DIPLOME INTER UNIVERSITAIRE SANTE, SOCIETE ET MIGRATION

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DIPLOME INTER UNIVERSITAIRE SANTE, SOCIETE ET MIGRATION
DIPLOME INTER UNIVERSITAIRE
                                   SANTE, SOCIETE ET MIGRATION
                                            2017-2018

                           Programme du DIU 2017/2018

Module 1 Trajectoires migratoires et procédures, 12 et 13 octobre 2017
Responsable de module : Céline Rabourdin, juriste Cimade
L’objectif de ce module est de comprendre les trajectoires migratoires, les différentes procédures
administratives (demande d’asile, demande de séjour pour étrangers malades), les statuts
administratifs sont qui autant de préalables nécessaires à l’accueil des personnes migrantes pour les
professionnels, soignants ou non. Ce module apportera différents éclairages, cliniques, juridiques et
anthropologies sur les migrations et l’accueil dans nos sociétés contemporaines.

Jeudi 12 octobre
9h00-12h30 : Introduction générale sur les migrations/ trajectoires migratoires à l’échelle
internationale Cette intervention donne un aperçu global des trajectoires migratoires à l’échelle
internationale et des réponses apportées à l’échelle européenne notamment, face au «problème
migratoire» (exemple de présentation de l’agence Frontex)
Intervenante : Eva Ottavy

14h-17h : Procédure juridique – politique migratoire actuelle
Cette intervention apportera un éclairage des procédures juridiques relatives à l’entrée et au séjour
des étrangers en France. Son intervention permet de comprendre l’évolution des politiques
migratoires.
Intervenante : Me Claire Zoccali, avocate

                                               

Vendredi 13 Octobre
9h-12h30 : Accès au séjour pour raisons médicales
Il s’agit de dresser un rapide état des lieux du droit au séjour pour raisons médicales en France. Pour
ce faire, il conviendra de revenir sur l’historique de ce droit, les conditions à remplir et la procédure
à suivre pour effectuer une demande de titre de séjour pour raisons médicales (Préfecture, ARS…) .
Intervenante : Céline Rabourdin, juriste Cimade

13h30-17h : Focus sur la situation des Roms (représentations et préjugés)
La question Rom sous l’angle du «problème du problème» et ce, pour illustrer les conséquences des
préjugés quant au traitement d’une question par les pouvoirs publics et notre société.
Intervenant : Thomas OTT, anthropologue
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Module 2 Préjugés et représentations, 9 et 10 novembre 2017
Responsable de module : Arnaud Béal, psychologue social
Argumentaire général : La question des préjugés et représentations qui les sous-tendent jouent un
rôle important dans les manières d’accueillir l’autre, de l’accompagner, de le soigner… Ce module
propose d’explorer, de repérer et de décrire ces processus à l’œuvre afin de décrypter les effets
psychologiques et collectifs des discriminations.

Jeudi 9 novembre
9h-12h30 : Introduction à l’approche psychosociale de la discrimination re ?
Cette première demi-journée vise à s’approprier les concepts et les théories développés dans le
domaine de la psychologie sociale pour comprendre les phénomènes de rejet et d’acception de
l’autre. A partir d’un documentare (Leçon de discrimination1) reproduisant une recherche
expérimentale princeps en psychologie sociale (Tajfel), nous aborderons les principales clés de
compréhension du rapport à l’autre : théorie de la catégorisation sociale, théorie de l’identité sociale,
stéréotypes, préjugés, discrimination, stigmatisation, reconnaissance… Un travail à partir de
témoignages (issus du livre Race de Studs Terkel) alimentera la mobilisation de ces concepts et
théories. Une réflexion sera engagée tout au long de cette matinée, de manières participative et
interactive, sur les enjeux identitaires et symboliques qui se nouent dans les relations d’aides et de
soins, particulièrement saillant en ce qui concerne le recours aux droits et aux soins des publics
migrants.
Intervenant : Arnaud Béal, psychologue social, travaux portant sur le (non-)recours aux droits
sociaux et les dynamiques psychosociales qui le sous-tendent

14h00-17h00 : Relations interculturelles et problématiques identitaires
Le champ des relations interculturelles (universalisme, multiculturalisme, immigration, processus
d’acculturation, intégration, assimilation) et les processus identitaires stratégies identitaires seront
le sujet principal de son intervention. Dans un premier temps seront comparées la politique française
et canadienne en matière d’immigration et d’intégration. D’autre part, nous verrons qu’elles sont les
conséquences de cette politique sur les relations entre les groupes sociaux, ethniques et culturels qui
composent la société française. Des phénomènes identitaires tels que les stéréotypes, les stratégies
identitaires, l’auto-catégorisation ethnique, le stresse d’acculturation… seront discutés pendant
l’intervention en échangeant avec les auditeurs. Les discutions concernant ces phénomène seront
introduites par un film documentaire de 25 minutes sur l’immigration réalisé par ASSFAM et d’une
recherche psychosociale sur le phénomène de l’ethnicisation des rapports sociaux dans les banlieues
(menée par des chercheurs de l’Université de Lyon2 au sein du Groupe de Recherche en Psychologie
Sociale).

Intervenante : Margarita Sanchez-Mazas, Professeure de psychologie sociale et d'éducation
interculturelle à l'Université de Genève (Suisse). Ses recherches et publications portent sur les
thématiques de l’altérité et de l’égalité, appliquées aux rapports de genre et aux relations
interculturelles (Cf. bibliographie).

1
    Le documentaire est visible sur http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/enjeux/niveau210939.shtml.
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Vendredi 10 novembre
9h-12h30 : « Le travail social à l’épreuve de l’interculturel »
« Replis identitaires », « Religions », « Ethnicisation », « interculturel », « demandeurs d’asile »,
« Communautés », « Intégration »… les mots ont une histoire et une mémoire... leurs usages
viennent mettre les questions de "cultures" sur le devant de la scène. La réalité de « la diversité »
reconfigure nos rapports et pose la question de sa reconnaissance dans notre vivre ensemble. Les
professionnels du secteur médicosocial se retrouve témoins de première ligne de ces évolutions.
Depuis une quarantaine d’années, la réalité socioculturelle de la diversité reconfigure nos rapports
sociaux et pose la question de la production sociale « interculturelle » (Chaouite, 2007) et sa
reconnaissance dans le vivre ensemble en interrogeant notamment la notion d'identité et de
citoyenneté.
La reconnaissance de la « diversité », de l’« interculturel » s'impose comme le paradigme des
questions politiques à propos de populations, celles des « quartiers » notamment.
Les acteurs de terrains se retrouvent souvent placés dans un dilemme, et dans une tension entre
d’une part une exigence et une éthique de la reconnaissance des singularités y compris culturels et
d’autre part une déontologie par les institutions de droit commun (relevant d’un universalisme) et
d'un projet collectif de citoyenneté
Comment saisir l’« interculturel » ? Que donne à voir l’évolution au cours des 30 dernières années
de l’arsenal sémantique mobilisé autour des publics étrangers ou issus de l’immigration ? Quels
cadres d’analyse mobiliser pour traiter ces questions ? Comment les enjeux de notre société se
révèlent à travers l’interculturel ?
Plan de l’intervention autour de 4 axes : De l'immigration aux problèmes "culturels" ; Irruption de la
variable culturelle dans les politiques de la ville ; Penser et dire l’immigration ; L'épreuve de
l'interculturel : entre reconnaissance des singularités et universalisme.
Intervenant : Farid Righi (Formateur, Arfpris)

13h30-16h30 : temps d’échanges collectifs sur les projets de mémoire
Intervenants : Arnaud Béal et Nicolas Chambon (Sociologue, responsable de le recherche à
l’Orspere-Samdarra)

Cette dernière demi-journée constituera un premier temps d’échanges autour des projets de
mémoire. Elle visera à aider les étudiants à élaborer leurs idées, à construire leur objet d’étude et à
échanger entre eux autour de leur problématique.

Quelques repères bibliographiques
Amin, A. & Vinet, E. (2014). Autocatégorisation ethnique, attitudes d’acculturation et représentations
de la France chez les jeunes Français issus de l’immigration maghrébine et turque. Canadian Journal
of Behavioural Science / Revue canadienne des sciences du comportement, 46(2), 226-237.
Amin, A. (2012). Stratégies identitaires et stratégies d'acculturation : deux modèles
complémentaires. Revue Internationale de la Recherche Interculturelle. 2 (2), 103-116.
Azzi, A. E. & Klein, O. (1998). Psychologie sociale et relations intergroupes. Paris : Dunod.
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Berry, J. W. (2000). Acculturation et identité, in J. Costa-Lascoux, M. A. Hily & G. Vermès (Eds.),
Pluralité des cultures et dynamiques identitaires : hommage à Carmel Camilleri (pp. 81-94). Paris :
L’Harmattan.
Berry, J. W., (1989). Acculturation et adaptation psychologique. In J. Retschitzki, M. Bossel-Lagos &
P. Dasen (Eds.), La recherche interculturelle : acte de 2ème colloque de l’ARIC (p. 135-145). Paris :
L’Harmattan.
Bourhis, R. Y., Gagnon, A. (2006). Les préjugés, la discrimination et les relations intergroupes. Dans
R.J. Vallerand (Ed.), Les fondements de la Psychologie Sociale. 2ième édition. Montréal: Chenelière
Éducation/McGraw-Hill.
Bourhis, R. Y., Leyens, J.-P. (Eds.) (1999), Stéréotypes, discrimination et relation intergroupes. Liège:
Mardaga.
Camilleri, C. & Cohen-Emerique, M. (1989). Choc de cultures : enjeux et pratique de l’interculture.
Paris : L’Harmattan.
Camilleri, C. (1996a). Le champ et les concepts de la psychologie culturelle. In C. Camilleri & G.
Vinsonneau (Eds.), Psychologie et culture : concepts et méthode (pp. 9-80). Paris : Armand Colin.
Chaouite, A. (2007). L’interculturel comme art de vivre. Paris : L’Harmattan.
Delouvée, S. (2010). Manuel visuel de psychologie sociale. Paris, Dunod.
Jodelet, D., (1989), Folies et représentations sociales, Paris, PUF.
http://classiques.uqac.ca/contemporains/jodelet_denise/folies_representations_soc/folies_repres
entations_soc.pdf
Jodelet, D. (ss la dir) Les représentations sociales, Paris, Presses Universitaires de France.
Jodelet, D. (2005). Formes et figures de l’altérité. In. M. Sanchez-Mazas et L. Licata (sous la dir.),
L'Autre : Regards psychosociaux, Grenoble : Les Presses de l’Université de Grenoble, pp. 23-47.
http://classiques.uqac.ca/contemporains/jodeletdenise/formefigurealterite/formefigurealterite.pd
f
Licata, L. (2007). La théorie de l’identité sociale et la théorie de l’autocatégorisation : le Soi, le groupe
et le changement social. Revue électronique de Psychologie Sociale, n°1, pp. 19-33. Disponible à
l’adresse suivante : .
Moscovici, S. (Ed.) (1984). Psychologie sociale. Paris, PUF.
Sanchez-Mazas, M., Licata, L. (sous la dir.), L'Autre : Regards psychosociaux, Grenoble : Les Presses
de l’Université de Grenoble.
Tajfel, H. (1972). La catégorisation sociale. Dans S. Moscovici (Ed.), Introduction à la psychologie
sociale. Paris: Larousse.
Documentaires :
Immigration et délinquance : la fabrique du préjugé
https://www.youtube.com/watch?v=koJLYWdXsrc
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Module 3 Les effets de la migration sur la psychopathologie 14 et 15 décembre 2017

Responsable de module : Dr Philippe Champavert, Psychiatre

Jeudi 14 décembre 2017

9h00-12h30 : Cliniques de la rencontre avec « l’exilé », un no man’s land éprouvé.

À partir de deux situations cliniques, les intervenants aborderont les logiques et enjeux psychiques
du trauma, de l'exil et de l'errance mais aussi cette situation extrême pour toute subjectivité que
d'être en situation de "demande d'asile" parce que pétrie d'injonctions paradoxales.

Intervenants : Matthieu Garot, Psychologue Clinicien et Loïc Brossier, infirmier Interface CHU St-
Etienne

14h00-17h00 : Dispositif groupal et regard anthropologique sur la psychopathologie des enfants
migrants

Dans notre présentation, il s'agira de discuter d'apports des sciences sociales qui puissent enrichir une
approche psychopathologique, et envisager des dispositifs thérapeutiques pensés pour les familles issues de
l'immigration. Nous nous appuyons sur notre expérience clinique dans un service de psychopathologie où sont
accueillis de jeunes enfants autistes.

Intervenantes : Valérie Rousselon, Médecin en Pédopsychiatrie, CHU de St-Etienne
                                                

Vendredi 15 décembre 2017

9h00-12h30 : Le regard de l’ethnopsychiatrie, décryptage et transposition d’un dispositif dans les
pratiques professionnelles médicales et sociales

L’ethnopsychanalyse propose de faire se rencontrer selon une méthode dite complémentariste
anthropologie et psychanalyse au service du soin. Partant du postulat d’un universalisme du
psychisme et de l’inconscient elle tente d’éclairer le soin psychique en abordant l’histoire individuelle
d’un sujet dans l’ensemble de ses représentations culturelles. Nous essaierons de voir quelles sont
ses positions théoriques et les transpositions pratiques que l’on peut en attendre dans le cadre d’un
soin, d’une écoute, d’une approche dite méta ou transculturelle. Concernant les sujets en migration
nous tenterons de voir en quoi une approche de la question culturelle peut être un levier pour une
meilleure compréhension de « l’étrange ».
Intervenant : Philippe Champavert, Médecin Psychiatre, Psychothérapeute, St-Etienne
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14h00-17h00 : Comment prendre soin du migrant traversé par les pathologies ? Etudes des
situations amenées par les participants

Intervenantes : Catherine Massoubre et Sophie Vetois, Médecins Psychiatres, St-Etienne

Module 4 : Les spécificités liées à la demande d’asile, 11 et 12 janvier 2018
Responsable de module : Halima Zeroug-Vial Praticien hospitalier et directrice de l’Orspere-
Samdarra

Jeudi 11 janvier 2018

9h00-12h00 : quels soins pour les spécificités psychopathologiques de la demande d’asile
Intervenante : Halima Zeroug-Vial

13h00-15h00 : Procédure de demande d’asile
Intervenante : Elodie Godard, juriste au Secours Catholique

15h00-17h00 : Hébergement et accueil des demandeurs d’asile
Intervenant : Ivan Couriol, directeur du Centre Provisoire d’hébergement, Entraide Pierre Valdo et animateur
de la Corra (Coordination réfugiés Rhône-Alpes : opérateur associatifs et Adoma de l’accueil, hébergement,
accompagnement demandeurs d’asile réfugiés donc gestionnaires plates formes d’accueil, Cada, Huda, CPH
et dispositifs périphériques)
                                                

Vendredi 12 janvier 2018

9h00-12h30 : Enjeux éthiques et médicaux autour du certificat médical

               9h00-10h30 : Présentation de l’association « Médecine et droit d’asile »
               Intervenant : Gilbert Souweine, médecin Association Meda

               10h30-12h30 : Questionnements de soignants quant aux certificats
               Intervenante : Halima Zeroug-Vial

14h00-17h00 : L'exil forcé et ses conséquences sur les prises en charge en centre de soin
               spécialisé
Intervenant : Dominique Coulot, psychiatre Centre de Santé Essor, Forum Réfugiés
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Module 5 Paroles et altérité, 1 et 2 février 2018

Responsable de module : Guillaume Pegon
Le module « Paroles et Altérité » porte sur la place de l’Autre dans divers processus de mise en récit
de l’expérience. Nous partirons de l'exemple de la mise en récit de l’expérience de personnes en
rupture de liens (sociaux, politiques) à travers diverses médiations thérapeutiques (activités
génératrices de revenus) développées en France et au Rwanda. Puis nous aborderons la question de
l'expérience, bien souvent douloureuse mais pas seulement, que fait l’intervenant médicosocial
et/ou l’interprète lorsqu’il est confronté à ces situations de rupture. De manière transversale, nous
chercherons à approfondir la question des liens entre la parole qui révèle le parcours biographique
d'une personne et l’histoire de celui qui choisi, bon gré mal gré, de la recevoir et, éventuellement, de
témoigner sur la scène publique ou politique.

Jeudi 1 Février 2018

9h-12h30 : Clinique communautaire et revitalisation des attachements
À partir de deux scènes cliniques différentes, l’une tirée d’un film tourné au Rwanda et l’autre tirée
d’une étude sociologique portant sur un dispositif « santé mentale précarité » il s’agira de
comprendre :
1. Comment, à travers la médiation que constitue divers objets sociaux, est-il possible de remettre
en mouvement le « Je » d’une personne en souffrance et de réactiver sa capacité à agir pour elle-
même au sein de son environnement ?
2. Comment ces mêmes objets sociaux permettent-ils de réanimer un « Nous » communautaire,
permettant aux individus de faire face aux nouvelles contraintes de participation sociale générées
par leur situation de précarité ou de handicap ?
Ces deux questionnements nous permettront d’aborder les principales caractéristiques du cadre
organisationnel d’une clinique que nous pourrions qualifier de communautaire, puis de voir en quoi
elle participe, par un certain souci de la mise en récit, à la reconnaissance et à la réhabilitation de la
subjectivité de la personne.

Intervenant : Guillaume Pégon, Psychologue Coordinateur du Carrefour Santé Mentale Précarité
de l'Ain, Docteur en sociologie
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14h-17h : La force de témoignage des pratiques de récit en sciences sociales
Cette intervention à deux voix mettra en dialogue deux expériences de recherche en sociologie ayant
accordé une place centrale au récit d’expérience, recueilli auprès d’intervenants sociaux et médicaux
confrontés à des situations d’injustice sociale et d’incapacité institutionnelle à y faire face. Chez ces
praticiens préoccupés par la transformation des réponses collectives, la pratique du récit comporte
des enjeux éthiques et politiques. Comment la mise en perspective biographique nous permet-elle
de faire des liens entre cette parole qui remonte et l’histoire de celui qui la porte ? En quoi les sciences
sociales et plus particulièrement les méthodes ethnographiques sont-elles une ressource pour
structurer une mise en récit à visée sociale et ou humanitaire ? En quoi le récit du chercheur peut-il
lui-même devenir un appui pour un agir politico-institutionnel ?
Intervenants : Frédéric Ballière (Doctorant en sociologie, formateur en travail social à l’IRFFE
d’Amiens) et Béatrice Deries (Docteur en sociologie formatrice en travail social, coordinatrice du
master SDO / Anacis option Passe à l’Ecole Rockefeller)

                                                

Vendredi 2 Février 2018
9h-12h30 : L’interprète ocial et sa pratique : observations et réflexions sur l’activité de l’interprète
en situation
Cette intervention se base sur l’analyse de vidéo-enregistrements de rencontres plurilingues en
présence d’interprètes en France (situation de migration) et au Mexique (situation de contact des
langues). A travers l’observation d’extraits vidéo, il s’agira de réfléchir sur le rôle de l’interprète dans
l’interaction plurilingue et de sa place dans la construction de la compréhension mutuelle entre les
locuteurs qui ne partagent pas la même langue et culture. Un espace de réflexion sera également
dédié aux aspects (linguistiques, interactionnels, culturels) qui peuvent rendre difficile le
déroulement de l’interaction et occasionner des malentendus entre les individus.
Intervenante : Anna Claudia Ticca, Chargée de recherche en linguistique interactionnelle
laboratoire ICAR / LabEx ASLAN, CNRS, Lyon

14h-17h : L'interprète en milieu social: tiers, acteur de lien et de reconnaissance de l'altérité
Être interprète auprès des populations migrantes, demandeurs d'asile ou réfugiés, renvoie à l'accueil
que chacun fait de l'Autre en soi. Il va jouer le rôle de tiers en médiatisant, en fluidifiant le processus
communicationnel pour que l'acte d'accueillir renvoie à une véritable rencontre.
Sa présence, en tant que passeur, interface, intermédiaire, aide l'étranger et le professionnel à se
décoller de leur identité première pour renégocier, intégrer de nouvelles identifications qui se parlent
et s'aménagent.
Intervenante : Louisa Moussaoui, Docteur en recherches interethniques et interculturelles,
Formatrice et interprète, DU Médiation, Interculturalité, Développement social
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Module 6 Famille et migration, 15 et 16 mars 2018

Responsable du module : Yannis Gansel

Jeudi 15 mars 2018

9h30-12h30 Yannis Gansel (pédopsychiatre et docteur en sciences sociales) « A partir de cas, reprise
           de la pratique et introduction du module ».
           Nous ouvrirons ce module par l’analyse d’une ou deux situations pratiques tirées de l’expérience
           des étudiants et relatives à l’enfance ou la famille migrante. Puis nous planterons le décor du
           module en abordant les différents enjeux d’une lecture pluri disciplinaire, psychopathologique et
           socio anthropologique, de la famille migrante.

14h-17h     Stéphanie Larchanché (anthropologue) « interactions institutionnelles et orientation
            des familles migrantes vers les consultations en santé mentale ».
           Cette intervention partira d’un travail d’enquête anthropologique de terrain, en observation
           participante dans 3 différentes consultations de santés mentales spécialisées pour les migrants,
           ainsi que d'une expérience professionnelle d'anthropologue intégrée dans un dispositif de
           traitement et clarification des orientations (dispositif MEDIACOR du Centre Minkowska). A partir
           du travail d’adressage de la part des institutions partenaires, nous verrons comment se repère le
           besoin de santé mentale et comment peuvent se détricoter les différents niveaux d'attente et de
           représentations qui filtrent à travers les demandes. Ces données empiriques serviront à mieux
           comprendre les liens entre institutions et usagers migrants, et à identifier les enjeux de l'altérité
           dans le champ de la santé mentale.

Vendredi 16 mars 2018

9h30-12h30 Dominique Belkis (anthropologue) « anthropologie des liens de parenté et famille migrante »
           Nous présenterons ici une approche anthropologique de la famille issue des conceptions
           structuralistes qui ont été fondamentales pour l’anthropologie depuis le travail de Lévi-Strauss.
           Nous déclinerons ces conceptions dans des situations pratiques autour de l’expérience de famille
           migrante et nous nous pencherons en particulier sur les notions d’identité et de transmission.

14h-17h    Hélène Ascenci (pédopsychiatre) « Impact des parcours migratoires sur le développement
           psychologique des jeunes enfants, singularité des enfants de demandeurs d'asile ».
           Pour conclure ce module, nous reviendrons sur une intervention clinique issue de plusieurs
           années d’expérience d’une consultation inspirée par le dispositif ethno psychiatrique au sein d’un
           centre hospitalier. Nous y aborderons les effets du traumatisme et des conditions de la migration
           sur le fonctionnement psychique des familles et sur la psychopathologie. Nous discuterons aussi
           de comment accueillir au mieux ce public spécifique.
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Module 7 Accès aux soins, 26 et 27 avril 2018
Responsable de module : Gwen Le Goff

Jeudi 26 avril 2018

9h00-12h30 : Point méthodologie
Intervenants : Gwen Le Goff et Nicolas Chambon

14h-17h : l’accès aux droits de soins des étrangers en situation irrégulière
Cette intervention porte sur l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière. Dans un
premier temps, nous reviendrons, d’un point de vue historique, sur la mise à l’écart des étrangers
en situation irrégulière du système de protection sociale. Nous verrons comment l’irrégularité
est devenue un critère de distinction, et les conséquences concrètes que cette mise à l’écart au
sein d’une couverture inférieure (l’aide médicale d’Etat) a en termes d’accès aux droits et aux
soins.
Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons aux conditions de travail des agents des
caisses primaires d’assurance maladie et des assistantes sociales de l’hôpital et leurs effets sur
l’accès aux soins de ces personnes. Nous verrons, notamment, que les exigences de rentabilité et
de productivité qui se développent au sein des services publics ont des conséquences en termes
d’information données aux personnes et de gestion de leurs dossiers.
Intervenante : Céline Gabarro est doctorante en sociologie à l’Urmis, Université Paris Diderot.
Elle réalise une thèse sur l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière. Elle s’intéresse
plus particulièrement à la gestion des dossiers d’aide médicale d’Etat (AME) par les agents des
caisses primaires d’assurance maladie. Elle analyse les effets des présupposés et de
l’organisation du travail sur l’accès aux droits et aux soins.

Vendredi 27 avril 2018

9h-12h30 : les dispositifs d’accès aux soins et l’articulation avec le droit commun,
l’exemple des dispositifs Pass

Elles sont issues de la Loi de Lutte Contre Les Exclusions du 29 juillet 1998 et ont fait l’objet
d’une récente circulaire de cadrage (circulaire DGOS du 18 juin 2013). Elles sont financées par
les ARS via des financements MIG attribués aux établissements de santé.

Les dispositifs PASS sont des dispositifs hospitaliers destinés à recevoir des personnes en
situation de précarité importante (isolement social, pauvreté économique, absence de logement
stable etc.) et rencontrant des difficultés pour accéder aux soins dont elles ont besoin (absence
de couverture sociale, couverture sociale incomplète et/ou désocialisation).Ces dispositifs
peuvent développer des actions en dehors de l’hôpital.
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Du personnel de l’hôpital est dédiée à cette mission : à minima une assistante sociale et un
médecin. Ils sont chargés d’assurer une prise en charge globale des questions de santé de ces
personnes via un accueil pluridisciplinaire suivi d’une évaluation sociale et d’une consultation
médicale gratuite et un accès au traitement gratuit si besoin. Un accompagnement est proposé
pour l’ouverture des droits sociaux dont principalement les droits CPAM. Les professionnels de
la PASS accompagnent ensuite la personne pour un accès aux soins dans les dispositifs de droit

commun en développant une approche pluridisciplinaire des problématiques de santé , en
mettant en œuvre une synergie des actions et interventions sociales et médicales , en
développant des liens en interne avec les différents services hospitaliers et en externe avec un
ensemble de partenaires sanitaires et sociaux. Ce travail se fait en concertation étroite avec la
personne en tenant compte de ses besoins et demandes et des limites posées par sa situation
personnelle.

Intervenants : Elisabeth Piegay, coordinatrice PASS Rhône Alpes, ARS

14h00-17h00 : Les associations dans les parcours de soin des étrangèr.e.s en France : les
cas du VIH en Ile-de-France et de l’accès aux soins dans la Jungle de Calais

Cette intervention examinera la manière dont les acteurs associatifs – communautaires et
humanitaires – interviennent à différents moments du parcours de soin des étrangèr.e.s en
France. Nous croiserons deux terrains d’enquête : l’accompagnement social et thérapeutique des
femmes d’Afrique Subsaharienne vivant avec le VIH en région parisienne ainsi que l’accès aux
soins des exilés dans la Jungle de Calais. Nous mettrons en lumière les enjeux de l’intervention
des associations – communautaires (dans le cas du VIH) et des différents acteurs de
l’humanitaire (dans la Jungle de Calais) – au sein ou en parallèle des dispositifs de santé
gouvernementaux.

Intervenante : Marjorie Gerbier-Aublanc, Docteure en sociologie, Post-doctorante au CEPED,
UMR 196 Université Paris Descartes/IRD, Post-doctorante au LABERS, Université Bretagne
Occidentale

Principales publications des intervenants :
   •   GABARRO Céline (2015), La pratique du soupçon de fraude dans les dossiers d’aide
       mé dicale de l’Etat, in Sacha LEDUC et Jorge MUNOZ (Dir) Le travail à l’assurance maladie.
       Du projet politique au projet gestionnaire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, pp.
       137-153.
   •   COGNET Marguerite, HAMEL Christelle, SAUVEGRAIN Priscille, GABARRO Cé line (2014).
       Migration et é tat de santé , in Jean-Yves BLUM LE COAT et Mireille EBERHARD (Dir.) Les
       immigrés en France, Paris, La Documentation française, pp. 133-146.
   •   GABARRO Cé line (2012). Les demandeurs de l’aide mé dicale d’Etat pris entre
       productivisme et gestion spé cifique, Revue européenne des migrations internationales, 28
       (2), pp.35-56.
   •   GERBIER-AUBLANC Marjorie (2017). L’humanitaire instrumentalisé à Calais, Plein droit,
       2017/1 (n°112)
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Module 8 vulnérabilités et professionnalités, 24 et 25 mai 2018

Responsable de module : Nicolas Chambon

Jeudi 24 mai 2018
Responsable de module : Nicolas Chambon, Sociologue, responsable recherche Orspere-Samdarra,
Centre Max Weber.

9h-12h30 : Difficultés relationnelles en clinique psychosociale et difficultés éthiques
Intervenant : Jean Furtos, directeur honoraire de l’Orspere-Samdarra

14h – 17h : La professionnalité à l’épreuve du public migrant en situation de précarité

Il s’agira, pour commencer, d’expliciter le contexte des migrations en France et en région Rhône-
Alpes. Ensuite nous problématiserons trois manières de venir en soutien auprès des migrants (dans
le champ du soutien juridique, militant, et médico-social), et ce que ces champs induisent en termes
de cadrage de l’individu. Enfin après avoir typologisé ces différentes façons d'être en rapport « avec
», il s'agira de comprendre la place -bousculée- du professionnel. Cette problématisation de la
relation à l'autre, nous amènera à interroger le rôle du professionnel, en tant, justement, qu'il est
délimité, et que son activité se pense dans un collectif avec ses ressources.

Intervenant : Nicolas Chambon

                                               
Vendredi 25 mai 2018

9h-12h30 : Farid Righi : « Le travail social à l’épreuve de l’interculturel »

« Replis identitaires », « Religions », « Ethnicisation », « interculturel », « demandeurs d’asile », «
Communautés », « Intégration »… les mots ont une histoire et une mémoire...leurs usages viennent
mettre les questions de "cultures" sur le devant de la scène. La réalité de « la diversité » reconfigure
nos rapports et pose la question de sa reconnaissance dans notre vivre ensemble. Les professionnels
du secteur médicosocial se retrouve témoins de première ligne de ces évolutions.
Depuis une quarantaine d’années, la réalité socioculturelle de la diversité reconfigure nos rapports
sociaux et pose la question de la production sociale « interculturelle » et sa reconnaissance dans le
vivre ensemble en interrogeant notamment la notion d'identité et de citoyenneté.
La reconnaissance de la "diversité", de l’interculturel s'impose comme le paradigme des questions
politiques à propos de populations, celles des « quartiers » notamment.
Les acteurs de terrains se retrouvent souvent placés dans un dilemme, et dans une tension entre
d’une part une exigence et une éthique de la reconnaissance des singularités y compris culturels et
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d’autre part une déontologie par les institutions de droit commun (relevant d’un universalisme) et
d'un projet collectif de citoyenneté
Comment saisir l’"interculturel"? Que donne à voir l’évolution au cours des 30 dernières années de
l’arsenal sémantique mobilisé autour des publics étrangers ou issus de l’immigration ? Quels cadres
d’analyse mobiliser pour traiter ces questions ? Comment les enjeux de notre société se révèlent à
travers l’interculturel ?

Plan de l’intervention autour de 4 axes
-    De l'immigration aux problèmes "culturels"
-    Irruption de la variable culturelle dans les politiques de la ville
-    Penser et dire l’immigration
-    L'épreuve de l'interculturel : entre reconnaissance des singularités et universalisme

14h-15h : « Humble témoignage au pied levé d’un psychiatre exerçant dans une PASS »
Dr Emmanuel VENET, Psychiatre, praticien hospitalier, Pass, CH Le Vinatier

15h-17h :
       - Point méthodologique
       - Évaluation du DIU
Nicolas Chambon
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