Atelier d'information Angola - Simon Laire Adjoint au chef du service économique de Luanda
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Atelier d’information Angola Simon Laire Adjoint au chef du service économique de Luanda 10 janvier 2020
Situation économique et financière de l’Angola 10 janvier 2020
1. Une crise qui s’installe dans la durée avec quatre ans de récession • Après une croissance moyenne annuelle de 14.5% entre 2004 et 2008, puis de 4.7% de 2010 à 2014, l’Angola traverse sa plus longue récession depuis 1989. • La contraction de l’activité économique a des conséquences importantes tant sur l’emploi que sur le ratio d’endettement qui augmente rapidement depuis le début de la crise. • Le pays a signé un accord avec le FMI d’une valeur de 3,5 Mds USD étalés sur 4 ans. Les conditions impliquent principalement le flottement du kwanza, une réforme du secteur des entreprises publiques, un plafonnement de l’endettement public, la régularisation des arriérés Taux de croissance annuel (% du PIB) 6% 5% 4,8% 4% 3% 2% 1,8% 0,9% 1% 0% -0,2% -1% -1,2% -1,1% -2% -3% -2,6% 2014 2015 2016 2017 2018 2019 (est.) 2020 (prév.) Sources: INE, MINFIN 10 janvier 2020
2. A la source de la crise: une diminution brutale de la principale source de devises • Le pétrole représentant 95% des exportations de l’Angola, les recettes en devises du pays ont rapidement chuté avec la baisse des cours initiée en 2014. • Cas typique de syndrome hollandais, l’Angola bénéficiait d’une monnaie largement surévaluée associée à une production nationale faible et peu compétitive. • La baisse des revenus pétroliers a affecté le pays à tous les niveaux: endettement, politique budgétaire, régime de change, financement des importations… Recettes pétrolières en devises de l'Etat angolais (Mds USD) 40 37,6 35 30,2 30 25 20 15 13,2 11,7 9,7 9,8 10 8,0 5 0 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 (est.) Source: MINFIN 10 janvier 2020
3. Un niveau d’endettement élevé et des réserves de change basses limitent davantage l’accès aux • La dette externe représentedevises les deux tiers de la dette publique totale et les deux tiers de la dette interne sont libellés en devises ou indexés sur le dollar. Le pays s’est largement endetté à partir de 2015 pour compenser la baisse des flux entrants de devises. La récession n’a fait qu’aggraver le ration dette/PIB. • Les réserves de change ont été utilisées afin de financer les importations d’un pays en situation de dépendance. Le maintien d’un Kwanza surévalué les a fortement affecté. Celles-ci ont atteint un niveau plancher de 10 Mds USD pendant les premiers mois de l’année 2019. Une émission d’Eurobonds a permis une augmentation des réserves. Dette publique (% du PIB) Réserves de change (Mds USD) 120% 35 111% 30,83 31,15 30 100% 26,32 27,10 89% 25 24,27 80% 76% 69% 20,81 20 60% 57% 15 13,59 40% 12,37 40% 10,65 10 20% 5 0% 0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 (nov.) Source: BNA 10 janvier 2020
4. Un change fixe maintenu coûte que coûte sous l’ancien Président menant à une dépréciation rapide • Le régime de change fixe aet inévitable été maintenu jusqu’en Janvier 2018. Ce système favorisait la fuite de capitaux, freinait la diversification du pays et maintenait le pays dans une situation de dépendance extérieure. • Le contrôle du change strict mis en place à résulté en une quasi-impossibilité pour les entreprises d’effectuer des transferts vers l’étranger. • Une flexibilisation contrôlée a été initiée en janvier 2018 accompagnée d’un ensemble de réformes monétaires. Le régime de change flottant a été officialisé en octobre 2019. Evolution mensuelle du taux officiel USD/AOA (fin de période) Evolution annuelle du taux USD/AOA 600 (fin de période) Année USD/AOA % dépré. 500 2010 92.64 3.63% 482 2011 95.28 2.85% 400 2012 95.83 0.57% 300 2013 97.62 1.87% 309 2014 102.86 5.37% 200 2015 135.32 31.55% 166 166 100 135 2016 165.90 22.60% 98 103 2017 165.92 0.01% 0 2018 308.61 85.99% mai-14 sept.-14 mai-15 sept.-15 mai-16 sept.-16 mai-17 sept.-17 mai-18 sept.-18 mai-19 sept.-19 mars-14 mars-15 mars-16 mars-17 mars-18 mars-19 janv.-14 juil.-14 nov.-14 janv.-15 juil.-15 nov.-15 janv.-16 juil.-16 nov.-16 janv.-17 juil.-17 nov.-17 janv.-18 juil.-18 nov.-18 janv.-19 juil.-19 nov.-19 2019 482.23 56.26% Source: BNA 10 janvier 2020
5. Un ajustement difficile avec une augmentation du marché parallèle suivant l’assèchement des devises • A partir de 2016, le montant de devises mises à disposition par la Banque Centrale s’est drastiquement réduit. • Suite à l’impossibilité de faire des transferts ou d’obtenir des devises sur les canaux officiels, la demande a augmenté sur le marché parallèle ce qui largement élargi le spread. • Le spread tend à se réduire à mesure que le change se flexibilise. Certaines entreprises n’ont pu effectuer leurs transferts une fois la dévaluation engagée, en assumant le coût. Evolution du montant annuel total des ventes de Evolution du spread taux officiel/taux parallèle devises (équivalent USD) USD/AOA 25 000 000 000 250% 20 000 000 000 200% 17 484 262 861 15 000 000 000 150% 10 000 000 000 100% 8 246 698 831 5 000 000 000 50% 0 0% 29/11/15 11/11/16 25/10/17 22/12/17 18/11/19 8/6/15 5/8/15 8/1/17 7/3/17 4/5/17 1/7/17 1/2/19 12/2/15 11/4/15 2/10/15 26/1/16 24/3/16 21/5/16 18/7/16 14/9/16 28/8/17 18/2/18 17/4/18 14/6/18 11/8/18 8/10/18 5/12/18 31/3/19 28/5/19 25/7/19 21/9/19 Sources: BNA, Kinguila Hoje 10 janvier 2020
6. Une inflation qui ralentit à mesure que le marché des change se flexibilise mais demeurant élevée • Un pic d’inflation a eu lieu en 2016, correspondant à la chute des ventes de devises sur le marché officiel et à la forte augmentation du spread taux officiel/taux parallèle. • C’est au plus fort de la crise de change que l’inflation a été la plus forte. On constate une corrélation entre inflation et évolution du taux parallèle. • L’entrée en vigueur de la TVA et le flottement total du Kwanza en octobre 2019 n’ont apparemment pas eu d’effet sur les statistiques de l’inflation en dépit de l’augmentation des prix ressentie par la population et à la spéculation sur les prix. Une mise à jour statistique est prévue pour mars 2020. Evolution du taux d'inflation sur 12 mois (%) 45% 41,95% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 16,20% 10% 5% 0% avr-09 avr-10 avr-11 avr-12 avr-13 avr-14 avr-15 avr-16 avr-17 avr-18 avr-19 janv-09 janv-10 janv-11 janv-12 janv-13 janv-14 janv-15 janv-16 janv-17 janv-18 janv-19 juil-09 oct-09 juil-10 oct-10 juil-11 oct-11 juil-12 oct-12 juil-13 oct-13 juil-14 oct-14 juil-15 oct-15 juil-16 oct-16 juil-17 oct-17 juil-18 oct-18 juil-19 oct-19 Source: BNA 10 janvier 2020
Le programme de privatisations angolais (PROPRIV) 10 janvier 2020
1. L’Etat va céder ses parts dans 195 entreprises • La Loi de base des privatisations du mois de mai (n°10/19) instaure un cadre juridique pour le processus. Le décret présidentiel 250/19 du 5 août en définit le périmètre. • L’Institut de Gestion des Actifs et des Participations de l’Etat (IGAPE) est responsable de la gestion du programme. Il est le principal interlocuteur des potentiels acheteurs et gère les procédures d’appels d’offres, de l’évaluation à la vente. Catégories Nombre Entreprises notables • Pétrole et mines: Sonangol, ENDIAMA Entreprises de référence nationale • Finance: BCI, BE, BAI , BCGA Sélectionnées en fonction de leur taille, leur réputation et 32 • Télécoms: UNITEL, MS Télécom, Angola Télécom leur potentiel d’attractivité • Transports: TAAG, SONAIR, ENANA • 26 JV dans le domaine pétrolier avec des partenaires Entreprises de l’univers Sonangol étrangers dont plusieurs français (Technip, Spie, Bourbon) Entreprises dans lesquelles la Sonangol possède des parts. 50 • Actifs immobiliers Elles seront privatisées avant Sonangol EP. • Clinique Girassol Entreprises de la Zone Economique Spéciale (ZEE) Unités industrielles installées dans la ZEE de Luanda/Bengo, à 51 - la périphérie de Luanda. • 48 actifs liés à l’agriculture et à la pêche Autres entreprises et actifs à privatiser 62 • 9 hôtels dont l’Hôtel de Conventions de Talatona Source: IGAPE 10 janvier 2020
2. Neuf entreprises devraient être cotées en bourse Modalités Entreprises de référence concernées Appel d’offres Procédure ouverte classique. Les entreprises ou actifs concernés sont publiés sur le site de l’IGAPE. 175 Appel d’offres restreint Seuls les candidats ayant passé une première phase de sélection sur critères techniques et financiers sont invités à faire une offre. Offre publique de vente (OPV) 9 9 entreprises verront une partie ou la totalité de leurs actions cotées en bourse. Enchères en bourse Vente via des enchères en bourse sans cotation boursière. 11 Destinées aux entreprises qui ne réunissent pas les conditions pour faire l’objet d’une OPV. Source: IGAPE 10 janvier 2020
3. La privatisation des plus grandes entreprises attendra la fin du programme • Les premières phases du programme concernent principalement les entreprises de la ZEE qui seront privatisées d’ici 2021. Les entreprises les plus importantes feront l’objet des dernières étapes du processus. • La privatisation de Sonangol EP se fera une fois que toutes ses parts dans les entreprises du programme seront vendues. Calendrier prévisionnel des privatisations par type d’entreprises 100 89 90 82 80 25 70 27 60 Autres 21 50 ZEE 40 30 30 26 20 Univers Sonangol 20 20 10 4 10 17 3 Références 1 nationales 5 7 3 0 2019 2020 2021 2022 Source: IGAPE 10 janvier 2020
4. Un succès qui dépend de l’apport de capitaux externes Avancement du programme Recettes des premières ventes • Entreprises privatisées: 5 entreprises de la ZEE • Montant récolté: 14,7 M USD • Processus en cours: 46 – 25 entreprises de la ZEE et 21 actifs du secteur de l’agro- • Montant évalué: 43,8 M USD industrie • % d’éxécution: 33,5% • Processus en attente: 144 Retard sur le lancement des processus de privatisation. Recettes inférieures aux montants estimés, en Manque d’informations concernant les entreprises de l’univers Sonangol partie à cause de la nature des actifs privatisés Perspectives pour la suite du programme • Suite à la publication des comptes des entreprises publiques, 39 ont été approuvées avec réserves des auditeurs (dont ENSA) • Selon un rapport de la Commission des Marchés de Capitaux (CNC), le potentiel d’investissement sur le marché de capitaux est évalué à 7,4 Mds USD. Au vu de l’importance des entreprises concernées par le PROPRIV, l’attrait de capitaux externes est important pour la réussite du programme. • La Banque Centrale a formalisé l’ouverture partielle du compte de capital aux investissements étrangers. Les investisseurs peuvent désormais importer du capital et exporter des dividendes depuis l’Angola sans accord préalable de la Banque Centrale (cf. Aviso 15/19 du 23 décembre). Source: IGAPE 10 janvier 2020
Éléments macro-économiques à suivre en 2020 10 janvier 2020
Reprise de la croissance prévue en 2020 dans un cadre macroéconomique toujours fragile Evolution de la dynamique d’endettement • 2020 va être une année charnière pour la dette angolaise. Avec des besoins de financement pour 2020 évalués à 18% du PIB et une dette publique ayant atteint 111% du PIB (principalement à cause de la dévaluation), le niveau d’endettement est une variable importante pour évaluer les pespectives du pays dans le cadre du programme FMI. • L’Angola peut compter sur ses recettes en devises, amoindries mais toujours existantes, pour tenir ses engagements vis-à-vis de l’extérieur. • Le pays a fait une émission d’Eurobonds pour un montant de 3 Mds USD au mois d’octobre. La demande pour ces titres ayant été trois fois plus grande que l’offre, il semble que l’Angola conserve pour le moment la confiance des investisseurs. Evolution de l’inflation • Les prévisions d’inflation pour 2020 sont particulièrement hautes: le budget de l’Etat prévoit une augmentation de 25% des prix. • Le retrait des subventions au carburant et la devaluation du kwanza sont les principaux facteurs participant à cette augmentation. À ceux-ci s’ajoute un effet d’inertie et une tendance forte à la spéculation sur les prix. • L’institut National de Statistiques va procéder à une réevaluation du panier de biens servant au calcul de l’IPC après presque 6 ans. Evolution de la production pétrolière et du cours du pétrole • La reduction continue des recettes pétrolières est aussi liée à la baisse de la production angolaise suite à plusieurs années sans investissement dans le secteur. L’Etat angolais s’est engagé dans des réfromes visant à enrayer cette dynamique. • Avec la creation de l’Agence Nationale du Pétrole et du Gaz (ANPG), les nouvelles lois concernant l’exploitation des champs marginaux et la commercialization du gaz et les licitations de nouveaux blocs, le secteur est en pleine phase de relance. 10 janvier 2020
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