VITICULTURE ARBORICULTURE HORTICULTURE - Guide arbo 2020-2021
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R E V U E S U I S S E D E VITICULTURE ARBORICULTURE HORTICULTURE J A N V I E R – F É V R I E R 2 0 2 0 | V O L . 5 2 | N° 1 Agroscope | Agora | Agridea | AMTRA | Changins Guide arbo 2020–2021
Publicité Protection totale des grappes et des feuilles Formulation liquide avec un faible dosage Action innovante qui protège les feuilles néoformées Excellente efficacité par tous les temps Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les 2 informations sur le produit. Tenez compte des avertissements et des symboles de mise en garde. www.omya-agro.ch
Sommaire Janvier – Février 2020 | Vol. 52 | N° 1 Photographie de couverture: 9 Editorial Attaque de feu bactérien sur pommier. Mise en œuvre du plan d’action (Photo: Agroscope) produits phytosanitaires – Jan Waespe 11 GUIDE PHYTOSANITAIRE POUR L’ARBORICULTURE FRUITIÈRE 2020-2021 12 Contrôle des ravageurs 13 Auxiliaires 16 Feu bactérien en Suisse 19 Phytoplasmes en arboriculture Guides de traitements 20 Pommier 32 Poirier 37 Cerisier-griottier 40 Prunier 44 Pêcher-abricotier 47 Protection contre la faune sauvage 48 Ravageurs affectant plusieurs cultures 50 Campagnol terrestre et campagnol des champs Cette revue est référencée dans les banques de données internationales 53 Entretien du sol SCIE, Agricola, AGRIS, CAB, ELFIS et FSTA. Editeur 55 Optimiser l’application des herbicides AMTRA (Association pour la mise en valeur des travaux de la recherche 58 Produits phytosanitaires: application agronomique), avenue des Jordils 5, 1006 Lausanne, Suisse. www.revuevitiarbohorti.ch – ISSN 0375-1430 63 Produits phytosanitaires: risques et précautions Rédaction 68 Régulation de la charge pour les pommes, poires, Edmée Rembault-Necker (directrice et rédactrice en chef) E-mail: e.rembault-necker@agora-romandie.ch pruneaux et abricots Comité de lecture Actualités arboricoles Ch. Carlen (Agroscope), R. Baur (Agroscope), O. Viret (Etat de Vaud), Ch. Rey, C. Briguet (Haute Ecole de Changins), Ph. Droz (Agridea) 72 Des fruits sains grâce à la promotion Publicité des auxiliaires et aux couvertures plastiques – Inédit Publications SA, Laura Di Stefano Diana Zwahlen et Anja Ackermann Avenue de Rumine 37, CP 900, 1001 Lausanne, tél. +41 21 695 95 83 Prépresse 76 Stratégies de lutte contre l’oïdium du pommier – Inédit Publications SA, 1001 Lausanne Pierre-Henri Dubuis Impression Stutz Medien AG, 8820 Wädenswil 80 La cochenille de Comstock, un nouveau ravageur Parution des vergers valaisans – Marie Terrettaz, 6 fois par an Claire Sarrasin, Mauro Genini, Pauline Stoebener, © Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Barbara Egger, Danilo Christen, Serge Fischer, Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction. Patrik Kehrli, Dominique Mazzi et Céline Gilli Tarifs des abonnements SUPPLÉMENTS Suisse Europe Etranger Online: CHF 60.– Online: CHF 60.– Online: CHF 60.– Index phytosanitaire pour l’arboriculture 2020 Print: CHF 60.– Print: CHF 75.– Print: CHF 80.– Index phytosanitaire pour la viticulture 2020 Print et Online: CHF 70.– Print et Online: CHF 85.– Print et Online: CHF 90.– Abonnements et commandes AMTRA Avenue des Jordils 5, 1006 Lausanne Tél. +41 21 614 04 77 E-mail: info@revuevitiarbohorti.ch ou www.revuevitiarbohorti.ch Commande de tirés à part Tous nos tirés à part peuvent être commandés en ligne sur www.revuevitiarbohorti.ch, publications Schweizerische Eidgenossenschaft Confédération suisse Confederazione Svizzera Confederaziun svizra Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche DEFR Agroscope Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 000–000, 2020 3
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© AMTRA / VPS Guide Arbo d’Agroscope Recherche par problèmes Dans les cultures de: Maladies (pages) Bactériose 32 Chancre bactérien 21 39 Cloque du pêcher 44 Cylindrosporiose 37 Enroulement chlorotique 19 Feu bactérien 21 32 Maladies de conservation 21 Maladie criblée 37 41 46 46 Maladie des pochettes 40 Moniliose 20 37 41 44 44 Oïdium 20 44 44 Phytoplasmes 19 19 19 Pourriture amère 37 Pourriture de la mouche 20 Pourriture du collet 32 Pseudomonas 44 44 44 44 Rouille du prunier 40 Rouille grillagée 32 Sharka 40 Tavelure 20, 22 32 Tavelure noire 46 46 Tavelure tardive 21 Services phytosanitaires cantonaux en Suisse romande et au Tessin Fribourg Valais Centre de conseils agricoles – Service de l’agriculture secteur Cultures et Santé des végétaux, 1950 Sion (Châteauneuf) Service phytosanitaire – Grangeneuve – 1725 Posieux Tél. 027 606 76 52 – Fax 027 606 76 44 Tél. 026 305 58 65 E-mail: simone.hofstetter-von-kaenel@admin.vs.ch E-mail: andre.chassot@fr.ch Vaud Genève Centre de compétences cultures spéciales Service de l’agronomie (SAgr) Service de l’agriculture 1228 Plan-les-Ouates Avenue de Marcelin 29 – 1110 Morges Tél. 022 388 71 71 – Fax 022 546 97 91 Tél. 021 557 91 81 – Fax 021 557 91 80 E-mail: dominique.fleury@etat.ge.ch E-mail: olivier.viret@vd.ch Jura Inspectorat phytosanitaire cantonal Station phytosanitaire cantonale E-mail: inspectorat.phyto@vd.ch 2852 Courtételle Cultures fruitières Tél. 032 420 74 33 – Fax 032 420 74 21 UFL – Union fruitière lémanique E-mail: b.beuret@frij.ch – www.frij.ch Avenue de Marcelin 29 – 1110 Morges Jura bernois Tél. 021 802 28 42 – Fax 021 802 28 43 OAN Office de l’Agriculture et de la Nature E-mail: info@ufl.ch Station phytosanitaire – Rütti – 3052 Zollikofen Tessin Tél. 031 636 49 10 – E-mail: pflanzenschutz@be.ch Sezione dell’agricoltura Inforama Oeschberg Servizio fitosanitario cantonale – 6501 Bellinzona Fachstelle Obst und Beeren Tél. 091 814 35 85 – Fax 091 814 81 65 Bern-Zürichstrasse 18 – 3425 Koppigen E-mail: cristina.marazzi@ti.ch Tél. 031 636 12 90 – E-mail: info.fob@be.ch Neuchâtel Station phytosanitaire 2012 Auvernier Tél. 032 889 37 16 E-mail: station.phytosanitaire@ne.ch Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 5–6, 2020 5
Guide Arbo d’Agroscope Dans les cultures de: Insectes et ravageurs (pages) Acariens rouge et jaune 30 33 39 42 45 Anthonome du pommier 27 Bostryche 29 34 Capua 26 33 39 Carpocapse de l’abricot 45 Carpocapse des pommes 25 33 Carpocapse des prunes 42 Cécidomyie des feuilles 29 33 Cheimatobies 26 33 38 41 45 45 Cochenille virgule 29 29 45 45 Cochenilles diaspines 28 28 43 45 45 Cochenilles lécanines 29 29 43 45 45 Drosophile du cerisier 38 41 Eriophyides libres ou gallicoles 30 33 43 46 46 Hannetons et vers blancs 29 Hoplocampe 27 42 Hyponomeute 41 Mineuse cerclée 27 Mouche de la cerise 38 Mouche méditerranéenne 48 48 48 48 48 48 Noctuelles et cheimatobies 26 33 38 41 45 45 Petite tordeuse des fruits 25 Pou de San José 28 43 Psylles du poirier 34 Puceron lanigère 28 Pucerons divers 28 35 38 42 45 45 Punaise marbrée 48 Tordeuse orientale 27 45 Ver des jeunes fruits 27 Autres problèmes (pages) Contrôle des ravageurs 12 Auxiliaires 13 Dégâts faune sauvage 47 Ravageurs affectant plusieurs cultures 48 Campagnols 50 Entretien du sol 53 Désherbage chimique 55 Régulation de la charge 68 6 Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 5–6, 2020
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Editorial | Guide Arbo d’Agroscope Mise en œuvre du plan d’action produits phytosanitaires La sensibilité de la population à l’égard de l’utilisation des produits phyto- sanitaires (PPh) a considérablement augmenté. Les deux initiatives populaires portant sur ce sujet, qui ont été soumises et sur lesquelles on votera cette an- née, en sont la preuve. Elles veulent interdire une grande partie des PPh ou lier l’octroi de paiements directs à cette exigence. Avec la politique agricole (PA22+), le plan d’action PPh est devenu une alternative à ces initiatives. Au travers de 51 mesures au total, les risques liés aux PPh doivent être réduits tout en assurant la protection des cultures. Il s’agit d’une approche différente de celle adoptée par les initiatives. Malheureusement, les avantages et la né- cessité d’une protection efficace des cultures n’ont jusqu’à présent guère été reconnus dans le débat public. Jan Waespe Les paiements directs favorisent la production avec une utilisation réduite Office fédéral de l’agriculture des PPh. Le plan d’action a introduit de nouvelles contributions pour la réduc- Secteur protection durable tion des PPh dans les domaines des fruits, de la vigne et de la betterave su- des végétaux crière, ainsi que pour la réduction de l’utilisation des herbicides en plein champ. jan.waespe@blw.admin.ch Ces contributions complètent les contributions Extenso et bio existantes. La participation des agriculteurs·trices à ces programmes augmente en perma- nence. Aujourd’hui, 55% des terres arables ouvertes sont cultivées sans insecti- cides ou fongicides. Les surfaces des vergers et vignes cultivés sans herbicides ont doublé, pour atteindre 14 % grâce aux nouvelles contributions introduites. Dans son programme d’activité 2018-2021, Agroscope a fixé une priorité sur la poursuite du développement d’une protection des plantes durable et à faible risque. L’objectif est de développer de nouvelles techniques et stratégies pour la protection des cultures. Grâce au plan d’action, de nombreuses mesures visant à réduire la pollution des cours d’eau par des PPh ont été introduites. De nouvelles prescriptions d’application visant à diminuer le ruissellement ont été définies. Les substances actives concernées sont examinées lors de l’homologation et, si nécessaire, des prescriptions d’utilisations supplémentaires sont mises en œuvre. On encou- rage la mise en place de systèmes modernes de nettoyage des réservoirs et la construction de places de lavage conformes. En outre, les emplacements de lavage seront contrôlés sur les exploitations au cours des années à venir. Cela permettra de réduire fortement les apports dans les cours d’eau lors du remplissage et du nettoyage des pulvérisateurs. Désormais, des mesures des PPh seront effectuées régulièrement par 26 stations de mesures sur des cours d’eau de petite et moyenne tailles, mesures destinées à montrer l’évolution de la pollution des cours d’eau. Avec l’introduction, selon le calendrier, de 16 des 51 mesures, le plan d’ac- tion est en bonne voie. Chaque année, un rapport intermédiaire présentera l’état d’avancement de la mise en œuvre. La PA 22+ prévoit en outre des me- sures plus étendues pour soutenir le plan d’action. Outre l’introduction de mesures supplémentaires, la mise en œuvre dans les différentes exploitations agricoles est fondamentale. Cette mise en œuvre jusqu’au niveau de l’exploita- tion demande du temps et nécessite un soutien supplémentaire. Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 9, 2020 9
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Guide phytosanitaire pour l’arboriculture fruitière 2020–2021 Auteurs Barbara Egger, Eduard Holliger, Thomas Kuster, Sarah Perren, Diana Zwahlen, Nicola Stäheli, Cornel Johannes Stutz, Markus Bünter, Christian Linder, Patrik Kehrli, Pierre-Henri Dubuis, Danilo Christen, Andreas Naef Partenaires Stations cantonales phytosanitaires et d’arboriculture Schweizerische Eidgenossenschaft Département fédéral de l’économie, Confédération suisse de la formation et de la recherche DEFR Confederazione Svizzera Agroscope Confederaziun svizra
Guide Arbo d’Agroscope | Contrôle des ravageurs © AMTRA / VPS Contrôle des ravageurs Contrôles périodiques minimaux sur fruits à pépins et à noyau Période (stade BBCH) Méthode Echantillonnage Cultures Ravageur Débourrement (51-53) Frappage 100 branches Pommiers Anthonomes 100 branches Poiriers Psylles Préfloral (58-59) Visuel 200 inflorescences Fr. noyaux/pépins Pucerons, chenilles Floral (66-68) Visuel 200 inflorescences Anthonomes Pommiers 100 feuilles Acarien rouge Postfloral (69-71) Visuel 200 fruits Pommiers, pruniers Hoplocampes 200 inflorescences Poiriers, fr. noyaux Pucerons, chenilles 100 arbres Pommiers Pucerons 100 feuilles Pruniers Acariens rouges Frappage 100 branches Pommiers Noctuelles, cheimatobies, punaises Fin mai (73-75) Visuel 100 feuilles Fr. noyaux/pépins Acariens 100 pousses Poiriers Psylles du poirier Eté Visuel 100 feuilles Fr. noyaux/pépins Acariens 100 pousses Fr. noyaux/pépins Capua, pucerons 500 fruits Fr. pépins, pruniers, abricotiers, pêchers Carpocapses, tordeuses Début de récolte (83-87) Visuel Au min. 50 fruits Cerisiers, pruniers, abricotiers Drosophile du cerisier Récolte (87-89) Visuel 1000–2000 fruits Fr. pépins Tordeuses, chenilles, cochenilles Poiriers Psylles Pruniers, abricotiers, pêchers Tordeuses, drosophile du cerisier Au moins 50 fruits Cerisiers Mouche de la cerise, drosophile du cerisier Echantillonnage séquentiel pour l’acarien rouge et l’acarien jaune commun L’échantillonnage séquentiel ou progressif permet, dans la plupart des 3 Comparer, après chaque série de 10 feuilles, la valeur obtenue avec cas, de réduire l’échantillon et d’accélérer la prise de décision. Il propose celle de la table. de contrôler des séries de 10 feuilles, le nombre de feuilles occupées Exemple: 2 feuilles occupées < 3, valeur de la table, donc l’échantillon- étant cumulé. La valeur obtenue après chaque série est comparée avec la nage continue. valeur indiquée dans la table de référence (tabl. 1). 8 feuilles occupées > 5, valeur de la table, colonne T, l’indi- cation est de traiter et le contrôle est terminé. Mode d’emploi 4 Si la valeur est inférieure à celle de la colonne NT, l’indication est de ne 1 Choisir le seuil de tolérance adapté, par exemple: 30%. pas traiter. Si, après 100 feuilles, la valeur reste entre celles des deux 2 Déterminer, dans chaque série de 10 feuilles, le nombre de feuilles oc- colonnes de la table, on choisit la décision correspondant à la valeur de cupées et cumuler. la table la plus proche. Exemple: 10 feuilles ➩ 2 feuilles occupées 10 + 10 feuilles = 20 feuilles ➩ 2 + 6 = 8 feuilles occupées. Tableau 1 I Table de référence pour la prise de décision par échantillonnage séquentiel Seuil de tolérance choisi en pourcentage de feuilles occupées (limite inférieure – limite supérieure = seuil) Nombre de feuilles Nombre de feuilles occupées pour l’application d’un traitement (T) ou pour la décision de ne pas traiter (NT) contrôlées (série de 10 cumulées) 20% (5–20) 30% (10–30) 40% (20–40) 50% (30–50) 60% (40–60) 70% (50–70) NT ≤ T≥ NT ≤ T≥ NT ≤ T≥ NT ≤ T≥ NT ≤ T≥ NT ≤ T≥ 10 – 3 – 3 – 6 – 7 – 8 – 9 20 – 4 – 5 – 8 – 10 – 13 – 15 30 1 5 3 7 5 11 ?7 15 10 18 14 21 40 2 6 5 9 7 14 11 19 15 22 20 27 50 3 7 7 11 11 17 15 23 20 28 26 33 60 4 8 9 13 14 20 19 27 25 33 32 39 70 5 10 10 15 17 23 23 31 30 38 38 45 80 6 11 12 17 19 26 27 35 35 43 44 51 90 8 12 14 18 22 29 31 39 40 48 50 57 100 9 13 16 20 24 31 34 42 45 52 56 63 12 Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 12–15, 2020 P. Kehrli, B. Egger, Ch. Linder
© AMTRA / VPS Contrôle des ravageurs | Guide Arbo d’Agroscope Auxiliaires Les arbres fruitiers non traités abritent une riche palette d’insectes et d’acariens prédateurs ou parasites. Sur des arbres traités régulièrement ou occasionnellement, plusieurs de ces auxiliaires sont absents ou moins abon- dants, soit par manque de nourriture (effet indirect) soit par effet toxique des produits phytosanitaires (effet direct). Les auxiliaires colonisent également d’autres cultures agricoles et un grand nombre de plantes sauvages. La plupart des espèces colonisent les arbres à partir de ces milieux et s’y installent si le nombre de proies est suffisant. Pour les espèces qui ne volent pas, comme les typhlodromes et les perce-oreilles, la recolonisation des vergers est très lente. Oiseaux Divers oiseaux (comme ici la mésange charbonnière) contribuent à réduire les populations de cheimatobies et de tordeuses du feuillage au printemps, ainsi que de chenilles hivernantes du carpocapse en automne et en hiver. L’installation de nichoirs contribue à favoriser la présence des mésanges (pour le type, le nombre et le montage des nichoirs, s’adresser à la Station ornithologique suisse, 6204 Sempach, tél. 041 462 97 00, www.vogelwarte.ch). (Photo V. Métraux) Acariens prédateurs Les acariens prédateurs typhlodromes (Typhlodromus pyri, Euseius finlandicus, Amblyseius andersoni, etc.) maintiennent les populations d’acariens rouges et jaunes à de bas niveaux. Ce sont des prédateurs de protec- tion. Ces dernières années, les modifications des pratiques phytosanitaires ont permis leur retour et leur déve- loppement dans les vergers. L’introduction et le maintien des typhlodromes dans une culture exigent l’applica- tion d’un programme de traitement respectueux à leur égard (voir le tableau des effets secondaires en p. 17 de l’index phytosanitaire pour l’arboriculture). Insectes utiles En plus des typhlodromes, de nombreux insectes mangent ou parasitent les ravageurs des vergers. Les pucerons sont ainsi la principale proie des coccinelles et de leurs larves, des larves de chrysope et de syrphide, des pu- naises anthocorides, des forficules, des larves de cécidomyie et de petites guêpes parasitoïdes. Les pucerons lanigères sont parasités par une petite guêpe (Aphelinus mali) et attaqués en été par les forficules. Ces mêmes auxiliaires s’attaquent également aux cochenilles. Diverses guêpes parasitoïdes peuvent engendrer des taux de parasitisme de 50 à 60% chez capua. Effets secondaires Les divers groupes d’auxiliaires réagissent diversement aux fongicides et insecticides. Sur la base des effets directs (mortalité), les diverses familles de produits peuvent être réparties en différentes classes de toxicité. Un tableau concernant les principaux auxiliaires est régulièrement publié dans l’Index phytosanitaire pour l’arbori- culture (page 5). Pour les typhlodromes, les données proviennent en général d’essais en plein champ réalisés en Suisse. Les classes N (neutre à peu toxique), M (moyennement toxique), T (toxique) donnent une indication sur la toxicité des produits envers Typhlodromus pyri. D’autres espèces, comme Euseius finlandicus, sont plus sensibles. Les produits peu persistants sont moins dangereux que ceux à longue rémanence. Les traitements sont moins toxiques au débourrement qu’en été, car l’effet du produit augmente généralement avec la tempéra- ture. Les applications répétées sont plus dommageables que les traitements uniques. Comme les typhlodromes ne sont pas très mobiles, leur sauvegarde est prioritaire. On choisira pour cela principalement des produits du groupe N. Les produits du groupe M ne seront utilisés qu’en cas de nécessité et en application unique. Recommandations: les auxiliaires ne suffisent pas toujours à assurer une réduction des ravageurs. C’est pourquoi il convient de: • tenir compte de l’équilibre entre ravageurs et auxiliaires lors des contrôles avant de prendre des décisions de traitement; • ménager les auxiliaires autant que possible en évitant les traitements inutiles et en favorisant les insecticides et fongicides sélectifs; • réintroduire des typhlodromes. P. Kehrli, B. Egger, Ch. Linder Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 12–15, 2020 13
Guide Arbo d’Agroscope | Contrôle des ravageurs © AMTRA / VPS Insectes ravageurs Périodes de contrôle des fruits à pépins Stades repères Mois VI VII VIII IX–X B C D E F G H I J Baggiolini Echantillon par parcelle Seuil 51 53 56 59 63 67 69 71 73 BBCH Carpocapse des pommes 1 piège sexuel 5–7 papillons/semaine/piège et des poires 1000 fruits 0,5–2% attaqués récolte: 1000–2000 fruits 1% attaqués Capua 1 piège sexuel 40 papillons/semaine/piège 100–300 inflorescences 0,5% attaquées 300–500 pousses 5–8% attaquées 1000 fruits 0,5–2% attaqués récolte: 1000–2000 fruits 1% attaqué Petite tordeuse des fruits 1 piège sexuel – Lépidoptères 1000 fruits 0,5–2% attaqués récolte: 1000–2000 fruits 1% attaqué Tordeuse orientale du pêcher 1 piège sexuel – Cheimatobie 100 inflorescences 5–8 chenilles 100 inflorescences 5–10% attaquées 100 branches 12–15 chenilles Noctuelle verte 100 inflorescences 1–2% attaquées 100 branches 2–4 chenilles Hyponomeute 100 inflorescences 4–5 mines 100 inflorescences 3–5 nids Mineuse cerclée 1 piège sexuel – Mineuse 200 feuilles 50–60% attaquées Puceron cendré 200 inflorescences 1–2 colonies 100 arbres 1–2% atteints Puceron des galles rouges 200 inflorescences 5–10 colonies 100 arbres 5–10% infestés Puceron vert migrant 100 inflorescences 80 colonies Pucron vert non migrant 200 inflorescences 3–5 colonies 100 pousses végétatives 10–15% infestées Puceron lanigère 100 arbres 100 pousses annuelles 10–12% infestées Psylle commun du poirier 100 branches 150–250 adultes Homoptères 100 pousses en croissance 40–60% occupées 100 pousses en croissance 60–90% occupées récolte: 1000 fruits Grand psylle du poirier 100 pousses 80% occupées Cochenille virgule bois de taille 30–50 cochenilles Cochenilles lécanines bois de taille 50 larves Cochenilles diaspines 1000 fruits 1–3% attaqués bois de taille 30 larves/m Pou de San José toute la récolte présence contacter station cantonale présence contacter station cantonale présence Anthonome 100 branches 10–40 charançons 100 inflorescences 10–15 morsures Bostryche 1 piège Rebell rouge – Cécidomyie des feuilles 100 pousses – Divers Holocampe des pommes 1 piège Rebell blanc 20–30 adultes/ piège 250 fruits 3–5% attaqués Punaises des fruits 100 inflorescences / pousse présence Rhynchite rouge 100 branches 5–8 charançons Contrôle visuel Frappage Piégeage 14 Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 12–15, 2020 P. Kehrli, B. Egger, Ch. Linder
© AMTRA / VPS Contrôle des ravageurs | Guide Arbo d’Agroscope Insectes ravageurs Périodes de contrôle des fruits à noyau Stades repères Mois VI VII VIII IX–X B C D E F G H I J Baggiolini Echantillon par parcelle Seuil 51 53 56 59 63 67 69 71 75 BBCH Carpocapse des prunes 1 piège sexuel 500 fruits 1–3% de ponte ou attaque Carpocapse des abricots 1 piège sexuel 5–7 papillons/semaine/piège 1000–2000 fruits 0,5–2% attaqués Lépidoptères récolte: 1000–2000 fruits Cheimatobie anneau de glu 5–10 femelles/m d‘anneau 5 x 100 inflorescences 5–10% attaqués 5 x 100 inflorescences 10% attaqués 5 x 100 branches 60–75 chenilles Teigne des fleurs du cerisier 5 x 100 inflorescences 20% attaqués Mineuses 5 x 100 pousses 60% attaquées Puceron noir du cerisier 5 x 100 inflorescences 5% attaquées 5 x 100 pousses 5% attaquées Puceron vert du prunier 100 bourgeons 2–5% attaquées Homoptères 100 pousses 3–10% attaquées Cochenilles lécanines bois de taille 50 larves Cochenilles diaspines 1000 fruits 1–3% attaqués bois de taille 30 larves/m Cochenille virgule bois de taille 30–50 cochenilles Mouche de la cerise 1 piège jaune Variétés précoces: > 1 mouche/piège moyennes: 0,2–2 mouches/p. tardives: 0,1–1 mouche/p. Divers Drosophile du cerisier 1 piège Seuils non définis 50 fruits Hoplocampe des prunes 1 piège Rebell blanc 80–100 adultes/ piège 200 fruits 3–10% attaqués Anthonome du cerisier 500 fruits 5% attaqués Contrôle visuel Frappage Piégeage Acariens Périodes de contrôle Stades repères Mois VI VII VIII IX–X B C D E F G H I J Baggiolini Echantillon par parcelle Seuil 51 53 56 59 63 67 69 71 73 BBCH Acarien rouge 5 x 10 portions (20 cm) 20–30 œufs/obstacle: de bois de 2 ans, 2 obstacles traitement après fleurs successifs/portion > 30 œufs/obstacle: traitement avant fleur 100 feuilles, base de pousse 50–60% occupées 100 feuilles 40% occupées 100 feuilles, milieu de pousse 30% occupées Acarien jaune commun 100 feuilles 40–50% occupées 100 feuilles 20–30% occupées Eriophyides libres 50–100 pommes, poires contacter station cantonale pommier: 10–50 feuilles contacter station cantonale poirier: 10–50 feuilles contacter station cantonale Eriophyides gallicoles 50–100 bouts de pousses 10% attaqués Contrôle visuel Analyse par trempage en laboratoire P. Kehrli, B. Egger, Ch. Linder Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 12–15, 2020 15
Guide Arbo d’Agroscope | Feu bactérien en Suisse © AMTRA / VPS Feu bactérien en Suisse Importance Evolution de la maladie en Suisse A partir du 1er janvier 2020, le feu bactérien (Erwinia amylovora) est à 1989: premier foyer de feu bactérien en Suisse. classer comme organisme de quarantaine, sauf dans la zone protégée du Valais. Dans le reste de la Suisse, le feu bactérien sera traité comme 1994 et surtout 1995: première infection florale importante en verger. organisme de quarantaine non réglementé. Depuis le 1er janvier 2020, on 1998/1999: attaque sur arbres haute-tige dans des parcelles situées considère quatre zones différentes pour le feu bactérien. en altitude. • Zones à faible prévalence: obligations locales limitées en matière de 2000: dégâts massifs dans des vergers commerciaux de Suisse orien- surveillance, de déclaration et de contrôle pour protéger la production tale et centrale. de fruits à pépins et de végétaux destinés à la plantation. 2001: importants dégâts sur Cotoneaster dammeri. • Zones de sécurité: zones indemnes de feu bactérien pour la production 2003: augmentation des dégâts dans les vergers haute-tige. de plantes hôtes pour les zones protégées (passeport phytosanitaire 2005: très importante attaque sur poiriers haute-tige dans les cantons ZP Erwinia amylovora). de Saint-Gall et Lucerne; fortes attaques régionales sur pommiers. • Zone protégée du Valais: statut de quarantaine (obligation d’éradica- tion). 2007: très importants dégâts dans les vergers commerciaux, les ver- • Reste de la Suisse: le feu bactérien n’est plus soumis aux exigences gers haute-tige et les pépinières. Plus de 125 ha de vergers commer- de déclaration et de contrôle. ciaux sont arrachés. En automne, pour la première fois, d’importants dégâts sont observés sur porte-greffe. Premiers dégâts sur fruits à Plantes hôtes pépins dans le canton de Vaud. Outre les pommiers, poiriers et cognassiers, les plantes sauvages et orne- 2008: dégâts moins importants qu’en 2007 dans les vergers commer- mentales suivantes sont attaquées: l’aubépine (Crataegus), toutes les ciaux et arbres haute-tige. Première utilisation restreinte de la strepto- espèces de sorbiers, par exemple le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucupa- mycine. ria) ou l’allier (S. aria), l’amélanchier (Amelanchier), le cotonéaster, le 2011: les mois d’avril et mai exceptionnellement chauds ont locale- buisson ardent (Pyracantha), le cognassier du Japon (Chaenomeles), Pho- ment favorisé des foyers importants dans certains vergers; très sou- tinia davidiana, Stranvaesia davidiana, le néflier du Japon (Eriobotrya vent, d’anciens foyers d’infection étaient présents dans les environs. japonica) et le néflier (Mespilus germanica). 2012: dégâts assez importants dans quelques vergers ou sur des arbres haute-tige. Pour la première fois, E. amylovora est identifié dans Plantes interdites des vergers de poiriers en Valais. Jusqu’à nouvel ordre, l’importation, la production et la mise en circula- 2013: pour la première fois, E. amylovora est détecté dans des vergers tion de plantes des genres cotoneaster, Photinia davidiana et Photinia de pommiers en Valais. nussia sont interdites dans toute la Suisse à cause du feu bactérien. Les 2014: en Valais, de nouvelles attaques sont observées dans des ver- interdictions cantonales pour d’autres plantes hôtes du feu bactérien gers de pommiers. sont abrogées. 2015: des poiriers haute-tige de la variété Gelbmostler ont subi des dégâts importants, notamment là où des infections s’étaient déclarées les années précédentes. 2016–2018: très peu d’infections florales dans les fruits à pépins. 2019: infestations régionales dans de nombreux vergers à fruits à pépins en Valais. Evolution du feu bactérien en 2019 Carte 2015 à venir Formation d’exsudat sur Gala: la bactérie peut se propager avec la pluie. Des informations actualisées et détaillées sont données sur www.feubacterien.ch • Prévisions des infections • Plantes hôtes florales • Evolution © Agroscope, © swisstopo • Déplacement d’abeilles de la contamination Communes touchées par le feu bactérien en 2019 • Stratégie et mesures de lutte • Bases légales et fiches Zone contaminée en 2019 techniques 16 Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 16–18, 2020 E. Holliger
© AMTRA / VPS Feu bactérien en Suisse | Guide Arbo d’Agroscope Dissémination Gestion des traitements La dissémination à large échelle se fait surtout par du matériel végétal Myco-Sin: dès le stade ballon jusqu’à la fin de la floraison à intervalle de infecté. A plus petite échelle, la maladie se transmet aux plantes saines cinq jours. par les insectes, le vent, la pluie, la grêle, les oiseaux et l’homme. Avec le Serenade Max, chaque fleur doit être occupée par des antago- nistes; moment de traitement recommandé: premier traitement à 10% Symptômes de fleurs ouvertes, puis tous les cinq jours jusqu’à l’ouverture de toutes L’infection apparaît souvent au niveau des fleurs: les bouquets floraux les fleurs. meurent, les feuilles brunissent depuis le pétiole, montrent un triangle BlossomProtect: le traitement n’est utile que le jour précédant une infec- brun typique et restent attachées aux rameaux. Les jeunes fruits prennent tion potentielle. Lorsqu’il y a plusieurs jours à haut risque d’infection une couleur brun-noir et un aspect légèrement ridé. La maladie peut se consécutifs, appliquer le traitement tous les deux jours. Le BlossomPro- développer rapidement sur les jeunes pousses et les branches. Des colo- tect peut augmenter le roussissement des fruits sur les variétés sensibles. rations rouge-brun à brun foncé sont visibles sous l’écorce. En automne, Sa miscibilité avec des fongicides est limitée et, en cas d’utilisation de la maladie peut aussi se déclarer sur les porte-greffes. Les extrémités de fongicides de contact (lutte contre la tavelure), un délai d’attente doit rameaux attaquées prennent une forme de crosse typique. Des goutte- être respecté. lettes jaunâtres d’exsudat bactérien peuvent être observées sur les or- Le LMA: le traitement au plus tard un jour d’infection potentielle. ganes malades. Lors de plusieurs jours consécutifs avec risque élevé d’infection, le traite- ment doit être répété tous les deux à trois jours. Mesures et lutte Le Bion (13) et le Vacciplant (13) sont homologués avec un effet partiel Entre 1996 et 2019, il était interdit de déplacer les ruchers. Dès 2020, de stimulateurs des défenses naturelles. Avec le Bion, il est recommandé cette interdiction restera uniquement en vigueur en Valais. De 1999 à d’effectuer plusieurs traitements préventifs à des intervalles de 7– 2019, les régions fortement touchées ont été déclassées en zones conta- 14 jours du stade préfloraison à la fin de la croissance des pousses. Doses minées; la stratégie de lutte n’était plus d’éradiquer le pathogène, mais d’utilisation: 20 g/ha avant et après la floraison et 40 g/ha pendant la de le confiner, ce qui signifie que les branches malades pouvaient être floraison. Le Vacciplant s’applique pour la première fois au stade préflo- coupées. Dans la zone protégée du Valais, l’objectif est d’éteindre le feu raison. Les traitements doivent être répétés tous les dix jours jusqu’à la bactérien. Par conséquent, le matériel de pépinière (jeunes arbres, gref- fin de la floraison. Dose d’utilisation: 0,75 l/ha. fons et porte-greffes) ne peuvent être mis sur le marché qu’avec le passe- Le Regalis Plus (13) est homologué contre les infections secondaires port phytosanitaire ZP Erwinia amylovora. Suite au déclassement en comme régulateur de croissance. Deux applications sont recommandées Suisse (sauf en Valais) du feu bactérien en organisme de quarantaine non (traitement fractionné). Stades d’application: premier traitement quand réglementé depuis le 1er janvier 2020, la directive fédérale n° 3 du 18 dé- les tiges ont trois à cinq feuilles complètement développées. Un second cembre 2019 concernant la lutte contre le feu bactérien a été révisée. traitement est préconisé après trois à cinq semaines. Ne pas mélanger La directive fédérale adaptée n° 3 entrait en vigueur le 1er janvier 2020 et avec des engrais foliaires à base de calcium (appliquer deux jours avant le remplace celle de 2006. traitement au Ca). Un délai d’au moins deux jours est recommandé entre Les produits Myco-Sin (13), Serenade Max (13), BlossomProtect (13), l’application de Regalis Plus et un traitement avec les produits utilisés LMA (13), Bion (13) et Vacciplant (13) sont homologués avec une effica- pour l’éclaircissage de la récolte et la diminution de rugosité des fruits. cité partielle. Des mesures d’accompagnement sont essentielles, afin Les jours de grand risque d’infection, il convient de renoncer ou de d’obtenir un effet partiel (voir chapitre Gestion du feu bactérien). Tous repousser les traitements phytosanitaires demandant de grands vo- ces produits doivent être appliqués préventivement. lumes d’eau. Symptômes sur pommes: les mesures d’hygiène doivent être Formation de chancres après infection florale. respectées lors de l’éclaircissage manuel. E. Holliger Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 16–18, 2020 17
Guide Arbo d’Agroscope | Feu bactérien en Suisse © AMTRA / VPS BBCH 56 59 61 65 65 65 67 69 74 Baggiolini D E2 F F2 F2 F2 G H J Myco-Sin – Dès le stade ballon jusqu‘à la fin de la floraison à intervalles de 5 jours. Regalis plus non admis en culture bio Serenade Max 1re application lorsque les tiges 1er traitement à 10 % de fleurs ouvertes, traitements suivants tous les 5 jours ont entre 3 et 5 feuilles jusqu’à ce que toutes les fleurs soient ouvertes. complètement développées, ou une longueur BlossomProtect (+ BufferProtect) de 3 à 5cm (fin floraison) Traitement le jour précédant un risque élevé d’infection. 2 application 3 à 5 semaines e Lors de plusieurs jours consécutifs avec risque élevé d’infection, le traitement après le 1er traitement. doit être répété tous les deux jours. LMA – bio seulement avec l’autorisation pour les essais pratiques FiBL. Traitement au plus tar un jour d’infection potentielle. Lors de plusieurs jours consécutifs avec risques élevés d’infection, le traitement doit être répété tous les 2 à 3jours. Vacciplant – 1er traitement dès la préfloraison, puis tous les 10 jours jusqu‘à la fin de la floraison. Bion – non admis en culture bio. Dosage: 20g/ha avant, 40 g/ha pendant et 20 g/ha après floraison. Le tableau ci-dessus montre les périodes de traitement contre le feu bac- feu bactérien. Cette gestion comprend la surveillance et l’assainisse- térien en 2020. En fonction des exploitations, différentes stratégies sont ment, la mise en œuvre des indications cantonales, la suppression des envisageables. floraisons tardives et secondaires, l’observation des mesures d’hygiène, Vous trouverez des renseignements complémentaires, y compris les ins- l’interprétation des modèles de prévision des infections florales et l’utili- tructions des fabricants, dans les fiches techniques Agroscope no 709 sation de produits phytosanitaires. Les mesures de lutte doivent être (Myco-Sin), no 712 (Serenade Max), no 713 (Regalis plus), no 714 (Blos- effectuées selon les indications des services cantonaux somProtect), no 715 (Bion), no 716 (Vacciplant) et no 717 (LMA), dispo- nibles sur www.feubacterien.ch>Publications>fiches techniques. Sources • Desinfectant FS 36 / FS 37: Frisag AG, Industriestrasse 10, Gestion du feu bactérien 6345 Neuheim. Le pathogène ne peut plus être éradiqué en Suisse, il faudra donc vivre • Desmanol®pure (désinfectant pour les mains), avec lui. Afin de préserver des conditions-cadres acceptables pour une Schülke & Mayr AG, Sihlfeldstrasse 58, 8003 Zurich production de fruits à pépins économiquement viable et de maintenir au drogueries, pharmacies. niveau national et régional les collections de ressources génétiques, il est • Sterillium: drogueries, pharmacies ou important de continuer à cibler (zones à faible prévalence, zone proté- Beiersdorf, 4142 Münchenstein (tél. 061 415 61 11). gée) et à appliquer les mesures d’accompagnement, en un mot: gérer le Procédure en cas de suspicion de feu bactérien Producteur Mesures d’hygiène et désinfection • Ne pas toucher: pas de prise d’échantillons suspects (risque de dissé- Le danger de dissémination du feu bactérien par l’homme est important. mination)! Les exsudats bactériens peuvent facilement se propager en restant collés • Annonce téléphonique immédiate au service cantonal concerné aux mains, aux outils ou aux vêtements. Des mesures d’hygiène spéci- (adresses et téléphones, voir page 5). fiques sont nécessaires: • Ne prendre que les mesures de lutte fixées par les services cantonaux • dans les exploitations où le feu bactérien a été observé; responsables du feu bactérien. • dans les endroits où l’on travaille avec des plantes et où il y a suspicion de feu bactérien. Canton Lors de changements de place de travail ou de travaux de taille sur des • Si nécessaire contrôle sur place. plantes hôtes du feu bactérien, les outils doivent être désinfectés: plon- • En cas de doute extrême (canton du Valais), prise d’échantillon et en- ger les ciseaux, sécateurs, couteaux dans du FS 37 (1:10 dilué), du FS 36 voi à Agroscope, laboratoire feu bactérien, Müller-Thurgau-Strasse 29, (non dilué) ou de l’éthanol à 70° pendant trente minutes. Désinfecter les 8820 Wädenswil. scies à la flamme ou les sprayer avec du FS 37 (dilué 1:10) ou du FS 36 (non dilué). Se laver et se désinfecter les mains plusieurs fois avec du Mesures en cas d’attaque desmanol®pure (désinfectant pour les mains) ou du Sterillium. Sprayer • Mesures prises par les organes compétents en accord avec le proprié- les chaussures au FS 37 (1:10 dilué) ou du FS 36 (non dilué) ou les laver à taire ou le gérant. L’expérience a montré que les parties de plantes ou l’eau chaude et changer d’habits de travail (lavage à 60 °C minimum). plantes attaquées doivent être détruites et brûlées le plus rapidement possible, car de tels foyers peuvent engendrer de nouvelles attaques. Renseignements complémentaires: • Contrôle des environs par des experts. fiche Agroscope 705 (mesures d’hygiène) et 706 (Etude sur la capacité de survie de l’agent pathogène du feu bactérien). 18 Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 16–18, 2020 E. Holliger
© AMTRA / VPS Phytoplasmes | Guide Arbo d’Agroscope Phytoplasmes en arboriculture Prolifération du pommier AP Certains phytoplasmes sont présents depuis le début de l’arboriculture suisse: la prolifération La maladie touche essentiellement le pommier. du pommier (apple proliferation AP, causée par Candidatus Phytoplasma mali), le dépérisse- ment du poirier (pear decline PD, C. Phytoplasma pyri) et l’enroulement chlorotique de l’abri- cotier (ECA ou European stone fruit yellows ESFY, C. Phytoplasma prunorum). En 1950, les phytoplasmes sont encore décrits comme des organismes de type mycoplasme (mycoplasma- like organisms, ou MLO), apparentés aux virus. Vers 1990, ces organismes reçoivent la nou- velle dénomination de phytoplasmes. Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi phytosani- taire le 1er janvier 2020, le statut des phytoplasmes arboricoles passera d’organismes de qua- rantaine à la nouvelle catégorie des «organismes réglementés non de quarantaine» (ORNQ). Cette modification signifie que les phytoplasmes arboricoles ne sont plus soumis à la notifica- tion et à des mesures de lutte obligatoires. Le passeport phytosanitaire introduit le 1er avril 2002 garantit, après inspection visuelle, l’absence d’organismes de quarantaine et d’orga- nismes réglementés non de quarantaine (ORNQ) tels que les phytoplasmes arboricoles. Balai de sorcière. Stipules hypertrophiées. Distribution en Suisse Les phytoplasmoses touchent surtout les arbres à haute-tige et leur distribution en Suisse est diffuse. Les pertes de rendement sur arbres à haute-tige âgés sont réduites et le risque de dissémination de la maladie assez faible, ces arbres étant peu attractifs pour les psylles (insectes vecteurs piqueurs-suceurs). Tableau 1 I Estimation des surfaces touchées par les phytoplasmes en Suisse Dépérissement du poirier PD Vergers haute-tige Vergers commerciaux La maladie touche avant tout le poirier et le cognassier. Prolifération du pommier (AP) 10 à 35% Moins de 10% Dépérissement du poirier (PD) 60 à 80% Moins de 20% Enroulement chlorotique de l’abricotier (ESFY) Répandu en Valais Répandu en Valais Biologie Les phytoplasmes sont des bactéries dépourvues de paroi cellulaire. Ils ne survivent et ne se multiplient que dans les tubes criblés (le phloème) de plantes hôtes vivantes, ainsi que dans le tractus digestif de leurs insectes vecteurs. Les symptômes – spécifiques ou moins spécifiques – des phytoplasmoses en arboriculture sont décrits dans les fiches techniques correspondantes datant de 2013 (www.agroscope. ch). Ils se manifestent entre autres par un rougissement précoce, le rabougrissement des fruits, la présence de balais de sorcière, le surdimensionnement des stipules, la perte de rendement et le dépérissement de l’arbre. La teneur en phytoplasmes dans les organes végé- Rougissement précoce Rabougrissement des fruits. taux peut varier considérablement, et en outre selon la saison. Vers la fin de l’automne, les du feuillage. vaisseaux conducteurs de sève des arbres fruitiers (des Rosacées) dégénèrent – et avec eux les phytoplasmes qui s’y trouvent. La sève redescend dans la partie souterraine des arbres, ce qui explique que, durant l’hiver, il n’y a pratiquement plus de phytoplasmes dans les par- ties aériennes. La plupart d’entre eux passent l’hiver dans le système racinaire des plantes malades, profitant du débourrement pour recoloniser les organes aériens. La maladie peut passer inaperçue (asymptomatique) pendant plusieurs années. Enroulement chlorotique de l’abricotier ESFY La maladie touche avant tout l’abricotier, le pêcher Dissémination et le prunier japonais. Les phytoplasmoses sont transmises, d’une part, lors du greffage de plantes malades. D’autre part, des insectes piqueurs-suceurs (psylles) peuvent disséminer les phytoplasmes au niveau régional. Sous terre, les anastomoses racinaires permettent à la maladie de passer d’un arbre malade à ses voisins. La transmission de phytoplasmes par des outils de taille contaminés n’a pas pu être prouvée à ce jour. Lutte Il n’existe pas de traitement curatif contre les phytoplasmoses des arbres fruitiers. Pour ré- duire la pression de la maladie de manière substantielle, il est impératif de cultiver des arbres multipliés en pépinière à partir de plantes saines. D’autre part, tout arbre malade identifié doit Enroulement et chlorose Phloème nécrosé. être arraché et détruit, et ce dans un rayon de 500 m autour du verger. La meilleure garantie (jaunisse) foliaire. sanitaire en arboriculture fruitière demeure l’homologation/certification des jeunes arbres. M. Bünter, S. Schaerer Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 52 (1): 19, 2020 19
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