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Avant propos Xi’an A quelques kilomètres de Xi’An, au cœur de la Chine, plus de 6 000 statues de Trésors de la Chine Impériale soldats en terre cuite, grandeur nature, sont sorties d’un sommeil de plus de 2 000 ans… Elles sont les gardiennes éternelles du mausolée du Premier Empereur de Chine, Qin Shi Huangdi, qui unifia les Royaumes Combattants et laissa pour héritage un Empire qui perdurera jusqu’au début du XXème siècle. L’exposition Xi’An, Trésors de la Chine impériale, empruntée à Caen Expo-Congrès et présentée au musée archéologique du Val d’Oise du 14 octobre 2017 au 16 septembre 2018, vous plonge dans cette incroyable découverte faite par deux paysans en 1974 et vous livre les secrets de ce site archéologique unique au monde. Initiez-vous aux mystères de l’Empire du Milieu à travers une chronologie illustrée par 7 objets originaux issus des collections du Musée Cernuschi à Paris, en regard aux découvertes archéologiques valdoisiennes contemporaines. Un espace ludique et de découverte est dédié au jeune public. Testez-y vos connaissances avec une sélection de monuments emblématiques de l’Histoire mondiale, fabriquez vos propres soldats et découvrez leurs rôles dans l’armée impériale. Enfin, un théâtre d’ombres chinoises ainsi qu’un espace lecture, musique et jeux vous ouvrent une fenêtre sur la culture chinoise d’hier et d’aujourd’hui. Une sélection de vidéos est également en accès libre sur un écran tactile. En partance pour Xi’An, le musée archéologique vous souhaite un excellent voyage ! 2
SOMMAIRE 1. Contenus et implantations de l’exposition p.4 2. Espace ludique et découverte p.6 3. Espace introductif p.11 4. Parcours de l’exposition p.14 5. Préparer votre visite au musée p.24 6. Ressources documentaires p.24 7. Pendant la visite p.27 8. Pistes pédagogiques p.28 9. Infos pratiques p.30 3
1. CONTENUS ET IMPLANTATIONS DE L’EXPOSITION a) Espace ludique Dès l’entrée de l’exposition temporaire, un espace ludique dédié au jeune public permet de faire cap sur la route de la soie et les trésors de la Chine impériale. Trois dispositifs ont été créés spécifiquement pour la durée de l’exposition : - Top chrono : révise ta Géo ! Une carte géographique et chronologique sur laquelle il faut repositionner 10 monuments, des pyramides d’Egypte à la Tour Eiffel en France, en passant par les soldats en terre cuite à Xian. - Fabrique ton soldat ! Assembler un corps, des mains, des jambes et une tête pour créer un soldat. - Le petit théâtre chinois : un théâtre d’ombres pour raconter avec les mains ou avec des marionnettes de courts contes chinois traditionnels. 4
b) Espace découverte L’espace découverte ouvre une fenêtre sur la Chine d’hier et d’aujourd’hui : contes et ouvrages sur la culture chinoise ou l’archéologie, films documentaires, jeux tradition- nels et musique sont en accès libre. c) Espace introductif Pour l’occasion, le couloir d’accès à l’exposition s’habille d’une grande frise chrono- logique et de sept vitrines, dans lesquelles sont mis en confrontation des objets origi- naux issus des collections du musée Cernuschi - Musée des Arts de l’Asie de la ville de Paris - et du mobilier contemporain du Val d’Oise. d) Espace d’exposition Dans la salle d’exposition, vous découvrirez avec votre classe une reproduction du puits qui a permis cette fabuleuse découverte, un atelier de fabrica- tion de soldats en terre cuite, une dizaine de soldats reproduits à l’identique grandeur nature (copie offi- cielle de Xian), une statue du premier Empereur de Chine, ainsi qu’un ensemble de 4 chevaux. Une sta- tue polychromée permet d’imaginer les soldats tels qu’ils devaient être il y a 2200 ans, c’est-à-dire haut en couleur ! Une autre statue, remontée après avoir été brisée, présente le travail des archéologues et des restaurateurs dans la reconstitution de ce gigan- tesque puzzle. 5
2. ESPACE LUDIQUE ET DECOUVERTE Un espace ludique et de découverte est dédié à différents outils de manipulations pour permettre aux plus jeunes de découvrir l’histoire et la culture chinoise tout en s’amusant ! a) Top chrono : révise ta Géo ! C’est une carte géographique et chronologique. Sur la chronologie est proposée une sélection de 10 monuments miniatures 3D de l’Histoire mondiale : la pyramide de Khéops à Gizeh (Egypte, 2 560 av. notre ère), le Parthénon à Athènes (Grèce, 445 av. notre ère), l’armée de terre cuite à Xi’an (Chine, 210 av. notre ère), le Colysée à Rome (Italie, 70), les pyramides Mayas à Chichen Itzá (Mexique, vers 900), les temples d’Angkor Vat (Cambodge, vers 1 100), la forteresse du Kremlin à Moscou (Russie, 1331), le Machu Picchu dans les Andes centrales (Pérou, vers 1 400), le Taj Mahal à Agra (Inde, 1 631) et la Tour Eiffel à Paris (France, 1 900). Ces 10 monuments sont à déplacer sur la carte. Il faut retrouver leur position géo- graphique. Un signal lumineux indique s’il s’agit d’une bonne (vert) ou d’une mau- vaise (rouge) réponse. Sur la carte, accompagnée d’une légende, sont représentées les limites géogra- phiques de l’Empire du milieu sous les dynasties Qin et Han, l’emprise de la grande muraille de Chine et les routes terrestres et maritimes de la soie. Deux focus ac- compagnent ce propos : l’un sur la Chine impériale, l’autre sur les « Routes de la Soie ». La Chine impériale La civilisation chinoise est la plus ancienne du monde ! En 221 av. J.-C., le roi Zheng de l’Etat Qin et ses troupes armées ont conquis et unifié les Royaumes combattants, fondant ainsi l’Empire de Chine. Le roi Zheng prend alors le titre de Premier Empereur et se fait nommer Qin Shi Huangdi, prononcé Ch’in, d’où vient le nom de la Chine ! Convaincu d’être immortel et afin de prolonger son autorité dans l’au-delà, le Premier Empe- reur mobilise 720 000 hommes pour lui construire un tombeau gigantesque. Ce mausolée est gardé par plus de 7 000 soldats en terre équipés d’armes réelles en bronze, 600 chevaux en terre cuite et 130 chars en bois. Pour la construction de la Grande Muraille de Chine, il met au travail forcé plusieurs milliers de ses sujets et fait exécuter tous ceux qui s’opposent à lui. Néan- moins, il crée une administration centralisée, uniformise l’écriture, la mon- naie, les poids, les mesures et les lois, œuvre colossale dont bénéficient les dynasties suivantes jusqu’en 1912 ! 6
La « Route de la Soie » Selon la légende, une princesse chinoise buvait son thé sous un mû- rier lorsque le cocon d’une chenille tomba dans sa tasse. En le pre- nant entre ses doigts, elle se rendit compte qu’elle pouvait en dérou- ler un fil d’une grande finesse. Elle venait d’inventer la soie. Mais sa fabrication est un secret bien gardé et celui qui le dévoile est passible de la peine de mort ! Très vite, la soie est le produit chinois le plus recherché, surtout par les Romains qui en sont de grands consomma- teurs. Elle donne son nom aux fameuses « routes de la soie », réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe, du IIe siècle av. J‑C au XVe siècle ap. J.-C. Caravaniers et marchands d’Asie centrale, In- diens et Perses échangent contre cette précieuse étoffe, des objets en verre, du vin de raisin, des tapis, des cotons imprimés, des pierres précieuses, de la porcelaine, des étoffes de lin, des épices ou encore des armes. Cette route a aussi été la voie de diffusion des grandes dé- couvertes chinoises comme la boussole, la poudre à canon, le papier- monnaie ou l’imprimerie ! 7
b) Fabrique ton soldat … Comme les potiers chinois, il y a plus de 2 200 ans de cela, l’objectif de cet atelier est d’appréhender les techniques de fabrication des soldats de l’armée de Xi’an. Sur le principe du jeu « Monsieur Patate », les enfants devront composer leur soldat en assemblant 4 éléments : des jambes et des pieds (1), un corps (1), une tête (1), des bras et des mains (1). Au final, ils devront avoir face à eux 4 soldats : un Général, un Officier, un Soldat Général et un Fantassin. Dans l’armée du Premier Empereur, le Général commande une unité militaire. Il organise ses troupes et décide des stratégies à adopter pour vaincre l’ennemi. Pour faire de chaque bataille une victoire, le général utilise des bottes secrètes pour trom- per l’ennemi. Ce dernier ne doit ni connaître le lieu du combat, ni deviner quand et comment il sera attaqué. S’il ignore tout, l’ennemi fera de grands préparatifs, tâche- ra de se rendre fort de tous les côtés, ce qui divisera ses forces et fera sa perte. Le général porte une armure en écaille renforcée par de fines cottes de maille. Elle est longue par devant et courte par l’arrière car il ne tourne jamais le dos à son ennemi. Sa coiffe à rouleaux et les nombreux nœuds qu’il revêt affirment son rôle dans l’ar- mée. Il est armé d’une épée. L’Officier aide le général dans sa prise de décision pour pouvoir transmettre à ses troupes l’ordre de bataille. Il peut commander un petit groupe de cavaliers, d’archers, d’arbalétriers … Il se sert de gongs, de tambours, de bannières et de drapeaux pour capter l’attention des guerriers et faire manœuvrer tous ses soldats comme un seul homme. Mais attention, ceux qui n’avancent pas quand ils en reçoivent l’ordre sont décapités. L’officier porte sous son armure une tunique longue sur un pantalon. Il se distingue par sa coiffure à pente et ses nœuds. Il peut être armé d’une épée, d’un arc et de flèches ou bien d’une arbalète. Il mène ses troupes à cheval. Le Soldat Général aide l’officier dans le commandement des troupes. Il est soit le chef des archers qui bandent leurs arcs pour que leurs flèches atteignent le camp adverse ; soit celui des arbalétriers, prêts à se lever et à déclencher leurs carreaux au moment opportun ; ou encore celui des cavaliers qui, sur leurs chevaux, avancent à grande vitesse… Le soldat général porte une tunique longue et un pantalon. Son buste est protégé par une armure courte qui lui permet de se déplacer rapidement et de passer d’une station à genoux à une station debout très rapidement. Ses cheveux longs sont nattés en petites tresses et noués en chignon de côté sur la tête. Il peut être armé d’une épée, d’un arc et de flèches ou bien d’une arbalète. S’il est le chef des cavaliers, il peut avoir un cheval pour monture. 8
andent leurs arcs pour que leurs flèches atteignent le camp adverse ; soit celui des arbalétriers, prêts à e lever et à déclencher leurs carreaux au moment opportun ; ou encore celui des cavaliers qui, sur leurs hevaux,Leavancent Fantassin à grande a pour vitesse… mission Le soldat général d’harceler porte une et de fatiguer tuniquetant l’ennemi longue queetlaunmêlée pantalon. Son buste st protégé n’estpar pasune armurePuis engagée. courte quimet il se lui permet à l’abride se déplacer pour rapidement laisser place et de passer aux archers, arbalé-d’une station à enouxtriers à une... station deboutporte Le fantassin très rapidement. des vêtements Seslégers cheveux longs sont de coton. Pournattés ensont ceux qui petites tresses et noués en équipés hignond’une de côté sur la elle armure, tête.est Il peut être armé d’aspect d’une épée, plus grossier. Le d’un arcdeettroupe soldat de flèches ou bien n’a qu’un d’une arbalète. S’il simple st le chef des cavaliers, chignon ou un bonnetil peuten avoir guiseundecheval pour coiffure. Cesmonture. guerriers viennent de tout l’empire et Le petit leur théâtre origine chinois ethnique : paroles est d’ombres reconnaissable et forme à la de lumière de leur visage, symbolisant ainsi n théâtre d’ombres l’unification pour raconter perpétuelle de laavec Chinelesqui mains ou avecune rassemble desmultitude marionnettes de courts de peuples. Ils contes sont chinois trad onnelsarmés (« Tigre soitderrière, renard d’une épée, soitdevant d’une », « Laflexible lance vérité sur les fantômes »). en bambou. n focus donne également quelques informations sur les origines du théâtre d’ombre. d) Le petit c) … En Technicolor ! éâtre chinois : paroles d’ombres et de lumière Sur le même outil pédagogique, un espace tactile est dédié aux matériaux utilisés n théâtre d’ombres pour raconter avec les mains ou avec des marionnettes de courts contes chinois trad pour la mise en couleur des soldats de terre cuite. Même si aujourd’hui nous connais- onnels (« Tigre derrière, renard devant », « La vérité sur les fantômes »). sons les soldats uniquement dans leur version « terre cuite », il faut imaginer qu’à n focus donne également quelques informations sur les origines du théâtre d’ombre.d) Le petit l’origine ils étaient tous peints et extrêmement colorés. éâtre chinois : paroles d’ombres et de lumière 6 matériaux et pigments associés seront à observer (cinabre, azurite, malachite, n théâtre d’ombres pour raconter avec les mains ou avec des marionnettes de courts contes chinois trad oxyde de fer, charbon et os brûlé). Devant chacun, un cylindre à faire tourner permet- onnels (« Tigre derrière, renard devant », « La vérité sur les fantômes »). tra de découvrir le nom du matériau. n focus donne également quelques informations sur les origines du théâtre d’ombre. Comme pour l’outil « Top chrono : révise ta Géo ! », l’outil est accompagné d’un focus sur les « soldats en technicolor ! ». Des soldats en technicolor ! Les soldats de terre cuite de l’armée de Xi’an sont tous différents ! Pas un seul ne se ressemble, n’a le même costume, la même coiffure, la même barbe ou la même moustache, le même nez, les mêmes yeux ou les mêmes oreilles… Ces guerriers de l’éternité ont été fabriqués à l’aide de 7 moules (piédestal, pieds, jambes, torse, tête, bras et mains). Chaque personnage a un torse et une tête personnalisés, leur donnant une identité propre et un rôle dans l’armée ! Des traces de peinture ont été retrouvées sur les soldats. On peut ainsi restituer les couleurs vives dont ils étaient revêtus ! Aujourd’hui, les archéologues continuent à découvrir ces témoignages qui demandent des techniques de conservation spécifiques, car dès la première minute d’exposition à l’air libre, la laque se dégrade et détruit à jamais la peinture. 9
d) Le petit théâtre chinois : paroles d’ombres et de lumière Un théâtre d’ombres pour raconter avec les mains ou avec des marionnettes de courts contes chinois traditionnels (« Tigre derrière, renard devant », « La vérité sur les fantômes »). Un focus donne également quelques informations sur les origines du théâtre d’ombre. Le p’tit théâtre chinois : paroles d’ombres et de lumière Le théâtre d’ombres consiste à projeter sur un écran des ombres produites par des silhouettes que l’on interpose dans un faisceau lumineux éclairant cet écran. Ces silhouettes, personnages de l’histoire, sont manipulées à l’aide de fines tiges d’animation. C’est un art qui associe la musique et le chant, les contes et la poésie, la manipulation…De tout temps, les femmes et les hommes ont dessiné des ombres avec leurs corps en se jouant de la lumière. Mais l’origine géographique de cette tradition est tout aussi obscure que la couleur de ces ombres projetées ! La tradition fait de la Chine son lieu de naissance, il y a un peu plus de 2 000 ans. La légende raconte qu’un magicien appelé le Petit Vieillard consola l’Empereur Wudi (dynastie Han, 140 à 87 avant notre ère) de la mort de sa concubine Ly. Il fit apparaître derrière un rideau éclairé par la pleine lune, la silhouette de sa bien-aimée découpée dans du papier. e) L’espace découverte Cet espace met à votre disposition une sélection d’ouvrages. Vous y trouverez des contes traditionnels ou modernes, ainsi que des ouvrages plus généralistes sur les civilisations, d’hier et d’aujourd’hui, en terre de Chine. Un casque sur les oreilles, laissez-vous également bercer par les douces mélodies de l’Empire du milieu. Enfin, testez-vous aux jeux traditionnels comme le « jeu de go », le « mahjong », les fameux « casse-tête », etc. 10
3. ESPACE INTRODUCTIF Chronologie comparative : Chine versus Val d’Oise › Le néolithique en Chine (environ 8000 – 1500 av. notre ère) Notre connaissance du néolithique chinois, caractérisé par l’apparition d’habitats pérennes, la production de céramiques et le développement d’une agriculture long- temps complétée par des activités de pêche, de chasse et de cueillette, évolue au rythme rapide des nouvelles découvertes archéologiques. Dans l’état actuel de notre savoir, il commence à prendre forme autour du VIIIe millénaire avant notre ère. Le mésolithique (10 000-6 000 av. notre ère), le néolithique (6 000-2 200 av. notre ère) et l’âge du Bronze (2 200-800 av. notre ère) en Val d’Oise. Le mésolithique est caractérisé en France par les traces des derniers chasseurs- cueilleurs, dans un climat plus tempéré qu’au paléolithique. Au néolithique, les signes d’occupation du Val d’Oise sont nombreux en raison de la sédentarisation, du développement de l’agriculture et de l’élevage. Les vestiges sont alors plus diversi- fiés : outils en silex, céramiques, restes animaux, sépultures… Puis apparaissent les premiers outils en bronze : c’est le début de la protohistoire. › Dynasties Shang (XVIe s. - milieu du XIe s. av. notre ère) / Zhou (XVIe s. - 221 av. notre ère) Avec les dynasties Shang et Zhou, la Chine entre dans l’Âge du bronze et quitte la préhistoire. Cette époque se caractérise en effet par l’utilisation d’une écriture dont dérivent les caractères chinois actuels, mais aussi par le haut niveau technologique atteint par la production d’objets en bronze, qu’il s’agisse d’armes ou d’ustensiles utilisés lors des cérémonies religieuses et des enterrements. L’âge du Fer (800-52 av. notre ère) en Val d’Oise De nombreux sites de l’âge du fer ont été découverts dans le Val d’Oise, notamment des nécropoles qui ont livré des tombes exceptionnelles, comme à Epiais-Rhus, à Bouqueval ou encore au Plessis-Gassot. Les sépultures de guerriers sont les plus ri- chement parées : ils sont souvent inhumés avec l’ensemble de leur armement (épée, bouclier, couteau, lance…) et parfois même avec leur char. 11
› Dynasties des Qin (221-206 av. notre ère) et Han (206 av. notre ère - 220 de notre ère) L’Âge du bronze s’achève par une période de guerres endémiques à laquelle met fin l’Etat de Qin qui réunifie la Chine à son profit et met en place des structures admi- nistratives et politiques reprises à leur compte par les Han. Ceux-ci parviennent dans un premier temps à étendre l’Empire chinois et à l’ouvrir vers l’Asie centrale. C’est également le moment d’une première stabilisation du canon confucéen, d’un début de formalisation du taoïsme et de l’arrivée du bouddhisme. La période gallo-romaine (52 av. notre ère - 500 de notre ère) en Val d’Oise Si en Chine, l’Empereur Qin unifie l’ensemble du Royaume du milieu, ce sont les Romains qui, quasiment à la même période, réunissent les territoires de différents peuples de l’Europe par des conquêtes successives, modifiant sensiblement leurs modes de vie. Le Val d’Oise est alors doté de grands axes routiers et commerciaux, certains sites sont aménagés en véritables centres culturels et religieux, comme les Vaux de la Celle à Genainville et de grands domaines agricoles se développent. › Les Trois Royaumes et les six dynasties (220-589) Cette période de division de la Chine entre de multiples royaumes, pour certains sous domination de populations étrangères, se caractérise par une effervescence intellectuelle et religieuse. Elle voit notamment l’essor du bouddhisme, dont les textes principaux rapportés d’Inde, sont dès lors traduits. La compréhension ap- profondie de cette doctrine permet l’apparition d’écoles bouddhiques proprement chinoises. Le premier moyen âge (500-1 100) en Val d’Oise 1/2 Après la chute de l’Empire romain, l’occupation du territoire évolue. Les habitations rurales se regroupent en villages et des villes se développent autour des églises et des châteaux. Le christianisme est alors en plein essor. Ainsi, dans les nécropoles mérovingiennes du Vexin, les signes religieux (croix, rosace et colombe) sont par- tout présents, sur les sarcophages en pierre ou en plâtre ou encore, sur les stèles funéraires. 12
› Dynasties des Sui (589-618) et des Tang (618-907) Si la dynastie des Sui, qui opère la réunification de la Chine, est rapidement balayée par des insurrections, sa politique de grands travaux et de consolidation du pouvoir est poursuivie par les Tang. Ceux-ci ouvrent largement leur empire sur l’Asie cen- trale, tandis que le prestige du bouddhisme et de la culture de la cour, caractérisée par un profond cosmopolitisme, influence fortement le Japon et la Corée. Le premier moyen âge (500-1 100) en Val d’Oise 2/2 Le premier moyen âge est aussi une période d’échanges culturels et commer- ciaux importants, dépassant le continent européen. Ainsi, l’influence de peuples du Moyen Orient dans les productions de parures est particulièrement perceptible. Des matériaux très recherchés traverseront plusieurs milliers de kilomètres pour être insérés dans les bijoux et fibules (épingles vestimentaires) tel que le grenat (pierre rouge semi-précieuse) importé d’abord d’Inde puis des Balkans. › Cinq Dynasties (907-960) et dynastie des Song (907-1279) La faiblesse de plus en plus grande du pouvoir central à partir du milieu du VIIIe siècle provoque au début du Xe siècle l’éclatement de l’empire, réunifié ensuite par la dynastie des Song. Celle-ci souffre de sa faiblesse militaire face aux peuples nomades qui font pression sur ses frontières nord. En revanche, cette période voit l’essor d’une culture de cour raffinée et lettrée. Le second moyen âge (1 100-1 500) en Val d’Oise Au second moyen âge, les châteaux et édifices religieux se multiplient. Le Val d’Oise se voit ainsi doté d’un des plus importants châteaux de la Vallée de l’Oise, celui de Beaumont-sur-Oise, occupé et agrandi plusieurs fois entre le Xe et le XIIIe siècle. Il voit aussi l’installation d’une abbaye royale cistercienne, celle de Maubuisson, fondée en 1236 par Blanche de Castille sur la commune de Saint-Ouen-l’Aumône. 13
› Dynasties des Yuan (1279-1368), des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911) Les trois dernières dynasties de l’empire chinois voient une multiplication des contacts avec l’Occident. Les Yuan appartiennent à un empire mongol qui, au faîte de sa puissance, parvient à s’étendre jusqu’au Levant. Les Ming lancent quant à eux plusieurs expéditions maritimes d’envergure inégalée. Les contacts à partir du XVIe siècle avec les pères jésuites ainsi que l’essor concomitant des exportations à destination de l’Europe prennent de l’ampleur sous les Qing. Les temps modernes et l’époque contemporaine (1 500 à aujourd’hui) en Val d’Oise Les époques modernes et contemporaines sont marquées dans le Val d’Oise par des guerres successives impactant le territoire. En 1870 puis en 1914, les sys- tèmes de défense du Camp retranché de Paris sont déployés sur le nord-est de l’Ile-de-France, avec l’aménagement de différents forts et l’installation de nom- breuses tranchées et batteries de canon, certaines encore visibles en forêt de Montmorency. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce sont d’importantes car- rières souterraines qui sont utilisées par les Allemands comme usines secrètes d’assemblage de bombes volantes (les V1 et V2) notamment à Nucourt et Bes- sancourt. 14
e fut un vrai cadeau, comme un miracle. Un bras puis un autre. Une jambe, puis deux… En cette année de écheresse, les deux paysans chinois qui travaillent au champ à creuser un puits n’en reviennent pas ! Ils nt soudain, sous les yeux, ce qui va bientôt devenir l’une des plus grandes découvertes de tous les temps u fond du4.puits, PARCOURS DE L’EXPOSITION à quelques mètres sous terre, les fragments d’une poterie de terre cuite : ces bras, ces mbes et puis au fur et à mesure qu’on rapporte les déblais à la surface du sol, de plus en plus d’élément 1. L’histoire d’une fabuleuse découverte : Le cadeau du ciel ui, rassemblés les uns aux autres, forment un incroyable puzzle : les soldats enterrés du 1er Empereur d Ce fut un vrai cadeau, comme un miracle. Un bras puis un autre. Une jambe, puis hine viennent, par le plus grand des hasards, d’être soudain réveillés. Ils dormaient sous terre depuis plu deux… En cette année de sécheresse, les deux paysans chinois qui travaillent au e 2000 ans. champ à creuser un puits n’en reviennent pas ! Ils ont soudain, sous les yeux, ce ous sommes le 29 mars 1974 dans l’arrondissement de Lintong, à quelques dizaines de kilomètres de qui va bientôt devenir l’une des plus grandes découvertes de tous les temps. ’An, l’ancienne capitale de la Chine Impériale. La nouvelle de la découverte des deux paysans chinois se Au fond du puits, à quelques mètres sous terre, les fragments d’une poterie de pand comme une traînée de poudre. Dès juillet 1974, trois mois après la première trouvaille au fond du terre cuite : ces bras, ces jambes et puis au fur et à mesure qu’on rapporte les uits, une première mission archéologique est organisée sur le terrain. Tout va aller très vite, plusieurs déblais à la surface du sol, de plus en plus d’éléments qui, rassemblés les uns hantiers sont ouverts et plusieurs fosses explorées. Cette découverte est un cadeau du ciel : autour de aux autres, forment un incroyable puzzle : les soldats enterrés du 1er Empereur ancien Mausolée de l’Empereur Qin, plus de 6000 soldats de terre sont alignés en ordre de marche. de Chine viennent, par le plus grand des hasards, d’être soudain réveillés. Ils dor- maient sous terre depuis plus de 2000 ans. 15
pays lui doit beaucoup et les historiens considèrent que son influence sur la Chine antique fut épondérante. L’Empereur Qin est un personnage à part dans l’histoire de la civilisation chinoise ordon a la construction Nous de la sommes première le 29 mars vraie 1974 dans grande l’arrondissement muraille d’Est en Ouestde Lintong, à quelques sur plus de di- 6000 kilomètres, nça la construction zainesd’un de kilomètres énorme réseau de Xi’An, l’ancienne routier à traverscapitale de laetChine la Chine Impériale. mit en La nou- œuvre d’importants avaux hydrauliques. velle de la découverte Il voyait tout en des deux grand etpaysans l’histoirechinois de sonsemausolée répand comme unepas ne faillit traînée à la de règle. u même moment, poudre. Dès édifier il faisait juillet 1974, trois plus de 700mois après palais delavillégiature première trouvaille à travers au fond du! puits, la Chine bsédé par l’idée unede première la mort,mission archéologique très superstitieux, est organisée il croyait sur le terrain. en la théorie Tout va aller de l’immortalité très préconisée ar les sorciers. Il vite, s’estplusieurs rendu auchantiers sont ouverts mont Taishan et plusieurs pour procéder aufosses explorées. culte du Cette ciel et de décou-est la terre, arti à la recherche vertedu estremède un cadeau du ciel : autour d’immortalité de l’ancien jusqu’au bord Mausolée de la merde l’Empereur orientale. Qin,aussi C’est plusparce u’il était obsédédepar 6000l’idée soldats dude terre que trépas sont l’Empereur alignés en ordre Qin a devoulu marche. être entouré de ses fidèles sol- ats au moment de passer de la vie à la mort. empereur s’est Cinq éteint ans seulement à l’âge de 49après la découverte, ans. Autour de sonlemausolée, Musée deslesGuerriers et Chevaux fantassins, cavaliers,desous- terre cuite ficiers, généraux….. ouvre veillent sur ses portes au public. sa dépouille depuisIlplus est aujourd'hui de 2200 ans l'un ! des sites les plus visi- tés en Chine avec la Grande Muraille et la Cité Interdite. Depuis son ouverture officielle, le 1er octobre 1979, le Musée de l’armée de terre cuite a reçu la visite de plus de 50 millions de touristes ! En 1978, premier dirigeant étranger à découvrir in situ la fameuse arméee enterrée, Jacques Chirac a qualifié ce site exceptionnel de "huitième Merveille du monde" ! Le mausolée de l'Empereur et son armée de terre cuite sont inscrits depuis sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO. 16
2. L’histoire d’une fabuleuse découverte : Le fond de la terre… Le mausolée de l'Empereur Qin, entouré de son Armée éter- nelle, se trouve au pied du Mont Lishan à 35 kilomètres à l'est de Xi'An. Le site n'a pas été choisi par hasard : à l'époque, un tombeau devait être entouré d'un côté par une montagne et de l'autre par une rivière. Le tumulus devait être construit sur un endroit élevé et le caveau creusé profondément. La construction de ce mausolée, le premier du genre, tant pour son agencement que pour son envergure – on n'a jamais vu un tumulus aussi grand que celui de Qin – a duré 39 ans, de 247 à 208 avant JC. Plus de 720.000 ouvriers y ont travaillé. Ce fut un chantier colossal, souvent périlleux. Un jour, le premier ministre de l'Empereur alerte Qin : "je dirige plus de 720.000 hommes pour construire votre mauso- lée. Le caveau est déjà si profond que l'on ne peut même plus allumer une torche. Quand on creuse, on n'entend que le son du vide comme si l'on atteignait le fond de la terre". L'Empereur lui répond : "Agrandissez encore le caveau vers les côtés à plus de 1000 mètres !". 3. L’histoire d’une fabuleuse découverte : Le ciel et la terre Le pays lui doit beaucoup et les historiens considèrent que son influence sur la Chine antique fut prépondérante. L'Empereur Qin est un personnage à part dans l'histoire de la civilisation chinoise. Il ordonna la construction de la pre- mière vraie grande muraille d'Est en Ouest sur plus de 6000 kilomètres, lança la construction d'un énorme réseau routier à travers la Chine et mit en œuvre d'importants travaux hydrauliques. Il voyait tout en grand et l'histoire de son mausolée ne faillit pas à la règle. Au même moment, il faisait édifier plus de 700 palais de villégiature à travers la Chine ! Obsédé par l'idée de la mort, très superstitieux, il croyait en la théorie de l'im- mortalité préconisée par les sorciers. Il s'est rendu au mont Taishan pour pro- céder au culte du ciel et de la terre et est parti à la recherche du remède d'im- mortalité jusqu'au bord de la mer orientale. C'est aussi parce qu'il était obsédé par l'idée du trépas que l'Empereur Qin a voulu être entouré de ses fidèles soldats au moment de passer de la vie à la mort. L'empereur s'est éteint à l'âge de 49 ans. Autour de son mausolée, les fantas- sins, cavaliers, sous-officiers, généraux… veillent sur sa dépouille depuis plus de 2200 ans ! 17
4. L’histoire d’une fabuleuse découverte : Les rivières de mercure Pour beaucoup, la découverte du mausolée, entouré de son armée de terre, reste une énigme. Et pour cause, il n'a jamais été visité ! On craint en effet l'empoi- sonnement si l'on devait s'y introduire. Le tombeau du 1er Empereur de Chine est, dit-on, empli de pièges de toutes sortes afin d'empêcher toute intrusion. Les scientifiques ont révélé une présence très forte de mercure tout autour – on parle même de rivières de mercure – et nul ne peut estimer la gravité des risques liés à d'éventuelles émanations. L'énigme est encore plus forte et terrifiante quand tout nous laisse à supposer que les ouvriers chargés de construire le tombeau au cœur du mausolée y ont été enterrés vivants pour ne dévoiler, ainsi, aucun secret. Deux écoles aujourd'hui s'affrontent à Xi'An : celle qui souhaite lancer tout de suite des fouilles sur le tombeau et à proximité immédiate, l'autre qui s'y refuse prétextant que de tels travaux pourraient mettre en péril l'équilibre du mausolée. Le seul témoignage qui permette d'en savoir plus sur la réalité de la découverte est celui de l'historien Sima Qian qui fut contemporain de l'Empereur : "lors du creusement du caveau, on a rencontré trois couches d'eau souterraines. Du bronze a été coulé jusqu'au sarcophage pour assurer l'étanchéité. D'innom- brables objets précieux et rares y sont conservés. On a installé aussi des armes à déclenchement automatique pour prévenir des profanateurs. Au plafond, toutes les constellations du ciel ont été représentées avec des perles étincelantes et, sur le sol, les grands fleuves de Chine ont été aménagés avec du mercure. Les machines automatiques se transmettent du mercure les unes aux autres". 18
5. Une fabrication vieille de 2200 ans ! Unique au monde Des milliers de potiers venus de toute la Chine et de nombreux ateliers impé- riaux ont travaillé à cette œuvre gigantesque, démesurée : constituer en pierre d’argile cette fabuleuse armée, en ordre de marche. La technique de fabrication montre à quel point, à cette époque (220 avant J.‑C.) la Chine est en avance sur le monde. Sur l’histoire de l’art sculptural de la Chine antique, l’Armée de Terre a créé incontestablement une nouvelle ère; «Elle a formé un art sculptural artistique et marqué la maturité de l’art chinois» rap- pellent les spécialistes qui ne manquent pas de souligner la finesse des traits sculptés pour chacun des personnages : «l’armée de terre peut se résumer en ces termes : grandeur, quantité, finesse et beauté». C’est un modèle unique au monde : les trois fosses mises à jour à Xi’An occupent plus de 20.000m2. Jamais un groupe de sculptures n’a été aussi imposant. La splendeur et la majesté de cette œuvre sont manifestes : avec une hauteur de sculpture de 1,72 à 2m pour chaque guerrier et 1,70m de haut à 2m de long pour chaque cheval, l’Armée Eternelle n’a pas d’équivalent ; des statues en céramique de cette taille sont uniques au monde ! Finesse des traits C’est ce qui frappe dès qu’on observe un des guerriers de Xi’An : la qualité de la sculpture, la finesse des traits pour cha- cun des soldats. Que ce soit pour la forme des corps ou pour les détails, barbiches, sourcils, la sculpture est minutieuse. Toutes les statues ont une proportion parfaite et un modelage vivant. Les guer- riers selon leur grade ont leur propre tenue, arme, coiffure et expression. Tous les procédés de sculpture sont utilisés pour montrer les traits des guerriers, leur tempérament, leur psychologie, leur âge... Les chevaux sont modelés de manière succincte et schématique. Les oreilles pointées vers l’avant et les yeux brillants, ces chevaux se caractérisent par les muscles bien développés. La sculpture est si fine, si précise qu’on a l’impression soudaine, en les obser- vant, que les soldats de Xi’An sont encore vivants ! Chaque soldat est unique, chaque personnage de terre dégage son propre trait de caractère. Une œuvre d’art impressionnante ! 19
pays lui doit beaucoup et les historiens considèrent que son influence sur la Chine antique fut épondérante. 6. L’Empereur Une fabricationQin est un personnage vieille de 2200 ans ! A à plus partdedans l’histoire de la civilisation chinoise 1000° ordonna la construction La fabricationde ladespremière vraie grande statues débute… par lesmuraille d’Estlaen pieds. C’est Ouest sur technique quiplus deutili- a été 6000 omètres, lançasée la construction pour chacun des d’un énorme réseau personnages routier de terre à Chaque cuite. travers la Chinea et modèle étémit en œuvre sculpté et importants travauxfaçonné de la même façon : les pieds sont d’abord réalisés sur un socle carré, puis pa hydrauliques. Il voyait tout en grand et l’histoire de son mausolée ne faillit a règle. Au même moment, les jambes. il faisait Ensuite vientédifier le corpsplus de 700 creux palais et enfin de villégiature la tête à travers et les bras qui la Chine ! sont ajoutés bsédé par l’idée en de la mort, dernier lieu. très superstitieux, il croyait en la théorie de l’immortalité préconisée ar les sorciers. Il s’est rendu au mont Taishan pour procéder au culte du ciel et de la terre, est arti à la recherche dules Toutes remède têtes etd’immortalité les bras ont été jusqu’au moulésbord de la en série mer puis orientale. C’est individualisés par unaussi tra-parce u’il était obsédé par vail l’idée du minutieux de trépas sculpture. quePour l’Empereur le cheval,Qin a voulu être la fabrication estentouré semblablede: ses fidèles la tête, le sol- ats au momentcou, de passer le corps, deleslapattes vie à la et mort. la queue sont façonnés séparément puis assemblés et empereur s’estsculptés. éteint à Après l’âge de 49 ans. Autour un séchage de son à l’ombre, mausolée, les statues sont les fantassins, posées dans descavaliers, fours oùsous- ficiers, généraux….. veillent sur la température peut sa atteindre dépouille950° depuis plus Les à 1050°. de 2200 ans sont couleurs ! appliquées après la cuisson. Certaines des statues sont gravées ; les potiers qui les ont réalisées y ont inscrit leurs noms. 7. De la fabrication à la conservation des pigments. De toutes les couleurs A l’origine, chaque personnage était peint. Les couleurs ont disparu depuis l’ouver- ture des fosses au grand jour. D’après les restes des couleurs sur certaines statues, on est aujourd’hui capable de reconstituer les «patines» de chacun des soldats. Dans les couleurs des vestes, ce sont le vert, le rouge et le violet qui prédominent. Viennent ensuite le bleu ciel, le blanc et le brun. Pour les pantalons, on retrouve le vert en couleur dominante puis le rouge, le bleu ciel et le mauve. A l’époque, on mariait aisément les couleurs, quitte à contraster les tons des vêtements. Une veste verte était ainsi souvent assortie d’un pantalon bleu, rouge et violet ! L’Armée nous l’enseigne : les gens du peuple à cette époque aimaient par-dessus tout les vêtements de couleur vive. Déjà à la mode ! Sous les Qin, la couleur noire était la plus respectée. Pour les grandes cérémonies, l’Empereur devait porter une tenue de couleur noire. 20
pays lui doit beaucoup et les historiens considèrent que son influence sur la Chine antique fut épondérante. L’Empereur Qin est un personnage à part dans l’histoire de la civilisation chinoise Des techniques incroyables ordonna la construction de la première vraie grande muraille d’Est en Ouest sur plus de 6000 Au-delà des informations que livrent ces couleurs, la technique de fabrication des omètres, lança la construction d’un énorme réseau routier à travers la Chine et mit en œuvre pigments est particulièrement intéressante. L’un d’eux, le pourpre dit « de Han », importants travaux hydrauliques. Il voyait tout en grand et l’histoire de son mausolée ne faillit pa intrigue notamment les archéologues. En effet, contrairement aux colorants issus a règle. Au même moment, il faisait édifier plus de 700 palais de villégiature à travers la Chine ! des plantes, des animaux ou des minéraux, celui-ci est d’origine synthétique et bsédé par l’idée de la mort, très superstitieux, il croyait en la théorie de l’immortalité préconisée réalisé à base de silicate de cuivre et de baryum. Malheureusement, la couche de ar les sorciers. Il s’est rendu au mont Taishan pour procéder au culte du ciel et de la terre, est laque sur laquelle était appliquée la peinture se rétracte par une réaction chimique arti à la recherche du remède d’immortalité jusqu’au bord de la mer orientale. C’est aussi parce en quelques minutes lorsque les statues sont mises au jour. La peinture se fen- u’il était obsédé par l’idée du trépas que l’Empereur Qin a voulu être entouré de ses fidèles sol- dille et disparaît alors. Pour éviter ce phénomène et permettre de préserver ces ats au moment de passer de la vie à la mort. pigments, les archéologues et restaurateurs chinois ont développé une technique empereur s’est éteint à l’âge de 49 ans. Autour de son mausolée, les fantassins, cavaliers, sous- de conservation spécifiquement adaptée qui a reçu le 2ème prix des progrès de la ficiers, généraux….. veillent sur sa dépouille depuis plus de 2200 ans ! science et de la technologie établi par le Conseil des Affaires de l’Etat chinois. . L’armée de l’ombre au grand jour ! La garde impériale de l’au-delà. site de Xi’An s’articule autour de trois fosses, à ce jour, découvertes à l’ombre du fameux mausolée du 8. Une fabrication r Empereur. Le tombeauvieille de 2200 impérial ansà! quelques se situe Aux armes ! kilomètres à vol d’oiseau des soldats en ordre Des dizaines de milliers d’armes des Qin ont été exhumées marche. L’ensemble forme un «territoire» de près de 20.000m2. Selon dansles lesarchéologues, différentes si toutes les uilles fosses étaient autour menéesdu tombeau. à bien, Elles se regroupent on découvrirait en quatre sous terre près de 8000familles : les guerriers armes en terre cuite. et chevaux arméelourdes commedans a été enterrée la massue ou la hallebarde, des galeries souterraineslesspécialement armes longues comme conçues la grande à l’époque pour les accueillir haquehache, les armes fosse est courtes profonde comme d’environ cinql’épée mètreset avec enfindes les murs armesporteurs à longueleportée comme ont été installé long desquels l’arc et l’arbalète. s contreforts Cesdes pour soutenir armes moulées poutres. sont essentiellement Au-dessus, ont été poséescomposées des traversesde de cuivre bois couvertes de rre deet d’étain.Une remblai. Beaucoup fois les d’entre elles guerriers misont été enduites en place d’uneles à l’intérieur, couche d’oxyde galeries ont étédefermées. sel chromique pour prévenir la rouille. En dépit d’un sommeil prolongé de 2200 ans elles sont encore tranchantes ! Les premières armes déterrées ont été des lances longues, d’une trentaine de centimètres, en bronze. Dans l’Antiquité chinoise, les épées étaient réservées aux gens haut placés. Jusqu’à présent, on a découvert à Xi’An 19 épées d’une longueur avoisinant pour chacune 95 centimètres. Selon les examens, ces épées comportent plusieurs métaux rares. Elles ont été enduites d’une couche d’oxyde de sel chro- mique de 10-15 microns. Il faudra attendre le XXème siècle, dans les années 30 pour qu’en Occident le brevet de cette technique soit déposé. Cet enduit de sel chromique utilisé à l’époque Qin est exceptionnel dans l’histoire de la métallurgie ! La mise au jour de ces armes prouve qu’il y a 2200 ans, les techniques de fabrica- tion de la métallurgie ont atteint en Chine un niveau très élevé. 21
pays lui doit beaucoup et les historiens considèrent que son influence sur la Chine antique fut épondérante. L’Empereur Qin est un personnage à part dans l’histoire de la civilisation chinoise 9. Chacun son grade ! ordonna la const L’ensemble forme un «territoire» de près de 20.000m2. Selon les archéologues, Cet ensemble de soldats et de fantassins reproduit est inspiré de leur disposition outes les fouilles étaient menées à bien, on découvrirait sous terre près de 8000 guerriers et che dans la fosse numéro 1 du mausolée de l’Empereur. Chaque statue est différente. aux en terre cuite. Le grade des soldats est notamment reconnaissable à leur position, leur tenue, leur armée a été enterrée dans des galeries souterraines spécialement conçues à l’époque pour coiffe, leurs armes ou encore leur taille. En effet, les généraux sont par exemple s accueillir : chaque fosse est profonde d’environ cinq mètres avec des murs porteurs le long plus grands que les autres soldats. esquels ont été installés des contreforts pour soutenir des poutres. Au-dessus, ont été posées des averses de bois10. couvertes de terre Des ateliers de remblai. Une fois les guerriers mis en place à l’intérieur, les de reproduction aleries ont été fermées. Ces soldats en terre cuite sont des reproductions officielles du Musée des guer- première fosseriers découverte, et chevauxàenpartir terrede la du cuite trouvaille des mausolée dedeux Qin, àpaysans chinois Xi’an en Chine. enateliers Les 1974, est de occu ée par l’infanterie et les chars fabrication ; la seconde qui produisent ces enferme les fantassins, statues emploient des chars, les mêmes des techniques procédés cavaliers et des balétriers, la dernière abritede qu’à l’époque le leur Quartier Général. création. Toutes les Ils permettent trois symbolisent d’expérimenter la garde impériale les méthodes de fa- e l’au-delà. brication et d’assemblage d’après les données archéologiques. . L’armée de l’ombre au grand jour ! En ordre de bataille première fosse rectangulaire de Xi’An dite fosse n°1 occupe une surface de 14.260 m2, c’est 11. Le remontage : Un puzzle grandeur nature ! quivalent de deux terrains de foot ! C’est la plus imposante, celle que les touristes découvrent Les fosses dans lesquelles se trouvaient les statues étaient surmontées de pièces n premier lors de leur visite sur le site archéologique. La fosse est aujourd’hui surmontée d’un im- de bois, formant une charpente recouverte de roseaux. Suite à un incendie de la ense dôme. Le public est invité à découvrir les soldats à partir d’une «passerelle» qui surplombe sépulture survenu peu après la mort de l’Empereur, cette couverture s’est effon- fosse. Aucun visiteur n’est invité à y descendre. Ce privilège est réservé aux chefs d’Etats. drée sur les soldats alignés, les brisants en de nombreux fragments. Pour ras- ette immense fosse archéologique mesure 230 mètres de long pour 62 mètres de large. Les sembler l’ensemble des morceaux et reconstituer chacun des soldats, les archéo- ldats sont en ordre de bataille. Les soldats sont munis de lances, de hallebardes et d’arcs. Les logues réalisent un travail de fourmis. Lors de leur excavation, les fragments sont chers en robe sont au premier rang, au milieu les fantassins et les chars. Des deux côtés de la maintenus en connexion grâce à des résines appliquées sur place. Une fois sortis sse, on a retrouvé deux rangs de fantassins tournés vers l’extérieur. Ils constituaient les deux de terre, les morceaux sont fixés entre eux et maintenus sanglés dans une aire du ncs gardes de l’armée. A l’arrière, une rangée de fantassins tournés vers l’extérieur représentait site dédiée au remontage des statues. arrière-garde. Chaque personnage, après restauration minutieuse par les archéologues chinois, Au départ, des sculpteurs recollaient les éléments des statues et comblaient les été replacé à l’endroit même où il avait été installé il y a plus de 2200 ans ! Les responsables du manques avec un certain réalisme, donnant l’impression qu’elles étaient intactes. usée de Xi’An estiment aujourd’hui que cette fosse contiendrait jusqu’à 6000 soldats ainsi que Mais depuis, les archéologues et restaurateurs tentent de laisser plus d’authenti- hevaux et 45 chars. cité à ces soldats : les fragments sont rassemblés en laissant les joints apparents ction de la première vraie grande muraille d’Est en Ouest sur plus de 6000 kilomètres, lança la et sans compléter les lacunes. onstruction d’un énorme réseau routier à travers la Chine et mit en œuvre d’importants travaux drauliques. Il voyait tout en grand et l’histoire de son mausolée ne faillit pas à la règle. Au même oment, il faisait édifier plus de 700 palais de villégiature à travers la Chine ! bsédé par l’idée de la mort, très superstitieux, il croyait en la théorie de l’immortalité préconisée ar les sorciers. Il s’est rendu au mont Taishan pour procéder au culte du ciel et de la terre, est arti à la recherche du remède d’immortalité jusqu’au bord de la mer orientale. C’est aussi parce u’il était obsédé par l’idée du trépas que l’Empereur Qin a voulu être entouré de ses fidèles sol- ats au moment de passer de la vie à la mort. empereur s’est éteint à l’âge de 49 ans. Autour de son mausolée, les fantassins, cavaliers, sous- ficiers, généraux….. veillent sur sa dépouille depuis plus de 2200 ans ! 22
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