DIFFUSER TRANSMETTRE LA MUSIQUE : Le rôle primordial de l'oralité Livret d'aide à la visite du parcours musical du Mupop Niveau collège
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& DIFFUSER TRANSMETTRE LA MUSIQUE : Le rôle primordial de l’oralité Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Niveau collège
SOMMAIRE Objectifs et problématiques p. 3 Salle 1 : Les musiques du monde rural p. 4 Le contexte p. 4 La musique se diffuse dans le quotidien, au fil des saisons p. 4 Planches photographiques 1, 2, 3, 4 p. 5-8 Qui sont les « diffuseurs de musique » ? p. 9 Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle p. 10 Salle 2 : Fanfares et harmonies p. 11 Le contexte p. 11 Exploitation des sons avec les SEM et les photographies p. 11 Planches photographiques 5, 6 et 7 p. 12-14 Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle p. 16 Salle 3 : Le bal populaire p. 17 Le contexte : diffusion et diffuseurs de la musique p. 17 Planches photographiques 8 et 9 p. 18-19 Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle p. 20 Salle 4 : Le virage électrique p. 21 Le contexte : l’électrification révolutionne le quotidien p. 21 Pourquoi cet engouement massif pour la musique appelée Rockn’roll ? p. 21 Planches photographiques 10 et 11 p. 22-23 Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle p. 26 Salle 5 : L’ère de la Pop music et la naissance des grands festivals (1965-1976) p. 27 Le contexte p. 27 Liste des sons disponibles avec le SEM p. 27 La musique et ses modes de diffusion p. 28 Planche photographique 12 p. 29 Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle p. 30 Salle 6 : Les années 80 p. 31 Le contexte p. 31 La musique et sa diffusion p. 31 Liste des sons disponibles avec le SEM p. 32 Planches photographiques 13 et 14 p. 33-34 Annexes Annexe n°1 : extraits de romans et références littéraires p. 35 Annexe n°2 : la France rurale sous l’Ancien Régime p. 36 Annexe n°3 : idées de matériaux de cours p. 38 Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 2
Objectifs du parcours Ce livret accompagne le parcours musical du Mupop (2e étage uniquement). À travers ce parcours instrumental riche et varié illustré de nombreux extraits musicaux où les instruments sont mis en scène dans leur contexte culturel, social et politique, les élèves seront amenés à réfléchir à cette question : pourquoi la musique populaire touche-t-elle la plus grande partie de la population, quelles que soient les époques ? Et comment se diffuse-t-elle auprès du plus grand nombre? Au cours de ce parcours, les élèves pourront : • découvrir que ces musiques s’adressent particulièrement au corps et invitent à bouger, à danser. • découvrir des métiers : les ménétriers, les colporteurs (sous l’Ancien Régime), les entrepreneurs de bals, les patrons de dancing... • découvrir que l’électricité a révolutionné la musique populaire grâce à l’invention d’objets de diffusion (exemple : tourne-disque «Teppaz» et disques vinyles, juke-box, Scopitone, enregistreur sur bandes, walkman et ordinateurs). Ces objets ont eux-mêmes révolutionné la transmission et l’apprentissage de la musique. Problématiques abordées La musique et ses pratiques : - L’oeuvre et sa diffusion : supports de diffusion - L’oeuvre et son interprétation : conventions, fidélité, goût musical, authenticité stylistique. La musique et l’histoire : - La musique et son contexte : culturel, social et politique Niveaux envisagés De la 6e à la 3e, et éventuellement le lycée. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 3
Salle 1 : Les musiques du monde rural Cette séquence un peu intemporelle évoque la vie musicale des communautés rurales sous l’Ancien Régime, avant la Révolution Industrielle. Elle plongera les élèves dans l’ambiance sonore des travaux des champs. La forme circulaire de la pièce évoque le temps cyclique qui suit alors le rythme des saisons et des fêtes religieuses, temps qui est rythmé par les cloches (planche 2 image 1). Le contexte Avant 1850, la France, peu industrialisée et faiblement urbanisée, est un pays encore largement rural dont la vie tout entière est réglée par le cycle immuable des saisons, celui des travaux des champs, et celui du calendrier liturgique. La musique est inscrite au coeur de chacun de ces cycles dont elle ponctue les temps forts en accompagnant les cérémonies, danses, fêtes, veillées, mariages… Le chant y tient une place essentielle, soutenant les travaux des champs, agrémentant la solitude des bergers ou le temps libre des veillées hivernales. Le chant peut aussi mener la danse au même titre que les instruments, lesquels varient selon les époques et les régions : cornemuse, hautbois, violon, flûte et tambour, vielle à roue, fifre... Les élèves seront curieux de découvrir des instruments aux formes étonnantes et variées ; beaucoup étaient utilisés pour faire danser. Dans ce monde pré-industriel, les répertoires musicaux sont eux-mêmes très localisés, car le chemin de fer est encore embryonnaire et l’on ne quitte guère son canton, sauf contraint par le service militaire. Le manque de transports, les modes de vie avec peu de déplacements expliquent cette forte diversité instrumentale et musicale selon les régions. De plus, ces musiques sont transmises principalement oralement. Il en résulte un savoir-faire transmis par les ménétriers, de génération en génération et qui évolue et se diversifie selon la période et les régions, selon les possibilités techniques des instruments de musique qui sont des pièces uniques. Ainsi, les traces laissées par ces musiques du monde rural sont rares et lacunaires. Seuls quelques récits comme ceux de George Sand témoignent de leur vivacité, avant que les premiers folkloristes ne recueillent à la fin du 19e siècle, les vestiges des traditions musicales d’un monde déjà largement disparu. Dans cette salle, il est vivement conseillé d’illustrer les propos grâce aux SEM (Système d’Ecoute Mobile) pour rendre compte de la diversité et la richesse musicale, liée au contexte et à la transmission orale, qui laisse une certaine liberté à l’interprète. La musique se diffuse dans le quotidien au fil des saisons Pour repérer les sons sélectionnés ci-dessous, voir la numérotation des SEM, reprise sur les photographies (planche 1). • Musiques festives, de danse, joyeuses Thème de la danse : voir la vitrine de droite, côté « été » SEM 1 : « Suite de farandoles » jouées au galoubet et tambourin de Provence (planche 3 image 6). Ressenti : air entraînant, dansant, enjoué, qui plonge dans le contexte de la danse et du quotidien rural de cette époque. Thème des chants de métiers : voir la vitrine de droite, côté « été » SEM 3 : Ar grampouezherez (La crêpière) enchaîné avec Un jeune garçon sabotier. SEM 4 : Briolage : chant improvisé qui sert surtout à encourager les bêtes pendant les labours. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 4
PLANCHE 1 Musiques festives, de danse, joyeuses Morceaux ornementés/ Diversité instrumentale Diversité instrumentale selon les régions Morceaux plus calmes Morceaux ornementés Musiques plus calmes Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 5
PLANCHE 2 Image 1 : Vue générale de la salle 1 avec une cloche au centre (Souvigny, 1828, inv. D 2012.1.1). Avec leurs sonorités riches en harmoniques, les cloches rythment la vie des sociétés traditionnelles. Elles sonnent les heures avec l’Angelus trois fois par jour, les messes, baptêmes, mariages et enterrements, les périls extérieurs comme Image 2 : SEM n°7. Julia Burtheret chante une berceuse, la guerre, l’orage ou la grêle qui menacent les récoltes… 1960, Olliergues (Puy-de-Dôme). © RMN-Grand Palais Près de 700 cloches médiévales, anciens témoins de notre (MuCEM). paysage sonore, sont toujours en usage actuellement. Image 3 : SEM n°6. Mlle Marie Richard joue de l’épinette, Image 4 : SEM n°8. Chanteurs de Noël, eau-forte d’Armand enquête ethnomusicologique dans le Val d’Ajol (Vosges), Queyroy, Bourbonnais, 1862, inv. 1932.72.26. À partir 1957. Photo Pierre Soulier © RMN-Grand Palais (MuCEM). de la Renaissance, les Noëls, chansons populaires dont le texte est écrit et la mélodie peut emprunter différents airs ou « timbres » connus, circulent sous forme de recueils imprimés. Transmis oralement ou grâce au support écrit, ils se diffusent dans les régions ; des compositeurs en écrivent également. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 6
PLANCHE 3 Image 5 : tambourin à cordes (Béarn, Pays Basque), 19e Image 6 : tambourin provençal et galoubet (flûte à trois siècle, inv. D 2013.1.3. trous), Marius Fabre, Barjols (Var), première moitié du 20e siècle, inv. D 2010.1.29 et D 2010.1.31. L’association flûte (ici le galoubet) et tambourin, qui peut se présenter sous diverses formes, remonte au Moyen-Age. Image 7 : violon de facture populaire, Berry, 19e siècle, inv. Image 8 : SEM n°5. Cornemuse, Jean-Stéphane Petyt, 1993.1.154. De nombreux violons « faits maison » ont été Picardie ou Nord de la France, 1782, inv. 1993.1.72. réalisés jusqu’au 20e siècle pour des raisons économiques, car un violon de luthier coûtait cher, mais aussi pour le plaisir de façonner son instrument. En parallèle, les violons bon marché produits à Mirecourt dès le 19e siècle se sont largement diffusés dans les campagnes, grâce à un réseau de revendeurs. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 7
PLANCHE 4 Image 9 : tabatière avec ménétriers sculptés (scène de Nativité), inv. D 2010.1.24. Image 11 : Le marchand de chansons (détail), huile sur toile d’Auguste-Xavier Leprince, 1825, inv. D 2010.1.72. Sous l’Ancien Régime et durant tout le 19e siècle, les colporteurs Image 10 : Musicien sculpté sur le boîtier d’une cornemuse, qui vendaient images pieuses et chansons imprimées sur Jean-Stéphane Petyt, Picardie ou Nord de la France, 1782, feuille volante ont joué un rôle important pour la diffusion inv. 1993.1.72. Cet instrument qui porte une inscription des chansons dans les campagnes. Ils étaient présents précisant son fabricant et son propriétaire et la silhouette notamment dans les foires et lieux de passage. Au 20e sculptée d’un musicien est une exception, car il est rare siècle, cette pratique continue avec les partitions « petits que l’auteur signe ainsi son instrument. Il s’agit d’une des formats » des chansons à la mode, avant que la radio puis plus anciennes cornemuses conservées ; on peut supposer le disque ne prennent définitivement le relais. que son propriétaire était un musicien professionnel, un ménétrier. Image 12 : orgue mécanique de rue à tuyaux et cylindre, Image 13 : Fanchon la vielleuse (thème des musiciens Charles Anciaume, Mirecourt, vers 1880, inv. D 2010.1.75. savoyards ambulants), huile sur toile, anonyme, 19e siècle, Les instruments de musique mécanique diffusaient dans inv. 1995.1.20. la rue les airs en vogue, et nous livrent aujourd’hui un précieux témoignage sur l’évolution des goûts grâce aux mélodies retranscrites sur les cylindres. Le répertoire comprend notamment des musiques de danse, des airs d’opéras célèbres, des chansons sur des thèmes d’actualité sociaux et politiques… Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 8
• Diversité instrumentale et musicale selon les régions Voir la vitrine de droite, côté «automne» : SEM 9 : Maudit sia l’amor, chant polyphonique des Pyrénées, région du Béarn (à gauche des appeaux). SEM 10 : Air de danse joué à la flûte à trois trous et au tambourin à cordes, région du Béarn et du Pays Basque (planche 3 image 5). SEM 11 : Dans fanch Guilherm Domaz, air de danse joué à la clarinette. • Morceaux ornementés SEM 2 : La Draulas de Lonzac, violon populaire : exemple de morceau très ornementé, avec beaucoup de notes rajoutées. (vitrine été, vers le violon ; voir planche 3 image 7). SEM 7 : Nanna d’Aitoni, berceuse chantée par une voix seule, très ornée (vitrine hiver, première cible à gauche). • Musiques plus calmes Voir la vitrine de gauche, côté «hiver» : SEM 7 : berceuse de voix de femme (Nanna d’Aitoni). SEM 6 : épinette des Vosges (3e cible en partant de la gauche) SEM 8 : « C’est le jour de la Noël », Noël chanté par la Chavannée (vitrine hiver : 4e cible, dessous). SEM 5 : Aperçu du son de la cornemuse Petyt par Remy Dubois : air joué sur un fac-similé de cet te cornemuse datée de 1782 (vitrine de gauche, au milieu). Qui sont les « diffuseurs de musique » ? Pour repérer les sons sélectionnés ci-dessous, voir la numérotation des SEM, reprise sur les photographies (planche 1). • Preuve visuelle des «diffuseurs» de musique, les ménétriers : - cornemuse de 1782 (vitrine hiver, objet et SEM n°5 ; planche 3 image 8 et planche 4 image 10). - tabatière avec scène de Nativité (vitrine été, objet n°5 ; planche 4 image 9). Dès le 14e siècle, il existe une corporation de ménétriers. À Paris, cette corporation est créée en 1321 et sera supprimée en 1776. D’autres corporations sont organisées dans les villes importantes du royaume à la fin du Moyen-Age et à la Renaissance, afin de réglementer le métier de musicien. Le ménétrier est un musicien professionnel ou semi-professionnel (instrumentiste qui peut jouer plusieurs instruments) employé par une cour seigneuriale (au Moyen-Age et à la Renaissance) et plus tard par les municipalités des villes ou villages pour animer les cérémonies publiques, les fêtes et les danses de la ville ou de la commune, en extérieur (l’espace public de « rue » comprend les rues, places, fleuves, berges, parcs, jardins...) Ces musiciens avaient obligation d’intégrer la confrérie professionnelle, corporation au sein de laquelle ils pouvaient exercer publiquement leur art dans les villes. Toute la musique que l’on peut entendre dans l’espace public est rattachée à des occasions de fêtes (honorifiques, déambulation pour rendre hommage à quelqu’un, cérémonies religieuses, etc.) Le concert tel qu’on le vit aujourd’hui n’existe pas ! Dès la Renaissance, avec une nette confirmation à l’époque baroque, les ménétriers vont délaisser le large instrumentarium des jongleurs pour celui, bien plus réduit et spécialement utilisé pour la musique de danse, des instruments sonores et monodiques. Ils étaient très systématiquement poly-instrumentistes, surtout lorsqu’ils étaient urbains et professionnels ; ils cumulaient alors la pratique d’un instrument déclaré «bas» (peu sonore), comme la flûte à bec par exemple, avec la pratique d’un instrument déclaré «haut» (sonore), comme le hautbois, les chalemies, les cornets, les saqueboutes. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 9
Le mot ménétrier est également utilisé sous l’Ancien Régime et au 19e siècle, pour qualifier des musiciens non professionnels dans les campagnes qui animent des bals et autres festivités. • Les colporteurs : - tableau qui représente un colporteur de musiques (vitrine hiver ; planche 4 image 11). - orgue mécanique : instrument des colporteurs, des Savoyards, des Tziganes, des musiciens et petits métiers des rues. (planche 4 images 12 et 13). Les colporteurs qui vendaient images pieuses et chansons imprimées sur feuille volante sous l’Ancien Régime et durant tout le 19e siècle ont joué un rôle important pour la diffusion des chansons dans les campagnes. Ils étaient présents notamment dans les foires et lieux de passage. Au 20e siècle, cette pratique continue avec les partitions « petits formats » des chansons à la mode, avant que la radio puis le disque ne prennent définitivement le relais. Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle Français George Sand, Les maîtres sonneurs (extraits). Voir annexe n°1 Fabliaux du Moyen-Age (oralité, animation des rues). Voir annexe n°1 Histoire Le contexte de la ruralité avant la Révolution industrielle. Temps libre et éducation. Voir annexe n° 2. Éducation musicale Les diffuseurs et les métiers de la musique à cette époque (ménétriers, colporteurs). L’ornementation, la variation, le bourdon. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 10
Salle 2 : Fanfares et harmonies Le contexte Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, la Révolution Industrielle va permettre le développement des transports, la production en masse d’instruments de musique et la naissance du mouvement orphéonique (mouvement choral masculin, vite supplanté par le développement très rapide des sociétés instrumentales au cours de la seconde moitié du 19e siècle). Dans la fanfare, la pratique de la musique en amateur domine. C’est un phénomène musical qui va toucher très largement la société française. La fanfare est à la fois fille de la IIIe République triomphante dont elle accompagne les cérémonies, et fille de l’industrie qui lui fournit en grand nombre les nouveaux instruments de la famille des cuivres (Révolution Industrielle du 19e siècle et développement des usines sous le Second Empire). Les fanfares et harmonies militaires sont un modèle pour toutes les sociétés musicales qui se développent après 1850 ; la plus célèbre d’entre elles est la Musique de la Garde Républicaine, et ce jusqu’à aujourd’hui (planche 5 image 14). La fanfare s’adresse au plus grand nombre pour célébrer la République à travers différents aspects : - elle se déplace en défilant pour amener les gens à la suivre et les diriger vers un point précis. - elle ne participe pas seulement à la pompe républicaine, elle accompagne aussi les réjouissances publiques (par exemple le Carnaval), et les morts illustres jusqu’à leur dernière demeure. - elle accueille d’une aubade les personnalités en visite, et reçoit en triomphe l’enfant prodigue de retour au pays. - elle donne des concerts gratuits en plein air, à l’ombre des kiosques spécialement construits à cet usage. La fanfare est aussi un moyen d’instruction musicale abordable et peu onéreuse, car elle joue aussi le rôle d’école de musique multigénérationnelle, où jeunes et vieux se côtoient. Les plus âgés enseignent ainsi leur art aux plus jeunes. Elle est enfin un lieu de sociabilité, avec ses règles (règlement intérieur, organisation des répétitions, concours, répartitions des rôles...) Exploitation des sons avec les SEM et les ressources photographiques Il est possible d’illustrer les propos grâce aux SEM (Système d’Ecoute Mobile) afin de rendre compte de la popularité de ce mouvement musical intergénérationnel, et de l’importance du développement des transports et de l’industrie (localisation des cibles SEM : planche 5 image 15). Les nombreuses photos permettent également d’étudier sous plusieurs entrées thématiques la vie des fanfares et harmonies ; la numérotation détaillée ci-dessous est celle reprise dans la salle (voir les cartels qui légendent les photos, sous chaque grand panneau). • Participer à honorer la République à l’occasion de cérémonies et de festivités À faire entendre au choix, dans la vitrine du fond côté gauche : SEM 1 : Le Marnais (Pas-redoublé), interprété par l’Ensemble Les Trompettes du « boute-selle » (cible placée devant le clairon). SEM 2 : Marche du premier régiment interprétée par la Musique de la Légion étrangère (cible placée devant le fifre). Illustrations : voir planche 5 image 16 et planche 6 image 22. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 11
PLANCHE 5 Image 14 : Musique de la Garde républicaine, lithographie, Image 15 : repérage des cibles SEM en vitrine. Pont-à-Mousson. Image 16 : morceau d’ensemble du festival de Le Mêsle-sur-Sarthe. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 12
PLANCHE 6 Image 17 : musique militaire donnant un concert sous le Image 18 : kiosque d’Orléans, début du 20e siècle. kiosque du jardin du Mail, Angers, début du 20e siècle. Image 19 : kiosque de Nevers, début du 20e siècle. Image 20 : arc de triomphe dressé à l’occasion du concours de musique à Montluçon, août 1910. Image 21 : morceau d’ensemble de fin de concours. Fanfare de Saint-Revérien à Corbigny, Nièvre, années 1920. Image 22 : l’harmonie d’Orléans défile au concours de musique et de pompes à incendie de Pithiviers, 10 et 11 mai 1913. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 13
PLANCHE 7 Image 23 : La fanfare de Bois-le-Roi, huile sur toile de Image 24 : Fanfare de mineurs « La Prolétarienne », Jean-Antoine Bail, fin du 19e siècle, musée des Beaux- Hénin-Liétard (Pas-de-Calais), vers 1960. Arts de Lyon. Image 25 : Fanfare des hauts fourneaux de Grand- Image 26 : Fanfare des «Myosotis» de Chantepie, Quevilly, début du 20e siècle. années 1920. Image 27 : Fanfare scolaire, Hérault, années 1890. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 14
• Diffuser des airs d’opérette à la mode au kiosque, pour le plus grand nombre À voir : photos côté gauche, centre de la salle : Photo 14 : début du 20e siècle, kiosque à Saint-Eloi-les-Mines. À faire entendre : (vitrine du fond, côté gauche). SEM 3 : March of the toys, (Victor Herbert) Morceau tiré de l’opérette “Babes in Toyland” (1903) ; adaptation pour orchestre d’harmonie interprété par l’Eastern Wind Symphony (cible placée devant la clarinette en Si bémol). Illustrations : voir planche 6 images 17, 18 et 19. • Vivre une expérience collective : voyager pour les concours Les membres des sociétés musicales peuvent voyager, voir du pays pour se rendre à des concours où les fanfares, en rivalisant musicalement, mettaient toute une ville en fête et fai- saient «parler» de leur ville ailleurs. Voir les photos sur le côté gauche, au début de la salle : Photo 4 : 1910, concours de musique de Montluçon Photo 8 : morceau d’ensemble de fin de concours à Le Mêsle-sur-Sarthe. (à la fin d’un concours, il est de tradition que tous les musiciens participants jouent ensemble un morceau qui a été préparé et répété séparément). Illustrations : voir planche 6 images 20 et 21. • Représenter dignement et avec fierté sa ville ou son village lors de ces concours Ces concours existent toujours aujourd’hui. Voir côté gauche, au centre de la salle : Photo 1 et 5 : 1951, concours de musique à Montluçon. Photo 7 : répétition de l’harmonie de Montluçon en 1955. À faire entendre (vitrine du fond côté gauche) : SEM 4 : Slavia galopp (Galop slave) de Zdenek Lukas (cible placée devant la flûte traversière) Joué en 1995 par la Philharmonie de Maubeuge. Illustration : voir planche 6 image 22. • La fanfare comme moyen d’instruction musicale Abordable et peu onéreuse, la fanfare est aussi une école de musique multi-générationelle, où jeunes et vieux se côtoient. Voir le fac-similé de tableau en entrant dans la salle côté gauche. Par le biais de transcriptions, la fanfare transmet aussi du répertoire savant (notamment pour les concerts au kiosque), ce qui permettait à la population d’entendre des airs de l’époque joués par des orchestres symphoniques à l’opéra. À faire entendre (à l’entrée sur la gauche, cible à côté du tableau La fanfare de Bois-le -Roi) : SEM 5 Marche hongroise, extrait de l’opéra «La damnation de Faust» d’Hector Berlioz, 1846. À faire entendre (vitrine du fond côté gauche, cible sous la baguette de direction de chef de fanfare) : SEM 6 Scossa electtrica March de Puccini, interprété par l’Eastern Wind Symphony. Illustration : voir planche 7 image 23. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 15
• La fanfare devient un ascenseur social À voir : photos, côté droit (au centre) Photo 6 : fanfare de mineurs (observer la tenue avec les casques ou foulards). Illustrations : voir planche 7 images 24 et 25. Archives locales Photo 23 : Société Philarmonique de Montluçon en 1910. Photo 16 : 1931, Montluçon. Photo 2 : 1933, harmonie de Montluçon. Photo 4 : 1950, batterie fanfare de Montluçon « L’avant garde ». Huriel : photo 14 en 1884 et photo 15 en 1890 : société musicale d’Huriel. Fanfares scolaires Photo 3 : 1890 dans l’Hérault (jeunes enfants). Photo 9 : 1880 fanfare scolaire (élèves plus âgés). Photo 10 : 1920 fanfare des « Myosotis » de Chantepie (très jeunes enfants). Illustrations : voir planche 7 images 26 et 27. Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle Histoire Le contexte de la Révolution Industrielle HIDA Arts visuels, films : Les temps modernes de Charlie Chaplin, 1936 Les virtuoses de Mark Herman, 1996 Éducation musicale Transcription pour harmonies de pièces écrites à l’origine pour orchestre symphonique (rôle de la diffusion culturelle). S’aider du « schéma » de la partition musicale pour interpréter un chant ou un morceau instrumental. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 16
Salle 3 : Le bal populaire Illustration : voir planche 8 image 28. Animation de la salle : - spectacle sur le parquet de bal (durée : 4’) - écran tactile: « Juke box swing et jazz » (27 chansons en libre écoute, classées en 3 thèmes). Le contexte : diffusion et diffuseurs de la musique C’est l’avènement des loisirs sous la IIIe République, la naissance du bal musette parisien au cours du 19e siècle, qui prend son essor sous le Front populaire alors que le jazz arrive en France. La musique liée à la danse reste très importante dans la vie quotidienne des français. La musique circule toujours oralement grâce aux musiciens des bals populaires, mais aussi avec les chanteurs des rues. En parallèle, la radio prend son essor et médiatisera les «vedettes de la chanson», en rentrant dans les foyers français durant la première moitié du 20e siècle. • La musique se diffuse grâce aux musiciens Par exemple, les cabretaires animaient les bals à la musette, au 19e siècle et au début du 20e siècle à Paris (planche 8 images 30 et planche 9 image 35). SEM 1 : Sur lo can den douno, bourrée jouée par Antonin Bouscatel, cabretaire (cible sur le panneau photo à gauche de vitrine musette, (planche 8 image 31) : il s’agit d’un morceau de tradition orale enregistré. Un style de jeu assez orné se transmet avec cet air de danse (la bourrée est une danse très présente dans les régions du Massif Central). - observer l’instrumentarium qui a évolué par rapport aux salles 1 et 2 (batterie, accordéon, banjo...) - médaille officielle de musicien des rues, donnant le droit de jouer de la musique dans des lieux publics comme les ménétriers des siècles passés : première vitrine , objet n° 18 ; - nouveau tournant musical puisque la musette (cornemuse) est peu à peu remplacée par l’accordéon, joué par les italiens , d’où le «style musette» qui par son style brillant, entraînant, va connaître un grand succès (planche 8 image 29). SEM 2 : Reine de musette, morceau joué à l’accordéon par Émile Vacher, caractéristique du style musette (vitrine musette, cible sur l’accordéon situé le plus à gauche). • La musique se diffuse grâce aux entrepreneurs de bals et aux patrons de dancings (parquet monté reconstitué). * Observer les photos derrière le parquet de bal. Dancings : voir le dancing du Lion d’or à Montluçon reconstitué. Illustration : voir planche 9 images 32, 33 et 34. • La musique se transmet grâce au phonographe et à la radio Voir la vitrine consacrée aux débuts du jazz en France, dont les rythmes sont popularisés par la chanson (objets : phonographe et poste de TSF). Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 17
PLANCHE 8 Image 28 : les passeurs du bal champêtre à Nogent- Image 29 : Louis Clavières (cabrette) devant son bal- sur-Marne. musette, années 1900, coll. Marc Anthony. Image 30 : Antonin Bouscatel et sa cabrette, fonds Delterme- Image 31 : emplacement de la cible SEM « Sur lo can den Courtin, coll. André Ricros. douno », bourrée interprétée par Antonin Bouscatel. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 18
PLANCHE 9 Image 32 : montage du parquet de bal Meissonnier. Image 33 : parquet de bal du père de Gaston Rivière, région de Châteaumeillant, années 1920. Image 34 : intérieur d’un parquet monté avec Image 35 : bar dancing « Au petit Charleston » avec danseurs, Berry, années 50, fonds Roger Pearron – les accordéon et batterie, années 20, coll. André Ricros. Thiaulins de Lignières. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 19
Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle Histoire Des années folles au Front populaire. Les progrès sociaux. Le développement des voies de communication (voiture, bateau, avion). HIDA Arts du visuel : les Impressionnistes (guinguettes au bord de l’eau) Films 14 juillet de René Clair, 1933 La belle équipe de Julien Duvivier, 1936 Le bal d’Ettore Scola, 1983 Éducation musicale Les progrès techniques vont permettre la naissance de nouveaux instruments (accordéon, batterie) et amener de nouveaux genres musicaux. (ex: le genre musette ; le genre jazz venu d’Amérique). Pratique de chants populaires liés à cette époque (ex: chants originaux liés à cette époque / album «Entre deux» de Patrick Bruel ou autres reprises diverses et variées). Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 20
Salle 4 : Le « virage électrique » (années 60) Le contexte : l’électrification révolutionne le quotidien Observation d’objets à faire par les élèves sur le changement de décor par rapport à la salle précédente : place nouvelle prise par les objets ménagers du quotidien (fer à repasser, aspirateur, pendule, moulin à café électrique...) exposés au milieu des guitares électriques. Ce « virage électrique », est aussi l’avènement d’une nouvelle classe d’âge, la jeunesse, et ses loisirs, dont la musique ! En effet, cette électrification va aussi se produire dans la musique, notamment dans l’électrification des modes de production du son : la guitare électrique naît et séduira toute la jeunesse en France entre 1960 et 1964. Tous les jeunes veulent désormais jouer de la guitare électrique (planche 10 image 36). Les groupes sont équipés d’abord de guitares françaises, suédoises, allemandes, hollandaises et italiennes puis américaines. Elles occupent désormais le devant de la scène. Leurs amplis de fabrication artisanale de chez Stimer, Garen ou RV sont encore modestes ; mais 4 ou 5 lampes et quelques watts suffisent à prendre « le virage électrique ». On achète sa guitare ou on se la construit soi-même ! (planche 10 image 37). Observer la chambre d’adolescent (avec une guitare électrique artisanale). Le rock’n’roll, venu des États-Unis quelques années plus tôt, déchaîne les passions et devient l’emblème de toute une génération. C’est le début de la musique amplifiée et de la diffusion massive, grâce aux nouveaux médias (radios, télé, disque, scopitone, juke-box...) Observer les nouveaux objets diffuseurs de musique : - le tourne -disque (modèle Teppaz «Oscar») dans le décor de la chambre d’adolescent, cible n°7 ; voir planche 11 image 40. - le poste de radio ( générique de SLC «Salut Les Copains» (vitrine chambre d’adolescent, cible n°4) ; - le Scopitone et le juke-box au centre de la pièce : voir planche 10 images 38 et 39. Pourquoi cet engouement massif pour la musique appelée Rockn’roll ? Illustration : voir planche 11 image 42. • Analyse musicale Les chansons sont plutôt assez simples dans leur structure musicale (couplets/refrain) et leurs tournures peu virtuoses. Généralement, trois positions d’accords sur la guitare suffisent pour créer une chanson entre copains. Et le tout associé (guitare électrique, guitare basse, batterie et chant) est très vite flatteur. Ces chansons ont souvent des sujets qui s’adressent à la jeunesse : - l’amour (rubrique Rock’n’roll attitudes) -retrouver ses amis pour faire la fête, danser. (rubrique Le twist / Surprise-party) -l’envie de farniente (rubrique Yéyé) - revendiquer, critiquer la société (rubrique Vu à la télé) Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 21
PLANCHE 10 Image 36 : guitare Ohio et amplificateur R25, Image 37 : guitare fabriquée artisanalement. Au début Jacobacci et RV, Paris, 1963, inv. D 2010.1.161 et des années 60, l’engouement des jeunes pour les guitares D 2011.1.5. électriques amènera nombre d’entre eux à construire leur propre instrument, tandis qu’un simple tourne-disque ou le poste de radio familial faisait fonction d’amplificateur. Image 38 : Scopitone, Cameca, Courbevoie, après Image 39 : juke-box modèle Radar continental 200, 1960, inv. 2008.31.1. Eden-Ami, France, 1959, inv. 2006.30.1. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 22
PLANCHE 11 Image 40 : tourne-disque modèle Oscar, Teppaz, Image 41 : magnétophone à bande RA9110 et son micro Lyon, vers 1960, inv. 2012.6.1. Radiola, Hollande, 1965, inv. 2004.11.3-4. Image 42 : les Dalby’s, Montluçon, 1964-1965. Ce Image 43 : évocation du Golf Drouot à Paris. Photothèque groupe type de jeunes sera inspiré par un son rock Rancurel et photos DR. proche des Rolling Stones. Les Dalby’s et les Rand’gers sont, avec les Anges du Twist, les premiers groupes de rock montluçonnais. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 23
• À visionner au choix, sur l’écran du Scopitone (ancêtre du vidéo-clip) Rock’n’roll attitudes Vince Taylor, Tell me what I’d say Vince Taylor, Twenty flight rock Johnny Hallyday, Je suis mordu Les Chaussettes noires, Fou d’elle Les Chats sauvages, Est-ce que tu le sais ? Yéyé Betty Claire, Scopitone party (publicité pour le Scopitone). Amusant. Franck Alamo, Sur un signe de la main Françoise Hardy, Tous les garçons et les filles Sheila, L’école est finie Antoine, Elucubrations Claudine Coppin, Le twist du bac Les parisiennes, Il fait trop beau pour travailler Le twist Nancy Holloway, Dum dum twist (son davantage jazz) Danyel Gérard, Petit Gonzales Vince Taylor, Peppermint twist Richard Anthony, Ya ya twist Glenn Jack, Zizi la twisteuse Le slow Johnny Hallyday, L’idole des jeunes Dany Logan et les Pirates, Dany Surprise-party Claude Bolling, Madison time Sylvie Vartan, Locomotion Johnny Hallyday, Boom chez John Johnny Hallyday, Mashed potatoes Vu à la télé Nino Ferrer, Je voudrais être noir (images pas raccord au son) Michel Delpech, Inventaire 66 Sylvie Vartan, La plus belle pour aller danser Jacques Dutronc, Et moi et moi et moi • Apprendre à jouer de la guitare en imitant le son de ses idoles Rien de plus simple avec les nouveaux moyens de diffusion du moment (radio, télé, disque, juke-box, scopitone) ! La plupart des jeunes veulent jouer de la guitare électrique et faire de la musique en groupe, entre copains. Ils travaillent de manière auditive, en écoutant en boucle inlassablement les tournures musicales et en cherchant le son des artistes auxquels ils veulent ressembler, grâce aux disques notamment. (Voir dans la chambre d’ado, le tourne- disque «Teppaz»). Les musiciens écoutent et travaillent essentiellement en écoutant les disques pour imiter et/ ou s’inspirer d’un savoir-faire. En effet, les partitions ne donnent pas la subtilité de l’interpré- tation du guitariste (manière d’accentuer, de nuancer la phrase ou le motif musical...) Ils cherchent aussi à imiter et/ ou s’inspirer du son d’un groupe, d’un timbre : ils ont besoin de retrouver le son d’un artiste adulé pour ensuite se démarquer, trouver sa propre voie et sa personnalité sur son jeu de guitare, ou sur un autre instrument pour faire le «son» du groupe. À l’époque, les producteurs des jeunes musiciens français feront de nombreuses reprises et adaptations de musiques américaines ou anglo-saxonnes. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 24
Une compréhension parfois limitée de l’anglais conduit aussi à chanter en «yaourt» avec une diction approximative qui imite davantage la sonorité des mots que les véritables mots anglais. • Liste des comparaisons entre versions originales et versions françaises du Juke-box Les Pingouins, Cherche / The Coasters, Searchin’ Johnny Halliday, O Carol (VF) / The Rolling Stones, Carol (VO) Franck Alamo, Je veux prendre ta main / The Beatles, I want to hold your hand (versions assez proches) Eddy Mitchell, Comment vas-tu mentir ? / Eddie Cochran, Come on everybody Johnny Halliday, Le Pénitencier / The Animals, The House of the rising sun Eddy Mitchell, Rien qu’un seul mot / The Rolling Stones, (I can’t get no) Satisfaction (versions assez proches) Ronnie Bird, Tu perds ton temps / The pretty things, Don’t bring me down Hugues Auffray, Cauchemard psychomoteur / Bob Dylan, Another side off (versions différentes) Les Chaussettes Noires, Repose Beethoven / Chuck Berry, Roll on over Beethoven (texte français amu- sant) Les Chaussettes Noires, Eddy sois bon / Chuck Berry, Johnny be good Les chats sauvages, Est-ce-que tu le sais ? / Ray Charles, What I’d say Lucky Blondo, Dis-moi oui / Cliff Richard et les Shadows, She say yeah (twist) Les Chaussettes Noires, Be bop a lula / Gene Vincent, Be bop a lula (binaire pour Eddy / ternaire pour Gene) Johnny Halliday, Viens danser le twist / Chubby Checker, Let’s twist again Richard Anthony, Fich’ le camp Jack / Ray Charles, Hit the road Jack Les Lionceaux, Je te veux tout à moi / The Beatles, I wanna be your man El Toro & Les cyclones, Vingtième étage / Eddy Cochran, Twenty flight rock • Exploitation des SEM avec l’exemple d’un groupe Montluçonnais : les Rand’gers SEM 2 : Foot Tapper (répertoire des Shadows), interprété par les Rand’gers en 1963 (cible située dans la vitrine des Rand’gers). Le son est particulier, car il s’agit d’un propre enregistrement du groupe, réalisé sur un magnétophone à bande (objet présenté dans la vitrine des Rand’gers : planche 11 image 41). Il permet à des amateurs de s’enregistrer lors de répétition pour entendre ce qu’ils produisent, mais la bande magnétique sert aussi de maquette pour envoyer à des maisons de disques, si on n’a assez pas d’argent pour aller enregistrer dans un studio. Autres extraits de rock instrumental, répertoire de prédilection des Rand’gers : SEM 1 : Apache par les Shadows, 1960 (cible sur la grande photo noir et blanc des Rand’gers). SEM 3 : Little B. par les Shadows, 1960. • Ressembler aux idoles anglo-saxonnes Il faut une guitare ; sans moyens financiers pour en acheter une, de nombreux jeunes construisent leur guitare électrique. De guitares totalement artisanales, on peut aller aux modèles les plus convoités (guitares amé- ricaines Fender Gibson pour tenter d’approcher le son des «Shadows» par exemple). • Se faire connaître Animation sur l’écran du téléviseur : le reportage sur « Les vendredis du Golf Drouot », dans le téléviseur ancien, résume bien cet engouement pour la musique, car comme aujourd’hui, elle reste un vecteur d’ascenseur social. «Reportage au Golf Drouot» (durée 2’25’’) ; illustre la création d’un groupe amateur au passage sur scène au Golf Drouot ; voir planche 11 image 43. «Naissance des grands concerts rocks» (durée 2’35’’) ; illustre la naissance de l’adhésion mas- sive de la jeunesse au phénomène du rock. Chaque groupe a envie de se faire connaître et monte sur scène pour défendre sa musique. Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 25
À Paris, le « Golf Drouot » devient le temple d’un rock’n’roll qui partout en France détrône le musette, tandis que la guitare électrique vole la vedette à l’accordéon. C’est une sorte d’immense radio-crochet où il y a des votes d’un jury de professionnels qui décerne un diplôme. (Comme les émissions musicales d’aujourd’hui où l’on cherche des voix nouvelles et porteuses d’avenir pour l’industrie du disque!) Johnny Hallyday, les Chaussettes Noires ou les Chats Sauvages incarnent cette « musique des jeunes », tout comme de très nombreux groupes locaux, imitant la musique de leurs idoles américaines largement diffusée par le disque, la radio et désormais la télévision qui permet de voir enfin les idoles qu’on écoutait auparavant sur son poste de radio. Photos à observer : Photo 16 : Johnny et sa fameuse posture (au-dessus de l’écran de télé) Photo 9; 13 et 17 pour Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires. Observer: ardoise du Golf Drouot annonçant le passage des Chaussettes Noires, puis Johnny Hallyday. Pistes de travail avant ou après la visite de cette salle Histoire Les Trente Glorieuses Les débuts de la société de consommation HIDA Andy Wahrol Éducation musicale Pratiques de chansons venues d’Amérique et adaptées, arrangées en français. Restitutions fidèles de chants français de cette époque (voir liste du Scopitone), et adaptations diverses et variées selon le matériel de la classe. Création de grilles d’accords simples et invention d’une mélodie par-dessus / mise en musique d’un texte créé en français dans l’esprit de l’époque (vulgarisation de la musique, car utilisa- tion de matériaux musicaux simples). Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 26
Salle 5 : L’ère de la Pop music et la naissance des grands festivals (années 1965- 1976) Le contexte : Animation sur l’écran : «Monterey Pop festival» (1967) : Janis Joplin et Jimmy Hendrix (durée 4’ environ) «Woodstock» (1969) : Joe Cocker (durée 4’ environ) «Concert pour le Bangladesh» (1971) : Ravi Shankar puis Georges Harrison. (durée 4’ environ) Dans cette salle, on se situe plus du côté spectateur vivant une expérience musicale collective, qui lui donnera ensuite envie de pratiquer la musique. Ces années sont l’âge d’or des musiques électro-amplifiées qui vont aller en s’accentuant et devenir totalement démesurées (voir la taille des amplificateurs : planche 12 image 44). Ces musiques débutent aux États-Unis et en Angleterre puis vont déferler dans le monde entier. Les musiciens français vont évidemment assimiler cette culture pop anglo-saxonne tout en s’en démarquant pour créer une pop française. Ce mouvement pop rock n’est pas seulement un type de répertoire et un style de musique en particulier. La Pop est un ensemble hétéroclite d’expériences musicales infiniment variées qui explorent chacune à leur manière les possibilités sonores et vibratoires des technologies de l’électro-amplification. L’expérience pop ne se limite pas à la musique, elle porte aussi sur l’usage de substances hallucinogènes, et sur les arts graphiques comme en témoignent les affiches et les pochettes des 33 tours de cette période résolument psychédélique. Cet âge d’or des musiques électro-amplifiées est aussi marqué par le gigantisme de ces immenses rassemblements humains (voir les festivals de Woodstock, de l’Ile de Wight, d’Amougies, et toutes leurs répliques locales). Des images mythiques de foules qui seront dans les années à venir mises en vibration par la démesure sonore de l’électro-amplification. Liste des sons disponibles avec les SEM The Beatles, Rubber soul (album Norwegian wood), 1965 Bob Dylan, Like a rolling stone (album Highway 61 revisited), 1965 The Troggs, Wild things (album The Troggs), 1966 Bluesbreakers et Eric Clapton, All your love (album Bluesbreakers), 1966 13th Floor elevator, Roller coaster (album The Psychedelic Sound of the 13 th Floor Elevator), 1966 Jefferson Airplane, Somebody to love (album Surrealistic pillow), 1967 The Doors, Light my fire (album Stranges Days), 1968 Pink Floyd, Interstellar overdrive (album The piper at the gates of dawn), 1967 Jefferson Airplane, Spare Chaynge (album After Bathing at Baxter’s), 1967 Jimi Hendrix, Voodoo chile ( album Electric Ladyland), 1968 Big Brothers & The holding Company with Janis Joplin, Summertime (album Cheap Thrills), 1968 Cream, White room (album Wheels of fire), 1968 Magma, Mekanïk kommandöh (album Magma), 1970 The Chicago transit authority, I’m a man (album The Chicago Transit Authority), 1969 Triangle, Peut-être demain, et Catherine Ribeiro + Alpes, Une infinie tendresse, 1970 et 1969 Steppenwolf, Born to be wild (album Steppenwolf live), 1970 King Crimson, 21st Century Schizoïd man (album In the court of the Crimson King), 1969 Gong, Fohat digs holes in space (album Camembert électrique), 1971 The Stooges, I wanna be your dog (abum Fun House), 1969 MC5, Kick out the Jams (album Kick out the Jams), 1969 Alan Stivell, Pop plinn (Album à l’Olympia), 1972 Deep Purple, Speed King (album In rock), 1970 Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 27
Miles Davis, John MC Laughlin (album Bitches brew), 1969 Les Variations, Come along (album Nador), 1969 The Rolling Stones, Midnight rambler (album Get yer ya ya’s out), 1970 Procol harum, Conquistador (album Live in concert with the Edmonton symphony orchestra), 1972 Rory Gallagher, Laundromat (album Live in Europe), 1972 Jacques Higelin, Boxon (album BBH75), 1974 François Béranger, Manifeste (album En public), 1979 Weather report, Teen Town (album Heavy Weather), 1976 Tangerine Dream, Encore (album Cherokee lane), 1977 Crium delirium, Shilum baba, (album Concerts live 1972-1975) La musique et ses modes de diffusion Les appareils pour écouter de la musique, la diffuser n’en finissent plus d’évoluer et de se perfectionner. Les sonos sont de plus en plus imposantes ! (planche 12 image 44). L’amplification doit être optimum, puisque des concerts se déroulent en extérieur, devant une foule dense (exemple : à Woodstock, 500 000 spectateurs). Objet à observer : la table de mixage de l’ingénieur du son (en vitrine). L’ingénieur sort de ses studios pour sonoriser ces immenses rassemblements. Le métier de sonorisateur est en train de naître : (planche 12 image 46). Le phénomène de transmission orale vu dans la salle précédente (via les médias, radio, télé, disque, etc...) ne va qu’en s’amplifiant. Les médias vont en se perfectionnant, puisque la technologie avance. Dans tous les pays occidentaux, l’industrie du disque est florissante et devient un pan incontournable de l’économie de ces pays. On cultive cette culture” jeune”, qui rapporte désormais de l’argent. Les métiers qui tournent autour de cette industrie sont très nombreux et variés : - ingénieur son - fabricants d’enceintes,de systèmes d’amplification.... - fabricants d’instruments (développement de certains instruments en fonction de l’évolution des styles joués, comme par exemple la batterie). La batterie de”hard-rock” n’aura désormais rien à voir avec la batterie des années 60 (planche 12 images 47 et 48). Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 28
PLANCHE 12 Image 44 : murs de son montés pour un concert, Image 45 : console de sonorisation, Golden Sound, années 70. Photo DR. Marseille, années 70, inv. D 2010.1.147 Image 47 : batterie modèle Super Classic, Ludwig, Chicago, 1965, inv. 1996.13.1 Image 46 : l’ingénieur du son de François Béranger aux manettes de sa console de sonorisation Golden Sound, années 70. Compacte, complexe et prestigieuse, elle est adaptée aux conditions de tournées sur les routes de France. Image 48 : double batterie modèle Super Star, Tama, Japon, années 80, inv. 2002.40.1 Livret d’aide à la visite du parcours musical du Mupop Page 29
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