VW VÉ! PASSE AUX - PROPULSION QUÉBEC VEUT FACILITER L'INNOVATION SARAH HOUDE EXPLIQUE - Auto-Innov
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PP42149529
VW
VW
VOLUME 1 I NUMÉRO 3 I JUILLET/AOÛT 2019
WWW.AUTO-INNOV.COM
VÉ!
VÉ!
PASSE
PASSE AUX
AUX
THOMAS ROTH, DIRECTEUR
VENTES AUX PARCS ET AUX ENTREPRISES
VOLKSWAGEN CANADA
PROPULSION QUÉBEC VEUT
FACILITER L’INNOVATION
SARAH HOUDE EXPLIQUE
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Rémy Rousseau | 514-236-3141
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SOMMAIRE
11 18 31
Sarah Houde présente Volkswagen à l’heure de CCIF : les carrossiers
Propulsion Québec l’électrification seront prêts
09 25
MIA s’entretient avec le nouveau L’Uptis, le Michelin qui
patron de MÉC : Brad Ryder roule sans air
RUBRIQUES TENDANCES INDUSTRIE
04 Éditorial 06 Les concessionnaires se 10 L’IVI, catalyseur technologique
transforment d’envergure mondiale
05 Innovations d’hier
et d’aujourd’hui 08 La norme VZE vue par la CZÉQ 20 Cadillac, fer de lance de
l’électrification de GM
34 Mot de la fin : l’avenir des 12 Inspections gratuites pour VE
mécanos de quartier chez NAPA AUTOPRO 26 Industrie 4.0 :
le futur à nos portes
14 L’avenir de la recharge
VOTRE ENTREPRISE 28 Enliten, le pneu allégé de
16 Les VE ont la cote en
Bridgestone
15 Combien coûte une borne de Colombie-Britannique
recharge ? 30 Jaguar redonne vie à
17 L’AVÉQ, la référence des
l’aluminium avec l’I-Pace
29 Desharnais veut attirer des Québécois
travailleurs étrangers 33 Des véhicules quasi
21 Ovation Logistique vise un
autonomes chez BMW et
32 Plus de formations pour bilan de carbone positif
Daimler d’ici 2024
l’entretien des VE au Québec 22 Actualités de Mobilité
électrique Canada
24 Le GNR, énergie d’avenir
selon Énergir et C.A.T.
3
ÉDITORIAL
Le VE en pleine
révolution VOLUME 1 | NUMÉRO 3 | JUILLET/AOÛT 2019
WWW.AUTO-INNOV.COM
Les sujets abordés dans ce troisième numéro du Magazine Président et éditeur
RÉMY L. ROUSSEAU
Innovations Automobiles (MIA) sont révélateurs de l’évolution
Rédacteur en chef
extrêmement rapide du véhicule électrique, un marché YVAN LUPIEN
embryonnaire qui est devenu, en quelques années seulement, Rédacteur en chef adjoint
LUC GAGNÉ
une véritable industrie.
Éditrice adjointe et directrice des ventes
JEAN BOUTZIS
Comme le peintre qui s’apprête à tracer l’esquisse de son tableau sur une jboutzis@rogers.com
toile vierge, MIA fait maintenant apparaître les contours de cette nouvelle Responsable de la publicité
industrie, celle de la mobilité durable. ANNIE LAFRANCE
alafrance@auto-innov.com
En s’inscrivant pleinement dans la mouvance du développement Adjointe aux ventes
STÉPHANIE LAGOUDAKIS
durable, le magazine, par l’entremise de ses journalistes et
ses commanditaires, nous fait pénétrer dans un champ de Responsable de l’administration
CYNTHIA BRUNELLE
connaissances jusqu’à maintenant inexploré. Et ce n’est
Coordonnatrice des medias sociaux
qu’un début, car l’évolution accélérée de nos apprentis- FAITH MALUMBRES
sages en mobilité durable s’est transformée en une pro-
Journalistes
fonde révolution qui concerne tous les acteurs de l’indus- RAYNALD BOUCHARD
trie. ÉRIC DESCARRIES
JOHN MORRIS
PASCAL GOSSET
Les organismes et associations dans le domaine ont doréna-
Conception graphique
vant une tribune de choix. Voici quelques organisations qui sont OPTIK DESIGN
impliquées dans ce vaste projet : Le Magazine Innovations Automobiles est
publié six fois l’an par Rousseau Marketing inc.
pour l’ensemble de l’industrie automobile et
• Mobilité électrique Canada (MÉC) ses partenaires au Québec et au Canada.
Les articles parus dans ce magazine peuvent
• Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ) être reproduits avec l’autorisation de l’éditeur
et doivent être accompagnés de la mention
• Propulsion Québec suivante : « Tiré du Magazine Innovations
Automobiles ».
• Institut du véhicule innovant (IVI)
Les opinions et affirmations émises dans ce
• Club Tesla magazine sont l’unique responsabilité de leurs
auteurs.
• Association canadienne des gestionnaires de Le coût de l’abonnement annuel est 39,95 $
parcs de véhicules municipaux (CAMFM) plus taxes au Canada et
59,95 $ aux États-Unis.
• Coalition zéro émission Québec (CZÉQ)
Merci de faire parvenir tout changement
d’adresse à Rousseau Marketing inc. Postes
Canada, Convention de poste-publications : PP
C’est sans parler des manufacturiers automobiles, grands responsables de 42149529 Retourner toute correspondance ne
pouvant être livrée au Canada à
l’électrification des transports, et de bon nombre d’entreprises canadiennes Rousseau Marketing inc.
déjà engagées dans la recherche et la production de véhicules innovants, 4-614, rue Jean-Deslauriers
Boucherville (Québec)
comme Lion dans les Laurentides, qui fait d’ailleurs l’objet d’un reportage J4B 8T5
514 236-3141
dans ce numéro. info@auto-innov.com
La mission de MIA est de faire le pont entre le développement du VE et Dépôt légal : Bibliothèque et Archives
nationales du Québec et Bibliothèque et
l’industrie automobile, incluant les gestionnaires de parcs, les municipalités Archives Canada
et les gouvernements. Rousseau Marketing inc. publie également le
Magazine Automotive Innovations.
Cette mission exige une écoute proactive de notre part en vue de diffuser
des informations justes et constructives, non seulement auprès des acteurs Partenaire
média de
et partenaires du marché du VE mais aussi, à terme, auprès des consomma-
teurs et des associations qui représentent toutes les facettes de l’industrie de
l’automobile au Québec comme ailleurs au Canada.
Rémy Rousseau, éditeur
4
INNOVATIONS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI PAR LUC GAGNÉ
LE TERMINATOR POUR RETOUR VERS LE FUTUR :
PROMOUVOIR LES VE UN MICROBUS ÉLECTRIFIÉ
Embaucher Arnold Schwarzenegger, le Terminator, pour Pour célébrer les 20 ans de son centre de recherches de
promouvoir les VE, faut le faire ! Voilà justement ce qu’a Silicon Valley, Volkswagen Group of America a fait du neuf
entrepris Veloz, un organisme sans but lucratif dédié à avec du vieux en électrifiant une fourgonnette Type 2 1962.
cette cause.
En la dévoilant, Scott Keogh, le président et chef de la
Pour une campagne publicitaire intitulée « Kicking Gas » direction de la filiale américaine de VW, a expliqué qu’à la
et destinée aux médias et aux réseaux sociaux, la mégastar veille du lancement d’une floppée de véhicules électriques
d’Hollywood et ex-gouverneur de la Californie s’est trans- et autonomes, il devient plus nécessaire que jamais de défi-
formée en vendeur frondeur et cynique. Empreints d’hu- nir clairement l’image de sa marque.
mour, les clips produits pour cette campagne peuvent être
visionnés sur le site www.electricforall.org. Voilà donc le but de cette création néoclassique baptisée
Type 20 (pour le 20e anniversaire). Son allure zen cache un
« Avec Kicking Gas, on veut faire tomber les barrières et moteur électrique de 120 chevaux alimenté par une batte-
pulvériser les normes qui dictent les campagnes publici- rie de 10 kWh qui livre 173 lb-pi de couple.
taires traditionnelles de VE », explique Josh Boone, direc-
teur général de Veloz. Sa dotation comprend, entre autres, un chargeur embar-
qué de 2500 W, un système de verrouillage biométrique
et une batterie de microphones directionnels permettant
à tous les hipsters (ou hippies, c’est selon) qui l’emprunte-
ront d’échanger sans crier, même ceux assis sur la banquette
arrière la plus reculée !
MITSUBISHI FAIT UN HEUREUX LIGHTYEAR ONE : VIVE LE SOLEIL !
Mitsubishi a fait un heureux avec un concours organisé La Lightyear One n’est une auto électrique comme les
dans le cadre des salons de l’auto présentés au Canada autres. Son capot et son toit sont tapissés de capteurs so-
cette année. Il s’agit de Jean-Marc Lacasse, de la région de laires qui contribuent également à recharger sa batterie.
Photos : Veloz, Volkswagen, Mitsubishi, Lightyear
Québec qui a remporté une location gratuite de deux ans
d’un Outlander PHEV SE Touring 2019. Conçue aux Pays-Bas, cette voiture a été dévoilée en juin.
Ses créateurs affirment qu’elle a une autonomie de 725
M. Lacasse est un habitué de la marque puisqu’il a déjà km. De plus, grâce à la recharge solaire, elle pourra parcou-
parcouru plus de 180 000 km au volant d’une berline Ga- rir 20 000 km par an en étant rechargée 25 fois seulement,
lant 2004. Sur la photo, on le voit au volant de l’Outlan- comparativement à 54 fois pour une Tesla Model S P100D.
der PHEV avec Daniel Dallaire (g.), directeur régional du
Québec des Ventes de véhicules de Mitsubishi du Canada, On peut réserver dès maintenant les premiers exem-
et Donald Marcotte (d.), directeur des ventes de Paquet plaires de série. Offerts à partir de 149 000 euros (environ
Mitsubishi. 220 000 $), ils devraient être livrés en 2021.
5
Concessionnaires et
main-d’œuvre :
changements de voie
Les concessionnaires sont-ils prêts à faire face aux réalités des nouvelles
technologies et aux attentes des clients ? Les consommateurs achetant
dorénavant à peu près tout en ligne, le modèle d’affaires des concessionnaires
survivra-t-il à l’ère numérique ?
En raison des technologies de pointe causant un
niveau de changement sans précédent, l’indus-
trie de l’automobile est dorénavant confrontée à
un certain nombre de questions fondamentales.
Les répercussions de ces développements se per-
çoivent au sein de toute la chaîne de valeur de
l’automobile et les concessionnaires doivent éva-
luer de façon critique chaque aspect de leurs acti-
vités afin de s’adapter aux nouvelles réalités d’un
monde en évolution.
L’un des domaines qui préoccupent le plus les conces-
sionnaires automobiles est le personnel. Il n’est pas
rare de voir des taux de rotation annuels de 40 à 50 %
chez les vendeurs et de 30 à 40 % chez le personnel
d’entretien. La rotation de personnel de l’équipe de
gestion peut également atteindre les 20 %. L’ancienne
vision d’un concessionnaire rempli de vendeurs rô-
dant autour de clients non informés à la recherche de
leur prochaine commission devient de
EMBAUCHER LES BONNES plus en plus intenable dans un monde Ryan Robinson
où des consommateurs bien au fait
PERSONNES PEUT S’AVÉRER exigent un niveau maximum d’effi-
DIFFICILE : DES GENS DYNAMIQUES, cacité, de service personnalisé et de TROUVER LES BONS EMPLOYÉS
PASSIONNÉS ET COMPÉTENTS transparence. EST ESSENTIEL POUR AMÉLIORER
L’EXPÉRIENCE CLIENT
POUR LA VENTE ET L’ENTRETIEN Dans le service après-vente, les Établir une expérience axée sur le client peut être
AUTOMOBILE ET QUI VOUDRAIENT techniciens s’efforcent de maintenir difficile dans le milieu de la vente automobile. Em-
EN FAIRE UNE CARRIÈRE PLUTÔT les compétences nécessaires à l’en- baucher les bonnes personnes peut s’avérer difficile :
tretien des véhicules qui deviennent des gens dynamiques, passionnés et compétents
QU’UN SIMPLE EMPLOI. de plus en plus une « course tech- pour la vente et l’entretien automobile et qui vou-
nologique aux armements » entre draient en faire une carrière plutôt qu’un simple
constructeurs automobiles. Les concessionnaires emploi. En fait, certains concessionnaires évitent
réalisent également que leurs clients ont une multi- même les candidats qui ont de l’expérience chez
tude d’attentes en ce qui concerne aussi les marques des concurrents sous prétexte qu’ils ont « trop de
autres que l’automobile. De toute évidence, de mauvaises habitudes difficiles à changer ». D’autres
nouvelles façons de concevoir la façon d’identifier, préfèrent embaucher des gens qui présentent des
d’attirer, de former et de retenir des professionnels caractéristiques correspondant mieux aux attentes
de la vente au détail qualifiés sont nécessaires si l’on changeantes des clients.
veut que les détaillants demeurent pertinents pour
des consommateurs déjà habitués à acheter à peu Cependant, compte tenu du temps et des efforts
près tout en ligne. que beaucoup de concessionnaires consacrent à
6
PAR RYAN ROBINSON
trouver les « bons » employés, il est intéressant de Voici cinq aspects-clés à considérer
7% 15%
noter que de nombreux concessionnaires disent pour les concessionnaires :
qu’il y a peu ou pas de formation offerte pour les
nouveaux employés après un premier cycle d’éva- • Le roulement du per-
luation de 30, 60 et 90 jours. Les concessionnaires
ont plutôt tendance à s’en remettre à des évalua-
sonnel a un coût, car
le départ constant
14% trè
plu
tions de rendement à l’aide d’indicateurs-clés de d’employés peut
ne
performance normalisés, comme les chiffres de avoir un impact
vente mensuels et des sondages de satisfaction de nettement négatif pa
la clientèle. sur le moral de pa
l’équipe et sur
l’ensemble de l’en- 33%
31%
Toutefois, ces évaluations comprennent rarement
une rétroaction documentée et proactive sur des treprise en termes
aspects comme le leadership, le travail d’équipe et de coûts excessifs de
le mentorat. Les concessionnaires embaucheront formation et d’adminis-
7% 15%
souvent pour combler des postes dans l’immédiat tration.
plutôt que de procéder à une recherche straté-
14%
gique de personnel basée sur une évaluation des • De nos jours, la main-d’œuvre ne
besoins à long terme des compétences essentielles cherche pas à passer 70 heures par semaine à très intéressé(e)
requises pour diriger l’entreprise. travailler dans un environnement stressant et plutôt intéressé(e)
sans revenu garanti. Les modèles d’emploi tour- neutre
Une autre question fondamentale est celle de Graphique
la : niveau
nés d’intérêt
vers l’avenir devraientàcomporter
acheterdes votre
mo- prochainpas véhicule en ligne auprè
vraiment intéressé(e)
rémunération lorsque le personnel de ventefabricant est dalités de travail plus souples afin d’attirer de pas du tout intéressé(e)
motivé par des commissions sur chacune de ses
ventes. Des primes supplémentaires peuvent éga-
nouveaux visages.
33%
lement être obtenues si certains seuils de volume Source• : Étude31% mondiale
Il est essentiel sur lesdeconsommateurs
d’embaucher, perfectionner de l’industrie automobile po
de vente sont atteints. Toutefois, en raison de de Deloitte (Canada)
la et de récompenser le personnel pour qu’il re-
volatilité inhérente à ce type de système, un cer- flète l’expérience client désirée. Cependant,
tain nombre de concessionnaires en sont à tester une stratégie moderne de récompenses et de
de nouveaux modèles qui peuvent aider à atténuer reconnaissance doit aller bien au-delà de l’exer-
les hauts et les bas. Par exemple, les employés re- cice dépassé des sondages de satisfaction des
çoivent un salaire de base qui représente 70 % de clients.
leur rémunération. Les 30 % restants sont versés Niveau d’intérêt à acheter votre
trimestriellement, sur la Graphique EXERGUE
: niveau
base de la performance d’intérêt
• Unà acheter
nouveau votre
cadre de prochain
réflexion véhicule en ligne
sur la rétroac- auprès
prochain du en ligne
véhicule
de dix indicateurs-clés defabricant
auprès du fabricant
performance différents. tion, le développement et la responsabilisation
Théoriquement, cette nouvelle approche pour- est nécessaire. L’embauche d’employés possé- Source : Étude mondiale sur les
consommateurs de l’industrie
Source : Étude mondiale sur les consommateurs de l’industrie automobile pour 2019
rait faire de la vente automobile une carrière plus dant les compétences requises est dorénavant automobile pour 2019 de
attrayante pour un groupe plus diversifié de candi- un changement nécessaire dans la stratégie de
de Deloitte (Canada)
Deloitte (Canada)
dats potentiels. gestion des employés. Le besoin de gérer les
transactions de vente devient beaucoup moins
LA TENDANCE DE LA VENTE EN important que celui de gérer les personnes qui
LIGNE TOUJOURS EN HAUSSE offrent une expérience client convaincante.
Les résultats de l’Étude mondiale sur les consom-
mateurs de l’industrie automobile pour 2019 de • La gestion du personnel évolue et la nécessité
Deloitte suggèrent que siEXERGUE
certains aspects du pro- d’offrir des carrières plutôt que des emplois n’a
cessus d’achat d’un véhicule, comme les essais rou- jamais été aussi importante. Il est essentiel de
tiers, restent difficiles à faire en ligne , un nombre commercialiser activement les possibilités de
important de personnes se demandent s’il n’existe carrière sur le marché du travail d’aujourd’hui
pas une meilleure façon d’acheter une nouvelle pour attirer les candidats qui ont le plus grand
voiture. En fait, 48 % des Canadiens sont plutôt ou potentiel.
très intéressés à éviter le concessionnaire pour leur
prochain achat de véhicule en faveur d’une transac- Ryan Robinson est leader mondial en recherche
tion en ligne avec le constructeur. Le recentrage sur automobile chez Deloitte. Il peut être joint à l’adresse
les stratégies de base en matière de personnel afin suivante : ryanrobinson@deloitte.ca
Photo : Deloitte
d’améliorer la qualité de l’engagement de la clientèle
grâce à une meilleure équipe de vente devrait être
un objectif crucial pour les concessionnaires.
7
PAR FRANÇOIS BÉRUBÉ
CZÉQ : pour avoir le choix
Pour faire avancer l’électrification des transports, des citoyens ont fondé la Coalition
zéro émission Québec, dont les actions jumelées à celles de partenaires ont mené à
l’adoption unanime de la première Loi zéro émission au Canada.
Son président, Mario Langlois, explique ses objectifs et ses effets.
cules à faibles émissions (VFE) afin de permettre
aux consommateurs québécois d’accéder à un plus
grand nombre et un plus large éventail de véhi-
cules. Les entreprises visées par la Norme québé-
coise sont les constructeurs vendant (ou louant)
plus de 4 500 véhicules neufs en moyenne par
année au Québec, tous modèles légers confon-
dus. À partir de l’année modèle 2020, les grands
constructeurs (plus de 20 000 véhicules par année)
devront se conformer à une série d’exigences liées
spécifiquement à la vente de VZE. À noter que les
concessionnaires ne sont pas visés par les exigences
de la Norme VZE, bien que ces derniers soient
concernés par son application.
« En principe, la Norme VZE devrait permettre aux
concessionnaires de répondre à la demande des
consommateurs, c’est-à-dire davantage de modèles
de VZE à des prix de plus en plus accessibles. Par
contre, les cibles imposées aux constructeurs pour
Mario Langlois, président de la CZÉQ. François Bérubé, porte-parole de la CZÉQ. les années 2018 et 2019 sont plus faibles que la de-
mande et comme les constructeurs ont tendance à
La Coalition zéro émission Québec (CZÉQ) est une ne fournir que le nombre suffisant pour se confor-
association sans but lucratif constituée au Québec. mer aux cibles annuelles, l’écart entre la forte de-
« La mission de la CZÉQ vise à soutenir nos gou- mande et l’offre limitée demeure encore très grand.
vernements dans l’adoption (par le gouvernement Cet écart devrait diminuer avec l’augmentation
fédéral) et le suivi de la mise en œuvre (par la pro- annuelle des quotas jusqu’en 2025, à moins que
vince de Québec) d’une norme véhicule zéro émis- la demande des consommateurs augmente plus
sion (Norme VZE). La Norme VZE est parfois dési- vite que les cibles imposées par la Norme VZE »,
gnée Loi zéro émission. Une telle loi existe déjà dans précise Mario Langlois.
14 états américains, et la Colombie-Britannique est
en processus d’adoption d’une loi similaire », déclare La Norme québécoise fonctionne selon un système
Mario Langlois, président de la CZÉQ. de crédit. La Norme exige de chaque constructeur
d’accumuler des crédits en fonction de l’ensemble
LA NORME VZE QUÉBÉCOISE de ses ventes annuelles de véhicules légers. Un
La Loi visant l’augmentation du nombre de véhicules constructeur peut accumuler des crédits en ven-
automobiles zéro émission au Québec dant des VZE ou en achetant des crédits auprès
LA NORME QUÉBÉCOISE VISE
afin de réduire les émissions de gaz d’autres constructeurs ayant accumulé des surplus
À STIMULER L’OFFRE DE VÉHICULES à effet de serre et autres polluants de crédit. Un constructeur obtient plus de crédit en
ZÉRO ÉMISSION ET DE VÉHICULES (Norme québécoise) a été adop- vendant un VZE ayant une autonomie électrique
tée à l’unanimité par l’Assemblée plus élevée. « Nous verrons dans un prochain ar-
À FAIBLES ÉMISSIONS AFIN DE
nationale du Québec en octobre ticle comment fonctionne ce système de crédit et
PERMETTRE AUX CONSOMMATEURS 2016 et les règlements permettant ce qui distingue la Norme québécoise de celles ap-
QUÉBÉCOIS D’ACCÉDER À UN PLUS sa mise en œuvre sont en vigueur plicables dans les états américains », ajoute Mario
depuis janvier 2018. Langlois.
GRAND NOMBRE ET UN PLUS LARGE
Photos : CZÉQ
ÉVENTAIL DE CES VÉHICULES La Norme québécoise vise à sti- François Bérubé est le porte-parole de la Coalition zéro
RECHARGEABLES. muler l’offre de VZE et de véhi- émission Québec.
8
PAR JOHN MORRIS
Brad Ryder à la tête de MÉC
: en mission pour
l’électromobilité
Pour Brad Ryder, récemment nommé président-
directeur général de Mobilité électrique Canada
(MÉC), traîner une mallette remplie d’informations
pratiques et réglementaires fera partie du travail.
Heureusement, il est à la hauteur du défi.
Avec l’enthousiasme d’un vrai mordu, le côté pratique chose faite ? », s’interroge
d’un homme d’affaires expérimenté et la perspective Ryder, quelques semaines
d’avoir passé de nombreuses années au gouvernement à peine après son entrée
et dans des organisations non gouvernementales ici et en fonction. « Comment
à l’étranger, Brad Ryder perçoit toutes les facettes du mettre des bornes de re-
dossier de la mobilité électrique. « J’ai toujours été charge dans un immeuble
intéressé par la politique publique, là où les affaires et en copropriété ? »
le gouvernement se rencontrent », explique M. Ryder.
Cela fait de lui la personne par excellence pour diri- Il estime que le rôle du gou-
ger MÉC, une organisation d’environ 200 membres, vernement demeure crucial
allant des législateurs aux compagnies d’électricité, en à ce stade. « Bien que le prix
passant par les fournisseurs et autres, tous avec des des véhicules demeure éle-
objectifs immédiats différents. Dans cet énorme pays vé, les mesures incitatives se
aux réalités géographiques et économiques variées, sont avérées efficaces », observe-t-il, faisant remarquer Brad Ryder est le nouveau
president de MÉC.
ces participants ont une liste étonnante de détails à que la situation est appelée à changer avec l’augmen-
régler pour que la structure de la mobilité électrique tation des ventes et la diminution des coûts. Étant
au Canada soit une réussite. donné qu’au Canada 60 % de l’approvisionnement en
électricité provient de sources propres, les avantages
Selon M. Ryder, les partenaires connaîtront le succès sur le plan du carbone sont évidents. Les initiatives
et les VE continueront à se multiplier. « Mes jumelles industrielles, y compris la conception des véhicules et
de 8 ans ne conduiront probablement jamais une la technologie des batteries, signifient que les entre-
voiture à essence. » Son arrivée chez MÉC survient prises ont un rôle-clé à jouer. La rentabilité des bornes
alors que l’association vit une période prometteuse : de recharge et de leur emplacement n’a pas encore
le nombre de membres est en croissance considé- été clairement définie. « Un restaurant verra-t-il une
rable, comme en témoigne la participation record borne de recharge comme un moyen d’attirer les
à la récente conférence de l’organisation à Québec. clients ? C’est très probable », se dit-il.
M. Ryder s’attend à ce que le congrès de l’an prochain
à Mississauga éclipse ces chiffres, grâce à une sensibili- Il n’est pas tout à fait clair où IL FAUT ÉDUQUER ET SENSIBILISER
sation toujours plus accrue aux VE. le Canada veut aller avec le
dossier de la mobilité élec- LES DÉCIDEURS. IL EST AUSSI
LA VOIE À SUIVRE trique, et l’échéancier pour ESSENTIEL D’INVESTIR DAVANTAGE
Jusqu’à présent, la feuille de route des VE dans ce y arriver n’est pas défini. DANS LES INFRASTRUCTURES DE
pays est toujours en chantier. La pénétration varie M. Ryder considère qu’une
énormément d’une province à l’autre, tandis que les communication nette et RECHARGE. COMMENT FAIRE EN SORTE
progrès réalisés ailleurs dans le monde, comme en cohérente des objectifs stra- QUE TOUT CELA SOIT CHOSE FAITE ?
Norvège, vont bon train. Le rôle de Ryder est d’aider tégiques est essentielle pour
à coordonner les très nombreuses facettes du proces- faire en sorte que les parties concernées et le public
sus pour que l’électromobilité se propage. « Il faut participent au processus. À ce titre, Brad Ryder cite
éduquer et sensibiliser nos décideurs. Il est aussi es- un proverbe africain : « Si tu veux aller vite, vas-y
Photo : MÉC
sentiel d’investir davantage dans les infrastructures de seul, mais si tu veux aller loin, alors il faut y aller
recharge. Comment faire en sorte que tout cela soit ensemble. »
9
PAR RAYNALD BOUCHARD
L’IVI, un
catalyseur
technologique
d’envergure
mondiale
Le Lion8, un camion urbain Pour mieux comprendre le rôle de l’Institut du véhicule innovant
100 % électrique combinant
puissance, confort et
(IVI), on doit se familiariser avec le réseau dans lequel il évolue,
technologie moderne, sera sur connaître ses partenaires et, surtout, ses principaux clients.
nos routes dès l’automne 2019.
La mission de l’IVI en dit long sur sa raison d’être : sou- que la valorisation des sources d’énergies renouvelables
tenir les entreprises, principalement les PME, dans la dans le secteur du transport. »
recherche appliquée, le développement, l’évaluation
et l’implantation de technologies novatrices dans le En pilotant des projets porteurs d’avenir, l’IVI entend
domaine des transports. favoriser l’expansion des entreprises du Québec sur le
marché international du transport durable et projette
LE RÉSEAU AMBIANT de générer d’importantes retombées économiques et
Ce centre de recherche, accrédité par le Conseil de re- sociales.
cherches en sciences naturelles et en génie du Canada
(CRSNG), fait partie de Synchronex, le réseau des 59 UNE CLIENTÈLE DE CHOIX
centres collégiaux québécois de transfert technolo- Parmi ses clients, on compte de nombreuses entreprises
gique (CCTT). qui ont déjà engrangé des succès éclatants, comme la
Compagnie Électrique Lion qui a conçu et fabriqué
Affilié au Cégep de Saint Jérôme, l’IVI emploie une des autobus scolaires, des minibus et des camions
trentaine de personnes, dont 19 ingénieurs, rien de urbains 100 % électriques. On y retrouve également,
moins. L’Institut travaille annuellement avec une cin- entre autres, Hydro-Québec, Bombardier Transport,
quantaine de clients et sur environ 80 projets différents Ecotuned, Nordresa, Novabus, SNC-Lavalin, la STM et
François Adam, dotés d’une enveloppe budgétaire de 3,5 M$. Enfin, la STL.
directeur général, IVI.
l’IVI siège sur les conseils d’administration d’InnovÉÉ et
du projet VLIÉ (véhicules lourds innovants 100% élec- LA CYBERSÉCURITÉ S’INVITE
triques). « Ce qu’on offre, c’est un savoir, des cerveaux et des
bras, explique François Adam. Nos ingénieurs s’assurent
CE QU’ON OFFRE, C’EST UN SAVOIR, CATALYSEUR que nous sommes à la fine pointe et que l’IVI demeure
DES CERVEAUX ET DES BRAS. D’ENVERGURE toujours pertinent pour l’industrie. Par exemple, nous
NOS INGÉNIEURS S’ASSURENT QUE MONDIALE sommes actuellement impliqués dans le développe-
L’IVI se positionne comme un cata- ment d’une plateforme robotique pour véhicules agri-
NOUS SOMMES À LA FINE POINTE lyseur technologique et un agent de coles de même que dans un projet d’autobus urbain
ET QUE L’IVI DEMEURE TOUJOURS changement d’envergure mondiale. électrique pour une entreprise de Toronto. »
PERTINENT POUR L’INDUSTRIE. « Les projets que nous soutenons,
affirme le directeur général François L’IVI met également la cybersécurité au cœur de ses
Photos : Lion, IVI
Adam, sont axés sur l’électrification des transports, priorités. Cet enjeu est de taille et l’Institut a dévelop-
l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules, pé une grande expertise pour tester la vulnérabilité et
la réduction des GES et des émissions polluantes ainsi l’étanchéité des systèmes qu’elle conçoit.
10PAR LUC GAGNÉ
Propulsion Québec veut
faciliter l’innovation
Sarah Houde nous apprend comment Propulsion Québec entend rendre une grappe
industrielle dédiée aux acteurs du transport électrique et intelligent.
Plus de 250 spécialistes des parcs de véhicules élever le Québec au rang
étaient réunis à Montréal pour participer à Impulsion de leader dans les secteurs
MTL en juin, un forum international consacré aux d’activités liés aux TÉI. D’ici
pratiques et technologies novatrices en matière de 2026, en mobilisant et en
transport électrique et intelligent (TÉI). réunissant les acteurs de
cette filière, l’organisme
En échangeant sur des solutions nouvelles pour mo- souhaite contribuer au dé-
derniser les parcs de véhicules, ces spécialistes parta- veloppement d’un noyau
geaient un but commun avec l’organisateur de l’évé- d’entreprises de calibre
nement, Propulsion Québec : éliminer les obstacles mondial dans ce milieu,
freinant l’adoption du VE. en plus de faire de cette
province un lieu privilégié
ACCÉLÉRATEUR DE pour l’expérimentation et
DÉVELOPPEMENT l’utilisation de ces moyens
Propulsion Québec est une grappe industrielle en de transport. Pour y arriver,
TÉI. Créée par le gouvernement du Québec en avril l’organisme cible le finan-
2017, elle a pour but d’accélérer le développement cement, la commercialisa-
économique de ce secteur d’activité, nous apprend sa tion, la main-d’œuvre, la
directrice générale, Sarah Houde. « Il est question ici réglementation et les politiques publiques, mais aussi Sarah Houde, directrice générale
de Propulsion Québec.
des entreprises québécoises qui fournissent des com- la recherche et le développement.
posantes ou des VE, de la trottinette au train, mais aussi
les infrastructures de recharge, les véhicules intelligents C’est dans cet esprit qu’a été organisé Plugfest à
et les infrastructures intelligentes », dit-elle. Blainville, au nord de Montréal, en mai. Consacré
aux technologies de la connectivité des véhicules
Cet organisme à but non lucratif souhaite éliminer (V2X ou vehicle-to-everything), leur certification et
les entraves à la croissance de cette industrie ou, à leur déploiement, de même que la cybersécurité, cet
tout le moins, amoindrir leur impact pour que les événement a attiré une foule de spécialistes d’ici et
entreprises de ses membres. d’ailleurs. « On a amené cet événement-là des États-
Unis pour que nos membres puissent rencontrer les
Le nouveau camion urbain électrique Lion8 de grandes entreprises. C’était une opportunité en or
conception québécoise équipé d’une benne de col- pour faire rayonner le Québec et faire connaître nos
lecte automatisée, mise au point par Boivin Évolu- entreprises », explique fièrement Mme Houde.
tion de Lévis, était d’ailleurs en vedette à Impulsion
MTL où il a été dévoilé en première mondiale. Propulsion Québec produit aussi diverses études
consacrées à des sous-
Plus d’une trentaine de villes d’Amérique du Nord secteurs d’activités impor- PLUGFEST À BLAINVILLE ÉTAIT UNE
étaient aussi représentées à cet événement où l’on tants, comme le recyclage OPPORTUNITÉ EN OR POUR FAIRE
parlait, entre autres, de pratiques d’implantation des batteries des VE. « Le RAYONNER LE QUÉBEC ET FAIRE
de VE et véhicules autonomes dans les parcs. « Ces Québec pourrait devenir
villes sont des clients potentiels pour nos membres le centre du recyclage de CONNAÎTRE NOS ENTREPRISES.
et les villes sont plus enclines à tester et à intégrer batteries pour tout l’est du continent américain »,
ces véhicules-là dans leurs parcs. Or, les véhicules de estime-t-elle. Voilà autant de projets qui visent à
parcs sont ceux qui roulent le plus. Ici, on peut avoir faire connaître le Québec à l’étranger, à faire évo-
Photo : Propulsion Québec
un impact réel sur les gaz à effet de serre », estime la luer la réglementation pour permettre la réalisation
directrice de Propulsion Québec. de projets d’expérimentation, mais aussi à faire
connaître les membres de l’organisation à des par-
LE QUÉBEC, UN LEADER D’ICI 2026 tenaires d’affaires potentiels pour contribuer à l’essor
Propulsion Québec se donne moins de 10 ans pour de cette industrie locale.
11PAR RAYNALD BOUCHARD
Projet pilote concluant
pour CAA-Québec et
NAPA AUTOPRO
Trente-cinq propriétaires de VE s’étaient donné rendez-vous le 1er juin dernier pour
participer à un cours pratique d’inspection gratuite mené dans un centre d’entretien
NAPA AUTOPRO de la région de la Capitale et encadré par des spécialistes de
CAA-Québec
Le projet ayant été concluant, l’organisation envi-
sage maintenant de tenir au cours des prochains
mois d’autres cours pratiques d’inspection pour VE
en vue de couvrir potentiellement l’ensemble de
son réseau.
SYSTÈME ÉLECTROGÈNE
PERFORMANT
Venus expressément pour faire vérifier la batterie du
véhicule, les clients de B Lepage Auto Service ont
été rassurés qu’aucun problème particulier n’ait été
détecté. Il en a été de même pour le système de
Benoit Lepage, propriétaire
de B Lepage Auto Service freinage, exception faite d’une voiture qui recelait la
présence d’humidité.
L’ORGANISATION ENVISAGE Lors des 25 minutes qu’a duré QUAND LE PNEU S’EN MÊLE
MAINTENANT DE TENIR AU COURS chacune des inspections, les pro- Pour 40% de ces propriétaires de VE, leur voi-
priétaires ont probablement été ture n’était pas munie de pneus à faible résis-
DES PROCHAINS MOIS D’AUTRES
étonnés d’apprendre que leur tance au roulement, ce qui contribuait de façon
COURS PRATIQUES D’INSPECTION automobile était équipée d’une appréciable à diminuer l’autonomie du véhicule.
POUR VE EN VUE DE COUVRIR vingtaine d’ordinateurs pour au-
tant de fonctionnalités, dont cer- Sylvain Légaré, analyste en recherche automo-
POTENTIELLEMENT L’ENSEMBLE
tains affichaient un code d’ano- bile à CAA-Québec, explique cette anomalie
DE SON RÉSEAU. malie sans pour autant révéler un en partie par le fait que la plupart des auto-
problème majeur. mobilistes ayant participé au cours pratique
possédaient un VE d’occasion et que certaines
Il est intéressant de noter que recommandations quant à l’usage des pneus
B Lepage Auto Service, situé à avaient été passées sous silence lors de la tran-
L’Ancienne-Lorette en banlieue saction.
de Québec, arbore la bannière
NAPA AUTOPRO tout en fai- LA MARQUE « GARAGE
sant partie des 365 entreprises RECOMMANDÉ »
membres du réseau des garages Benoit Lepage ne tarit pas d’éloge à l’endroit de la
recommandés CAA-Québec, ce bannière NAPA AUTOPRO qu’il affiche fièrement
qui en fait un centre d’inspection au sein de son entreprise. « C’est plus qu’une
autorisé. Les critères d’inspection épithète, c’est une panoplie de services rapides
Photos : B Lepage Auto Service
du projet pilote ont été élabo- et pertinents qui, avec l’arrivée des VE, nous
rés à partir de données établies confortent dans notre capacité de les entretenir
par le centre de recherche de et les réparer. » Du côté de CAA-Québec, on es-
CAA-Québec et normalisées se- time que ce cours pratique d’inspection gratuite
Une inspection qui va bien lon des barèmes reconnus dans constitue un excellent moyen de se rapprocher
au-delà de la batterie.
l’industrie. de la clientèle.
12L A FOR C E D U GR OUP E
TRANSPORT MAGAZINE
&PAR YVAN LUPIEN
L’avenir de la recharge
pour les VE et hybrides
rechargeables
Au cours de la prochaine décennie, les VE à batterie pourraient représenter un quart
des ventes mondiales de voitures. Il ne fait donc aucun doute que l’infrastructure de
recharge actuelle subira une transformation majeure.
leur consommation d’électricité grâce à des compteurs
électriques intelligents qui chargeront leur véhicule aux
heures creuses et à une fraction du coût. Certains d’entre
eux vendent même à leur fournisseur d’électricité local
l’électricité stockée dans leur VE aux heures de pointe
pour la racheter lors des périodes hors pointe, ce qui leur
permet de générer des revenus.
Les propriétaires de VE qui vivent dans des immeubles
Ces changements sont déjà en cours. Des entreprises situés dans des zones très peuplées et qui stationnent
comme Tesla ont compris dès le début que les conduc- leur voiture sur rue ont des options plus limitées. Pour
teurs doivent faire de longs trajets sur la route, d’où leur l’instant, ils doivent bien souvent charger leur VE avec des
réseau de super chargeurs. Ils ont également compris bornes de recharge publiques.
qu’à long terme, l’infrastructure de recharge commer-
ciale ne fera qu’être un complément à la recharge à do- On peut parfois trouver ces bornes dans des lieux de re-
micile. C’est pourquoi ils ont produit et commercialisé charge pratiques comme les supermarchés. Pour l’instant,
des bornes de recharge résidentielles. le nombre de ces bornes est peu élevé et le processus est
complexe à ce stade pour rendre la propriété d’un VE
L’AVANTAGE DE LA RECHARGE facilement viable dans les zones peuplées.
À LA MAISON
Une grande partie des propriétaires de VE au Canada SUR LA ROUTE
chargent leur VE dans leur propre entrée ou garage. Où les conducteurs de VE chargeront-ils leur véhi-
Cette approche peut s’avérer rentable puisqu’elle per- cule lorsqu’ils feront de longs trajets au Canada ? On
met d’utiliser de l’électricité résidentielle moins chère peut sans aucun doute s’attendre à ce que les bornes
en dehors des périodes de pointe, de recharge soient situées majoritairement le long
DE NOMBREUX PROPRIÉTAIRES par opposition aux prix de l’électri- des autoroutes principales, comme c’est le cas ac-
tuellement pour les stations-service. Certains fournis-
DE VE OPTIMISENT DÉJÀ LEUR cité commerciale nécessaire avec les
bornes de recharge publiques. seurs d’énergie avant-gardistes, comme Irving Oil au
CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ Nouveau-Brunswick, ont déjà installé des bornes de
GRÂCE À DES COMPTEURS C’est que les tarifs d’électricité sont recharge pour leurs clients.
ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS plus chers durant les périodes les
plus achalandées des jours ouvrables, Les bornes de recharge d’Irving Oil font partie d’un cor-
QUI CHARGERONT LEUR VÉHICULE soit environ de 13 h à 19 h, du lundi ridor de bornes rapides situées tous les 65 km le long de
AUX HEURES CREUSES ET À au vendredi. Les périodes de pointe la route transcanadienne. Des bornes de niveau 2 (240 V)
s’y trouvent également pour les hybrides rechargeables
UNE FRACTION DU COÛT. partielles, durant lesquelles le prix
de l’électricité baisse d’environ 25 %, qui ne peuvent pas utiliser les bornes rapides.
sont généralement de 10 h à 13 h et de 19 h à 21 h, du
lundi au vendredi. Les périodes hors pointe, qui offrent Dorénavant, les VE et les hybrides rechargeables ont la
les tarifs les moins chers, incluent toutes les autres possibilité de se recharger le long de la route la plus
plages horaires, y compris les jours fériés. achalandée du Nouveau-Brunswick, près d’une sta-
Photos : Renault
tion-service offrant de la nourriture, des toilettes et
LA RECHARGE PUBLIQUE autres commodités. Voilà la voie de l’avenir. Et l’avenir,
De nombreux propriétaires de VE optimisent déjà c’est maintenant.
14PAR GUILLAUME CLOUTIER DUBÉ
Une borne
de recharge,
combien ça
coûte ?
Guillaume Cloutier Dubé, maître
électricien, évalue pour nous les coûts
d’acquisition et d’installation d’une
borne de recharge de niveau 1 et 2.
Dans cet exercice d’estimation, Guillaume Cloutier Le coût d’acquisition de la borne niveau 2 de situe
Dubé émet une mise en garde quant aux coûts re- entre 800 $ et 1300 $. Quant aux travaux d’installa-
latifs au type d’installation électrique, à sa difficulté tion, ils seront d’environ 650 $ en moyenne et né-
d’accès et au type de logement concerné (unifami- cessiteront le recours à un électricien afin d’effectuer
lial, condo, commercial). une dérivation d’une capacité de 40 A à 240 V.
BORNE DE NIVEAU 1 BORNE DE NIVEAU 3
Portative et de série sur tous les VE, cette borne est La borne de recharge rapide à courant continu
branchée sur une prise de 120 V. Elle comprend un (BRCC) s’avère la solution idéale pour atteindre une
module électronique de protection et un connec- plus grande autonomie (environ 200 km) à un coût
teur de recharge. abordable, environ 10 $/heure.
Son principal désavantage est assurément sa faible De grande puissance (400 V), cette borne est appe-
capacité de recharge de seulement 7 km par heure. lée à prendre de l’expansion pour accommoder ceux
De plus, selon le Code de construction, elle néces- et celles qui effectuent régulièrement de longues
site une intensité de 20 A et doit être branchée sur distances.
une prise unique pour éviter toute surcharge.
Il existe près de 200 BRCC au Québec, surtout à
C’est la raison pour laquelle le recours à un élec- proximité des grandes artères et des principales mu-
Guillaume Cloutier Dubé,
tricien est obligatoire pour installer une dérivation, nicipalités. Il est difficile d’estimer les coûts d’acquisi- maître électricien
moyennant des frais d’environ 500 $. Tenant compte tion et d’installation des bornes de niveau 3, ceux-ci
de la faible rapidité de recharge de ce type de borne, étant la responsabilité de grandes organisations.
cette installation ne répond pas aux besoins de la
majorité des utilisateurs. Saviez-vous que les pétrolières Irving et Petro-Cana-
da ont déjà procédé à l’instal-
BORNE DE NIVEAU 2 lation de telles bornes au sein LES PÉTROLIÈRES IRVING ET
C’est la solution choisie par 90 % des propriétaires de leur réseau ? Un bon in- PETRO-CANADA ONT DÉJÀ
de VE, car elle leur permet de gagner une autono- dice que ces bornes gagnent PROCÉDÉ À L’INSTALLATION DE
mie respectable plus rapidement, soit 30 km par en popularité.
heure. Branchée sur une prise de 240 V, elle répond BORNES DE NIVEAU 3 AU SEIN DE
aux besoins de la plupart des utilisateurs à la maison, UNE BORNE LEUR RÉSEAU. UN BON INDICE
au travail et sur la route. INTELLIGENTE, QUE CES BORNES GAGNENT
POURQUOI PAS ?
Pour une somme addition- EN POPULARITÉ.
Photos : GCD Énergie, Nissan
Il serait pertinent que les garagistes, carrossiers,
concessionnaires et parcs de véhicules en installent nelle variant de 100 $ à 300 $, il est possible de
sur leur site pour leur usage interne et pour leurs connecter votre borne de niveau 2 à vos appareils
clients. Un volume d’achalandage élevé pourrait intelligents grâce à des applications. Vous pourrez
nécessiter l’ajout d’une borne de niveau 3. ainsi, entre autres, en gérer l’accès, la configurer et
visualiser la puissance de recharge.
15PAR JOHN MORRIS
Feu vert pour
les VE en C.-B.
Lorsque les Canadiens pensent à la côte Ouest, ils imaginent une province d’écolos,
de hippies et d’environnementalistes. Il est donc logique que ce bout de pays
accueille de plus en plus de VE.
Ce n’est pas surprenant que la Colombie-Britan- - Il y a déjà de nombreuses bornes de charge de
nique, la province qui abrite une population sensi- niveaux 2 et 3 et, selon Ron Burton, BC Hydro
bilisée aux questions environnementales, et qui est en installera 35 autres à des endroits-clés;
la province de résidence des chefs du Parti vert et
du NPD au fédéral, soit un terrain très fertile pour - L’électricité propre est abondante en C.-B.,
les VE. principalement grâce à la production hydroé-
lectrique générée par les rivières en montagne.
Selon Ron Burton, président de la Vancouver Electric Les conducteurs ne remplacent donc pas une
Vehicle Association (VEVA), le nombre de VE dans sorte d’émission de carbone par une autre;
la province a doublé entre le premier trimestre de
2018 et celui de 2019. Quelque 205 000 VE circulent - Le gouvernement a récemment autorisé des
Membre actif de VEVA, Bill Hamilton
sur les routes de la province, ce qui représente envi- demandes de revente d’électricité. Une don-
s’affaire à recharger sa Nissan Leaf à
une borne Power Smart de ron 1,5 % du parc de véhicules de 3,7 millions d’uni- née particulièrement intéressante pour les im-
BC Hydro à Hope. tés de la C.-B. meubles de condos qui sont prêts à installer
une infrastructure de recharge pour les rési-
Selon une étude réalisée par DesRosiers Automotive dents et qui peuvent maintenant calmer les
Consultants, la vente de véhicules de luxe dans cette préoccupations des résidents qui n’ont pas de
province en 2014 dépassait de 41,2 % la part du mar- VE.
ché canadien moyen.
La province désire fortement faire croître le parc
L’époque où les propriétaires de VE étaient sur- de véhicules zéro émission (VZE), comme indi-
tout des gens fortunés qui stationnaient leur Tesla qué dans la Loi sur les véhicules zéro émission
à Whistler est révolue selon Burton. La croissance (ZEVA) adoptée à la fin mai. Cette loi veut que
du marché provient dorénavant de la population du 10 % des véhicules légers neufs vendus en C.-B.
Lower Mainland qui choisit une Leaf, une Bolt ou un soient des VZE d’ici 2025. D’ici 2040, l’objectif
Kona pour ses déplacements quotidiens. est de 100%. Les VZE comprennent les VE à bat-
terie, les hybrides rechargeables et les véhicules
DE BONNES RAISONS à hydrogène.
D’OPTER POUR UN VE
Les arguments en faveur du VE sont nombreux dans LA PEUR DE LA PANNE EN
cette province. Nous avons mentionné le fait que les MONTAGNE
Britanno-Colombiens ont tendance à faire des choix La province comporte aussi son lot de désagréments
environnementaux, mais il y a plusieurs raisons pra- pour les conducteurs de VE avec son terrain forte-
tiques de rouler électrique en C.-B. ment accidenté. Le trajet depuis la maison de Ron
Burton à Port Moody jusqu’au sommet du mont Cy-
L’ÉPOQUE OÙ LES PROPRIÉTAIRES
- C’est en C.-B. que le prix de press, à 900 mètres d’altitude, utilise environ 30 %
DE VE ÉTAIENT SURTOUT DES GENS l’essence est le plus élevé au de sa charge. Et comme dans beaucoup d’autres pro-
FORTUNÉS QUI STATIONNAIENT LEUR pays (1,75 $/litre au début du vinces, les distances à l’extérieur des zones urbaines
TESLA À WHISTLER EST RÉVOLUE mois de juin 2019); sont longues et peuvent contribuer à la peur de la
SELON BURTON. LA CROISSANCE DU panne.
MARCHÉ PROVIENT DORÉNAVANT - Le température est relative-
ment clémente dans les basses- Mais au fur et à mesure que les véhicules s’amé-
DELA POPULATION DU LOWER
terres continentales de la C.-B., liorent et que les bornes de recharge se multiplient,
MAINLAND QUI CHOISIT UNE LEAF,
Photo : VEVA
de sorte que le froid n’est pas ces problèmes seront résolus et il est assez clair que
UNE BOLT OU UN KONA POUR SES un facteur significatif; la région de Vancouver sera en tête de peloton en
DÉPLACEMENTS QUOTIDIENS. matière de VE.
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