De l'Assistant au Mentor - Intelligence Conversationnelle : Sarah Lecoffre & Antoine Tirante - ECV Digital
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Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor Sarah Lecoffre & Antoine Tirante L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 1
Les auteurs Deux étudiants de l’ECV Digital Paris en mastère II d’Expérience Utilisateur : Sarah Lecoffre UX Designer junior chez Bertin Ergonomie Antoine Tirante UX Designer junior chez CNP Assurances L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 2
SOMMAIRE Préface 4 Introduction 7 Partie I - La Conversation 10 I.1 - Une technologie sociale extraordinaire 11 I.2 - Le schéma conversationnel 13 I.3 - Les particularités des conversations écrites 16 I.4 - L’usage des messageries instantanées 18 Partie II - L’Intelligence : Artificielle et Conversationnelle 24 II.1 - L’IA, source de fantasmes 25 II.2 - L’IA conversationnelle aujourd’hui 30 II.3 - Étude de cas 41 Partie III - De l’Assistant au Mentor 49 III.1 - Pourquoi aller vers un agent conversationnel « mentor » 50 III.2 - Notre vision pour concevoir un Mentor : règles et méthodologies 58 III.3 - Selon quelles conditions les IC Mentors seront acceptées demain 71 Conclusion 76 Sources 81 Remerciements 83 L’Intelligence conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 3
Car je suis cela […], un tireur, un dresseur et un éducateur, qui jadis ne s’est pas dit en vain : « Deviens qui tu es ! » Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1885 Préface Par Gilles Moyse Docteur en Intelligence Artificielle, co-fondateur de ReciTAL De l’Assistant au Mentor, l’objectif est ambitieux ! Si l’assistant nous décharge de tâches qui nous semblent répétitives et sans intérêt particulier, le mentor à l’inverse nous inspire, nous guide et chacun des ses conseils est précieux. Cette hiérarchie des tâches se reflète dans celle du ton que nous employons avec chacun d’entre eux : directif avec l’assistant, révérencieux avec le mentor. La quantité des échanges de l’un à l’autre varie selon cette même échelle : nous parlons à l’assistant qui nous écoute, nous écoutons le mentor qui nous parle. Le Zarathoustra de Nietzsche donne des indications plutôt qu’il n’en reçoit : il enseigne à trouver sa voie, sans nécessairement suivre son modèle : « Deviens qui tu es ! ». L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 4
Par ailleurs, cette échelle de l’assistant au mentor abrite un intermédiaire : l’alter ego, l’ami, le confrère. On lui parle autant qu’on l’écoute, on lui demande autant qu’il nous demande. Comment dans ce cadre inscrire une Intelligence Artificielle (IA) conversationnelle, entendue ici comme un logiciel informatique capable d’échanger avec un être humain, à l’oral ou à l’écrit ? Les limitations actuelles de l’IA cantonnent presque toujours les agents conversationnels dans des rôles d’assistant. Techniquement d’abord, l’IA ne comprend pas le langage humain et agit aujourd’hui principalement en réponse à des stimuli simples comme des modèles de phrases, entrés par des humains et desquels sont extraits des parties également identifiées par des humains. Si la prise en compte des fautes d’orthographe, de l’analyse syntaxique, de la reconnaissance des noms propres ou de la compréhension de la voix humaine a fait des progrès importants ces dernières années et peut être considérée comme résolue dans un certain nombre de cas, les aspects du langage liés à la compréhension du contexte, à l’adaptation à l’interlocuteur, à la connaissance générale et à la gestion des émotions sont encore balbutiants. Peut-on alors imaginer un mentor sans culture générale, sans intelligence humaine le rendant capable de s’adapter à son interlocuteur, sans mémoire de ses discussions passées ? De même, sur le plan de l’acceptabilité, les robots sont aujourd’hui majoritairement considérés comme des L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 5
outils sans intelligence destinés à automatiser nos tâches quotidiennes pénibles. Qui demanderait des conseils importants et adapterait sa vie en fonction des réponses données par une machine ? En termes réglementaires enfin, les lois supposent que les décisions sont prises par des humains légalement responsables. Peut-on imaginer un jour se décharger de sa responsabilité après avoir suivi le conseil d’un robot ? Ces différentes limitations justifient les qualificatifs d’ambitieux et novateur au sujet du travail de Sarah et d’Antoine ! Car même si les obstacles sont encore nombreux avant de faire d’une IA un mentor, les questions soulevées ici sont fondamentales et indiquent certaines des directions de recherches actuelles et à venir de l’IA. En considérant l’IA comme mentor et plus comme assistant, ce travail ouvre un champ de réflexion original et prometteur. Espérons donc que ce mémoire soit une pierre de plus dans la construction d’une IA générale, bienfaisante, au service de l’humanité, dans des rôles d’exécution comme de conseil ! L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 6
Introduction Donner de la valeur humaine aux agents conversationnels L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 7
Issu de la contraction des mots « Chat », discussion, et « bot », robot, les chatbots sont des agents conversationnels intelligents capables d’interagir avec des humains en langage naturel via un service de messagerie. Ces agents conversationnels ne datent pas d’hier bien qu’ils fassent leur retour en force depuis quelques années, portés par la vague de fascination qui entoure les progrès de l’Intelligence Artificielle. C’est au milieu des années 60 que Joseph Weizenbaum mis au point ELIZA, le premier chatbot, qui simulait une conversation avec un psychothérapeute au travers de l’identification de mots-clefs se rattachant à des réponses pré-définies. Celui-ci avait réussi à berner les utilisateurs qui pensaient parler à un humain. L’expérimentation était sur une situation de soutien, pour être bénéfique à l’Homme, l’aider à s’analyser. En 2018, nous connaissons les assistants SIRI , Google ou encore Cortana, capables de traiter un grand nombre de requêtes via leur connexion à des moteurs de recherche et à des applications tierces. Nous rencontrons également de plus en plus souvent des bots visant à réaliser des tâches précises et servant des intérêts souvent mercantiles grâce à des scénarii définis. On parle d’ailleurs aujourd’hui davantage de bot, plutôt que de chatbot, car ceux-ci se sont parfois renforcés d’interactions vocales et peuvent s’intégrer à des dispositifs autre que des messageries, comme par exemple des enceintes connectées. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 8
Force est tout de même de constater que la mise en application de ces agents sert aujourd’hui principalement un objectif marchant ou productiviste plutôt que philantropique. Dans une ère où l’IA pose des questions morales de bien et de mal, lui trouver des applications bienfaisantes et désintéressées semble pourtant être une option saine, surtout vu son énorme potentiel. Dans ce Livre Blanc, nous nous sommes interrogés sur le rôle de la conversation dans la construction de l’être humain, puis sur le rôle que pourrait venir prendre dans cette construction un agent conversationnel bienveillant que nous avons baptisé « Mentor ». À partir de cette vision, nous vous proposons une méthodologie pour construire ce mentor. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 9
I.1 - Une technologie sociale extraordinaire Parler. Discuter. Échanger. Dès nos premières années, nous apprenons une langue qui va nous permettre de communi- quer verbalement avec les autres, de tenir des conversations. L’humain est habitué à ce qu’on lui parle. Nous sommes l’unique espèce à avoir, grâce à un langage riche, fait évo- luer nos pratiques et nos techniques. Avoir la capacité de discuter amène à débattre, à échanger, et donc à progresser. Changer nos habitudes, nos coutumes, s’améliorer, espérer devenir meilleur. [Le langage] c’est un morceau de technologie audio neurale pour modifier les connexions dans les esprits des autres […] parce qu’il vous permet d’implanter une pensée de votre esprit directement dans l’esprit de quelqu’un d’autre, et ils peuvent tenter de faire la même chose […] Extrait du TedTalks de Mark Pagel, How language transformed humanity, 2011 Nous apprenons des autres : nous prenons des référents, nous devenons parfois des référents. Le langage permet d’ouvrir des options et l’intelligence d’y choisir la meil- leure. Ces interactions peuvent parfois produire de l’op- position mais, par la création, nous stimulent. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 11
Développer les systèmes de communication qui nous permettent de protéger les idées et de coopérer […] Le langage est un élément de technologie sociale destiné à mettre en valeur les avantages d’une coopération. Extrait du TedTalks de Mark Pagel, How language transformed humanity, 2011 Le langage permet de : Passer Conclure Mettre Coordonner des accords des affaires en relation des activités ... d’où la qualification de technologie sociale. C’est un moyen regroupant un ensemble de techniques qui permet d’adapter et d’organiser notre environnement à nos besoins. Le langage permet aussi d’échanger sans avoir besoin de montrer physiquement des éléments qui n’ont pas nécessairement de forme ou pas encore : Découvrir Évoquer Traduire des Imaginer l’inconnu des concepts émotions des solutions Il donne une existence à ce qui ne se voit pas. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 12
I.2 - Le schéma conversationnel De nombreux linguistes et philosophes se sont intéressés au langage et à la conversation pour essayer d’en comprendre les modes de fonctionnement et les impacts. Nous en avons retenus 3 pour leur modèle réplicable dans l’Intelligence Artificielle, traitée dans le chapitre suivant. John Langshow Austin, philosophe britannique, principal représentant de la philosophie du langage ordinaire au XXe siècle, parle de fonction illocutoire : le message transmis par l’énoncé va au-delà du sens immédiat et va produire un effet perlocutoire, qui désigne l’effet psychologique ressenti par le destinataire. Il admet des conditions telles : Avoir un degré Avoir un mode Avoir un but de puissance d’accomplissement (ouvrir (légitimité) des options de réalisation) Avoir des conditions de Avoir des conditions contenu proportionnel préparatoires (logique, capacité) (présuppositions) Avoir des conditions de sincérité dans les intentions (honnêteté, croyances et désirs) L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 13
Pour Paul Grice, autre philosophe britannique ayant travaillé sur le langage et la linguistique au XXe siècle, l’implication des parties prenantes est un élément essentiel dans le schéma conversationnel. Lorsque l’on énonce Le locuteur souhaite que quelque chose dans une l’auditeur produise une réponse conversation Le locuteur souhaite que l’auditeur pense que le locuteur attend une réponse Le locuteur souhaite que la réponse de l’auditeur soit en lien avec son énoncé Dans la conversation, il définit des maximes de : Qualité : Quantité : > Ne pas dire Manière : > Être ce que l’on croit > Éviter d’être suffisamment faux obscur informatif > Ne pas dire > Éviter d’être > Ne pas être Relation : ce que l’on n’a ambigu plus informatif pas de raison de > Être > Être bref que nécessaire croire pertinent > Être ordonné L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 14
Enfin, Roman Ossipovitch Jakobson, penseur russe qui devint l’un des linguistes les plus influents du XXe siècle, dresse un schéma exposant différentes fonctions dans le langage. Le schéma de Jakobson : LE CONTEXTE Fonction référentielle LE DESTINATAIRE LE MESSAGE LE DESTINATAIRE Fonction expressive Fonction poétique Fonction conative LE CONTACT Fonction phatique LE CODE Fonction méta-linguistique L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 15
I.3 - Les particularités des conversations écrites L’écriture est apparue certainement pour des besoins de tenir des comptes, transmettre de l’information à des personnes éloignées ou non-présentes à instant T, laisser des traces de découvertes et de techniques. Depuis les tablettes en pierre jusqu’aux technologies numériques actuelles, l’humain a investi ce mode de communication différent de l’oralité. On peut présenter quatre avantages comparés à l’échange oral spontané classique : Transmettre Organiser Pouvoir Échanger en différé des idées y revenir à distance L’échange écrit se caractérise par un récepteur virtuel, plus ou moins identifié. Ce mode de conversation présente tout de même quelques désavantages : il retire les intonations sonores porteuses de sens et ne retrace pas nécessairement le contexte dans lequel la conversation est menée. Ces pertes peuvent entraîner des erreurs de compréhension entre les parties. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 16
On observe avec les messageries instantanées que le langage parlé et le langage écrit se confondent de plus en plus. Zoom sur les messages instantannés : Le rythme et la dynamique empreintés au langage oral Ce mode de communication entraîne des échanges du tac au tac Les emojis, les GIF, les Memes et les majuscules viennent remplacer les intonations pour souligner le discours Le rythme et la dynamique de la conversation sont maintenus. Les emojis et les GIF sont de nouveaux éléments venant compléter le sens L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 17
I.4 - L’usage des messageries instantanées La conversation est l’une des principales interactions qui régit les rapports humains. Comme l’invention du téléphone, l’essor de l’informatique et du digital a permis le développement de nouvelles manières de communiquer. On distingue deux familles d’outils de messagerie. Nous nous intéresserons ici à la seconde : Messageries Messageries différées instantanées : (type email) 1970 Les premières plateformes de messagerie instantanées datent d’UNIX et ne disposaient pas d’interface graphique 1988 Vinrent ensuite des services en ligne tels que l’Internet Relay Chat (IRC) L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 18
1996 Apparition des messageries « modernes » avec ICQ : le service proposait une authentification et la détection de présence 1998 Le rachat d’ICQ par AOL augure une période durant laquelle le marché de la messagerie instantanée est accaparé par des acteurs de l’informatique et d’internet (Yahoo avec Yahoo! Messenger, Microsoft avec MSN...) Ces plateformes incompatibles entre elles ont constitué pour ces entreprises des clients à la captivité conditionnée par les nombreuses interactions sociales que permettaient ces outils. La monétisation de ces services se faisait par de la publicité, leur installation gratuite permettant une diffusion virale et rapide. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 19
2000 Lancement d’un protocole de messagerie open-source appelé Jabber, standardisé sous l’acronyme XMPP*, permettant de connecter différentes messageries jusqu’ici totalement séparées dès 2002 Le nombre de messages instantanés rattrape le nombre de mails échangés avec près de 360 millions d’utilisateurs dans le monde * XMPP : Extensible Messaging and Presence Protocol Les fonctionnalités proposées par les services de messagerie instantanée se développent et les utilisateurs se les approprient, encourageant les acteurs du marché à se spécialiser sur certaines d’entre elles : Envoi de Discussion Discussion Réactions fichiers en webcam de groupe émoji/GIF L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 20
En parallèle, le développement des smartphones provoque la multiplication des messageries dont la différenciation se fait de plus en plus difficile. à partir de 2010 La diffusion des réseaux sociaux change le paradigme : la discussion instantanée devient une fonctionnalité forte de ces plateformes, favorisant l’acquisition d’utilisateurs Snapchat 2011 Création d’un réseau social Twitter basé sur du partage de médias 2012 et de messages qui s’effacent automatiquement. Six ans après sa sortie, le réseau social prend de l’ampleur en proposant un système de messagerie à confidentialité variable et au nombre limité de caractères, à mi-chemin entre le blogging et la messagerie instantanée. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 21
Slack 2014 Lancement d’une plateforme de communication Messenger collaborative destinée aux 2014 entreprises, intégrant la gestion de projet. Compatible avec Dropbox, GitHub, Google Facebook dissocie sa Drive (etc), l’outil fonctionne plateforme de messagerie de sur la base d’une messagerie l’interface du réseau social, ce instantanée. qui permet l’augmentation du nombre d’utilisateurs sur l’outil. Cela est dû au poids plus léger de l’application et au fait que le service séduit des personnes rebutées par l’inscription sur le réseau social. Etc L’évolution de la technologie et des usages a fait de la messagerie instantanée l’un des piliers du digital. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 22
Aujourd’hui, près de 90% de la population online utilise au moins une messagerie instantanée. Les 3 plus utilisées dans WhatsApp Messenger WeChat le monde : 1 300 M* 1 200 M* 900 M* Les outsiders plébiscités notamment Instagram Telegram Snapchat par les jeunes : 200 M* 166 M* 75 M* Cet usage massif des messageries instantanées a fait de cette technologie un média à part entière, ouvrant la porte à bien plus qu’une simple conversation privée. Une nouvelle opportunité de contact pour les marques et les institutions : livechat, chatbot, speechbot... * Nombre d’utilisateurs actifs en 2017, en millions. source : siecledigital.fr sauf snapchat : frenchweb.fr L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 23
Partie II L’Intelligence : Artificielle (IA) et Conversationnelle (IC) L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 24
II.1 - L’IA, source de fantasmes DÉFINITION LAROUSSE Intelligence : Ensemble de fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle Artificiel : produit par l’Homme et non par la nature Intelligence artificielle : Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine. […] Fabriquer des machines dotées d’un « esprit » semblable au sien. Que l’on parle d’IA intégrée à des robots, copiant le comportement humain, ou bien d’IA comme programme implanté au coeur d’applications servant à créer ou produire à notre place, on ne peut que constater que le sujet engendre bien des fantasmes. Avant d’entrer dans une phase descriptive des capacités actuelles de l’IA, nous avons choisi de vous présenter deux visions diamétralement opposées de ce que produira l’IA si elle atteint un degré d’intelligence égale à l’intelligence humaine (IA forte). L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 25
UTOPIE Une vision optimiste : Un courant de pensée proche du transhumanisme place l’intelligence artificielle comme une technologie libérant l’humanité de sa servitude à ses besoins. Une IA de pointe prend des décisions parfaitement : Détachées des Justes Éclairées Mesurées biais humains Elle est imperméable : aux jeux de pouvoir à l’égo aux conflits d’intérêts aux discours démagogiques 1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger. 2. Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi. 3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi. Asimov, Les 3 lois de la robotique, 1950 L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 26
Tout sera automatisé, et nous serons libres de poursuivre nos rêves. [...] Combien d’entre nous aimeraient être des poètes, combien aimeraient être des artistes ?” Gray Scott, philosophe américain, XXIe Libérer l’être humain Des robots s’acquittent des tâches ennuyeuse nécessaires à la survie de notre espèce. L’individu est débarrassé du travail productiviste pour consacrer son temps à l’activité qu’il souhaite comme les relations sociales, l’art, la recherche, l’exploration… Débarrassés du tracas de la survie de leur espèce, les humains sont de moins en moins individualistes et nous atteignons grâce au leadership de l’intelligence artificielle une utopie où les inégalités sont effacées et tous vivent en harmonie. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 27
DYSTOPIE Une vision pessimiste : L’Homme est trop mauvais par nature pour créer un être supérieur et risque fatalement de le corrompre, de le pousser à nous détruire. Une pensée toujours d’actualité, comme en témoignent les récents films Chappie et Ex-Machina. L’IA est nocive et destructrice pour l’équilibre de notre société : L’accaparation des tâches Plus d’emplois intellectuelles par détruits que la machine d’emplois créés Cette mutation inquiète principalement car : Elle peut amener à faire disparaitre des métiers très qualifiés (médecin, journaliste, etc...), Fait douter de la capacité de la majorité de la population active à se réorienter, Impose progressivement à l’humain de se tourner vers des métiers de « servants » pour ces technologies. Elle (l’IA) s’éduque et concurrence notre cerveau biologique […] C’est en fait un concurrent que l’on n’avait pas vu venir, bien plus important que l’informatique traditionnelle. Interview de Laurent Alexandre, spécialiste des questions transhumanistes, par Caroline Veyt pour Sentinelles, 2017 L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 28
Je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine. Stephen Hawking (1942-2018), physicien théoricien et cosmologiste britannique La destruction de ses créateurs L’émergence d’une intelligence supérieure à celle de l’humain inquiète de par l’imprévu que cela représente. De nombreuses oeuvres de fiction présentent les machines comme destructrices de la civilisation humaine (Terminator, Matrix ...). C’est souvent la nature humaine qui corrompt l’intelligence artificielle et pousse à cette destruction. La théorie du Basilic de Roko propose même une vision d’une singularité technologique qui irait jusqu’à simuler des enfers artificiels pour les individus n’ayant pas contribué à son élaboration. Notre avis est que, à l’image de toutes les technologies passées, l’IA va ouvrir des opportunités et amener son lot de risques et de déconvenues. La recherche étant déjà bien enclenchée, il n’est plus vraiment question de savoir si l’IA est bonne ou mauvaise mais plutôt d’imaginer comment nous allons pouvoir contribuer à en faire ressortir le meilleur et contribuer à ce que cette intelligence reste en faveur de l’humanité. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 29
II.2 - L’IA conversationnelle aujourd’hui L’intelligence artificielle (IA) telle qu’on la conçoit aujourd’hui est originaire des philosophes classiques du XVIIe siècle. Le philosophe et mathématicien Leibniz théorise la caractéristique universelle, une langue commune à tous permettant l’expression de l’ensemble des pensées humaines et dont l’objectif absolu serait la résolution de problèmes mathématiques. Cette équation est désormais inversée : C’est par l’utilisation de mathématiques au sein d’algorithmes que nous cherchons à atteindre cette interface de compréhension commune qu’est l’intelligence artificielle. La science-fiction a longtemps exploré le concept d’intelligence artificielle : L’exemple le plus illustre étant l’auteur russe Isaac Asimov, cité précédemment, qui commença le cycle des robots dès 1950. C’est également à cette époque que Alan Turing développe une approche scientifique de l’IA avec notamment le fameux test de Turing définissant un standard de machine «intelligente». L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 30
La réalité n’a pas encore rattrapé la fiction en 2018. L’IA, encore loin d’être mature, regroupe un ensemble de domaines qui font l’objet de recherches : Intelligence artificielle Déduction, raisonnement, résolution de problèmes Machine learning Source : Nazre « A Deep Dive in the Venture Landscape of AI » Apprentissage supervisé Apprentissage libre Apprentissage renforcé Visualisation de connaissances Robotique : mouvement et manipulation Planification Traitement du langage naturel Perception et vision machine Intelligence sociale Pour ce livre blanc, nous nous sommes intéressés plus spécifiquement à l’IA employée pour créer des agents conversationnels intelligents. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 31
Qu’est ce que l’intelligence conversationnelle ? L’intelligence conversationnelle, chez l’Homme, est la capacité à avoir des échanges avec une autre personne en utilisant et en plaçant des connaissances conceptuelles et rationnelles. Du point de vue machine, c’est un programme informatique ayant la capacité de tenir une conversation avec des humains à différents niveaux de complexité. Les intelligences conversationnelles actuellement disponibles sont de deux types : L’arbre de décisions ; Le Natural Language Processing (NLP) 1 - L’arbre de décisions : L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 32
Une IC en arbre dispose d’une base de connaissances répartie sur différentes branches, chaque embranchement découlant d’une réponse de l’utilisateur. Ce modèle en logigramme gagne en qualité proportionnellement au nombre d’embranchements dont il dispose. Plus le service proposé est complexe, plus l’arbre doit gagner en profondeur (le nombre d’entrées demandées à l’utilisateur). Cela étoffe donc également sa structure en largeur (le nombre de réponses possibles aux choix proposés). L’arbre de décisions est un modèle simple à implémenter qui peut couvrir toutes sortes d’interactions (formulaire, information, commande en ligne). Ce type d’IC ne propose cependant pas de raisonnement ou d’« intelligence ». Il s’agit simplement de logique procédurale qui oriente invariablement l’utilisateur vers un objectif prévu par le concepteur de l’algorithme. Ce modèle intégre un bas niveau de NLP : l’IC reconnaît le langage plus qu’elle ne l’interprète. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 33
2 - Le natural language processing (NLP) : L’arbre de décisions est invariablement linéaire et cherche à adapter les interactions de l’utilisateur à son organisation. À l’inverse, la compréhension naturelle adapte la réponse apportée selon une analyse linguistique de la requête. Cela est rendu possible grâce à une structuration de celle- ci en différents types d’éléments sémantiques : entité, contexte, intention, négation… Entités Je cherche un hôtel pas cher à Paris Intention Contexte Contexte + négation L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 34
Cette structuration est rendue possible grâce au machine learning. Cette notion est l’une des technologies les plus fantasmées du moment. On a tendance à l’associer à une capacité d’apprentissage à l’image de celle d’un humain. Bien qu’il existe différents niveaux de complexité pour cette technologie, nous sommes encore loin d’une machine qui s’auto-alimente de données de façon pertinente. L’intérêt de cette approche est l’adaptabilité de la machine au contexte qu’elle rencontre selon l’analyse empirique d’un jeu de données en amont. Plus les données sont complètes, plus la base de connaissance sera riche et plus la réaction de la machine sera juste et contextuelle. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 35
Ces deux modèles comportent leurs avantages et leurs inconvénients. Il n’est pas exclu de combiner les deux, l’un pouvant venir compléter l’autre. L’arbre de décisions Plus facile à programmer Plus économique à mettre en place Le natural language processing (NLP) Expérience plus agréable Interaction plus naturelle Trouver le modèle qui correspond au service envisagé en fonction de sa cible et de ses objectifs est une étape clé qui doit intervenir au plus tôt dans la mise en place d’une intelligence conversationnelle. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 36
Les atouts de l’IC Affranchissement des limites physiques : Temps Espace Disponible 24h/24, 7j/7. Accessible de n’importe quel lieu disposant d’un accès à internet. Occurence Disponibilité Potentiellement duplicable et déployable n’importe où Conversations simultanées (site, messagerie, interface avec n’importe quel nombre physique). d’interlocuteurs. Amélioration continue : l’usage du chatbot par ses utilisateurs augmente sa base de connaissances, ce qui augmente ses capacités de machine learning. L’outil ne peut qu’être de plus en plus pertinent. Impartialité et rationalité : le jugement d’un chatbot n’est pas influencé par les convictions de ses utilisateurs, ses biais ne peuvent venir que de ses créateurs par le choix des données d’entrainement. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 37
Rapport personnalisé : une intelligence conversationnelle suffisamment développée pourra proposer à chaque utilisateur une expérience unique et personnalisée, adaptée à ses besoins. Les opportunités de l’IC Les agents conversationnels vont très certainement se développer exponentiellement dans les années à venir et devenir un impératif pour les marques. Nous pensons notamment au service client dont la qualité peut être inégale selon l’humain qui l’assure. Un chatbot pourra assurer un discours cohérent et persistant à l’ensemble de ses interlocuteurs avec une mémoire, en terme de préférences d’achat par exemple, supérieure à n’importe quel humain et assurer un suivi favorable à la perception de la marque. On peut faire l’hypothèse que l’interaction vocale, qui demande moins d’efforts cognitifs de la part de ses utilisateurs, favorisera une relation plus spontanée. Freins de l’IC L’automatisation des tâches : L’intelligence artificielle pose la question du remplacement des métiers. Nous pensons que l’IC a vocation à accompagner ces métiers en tant qu’outil complémentaire. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 38
Les limites de l’IC L’empathie L’improvisation L’état actuel des technologies La réactivité et la spontanéité d’intelligence artificielle ne sont des notions qui sont permet qu’une interprétation difficiles à simuler par des simulée et limitée des algorithmes. émotions de leur interlocuteur, pouvant mener à une mauvaise compréhension du contexte ou de l’intention. Les dépendances technologiques La plupart des IC sont aujourd’hui conçues en ligne sur des plateformes de création de chatbot. Cela crée une dépendance entre le bot représentant la marque et la technologie qui l’anime. Le développement d’un bot propriétaire requiert des compétences spécifiques en développement. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 39
Les enjeux de l’IC Le langage La confiance non verbal La communication implicite Une intelligence artificielle est une forte part de la n’est, par défaut, pas soumise communication entre deux à l’émotion et n’émet pas de individus. Les interfaces jugement. Cela peut avoir actuelles sont limitées une forte valeur lorsque le dans leurs capacités. Elles sujet relève du tabou ou pourraient cependant d’informations sensibles. bénéficier un jour d’une meilleure interprétation que celle faite inconsciemment par l’interlocuteur humain. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 40
II.3 - Étude de cas De nombreux grands acteurs se sont lancés sur le marché de l’Intelligence artificielle puis conversationnelle il y a déjà plusieurs années. La plus connue actuellement est certainement Watson d’IBM, projet commencé dans les années 2000, qui a fait parler d’elle en gagnant le jeu télévisé Jeopardy en 2011 face à des humains. Watson sait faire beaucoup de choses : Reconnaître des mots, mais aussi des images, Comprendre le langage humain : l’anglais, l’espagnol et le japonais, Identifier des émotions et analyser le ton des phrases, aussi bien à l’oral (intonation, rythme, vocabulaire) qu’à l’écrit (longueur, vocabulaire, ponctuation etc), Analyser de données pour ensuite faire des prédictions. Toutes ces compétences trouvent de multiples applications dans des domaines variés. Comme par exemple : Finance Droit Santé Art Néanmoins, le problème de Watson reste son coût : l’un des plus élevés du marché – bien qu’en baisse suite à l’explosion du nombre de concurrents – alors que la tendance est à l’Open Source. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 41
On lui reproche également ses standards, trop élevés en terme de traitement des données avant de les faire «ingérer» à l’IA. Ses concurrents directs (Microsoft, Amazon, Google) se montrent plus réactifs et ouvrent davantage de postes d’ingénieurs en IA pour aller déployer leurs solutions chez les clients afin d’adapter leurs programmes à leurs besoins spécifiques. Il faut bien comprendre que Watson est un programme spécialisé sur la compréhension de langage naturel (NLP). C’est un « builder », un outil aidant à « construire » un bot, que ce soit : un chatbot : un bot fonctionnant via une interface textuelle, simulant un échange humain-humain, pouvant intégrer de l’échange de média telles que des photos ou des vidéos ; ou un speechbot : Les requêtes, formulées via la voix, sont réinterprétées en chaînes de caractères et envoyées au programme informatique qui va restituer des sons lus par la machine. Nous allons vous présenter différents projets basés sur de l’Intelligence Conversationnelle, s’appuyant sur des builders NLP – sans être nécessairement Watson. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 42
CHATBOT 1 OuiBot SNCF Le nouvel assistant des voyageurs SNCF OuiBot est un chatbot présent sur Messenger, sur Google Now et sur le site Oui SNCF pour aider les utilisateurs à réserver des billets de train. Fonctionnement du chatbot NLP Comprend parfaitement les notions de temps en l’absence d’une date énoncée précisément ( ex : le dernier week-end du mois, demain etc) Rattache des notions de villes et de pays Les services délivrés : Trouver Suggérer une Récupérer Raconter des billets destination ses e-billets des blagues Positionnement de OuiBot OuiBot se positionne comme un assistant pour réserver un train plus facilement qu’avec le formulaire du site Oui SNCF. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 43
les gens ne sont pas dupes, ils savent qu’ils parlent à un chatbot. Ils ont besoin d’un aspect naturel, mais n’ont pas forcément envie de taper de longues phrases. Ils privilégient l’efficacité.» Extrait d’une l’interview d’Olivier Guérin accordée à Lepetitweb.fr Le ton conversationnel de OuiBot Screenshots de conversations avec OuiBot sur le site et sur Messenger. Petits tests sur la compréhension du langage. Le ton est aimable mais sans fioriture. OuiBot se destine à tous les voyageurs (jeunes, personnes âgées, professionnels, familles etc). L’adaptation de niveau de langage en fonction du type d’usager semble être une des prochaines étapes de son développement. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 44
CHATBOT 2 JAM « 1er média conversationnel 100% sur Messenger » Jam est un chatbot destiné aux 16-30 ans présent sur Facebook souhaitant trouver des choses nouvelles et agréables à faire sur leur temps libre. Fonctionnement Un arbre de décision du chatbot Navigation par menus : toutes les interactions donnent le choix entre plusieurs items de réponses (ex : oui, non) Compréhension de quelques commandes, rédigées par l’utilisateur, faisant appel à des sujets (mots-clefs) pré-définis Intervention humaine Une partie des requêtes est traitée à la main par des employés de la start-up (50% en 2016) Les services délivrés : Système d’abonnement / désabonnement à des rubriques Trouver des Recevoir de Répondre à Recevoir restaurants l’actualité des sondages des conseils L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 45
« Notre vision chez JAM c’est d’aider chacun à prendre les meilleures décisions. [...] avoir la bonne information et avoir la capacité de passer l’action » Extrait du TedxParis de la CEO de JAM Marjolaine Grondin, L’intelligence artificielle, une responsabilité collective, octobre 2016 Positionnement de JAM JAM se positionne comme un assistant pour trouver des activités et comme un conseiller sur des thématiques telles que « pimenter son couple » ou « la méditation ». Le ton conversationnel de JAM Screenshots de conversations avec JAM De nombreux émoticones pour le rendre sympathique et chaleureux. Emploi de traits d’humours. La conversation revient aux sujets couverts par JAM. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 46
CHATBOT 3 Lara de Meetic Une assistante virtuelle spécialisée en rencontre amoureuse Lara est un chatbot présent sur Messenger et sur Meetic pour aider les utilisateurs à créer leur compte, chercher des profils et délivrer des conseils de drague. Fonctionnement du chatbot NLP Analyse de descriptions libres pour proposer des profils : recherche de mots-clefs, de synonymes et identification de critères sans format imposé (Algorithme en cours d’apprentissage) Reconnaissance de questions pour donner des conseils et la capacité à tenir des petites conversations (En préparation) Analyse de conversations entre utilisateurs pour donner des feedback et conseils Les services délivrés : Proposer Donner des Gérer son Faciliter la mise des profils petits conseils compte en contact L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 47
« On se dirige vers un coach virtuel pour donner des conseils […] l’idée est surtout de rassurer l’utilisateur et lui donner un peu d’énergie positive pour trouver son bonheur. » Extrait de l’interview que nous a accordé le créateur de Lara, Xavier De Baillenx Positionnement de Lara Lara se positionne comme une assistante pour trouver des profils compatibles à votre description de la personne idéale. Le service souhaite évoluer vers du coaching amoureux. Le ton conversationnel de Lara Screenshots de conversations avec Lara, entrainement à la discussion puis recherche de profils Avec un ton aimable et poli, Lara se destine à une tranche d’âge large (de jeune adulte à personne âgée). Peu d’émoticones, réponses assez directes et fonctionnelles. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 48
Partie III De l’Assistant au Mentor L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 49
III.1 - Pourquoi aller vers un agent conversationnel « mentor » Aujourd’hui, la majorité des IC se présente soit comme des vendeurs dédiés à une marque/un produit (voir les études de cas), soit comme des assistants généralistes. C’est le cas de SIRI d’Apple ou encore de Google Assitant. S’appuyant sur les applications installées par l’utilisateur et/ou sur les navigateurs Internet, ces chatbots et speechbots, permettent de : Commander un repas ; S’informer des actualités sur un sujet donné ; Réserver un moyen de transport, un hébergement ; Rechercher un produit ; Répondre à une question technique ; Organiser son emploi du temps [...] Tests réalisés sur l’Assistant SIRI d’Apple Ce sont des genres de concierges facilitant des tâches et accélérerant nos actions au travers d’interfaces plus ou moins visibles et plus intuitives que des applications classiques. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 50
Au-delà de cela, ils ne comblent aucune interrogation, n’apportent pas d’enrichissement personnel et ne se positionnent pas en terme d’opinion : Tests réalisés sur l’Assistant SIRI d’Apple et Google Assistant de Google Sur certains sujets, on pourrait tout de même attendre des « vraies réponses » : plus assumées, défendant une éthique ou une morale ou a minima la loi. C’est le rôle que nous imaginons faire prendre au mentor. Nous les avons envisagés comme étant des agents humanistes avant d’être mercantiles, servant des objectifs d’épanouissement. Commençons par des définitions plus précises « d’assistant » et de « mentor ». L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 51
DÉFINITION Assistant : Personne qui en seconde une autre sur des tâches. - Définition dictionnaire Larousse L’assistant humain apprend à connaître son employeur: goût, habitudes (etc) et va tenter de satisfaire voir d’anticiper ses moindres besoins pour lui faciliter ses tâches et son quotidien. Quand l’assistant Va chercher des données factuelles et les distribue est virtuel Récupère dans les fonctions natives de l’appareil (ex : heure, météo, etc) Lit dans des applications natives ou autorisées par l’utilisateur (ex : agenda) Lance des recherches sur Internet/Apps Transmet les réponses d’un moteur de recherche Représente textuellement o u oralement des formulaires Identifie des modèles (Machine Learning) Apprend des préférences et des habitudes de son propriétaire afin de trier des réponses par ordre de préférence probable et de proposer une aide au moment adéquat. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 52
DÉFINITION Mentor : Guide attentif et sage, conseiller expérimenté. - Définition dictionnaire Larousse Le mentor humain connait un certain nombre de sujet et défend une certaine vision de ce qui est bien ou bon. Il partage ses enseignements en expliquant les raisons de sa philosophie/son engagement. Si le mentor Diffuse et partage des idées était virtuel Transmet une information qu’il a qualifié comme étant en accord avec ses positions. S’assure de la clarté de la réponse et de sa compréhension Répond aux questions en gardant une ligne définie Il a plusieurs formes de réponses servant toutes une même vision et portant le même message de fond Identifie des caractéristiques (Machine Learning) Apprend à connaître son propriétaire selon des critères (âge, sexe, avis, passions, profil d’achat etc) afin de choisir une forme de réponse adaptée à ses caractéristiques L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 53
Leur point commun : L’assistant comme le mentor ont/auront tout deux besoin de connaître leur interlocuteur humain pour pouvoir progressivement lui adapter leurs réponses. Technologie nécessaire : Machine Learning pour profiler l’utilisateur. Là où ils s’opposent : La différence clef entre ces deux positions réside bien dans la qualification des sources restituées par le bot : « Voilà ce que j’ai « La réponse est trouvé sur Google » celle-ci » L’assistant vous servira, sans Le mentor aura fait une pré- indicateur de préférence, le sélection de sources acceptables, résultat de sa recherche Google. voire sélectionné une unique Le lien remonté sera le gagnant réponse et vous l’exposera. du référencement sur Internet Le Machine Learning servira à ou bien en fonction de vos restituer l’information de manière préférences identifiées par le adaptée à son utilisateur. Machine Learning. Technologie nécessaire : une forte intervention humaine pour qualifier des sources et des partenaires pour nourrir « sainement » la machine. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 54
Le Mentor Le bot bavarde, partage, sollicite : il a une présence forte « J’écoute, tu me parles » Le Coach, L’Utilisateur dimension intermédiaire « Je parle, Le bot répond aux tu m’écoutes » sollicitations L’Assistant La force de l’IA est sa capacité à réunir la connaissance de dizaines, de centaines voire de milliers d’être humains en un programme. Nous devrions être capables de leur faire confiance pour être des experts, de bons conseils, sur de nombreux sujets. Cela demande d’admettre que ces agents peuvent être plus que de simples servants, mais devenir de vrais référents dans nos vies. L’Intelligence Conversationnelle : de l’Assistant au Mentor 55
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