Un budget préélectoral utilisant des marges récemment dégagées - Banque Nationale

La page est créée Yves Maury
 
CONTINUER À LIRE
Un budget préélectoral utilisant des marges récemment dégagées - Banque Nationale
19 mars 2019

    Un budget préélectoral utilisant des marges récemment dégagées
    Par Warren Lovely

Points saillants
     Les résultats financiers de 2018-2019 sont relativement meilleurs qu’on le prévoyait initialement. Alors, malgré le reflux des perspectives économiques
      de l’automne, ce point de départ supérieur aux prévisions laisse un peu de marge pour de nouveaux investissements.
     Pour l’exercice 2018-2019 qui s’achèvera bientôt, les nouvelles mesures sont chiffrées à $5.6 milliards. Une fois qu’on débloque l’ajustement en fonction
      du risque de $3 milliards, l’estimation révisée du déficit budgétaire 2018-2019 s’élève à $14.9 milliards soit 0.7% du PIB. Cela représente une légère
      amélioration par rapport au déficit de $15.1 milliards prévu à l’automne.
     Le gouvernement envisage un déficit de $19.8 milliards pour l’exercice qui commencera le 1er avril, soit l’équivalent d’un peu moins de 1% du PIB et un
      chiffre pas très différent des $19.6 milliards inscrits dans l’Énoncé économique de l’automne (ÉÉA) 2018.
     Le déficit annuel est très légèrement réduit, à $19.7 milliards en 2020-2021. De nouveaux progrès seront réalisés sur le déficit à partir de 2021-2022,
      mais le déficit budgétaire annuel se situera près de $10 milliards en 2023-2024. Tout bien compté, le déficit cumulatif sur la période de six ans, de
      2018-2019 jusqu’en 2023-2024, s’élève à $76.1 milliards (sans ajustements en fonction du risque). C’est un chiffre remarquablement semblable à celui
      de $76.9 milliards pour le déficit sur six ans envisagé en novembre. La marge de prévoyance est entièrement maintenue sous forme d’un ajustement
      en fonction du risque annuel de $3 milliards.
     Le logement était omniprésent, avec une concentration sur la réduction des entraves à l’accession à la propriété. Plus précisément, un nouvel Incitatif
      à l’achat d’une première propriété a été introduit, soutenu par la SCHL, d’une valeur de $1.25 milliard sur trois ans. Pour la formation, une nouvelle
      Allocation canadienne pour la formation, évaluée à $1.7 milliard sur cinq ans (et un peu moins de $600 millions/par an en continu). Ottawa s’engage
      aussi dans un régime d’assurance-médicaments national. Enfin, un soutien important est prévu pour les aînés à faible revenu, avec une série de
      mesures additionnelles.
     Tout compte fait, les nouvelles initiatives dévoilées depuis l’Énoncé économique de l’automne (la plupart dans ce budget) s’élèvent à $26.7 milliards
      sur la durée du plan budgétaire (jusqu’en 2023-2024). Cela représente en moyenne un peu plus de deux dixièmes de points du PIB par an, mais porte
      un peu à la confusion en ce qui concerne le moment précis du décaissement des nouvelles mesures incitatives. En effet, d’importantes nouvelles
      dépenses ont été comptabilisées dans 2018-2019 et ne se matérialiseront pas avant 2019-2020 au plus tôt.
     En elles-mêmes, les mesures d’incitation budgétaires fédérales en cette année d’élections pourraient être interprétées comme contraires au
      sentiment rampant sur le marché financier à l’effet que la Banque du Canada pourrait bientôt devoir changer de cap et en fait réduire les taux
      d’intérêt. Mais cela n’a rien de comparable avec l’immense impulsion budgétaire dont ont récemment profité les États-Unis. La politique budgétaire
      d’Ottawa ne dit pas tout non plus sur la situation au Canada. Dans certaines provinces, la rationalisation budgétaire est… ou sera bientôt… le thème
      de l’heure.
     Comme il a été indiqué, une grande partie des dépenses a été concentrée sur l’exercice 2018-2019 qui s’achève alors que ces sommes auraient
      autrement été affectées à la réduction de la dette. Certains ne manqueront pas de voir là une occasion manquée. Et il y aura des déficits aussi loin
      qu’on peut le prévoir, bien que nous soyons parvenus à un stade de grande maturité de l’expansion, et ce, à un moment où le taux de chômage
      national a dépassé ce que les économistes considèrent comme le plein emploi.
     Néanmoins, la situation budgétaire du Canada se compare avantageusement à la prodigalité budgétaire plus prononcée qu’on trouve dans de
      nombreux pays développés, sentiment que la note de crédit à long terme du Canada a tendance à renforcer.
     En outre, ce gouvernement s’efforce depuis longtemps d’apaiser les craintes au sujet des déficits en soulignant la diminution du ratio dette/PIB — le
      seul point d’ancrage budgétaire restant qui n’ait pas ripé d’une façon ou d’une autre. En proportion du PIB, le fardeau de la dette fédérale reste
      relativement gérable. Il représentait 30.8% en mars 2019 et devrait diminuer à 28.6 % d’ici 2023-2024 — à deux doigts du niveau le plus bas atteint il y
      a une décennie environ de 28.3% (avant qu’on n’ait ressenti pleinement les effets budgétaires de la crise financière mondiale).
     En ce qui concerne le programme d’obligations intérieur, $119 milliards d’émissions brutes ont été prévus pour 2019-2020. Ce chiffre est à comparer à
      celui, inférieur aux prévisions, de $100 milliards de l’exercice en cours. Déduction faite des échéances et des rachats prévus, le stock d’obligations
      fédérales en circulation augmente de tout juste $9 milliards en 2019-2020. Cela représente un niveau d’émissions nettes relativement limité. Le stock
      de l’encours des bons du Trésor atteindra $151 milliards d’ici mars 2020 — soit $20 milliards de plus que le stock à l’issue de 2018-2019. L’augmentation
      du programme des bons du Trésor est une bonne nouvelle pour les titres à court terme qui avaient été relativement comprimés et il n’existe tout
      simplement pas de solution abondante ou liquide remplaçant les bons du Trésor plaqués or du Canada.
     Plus que tout, le budget 2019 — et le blitz promotionnel qu’entreprendra maintenant le caucus libéral — est une tentative de rappeler aux Canadiens
      que ce gouvernement se définit par plus que la seule affaire SNC-Lavalin. Il contient toute une gamme de largesses préélectorales et ce sera aux
      électeurs de faire savoir d’ici cet automne ce qu’ils en pensent réellement.
Un budget préélectoral utilisant des marges récemment dégagées - Banque Nationale
On en revient au message                                                      meilleurs que ce qui avait été prévu initialement dans le budget 2018.
                                                                              Ces résultats ont réservé une bonne surprise par rapport aux
Le ministre des Finances fédéral, Bill Morneau, a présenté son budget         estimations les plus récentes établies dans l’ÉÉA le plus récent. De quel
2019 en pleine tempête politique à Ottawa. Avec un saupoudrage de             ordre de bonnes nouvelles parlons-nous? Le tableau « Évolution de la
nouvelles mesures de stimulation nettes — aînés, formation, assurance-        situation économique et budgétaire depuis l’ÉÉA 2018 » présente un
médicaments et un incitatif pour faciliter l’accession à la propriété d’un    joli résultat net de $5.9 milliards en 2018-2019, avec une base plus forte
premier logement —, l’objectif était de ramener l’attention sur le            partiellement reportée sur les années futures. Donc malgré un certain
message de ce gouvernement libéral avant des élections générales              reflux des perspectives économiques depuis l’automne, ce point de
prévues en octobre.                                                           départ plus solide que prévu créait une marge pour de nouveaux
                                                                              investissements, que le gouvernement est tout à fait disposé à utiliser
Et quel est précisément le message central? C’est un message à
                                                                              sans ajouter réellement à la dette fédérale (du moins par rapport à
facettes multiples, mais, autour de mars 2019, il comprend notamment
                                                                              notre scénario de base antérieur).
les éléments suivants : promouvoir la résilience économique du Canada,
même si la croissance du PIB mondial ralentit et que des risques et           Pour l’exercice 2018-2019 qui s’achève, les nouvelles mesures
menaces extérieurs émaillent les prévisions; stabiliser le marché du          s’élèvent à $5.6 milliards. Par conséquent, une fois qu’on
logement et faire en sorte que des acheteurs potentiels (y compris les        débloque l’ajustement en fonction du risque de $3 milliards — qui
nombreux membres de la génération du millénaire habitant encore               n’est plus nécessaire à ce stade avancé de l’exercice —,
chez leurs parents) puissent accéder au marché à un prix, ou plus             l’estimation révisée du déficit budgétaire 2018-2019 s’établit à
exactement un emprunt hypothécaire, qu’ils peuvent se permettre,              $14.9 milliards ou 0.7% du PIB. C’est légèrement mieux que les
promouvoir la sécurité financière des Canadiens à la retraite et              $15.1 milliards de déficit sous-jacent anticipés en automne.
protéger plus généralement les segments vulnérables de la société;
démontrer le leadership fédéral dans des dossiers clés, comme une             Pour en revenir au tableau de bord mensuel, le gouvernement fédéral
stratégie nationale d’assurance-médicaments, le perfectionnement              n’a enregistré qu’un déficit modeste de $1.2 milliard sur les 10 premiers
des compétences, la réconciliation avec les Premières nations, l’égalité      mois de l’exercice (c’est-à-dire jusqu’en janvier 2019). Par conséquent,
hommes-femmes et la protection de l’environnement/lutte contre le             le dernier chiffre du déficit sur l’exercice complet pour 2018-2019 ($14.9
changement climatique, entre autres. Si vous vous demandez où se              milliards) implique qu’une grande partie du déficit se matérialisera
situent la productivité et la compétitivité sur la liste des priorités, le    dans les deux derniers mois de l’exercice. Certes, le mois de mars est
gouvernement vous renverra à l’Énoncé économique de l’automne                 généralement celui d’ajustements/coûts importants propres à la fin
(ÉÉA), de novembre, qui comprend toute une série de mesures                   d’exercice, mais très clairement certaines nouvelles mesures sont
(notamment la passation en charges immédiate et complète des                  comptabilisées en 2018-2019 alors que les fonds correspondants
machines et du matériel utilisé pour la fabrication et la transformation      n’entreront dans l’économie que plus tard.
de biens) visant à stimuler l’investissement des entreprises.
Tout cela comporte un coût budgétaire, sous forme de déficits                 La voie budgétaire tracée
modestes par rapport à la valeur de la production annuelle de biens et        Où allons-nous maintenant, en termes budgétaires? Comme il a
services au Canada d’environ $2,000 milliards, mais c’est un compromis        été indiqué ci-dessus, et malgré une conjoncture économique
que ce gouvernement est disposé à faire. Même avant d’accéder au              plus faible, la situation financière d’Ottawa pour 2019-2020 et
pouvoir, les libéraux de Justin Trudeau avaient rejeté rondement toute        au-delà est plus brillante aujourd’hui que ce qui avait été
mesure d’austérité budgétaire aveugle au profit d’investissements             envisagé il y a quelques mois à peine. Mais comme le
stratégiques dans l’économie du Canada et du soutien à la très                gouvernement utilise cette marge budgétaire nouvellement
importante « classe moyenne ». Rien ne change ici, la diminution du ratio     dégsagée, le profil du déficit d’aujourd’hui n’est pas très différent
dette/PIB étant la seule ancre budgétaire qui ait survécu.                    de celui de l’automne.
Plus que toute autre chose, le budget 2019 — et le blitz promotionnel         Pour parler chiffres, le gouvernement envisage un déficit de
qu’entreprendra maintenant le caucus libéral — est une tentative de           $19.8 milliards pour l’exercice qui commencera le 1er avril, soit
rappeler aux Canadiens que ce gouvernement se définit par plus que            l’équivalent d’un peu moins de 1% du PIB et pas beaucoup plus
la seule affaire SNC-Lavalin. Il comprend toute une gamme de                  que les $19.6 milliards inscrits dans l’ÉÉA 2018.
largesses préélectorales et ce sera aux électeurs de faire savoir d’ici cet
automne ce qu’ils en pensent réellement.                                      Strictement parlant, le cadre budgétaire mis à jour implique une
                                                                              détérioration d’une année à l’autre comparativement à l’exercice
                                                                              2018-2019, même après déduction de la marge de prévoyance.
Le budget dans le détail                                                      Par la suite, il y a une réduction graduelle/modeste du déficit
Comme ce rapport est consacré à l’analyse du budget,                          budgétaire par rapport au niveau de 2019-2020. Le déficit annuel
commençons donc par le solde budgétaire ou le résultat financier              est très légèrement réduit en 2020-2021, à $19.7 milliards. Bien
net. Sur ce plan il y a de bonnes nouvelles, particulièrement en ce           que de nouveaux progrès soient prévus sur le déficit à partir de
qui concerne le tableau budgétaire sous-jacent.                               2021-2022, le déficit budgétaire annuel se situe encore près de
                                                                              $10 milliards en 2023-2024. Tout bien compté, le déficit cumulatif
Comme la publication mensuelle La revue financière l’a laissé                 sur la période de six ans, de 2018-2019 jusqu’en 2023-2024, s’élève
entendre, les résultats de l’exercice 2018-2019 étaient relativement
                                                                                                                                                      2
Un budget préélectoral utilisant des marges récemment dégagées - Banque Nationale
à $76.1 milliards (sans ajustements en fonction du risque). C’est un          récent énoncé économique de l’automne. On aurait pu penser
chiffre remarquablement semblable à celui de $76.9 milliards pour             que le gouvernement avait épuisé toutes les manières d’intégrer
le déficit sur six ans envisagé en novembre.                                  « classe moyenne » dans le titre d’un budget, mais non…
                                                                              aujourd’hui nous avons le titre suivant : Investir dans la classe
Les recettes fédérales devraient augmenter à un rythme annuel
moyen de 3.5% au cours des cinq prochaines années, ce qui                     moyenne – Le budget de 2019. Cela a une certaine résonnance,
concorde généralement avec la croissance économique                           n’est-ce pas?
nominale projetée. Il reste qu’après un exercice 2018-2019                    Que veut dire investir dans la classe moyenne en pratique? En
exceptionnel, la croissance des revenus sera plus lente au cours              termes de nouvelles mesures, le budget a présenté un certain
du prochain exercice en raison de certains nouveaux                           nombre de points qui méritent d’être relevés.
abattements fiscaux. Néanmoins, la part des recettes fédérales
dans le PIB reste relativement stable, oscillant juste un peu au-             Le logement omniprésent : L’accent a été mis sur la réduction
dessous de 15% sur l’ensemble des prévisions. Par ailleurs, les               des entraves à l’accession à la propriété. Plus précisément, il y a
dépenses de programmes devraient croître en moyenne de 2.7%                   un nouvel Incitatif à l’achat d’une première propriété soutenu par
jusqu’en 2023-2024. Les charges de la dette publique                          la SCHL d’une valeur de $1.25 milliard sur trois ans. Ce programme
augmentent plus vite, de plus de 7% par an (en moyenne), mais                 est caractérisé par des prêts hypothécaires avec participation,
consomment 8.4% des revenus dans la dernière année du plan,                   la SCHL assurant un financement pour 5 à 10% du prix d’achat
ce qui n’est pas alarmant. Nous reviendrons sur le fardeau de la              d’un bien à des acheteurs d’une première habitation
dette plus en détail plus loin.                                               admissibles/qualifiés souscrivant une assurance hypothèque. (La
                                                                              participation sera de 10% de la valeur d’une habitation
La marge de prévoyance est entièrement maintenue sous forme d’un              nouvellement construite ou de 5% de la valeur d’une habitation
ajustement en fonction du risque annuel de $3 milliards. Cela                 existante.) Ottawa fournira plus de détails au cours des prochains
représente l’équivalent d’un peu moins de 1% du revenu courant                mois. Le programme tiendra compte des ressources financières,
annuel et, sur la base des sensibilités officielles, protégerait contre une   étant offert aux acheteurs d’un premier logement dont le revenu
croissance économique significativement inférieure aux prévisions.            par ménage est inférieur à $120,000 par an. En réduisant le
Plus précisément, ces sensibilités impliquent qu’un écart négatif de 1        montant effectif de l’hypothèque, les paiements sur un prêt
point de pourcentage du PIB réel par rapport aux prévisions coûterait         hypothécaire assuré seraient moindres. De cette manière, le
à l’État environ $5 milliards, toutes choses étant égales par ailleurs.       nouvel incitatif vise clairement une des principales
Une baisse de 1 point de pourcentage du déflateur du PIB (qui pourrait        préoccupations de beaucoup de jeunes Canadiens —
être attribuable à un choc négatif des termes de l’échange ou à une           l’abordabilité du logement. Une autre tranche de $100 millions sur
croissance plus timide des salaires ou de l’inflation des prix à la           cinq ans doit permettre à la SCHL d’étendre les prêts à d’autres
consommation, par exemple) coûte $2.5 milliards/an initialement.              fournisseurs d’hypothèques avec participation, permettant à ces
Quant aux taux d’intérêt, une augmentation-surprise de 1% des                 fournisseurs d’élargir la portée de leurs activités.
rendements (sur l’ensemble de la courbe) ajouterait $0.6 milliard à la
                                                                              De plus, le budget augmente immédiatement la limite de retrait
facture des intérêts la première année, pour augmenter à $2.7 milliards
                                                                              maximum d’un REER par le biais du Régime d’accession à la
dans la cinquième année (à mesure que davantage d’emprunts sont
                                                                              propriété (RAP) à $35,000 (comparativement à $25,000
renouvelés à des taux plus élevés). Il faut prendre ces sensibilités
                                                                              actuellement), tout en élargissant simultanément l’accès au RAP.
budgétaires avec prudence. Il s’agit de règles empiriques larges et
                                                                              Le budget intervient aussi du côté de l’offre, en libérant des fonds
nettement imparfaites (comme l’important coup de pouce
                                                                              et en prolongeant la durée du programme de financement de la
budgétaire sous-jacent de 2018-2019 en témoigne).
                                                                              construction de logements locatifs.
Les hypothèses économiques reflètent les prévisions qui faisaient
                                                                              Un défi d’offre de logements de $300 millions incitera par ailleurs
consensus dans le secteur privé en février. La croissance du PIB
                                                                              les municipalités à créer davantage de nouveaux logements, les
réel devrait s’établir en moyenne à 1.8% sur la période
                                                                              détails devant suivre cet été. Par ailleurs, un groupe d’experts sur
quinquennale projetée, comme dans l’ÉÉA. Quant à la croissance
                                                                              l’avenir de l’offre de logements et l’abordabilité a été établi, alors
nominale, le rythme moyen prévu a légèrement diminué, à 3.7%
                                                                              que du financement marginal a été réservé pour améliorer la
par an jusqu’en 2023. On présume que les taux d’intérêt seront
                                                                              modélisation de l’offre de logements et la collecte de données.
normalisés sur l’horizon du plan budgétaire, quoiqu’à un rythme
plus lent qu’envisagé précédemment. Le rendement des                          Toujours en matière de logement — c’était effectivement le
obligations du Canada de 10 ans devrait atteindre en moyenne                  thème principal —, le gouvernement renforce les règles et
2.4% cette année pour monter à 3.3% d’ici 2023.                               améliore la conformité fiscale dans le secteur de l’immobilier par
                                                                              la création d’équipes de vérification exclusives de l’ARC.
Les plus récentes priorités                                                   Globalement, cette législation exigera que le gouvernement
                                                                              fédéral maintienne une stratégie nationale du logement qui
Depuis son accession au pouvoir en 2015, ce gouvernement                      accorde la priorité aux besoins des plus vulnérables.
libéral insiste sur son soutien à la « classe moyenne ». Ces deux
                                                                              Enfin, le gouvernement note que les tests de résistance plus
mots politiquement puissants figuraient en bonne place dans le
                                                                              stricts des prêts hypothécaires ont les « effets escomptés ».
titre principal de chacun des budgets libéraux, ainsi que dans le
                                                                                                                                                  3
Néanmoins, le marché du logement est surveillé de près à Ottawa    des taux d’imposition marginale non concurrentiels pour les plus
et les politiques de financement hypothécaire devraient être       hauts revenus. Mais cela n’est pas étonnant, puisque ce
ajustées si les conditions économiques le justifient.              gouvernement fait depuis longtemps la promotion d’une
                                                                   progressivité du système d’imposition et a fait campagne sur la
Augmentation du soutien à la formation professionnelle : Dans
                                                                   promesse de s’attaquer aux inégalités de revenu.
ce domaine, la pièce maîtresse est l’Allocation canadienne pour
la formation, d’une valeur de $1.7 milliard sur cinq ans (un peu   On notera environ $3 milliards de financements d’infrastructures
moins de $600 millions par an en continu). L’allocation comporte   nouveaux et ponctuels qui avaient été prévus pour 2018-2019 —
deux éléments, le premier est un crédit de formation non           un exercice qui n’a plus que 8 jours ouvrables. Cela comprend
imposable pour aider à assumer les coûts de la formation. Les      $2.2 milliards par le biais d’un complément municipal, qui
travailleurs admissibles verraient leurs crédits disponibles       équivaut à un transfert ponctuel de recettes fiscales sur l’essence
s’accumuler au fil du temps, augmentant de $250 par an jusqu’à     pour aider à régler des priorités municipales en matière
une limite cumulative de $5,000. Celui-ci sera complété par une    d’infrastructures à court terme dans l’ensemble du Canada. En
prestation d’assurance-emploi de soutien à la formation. Devant    outre, un peu plus de $1 milliard ont été réservés pour l’efficacité
être lancée en 2020, cette nouvelle prestation d’assurance-        énergétique, qui doit être administrée par la Fédération
emploi offrirait un soutien de revenu pour une période maximale    canadienne des municipalités. Il y a eu encore plus de dépenses
de quatre semaines tous les quatre ans à ceux qui prennent des     ponctuelles comptabilisées dans l’exercice qui s’achève. À
congés pour améliorer leurs compétences. La couverture serait      preuve, les plus de $900 millions en 2018-2019 (et environ
de 55% des gains hebdomadaires moyens. Par ailleurs, les prêts     $1.4 milliard sur sept ans) pour renoncer à tous les prêts non
d’études canadiens seront plus abordables, l’accès aux études      remboursés consentis aux fins des négociations de
postsecondaires est élargi aux étudiants autochtones et un         revendications globales des communautés autochtones (y
programme de stages pour étudiants obtient davantage de            compris le remboursement des communautés qui ont déjà
financement. De plus, le budget renforce le Service jeunesse       reversé les prêts).
Canada, qui cherche à donner aux jeunes une réelle influence
dans leur communauté tout en leur permettant d’acquérir des        En matière de retraite, le gouvernement s’engage à inscrire
compétences et une expérience pertinentes qui pourraient leur      proactivement les cotisants au Régime de pension du Canada
permettre de mieux intégrer le marché du travail.                  qui ont 70 ans et plus en date de 2020, mais qui n’ont pas encore
                                                                   présenté de demande de prestations. La durabilité des pensions
Un pas de plus vers un régime d’assurance-médicaments              du secteur public est aussi améliorée puisque le plafond de
national : Le budget de l’an dernier a constitué un groupe         l’excédent pour les grands régimes de pension couvrant le
d’experts pour explorer la mise en place d’un programme            service public fédéral, les forces armées et la GRC augmentera
d’assurance-médicaments national. Un rapport intermédiaire est     de 10% à 25%. Des protections plus fortes sont aussi prévues pour
paru plus tôt ce mois et le rapport final doit être remis          les retraités affectés par l’insolvabilité de leurs entreprises.
prochainement. En attendant, le budget 2019 avance sur trois
fronts : création d’une nouvelle Agence canadienne des             En ce qui concerne la modernisation du système financier du
médicaments qui négociera les coûts des médicaments vendus         Canada, le gouvernement compte examiner les mérites d’un
sur ordonnance à l’échelle nationale (économisant, croit-on,       système bancaire ouvert, sous réserve des conclusions des
jusqu’à $3 milliards par an à plus long terme); élaboration d’un   consultations qui ne sont pas encore achevées. Les modifications
formulaire national de médicaments prescrits pour une meilleure    de la législation régissant les institutions financières fédérales
uniformité dans l’ensemble du pays et codéveloppement (avec        auraient entre autres une incidence sur le processus d’élection
les provinces) d’une stratégie pour renforcer la couverture des    des membres du conseil, offriraient plus d’options pour le vote
patients pour les médicaments nécessaires pour traiter des         aux assemblées générales annuelles et réduiraient le fardeau
maladies rares.                                                    administratif de communication avec les actionnaires, tout en
                                                                   faisant simultanément la promotion d’une plus grande diversité
Soutien aux aînés à faible revenu : Sous le thème de « la          au sein des conseils et des hautes directions.
sécurité du revenu à la retraite », le Supplément de revenu
                                                                   Le budget prévoit aussi un nouvel incitatif à l’achat fédéral de
garanti (SRG) serait bonifié à partir de juillet 2020, assurant
                                                                   $5,000 pour les voitures électriques. Le gouvernement compte
$1.76 milliard de soutien sur quatre ans.
                                                                   procéder à des modifications pour limiter la déduction pour les
Quant aux autres éléments…                                         options d’achat d’actions des employés à revenu élevé dans les
                                                                   grandes entreprises. Plus précisément, le gouvernement alignera
On se souviendra que le gouvernement a utilisé l’énoncé
                                                                   le traitement fiscal des options d’achat d’actions des employés
économique de cet automne pour prendre des mesures
                                                                   sur celui des États-Unis en appliquant un plafond annuel de
importantes pour la compétitivité fiscale des entreprises,
                                                                   $200,000 sur les options d’achat d’actions des employés. Le
particulièrement en ce qui concerne le coût de nouveaux
                                                                   budget prévoit aussi un financement pour étendre l’Internet haut
investissements en immobilisations. Certains aspiraient à une
                                                                   débit aux régions rurales et éloignées. Pour compenser la récente
révision complète du code de l’impôt des entreprises, mais cela
                                                                   ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG)
a été mis de côté pour le moment. Il n’y a pas eu non plus de
                                                                   et de l’Accord de partenariat transpacifique global et
mesures pour s’attaquer à ce que d’aucuns perçoivent comme
                                                                                                                                     4
progressiste (PTPGP), le budget prévoit $3.9 milliards de soutien     Dans certaines provinces, la rationalisation budgétaire est… ou sera
aux agriculteurs des secteurs soumis à la gestion de l’offre (à       bientôt… le thème de l’heure. Dans un certain sens donc, ce
concurrence de $2.4 milliards pour traiter les pertes de revenu et    qu’Ottawa donne (e termes de stimulations budgétaires marginales),
$1.5 milliard contre la réduction de la valeur des quotas).           certaines provinces peuvent être tentées de le retirer. C’est au niveau
                                                                      provincial après tout que les déficits structurels représentent
Il y avait plus, mais la synthèse qui précède vise à résumer          maintenant le sujet d’inquiétude le plus important, où l’accumulation
l’essentiel des politiques mises en œuvre (ou les promesses faites)   des dettes tendait à être plus rapide et où la durabilité budgétaire à
dans ce budget préélectoral. Nous vous renvoyons aux nouvelles        long terme reste encore à assurer.
budgétaires officielles pour une liste plus détaillée de toutes ces
nouvelles mesures.
                                                                      À quel point ce plan budgétaire
À quel point le plan est-il stimulant?                                est-il abordable?
Les nouvelles initiatives dévoilées depuis l’énoncé économique        Le plan budgétaire fédéral ne vaudra pas nécessairement au
de l’automne (la plupart dans ce budget) s’élèvent à                  Canada un brevet de boy scout budgétaire. Comme il a été
$26.7 milliards sur la durée du plan (jusqu’en 2023-2024). Cela       indiqué, une grande partie des dépenses a été concentrée sur
représente en moyenne un peu plus de 0.2 point de pourcentage         l’exercice 2018-2019 qui s’achève alors que ces sommes auraient
du PIB par an. Ce n’est pas rien. En outre, comme nous l’avons        autrement été affectées à la réduction de la dette. Certains ne
déjà souligné, des mesures ont été prises à l’automne —               manqueront pas de voir là une occasion manquée. Et il y aura des
principalement pour la passation en charges d’investissements         déficits aussi loin qu’on peut le prévoir, bien que nous soyons
en machines et matériel dans des secteurs clés.                       parvenus à un stade de grande maturité de l’expansion et ce, à
                                                                      un moment où le taux de chômage national est sous le niveau que
Les économistes ne manqueront pas de faire remarquer que              les économistes considèrent comme indiquant le plein emploi.
toutes les interventions du gouvernement ne sont pas égales           Seul un alignement de zéros (ou de chiffres positifs) dans la
entre elles en ce qui concerne le multiplicateur budgétaire (c.-à-    rangée du solde budgétaire du cadre financier calmerait
d. l’avantage que retire le pays, sous forme de PIB marginal, des     totalement les tenants de la plus grande rigueur budgétaire.
investissements marginaux du gouvernement). Mais le PIB
marginal n’est assurément pas le seul critère de réussite pour        Néanmoins, la situation budgétaire du Canada se compare
évaluer l’action d’un gouvernement, même si c’est celui que la        avantageusement à la prodigalité budgétaire plus prononcée
plupart des économistes retiennent.                                   qu’on trouve dans de nombreux pays développés, ce que la note
                                                                      de crédit à long terme du Canada a tendance à renforcer.
Il faut en particulier noter que le moment où une nouvelle mesure
de politique est enregistrée dans les comptes du gouvernement         En termes relatifs, les déficits exposés ici ne sont pas énormes en
n’est pas nécessairement indicateur du moment où l’avantage           pourcentage du PIB. Et malgré la longue liste de nouvelles
économique associé se manifestera. Et c’est important dans ce         mesures annoncées, le déficit cumulatif sur la durée du plan
document, puisqu’une partie importante du changement a été            budgétaire est en réalité très peu différent de celui du mois de
comptabilisée dans 2018-2019 (p. ex., les infrastructures             novembre. En outre, ce gouvernement s’efforce depuis longtemps
municipales et les projets de rénovation énergétique résidentiels)    d’apaiser les craintes au sujet des déficits en soulignant la
qui ne seront pas dépensés avant 2019-2020 au plus tôt. On peut       diminution du ratio dette/PIB — le seul point d’ancrage
appeler cela un décalage entre la comptabilité de caisse et la        budgétaire restant qui n’ait pas ripé d’une façon ou d’une autre.
comptabilité d’exercice, ce qui transparaît clairement dans les       Par conséquent, où en sommes-nous sur ce front?
tableaux détaillés du budget qui présentent les nouvelles             Conformément au déficit budgétaire, le niveau de la dette
mesures sur une base de caisse.                                       fédérale continue d’augmenter. La dette fédérale semble
Tout cela pour dire qu’il y a peut-être quelque $10 milliards de      franchir la barrière des $700 milliards au cours du prochain
nouvelles mesures de stimulation fédérales nettes (dans le            exercice. Mais en proportion du PIB, le poids de la dette fédérale
contexte d’une économie de CA$2,300 milliards) qui pourraient         reste relativement gérable. Il représentait 30.8% en mars 2019, et
toucher directement ou indirectement l’économie au cours des 12       devrait diminuer à 28.6 % d’ici 2023-2024 — à deux doigts du
prochains mois, assurant un soutien précieux à un taux de             niveau le plus bas atteint il y a une décennie environ de 28.3%
croissance national qui a perdu un peu d’altitude dernièrement.       (avant qu’on ait ressenti pleinement les effets budgétaires de la
En elles-mêmes, les mesures d’incitation budgétaires fédérales en     crise financière mondiale).
cette année d’élections pourraient être interprétées comme            L’abordabilité de la dette, un concept qu’on scrute de près dans
contraires au sentiment rampant sur le marché financier à l’effet     le secteur des ménages, peut également être mesurée pour le
que la Banque du Canada pourrait bientôt devoir changer de cap        secteur public. Et là peu de signaux d’alarme se déclenchent.
et en fait réduire les taux d’intérêt. Mais cela n’a rien de          Ottawa a actuellement besoin d’à peine 7% de ses recettes pour
comparable avec l’immense impulsion budgétaire dont ont               couvrir ses charges d’intérêts annuelles. Certes, les $23.6 milliards
récemment profité les États-Unis. La politique budgétaire             par an payés en 2018-2019 n’étaient pas de la petite monnaie, et
d’Ottawa ne dit pas tout non plus sur la situation au Canada.         avec une augmentation de la dette et dans l’hypothèse d’une
                                                                                                                                           5
augmentation graduelle des taux d’intérêt, les coûts d’intérêt                  cibles des nouvelles obligations de référence sont de $12 à
augmenteront avec le temps.                                                     18 milliards [$11 à 17 milliards]. Il n’y a eu aucun changement de
                                                                                la fourchette de référence des obligations de 10 ans de juin,
                                                                                qui se situe toujours à $10 à 16 milliards. Bien que, comme on
Examen de la stratégie de gestion                                               l’a noté, il y a une adjudication de 10 ans de moins au cours
de la dette                                                                     de cet exercice, ce qui implique (toutes choses étant égales
                                                                                par ailleurs), une augmentation moyenne légèrement plus
On aurait bien du mal à prétendre qu’Ottawa prend toute la                      importante par adjudication. La taille de l’obligation de
place sur les marchés des capitaux au détriment d’autres                        référence nominale cible de 30 ans de décembre, pour
emprunteurs. En fait, c’est tout l’inverse qu’a fait le gouvernement            laquelle il faut plusieurs années pour s’accumuler pleinement,
fédéral dans l’exercice 2018-2019, réduisant les émissions brutes               est maintenant un peu plus importante à $12 à 18 milliards
d’obligations (par rapport au plan) et terminant l’exercice avec                [$10 à 16 milliards]. Là encore, cela reflète une réaffectation
moins de bons du Trésor en circulation qu’on a laissé entendre il               au détriment des ORR et au profit des obligations nominales
                                                                                à long terme, l’ORR de référence moyenne descendant à $9
y a un an. En outre, la manière dont le gouvernement fédéral gère
                                                                                à 15 milliards [$10 à 16 milliards].
son programme obligataire, en affectant une proportion aussi
forte de l’offre aux catégories à plus court terme, laisse                     Clairement, moins de $10 milliards d’offres d’obligations nettes ne
beaucoup de place aux autres paliers de gouvernement, aux                       suffisent pas à couvrir les besoins de financement sous-jacents
sociétés d’état et aux sociétés privées pour émettre autant                     de $29 milliards d’Ottawa pour 2019-2020 (composé du déficit
d’obligations qu’ils veulent à plus long terme.                                 budgétaire avant ajustement en fonction du risque et des
                                                                                besoins non budgétaires). D’où provient le reste du financement?
Et cette approche ne semble pas devoir changer. La nouvelle                     La réponse : des bons du Trésor. La nouvelle stratégie de
stratégie de gestion de la dette incluse comme toujours en                      financement verrait le stock de bons du Trésor en circulation
annexe du budget, établit ce qui suit :                                         atteindre $151 milliards d’ici mars 2020 - $20 milliards de plus que
                                                                                le montant du stock de bons du Trésor à la fin de 2018-2019. Cette
   En ce qui concerne le programme d’obligations intérieur,
                                                                                augmentation vise à soutenir la liquidité à court terme et, là
    $119 milliards d’émissions brutes ont été prévus pour 2019-
                                                                                encore, est une réponse aux commentaires recueillis par de
    2020. Ce chiffre est à comparer aux $100 milliards inférieurs
                                                                                vastes consultations.
    aux prévisions émis dans l’exercice qui s’achève.
                                                                               Comme nous l’avons vu au cours de l’exercice qui s’achève,
   Les émissions brutes ayant été réduites au cours des
                                                                                il vaut la peine de se rappeler que le secteur des obligations
    12 derniers mois, le stock de dette fédérale a en fait
                                                                                de trois ans et des bons du Trésor sont une sorte
    légèrement baissé en 2018-2019. À l’avenir, lorsqu’on déduit                d’amortisseur budgétaire en ce sens que l’offre de ces
    les échéances planifiées et les rachats, le stock des                       durées/marchés pourrait être ajustée en fonction de
    obligations fédérales en circulation devrait augmenter de                   changements imprévus des besoins de financement.
    $9 milliards seulement en 2019-2020. C’est relativement peu
    d’émissions nettes.                                                        En ce qui concerne le financement des besoins nets de
                                                                                US$9 milliards pour le Compte du fonds des changes,
   En termes de positionnement sur la courbe, la stratégie de                  l’émission d’obligations en monnaies étrangères n’est qu’une
    gestion de la dette prévoit 16 adjudications de titres de 2 ans, huit       voie possible dans laquelle le gouvernement pourrait
    de 3 ans et 5 ans et une adjudication trimestrielle de 10 ans               s’engager. Il l’a fait à l’exercice 2018-2019, en lançant une
    (comparativement à 5 opérations exécutées en 2018-2019) et à                opération mondiale en USD réussie… qui a suscité
    trois adjudications d’obligations à long terme nominales                    énormément de demandes à l’étranger.
    (complétées par deux opérations de rachat assorti d’une
    conversion). À noter que seules trois émissions d’obligations à         Globalement, on peut considérer que cela représente une poursuite
    rendement réel sont prévues au cours du prochain exercice,              du programme d’obligations centré sur 2 à 5 ans. Nous nous
    comparativement à l’habitude des émissions trimestrielles               attendons à ce qu’environ 80% des émissions brutes soient placés sur
    établies depuis longtemps. Cela constitue donc un                       cette partie de la courbe des rendements, soit un montant que les
    détournement des obligations liées à l’inflation vers les               courtiers et les investisseurs ont déjà absorbé dans le passé. La
    obligations nominales en réponse aux commentaires des                   stratégie de gestion de la dette continue d’être ajustée en fonction
    investisseurs et des courtiers. Les rachats d’obligations               des commentaires des courtiers et des investisseurs, dans l’objectif de
    hebdomadaires pour la gestion de la trésorerie continueront.            maintenir la liquidité dans des secteurs de base et le financement du
   Les tailles des références cibles ont légèrement été                    gouvernement d’une manière économiquement efficace. Il n’y a pas
    modifiées. La fourchette des obligations de référence                   beaucoup de soutien marginal provenant du marché obligataire sous
    trimestrielles de 2 ans, datées de février, mai, août et                forme de nouvelles offres nettes, ce qui continue de laisser beaucoup
    novembre, a baissé à $9 à 15 milliards [comparativement à               de place à d’autres émetteurs pour mobiliser de nouveaux
    $10 à 16 milliards en 2018-2019]. Pour les 3 ans, l’ajout de            financements à long terme nets. Quant au programme plus large des
    référence semi-annuel, qui est en réalité une ancienne                  bons du Trésor, c’est une bonne nouvelle pour la section à court terme
    obligation de 5 ans qui est descendue sur la courbe avec une            qui a été écrasée un peu et où il n’y a tout simplement pas beaucoup
    échéance en mars et en septembre, représente maintenant
                                                                            de solutions abondantes ou liquides pour remplacer les bons du
    $6 à 12 milliards [$4 à 9 milliards]. Pour le secteur des 5 ans,
                                                                            Trésor souverains plaqués or du Canada.
    émis deux fois par année en mars et en septembre, les tailles
                                                                                                                                                  6
7
Bureau Montréal                             Bureau Toronto
514 879-2529                                416 869-8598

Informations réglementaires
Général

Le présent rapport a été élaboré par Financière Banque Nationale inc. (FBN), (courtier en valeurs mobilières canadien, membre de l’OCRCVM), filiale en propriété exclusive
indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la Bourse de Toronto.

Les renseignements contenus aux présentes ont été obtenus de sources que nous croyons fiables, mais ils ne sont pas garantis, peuvent être incomplets et modifiés sans préavis.
Les renseignements sont à jour à la date indiquée dans le présent document. Ni le ou les auteurs ni FBN n’assument quelque obligation que ce soit de mettre ces renseignements à
jour ou de communiquer tout fait nouveau concernant les sujets ou les titres évoqués. Les opinions exprimées sont fondées sur l’analyse et l’interprétation du ou des auteurs de ces
renseignements, et elles ne doivent pas être interprétées comme une sollicitation ou une offre visant l’achat ou la vente des titres mentionnés dans les présentes, et rien dans le
présent rapport ne constitue une déclaration selon laquelle toute stratégie ou recommandation de placement contenue aux présentes convient à la situation individuelle d’un
destinataire. Dans tous les cas, les investisseurs doivent mener leurs propres vérifications et analyses de ces renseignements avant de prendre ou d’omettre de prendre toute mesure
que ce soit en lien avec les titres ou les marchés qui sont analysés dans le présent rapport. Il importe de ne pas fonder de décisions de placement sur ce seul rapport, qui ne remplace
pas un contrôle préalable ou les travaux d’analyse exigés de votre part pour motiver une décision de placement.

Le présent rapport ne peut être distribué que dans les cas permis par la loi applicable. Le présent rapport ne s’adresse pas à vous si FBN ou toute société affiliée distribuant
le présent rapport fait l’objet d’interdiction ou de restriction de le mettre à votre disposition par quelque loi ou règlement que ce soit dans quelque territoire que ce soit.
Avant de lire le présent rapport, vous devriez vous assurer que FBN a l’autorisation de vous le fournir en vertu des lois et règlements en vigueur.

Marchés financiers Banque Nationale du Canada est une marque de commerce utilisée par Financière Banque Nationale et National Bank of Canada Financial Inc.

Financière Banque Nationale inc., ou un membre de son groupe, détient ou contrôle une participation dans TMX Group Limited (« Groupe TMX ») et a nommé un
administrateur au conseil d’administration du Groupe TMX. En vertu de son implication dans le Groupe TMX, chaque agent en placements peut être considéré comme
ayant un intérêt économique dans la cotation des titres sur une bourse appartenant au Groupe TMX ou exploitée par celui-ci, y compris la Bourse de Toronto, la Bourse
de croissance TSX et la Bourse Alpha. Aucune personne ou entreprise n’est contrainte à acheter des produits ou des services du Groupe TMX ou de ses filiales comme
condition à toute offre de produit ou de prestation de service de la part d’un courtier, ou comme condition au maintien d’une offre de produit ou d’un service.

Résidents du Canada

FBN ou ses sociétés affiliées peuvent appliquer toute stratégie de négociation décrite dans les présentes pour leur propre compte ou sur une base discrétionnaire pour le
compte de certains clients; elles peuvent, à mesure que les conditions du marché changent, modifier leur stratégie de placement, notamment en procédant à un
désinvestissement intégral. Les positions de négociation de FBN et de ses sociétés affiliées peuvent également être contraires aux opinions exprimées dans le présent rapport.

FBN ou ses sociétés affiliées peuvent intervenir comme conseillers financiers, placeurs pour compte ou preneurs fermes pour certains émetteurs mentionnés dans les
présentes et recevoir une rémunération pour ces services. De plus, FBN et ses sociétés affiliées, leurs dirigeants, administrateurs, représentants ou adjoints peuvent détenir
une position sur les titres mentionnés dans les présentes et effectuer des achats ou des ventes de ces titres à l’occasion, sur les marchés publics ou autrement. FBN, ses
sociétés affiliées peuvent agir à titre de teneurs de marché relativement aux titres mentionnés dans le présent rapport. Le présent rapport ne peut pas être considéré
comme indépendant des intérêts exclusifs de FBN et de ses sociétés affiliées.

Le présent rapport n’est pas considéré comme un produit de recherche en vertu des lois et règlements canadiens. Par conséquent, ce document n’est pas régi par les
règles applicables à la publication et à la distribution de rapports de recherche, notamment les restrictions ou renseignements à fournir pertinents qui doivent être inclus
dans les rapports de recherche.

Résidents du Royaume-Uni

Le présent rapport est un document de marketing. Il n’a pas été préparé conformément aux exigences prévues par les lois de l’Union européenne établies pour promouvoir
l’indépendance de la recherche en matière de placement, et il ne fait l’objet d’aucune interdiction concernant la négociation préalable à la diffusion de la recherche en
matière de placement. FBN a approuvé le contenu du présent rapport, dans le cadre de sa distribution aux résidents du Royaume-Uni (notamment pour l’application, au
besoin, du paragraphe 21(1) de la Financial Services and Markets Act 2000). Le présent rapport est fourni à titre indicatif seulement et ne constitue en aucun cas une
recommandation personnalisée ni des conseils juridiques, fiscaux ou de placement. FNB et sa société mère, ou des sociétés de la Banque Nationale du Canada ou
membres du même groupe qu’elle, ou leurs administrateurs, dirigeants et employés peuvent détenir des participations ou des positions vendeur ou acheteur à l’égard des
placements ou des placements connexes qui font l’objet du présent rapport, ou ils peuvent avoir détenu de telles participations ou positions. Ces personnes peuvent à
tout moment effectuer des ventes ou des achats à l’égard des placements ou placements connexes en question, que ce soit à titre de contrepartistes ou de mandataires.
Elles peuvent agir à titre de teneurs de marché pour ces placements connexes ou avoir déjà agi à ce titre, ou peuvent agir à titre de banque d’investissement ou de
banque commerciale à l’égard de ceux-ci ou avoir déjà agi à ce titre. La valeur des placements et les revenus qui en découlent peuvent autant baisser qu’augmenter, et
il se peut que vous ne récupériez pas la somme investie. Le rendement passé n’est pas garant du rendement futur. Si un placement est libellé en devises, les variations de
change peuvent avoir un effet défavorable sur la valeur du placement. Il peut s’avérer difficile de vendre ou de réaliser des placements non liquides, ainsi que d’obtenir de
l’information fiable concernant leur valeur ou l’étendue des risques auxquels ils sont exposés. Certaines opérations, notamment celles qui concernent les contrats à terme,
les swaps, et autres produits dérivés, soulèvent un risque sérieux et ne conviennent pas à tous les investisseurs. Les placements prévus dans le présent rapport ne sont
pas offerts aux clients particuliers, et le présent rapport ne doit pas leur être distribué (au sens des règles de la Financial Conduct Authority). Les clients particuliers ne
devraient pas agir en fonction des renseignements contenus dans le présent rapport ou s’y fier. Le présent rapport ne constitue pas une offre de vente ou de souscription,
ni la sollicitation d’une offre d’achat ou de souscription des titres décrits dans les présentes, ni n’en fait partie. On ne doit pas non plus se fonder sur le présent rapport
dans le cadre d’un contrat ou d’un engagement quelconque et il ne sert pas, ni ne servira de base ou de fondement pour de tels contrats ou engagements.

Les présents renseignements ne doivent être communiqués qu’aux contreparties admissibles et clients professionnels du Royaume-Uni au sens des règles de la Financial
Conduct Authority. FBN est autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority au Royaume-Uni, et à son siège social au 71 Fenchurch Street, Londres, EC3M 4HD.

FBN n’est pas autorisée par la Prudential Regulation Authority ou par la Financial Conduct Authority à accepter des dépôts au Royaume-Uni.
Vous pouvez aussi lire