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http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
MEMOIRE DE DIPLOME D’ETAT DE SAGE-FEMME Réalisé au sein de L’Université Claude Bernard– Lyon 1 UFR de médecine et maïeutique Lyon Sud Charles Mérieux LUCIDITÉ 2021 L’Utérus Cicatriciel, Impératif D’Information Tracée, Évaluée Évaluation des pratiques professionnelles au sein de l’Hôpital Femme Mère Enfant « De la bonne information des patientes à la juste transcription dans les dossiers » Mémoire présenté par Mathilde DUMONT Née le 6 septembre 1997 Promotion 2021 Delphine YALCINKAYA, Sage-femme Enseignante Directrice de mémoire à l’École de Sage-femme de Lyon Maria EL-HASSNI, Sage-femme Enseignante Référente mémoire à l’École de Sage-femme de Lyon DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
MEMOIRE DE DIPLOME D’ETAT DE SAGE-FEMME Réalisé au sein de L’Université Claude Bernard– Lyon 1 UFR de médecine et maïeutique Lyon Sud Charles Mérieux LUCIDITÉ 2021 L’Utérus Cicatriciel, Impératif D’Information Tracée, Évaluée Évaluation des pratiques professionnelles au sein de l’Hôpital Femme Mère Enfant « De la bonne information des patientes à la juste transcription dans les dossiers » Mémoire présenté par Mathilde DUMONT Née le 6 septembre 1997 Promotion 2021 Delphine YALCINKAYA, Sage-femme Enseignante Directrice de mémoire à l’École de Sage-femme de Lyon Maria EL-HASSNI, Sage-femme Enseignante Référente mémoire à l’École de Sage-femme de Lyon 3 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS Merci à ma directrice de mémoire, Delphine Yalcinkaya, pour le cadre fixé et les orientations données à mon travail de recherche. Merci de m’avoir ouvert les portes de l’HFME afin de pouvoir mener à bien mon travail. Merci à Maria EL-HASSNI, ma référente au sein de l’École de Sage-Femme pour son précieux soutien tout au long de mes études, son accompagnement ainsi que son désir de transmission. Merci également de m’avoir guidé et conseillé dans ce fastidieux travail qu’est le mémoire. Merci à toutes mes amies de promotion pour leur soutien indéfectible et leur aide précieuse qui ont embelli ces années d’études si lourdes. Nous avons créé un socle de souvenirs que je n’oublierai pas. Un remerciement tout particulier à Romane et Clémentine, pour tous ces moments de partage, je suis fière de cette si belle amitié que nous développée ensemble. Merci à tous mes amis, amies, de partager ma vie et d’avoir participé de près ou de loin à la réussite de mes études. Je me réjouis par avance de tous ces moments qui nous restent à vivre ensemble. Un merci tout particulier à Orlane pour tous ses conseils et sa bienveillance qui rendent notre amitié si précieuse. Merci à mon entourage, mes parents et mon frère Paul, pour l’amour qu’ils me donnent au quotidien et leur soutien sans faille. Vous m’avez toujours encouragé à aller au bout de mes rêves et à me dépasser. Sans vous mon parcours n’aurait pas eu la même saveur. Et pour finir, merci à mon chéri, Léonard, pour son amour inconditionnel, son soutien permanent et son optimisme à toute épreuve depuis tant d’années. Grâce à toi la vie ne pourrait pas être plus belle et je sais qu’avec toi à mes côtés, je serai capable de tout surmonter. A toutes ces belles choses qui nous attendent. 4 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
GLOSSAIRE (1) : - ANAES : Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé - AVAC : Accouchement vaginal après césarienne - CNGOF : Collège National des Gynécologues Obstétriciens de France - CPAC : Césarienne programmée après une césarienne - EPP : Évaluation des pratiques professionnelles - GO : Gynécologue obstétricien - HAS : Haute Autorité de Santé - TVB : Tentative de voie basse - TVBAC : Tentative de voie basse après un accouchement par césarienne - UC : Utérus cicatriciel UNITÉS : - % : pour-cent 5 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
SOMMAIRE INTRODUCTION 7 L’Utérus Cicatriciel (UC) comme contexte de l’étude 7 Prise en charge des patientes ayant un utérus cicatriciel 8 Le domaine de l’étude 9 À propos des hypothèses de travail 13 MATÉRIELS ET MÉTHODES 15 RÉSULTATS 18 Les professionnels vus au travers de grandes caractéristiques 18 TVBAC & CPAC : Avantages et inconvénients 20 Prérequis émis par le CNGOF pour une tentative d’accouchement par voie basse 22 Prise en charge des patientes à l’accouchement 25 Traçabilité 27 ANALYSE ET DISCUSSION 30 La conformité de l’information 30 Une information adaptée 30 Le contenu de l’information 31 Concernant la consultation dédiée à la voie d’accouchement 31 Vers une prise de décision partagée dans l’intérêt des patientes 32 La traçabilité 33 Forces et faiblesses de l’étude 33 Implication et perspectives 35 Préconisations prioritaires 35 Des préconisations de second niveau 39 Le label « MATERNYS » du CNGOF 41 CONCLUSION 42 BIBLIOGRAPHIE 43 ANNEXES 46 6 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
INTRODUCTION Les données actuelles (1) révèlent que le taux de césariennes en France avoisinait en 1995 les 15,5% et qu’il était de 20,8% en 2010. Ces chiffres traduisent une augmentation de 5 points sur une période de 15 ans. A l’analyse, l’augmentation du taux de césariennes semble, par un effet mécanique, tirer à la hausse le nombre d’utérus cicatriciels chez les parturientes, en les exposant aux risques materno-fœtaux qui en découlent. En effet, l’utérus cicatriciel est un facteur de risque materno-fœtal non négligeable qui nécessite un suivi de grossesse et une prise en charge particulière à l’accouchement. On retrouve dans les risques les plus fréquents, la rupture utérine et l’asphyxie néonatale. Le taux d’utérus cicatriciel pour les multipares est d’environ 19% (2) et d’environ 23% pour les primipares. La prévalence de l’utérus cicatriciel a augmenté de 8 à 11 % chez les parturientes, et de 14 à 19 % pour les naissances des multipares, entre 1995 et 2010. De ce fait, on estime que chaque année 90 000 femmes sont, en France, concernées par un contexte d’utérus cicatriciel. (2) Ces premières constatations mettent en évidence toute l’importance du suivi et de la prise en charge particulière des patientes porteuses d’un utérus cicatriciel. A cette fin, elles doivent recevoir de la part des professionnels une information complète dont l’objet de la présente étude vise à en évaluer la qualité. Dans un premier temps, une revue de la littérature sur le sujet sera présentée. Après une seconde partie dédiée à la description des caractéristiques de l’étude viendra le rendu des résultats. Place sera ensuite faite à une discussion comportant un volet sur les implications et les perspectives. Une brève conclusion ponctuera l’ensemble. L’Utérus Cicatriciel (UC) comme contexte de l’étude Les risques associés Les patientes porteuses d’un utérus cicatriciel nécessitent une attention toute particulière des professionnels de santé en raison du facteur de risque que constitue la présence d’une cicatrice utérine. En effet, cette cicatrice entraîne une fragilité utérine et donc une majoration de la morbidité obstétricale pour une grossesse ultérieure. Elle entraîne l’apparition de risques graves bien qu’exceptionnels qui ont une prévalence variable selon la voie d’accouchement déterminée. Les risques maternels On constate une augmentation du risque de rupture utérine (3) qui est la complication la plus grave qu’encourt une femme porteuse d’un utérus cicatriciel. Il 7 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
existe également une augmentation des risques d’hémorragie du post-partum pouvant aboutir à des transfusions sanguines voire à une hystérectomie d’hémostase. L’existence d’un utérus cicatriciel est également un facteur de risque d’insertion placentaire anormale lors des grossesses ultérieures. Les complications associées sont : les placentas praevia, et accreta/increta/percreta. Ces pathologies sont associées à une morbidité maternelle et néonatale importante pouvant engager le pronostic vital. Le risque hémorragique déjà majoré par l’utérus cicatriciel, est encore aggravé lors de la présence d’une insertion placentaire pathologique (2). Les estimations d’incidence du placenta praevia chez les femmes avec utérus cicatriciel varient entre 0,8 et 1,5 % (2). Bien que plus rarement, l’utérus cicatriciel expose également à des risques de grossesses ectopiques qui viennent s’implanter sur la cicatrice utérine ainsi qu’à des risques d’endométriose sur la cicatrice (2). Ces deux risques, bien qu’exceptionnels peuvent entraîner, dans une certaine mesure, une baisse de la fertilité des patientes ayant un utérus cicatriciel. Les risques fœtaux L’utérus cicatriciel est également un facteur majeur d’augmentation de la morbidité fœtale. Bien qu’exceptionnel, le risque de rupture utérine expose le fœtus à un risque majoré de décès péri-partum. Si cette rupture n’entraîne pas le décès, le fœtus est exposé à un risque à d’asphyxie néonatale qui par la suite peut entraîner des conséquences irréversibles sur le développement neuro-moteur de l’enfant. Une majoration des risques d’encéphalopathies anoxo-ischémiques a été mise en évidence chez les enfants nés suite à une rupture utérine en cours de travail (4). On observe également une majoration du risque de mort fœtale in utero (2). Prise en charge des patientes ayant un utérus cicatriciel On considère qu’un antécédent de césarienne est présent chez 18,9 % des femmes (5). Ce chiffre nous permet de comprendre que près d’une patiente sur 5 est porteuse d’un utérus cicatriciel. Il est donc important que les professionnels soient formés sur cette prise en charge particulière qui se révèle être une question de pratique quotidienne. Suivi de la grossesse Le suivi de grossesse des patientes présentant un utérus cicatriciel est peu différent des patientes lambda en l’absence de pathologies associées. D’après les scores établis par la HAS, le suivi de grossesse d’une patiente présentant un utérus cicatriciel est un suivi A2 (6). Ce suivi peut donc être réalisé selon le choix de la patiente par une sage-femme ou un médecin (généraliste, gynécologue médical ou gynécologue-obstétricien). Il sera cependant nécessaire de demander au moins une fois l’avis d’un gynécologue obstétricien au cours de la grossesse. 8 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
En prenant comme référence le suivi de grossesse selon les critères de la HAS, il convient de réaliser une consultation prénatale mensuelle, la réalisation de 3 échographies, une consultation de pré-anesthésie ainsi que tous les bilans recommandés (7). L’avis du gynécologue obstétricien devra être pris au cours du 3ème trimestre lors d’une consultation dédiée à la validation de la voie d’accouchement (8). L’accouchement Il peut être proposé, aux patientes porteuses d’un utérus cicatriciel, deux modes d’accouchements en fonction de leur situation clinique. La tentative de voie basse sur utérus cicatriciel a fait son apparition dans les années 1950 avant de pleinement se démocratiser à partir 1980 grâce aux recommandations américaines du National Institutes of Health Consensus Development Conference Panel (NIHCDP) (9). Le taux d’accouchement par voie basse des patientes porteuses d’un utérus cicatriciel est stable depuis plusieurs années. Il était de 37% en 1995 puis de 36,1% en 2010 (2). Plusieurs études de cohortes confirment les bénéfices à la fois maternels et fœtaux à court et long terme de la réussite d’une tentative de voie basse (10). Si l’on considère un taux de succès de 75% pour les tentatives de voie basse après une césarienne soit 49% des cas (2), on comprend aisément l’intérêt de bien informer les patientes afin de les orienter vers cette voie d’accouchement qui présente des bénéfices non négligeables à la fois pour la grossesse actuelle mais également dans l’optique de grossesses futures. Les risques associés à la répétition des césariennes tendent à modifier les pratiques en proposant de façon majoritaire aux patientes une épreuve utérine. La TVB est une des alternatives qui permet de réduire le nombre de naissances par césarienne et donc la morbidité materno-foetale associée. Ces deux modes d’accouchement, qui sont aussi des cadres de référence pour notre étude sans en être pour autant l’objet premier, ont été analysés et sont repris en annexe 1 sous la forme d’un petit mémo à destination des professionnels de santé. Le domaine de l’étude Placées devant la nécessité de faire un choix quant à la voie d’accouchement qu’elles entendent privilégier, les patientes porteuses d’un UC doivent au titre de leur prise en charge et de leur suivi bénéficier d’une information de qualité qui n’est pas sans incidence pour leur santé. 9 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Devoir d’information de la patiente Plusieurs textes de loi rappellent l’importance d’informer les patients sur leur situation clinique et les soins qui peuvent leur être prodigués. Dans les textes qui cherche aujourd’hui à faire primer l’autonomie du patient, on associe l’indépendance du patient au fait que s’il est bien informé, il sera en mesure de prendre, en toute connaissance de cause, des décisions le concernant. On note une réelle évolution quant au devoir d’information (11). Précédemment la relation médecin patient était définie par un rapport vertical basé sur un modèle paternaliste dans lequel le médecin se révélait être à la fois le seul titulaire de l’information et à qui incombait le rôle de décisionnaire concernant les décisions sur l’état de santé du patient. Désormais la relation est fondée sur un rapport horizontal où le patient, détenteur de l’information et soutenu par le professionnel de santé qui l’accompagne peut être pleinement actif dans ses soins et dans la prise de décisions concernant son état de santé. Plan de périnatalité La mise en place d’un plan de périnatalité (12) s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la qualité des soins. Ce plan comporte un ensemble de mesures visant à améliorer la sécurité des soins, la connaissance du secteur de la périnatalité ainsi que leurs acteurs tout en favorisant des démarches plus humaines et respectueuses des usages de la santé. Cette enquête périnatale a pour origine une demande des parents qui témoignent d’un réel besoin d’écoute, de soutien et d’accompagnement de la part des professionnels de la natalité. On note également que le partage des informations est au cœur de la demande des usagers. A travers ce plan de périnatalité, le réseau s’engage à fournir aux parents une information complète et continue sur les modalités de prise en charge au sein des différentes maternités du réseau et à améliorer la prise en charge des couples mères- enfants par le partage d’informations entre les différents professionnels concernés. Pour assurer une réponse correcte à ce besoin d’information, plusieurs solutions ont été mises en place comme la transmission en début de grossesse d’un « carnet de maternité » qui a pour vocation de regrouper et détailler tous les éléments du suivi la grossesse. Loi Kouchner La loi du 4 Mars 2002 s’inscrit à son tour dans la démarche d’autonomisation du patient en cherchant à lui faire connaître ses droits. 10 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
L’article Art. L. 1111-2. du Code de la Santé Publique, précise que : «Toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé. » (13). Cette loi précise que le devoir d’information est dévolu à tout professionnel de santé participant à la prise en charge du patient : « Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables. » (13). Le devoir d’information ne concerne plus uniquement les médecins mais il s’applique aux autres professions médicales telles que les sages-femmes ainsi qu’à l’ensemble des professionnels de santé dont les professionnels paramédicaux (15). L’information éclairée du patient lui permet de pouvoir participer activement à sa prise en charge et de pouvoir partager la prise de décisions avec le ou les professionnels de santé concernés. L’article Art. L. 1111-4. précise que : « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé » (14). Cette loi stipule que le professionnel est tenu au respect des volontés du patient dont il a la charge après l’avoir informé des risques et de la gravité des potentielles conséquences pour sa santé en lien avec le choix effectué. La délivrance d’une information de qualité́ permet au patient de bénéficier d’une véritable liberté de choix et notamment d’accepter ou de refuser un traitement. C’est pourquoi il apparaît essentiel que le professionnel de santé respecte ce droit du patient et puisse par la suite l’accompagner dans sa prise de décision (11). Les caractéristiques d'une bonne information La HAS a publié des recommandations pour la pratique clinique concernant la délivrance de l’information du patient sur son état de santé (15). Ce guide regroupe de façon concise les caractéristiques nécessaires à la délivrance d’une bonne information tant sur le contenu que sur les conditions pratiques de la délivrance de cette information. Les conditions d’une bonne information L’article L.1111.2 se référant à la loi du 4 mars 2002 précise que l’information médicale doit être délivrée au cours d’un « entretien individuel » (13). La délivrance de cette information doit se faire lors une consultation dédiée où le professionnel n’est que peu limité par une contrainte de temps et l’environnement doit être adapté afin de mettre à l’aise le patient. La délivrance de l’information est un vrai exercice qui requiert de la technique, du tact, du temps et de la disponibilité. La mise en place d’une relation de confiance entre le professionnel de santé et son patient est primordiale. Cette relation doit être basée sur une écoute active de la part du professionnel car il est 11 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
important, au cours de la délivrance de cette information, de prendre en compte les attentes de la personne. Il est souvent nécessaire de délivrer l’information de façon progressive et en plusieurs fois. Elle doit être réitérée à chaque fois que cela est nécessaire et elle est régulièrement actualisée. Le contenu d’une bonne information Chaque situation clinique est particulière car elle est en lien avec l’histoire de vie du patient. C’est pour cette raison qu’il n’est pas possible de délivrer une information standardisée qui serait strictement la même pour tous les usagers. L’information se doit d’être adaptée, au besoin reformulée voire accompagnée de documents « supports », par exemple écrits, pour assurer leur compréhension par tous (15). L’information délivrée porte sur les risques fréquents et prévisibles ainsi que sur les risques graves qui mettent en jeu le pronostic vital ou fonctionnel. L’information porte également sur les risques spécifiques à la personne et les précautions particulières à prendre pour les éviter. Lors de la délivrance de l’information, le professionnel de santé peut indiquer sa préférence en motivant les raisons de ce choix. Il doit s’assurer, tout au long de l’entretien, de la compréhension de l’information par son interlocuteur et ne pas hésiter à reformuler ou répéter pour faciliter l’assimilation des informations par le patient. Dans un second temps au cours de l’entretien, il invite la personne à s’exprimer et à poser des questions sur les informations qui lui ont été données. Le professionnel peut proposer au patient de revenir pour un autre entretien dans le cas où il aurait de nouvelles interrogations. Il lui propose également, si nécessaire, de recourir à un second avis. La prise de décision ne doit pas être faite de façon systématique au cours de la consultation de délivrance de l’information, elle peut faire l’objet d’une consultation ultérieure et dédiée, ce qui permet de faire bénéficier le patient d’un délai de réflexion. La qualité d’une bonne information Que l’information délivrée soit verbale ou accompagnée d’un document écrit, elle doit répondre à certaines exigences de qualité décrites dans les recommandations de bonnes pratiques de la HAS (15) (16) : - « être synthétique, hiérarchisée, compréhensible par la personne et personnalisée ; - présenter, quand elles existent, les alternatives possibles ; 12 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
- présenter les bénéfices attendus des actes ou soins envisagés, puis leurs inconvénients et leurs risques éventuels. » La preuve de l’information : traçabilité Il revient au professionnel de santé qui délivre une information de prouver que cet acte a bien été effectué. Les modalités de la charge de la preuve incombant au médecin sont détaillées dans l’article L. 1111-2 du code de la santé publique qui dispose qu’« en cas de litige, il appartient au professionnel ou à l’établissement de santé d’apporter la preuve que l’information a été délivrée à l’intéressé́ [...]. Cette preuve peut être rapportée par tout moyen » (18). Dans ces conditions, on mesure pleinement que l’obligation de traçabilité des actes prend tout son sens, dès lors qu’il s’agit de prouver que le patient a bien été informé. La création du dossier patient s’inscrit au cœur de cette démarche puisqu’il s’agit d’une synthèse qui regroupe à la fois la situation clinique du patient mais également toutes les informations qui lui ont été délivrées tout au long de sa prise en charge. C’est pour cela qu’il est primordial d’intégrer, de manière systématique, au dossier médical les informations données au patient et à sa famille ainsi que la réflexion bénéfice-risque. De plus, cette traçabilité favorise la prise en charge pluridisciplinaire du patient en centralisant tous les éléments le concernant et qui ont été portés à sa connaissance. Chaque personne de l’équipe médicale et soignante qui intervient auprès du patient doit mentionner dans le dossier médical, au fur et à mesure, les informations délivrées, les dater et les signer. Ce relevé d’informations doit permettre à chaque personne intervenant auprès du patient de prendre connaissance de ce qui lui a déjà été communiqué et donc de participer de façon active à l’éducation thérapeutique du patient (11). La mise en œuvre impérative de ce processus de bonne information, encadré par des critères de qualité, appelle d’être mesurée dans le cadre d’une démarche d’évaluation. C’est là le fondement de notre étude et son principal objet. À propos des hypothèses de travail Cette analyse approfondie est conçue comme une évaluation des pratiques en matière d’information des patientes pour approcher au plus près leur contenu et juger de leur portée. D’emblée il est permis de se demander si cette information est effectivement donnée et justement transcrite. Plus dans le détail, on est conduit a priori à s’interroger sur le fait de savoir si l’information est correctement dispensée, bien comprise et correctement tracée. 13 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Induit-elle un changement d’attitude chez la patiente qui se sent plus impliquée, mieux entendue ? L’accouchement par voie basse est-il proposé comme une véritable alternative ? Faut-il modifier les pratiques ? S’organiser différemment ? Toutes ces questions et bien d’autres ont guidé le travail d’examen a posteriori des dossiers de patientes et servi de bornage à leur exploitation à des fins d’évaluation. Le recueil d’un matériau avec ses données quantitatives et qualitatives est susceptible de guider un travail d’analyse et de réflexion sur de possibles axes d’amélioration. Il s’agit avant tout d’apporter une contribution pour essayer de faire gagner en efficience le processus d’information au bénéfice des patientes. L’idée est aussi de tenter montrer l’intérêt de poursuivre et approfondir ce travail d’évaluation. 14 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
MATÉRIELS ET MÉTHODES Le type d’étude Le choix s’est porté sur une évaluation des pratiques professionnelles comme le type d’étude le plus approprié au sujet. Cette évaluation des pratiques professionnelles se base sur une étude rétrospective des dossiers par Audit Clinique (19). Afin d’avoir suffisamment de variables et tendre à rendre l’étude la plus représentative possible, il a été convenu que 60 dossiers au total seraient sélectionnés. Ces dossiers seront répartis en deux catégories : 30 dossiers de patientes porteuses d’un utérus cicatriciel ayant été reçues en consultation par une sage-femme et 30 dossiers de patientes ayant été reçues par un médecin. La population ciblée La population choisie pour l’étude compte toutes les femmes porteuses d’un utérus cicatriciel ayant choisi d’accoucher à l’Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) et qui seront reçues en consultation dans le cadre de leur suivi de grossesse par une sage-femme ou un médecin de la structure et respectant les critères d’inclusion. Critères d’inclusion : - Un utérus uni-cicatriciel - Un fœtus unique en présentation céphalique - Une contre-indication à l’accouchement par voie basse Critères d’exclusion : - Un utérus multi-cicatriciel, une grossesse gémellaire - Un antécédent de myomectomie - Un fœtus se présentant par le siège - Une grossesse qui soit n’est pas suivie soit suivie tardivement à l’HFME ne pourra être incluse dans cette étude. Le lieu de l’étude Le choix a été fait de mener cette étude sur l’HFME qui est un Centre Hospitalier faisant partie des Hospices Civils de Lyon. Il s’agit d’une maternité de niveau III. En retenant une structure réalisant par an environ 4500 naissances, il était possible de trouver le nombre de dossiers nécessaires à l’étude mais également d’avoir accès à une diversité de professionnels afin d’enrichir au maximum la variété des réponses obtenues. 15 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
La période de l’étude Le parti a été pris dans un premier temps de sélectionner tous les dossiers de patientes ayant un utérus uni-cicatriciel qui se sont présentées en consultation sur la période de Janvier 2020. Lors du recueil de données, cette période s’est avérée limitante ne nous permettant pas de pouvoir avoir accès à un panel suffisamment large de professionnels et de patientes. C’est dans cet intérêt qu’il a donc été nécessaire d’étendre cette période jusqu’en Mars 2020. Dès lors le recueil s’est avéré plus riche et pertinent. L’outil et son mode d’élaboration Avant de se lancer dans l’élaboration de l’outil d’évaluation des pratiques professionnelles, une étude exhaustive de la littérature sur le sujet a été effectuée. Ce premier travail de recherche a permis de faire le point sur les données actuelles traitant du sujet. Ce travail a également permis de déterminer quel référenciel des pratiques professionnelles servirait de base pour notre évaluation. Il a été fait le choix de réaliser une grille d’audit clinique pour l’évaluation des pratiques professionnelles. L’élaboration de la grille d’audit a été faite à partir des recommandations du CNGOF de 2012 (8) en ce qui concerne l’utérus cicatriciel ainsi que la revue de la littérature sur le sujet. Le CNGOF a créé une fiche d’information (20) à l’attention des patientes présentant un utérus cicatriciel. Cette fiche de renseignement reprend, comme décrit dans les recommandations, la présentation des deux modes d’accouchement : la TVBAC et la CPAC. Cette fiche compte donc toutes les informations qui doivent être délivrées aux patientes pendant leur grossesse. Ces informations essentielles ont donc été sélectionnées comme critères pour la réalisation de la grille d’audit. Elles devront être retrouvées dans les dossiers pour qu’ils puissent être considérés comme conformes. Une fois notre outil de recueil établi, il a été testé sur une pré-sélection de 5 dossiers afin de nous permettre de réaliser les ajustements nécessaires. L’évaluation de l’information et de sa traçabilité ont été faites en fonction de la procédure interne de l’établissement. Dès lors, nous avons pu commencer le recueil de données sur les dossiers. Pour une facilité d’utilisation, cette dernière a été faite sous un format Excel. Cela a permis de recueillir les données de façon claire et a facilité l’analyse et l’interprétation des résultats qui en ont découlé. Les résultats sont présentés sous forme de graphiques. Chaque critère correspond à une information considérée comme devant être obligatoirement délivrée à la patiente. Les 60 dossiers ont été, un à un, analysés à la recherche de ces informations. A l’aide d’un document Excel reprenant les critères de la grille d’audit, il était coché “OUI” si l’information était présente. Si elle était absente il était coché “NON”. Si des informations ont été transmises mais que le contenu n’était pas détaillé dans le dossier de la patiente, l’information était considérée comme non conforme, au 16 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
même titre que si elle était absente et il était noté “NON”. Certains critères revêtent la notion de NA pour « non attribuable ». Pour l’ensemble des dossiers sélectionnés, chacun des critères a été comparé à un score de conformité fixé à 80%. Évaluation et critères de conformité Le but de ce travail d’analyse était de mettre en lumière les pratiques des professionnels de l’HFME en évaluant les informations transmises aux patientes lors de leurs consultations prénatales à l’HFME afin de comparer si ces dernières concordaient avec les recommandations établies par le CNGOF et de s’assurer de leur juste transcription dans le dossier médical. La grille d’audit que nous avons établie comporte donc tous les points d’information qui doivent être apportés aux patientes, afin de pouvoir affirmer qu’elles ont bien reçu lesdites informations. Cet outil permet également d’évaluer leur bonne traçabilité dans le dossier médical. Il a donc été défini que le critère de jugement principal serait l’information donnée aux patientes portant un utérus uni-cicatriciel. Il a été convenu d’évaluer, dans un second temps, la traçabilité de l’information. L’analyse statistique : comparaisons effectuées Afin de pouvoir apporter une réponse à nos hypothèses, nous avons fait le choix d'utiliser des pourcentages qui sont présentés ci-dessous sous forme de graphiques. A partir des données recueillies, il a été établi des proportions pour chacun des critères présents. Ces proportions ont été comparées à un score d’acceptabilité, fixé à 80%. Cette méthode a également permis de s’assurer de la traçabilité de ces informations et de leur juste transcription dans les dossiers. Cette analyse a été comparée aux recommandations actuelles et a permis de mettre l’accent sur les problématiques rencontrées sur le site afin de pouvoir proposer des axes d’amélioration qui seront profitables pour tous les usagers du système de santé, c'est-à-dire, les patients et les professionnels. 17 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
RÉSULTATS Pour faciliter leur compréhension et leur mise en perspective, la présentation des résultats, issus du recueil de données est précédée des recommandations du CNGOF, s’appliquant au critère détaillé. Le score d’acceptabilité fixé à 80% est comparé au score de conformité retrouvé dans les dossiers analysés. La description des résultats s’ordonne en 4 volets thématiques précédés d’une radioscopie des grandes caractéristiques des professionnels mentionnés dans les dossiers de suivi. Les professionnels vus au travers de grandes caractéristiques § L’appartenance à un même établissement L’étude a été réalisée sur des dossiers de patientes qui ont été suivies par des sages-femmes et des médecins travaillant au sein du service des consultations de l’Hôpital Femme Mère Enfant. § La référence au métier La sélection s’est faite sur 30 dossiers de patientes reçues par une sage-femme et 30 dossiers de patientes reçus par un médecin § Le genre des professionnels participant à l‘étude Sur les 60 dossiers sélectionnés, 51 patientes ont été suivies par une femme et 9 patientes ont été suivies par un homme. § Le panel de sages-femmes Ø Années d'expérience En moyenne les sages-femmes réalisant ces consultations ont plusieurs années d’expériences. On observe que la très grande majorité (3 sages-femmes sur 4) compte plus de 20 années d’expériences. Figure 1 : Années d’expériences des sages- femmes recevant les patientes porteuses d'un utérus cicatriciel en consultation 18 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Ø Nombre de sages-femmes impliquées Toutes les sages-femmes de consultation ne reçoivent pas les patientes porteuses d’un utérus cicatriciel. Dans cette étude, sur les 30 dossiers sélectionnés, on retrouve 5 sages-femmes différentes. Parmi ces sages-femmes, l’une d’entre elles a un rôle dédié à recevoir en consultation les patientes porteuses d’un utérus cicatriciel. Il s’agit d’un poste qualifié de “référente utérus cicatriciel”. 19 patientes ont été reçues par cette sage-femme. Les 11 autres patientes étaient réparties sur les 4 autres sages-femmes. § Le panel des médecins Ø Années d'expérience En moyenne les médecins réalisant ces consultations ont un nombre conséquent d’années d’expériences. On observe que la grande majorité d’entre eux cumule au minimum 15 années d’expériences. Figure 2 : Années d’expériences des médecins recevant les patientes porteuses d'un utérus cicatriciel en consultation Ø Nombre de médecins impliqués Les patientes porteuses d’un utérus cicatriciel sont majoritairement suivies dès le début de leur grossesse par un médecin. C’est pour cette raison qu'il a été plus aisé d’avoir un panel plus large de médecins. Parmi les 30 dossiers de patientes suivies par un médecin du service, on compte 13 médecins différents. Ø Titres Comme le montre la figure ci-dessous, les 13 médecins qui ont reçu en consultation les patientes n’ont pas tous le même titre au sein de l’hôpital, cet état s’expliquant par le nombre d’années d’expériences qu’ils ont acquises. 19 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 3 : Proportion des différents titres des médecins recevant en consultation les patientes porteuses d’un utérus cicatriciel TVBAC & CPAC : Avantages et inconvénients Concernant les avantages d’une tentative d’accouchement par VB, le CNGOF énonce 4 points (8) : - La TVBAC se solde par un succès dans 3 cas sur 4 ème - Elle évite la constitution d’une 2 cicatrice - Les suites de l’accouchement sont plus simples : taux d’infection, durée de séjour, de transfusion sanguine et d’hystérectomie sont plus faibles - Il y a moins de problèmes respiratoires chez les nouveau-nés Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information Figure 4 : Informations concernant les avantages d’une tentative d’accouchement par voie basse 20 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Concernant les inconvénients d’une tentative d’accouchement par VB, le CNGOF retient 3 points : - Augmentation du risque d’asphyxie néonatale (21) - Si la tentative est un échec elle nécessite alors la réalisation d’une césarienne en urgence au cours du travail. Le contexte dans lequel se déroule la césarienne majore alors le risque de sepsis, d’hémorragie avec une augmentation du taux de transfusion et d’hystérectomie d’hémostase ainsi que le risque de plaies d’organes de voisinage comme la vessie ou les uretères (22). - Expose à un risque de rupture utérine dans un 1% des cas avec le risque d’une hémorragie maternelle et un risque vital pour le bébé (3) Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information Figure 5 : Informations concernant les inconvénients d’une tentative d’accouchement par voie basse Concernant les avantages d’une césarienne prophylactique après une première césarienne, le CNGOF émet un principe : elle évite le risque de césarienne en urgence et élimine presque totalement le risque de rupture utérine. Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information Figure 6 : Informations concernant les avantages d’une césarienne prophylactique après une première césarienne (23) 21 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Concernant les inconvénients d’une césarienne prophylactique après une première césarienne, le CNGOF pose deux éléments : - Elle entraîne une augmentation du risque d’insertion basse du placenta (prævia) voire un risque d’adhésion myométriale du placenta (placenta accreta) (24) - Elle génère, du fait de l’augmentation du nombre de cicatrices sur l’utérus un accroissement du risque hémorragique Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information Figure 7 : Informations concernant les inconvénients d’une césarienne prophylactique après une première césarienne Prérequis émis par le CNGOF pour une tentative d’accouchement par voie basse Présence du compte-rendu de la césarienne précédente Il est important de pouvoir avoir accès au compte-rendu de la césarienne précédente afin de retrouver deux informations qui ont une importance clinique pour la suite de la prise en charge des patientes ayant un utérus cicatriciel. Le compte-rendu de césarienne doit faire mention au minimum (25) de : - L’indication de la césarienne La prise en charge pour un futur accouchement dépend du motif de la première césarienne. En effet, on comprend que si l’indication médicale de césarienne était, par exemple, une disproportion foeto-pelvienne, cela peut, pour un autre accouchement, contre-indiquer la voie basse. A contrario, si le motif de la césarienne était “anomalies du rythme cardiaque foetal”, il ne présage en rien de pareilles circonstances pour le prochain accouchement. 22 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
- La nature de la cicatrice utérine Il existe majoritairement 3 types de cicatrices. Parmi ces différents types hystérectomies, il n’y a que la cicatrice corporéale qui contre-indique la tentative de voie basse (3). Cette contre-indication est due à l’augmentation conséquente du risque de rupture utérine. La présence d’une cicatrice segmentaire transversale ou verticale ne contre-indique pas quant à elle la tentative de voie basse. On observe suite à l’analyse des dossiers, qu’il est fait mention du compte- rendu de la césarienne dans 68,33% des cas (n=41). Comme décrit plus haut, le contenu de ce compte-rendu a des conséquences directes sur la prise en charge de la grossesse et de façon directe de l’accouchement pour les patientes ayant un utérus cicatriciel. Figure 8 : Score de conformité associés aux prérequis pour la TVBAC Situation clinique de la patiente Pour pouvoir prétendre à une tentative de voie basse, la situation clinique de la patiente doit correspondre à certains critères qui sont principalement marqués par l'absence de pathologies maternelles, fœtales ou placentaires. D’autres facteurs sont à prendre en compte car ils conditionnent fortement la réussite d’une TVBAC : - Un antécédent d’accouchement par voie basse, surtout si l’accouchement par voie vaginale a eu lieu après la césarienne (AVAC) - Un score de Bishop >/= 7 ou un col considéré́ comme favorable à l’entrée en salle d’accouchement - Un travail spontané 23 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Inversement, plusieurs facteurs sont à l'origine d’un accroissement du taux d’échec de la TVBAC : - Un antécédent de césarienne pour non-progression de la dilation ou un non- engagement de la présentation fœtale à dilatation complète - L’antécédent de deux césariennes, bien que le taux de succès de TVBAC reste élevé - Un âge maternel > 40 ans - Un indice de masse corporelle > 30 - Une grossesse prolongée au-delà̀ de 41 SA - Un poids de naissance > 4 000 g - Le déclenchement du travail, quelle que soit la méthode utilisée Suite à la description de ces éléments, on comprend que la situation clinique de la patiente, les différents facteurs en lien avec la grossesse ainsi que les caractéristiques fœtales ont un impact direct sur la potentielle réussite d’une tentative de voie basse. C’est pourquoi, il paraît important que tous ces paramètres soient décrits dans le dossier de la patiente. Cela permettra au professionnel de santé qui validera la conduite à tenir pour l’accouchement de trouver tous les éléments nécessaires à la prise d’une décision éclairée. Après l’analyse des dossiers, on observe qu’il est fait mention de la situation clinique de la patiente dans 96,66% des dossiers (n=58). Discussion et souhait de la patiente Le CNGOF recommande qu’apparaissent dans le dossier de la patiente ses motivations concernant la voie d'accouchement. Pour tenter un accouchement par voie basse, il faut que la patiente ainsi que sa situation clinique répondent à un certain de nombre de critères. Parmi ces critères, il y a l’accord de la patiente pour la tentative de voie basse. On comprend donc bien qu’au regard de cette nécessité, il est important de recueillir le souhait de la patiente concernant sa voie d’accouchement. Pour les patientes ayant choisi un accouchement par césarienne, il est aux termes des recommandations du CNGOF, possible d’accéder à leur demande, à la condition qu’elles aient reçu des informations conformes et qu'à l'issue elles maintiennent leur désir de césarienne. Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information L’étude donne à observer que sur les 60 sélectionnés, les motivations de la patiente concernant sa voie d’accouchement sont explicitées dans 55 d’entre eux soit 91,66%. On constate cependant que lorsqu’il s’agit d’une césarienne programmée, on ne retrouve pas de façon systématique la mention de savoir si la patiente est en accord avec cette prise en charge. Cet accord figure dans 68% des dossiers. 24 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 9 : Scores de conformité associé au recueil des volontés de la patiente Prise en charge des patientes à l’accouchement Conduite à tenir pour l’accouchement Il est recommandé que la voie d’accouchement soit validée par un obstétricien à partir du 8ème mois de la grossesse. Le choix retenu doit être mentionné dans le dossier avec la date et le nom de l’obstétricien. De plus, cette option doit être motivée. Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information On retrouve dans les 60 dossiers de patientes, reçues soit par un médecin ou une sage-femme, 52 conduites à tenir soit une proportion de 86,66%. Ce résultat indique que pour 8 patientes, il n’est fait aucunement mention d’une conduite à tenir dans leur dossier. Cette information manquante est pourtant cruciale lors de leur arrivée en salle de naissance. Figure 10 : Scores de conformité concernant la conduite à tenir pour l’accouchement et sa juste transcription dans le dossier médical 25 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
Regard sur la traçabilité Pour tous les dossiers contenant une conduite à tenir à l’accouchement, on retrouve de façon systématique le nom du praticien qui a validé la voie d’accouchement, sa profession ainsi que la date de décision de la conduite à tenir. Conduite à tenir si mise en travail spontané avant une CPAC Il est recommandé qu’apparaisse au sein des dossiers de patientes ayant fait le choix d’accoucher par césarienne, la conduite à tenir dans le cas où la patiente se présenterait en travail spontané avant la date de sa césarienne programmée. Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information 22 des 60 dossiers sélectionnés mentionnent qu’il il a été décidé de réaliser une césarienne avant travail. Pour 9 des 22 patientes concernées soit 36 %, figure l’attitude à adopter, si elles se présentent en travail avant la date de césarienne programmée. Consultation avec un gynécologue-obstétricien si le suivi a été réalisé par une sage-femme Le CNGOF énonce dans ses recommandations que la voie d’accouchement doit être définie par un gynécologue obstétricien au 3ème trimestre, préférentiellement au cours du 8ème ou 9ème mois Le suivi par des sages-femmes de la grossesse des patientes ayant un utérus cicatriciel, n’est pas contre indiqué. Cependant ces patientes doivent être reçues au troisième trimestre de grossesse par un gynécologue obstétricien lors d’une consultation dédiée à la validation de la voie d’accouchement en fonction des différents paramètres cliniques de la patiente et de son souhait. Mesure du respect des recommandations du GNGOF en matière d’information Les patientes effectuant leur suivi de grossesse par une sage-femme du service sont à 90% (n=27) reçues au dernier trimestre de la grossesse par un gynécologue-obstétricien pour valider la voie d’accouchement. 26 DUMONT (CC BY-NC-ND 2.0)
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