hervé Gattegno, comme Gérard Davet, travaillent sur l'affaire Woerth-Bettencourt, et ce depuis les
premiers développements de l'affaire.

Plaintes

Le Monde avait porté plainte le 20 septembre pour violation du secret de ses sources après l'enquête menée par les
services de renseignement pour identifier une de ses sources dans l'affaire Woerth-Bettencourt. Il s'apprête à déposer
une nouvelle plainte, pour « violation du secret de l'enquête » cette fois, à la suite des investigations ordonnées par le
procureur de Nanterre, Philippe Courroye.
« C'est une forme d'intimidation insidieuse qui gêne considérablement notre travail, qui consiste à rechercher la vérité
pour mieux informer nos lecteurs »,relatait Gérard Davet sur le site internet du Monde.

Concernant son cambriolage, le journaliste se voulait prudent, affirmant qu'il n'était « pas question de sombrer dans la

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paranoïa, ni d'alimenter un climat de fantasmes. » L'annonce du fric-frac au Point pourrait ajouter encore au trouble
ambiant.
http://www.lepost.fr/article/2010/10/26/2282069_un-journaliste-du-point-qui-couvre-l-affaire-woerth-bettencourt-s-
est-aussi-fait-voler-son-ordinateur.html#xtor=RSS-30

Eric Walter appelle le patron de France Info, furieux d'un sujet sur Hadopi
 Et si on suspendait les antennes ?
Ce matin le Plus de France Info n'a visiblement pas plu au Secrétaire Général de la Hadopi. De sources sûres, Jérémie
Zimmerman rapporte sur Twitter le coup de fil passé par Eric Walter à la direction de France Info où le secrétaire général
de l'Hadopi lui a dit combien il était furieux de ce reportage.

Selon nos sources le coup de fil a été adressé à Philippe Chaffanjon, directeur de France Info.

Ce reportage intitulé « la face cachée d’Hadopi et de Loppsi » se questionne sur « la politique sécuritaire du
gouvernement [qui] touche aussi le net ». Dans les coulisses, se demande le journaliste Mikaël Roparz, ces textes ne
prépareraient-ils pas « un filtrage du web ? » Le journaliste souligne par exemple qu' "en janvier dernier, lors de ses
vœux devant les personnels de la Culture, Nicolas Sarkozy avait expliqué qu’il fallait dépolluer les réseaux en
expérimentant sans délai les dispositifs de filtrage ”.

À l’occasion de ce reportage, nous avons été interviewés sur la mise en place rampante du filtrage, en décrivant
comment des tests sur des systèmes de filtrage menés en Allemagne allaient être présentés à la Hadopi, à la demande
de la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP).

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Sur la page en question, miroir du reportage diffusé ce matin, Jérémie Zimmerman a expliqué cette politique sécuritaire et
l’instrumentalisation de la peur notamment au sein de la LOPPSI et d’Hadopi, et ce au fil d'une longue interview.
 Visiblement des propos libres qui n'auront pas plu au secrétaire général de la Hadopi.

Au fil de l’émission encore, le reportage a également ouvert la porte de Reporters sans frontières. RSF a en effet installé
dans ses locaux rue de Vivienne à Paris un “abri anti-censure” virtuel pour protéger les journalistes contre la censure et le
filtrage. Et peut être certains coups de fil ?

http://www.pcinpact.com/actu/news/60045-plus-france-info-eric-walter.htm

Financement de la Sécurité Sociale : Les perdants et les gagnants !
Après avoir expédié la "réforme" des retraites, le gouvernement et sa majorité vont s'occuper de la Sécu. Au programme :
Economies sur le dos des assurés et de plus en plus de transferts vers les assureurs qui voient d'un bon oeil cette
nouvelle rente !

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problèmes sous forme de clous " dit un proverbe, qui illustre, à merveille la façon dont le gouvernement et sa majorité
sont en train de façonner la vie des français pour les années à venir.

Même si le dossier des retraites n'est pas, à notre sens clos, au gouvernement et à l'UMP, on est déja "passé à autre
chose". Et cet autre chose, c'est, comme l'appelle, Christian Saout : " ... / ... Le détricotage du filet de sécurité que
constitue l’assurance maladie ... / .. "

En effet : " Les députés ont commencé mardi soir l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale
(PLFSS) pour 2011 ... / ... présenté par François Baroin, ministre du Budget, et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé,

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qui proposent 4,5 milliards d'euros de recettes nouvelles et un plan d'économies de 2,4 milliards d'euros ... / ... "

Et là encore, le gouvernement fait preuve de sa "volonté de concertation" puisque : " L'examen de ce projet de loi ... / ...
devrait s'achever vendredi soir ou samedi, l'Assemblée devant se prononcer le 2 novembre par un vote solennel sur
l'ensemble du texte " - Le Point

Alors, tous aux abris ?

Si du côté de l'UMP on essaye de mettre en valeur les quelques nouvelles taxes qui pourraient contribuer à la baisse du
déficit, comme nous l'expliquent Les Echos

- La hausse du forfait social sur la participation et l'intéressement de 4 % à 6 %
- L'augmentation des cotisations des employeurs au titre des accidents du travail.
- Assujettisement aux cotisations sociales les indemnités de licenciement supérieures à trois fois le plafond de la Sécurité
sociale, soit 103.860 euros
- Soumission des actions gratuites au même régime que les stockoptions (le gouvernement y est hostile)
- Taxation des retraites chapeaux (seuil pas encore définit)

La réalité est beaucoup plus prosaïque, puisque ce sont les assurés qui vont payer au prix fort la majeure partie de ces
économies !

C'est ce que nous explique la Mutualité Française : " Plusieurs ... / ... dispositions vont pénaliser les ménages et leurs
complémentaires, à travers des transferts de charge directs pour un montant de 340 millions d’euros ... / ... les dispositifs
médicaux, comme les attelles ou les pansements, seront remboursés à 60% au lieu de 65% ... /... relèvement du seuil à
partir duquel la contribution du malade est plafonnée à 18 euros pour les actes coûteux, réalisés en ville ou à l’hôpital. Ce
seuil passera de 91 à 120 euros. Les dépenses de transport ne seront plus systématiquement prises en charge pour les
patients en affection de longue durée (ALD) ... / ... l’hypertension artérielle isolée ne sera plus inscrite à la liste des ALD
... / ... De fait, ces transferts de charge seront tout simplement imposés aux usagers après la publication des
différents textes réglementaires ... / ... "

D'où proviennent ces informations ? Et bien, tout simplement des déclarations de Roselyne Bachelot, lors de la
présentation du Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2010. Et que disait-elle ?

" Tous les acteurs du système de soins devront poursuivre les efforts engagés et les maintenir dans la durée" ... Les
patients compris !

Si certains argueront que la baisse du remboursement de quelques médicaments ou pansements n'est pas un drame, en
ce qui concerne les ALD, on ne parle pas de remèdes au "Service médical faible ou insuffisant" Car, il s'agirait ni plus ni
moins que de faire payer ceux que de graves maladies rendent les plus fragiles, en : Supprimant la prise en charge
systématique des patients atteints d’affections de longue durée (ALD) comme l'indiquent la Mutualité Française
etFutura santé

Ces mesures, que condamne Catherine Lemorton, député PS qui fait remarquer qu'il y a : " ... / ... quasi-obligation, pour
ceux qui en ont les moyens, de recourir à une complémentaire santé pour se garantir un taux de couverture décent ... / ...
"

C'est vrai ! Mais, si on en parlait, justement des organismes d'assurances qui vendent de la "complémentaire santé" et se
voient accorder par le gouvernement la plus belle des rentes ?

C'est UFC-Que Choisir, qui s'en est chargée et nous donne ses constatations dans une enquête publiée le 30 septembre,
sur le coût des dépenses de santé des ménages : " ... / ... l’inflation des primes est sans rapport avec les
remboursements ». Soit uneprogression de 44% par personne couverte, entre 2001 et 2008, contre seulement une
croissance de 27% des prestations de remboursement ... / ... Quand une personne consacrait 407 euros à se soigner
en 2001, elle devait y consacrer 618 euros, sept ans plus tard. Soit une progression de 52% ... " Nous dit le site 24Ore

Si les assurés sont pieds et poings liés face à cette nouvelle "réforme", il n'en est pas de même semble t-il du côté du
corps médical.

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En effet, dans un article mis en ligne le 26 octobre 2010 par le site Le Journal de Médecine, on apprend que : " ... /
... L’attention des professionnels de santé et de l’ensemble des observateurs devrait se concentrer sur les garanties
données quant au respect des hausses de tarif (notamment le passage du C à 23 euros pour les généralistes) ... / ... la
disposition qui prévoit que les augmentations d’honoraires pourront s’appliquer trois mois (contre six auparavant) après la
signature d’un accord entre l’Assurance maladie et les professionnels de santé devrait se révéler très rassurante ... / ... "

Mais comme le fait remarquer Le Figaro : " Alors que l'Assurance-maladie devrait enregistrer cette année un déficit
historique de 14,5 milliards, la revalorisation des généralistes lui coûtera environ 250 millions par an. Le prix, espère le
chef de l'État, de la réconciliation avec le corps médical, l'une des cibles électorales traditionnelles de la droite, qui a
visiblement déserté lors des régionales, marquant son exaspération ... / ... " CQFD !

http://slovar.blogspot.com/2010/10/financement-de-la-securite-sociale-les.html

Jean-François Copé, le Sarko de Meaux
En dehors de l'Assemblée, Jean-François Copé gère la riante bourgade de Meaux, en Seine-et-Marne, avec autorité.
Comme un Sarkozy local, il s'attaque à l'insécurité, pratique l'ouverture, fait sa pub et joue à l'hyper-maire… en attendant
son hyper présidence.
Quand Jean-François Copé ne siège pas à l’Assemblée, qu’il ne se drape pas dans sa robe d’avocat, qu’il ne débat pas
avec son club Génération France, il gère sa ville. D’une main de fer. Et à distance.

Il a conquis Meaux en 1995 mais ne l’habite plus depuis 2002. Alors pour contrôler la commune, « JFC » a su mettre en
place de solides relais qui veillent sur son fief en son absence. Patrick Mavré, président du groupe de l'opposition
municipale, assure que le patron des députés UMP «a noyauté les associations en leur versant de grosses subventions
et en y plaçant ses soutiens». Une affirmation démentie en choeur et avec fougue par les associatifs du quartier Dunand-
Collinet : «Nous sommes complètement indépendants, nous n'avons aucun compte à rendre à la mairie». Et pourtant...
En ce vendredi d’octobre où Marianne les rencontre de bon matin, il faut moins d’une heure au directeur de cabinet du
maire pour être averti de la présence de journalistes en ville. Moins d’une heure également pour trouver notre numéro de
téléphone et nous laisser un message mielleux incitant à appeler pour le rencontrer. Comment a-t-il fait ? «Nous avons
de très bons rapports avec les associations...» Anecdote révélatrice.

Rien ne doit échapper à celui que Sophie Coignard a surnommé dans son livre L'Omerta française «le roitelet de
Meaux». A commencer par sa réputation d’édile.

Et Copé le sait, de la réputation de la ville dépend celle du maire. En 1995, Meaux n’a pas bonne presse. En 1997, le film
d'un autre Jean-François, Richet cette fois-ci, sort en salles. «Ma 6-T va crak-er» décrit le quotidien des jeunes d'une cité
«sensible» de Seine-et-Marne et plante l'action à... Meaux. S'il s'agit bien d'une fiction, le choix du lieu en dit long sur la
réputation de la ville. Scindée en deux parties : la vieille cité d’un côté, la ville moderne des années 60 de l’autre, Meaux
souffre de sa dichotomie. Les quartiers Beauval et Dunand-Collinet, - 27 nationalités, la moitié de la population ! - isolés
du centre, occupent trop souvent les pages faits divers de la presse locale. D’où les deux priorités du député-maire :
rénovation et sécurité. Tours rasées et remplacées par des immeubles cossus de quatre étages grâce aux subventions
de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), création du parc naturel du Pâtis sur 150 hectares, opération «
Meaux plage » et désenclavement grâce à la construction de voies d’accès vers la Nationale 3, Meaux doit devenir « une
ville à taille humaine », selon les mots de la mairie. Même Patrick Mavré, le conseiller municipal mélenchoniste, salue «
une politique urbaine volontariste ». Problème : les habitations à taille humaine ne peuvent héberger tout le monde et les
loyers grimpent aussi vite que les tours dégringolent. Plus de 1500 logements doivent encore être détruits dans le
quartier A de la cité Beauval. Un projet qui fait grincer des dents l'opposition : « On va encore perdre des logements
sociaux, en 1995, Meaux avait 53 % de logements sociaux, aujourd'hui on est tombé à 46%». Pour Catherine Doucin,
présidente du comité de quartier Dunand-Collinet, «l'augmentation des loyers est logique». Elle en est sûre : comme son
maire a capté tous les défauts de Meaux, il a senti les maux du pays et de deviendra – elle l’espère - président.

MEILLEUR QUE SARKO EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ?

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Deuxième partie du programme : la sécurité, «sa priorité», selon Valentine Rousseau, journaliste à l'édition de Seine-et-
Marne du Parisien. Et Copé ne fait pas dans la dentelle. Ce vendredi 15 octobre où Marianne se rend sur place, la ville
est bouclée par des camions de CRS. Les artères principales sont fermées à la circulation et la mairie est encerclée sous
haute protection. Qu'est-ce qui justifie un tel déploiement policier? «Les lycéens...», lâche un CRS peu convaincu. Des
débordements ont eu lieu quelques jours plus tôt en marge de la manifestation lycéenne contre la réforme des retraites.
Du coup, à défaut d'avoir pu empêcher les dérapages de la veille, Copé mise sur un dispositif de sécurité ostentatoire qui
fera ensuite dire à la population qu'il fait beaucoup pour lutter contre l'insécurité.

Depuis 2003, la mairie a fait installer 125 caméras de vidéosurveillance. Onze doivent suivre d’ici fin 2010. Les effectifs
de la police municipale ont été gonflés : 150 agents se relaient pour assurer la sécurité des 50 000 Meldois. « On se sent
en sécurité maintenant », s’enthousiasme une habitante. Chez Copé, tout le monde aime Copé. Aux dires de tous, la
délinquance a chuté de façon spectaculaire. « Il se contente de faire des choses qui se voient mais il y a toujours des
faits de délinquance, c’est le sentiment de sécurité qui s’est amélioré », nuance Gérard Voinnet, habitant de Meaux et
militant au Parti de gauche, qui a récupéré beaucoup d’adhérents socialistes. Mieux : si l’on en croit le Parisien, la
délinquance aurait baissé de 16% en trois ans. Pour l’affichage, c’est l’idéal.

MIEUX QU'UN HYPER PRÉSIDENT: UN HYPER MAIRE ?
Et justement, en matière d'affichage, Copé a de la ressource. Présent le vendredi après-midi pour assurer sa
permanence et de temps en temps le samedi histoire de serrer quelques mains sur le marché, il donne malgré tout aux
habitants l'impression d'être omniprésent. «Il est très efficace, il est sur tous les fronts, observe Valentine Rousseau. Il est
là à tous les conseils municipaux.» Un don d'ubiquité qui lui a valu d'être qualifié d'«hypermaire». Il envoie également ses
fidèles adjoints faire des rondes.«On croise tout le temps des gens de la mairie, Parigi (ndlr: premier adjoint de Jean-
François Copé) passe, se promène, je le vois sans arrêt faire des tours», raconte Sylvie,une habitante de Dunand-
Collinet.

Copé sait également appliquer un vernis de com' sur chacune de ses décisions et apparitions. Ainsi le projet de
rénovation du centre-ville répond au doux nom de «Plan Marshall». «C'est curieux de prendre une référence historique
pour baptiser des investissements communaux qui vont juste permettre de repeindre des volets et refaire des
trottoirs, grogne Henri Gerphagnon, conseiller municipal PS. C'est complètement démesuré.» Le quartier rénové de la
Pierre-Collinet vient d'être renommé Dunand-Collinet «pour en finir avec l'image négative qu'il renvoie», explique la
mairie. Copé répond par une lettre personnalisée à chaque demande ou réclamation des habitants. Enfin, chacune des
apparitions télé du député-maire est l'occasion de mentionner la ville, ce qui va droit au coeur des Meldois.

Reste le volet culturel. «Du pain et des jeux», telle était la devise de Juvénal que Copé semble appliquer à la lettre. Dès
son arrivée en 1995, il créé la foire d'automne, en 2004 il lance le festival de musique Les Muzik'Elles, et il s'apprête à
transformer la vieille prison en pôle culturel. Mais à côté de ce faste culturel, le quartier Dunand-Collinet est privé d'une
salle des fêtes dans laquelle célébrer les mariages ou organiser des réunions, et les jeunes de Beauval eux sont
contraints de faire du sport dans un vieux garage lugubre estampillé «salle municipale multisport».

IL A TOUT D'UN SARKO, LE «MINISTRE DE MEAUX»
Mais gare à ceux qui seraient tentés d'émettre la moindre critique. Copé sait faire taire ses opposants : il les enrôle ou les
anéantit. Il applique localement l’ouverture à la Sarkozy. Il a ainsi nommé maire adjoint au Logement le meilleur
socialiste, Arthur Jorge Bras. A l’inverse, Ange Anziani, qui a pourtant aidé Copé à se hisser sur son trône municipal, a
subi un lynchage en règle. Pourtant, quand il est nommé au gouvernement en 2002, Copé cède sa casquette de maire à
Anziani (tout en faisant voter par le conseil municipal l’augmentation de ses indemnités, alignées sur celles du maire).
Mais, quand, en 2005, Copé récupère son siège, il ne tarde pas à se brouiller avec Anziani. Au revoir et merci…

Aujourd’hui, les deux hommes ne se parlent plus. « L’opposition a demandé que mon nom soit gravé sur la plaque listant
les maires de la commune, il a refusé. Copé réécrit l’histoire à sa manière », déplore l’ancien allié. « Il a tout fait pour
m’empêcher de constituer une liste pour les municipales de 2008, se plaint Anziani. Soit il menaçait les candidats, soit il
les convoquait… Quand j’ai déposé ma liste à la sous-préfecture, ça a été le bouquet : une de mes colistières leur a écrit
une lettre dans laquelle elle dit être inscrite sur ma liste à son insu. »Voilà comment on élimine les opposants. Durant sa
campagne présidentielle, Sarkozy avait dit de Copé, alors chiraco-villepiniste : « Si je gagne, il sera ministre de Meaux.
» Jean-François Copé l’a pris au mot.

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En attendant son heure, il utilise donc Meaux comme terrain d'entraînement. Il gère sa ville comme il gère son club
Génération France. Il convoque des «comités opérationnels» composés d'habitants, d'acteurs sociaux... «Un certain
nombre de forums vont avoir lieu pour définir avec les habitants ce qu'ils veulent pour leurs quartiers», nous dit-on du
côté de la mairie. Le procédé ressemble à s'y méprendre aux forums organisés par Génération France. Dans les deux
cas, les gens semblent séduits par le procédé. Reste à savoir si Copé aura encore le temps de gérer sa ville avec autant
d'assiduité quand il aura pris la tête de l'UMP...

http://www.marianne2.fr/Jean-Francois-Cope-le-Sarko-de-Meaux_a199016.html

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