Bandes dessinées Lurelu - Érudit
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Document généré le 3 oct. 2022 15:56 Lurelu Bandes dessinées Volume 40, numéro 1, printemps–été 2017 URI : https://id.erudit.org/iderudit/85455ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Association Lurelu ISSN 0705-6567 (imprimé) 1923-2330 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu (2017). Compte rendu de [Bandes dessinées]. Lurelu, 40(1), 61–64. Tous droits réservés © Association Lurelu, 2017 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/
61 tion qui explique chacun des mots. Belle conducteur, avec une surprise amusante A. savoureront avec plaisir les premières péri- occasion d’aborder les notions spatiales de dans le dénouement. péties délirantes du dernier des ninjas bleus. façon ludique avec les plus jeunes, tout en Un album harmonieux et irrésistible. les initiant à la poésie. SÉBASTIEN CHARTRAND, pigiste Ces deux albums s’inscrivent très bien RENÉE LEBLANC, consultante en éducation et multimédia dans cette collection fort pertinente de la «poésie du quotidien» qui compte mainte- 7 L’épée magique nant vingt-cinq titres. Bandes dessinées A ALAIN M. BERGERON I FIL CÉLINE RUFIANGE, enseignante au préscolaire S LES AVENTURES DE PÉPÉ (2) 6 Le livre bleu E FOULIRE, 2017, 48 PAGES, 7 ANS ET PLUS, 10,95 $ A ALEX A. 5 J’ai perdu… I ALEX A. Dans une vallée lointaine, l’épée magique A ROBERT SOULIÈRES S L’UNIVERS EST UN NINJA (1) du mage est volée. Le chevalier Pépé doit I GENEVIÈVE DESPRÉS E PRESSES AVENTURE, 2016, 124 PAGES, 9 ANS ET PLUS, 14,95 $ la retrouver, sinon un dragon pourrait se C CLIN D’ŒIL réveiller! Après La première mission, en E L’ISATIS, 2016, 24 PAGES, 3 ANS ET PLUS, 11,95 $, Déjà célèbre pour les aventures de l’Agent voici une seconde pour le héros, son âne et COUV. RIGIDE Jean et les expériences de Mini-Jean, Alex le prince Eugène. A. récidive ici avec un nouvel univers et de La quête de Pépé comporte les éléments Quand le chagrin est aussi vif, que l’on perde nouveaux personnages. Employé d’une attendus pour une histoire de chevalier des- un foulard, des mitaines ou sa maman, c’est usine d’ampoules électriques, Iyo est sans tinée à un jeune public : un vieux mage, un primordial d’avoir une «Madame Louise» cesse visité par des visions le dépeignant méchant, des animaux alliés, de la magie, qui veille et reste calme. Toute la journée, comme un grand héros. La livraison d’une un combat à «l’épée», une fin heureuse… Louise console à tour de rôle le petit Édouard, ampoule de cristal à un mystérieux client lui En ce qui a trait à l’intrigue, donc, pas telle- Hélène ou Laurent. Inlassablement, au mo- révèlera la clé de ses origines. ment de surprises. C’est néanmoins rythmé ment du départ, elle leur rappelle les pièces Sur le plan de l’intrigue, on tient ici une et agréable, surtout grâce à l’humour. Le de vêtement et les objets à ne pas oublier. À fantasy des plus classiques : jadis, des mage qui chante des berceuses au dragon la fin de la journée, ouf! elle est épuisée. Où divinités livrèrent bataille dans un monde dans la Vallée «du Snouze» et qui entretient ont-ils tous la tête? manichéen. La magie a presque disparu et, son épée au «Djigalou», par exemple, m’a La perte d’objets est une réalité si familiè- depuis, l’univers vit une période sombre – amusée. Par ailleurs, le texte est réduit au re que tous les parents et toutes les familles alors surgit l’Élu, seul survivant d’un peuple minimum, probablement pour ne pas rebu- se reconnaitront dans cette histoire plus vraie glorieux, qui saura affronter les ennemis que ter les lecteurs débutants, mais, à certaines que nature. À l’aide de phrases qui riment, le ses ancêtres ont échoué à occire. occasions, j’aurais souhaité que le narrateur texte décrit les courtes situations avec simpli- Là où Alex A. se démarque, c’est par la soit plus présent pour mieux soutenir leur cité. L’album est très bien construit. La page création d’un arrière-monde totalement dé- compréhension (quand l’épée jaillit brus- de droite présente toujours un dialogue où janté. Du coup, tous les clichés du fantastique quement du feu, notamment). un enfant s’adresse à l’adulte en nommant épique sont réinterprétés à la sauce burlesque. La page couverture est soignée. Le trait ce qu’il a perdu, et «Madame Louise», dans Sur le plan du style, Alex A. reste fidèle à de crayon est vif et les couleurs, harmo- la page de gauche, le rassure en lui disant où la technique qui l’a fait connaitre. Les person- nieuses. À l’intérieur toutefois, l’ensemble se trouve l’objet perdu. nages ont des yeux surdimensionnés et des parait moins fini. Les traits de «croquis» Sur le plan visuel, habilement, on ne voit, expressions faciales exubérantes; les scènes sont parfois apparents dans les visages, les au début, que le bas du corps de l’institutrice, sont dynamiques et le découpage des cases décors sont à peine esquissés. Le lectorat puis elle se penche de plus en plus et se est toujours audacieux. visé aurait peut-être apprécié des couleurs place au niveau de l’enfant pour lui parler À la fin de l’album, l’auteur affirme que : plus saturées et des détails cocasses, mais le et le consoler. La force du propos tient dans «L’univers est un ninja est le début d’un petit format ne le permettait sans doute pas. cette attention et cette chaleur humaine. Les méga-giga-univers réunissant les histoires illustrations, très vivantes, montrent bien de l’Agent Jean, de Mini-Jean et de plusieurs MARIE-MICHÈLE PLOURDE, enseignante au primaire la progression des émotions. La séquence autres personnages à venir.» Un défi auda- d’une journée dans une classe sert de fil cieux. Pour l’instant, les admirateurs d’Alex
lurelu volume 40 • no 1 • printemps-été 2017 62 Mignons mutants 2 Les Rock Stars 3 L’hiver A TRISTAN DEMERS A KARINE GOTTOT A JEAN LACOMBE I TRISTAN DEMERS I MATHIEU LAMPRON I JEAN LACOMBE S LES MINIMANIACS (3) S LES MUTAMATAK (2) T ELAISA UQITTUK (INUKTITUT) E DE LA BAGNOLE, 2016, 42 PAGES, 6 ANS ET PLUS, 11,95 $, E MICHEL QUINTIN, 2016, 84 PAGES, 8 ANS ET PLUS, 14,95 $ S FRED ET PUTILIK (2) COUV. RIGIDE E DU SOLEIL DE MINUIT, 2016, 24 PAGES, 7 ANS ET PLUS, Quatre amis (plus un animal de compagnie 9,95 $ Mignons mutants est le troisième tome de dont l’espèce demeure mystérieuse) formant la série BD «Les Minimaniacs», qui met en l’équipe des Mutamatak entreprennent de Fred, un jeune Longueuillois de huit ans, scène une population de bébés logeant dans métamorphoser un cobaye, choisi au hasard, fabrique un bonhomme de neige. Quand il une garderie abandonnée, sans parents ni en vedette de la scène. découvre que sa sculpture est pour le moins éducateurs. Espiègles et exubérants, les La proposition est intéressante : il s’agit spéciale, l’enfant utilise Internet pour racon- protagonistes vivent une succession d’aven- d’une œuvre hybride, alternant planches de ter l’étrange affaire à son copain Putulik. Ce tures absurdes déployées sur une page ou bande dessinée humoristiques et capsules dernier habite Kuujjuaq, au Nunavik; il a, lui deux. Dans ce tome, monstres, extraterres- documentaires. Les situations comiques aussi, beaucoup à dire. L’hiver est une saison tres et diablotins ne sont pas en reste. Sont vécues par les membres du groupe Mutama- qui ne cesse de surprendre! également au rendez-vous une ballerine, un tak font sourire, tandis que les informations Ce petit album est rempli d’agréables sur- cowboy, un pirate, une princesse… sur les origines du rock’n’roll captivent. Et le prises. D’abord, l’aventure du bonhomme de Les gags les plus réussis sont ceux qui vocabulaire est étoffé. neige, plutôt anodine, sert de prétexte pour carburent à l’effet de surprise. Deux bébés Voilà qui comble un besoin, car il ne me faire le lien entre le Québécois et son ami de mangent candidement de la crème glacée et semble pas exister beaucoup de documen- loin… qui vit la saison froide tout autrement! sont brutalement ensevelis sous une chute taires sur la musique rock adapté à un public Le récit ainsi qu’une section documentaire à de neige précoce; le visage hideux d’une de cet âge. Tout parent un peu mélomane la fin rendent les différences entre les deux princesse est transformé radicalement par appréciera cette occasion que Karine Gottot réalités frappantes, en donnant juste assez de l’application d’une crème de beauté – des lui offre de pouvoir initier son enfant à ce détails pour le lectorat visé. Les jeunes d’ici situations burlesques qui ne réinventent pas genre musical, qui est analysé sous plu- seront impressionnés par les déplacements le genre cartoon, mais qui suscitent le rire. sieurs angles : étymologique, historique, en motoneige, la météo extrême, la chasse D’autres saynètes tombent à plat, faute de emblématique... aux phoques, les journées courtes en hiver force narrative ou de subtilité humoristique. Soulignons aussi que les personnages et la pluie de cadeaux et de bonbons pour Une énergie brute se dégage de l’ensemble; féminins ne sont pas stéréotypés, ni par Noël. Qui plus est, les dialogues sont vivants les couleurs vives, les visages expressifs et le leurs caractéristiques psychologiques, ni et l’utilisation que font les personnages de la trait assuré plairont aux 6 ans et plus. par leurs aspects physiques. C’est tout à fait technologie rend le récit actuel. Par ailleurs, Entre les planches BD sont intercalées réjouissant! le visuel est harmonieux, dynamique et aéré. des fiches descriptives qui présentent quel- L’illustrateur nous présente donc des Les personnages canins évoluent dans des ques membres de la Garderie mini club. personnages féminins vêtus de façon simple, cases aux formats variés. La transition vers le Les informations permettent d’exploiter des dynamique, confortable... et décente! Elles Grand Nord est particulièrement magnifique thématiques, de créer des liens et de jouer n’ont rien des pinups si populaires dans le avec les cases tout en longueur. avec les mots. Spacio l’astronaute a le défaut neuvième art. Les images, faites par ordi- Pourquoi pas une couverture cartonnée d’être souvent dans la lune, tandis que la nateur, sont très harmonieuses : il y a un pour un travail d’une si belle qualité? qualité principale de Pok le hockeyeur est équilibre autant au chapitre des couleurs que d’aller droit au but. Un exercice intéressant de la disposition des objets. Les arrière-plans MARIE-MICHÈLE PLOURDE, enseignante au primaire qu’il sera possible d’approfondir en classe sont parfois épurés, parfois plus détaillés, ou à la maison. mais jamais surchargés. MÉLINA SCHOENBORN, pigiste MICHÈLE TREMBLAY, animatrice et correctrice
F ranço¡s M ayeux c onse¡ller en b ande d ess¡née 63 découvr¡r 4 Portrait de famille 5 L’âme noire le 9 a rt e A LAPUSS’ A SAMPAR I JEAN-PHILIPPE MORIN S GUIBY (5) S LA TRIBU (1) E MICHEL QUINTIN, 2016, 116 PAGES, [8 ANS ET PLUS], 19,95 $, E MICHEL QUINTIN, 2016, 64 PAGES, [14 ANS ET PLUS], 17,95 $ COUV. RIGIDE Fruit de la collaboration entre un auteur Décidément, Guiby n’est pas un bébé ordi- belge qui signe Lapuss’ (avec apostrophe, naire! Âgé de trois ans, affublé d’un chan- s’il vous plait) et un illustrateur québécois, dail à capuchon rouge et d’une suce, mais ou comment Portrait de famille relate, un gag à la fois, les surtout doté d’une résistance étonnante, il redécouvr¡r situations loufoques qui ne manquent jamais ne montre aucune peur face aux monstres d’arriver au sein d’une famille. qui veulent l’effrayer, pas plus qu’il ne fléchit Bien que la bande dessinée soit pré- devant les actions malveillantes de l’Ombre, sentée comme s’adressant aux enfants, il lancée à sa poursuite. Dans ce cinquième semble qu’il s’agisse d’un moyen détourné tome, Guiby doit retrouver la trace de son d’atteindre les jeunes parents. La nécessité ami Gruffus, possédé d’un étrange mal le la de comprendre le non-dit et le second degré, rendant mauvais, et qui s’est enfui avec le les propos (déception devant l’indifférence petit Kirikou, fils du terrifiant chef des chats. de la fillette face au groupe Supertramp, Aidé par le rat Ramirez et quelques bonnes allusion aux préliminaires échangés entre âmes, Guiby affrontera de nouveau des créa- b ande d ess¡née le père et la mère sur le sofa), les références tures horripilantes dans les égouts de la ville. culturelles et la chute même des gags ciblent La série créée, écrite et illustrée par clairement un lectorat adulte. Sampar ne s’essouffle aucunement. L’imagi- Au chapitre de l’illustration, Jean-Philippe nation débordante de l’auteur est étonnante Morin se distingue par un style très épuré, et nous transporte dans des univers où des atel¡ers à l’aspect caricatural et gribouillé, qui n’est bestioles de plus en plus effrayantes et pas sans rappeler le Français Sempé (Le malodorantes surgissent des profondeurs. F ranço¡s Petit Nicolas) ou les Québécois Goldstyn Les tentatives de fuite dans les égouts laby- et (Les Débrouillards) et Garnotte (Stéphane, rinthiques de Guiby et de ses amis nous l’apprenti inventeur). Toutefois, la techni- tiennent en haleine jusqu’au bout. La facture M ayeux que de Morin n’atteint pas encore celle des très léchée des illustrations, les couleurs maitres précédemment cités, ce qui laisse sombres et l’extrême précision des lieux parfois un effet de fouillis – tout dépend de la dessinés ajoutent à l’ambiance mortifère conférences c page, car Morin a choisi de neonse¡ller en régit cette série, mais les caractères – pas découper qui ses planches en cases. Un choix qui s’avère sympathiques ou bourrus – des personnages parfois très judicieux, parfois b ande ess¡née moins heureux. d apportent un peu de gaité à ces aventures Reste que Portrait de famille offre un dans les abysses. Laissez-vous prendre par 10210 rue 10585 RUE laverdure CARTIER divertissement très réussi et fort agréable… l’invraisemblable quête d’un enfant de trois mais surtout pour les parents. ans très courageux! montréal H2B 2B2 10585 rue laverdure montréal Qc h3l 2l6 SÉBASTIEN CHARTRAND, pigiste ISABELLE DUMONT, pigiste montréal Qc h3l 2l6 514-387-5755 514-387-5755 franco¡smayeux@yahoo.ca franco¡smayeux@yahoo.ca
lurelu volume 40 • no 1 • printemps-été 2017 64 Documentaires Supergroin contre l’épouvantable ouin! ouin! 3 Montréal au fil du temps A CAROLE TREMBLAY A MAXIME BÉLANGER I BACH (ESTELLE BACHELARD) 2 Raconte-moi les graphiques : I MARIE BILODEAU S SUPERGROIN (2) L’histoire de William Playfair E BAYARD CANADA LIVRES, 2016, 24 PAGES, 5 ANS ET PLUS, C MES ALBUMS À BULLES A HELAINE BECKER 19,95 $, COUV. RIGIDE E DE LA BAGNOLE, 2017, 24 PAGES, [4 ANS ET PLUS], 16,95 $, I MARIE-ÈVE TREMBLAY COUV. RIGIDE T CLAUDE COSSETTE Publié à l’occasion du 375e anniversaire de E SCHOLASTIC, 2017, 32 PAGES, [6 À 12 ANS], 11,99 $ Montréal, voici l’hybride entre un documen- Au beau milieu de la nuit, Grelot est éveillé taire et un livre-jeu. Chaque double page (il y par les pleurs de son petit frère. Que se Né en Écosse il y a 250 ans, souvent incom- en a neuf) montre la ville à une période don- passe-t-il? Alors que Grelot s’inquiète, le pris de sa famille, ses amis et ses patrons, née de son histoire : 1642-1645, 1701-1760, cochon Supergroin apparait pour rectifier William Playfair s’est démarqué par son 1804-1831, etc., jusqu’à 2009-2017. Marie la situation. esprit innovateur : il a été le premier à repré- Bilodeau y a dessiné des vues cavalières de Les titres de la série «Supergroin» sont senter les chiffres, en inventant les graphi- Montréal (vues aériennes en perspective). présentés comme des «albums à bulles», ques linéaires ainsi que les diagrammes à Comme on le précise dans les premières c’est-à-dire une fusion entre l’album et la barres et circulaires. Des chiffres illustrés, il pages de l’album, «nous avons déconstruit bande dessinée. Les pages n’ont, au plus, fallait y penser! le plan de la ville et orienté différemment que quatre cases et l’intrigue avance tout La vie de William Playfair, parsemée de les façades de certains édifices», une liberté autant grâce aux phylactères qu’au texte multiples embuches, de rêves et d’idées dont on n’a pas abusé. Dans le même esprit, sous les illustrations. pourtant géniales, met en relief toute l’obsti- tout n’est pas montré à l’échelle. Le point fort de Supergroin est sans nation requise pour «réussir» comme entre- Le jeu consiste à repérer, dans la grande aucun doute une structure d’intrigue basée preneur et libre penseur... Le succès est rare- image, quatre lieux ou immeubles montrés sur la formulation d’hypothèses («Qui ment immédiat. Si cette histoire est lue à des séparément en médaillons. Ces édifices ou pleure? Les parents? – non, ils dorment; le plus jeunes, on s’intéresse particulièrement monuments sont tous identifiés en dernière chien? – non, il ronfle, etc.) et sur l’énoncia- à la personnalité flamboyante, aux relations page. Chaque fois, au bas de l’une des pages, tion de solutions de rechange (Comment sociales difficiles et à la persévérance du un sommaire de la période proposée donne puis-je stopper les pleurs? – Chanter une héros; tandis qu’avec les plus vieux, on se quelques dates, noms de personnages ou berceuse? Danser? Donner des bisous?). concentre sur les encadrés qui ajoutent des moments historiques. Je n’y ai décelé qu’une N’importe quel enseignant ou parent verra précisions denses et exactes sur le contexte faute, encore qu’on puisse l’imputer à un tout de suite le potentiel de ce livre en lecture historique. Au final, il s’agit d’un ouvrage raccourci mal formulé plus qu’à une erreur participative : l’enfant (ou le groupe) sera ravi captivant pour comprendre que la mathé- factuelle. de donner ses idées et d’enrichir l’histoire de matique est une «construction» humaine, Le travail de l’illustratrice est à saluer, ses propres propositions. que son évolution repose sur des hommes et compromis entre le réalisme et une forme Voici un album qui a le potentiel d’incul- des femmes différents, audacieux pour leur d’impressionnisme, avec un souci du détail quer à l’enfant les prémices de la démarche époque. La brève section documentaire à la et une maitrise manifeste de la documen- scientifique d’une façon ludique. Mieux fin est intéressante à ce sujet. tation. Bien des repères ou édifices sont encore, l’histoire s’achève sur un appel à Légères et amusantes, les illustrations montrés soigneusement sans qu’il nous soit l’autonomie : Grelot n’avait absolument pas ajoutent parfois une dimension symbolique demandé de les identifier : autant de pistes besoin de Supergroin pour régler la situation au texte. C’est le cas, par exemple, quand à exploiter pour un adulte qui connaitrait et il annonce à sa mère que, la prochaine l’atelier devient «trop petit» pour l’inven- bien sa métropole. Le jeune lecteur est aussi fois que le bébé pleurera, il saura quoi faire. teur ou qu’il «construit» littéralement les invité à trouver un pigeon perché dans cha- Une belle réussite. graphiques. que planche. SÉBASTIEN CHARTRAND, pigiste MARIE-MICHÈLE PLOURDE, enseignante au primaire DANIEL SERNINE
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