Acrotec Focus sur un groupe ancré dans le Jura - Canton du Jura
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N°38 I Octobre 2018 SERVICE DE L’ÉCONOMIE ET DE L’EMPLOI OFFICE RÉGIONAL DE PLACEMENT Acrotec Focus sur un groupe ancré Photo : Keystone dans le Jura 22 ans de Promotion économique Jean-Claude Lachat part à la retraite Compétences de base Pour rester ancré dans la société
Dossier Acrotec, un groupe, deux pôles, 13 sociétés Le groupe Acrotec, à Develier, qui existe depuis 20 ans, est un groupe indépendant créé par des profes- sionnels de l’horlogerie et de la micromécanique. Il fournit à l’ensemble des manufactures et marques horlogères des produits respectant le label Swiss made. liques ; les composants d’équipements précision. Il va par ailleurs prioriser une médicaux et implants dentaires. croissance organique constante et pé- A noter que le groupe est également renne en se concentrant sur son cœur actif dans la joaillerie, de par la fabri- de métier de sous-traitant et en misant cation de bijoux et l’usinage de métaux sur des innovations fortes, des parte- précieux. nariats durables et un service de très haute qualité. Pignon sur le monde Cette croissance va être dopée par des acquisitions ciblées lui donnant égale- Vardeco, à Develier, une des deux plus ment l’occasion de renforcer sa diver- Il est présent sur 14 sites, compte plus importantes sociétés du groupe Acrotec. de 700 employés, possède un parc su- sification dans les secteurs industriels périeur à 750 machines et réalise un attractifs et utilisant des compétences Les activités du groupe Acrotec sont chiffre d’affaires annuel de 165 mil- et technologies similaires pour réduire réparties entre l’horlogerie (55 % de lions de francs. Ses clients sont plus de sa vulnérabilité. son chiffre d’affaires) et les industries 800 et Acrotec exporte vers une qua- Enfin, Acrotec souhaite atteindre une non-horlogères (45 % du CA). rantaine de pays. taille critique pour faire son entrée en Dans le premier domaine, il est l’un Le groupe se distingue par l’intégration bourse, opération qui lui permettra des fournisseurs indépendants les verticale qu’il offre à ses clients, allant définitivement de pérenniser son in- plus importants de Suisse, servant des du composant simple aux assem- dépendance et d’ancrer son centre de marques prestigieuses. blages et incluant notamment les trai- décision dans le canton du Jura. Dans le détail, Acrotec fabrique des antichocs, des masses oscillantes, des tements de surface et les inspections automatiques. Acrotec constitue ainsi www.acrotec.ch pierres d’horlogerie, des ressorts de un interlocuteur unique qui en fait l’un Texte : Didier Walzer barillets, des spiraux en silicium, des des rares sous-traitants intégrés pour Photo : Roger Meier – Agence Bist roues d’échappement en UV-LIGA, des barillets complets, de l’outillage, ainsi ses clients. Il en résulte un savoir-faire particulier : Voir pages 3-6 que des instruments de mesure, soit la totalité des cinq composants essentiels le groupe profite en effet du transfert de connaissances et d’informations dans le mouvement d’une montre. entre ses différentes entreprises par la Cinq sociétés Pour les autres domaines industriels, le groupe fournit des pièces d’une très mise en réseau et le partage des don- jurassiennes grande précision destinées à l’aéros- nées, connaissances et compétences patiale, l’aéronautique, l’automobile, au propres à chaque entité. Cela permet Sur les 13 sociétés constituant le domaine médical et à la connectique aussi à Acrotec de développer des groupe Acrotec – toutes en Suisse, électronique. « best practices ». à l’exception d’une seule, basée en Les principaux composants sont les France –, cinq sont situées sur ter- broches et corps de connecteurs ; les Vers une entrée en bourse ritoire jurassien : Décovi (Vicques) ; connecteurs haute-fréquence fibres Vardeco, mu-Dec, STS (Develier) et optiques, les composants de turbocom- Au plan stratégique, le groupe entend Butech, à Tavannes. Elles travaillent presseur ; les composants de systèmes consolider sa position de fournisseur indifféremment pour le secteur hor- de freinage ; les connecteurs hydrau- neutre et indépendant de pièces de loger et le reste de l’industrie. 2 I N°38 I Octobre 2018
Editorial Une économie jurassienne en mouvement Par Didier Walzer, rédacteur Pour ce numéro d’Objectif Emploi, nous sants français actifs dans notre éco- L’une des dernières actions de Jean- nous sommes intéressés au groupe nomie. A ce propos, l’Exécutif canto- Claude Lachat a été de co-organiser, Acrotec, dont le siège est à Develier, nal a formé un groupe de travail, bap- le 12 septembre dernier, une visite auquel nous consacrons un dossier. tisé « Sédentarisation des frontaliers », des ateliers de RUAG Aviation, à Em- Ce groupe industriel, durablement qui planche sur ce projet. men (LU), à l’intention des industriels établi dans la région et porteur d’em- La Jurassienne d’adoption s’exprime jurassiens. Cette journée était égale- plois pour l’économie jurassienne, est sur ses motivations et son expérience ment l’occasion, pour eux, de nouer actuellement en plein essor. de résidente suisse. des relations d’affaires. Parmi les acteurs importants d’Acro- Pour en revenir au groupe Acrotec, il Objectif Emploi était du voyage et tec, citons Marjolaine Cordier-Herbert, témoigne de la vitalité de l’économie vous fait (re)vivre un événement fort qui n’est autre que la directrice de jurassienne. Un état de fait qui réjouit apprécié des participants. Vardeco, l’une des deux plus grandes particulièrement Jean-Claude Lachat, Enfin, nous mettons l’accent sur le sociétés du groupe. le délégué à la Promotion économique programme national « Simplement Nous lui consacrons un portrait, car en partance pour la retraite, lui qui n’a mieux », dans lequel le Jura est im- cette Strasbourgeoise a choisi de cessé d’œuvrer dans ce sens plu- pliqué, et qui est destiné à améliorer s’établir dans le Jura avec sa famille, sieurs décennies durant. les compétences de base de tout un à Develier précisément, voici une di- Nous revenons, en sa compagnie, sur chacun. zaine d’années. Elle illustre ce que le son expérience de quelque 30 ans au Les premiers cours, proposés depuis Gouvernement jurassien souhaiterait service de l’économie jurassienne et septembre dernier, visent une meil- favoriser, à savoir l’établissement, évoquons les défis de celle-ci pour leure intégration sociale et profes- dans notre coin de pays, de ressortis- le futur. sionnelle. 2 Acrotec Un groupe à fort ancrage jurassien en plein essor 4-5-6 Focus sur les cinq sociétés jurassiennes du groupe Portrait de Marjolaine Cordier-Herbert, une Strasbour- Sommaire geoise qui a fait le choix de s’établir à Develier N°38 I Octobre 2018 7-8 Jean-Claude Lachat Un pionnier de la Promotion économique part à la retraite « J’ai tout de suite apprécié la conscience 9-10 Visite de RUAG Aviation à Emmen (LU) professionnelle des collaborateurs locaux. » Reportage en compagnie des industriels jurassiens Marjolaine Cordier-Herbert, 11-12 Acquérir des compétences de base Jurassienne d’adoption et directrice de Vardeco Pour rester ancré dans la société N°38 I Octobre 2018 I 3
Les cinq sociétés jurassiennes du groupe Acrotec Vardeco, Develier, 140 employés La soc ocié iété té pro rodu duitit des bro roch cheses de coconn nnec ecte teur urss popour ur div ivererss Compét Comp éten encecess : pro rodu ductctio ionn de plu luss de 60 mi millllio ions ns de co comp mpoo- sect cteu teurs rs : au auttomo tomobi bille, bi le, él élec ecttron troniique ique,, aé aéro érona naututitique ique,, mi mili ililittai taire ire sant nts ts pa parr se sema maiine ine pa parr le le biai iais is de 222200 tour tourss à hahaut ute te vi vititess tesse, e, & dé défefens nsee. 50 mac achi hine ness tr tran ansf sfer ertt, 15 ma machchin ines es de co cont ntrôrôle le cam améréraa. Matéri Maté riau iauxx ut util tililiisé isés és : pririncinciip ipal alem lemenentt des des al alli lliliag ages es cui uivr ivreu euxx (l(lai aito ai tonn, to n, eco-bbra rass ss,, al ss allililiag ages ag es de cui cuivre ivre-bbéryl ylli llium um) m).). STS, Develier, 9 employés La société produit tous les composants horlogers, ainsi que de la connectique industrielle et, pour le secteur automobile, des turbocompresseurs et des com- posants moteur. Compétences : traitements de surface et revêtements (galvanoplastie en bou- clard et vrac, anodisation de l’aluminium) ; traitements mécaniques (traitement thermique, polissage, sablage, décoration). « L’automobile, un marché d’avenir » Bernard Lauper, directeur « L’avantage du groupe Acrotec, c’est qu’il fonctionne de manière fédérale. S’il y a des synergies entre les diverses sociétés, chacune fonctionne cependant de mananiè ière re aut uton onom omee et dififfé fére rent ntee. Cel elaa no nous us off ffre re bea eauc ucou oupp de sou oupl ples esse se. Nous sommes actuellement en plein essor et devrions passer à une vingtaine de collaborateurs d’ici à fin 2019. Nous travaillons de plus en plus pour l’au- tomobile, un marché d’avenir, plus stable que l’horlogerie. Je tiens aussi à souligner que la protection de l’environnement nous tient beaucoup à cœur. C’est pourquoi nous avons investi 700’000 fr. dans une station d’épuration des eaux usées ultramoderne. » 4 I N°38 I Octobre 2018
mu-Dec, Develier, 2 employés La société produit des pièces complexes pour applications horlogères : axes, roues, pignons, mobiles, tiges remontoirs, divers composants de l’organe réglant. Matériaux utilisés : alliage cuivreux, aciers inoxydables, titane. Compétences : micro-décolletage pour applications horlogères. « Toujours aussi difficile de trouver des décolleteurs qualifiés » Yann Le Martret, directeur « Avoir un groupe comme Acrotec derrière nous est l’assurance d’une respon- sabilité financière partagée entre lui et mu-Dec. Cela offre certaines garanties aussi, notamment au niveau du volume de travail. Notre philosophie est de réaliser des pièces compliquées (pour l’horlogerie haut de gamme). Nos pers- pectives de développement sont plutôt bonnes puisque nous avons acquis une troisième machine de décolletage cette année et une quatrième est à l’étude. De surcroît, nous allons engager un nouveau décolleteur. Les candidats ne sont pas évidents à trouver dans ce domaine. Il y a vingt ans, c’était déjà difficile de trouver de vrais professionnels. Et la situation n’a pas changé aujourd’hui. Il existe un déséquilibre entre ceux qui partent à la retraite et les jeunes à disposition sur le marché. Malgré la modernisation du métier et des ateliers désormais beaucoup plus propres, il est toujours aussi compliqué d’attirer les jeunes vers notre profession. Pourtant, c’est un job intéressant, très technique, où l’on peut mesurer, au quotidien, la valeur des tâches effectuées. De surcroît, c’est vraiment bien rémunéré. Un décolleteur sans spécificités particulières gagne déjà très bien sa vie. » Butech, Tavannes, 4 employés Décovi, Vicques, 75 employés Techniques d’usinage : tréfilage toutes matières, re- La soc ocié iétété fou ourn rnitit des mas asse sess os osci cillllan ante tess po pour ur l’h ’hor orlo loge ge- dressage g toutes matières petites quantités,, couppe sans ririe, e, des rac acco cordrdss et con onne nectcteu eurs rs pou ourr le res este te de l’lin indu duss- bavu ba vure res, s, lam amin inagagee to tout utes es mat atiè ière res, s, pro rofil filag agee ma matitièr ères es triie, ainsi i i qu q e des impl plantts ett compposantts d’app ppareill illagge nonn fe no ferr rreu euse sess. médi mé dica call popour ur le se sectcteu eurr mé médidica call, pré réci cisé séme mentnt. Prodduits i : fifill calilibbréé pour rodage d des pierres i d’hhorlogeri d’ l ie Maté Ma téri riau auxx ut utililis isés és : incncon onelel, titita tane ne, ac acie iers rs ino noxy xyda dabl bles es, al aluu- et mét étal al dur ur, fil rededre resssséé avavec ec cououpepe san anss ba bavu vure ress po pour ur mini mi nium um, al alliliag ageses de tu tung ngststèn ènee et mét étau auxx lo lour urds ds, la laititon on et axes d’appareill illages méd édiicaux (opht htallmologi l ie, appareilils autr au tres es allllia iage gess cu cuiv ivre reux ux, pe peekek et au autr tres es mat atiè ière ress pl plas astitiqu queses. acou ac oust stiq ique uess, axe xess pe petitits ts mot oteu eurs rs, et etcc.)), tig iges es red edre ress ssée éess Comp Co mpététenence cess : déc écol olle leta tage ge CN, tou ourn rnag agee CNCN, frfrai aisa sage ge p ur pigges de contrôle, po ô , tige g s de rodagge (r ( odoirs),), fil po p ur CN, gr CN grav avag agee lalase serr et assssememblblag agee. ress re ssor ortt, fifill pl plat at (lalami miné né)) popourur res esso sortrtss ou aut utre re, fil pro rofil filéé pour po ur hor orlo loge geririee ou aututrere.. Textes : Didier Walzer Photos : Acrotec N°38 I Octobre 2018 I 5
Marjolaine Cordier-Herbert : « J’apprécie beaucoup la conscience professionnelle des Suisses. » « Nous nous sentons très bien en Suisse » Ingénieure en génie industriel et informatique, la Française Marjolaine Cor- dier-Herbert, directrice de Vardeco, à Develier, une des deux plus grandes sociétés du groupe Acrotec, habite le Jura depuis 11 ans avec son mari, Julien, et ses deux enfants, Esteban et Pénélope. Et elle ne le regrette pas. Rencontre. Expliquez-nous la genèse de votre De manière générale, j’aime le des personnes habitant et consom- installation dans le Jura ? contact avec la population, la poli- mant dans le Jura. Je suis Strasbourgeoise, comme Fran- tesse des gens. Par contre, je pense que le Canton çois Billig, président du groupe Acro- du Jura ne pourra intéresser que des tec, que je connaissais. Il m’a proposé A vous entendre parler, vous avez salariés d’un certain « standing », car d’effectuer un stage de six mois chez été bien accueillis ? le coût de la vie locale est nettement Vardeco pour assurer le déplacement Absolument ! Parallèlement, je me plus élevé en Suisse qu’en France. de la société de Delémont à Develier. suis toujours montrée humble en tant Il faut donc accepter de voir l’intérêt Je suis ensuite restée pour implanter qu’étrangère et nous nous sommes d’un pouvoir d’achat réduit au profit un ERP – système d’information qui investis dans des activités ou des de la qualité de vie. aide à la gestion de l’entreprise. projets locaux de façon à faciliter l’in- Nous sommes amenés, dans notre en- Au départ, je n’avais pas perçu l’in- tégration. treprise, à recruter des collaborateurs térêt de m’installer ici. Puis, de fil en Au niveau de Vardeco, nous essayons en France. Dans ce contexte, certains aiguille et comme je travaillais désor- d’apporter un modeste soutien finan- de nos collaborateurs, souvent quali- mais dans le Jura, l’idée a fait son cier aux clubs sportifs ou sociétés fiés, ont fait le choix de s’installer en chemin, car je ne m’imaginais pas locales, notamment le FC Develier, le Suisse afin de limiter les transports et vivre à la frontière et c’était de sur- camp de ski, la fête du village... Per- de profiter de la qualité de vie. croît difficile d’être séparée de ma sonnellement, je joue au sein du club famille. de volleyball de Develier. Dernière question, quelle im- Au bout d’un an et demi, mon mari, pression ça fait d’avoir un frère Julien, m’a rejoint et nous avons Et au niveau de l’organisation champion de Roland Garros ? (réd. acheté une maison à Develier. Il est quotidienne, avec les enfants, par Pierre-Hugues Herbert, domicilié à architecte et travaille à Malleray. exemple, ça se passe bien ? Delémont, a en effet gagné le double Oui, l’administration en général fonc- des Internationaux de France en juin Cette transition de la ville à la cam- tionne bien, la garde pour les enfants dernier à Paris, associé à son compa- pagne a-t-elle été aisée ? également. Là aussi, je trouve que les triote Nicolas Mahut). Non. Au début, je ne pensais pas res- acteurs des diverses institutions sont Le plus fou, c’était la première fois, ter. Venant d’une métropole et débar- particulièrement investis. J’ajoute à l’US Open 2015, à New York. Mais quant dans un environnement cam- que j’apprécie particulièrement la l’émotion a été particulièrement forte pagnard, cela crée un choc. qualité des produits locaux – aussi à Roland Garros, car il a gagné devant Cependant, j’ai tout de suite appré- bien au niveau alimentaire que dans toute sa famille et ses proches. C’était cié la conscience professionnelle des d’autres domaines. fabuleux. collaborateurs locaux. Les Suisses ou Maintenant, reste à espérer que ça les frontaliers travaillant en Suisse Que pensez-vous de la campagne continue. Nous sommes très fiers de sont plus concernés par ce qu’ils d’information lancée par le Canton lui, d’autant que sa réussite est le font. Ils ont le sens du travail bien du Jura à l’égard des travailleurs résultat d’un projet et d’une organi- fait. J’observe une vraie différence frontaliers, incitant ceux-ci à venir sation familials. Mon jeune frère est avec mes expériences réalisées en s’établir dans notre région ? un espoir pour tous ceux qui ont des France ! Je pense que le Canton du Jura a tout rêves. Nous nous sentons très bien en intérêt à chercher à garder ses travail- Suisse et n’envisagerions pas d’aller leurs frontaliers ici. www.vardeco.com ailleurs, à moins de perdre nos em- Les entreprises se développent, mais plois, car nous bénéficions ici d’une il faut aussi que les infrastructures lo- Propos recueillis par Didier Walzer vraie émancipation professionnelle. cales suivent et cela sera facilité par Photo : Roger Meier – Agence Bist 6 I N°38 I Octobre 2018
Visite du stand commun de la Promotion économique en compagnie du Conseiller fédéral démissionnaire, en charge de l’Economie, Johann Schneider-Ammann, lors de l’EPHJ 2017, à Genève. Jean-Claude Lachat est à droite. Vingt-deux ans de promotion économique Le délégué à la Promotion économique du Canton du Jura, Jean-Claude Lachat, prendra sa retraite à la fin de l’année. L’occasion de tirer un bilan avec lui du développement du canton et aussi d’évoquer l’avenir. Dans les années 80, le leitmotiv des Dans quelle mesure l’arrêté Bonny sente dès l’entrée en souveraineté autorités jurassiennes était déjà la était-il important pour le Jura ? du Canton ? diversification économique, n’est- Parce que cet instrument fédéral oc- Absolument. La preuve avec le pre- ce pas ? troyait des aides substantielles – cau- mier programme de développement C’était en effet la volonté du Gouverne- tionnements, prises en charge d’inté- économique, qui date de 1980 et ment à la création du Canton du Jura. rêts bancaires, exonérations fiscales s’étendait jusqu’en 1986. Actuelle- Cette diversification, notamment dans – aux entreprises qui souhaitaient ment, nous en sommes au sixième les domaines de la microtechnique et s’installer dans la région. avec un rapport intermédiaire qui sera de l’électronique, devait se concrétiser Des résultats concrets ne se sont pas présenté au Parlement vers la fin de par l’implantation d’entreprises étran- fait attendre avec, notamment, l’im- cette année. gères dans la région. Pour ce faire, plantation d’entreprises venant de Outre la diversification évoquée, ré- le Jura s’est notamment appuyé sur France, d’Allemagne et des Etats-Unis currente, qui s’adapte aux réalités l’arrêté fédéral Bonny, qui avait ciblé créant moult emplois et diversifiant le évolutives du monde – c’est ainsi plusieurs régions helvétiques devant tissu économique. que le Jura est passé, voici une quin- sortir de leur monoculture industrielle, La volonté politique de développe- zaine d’années, à la phase Medtech, dont l’Arc jurassien avec l’horlogerie. ment économique était-elle pré- Cleantech et technologies de l’infor- N°38 I Octobre 2018 I 7
mation. Parallèlement, les autorités Oui, les missions économiques. Nous Le ministre de l’Economie d’alors, poursuivent l’objectif du rapatriement avons été l’un des cantons précur- Jean-François Roth, a donc pris la des jeunes Jurassiens formés à l’ex- seurs en Suisse à la fois pour les décision d’orienter le Jura vers Bâle térieur, ce qui sous-entend contribuer stands communs et les missions pour des raisons de proximité des ter- à créer des postes à valeur ajoutée économiques. Celles-ci permettent à ritoires et des complémentarités des dans la région. La volonté de rattra- des PME jurassiennes de faire de la tissus économiques. page dans les infrastructures s’est veille technologique dans des pays Avec les années, c’est l’organisme concrétisée avec une meilleure ac- émergents ou dans des pays ayant bâlois BaselArea, rebaptisé depuis cessibilité de la région, notamment conclu des accords de libre-échange BaselArea.swiss, qui a pris le relais. par la route et le rail. avec la Suisse. Ces missions donnent A la promotion économique commune aussi l’occasion de promouvoir, voire initiale s’est désormais greffée la pro- Permettre aux PME jurassiennes de de commercialiser les produits juras- motion de l’innovation et l’accompa- faire leur promotion siens dans les pays ciblés. gnement de projets. La valorisation du tissu économique régional est L’un de vos axes est également de Le rapprochement avec Bâle désormais prioritaire à l’implantation permettre aux PME jurassiennes de d’entreprises étrangères dans le Jura. se profiler. Le grand virage de la Promotion Cette orientation bâloise est straté- Oui. La Promotion économique met économique jurassienne, c’est gique. Elle a permis d’accueillir une sur pied, depuis plusieurs années, l’orientation bâloise, il y a une antenne du parc suisse de l’innova- des stands collectifs dans les foires quinzaine d’années. tion, dénommé Switzerland Innova- et salons internationaux. L’idée est En effet. Il faut rappeler que, à la créa- tion Park Basel, située dans la zone que, grâce à ceux-ci, certaines en- tion du Canton du Jura, la Promotion Innodel, entre Courrendlin et Delé- treprises jurassiennes qui n’ont pas économique agissait en solo. Mais mont. Des activités de recherche et les moyens financiers, administratifs nous avons rapidement vu les limites de développement vont y être implan- et logistiques, puissent participer à d’un petit canton qui allait se présen- tées. de grands événements qui sont au- ter seul sur les marchés étrangers et Quels défis importants ces pro- tant de vitrines pour mettre leur sa- qui était souvent confondu avec le chaines années ? voir-faire en évidence. On parle de Département du Jura français. C’est Ce parc suisse de l’innovation propul- l’EPHJ, à Genève, de Swiss Medtech pourquoi nous avons intégré le DEWS se le Jura dans la cour des grands, et Swiss Plastics, à Lucerne, ainsi que – Development Economic Western non seulement au niveau national, de Micronora, à Besançon. Switzerland – au début des années mais surtout international ! Et il s’agi- Vous organisez également d’autres 2000. Cette adhésion n’a toutefois ra d’être à la hauteur pour satisfaire actions. pas rencontré le succès escompté. aux critères d’accréditation du label Swiss Innovation. Mais grâce au parc, nous avons la chance de combler les lacunes im- portantes en matière de R&D avec l’accueil de projets dans les domaines de la santé de proximité et de l’indus- trie du futur. Une bonne opportunité pour le tissu économique jurassien de réussir la transition numérique. Portrait Et de rapprocher la R&D de nos en- treprises, à travers des collaborations avec les universités, les écoles poly- Jean-Claude Lachat, 64 ans, économiste de formation, va quitter le Service de techniques, les HES ou des instituts l’économie et de l’emploi en novembre prochain. Il a commencé de travailler pour le Canton en 1979, au département des Fi- comme le CSEM – Centre suisse nances, avant de passer à l’Economie, où il a œuvré 33 ans durant, dont 22 en d’électronique et de microtechnique. qualité de délégué à la Promotion économique. Parallèlement, il a exercé la fonction de délégué cantonal à l’approvisionnement Propos recueillis par Didier Walzer économique du pays entre 2001 et 2018. Photo : Evelyne Tendon En tout, il aura passé 40 ans au sein de l’administration cantonale jurassienne. Voir pages 9-10 8 I N°38 I Octobre 2018
La maintenance d’un avion de combat F/A-18, dans les ateliers de RUAG Aviation ; l’une des nombreuses tâches de l’entreprise lucernoise. Les industriels jurassiens en visite chez RUAG Aviation Le 12 septembre dernier, une quarantaine d’industriels régionaux ont découvert les ateliers de RUAG Aviation, à Emmen (LU). Une journée mise sur pied par Swissmem, la Promotion économique du Canton du Jura et la Chambre de commerce et d’industrie du Jura (CCIJ). Reportage. Cela commence, de loin, par de pe- l’aviation civile en 2017 et 44 % pour RUAG Space, qui construit notamment tits avions survolant la région. Cer- l’aviation militaire », explique Martin des éléments destinés à la fusée tains aux couleurs caractéristiques Büsser, Senior Vice President Sales & Ariane et aux satellites, s’est considé- militaires, d’autres non. Aucun doute, Marketing de RUAG Aviation, lors de la rablement développée. nous nous approchons de RUAG Avia- présentation de « son » entreprise aux tion, l’entreprise d’Emmen (LU), ma- industriels jurassiens. Un employeur apprécié joritairement aux mains de la Confé- A leur intention, il ajoute : « Vous pou- des ingénieurs dération, qui a vu le jour voici 20 ans. vez nous faire parvenir un dossier de RUAG est en fait un conglomérat de présentation de vos activités, qui sera Si l’on en croit Fabian Kohler, Bu- cinq divisions, dont la plus importante étudié. S’il y a toujours des fenêtres siness Development Manager de est celle consacrée à l’aviation. Il d’opportunités dans le domaine de RUAG Aviation, l’entreprise est un emploie plus de 9000 collaborateurs l’aviation, les compétences requises employeur apprécié : « Au plan suisse, (2296 pour sa branche aviation) dans sont toutefois très pointues. » A ce nous nous situons en huitième po- le monde et ce dernier représente titre, les entreprises jurassiennes sition dans le palmarès des entre- son marché principal (70 %, dont une intéressées peuvent être accompa- prises où les ingénieurs souhaitent vingtaine de clients gouvernemen- gnées par des consultants régionaux travailler. Par ailleurs, nous avons en taux) contre 30 % pour la Suisse. en vue de l’obtention de la certifica- permanence 10 % d’apprentis du to- « Et, contrairement à une idée reçue, tion spécifique EN 9100 Aéronautique. tal de notre personnel. Nous sommes 56 % de notre activité l’a été pour Ces dernières années, la division donc une entreprise très formatrice et N°38 I Octobre 2018 I 9
« Peut-être y aura-t-il « Une mise en relation d’affaires » des débouchés ? » Pascal Domont, Jean-Frédéric Gerber, directeur, jusqu’à fin 2018, de la Chambre de com- chef de production Domont merce et d’industrie du Jura (CCIJ) Mécanique SA, Courroux/Delémont « Chaque année et depuis plus de 20 ans, nous organisons une course d’école où « Je suis venu par intérêt pour l’en- nous visitons une entreprise, si possible active dans un type d’industrie différent treprise RUAG, que je connais mal. de celui de nos régions et que nos membres ne connaissent pas forcément. Il A l’époque, mon père réalisait des s’agit aussi d’une mise en relation d’affaires. Elle est agrémentée d’un repas. Ce pièces pour Pilatus. Peut-être y aura- qui en fait une sortie toujours conviviale. » t-il l’un ou l’autre débouché pour mon entreprise chez RUAG ?... Ce genre de sortie est également avons été l’un des sponsors des ré- telles initiatives, prisées des entre- l’occasion d’entrer en contact avec cents SwissSkills 2018, du 12 au 16 prises, perdureront. les industriels jurassiens, car je suis septembre, à Berne, soit la deuxième souvent dans mes ateliers et j’ai par édition des championnats nationaux Texte : Didier Walzer, Emmen conséquent peu l’occasion de les cô- des métiers centralisés et non acadé- Photo : RUAG Aviation toyer. » miques dans l’artisanat, l’industrie et les services. « Pourquoi pas usiner Visite riche en découvertes « Profiter des différemment ? » affaires Pierre Willemin, Les exposés sont suivis de la visite directeur Witech, machines-outils, des ateliers, riche en informations et compensatoires » Bassecourt en découvertes, où l’on assiste no- « Nous construisons des machines tamment à l’élaboration de structures d’usinage surtout destinées à l’horlo- métalliques et en composite pour Air- gerie. Mais nous pourrions également bus et Boeing (pour les avions mili- nous développer dans un sens diffé- taires F/A-18), entre autres. rent. C’est pourquoi il est intéressant Mais « le clou du spectacle » est assu- de voir, comme ici, une autre façon rément, en fin de parcours, le passage d’usiner. » devant un avion de combat en phase finale de révision technique, qui per- met de mesurer toute la science, le « Cela nous aide à anticiper souci du détail et les compétences les futurs développements » humaines et techniques réunies chez Thomas Parietti, RUAG Aviation. responsable vente et marketing Une telle journée donne l’occasion aux CLA, Clinical Laboratory industriels de se rencontrer et leur Automation SA, Delémont offre une veille technologique intéres- « L’idée, pour nous, est d’évaluer le sante, selon Jean-Claude Lachat, dé- potentiel d’une société comme la Philippe Cordonier, responsable légué à la Promotion économique du nôtre et dans quels secteurs nous Suisse romande et membre de Canton du Jura. « Il s’agit également pourrions éventuellement collaborer la direction de Swissmem. d’un souhait de leur part d’effectuer « Le but de RUAG, qui est une avec RUAG. C’est le premier point à une telle visite. A ce propos, nous grande entreprise d’Etat, est de déterminer, auquel nous allons nous venons de leur envoyer les points de se rapprocher du tissu industriel atteler maintenant, et nous ferons contact destinés à ceux qui souhaitent local, qui doit indirectement pro- ensuite connaître notre savoir-faire à travailler avec RUAG Aviation. » fiter des affaires qu’elle conclut. RUAG. Jean-Claude Lachat partant à la re- D’où les contacts avec des PME Concernant la visite de l’entreprise, traite en fin d’année, Philippe Marmy, jurassiennes, comme ici, lors de la elle est intéressante en soi, qui montre chef adjoint du Service de l’écono- journée de visite à Emmen. » la technologie utilisée et la vitesse à mie et de l’emploi (SEE), qui était du laquelle elle évolue. Cela nous aide à voyage à Emmen, a indiqué que de anticiper certains changements. » 10 I N°38 I Octobre 2018
Actualité Rester ancré dans la société Simplement mieux : tel est le nom du programme national destiné à améliorer les compétences de base de tout un chacun dans lequel le Canton du Jura est impliqué. Les premiers cours sont proposés depuis septembre 2018. Explications. Le Jura n’échappe pas aux problèmes divers écrans d’informa- que pose l’illettrisme, la fracture numé- tion, portails en ligne, etc. rique ou l’incapacité à calculer. Ces trois catégories se Cette incapacité à s’adapter a des mélangent, interfèrent conséquences directes sur l’insertion les unes avec les autres : professionnelle et sociale et sur les il faut savoir lire et écrire coûts qui y sont liés. pour rédiger un formu- Les spécialistes estiment à 10, voire laire et se débrouiller 15 % la part de la population concernée. sur Internet. Des lacunes La Confédération s’engage conjoin- dans un domaine sont un tement avec les cantons pour que les peu l’arbre qui cache la adultes puissent acquérir les compé- forêt. François Rebetez et Christophe Cattin, tences de base qui leur manquent et François Rebetez (FR) : De manière les artisans du programme les maintenir. large, être capable de lire un horaire de « Simplement mieux » pour le Jura. Le Canton du Jura s’est doté d’un pro- train, de remplir un formulaire adminis- gramme cantonal en matière de déve- tratif sur un site Internet. De telles apti- loppement des compétences de base. tudes aident à la fois dans la vie de tous liser un ordinateur par exemple. C’est de En ayant signé avec le SEFRI (Secréta- les jours, sont indispensables pour inte- moins en moins le cas. riat d’Etat à la formation, à la recherche ragir avec les autres et dans la société, La société évolue et le monde du travail et à l’innovation) une convention de et au plan professionnel. avec. On prend moins le temps d’expli- prestations pour les années 2017 à quer aux gens, car l’on en a de moins 2020, le Canton du Jura s’engage à en- Pourquoi certaines personnes sont- en moins ou l’on ne veut plus le prendre. courager l’acquisition et le maintien des elles pareillement « larguées » ? Il faut se rendre compte que le niveau compétences de base chez les adultes. FR : Il peut y avoir des dysfonctionne- général va continuer d’augmenter et la Rencontre avec Christophe Cattin, chef ments personnels : dyslexie, dyscalculie. fracture numérique s’agrandir. a.i. du Service de la formation des ni- Des gens, aussi, au parcours scolaire veaux secondaire II et tertiaire (SFO) et difficile ou s’étant arrêtés tôt, qui ont Il y a souvent déni de la part des per- secrétaire général d’AvenirFormation, commencé à travailler dès la fin de leur sonnes concernées. et François Rebetez, secrétaire général scolarité sans formation professionnelle FR : En effet, il s’agit d’une véritable stra- adjoint d’AvenirFormation. initiale ou qui ont passé 20 ans à édu- tégie de leur part pour masquer leurs la- quer leurs enfants, ne se sont plus mis cunes et s’en tirer par des excuses. En fait, que sont les compétences de à jour ou n’ont plus envie d’apprendre. Imaginez si toute l’énergie déployée à ce base ? Il peut y avoir des facteurs de situation niveau l’était pour apprendre… Christophe Cattin (CC) : Ce sont des personnelle précaire ou soudainement La bonne nouvelle : sans excuse, cela compétences indispensables pour en- d’instabilité, qui empêchent de mobiliser fonctionne mieux. Voilà justement la trer sur le marché du travail et conser- l’énergie nécessaire pour acquérir de thématique utilisée par la campagne de ver un emploi de façon durable. nouvelles connaissances ou qui révèlent sensibilisation à la question des compé- La Confédération définit trois domaines les difficultés jusqu’alors cachées. tences de base. dans les compétences de base : lecture CC : Cela passe par une révélation à soi- et écriture, expression orale dans une La société actuelle s’est aussi déshu- même. Et, pour nous, le défi consiste à langue nationale et mathématiques manisée, non ? atteindre ces gens, à les intéresser à nos élémentaires, ainsi qu’utilisation des CC : Il est vrai qu’il y a une génération cours. technologies de l’information et de la encore, l’on trouvait des êtres humains communication. aux guichets, il y avait toujours une place Comment ? Ce dernier point fait référence aux or- pour les petites mains, on pouvait être FR : La première étape consiste à sen- dinateurs au sens large, messagerie, un bon mécanicien auto sans savoir uti- sibiliser les gens en contact avec les N°38 I Octobre 2018 I 11
Actualité CC : L’idée est également qu’elles travaillent de leur côté pour progresser. L’objectif de ces cours intensifs est da- vantage dans une logique de coaching que d’enseigne- ment. Ces personnes devront donc s’investir. Le pari là-derrière ? Leur démontrer qu’elles sont capables personnes en difficulté, notamment dans d’apprendre. les communes, les associations et l’ad- Leur redonner confiance en elles est en effet le préalable. ministration. Ce qu’on ne peut pas faire, en revanche, c’est leur dire de manière L’approche est donc très structurée ? frontale : « Venez apprendre à lire, comp- CC : Oui, avec, dans un premier temps, un bilan des com- ter, utiliser un ordinateur ». pétences de la personne, en relation avec les besoins pour Le seul fait de dire ça les place face à une lesquels elle est venue. Il faut qu’elle se rende compte de réalité qu’ils n’ont pas envie d’entendre. ce qu’elle doit apprendre. Et notre rôle consiste à lui mon- Il s’agira plutôt de leur dire : « Venez éta- trer le chemin d’une manière très construite. Nous fixons blir votre budget, apprendre à accompa- des jalons, par petits pas, qui sont atteignables par la per- gner votre enfant pour ses devoirs, etc. Il convient d’amorcer sur le besoin plutôt sonne concernée. que sur la lacune. Le but ne sera pas très difficile à atteindre, même s’il sera Poste CH SA CH-2800 Delémont 1 P.P. Une fois les gens entrés en formation, plus élevé que celui de départ afin que la personne ait nous pourrons travailler sur tous les axes. envie de continuer d’apprendre. CC : La stratégie exacte n’a pas encore été déterminée. L’année 2018 est consa- Quid de la campagne d’information ? crée à l’analyse, c’est-à-dire à l’établis- FR : Elle a déjà commencé au plan national. Chaque can- sement d’une vue d’ensemble des offres ton déclinera son programme comme il l’entend, même existantes et des besoins à combler. si l’identité visuelle et les messages resteront nationaux. C’est ainsi que le Jura aura sa propre campagne, « Sim- Prochaine étape ? plement mieux ». FR : Depuis la rentrée, nous offrons des CC : Dans un premier temps, la campagne sera tournée espaces de formation individualisés à vers les employeurs et institutions ayant des contacts Delémont et Porrentruy, suivis déjà par avec les personnes concernées : ORP, services sociaux… IMPRESSUM une demi-douzaine d’apprenants. Les Dans un deuxième temps, c’est le grand public qui sera Objectif Emploi est publié par besoins de ces personnes sont évalués touché. le Service de l’économie et de et nous construirons avec elles un par- l’emploi (SEE) dans le cadre de sa fonction d’observation du cours de formation personnel et multi- Les premières offres de cours « Simplement Mieux » marché du travail, au service de disciplinaire. dans le Jura sont accessibles via le site www.avenir- tous les acteurs intéressés par le Notre mission consiste alors à leur formation.ch/mieux ou par téléphone au 032 420 77 15 marché du travail au sens large. mettre des professionnels à disposition, Alimenté par des collaborateurs, qui vont les encadrer avec des méthodes Propos recueillis par Didier Walzer ainsi que par des spécialistes ou personnalités invitées, le maga- d’apprentissage adaptées. Photo : Agence Bist – Roger Meier zine traite du marché du travail sous tous ses aspects, notam- ment économiques, sociaux ou Les compétences de base au travail encore juridiques. Rédaction : Didier Walzer, Le programme des compétences de base au travail est parallèle à celui des compétences de base. Il Nicolas Ackermann concerne les entreprises ou associations professionnelles qui peuvent, si elles identifient des besoins dans Réalisation : Empreinte communication les connaissances de base, développer un projet de formation interne à l’entreprise et déposer une de- Impression : Pressor SA mande de subventionnement à la Confédération. Tirage : 3500 exemplaires Et, dès la validation obtenue, les entreprises ont la possibilité de mettre des cours sur pied et elles per- Parution : trimestrielle çoivent alors un montant de 15 fr. par heure et par personne, soit 3000 fr. environ par cours d’une quaran- Prix : gratuit taine de leçons. Contact : questions générales, demandes d’exemplaires En contrepartie, ces entreprises doivent donner le temps nécessaire aux employés pour suivre les cours. supplémentaires, modifications Infos – Service de la formation des niveaux secondaire II et tertiaire (SFO) d’abonnement, propositions de sujets : didier.walzer@jura.ch 2, rue du 24-Septembre, 2800 Delémont, tél. 032 420 71 60, sfo@jura.ch ou tél. 032 420 52 30. N°38 I Octobre 2018 I 12
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