DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio

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DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
DOSSIER :
La Qualité de Vie au Travail
post COVID
pages 12-13   Actualité

Drogue : le grand débat n'aura pas lieu
                                          n°186
pages 16-17   Action
Le projet PACTS : prévention en milieux
spécifiques
DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
SOMMAIRE
    Dossier :                                                                       Pages 4-7
    La Qualité de Vie au Travail post-COVID

    Interview :                                                                     Pages 8-9
    Pierre Poloméni :
    « Les salariés ont décompensé en consommant des produits psychoactifs »

    Reportage :                                                                     Page 10
    A la clinique Marmottan : des patients hors-normes

    Billet :                                                                         Page 11
    Les espaces sans tabac

    Actualité :                                                                 Pages 12-13
    Drogue : le grand débat n'aura pas lieu

    Zoom :                                                                          Pages 14-15
    Le CBD, un produit tendance ?

    Action : 						                                                                 Pages 16-17
    Le projet PACTS : prévention en milieux spécifiques

    Nouveautés :					                                                                Pages 18-19
    Les supports ADIXIO

    Contraddiction
    ADIXIO
    82 bis, rue Blomet 75015 Paris
    Tél. 01 53 79 61 61 - Fax 01 45 63 98 41
    www.adixio.fr - contact@adixio.fr
    Directeur de la publication : Christian Trémoyet
    Rédacteur en chef : Christian Andréo
    Maquette : Agence ZAKKA
    Mise en page / iconographie : Bérangère Sintes
    Ont collaboré à ce numéro : Christian Andréo,
    Bérangère Sintes, Agathe Brenguier, Aurélie Verny
    Journalistes : Agnès Morel
    Crédit photos : ©ADIXIO, ©Istock
    Impression : Imprimerie Pierre Trollé
    Chemin de la Houssoye - 62870 Buire-le-Sec
    N°ISSN EN LIGNE ADIXIO : 2728-0659
    Parution Novembre 2021
    Dépôt légal : à parution
    Tirage : 10 000 exemplaires

    Avec le soutien du COGAS du Groupe La Poste et du CCUES d’Orange.

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DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
ÉDITO

                                                                                De nouveaux horizons
                                                                                avec le Projet PACTS

Après cette longue période de crise sanitaire, nous revenons peu à peu à un     C’est le cas des personnes en situation de handicap, de personnels intérimaires
mode de vie normal. Il en va de même au travail. Depuis le 1er septembre,       ou encore des personnes en rupture avec le milieu professionnel. Nous avons
l'obligation de rester a minima chez soi pour télétravailler est levée. Ces     ainsi constaté qu'il y a plus de risques de développer certaines consommations
périodes de confinement, combinées à un changement des comportements            dans des environnements de travail avec des caractéristiques particulières.
dans la sphère professionnelle observé depuis quelques années déjà,             Il y a une véritable nécessité d’adaptation du discours et des outils…
rédéfinissent la notion de Qualité de Vie au Travail. C'est justement l'enjeu
du dossier de cette édition de Contraddiction : la Qualité de Vie au Travail    C'est ainsi qu'est né le projet PACTS qui s'articule autour de cet objectif
post COVID (cf pages 4 à 7).                                                    principal : développer des actions de sensibilisation et d'accompagnement
                                                                                en milieu de travail qui prennent en considération les populations en
Toujours dans cette réflexion de promotion du bien-être et de l'inclusion       situation de vulnérabilité dans des situations de travail spécifiques ainsi
au travail, nous avons lancé avec ADIXIO un nouveau projet. Fin 2020,           que les professionnel.le.s les entourant.
avec l'APF, le FASTT et la FNATH, nous avons identifié que dans le « monde
du travail », un certain type de public pouvait être éloigné des actions de     C'est la première fois qu'ADIXIO remporte un appel à projets du Fonds de
sensibilisation et de prévention.                                               lutte contre les Addictions. Cela représente une véritable opportunité pour
                                                                                l'association et nous en sommes très fier.e.s !
Le rapport de la Cour des comptes de juin 2016 a demandé aux pouvoirs
publics de faire de la lutte contre les consommations nocives d’alcool une
priorité de l’action publique. Elle a notamment préconisé la suppression                                                              Le Président,
de l’autorisation d’introduction et de consommation d’alcool sur le lieu de                                                           Christian Trémoyet
travail et a recommandé de renforcer l’implication des personnels de santé
dans le repérage précoce des consommateur.rice.s à risques.

                                                                                                                                                                  3
DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
DOSSIER
    La Qualité de Vie
    au Travail post-COVID
                                                                         En impactant le moral des travailleurs, la
                                                                         pandémie a souligné l’importance pour les
                                                                         entreprises de s'occuper de la santé et le bien-
                                                                         être de leurs collaborateur.rice.s, ce qu’on
                                                                         appelle la Qualité de Vie au Travail (QVT).
                                                                         Une considération primordiale au moment du
                                                                         retour au bureau / lieu de travail.

    Qu'est-ce que la QVT ?                                                              ADIXIO et la QVT :
    Selon l'Accord National Interprofessionnel de juin 2013, la perception de la        « ADIXIO intervient régulièrement dans le cadre d’événements comme la
    QVT est déterminée par trois grands critères :                                      semaine de la QVT organisée du 14 au 18 juin dernier », explique Vitaline
    • les conditions d'emploi et de travail (salaire, nature du contrat de travail,     PIGEON, Responsable animation réseau. Ces événements se composent de
         espace de travail, temps de transport) ;                                       différents ateliers autour de la QVT, comme la prévention des troubles musculo
    • le contenu du travail (rythme, sentiment d'utilité, utilisation des               squelettiques (TMS) ou des accidents du travail (conduite de véhicules…)
         compétences, progrès) ;                                                        L’occasion d’aborder également la question des risques psycho-sociaux et des
    • la capacité d'expression et d'action (travail en équipe, soutien                  conduites addictives.
         managérial, dialogue sur le travail et sa qualité).
                                                                                        Coordinatrice ADIXIO Pays de la Loire et Bretagne, Aurélie VERNY intervient
                                                                                        dans la Sarthe avec son binôme Yannick COIRIER dans des centres courrier de
    « La théorie de la symétrie de l’attention »                                        La Poste comme ceux de La Suze, le Lude, Loué, etc. « Le temps d’échange
                                                                                        se fait en petit groupe (6 personnes), ce qui permet de libérer la parole plus
    Concrètement, des salarié.e.s bien traité.e.s auront une conscience                 facilement autour du tabac, des médicaments, de l’alcool… et des difficultés
    professionelle accrue vis-à-vis de leurs client.e.s et leurs partenaires ! Cette    rencontrées dans une période un très anxyogène », explique -t-elle. « Avec
    théorie, qui trouve son origine au sein du groupe Accor au début des années         les confinements successifs, le télétravail qui a été mis en place pour les
    2000, pose le principe suivant : la qualité de la relation entre une entreprise     cadres ou bien l’angoisse ressentie par les personnes qui ont continué de
    et ses client.e.s est symétrique de la qualité de la relation de cette entreprise   travailler au contact du public, comme les facteurs ou les chargés de clientèle,
    avec l’ensemble de ses collaborateur.rice.s.                                        nous savons que le risque de consommer des substances psychoactives a
                                                                                        augmenté. L’important, c’est de pouvoir en parler et d’identifier les situations
    Améliorer "l’expérience collaborateur.rice" permet donc d’améliorer                 à risques le plus précocement », poursuit-elle.
    "l’expérience client.e". Il existe même des baromètres classant les entreprises,
    en fonction de la bienveillance qu’elles accordent à leurs collaborateurs !

    Exemples : le site Glassdoor permet aux employé.e.s d'une entreprise
    d'évaluer leur environnement de travail de manière anonyme, ou encore le
    label Great place to work, qui associe enquêtes de satisfaction des salarié.e.s
    et audit des pratiques managériales.

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DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
Pandémie et QVT : la nécessité de prendre soin des                                Un dialogue social qui apparait comme un véritable levier de gestion de
collaborateur.rice.s                                                              crise : RH, managers, salarié.e.s… les acteur.rice.s de l’entreprise sont
                                                                                  invité.e.s à se mettre autour d’une table et travailler ensemble « dans une
Depuis mi-juin, les salariés reprennent petit à petit le chemin des bureaux.      démarche de co-construction ».
La promesse du retour des « jours heureux » ? Pas si sûr : la crise sanitaire a
amplifié le mal-être au travail.                                                  Associer les salarié.e.s aux décisions peut contribuer à renforcer leur sentiment
                                                                                  d’appartenance à l’entreprise à un moment idéal : « après des mois à avoir
Soignant.e.s, livreur.se.s, éboueur.se.s, vendeur.se.s, caissier.e.s de           travaillé seuls chez eux, beaucoup de salarié.e.s ont besoin de retrouver
supermarché… Les salarié.e.s qui étaient en première ligne pendant                du sens à leur travail » confirme la sociologue du travail Danièle LINHART
les confinements, ont été confronté.e.s à un contexte particulièrement            (cf. témoignage page 7).
anxiogène, ce qui a bien entendu pu avoir des conséquences. Mais pas
seulement : toutes les études montrent une dégradation de la santé mentale        Ecoute, considération, autonomie… les demandes sont importantes. Alors
des salarié.e.s de façon globale. D’après le dernier baromètre établi par le      que la pandémie a rappelé l’importance de prendre soin de l’autre, est-ce que
cabinet Empreinte humaine, spécialisé dans la Qualité de Vie au Travail, 45%      les employeur.se.s partiront dans cette direction ?
des salarié.e.s étaient, avant l’été, en détresse psychologique, notamment les
jeunes, les femmes et les managers.                                               « S’il est encore trop tôt pour se prononcer », observe Jérôme BALLARIN,
                                                                                  le président de l’Observatoire de la qualité de vie au travail, « les relations
Conséquence d'un télétravail, qui a été généralisé dans des conditions pas        managériales ont déjà évolué dans le bon sens : avec le télétravail, la
toujours optimales : équipements défaillants, appartements exigus, famille        relation entre les managers et leurs équipes est passé d’un management
nombreuse… sans compter un contrôle parfois pesant et la tendance des             de contrôle à un management de confiance, basé sur la confiance et la
salarié.e.s à travailler davantage - malgré la loi de déconnexion de 2017.        responsabilisation ».
Arnaud, 45 ans, chef de projet pour un sous-traitant automobile en région
parisienne, ne compte plus ses jeunes collègues arrêtés pour stress,              Plus prosaïquement, la QVT, et notamment la prévention des risques,
dépression, burn-out : « Vivement le retour au bureau », espère-t-il.             s’avère stratégique pour la performance de l’entreprise : pour rebondir
                                                                                  économiquement, mieux vaut des équipes motivées, heureuses, en bonne
Revenir, oui ! Mais comment ? Concrètement, il ne s’agit donc pas seulement       santé et donc efficaces. Le bien-être va de pair avec la productivité.
d’apporter de la convivialité dans les locaux. Améliorer la QVT nécessite de se
pencher sur les conditions et l’organisation du travail.                                                                                                        A.M

Une tâche que les entreprises confient spontanément au service des
Ressources humaines – avec la nomination d’un.e « responsable QVT », pour
négocier avec les cadres et les représentant.e.s du personnel présent.e.s au
CSE (Comité social et économique).

Objectif ? Identifier les problèmes existants dans les différents services
(absentéisme, turn-over…) puis recommander des actions correctives, avec
des actions de formation, de soutien ou des interventions d’experts, etc.
Or, pour réussir les négociations, « il faut impliquer toutes les parties
prenantes dans le dialogue social » avertit l’Agence nationale des conditions
de travail (Anact), un organisme qui relève du ministère du Travail.                                                                         SUITE DU DOSSIER

                                                                                                                                                                      5
DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
SUITE DU DOSSIER
    La Qualité de Vie
    au Travail post-COVID
    « Des salariés qui sont en grande souffrance,
    j'en vois tous les jours »

                                                  ADIXIO : Comment accompagnez-vous les entreprises ?

                                                  Pierre-Eric SUTTER : Cela tient en 3 points : cadrer, diagnostiquer et agir.
                                                  Avant de poser un diagnostic, il faut évaluer le contexte : quelles sont les
                                                  caractéristiques des personnes et quels sont leurs facteurs de risque ? Vient
                                                  ensuite le diagnostic, que l’on établit selon une approche à la fois quantitative
                                                  (questionnaires scientifiques…) et qualitative (rencontres…). Dernière étape,
                                                  le plan d’actions à préconiser à l’entreprise. Quelles solutions peut-on prescrire
                                                  : réduire le télétravail ? mieux former les managers ? mieux répartir la charge
                                                  de travail ? Les employeurs sont astreints à une obligation de moyens, mais
                                                  également de résultats : zéro personne malade à cause de son travail.

                 Pierre-Eric SUTTER               ADIXIO : Est-ce que retourner au bureau sera bénéfique ?

                 Psychologue et préventeur en     Pierre-Eric SUTTER : C’est variable. Ceux qui souffrent d’isolement découvrent
                 santé du travail, fondateur du   que le collectif de travail leur apportait un soutien moral qui les aidait à
                 cabinet Mars-Lab, un cabinet     être bien au travail. Cela peut redevenir un facteur de protection, sauf si
                                                  l’employeur doit, pour faire des économies, supprimer des bureaux ou des
                 de conseil en management         postes. D’autres salariés au contraire ont découvert les joies de télétravailler
                 de la performance et en          et trainent un peu des pieds… tout dépend aussi de leurs conditions de
                 prévention des risques           télétravail.
                 professionnels.
                                                  ADIXIO : Les employeurs sont-ils conscients de cette souffrance
                                                  accumulée ?

                                                  Pierre-Eric SUTTER : Beaucoup n’ont pas encore pris la mesure de ce qui
                                                  s’était joué, continuent de mettre la pression sur leurs collaborateurs ou sont
                                                  contraints, pour survivre à la crise, d’ouvrir un PSE (plan de sauvegarde de
                                                  l’emploi). Mais attention, le risque ultime de la dépression ou du burn-out,
                                                  c’est le suicide. Et des salariés qui sont en grande souffrance, j’en vois tous
                                                  les jours.

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DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
« Le travail est un enjeu à repenser collectivement »

                                                                                ADIXIO : Les salariés vont mal…

                                                                                Danièle LINHART : Oui, les salariés ont été malmenés mais leur souffrance ne
                                                                                provient pas que des angoisses dues à la pandémie… Ce qui est néfaste, c’est
                                                                                l’injection contradictoire. D’un côté, on est encouragé à s’engager à fond dans
                                                                                son travail, à montrer toutes ses qualités, etc. et de l’autre, on reste prisonnier
                                                                                d’une organisation taylorienne, avec, même pour les cadres, des contraintes
                                                                                permanentes en termes de procédures à suivre et de reporting à faire. Ce qui crée
                                                                                des tensions.

                                                                                ADIXIO : De quoi les salariés ont-ils besoin après le COVID ?

                                                                                Danièle LINHART : Ils ont besoin de retrouver du sens à leur travail. A la mise en
                           Danièle LINHART                                      place du télétravail, on a pu penser que cela leur était bénéfique, avec le sentiment
                           Sociologue du travail et                             de gagner du temps et de l’autonomie, mais les contraintes managériales n’ont
                           chercheuse émérite au CNRS.                          pas changé et beaucoup se sont trouvés isolés et mal. Est-ce qu’ils iront mieux en
                                                                                reprenant le chemin du bureau ? Non, ils ont besoin de savoir à quoi ils servent et
                                                                                cette réponse doit se faire en les associant : ils ont besoin de donner leur point de
                                                                                vue sur le contenu, les modalités et la finalité de leur travail.

ADIXIO : Les employeurs sont-ils conscients de ces nouveaux enjeux ?                ADIXIO : Que peuvent faire les entreprises ?

Danièle LINHART : Purifier l’air des bureaux, poser des Plexiglass, faire           Danièle LINHART : Il y a des consultants, mais on ne peut pas tout en attendre.
respecter les gestes barrières… En cette rentrée les employeurs s’empressent        Les solutions doivent venir aussi des salariés eux-mêmes, qui pourraient se
de montrer qu’ils prennent soin de leurs salariés et les protègent, mais ce         mettre ensemble pour se faire entendre et s’épauler, en formant des collectifs,
n’est pas cela qui permet d’améliorer la qualité de vie au travail… Ni le fait de   au lieu de vivre la pression individuellement. Ils engagent leur énergie, leur
nommer des « happy officers », de proposer des viennoiseries ou des séances         temps, leurs compétences dans l’entreprise, il faudrait qu’ils soient reconnus,
de méditation ! Pour prendre en compte les besoins des salariés, il faudrait        impliqués et consultés, et enfin, que leurs propositions soient expérimentées :
revoir l’organisation et la définition du travail, organisées jusque-là autour de   le travail est un enjeu à repenser collectivement.
la productivité et de la subordination uniquement.

                                                                                                                                                                        7
DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
INTERVIEW

    Pierre POLOMÉNI : « Les salariés ont
    décompensé en consommant des
    produits psychoactifs »
                                                                       Après avoir été responsable d’un service
                                                                       d’addictologie dans les hôpitaux universitaires,
                                                                       Pierre POLOMÉNI intervient comme psychiatre-
                                                                       addictologue référent chez Orange.

                         Pierre POLOMÉNI
                         Psychiatre-addictologue
                         chez Orange

    ADIXIO : Est-ce courant qu’un addictologue travaille en entreprise ?                ADIXIO : Cet exemple correspond-il, concrètement, à votre travail ?

    Pierre POLOMÉNI : Depuis 2014, je travaille une demi-journée à une journée          Pierre POLOMÉNI : Oui c’est un travail en plusieurs étapes, que nous déclinons
    par semaine chez Orange. J’ai été recruté car je suis psychiatre-addictologue,      désormais au sein d’Orange. La première consiste à poser, avec le manager, le
    mais également médecin du travail et familier du monde des entreprises.             constat le plus objectif possible, sans se laisser perturber par les « bruits de couloir
    Orange avait besoin d’un référent pour accompagner les 80 médecins du               » : y a t-il eu des absences ? du travail non fait ? des heurts avec les collègues ?
    travail dans leur pratique et démêler les situations complexes. On m’a par          Cela permet d’évaluer, factuellement, les conséquences de la consommation
    exemple appelé la semaine dernière au sujet d’un collaborateur paranoïaque          sur le quotidien. Vient ensuite l’axe médical et social : quels sont les échos du
    et agressif envers ses collègues. C’est vrai qu’employer un psychiatre-             hiérarchique, du médecin du travail, du représentant du personnel, voire de
    addictologue, c’est assez atypique, mais cela devrait s’accroître à l’avenir : on   l’association de patients-experts ? Enfin c’est le temps de choisir la meilleure
    rencontre en entreprise de plus en plus de situations psychiatriques, liées aux     orientation pour le patient, en privilégiant son maintien en emploi : CSAPA
    addictions, qui perturbent à la fois la personne et son environnement.              ? CAARUD ? Equipes de liaison ? Service hospitalier ? Addictologue libéral ?
                                                                                        A chaque fois l’écoute du patient est primordiale.

    ADIXIO : Quelle est votre mission ?

    Pierre POLOMÉNI : Via la médecine du travail, les entreprises s’occupent
    de la santé à la fois physique et mentale de leurs salariés, et notamment de
    leurs addictions. Je pense qu'en me recrutant, Orange a voulu encourager le
    service de Santé au travail à mettre en place des outils spécifiques, comme le
    RPIB (Repérage précoce et intervention brève), une procédure de prévention
    visant à repérer les conduites addictives et entrainer un changement. Je suis
    également à la disposition des médecins et infirmiers du travail pour échanger
    autour des substances psychoactives et des possibilités de traitements.
    Un exemple ? Après notre interview, je vais me pencher sur le cas d’un
    collaborateur, qui, depuis qu’il est en télétravail, connait de sévères troubles
    psychiques associés à une consommation d’alcool excessive. Nous aurons un
    échange au téléphone, pour esquisser des pistes ensemble.

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DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
« Il n'y a pas beaucoup                            ADIXIO : Y a-t-il beaucoup         ADIXIO : Mais faut-il tout attendre de l’entreprise ?
                                                   de salariés dépendants ?
d'entreprises qui font appel à                                                        Pierre POLOMÉNI : Il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui font appel à autant
                                                 Pierre POLOMÉNI : Alcool,            de médecins de travail, psychologues, psychiatres…. Mais je ne dirais pas non
autant de médecins du travail,                   tabac,        médicaments,           plus qu’il faut tout attendre de l’entreprise : je ne le crois pas. Bien sûr, elle
                                                 opiacés… En entreprise, chez         est responsable de la santé de ses salariés, c’est écrit dans le Code du Travail,
psychologues, psychiatres »
                                                 Orange comme ailleurs, c’est         mais elle n’est pas la seule, l’Etat a aussi un rôle à jouer - même si les services
                                                 comme dans la population             psychiatriques souffrent beaucoup aujourd’hui… A propos du rôle de chacun,
générale : il y a le même volume de personnes ayant des conduites addictives,         je voudrais mentionner la part du patient : les moyens mis par l’entreprise
à cela près que travailler protège plus de la dépendance qu’être inactif. Mais        ne doivent pas oublier que le patient reste au centre et se reposer sur autrui,
nous, les médecins, n’en voyons qu’une minorité : on a beau savoir que 8%             notamment sur le psychiatre, pourrait faire oublier ses propres capacités à
des patients pris en charge en médecine générale le sont pour des problèmes           réagir. La mission du psychiatre n’est pas de le soigner malgré lui, mais bien
d’alcool… beaucoup de consommateurs ne font pas parler d’eux et restent,              de l’accompagner et de l’aider à ouvrir de nouvelles portes.
par conséquent, totalement invisibles. Au-delà des moyens mis en œuvre
chez Orange, cette proportion ne pourra changer que si l’on accroit, dans             ADIXIO : Diriez-vous que le COVID a augmenté les consommations ?
notre pays, la sensibilisation et la prévention aux substances psychoactives,
en réexpliquant notamment que l’alcool peut apporter du plaisir, mais être            Pierre POLOMÉNI : Oui, j’ai reçu en 2021 trois fois plus d’appels de la part
également un poison. Plus on le dira clairement, plus cela facilitera l’accès         des médecins du travail qu’en 2019. Les conduites addictives se sont accrues
des patients aux soins.                                                               à cause du contexte du COVID (angoisse, ennui, isolement…), qui s’est rajouté
                                                                                      aux problématiques personnelles type dépression. Le télétravail, qui s’est
                                                                                      généralisé rapidement, a mis sur la table de nouvelles questions sur la table,
ADIXIO : Combien de personnes suivez-vous… et guérissez-vous ?                        comme l’isolement, l’inconfort des logements, la maltraitance… Toute une
                                                                                      série de facteurs qui ont poussé les salariés à décompenser en consommant
Pierre POLOMÉNI : Pour avoir une idée, je dirais que l’on a repéré chez Orange        des produits psychoactifs, dont beaucoup d’alcool. On a vu aussi des salariés
près de 200 personnes qui semblent avoir un problème avec une substance               sortis d’une alcoolisation passée recommencer à consommer. Or, côté soins,
psychoactive. Est-ce qu’on va les guérir ? C’est une question difficile : vous        cela n’a pas été simple : on avait pris des lits pour soigner les malades du
savez, j’ai été chef d’un service qui compte 26 lits, j’accueillais en consultation   Covid et 20 à 40% des services d‘addictologie ont dû réduire leur activité.
plusieurs centaines de personnes par an... et je suis bien incapable de dire
combien s’en sortent durablement ! Si on me demandait de sauver 1000                                                                                                 A.M
personnes par an de l’alcoolo dépendance, cela n’aurait pas de sens… Mais
ce qu’on peut dire, c’est que l’entreprise se situe moins dans une obligation
de résultats que de moyens.

                                                                                                                                                                            9
DOSSIER : La Qualité de Vie au Travail post COVID - Drogue : le grand débat n'aura pas lieu - Adixio
REPORTAGE

     A la clinique Marmottan :
     des patients hors-normes

     Le centre médical Marmottan, à Paris, qui va fêter son 50ème anniversaire en décembre
     prochain, n’a pas fermé pendant la crise sanitaire, et depuis cet été, il reçoit beaucoup
     d’appels d'un nouveau type de patients.
                                                                 Michel HAUTEFEUILLE, psychiatre-addictologue, praticien hospitalier, qui part
                                                                 bientôt à la retraite, a exercé toute sa carrière à Marmottan, après avoir dirigé
                                                                 un service d’addictologie dans le Val d’Oise : « j’avais besoin de retrouver
                                                                 mon métier, sans passer des heures en réunion et Claude Olievenstein m’a
                                                                 entendu », se souvient-il.

                                                                 Aujourd’hui, pas facile de quitter ses patients, qui viennent le consulter pour
                                                                 jeux d’argent, chem sex ou dopage au quotidien, un sujet sur lequel il a
                                                                 travaillé avec l’association Additra : « Il y a 15 ans, je me suis aperçu que
                                                                 de plus en plus de patients prenaient des toxiques pour supporter leur vie
                  Michel HAUTEFEUILLE                            professionnelle », se souvient-il.
                  Psychiatre-addictologue
                  à la clinique Marmottan,                       Après le premier confinement de mars 2020, il a d’ailleurs vu revenir d’anciens

                  praticien hospitalier                          patients, comme cette jeune femme, assistante, qui avait rechuté pendant
                                                                 le télétravail généralisé et recommencé à prendre des dizaines de gélules
                                                                 de caféine pour tenir jusqu’au soir, alors qu’elle avait tout arrêté. Si dans les
                                                                 semaines à venir, il prévoit un afflux de patients sur ce sujet, il se dit confiant
                                                                 : « C’est compliqué, on ne s’arrête pas en une seule fois. On leur montre la
                                                                 route et à eux de la faire ! ».

                                                                 Lui-même a du mal à raccrocher : « La toxicomanie, je n’ai jamais considéré
                           Pour ses 50 ans, Marmottan voit les   que c’était désespérant. Avant d’être un problème, la drogue est d’abord
                           choses en grand !                     une réponse à une souffrance et les toxicomanes ont une force de vie peu
                           Au programme :                        commune. Ainsi que des parcours de vie hors-normes ».
                           • Le 3 décembre > colloque à la
                                                                                                                                               A.M
                                Cigale de 8h30 à 18h
                           • Les 4 et 5 decembre > portes
                                ouvertes et expositions
                           Pour s'inscrire, c'est juste ici.

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BILLET

Les espaces sans tabac

Plages, piscines, parcs, aires de jeux, écoles, hôpitaux, stades… les espaces extérieurs
sans tabac sont de plus en plus nombreux : plus de 3700 partout en France, depuis la
première plage labellisée en 2012.
Pornichet, rentrée scolaire 2021 : après avoir déposé leurs enfants à l’école,     Cigarettes : "persona non grata" ?
les parents qui voudraient s’allumer une cigarette sont priés de s’éloigner un
                                                                                   S’ils introduisent une interdiction qui s’ajoute à celle de ne pas fumer dans
peu. Aux clubs de voile et de plage qui ont ouvert la voie se sont ajoutés cette
                                                                                   les lieux publics fermés (2008), les espaces sans tabac sont bien acceptés :
année douze nouveaux "espaces sans tabac" : écoles, crèches, aires de jeux…
                                                                                   le tabac est perçu comme cancérigène- 75 000 décès lui sont imputables
Des zones, où l’on est invité.e à ne pas fumer se multiplient grâce à la Ligue
                                                                                   chaque année, et, comme polluant –30 milliards de mégots sont jetés
nationale contre le cancer. Le rythme s’est ralenti avec la pandémie, mais
                                                                                   dans la rue. D’autant que les villes misent moins sur la verbalisation des
de nouveaux espaces ont pu être inaugurés et en avril dernier, l’association
                                                                                   contrevenant.e.s, que sur la médiation. « Le public a bien accueilli la mise
recensait 3 730 espaces labellisés sans tabac dans 48 départements.
                                                                                   en place de ces espaces, les parents d’élèves et les directeurs d’école étant
                                                                                   même en attente de tels espaces » confirmait sur Radio-France, courant juin,
Objectif : dénormaliser la cigarette                                               Amandine FRANÇOIS-GOGUILLON, élue à l’éducation de Caen, qui a labellisé
« Il s’agit de changer ce qui, jusque-là, était considéré comme "acceptable".      plus de 300 lieux sans tabac.
Ce qui contribue à réduire l’entrée dans le tabagisme. Le Centre international     Est-ce que l’expérience est concluante ? « Ce que nous voudrions, c’est
de recherche sur le cancer l’a démontré : moins le tabac est présent au            généraliser à toutes les communes ces espaces sans tabac aux abords des
quotidien, moins il y a de risques que les enfants deviennent fumeurs à l’âge      lieux ouverts aux enfants : écoles, aires de jeux, piscines… » confie Yana
adulte », explique Yana DIMITROVA-LAINE, chargée de mission Prévention à           DIMITROVA-LAINÉ. Mais, cette fois ci, « non, par des arrêtés municipaux mais
la Ligue. Cela correspond à l’objectif du Programme national de lutte contre       par une règlementation nationale ».
le tabac : atteindre en 2030 une première génération sans tabac, avec moins                                                                                                  A.M
de 5% de fumeur.se.s. Pour rappel, près d’un quart des Français.e.s fument
quotidiennement, un chiffre qui s’accroit depuis le début de la pandémie.          Répartition des espaces sans tabac en France métropolitaine et Corse
                                                                                   (Source : http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/espaces-sans-tabac_508957#6/46.725/1.165)

L’initiative, déjà ancienne dans les pays anglo-saxons - les villes de New York
et de Los Angeles ayant été les premières à interdire de fumer en plein air, est
plus récente en France et la première plage sans tabac, celle du Centenaire
à Nice, a été labellisée en 2012. Depuis, il y a La Rochelle, Strasbourg,
Nantes… Des collectivités de tous bords politiques lui ont emboité le pas.
C’est l’occasion pour ces villes de montrer qu’elles se soucient de la santé de
leurs électeur.rice.s. « Mais il ne s’agit pas seulement de planter un panneau :
en contrepartie, la ville s’engage à participer aux actions de lutte contre le
cancer (Mois sans Tabac, octobre rose…) et à encourager la sensibilisation
des écoliers », poursuit Yana DIMITROVA- LAINÉ.

                       Les chiffres clés
                       3 730 espaces labellisés sans tabac recensés en avril 2021
                       Moins de 5% de fumeur.se.s en 2030 vs 25% aujourd'hui

                                                                                                                                                                                   11
ACTUALITÉ

     Drogue : le grand débat
     n'aura pas lieu
     Alors que le pays semblait prêt à un grand débat sur la légalisation encadrée du
     cannabis récréatif, voilà que le gouvernement fait sourde oreille, en relançant
     la "guerre à la drogue".
     Évacuation des crackers au nord de Paris, opérations « coup de poing » pour      Mais gare aux malentendus : Emmanuel MACRON avait en fait envoyé
     fermer des points de deal… A quelques mois de l’élection présidentielle, la      un message différent : « À l’inverse de ceux qui prônent la dépénalisation
     question des dépendances n’est plus abordée, dans le débat public, que sous      généralisée, je pense que les stups ont besoin d’un coup de frein, pas d’un
     l’angle de l’insécurité.                                                         coup de publicité. Dire que le haschisch est innocent est plus qu’un mensonge.
                                                                                      Sur le plan cognitif, les effets sont désastreux ».

     Il ne semble plus question, notamment, d’envisager de légaliser le cannabis
                                                                                      Depuis, le débat semble avoir disparu des agendas, au grand dam des
     récréatif, un sujet pourtant ouvert par Emmanuel MACRON pendant la
                                                                                      addictologues. Car la situation, elle, ne s’est pas améliorée. Tout en possédant
     campagne présidentielle de 2017, ce qui avait donné espoir aux acteur.rice.s
                                                                                      une législation sur le cannabis parmi les plus répressives en Europe, basée
     de la réduction des risques.                                                     sur la loi de 1970 qui pénalise l’usage des drogues (la sanction peut aller
                                                                                      jusqu’à 3750 euros d’amende et un an de prison), la France est de fait, le plus
     Un espoir nourri par les conclusions, en février, de la consultation citoyenne   gros pays consommateur. L’OFDT** totalise ainsi 5 millions d’usager.e.s dans
                                                                                      l’année, dont 1,4 million de consommateur.rice.s régulier.e.s.
     en ligne : plus de 80% des 250 000 répondants s’étaient dits d’accord pour
     autoriser la consommation et la production dans un cadre régi par la loi.
     « On sait désormais que la légalisation du cannabis n'est plus un tabou en       Une répression qui n’empêche pas les produits de circuler, alimentant
     France », avait estimé Caroline JANVIER, la députée LREM et rapporteure de       insécurité, violence et trafic d’armes dans les cités, malgré la saisie par
     la Mission d’information parlementaire sur la réglementation des différents      les forces de l’ordre l’an dernier de 96 tonnes de résine et d’herbe (source
     usages du cannabis.                                                              OFAST***).

                                                                                      Attaqué sur ce bilan par ses opposants de droite et d’extrême-droite,
     Le Président de la République donnait alors un signe d'ouverture, en
                                                                                      Emmanuel MACRON a soudainement multiplié les déplacements sur ce thème
     annonçant le 19 avril, dans le Figaro, la tenue prochaine d’un « grand débat
                                                                                      aux côtés du Premier Ministre Jean CASTEX et du Ministre de l’Intérieur Gérard
     national sur la consommation de drogue », avec les ministres concerné.e.s,       DARMANIN, lequel déclarait fin juin, dans La Voix du Nord son opposition à
     les élu.e.s, la Mildeca*, quelques jours avant que la Mission parlementaire      l’ouverture d’une salle de réduction des risques : « La drogue ne doit pas être
     ne se prononce début mai pour « une légalisation encadrée qui permette à         accompagnée mais combattue ». Quitte à créer de la cacophonie dans son
     l’Etat de reprendre le contrôle de la production, de la consommation, de la      propre camp, le Ministre de la Santé, Olivier VÉRAN, disant au contraire «
     distribution de cannabis, en contrôlant les substances qui sont vendues ».       regarder avec intérêt les pays qui avaient légalisé ».

                                                                                                    *Mildeca : Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives
                                                                                                                                 **OFDT : Observatoire français des drogues et de toxicomanie
                                                                                                                                                                 ***OFAST : Office anti-stupéfiant

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Avec ce virage sécuritaire, la Santé publique a été oubliée et alors
que la Mission parlementaire plaidait pour plus de prévention,                                                     La Fédération Addiction
les consommateur.rice.s sont désormais marginalisé.e.s. Depuis septembre                                           appelle à une régulation
2000, ils risquent une amende forfaitaire délictuelle de 200 euros, assortie
d’une inscription dans le casier judiciaire : 100 000 amendes ont déjà été                      La Fédération Addiction s’est prononcée en faveur
dressées, d’après le ministère de l’Intérieur. Pire, ils sont accusés d’être «                  d’une « régulation » de la production et de l’usage des
complices du trafic de drogue ». « L’idée que dans certains quartiers ce serait                 substances psychoactives : « La question des drogues ne
branché de prendre de la drogue pour que, dans d’autres, on ait des jeunes                      peut pas s’envisager sous le seul angle de la sanction
qui se fassent tuer parce qu’ils la vendent ou surveillent, c’est terminé »,                    du consommateur, il s’agit d’un problème aux origines
déclarait ainsi le Président, à Marseille où les règlements de compte ont fait                  multiples qui demande une approche ferme et engagée
8 morts cet été.                                                                                articulant éducation, information, accès aux soins et
                                                                                                évidemment règles et sanction. La pathologie addictive,
                                                                                                quant à elle, est souvent l’expression de vulnérabilités
François-Michel LAMBERT, ex-député LREM, auteur d’une proposition de loi                        familiales, psychologiques ou sociales qui méritent des
sur la légalisation encadrée, et membre de la Mission parlementaire a brandi                    réponses spécifiques.
un joint début mai, au sein de l’hémicycle, pour interpeller le gouvernement :                  Pour « briser » le « tabou », il faut sortir de ces positions
« La légalisation, contrôlée par l’État, permettrait outre de garantir au                       segmentées, caricaturales voir même stimagtisantes
consommateur des produits contrôlés, mais également d’assécher les trafics                      pour des personnes et leur entourage en difficultés avec
et de créer des recettes fiscales et des emplois. Elle s’accompagnerait de                      l’usage de drogues illégales comme légales. Personne ne
véritables politiques de prévention en direction des jeunes pour réduire la                     banalise la consommation de substances psychoactives,
consommation et les risques ».                                                                  et notamment celle d’alcool, c’est pour cette raison
                                                                                                que nous continuons de demander une politique de
S’il a réussi à interpeller l’opinion publique, le grand débat n’aura sans doute                régulation cohérente et ambitieuse. (…) Oui, une
pas lieu, du moins pas cette année : entre l’élection présidentielle à venir,                   nouvelle politique de régulation des drogues est possible,
l’agenda législatif déjà chargé, la gestion de la crise sanitaire sans oublier la               elle est même indispensable. »
future Présidence française du Conseil de l’Union européenne, difficile de voir
quand il pourrait se dérouler.
				                                                                        A.M

       Le rapport de l'Assemblée Nationale
      En mai 2021, la mission d’information relative à la réglementation et à l’impact des différents usages du cannabis se
      prononce en faveur d’une légalisation encadrée du cannabis et propose de lancer un grand débat national sur ce sujet.
      Dans son rapport, elle dresse la liste des questions auxquelles le débat public doit répondre :
          • Quels sont les objectifs de la légalisation ?
          • Comment encadrer la production ?
          • Quel modèle de distribution ?

                                   L'échec de la prohibition
                                   La France fait partie des 7 pays de l’UE qui sont encore dans l’interdit pénal de la consommation de cannabis, mais
                                   presque une personne sur deux entre 15 et 64 ans en a fumé au moins une fois dans sa vie, d'après le dernier rapport de
                                   l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, publié en 2020.

                                                                                                                                                                13
ZOOM

     Le CBD, un produit tendance ?

     Thés, tisanes, sucettes, cosmétiques, compléments alimentaires, e-cigarettes… Des
     centaines de boutiques ont fleuri dans toute la France pour vendre des produits à base
     de CBD, la molécule non psychotrope du cannabis. Un produit à la vertu relaxante, très
     tendance.
     « Avez-vous du mal à vous endormir ? ou êtes- vous plutôt anxieux, en journée ? »   Mais qu’en est-il vraiment ? Si l’odeur, la forme des feuilles ou la texture
     Depuis cet été, la vendeuse de la parapharmacie de Monoprix Meudon (92)             des fleurs font immédiatement penser au cannabis « récréatif », le CBD n’est
     propose tisanes mélangées, huiles alimentaires à mettre sous la langue, cure        pas un stupéfiant, puisque les variétés commercialisées ne contiennent que
     de 60 gélules… à base de cannabidiol ou CBD « Je le conseille aux clients qui       très peu de THC (tetrahydrocannabinol) : 0,2% maximum en France selon la
     sont stressés, qui ont des troubles du sommeil ou qui souffrent de douleurs :       législation. « Ce qui permet de se relaxer, sans être défoncé : le CBD n’a pas
     migraines, douleurs de règles, maux de dos… », explique-t-elle.                     d’effets euphorisants ou psychoactifs », poursuit-elle. On peut donc l’acheter
                                                                                         légalement, librement et sans ordonnance. Aux vendeurs de conseiller
     En cette rentrée, du CBD, on en trouve partout : grandes surfaces, bureaux
                                                                                         l’arôme, le dosage (5 à 20%) et le format les plus adaptés à la demande du
     de tabac, boutiques de vape, et bien sûr, boutiques spécialisées : CBD Shop,        client : le CBD peut être ingéré, fumé, vapoté ou être appliqué sur la peau.
     Greenboyz, CBD Corner, Deli Hemp CBD, etc. D’après le Syndicat professionnel
     du chanvre, il existe déjà 400 boutiques, sans oublier la vente en ligne.           Problème : impossible de savoir ce qu’un produit contient précisément, un
                                                                                         flou réglementaire souligné notamment par le magazine « 60 millions de
     Si autant d’enseignes se penchent sur ce nouveau marché, qui pourrait               consommateurs » qui a publié un comparatif, début 2021. Le marché du CBD
     atteindre le milliard d’euros d’ici 2023 selon le SPC – le prix des fleurs, qui     n’étant pas régulé, il n’existe aucune exigence en termes de qualité - comme
     représentent 85% du marché, oscillant entre 5 et 12 euros le gramme, c’est          la norme AFNOR qui s’impose désormais pour les liquides de vapotage par
     que le secteur du bien-être est en pleine expansion. La raison ? La crise           exemple. Si le taux de CBD affiché sur l’étiquette n’est pas forcément celui
     sanitaire. « Peur du virus, inquiétude pour ses proches, incertitude pour son       qui se retrouve dans le produit, il y a pire pour la santé du consommateur :
     travail… les clients me disent qu’ils sont à cran », explique la vendeuse de la     consommer du CBD de mauvaise qualité, synthétique, coupé avec des
     boutique Aponia herbals, qui vient de s’implanter à Boulogne-Billancourt (92).      produits toxiques, contaminé par des pesticides ou des métaux lourds… ou
     Elle leur vend du CBD, comme elle vendrait « des fleurs de Bach » : pour se         bien beaucoup plus riche en THC que ce qui est autorisé.
     détendre. Preuve que cela fonctionne ? « Les clients reviennent ».
                                                                                         En attendant une réglementation claire, attention à garder une consommation
                                                                                         modérée, en ayant en tête le risque de somnolence – puisque le CBD est
                                                                                         un myorelaxant, ainsi que celui d interactions médicamenteuses (anti-
                                                                                         épileptiques, anti-coagulants…). Concrètement, mieux ne vaut éviter de
                                                                                         prendre le volant !
                                                                                                                                                                  A.M

14
Question
Combien de THC ?
                                                                                          Témoignage
En Europe, les produits à base de CBD doivent exclusivement provenir des trois    DU CBD pour arrêter le cannabis
variétés de la plante Cannabis sativa L. (chanvre agricole) contenant moins de    « Le CBD est aussi utilisé en réduction des risques, notamment lorsque
0,2 % de THC.                                                                     le patient qui veut réduire sa consommation se heurte à un palier et
                                                                                  qu’il se trouve bloqué », explique François-Xavier Mathres, éducateur
                                                                                  spécialisé au Csapa Traits d’Union de Boulogne-Billancourt (92). « Le
                                                                                  CBD peut alors constituer une solution alternative à un traitement médi-
                                                                                  camenteux, somnifères ou antidépresseurs. Il est consommé la plupart
                                                                                  du temps sous forme de fleur, de résine ou de liquide pour vapoteuse ».
                                                                                  Est-ce que cela fonctionne ? « Cela n’est pas une molécule miracle, cela
                                                                                  peut fonctionner chez certaines personnes et pas d’autres, comme un
                                                                                  substitut nicotinique par exemple ».

                                                                                       Actualité
                                                                                 Le gouvernement veut interdire les fleurs et les feuilles
                                                                                 La commercialisation du CBD est un véritable feuilleton. Dernier épisode
                                                                                 en date : la publication, le 21 juillet dernier, d’un projet d’arrêté par le
                                                                                 gouvernement qui interdit la vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles
                                                                                 brutes de chanvre, seules ou en mélange, comme produits à fumer ou tisanes.
                                                                                 Seuls les produits comme les huiles, les aliments ou les cosmétiques à base
                                                                                 de CBD resteront autorisés ! La raison ? La nocivité pour les consommateurs
         Les femmes et le CBD                                                    des fleurs qui sont souvent fumées avec du tabac. En off, on soupçonne aussi
                                                                                 la confusion possible, pour les forces de l’ordre, entre consommation de CBD
 La douleur liée aux menstruations est un sujet encore trop peu étudié           et de cannabis récréatif.
 par la médecine. Cependant, des voix s’élèvent pour promouvoir l’utili-         Ce projet, qui devrait être publié fin 2021 ou début 2022, fait suite à la
 sation du cannabis CBD pour soulager les douleurs de règles qui peuvent         décision de la Cour de justice de l’Union européenne, en novembre 2020,
 faire aussi mal qu'une crise cardiaque selon un étude de 2016.                  de rappeler le principe de la libre-circulation des marchandises dans l’UE:
 De plus, des études, prouvant que le CBD pouvait aider à traiter et             si la France était libre d’encadrer la production de CBD sur son sol, elle ne
 calmer les symptomes de l'endométriose (malade touchant 10% des                 pouvait considérer comme illégale la vente de CBD issu d’un autre pays de
 femmes), ont été récemment publiées.                                            l’UE, à condition qu’il y soit fabriqué légalement. Le CBD étant une substance
                                                                                 no- stupéfiante en Europe, il était aussi impossible d’en limiter la vente aux
 Les recommendations d'usage :                                                   produits issus de fibres et graines uniquement, comme le souhaitait alors la
 Il faut privilégier les produits Bio et toujours en Full Spectrum. Cela ne      France. Une décision européenne que la Cour de Cassation avait entériné le
 garantit pas totalement la qualité du produit mais cela réduit tout de          23 juin 2021. A suivre.
 même les risques de mauvaise qualité.

                                                                                                                                                                  15
ACTION

     Le projet PACTS : prévention
     en milieux spécifiques
     ADIXIO, vient de remporter, avec trois autres partenaires, un appel à projets lancé
     par la Mildeca. Il s’agit d’assurer des sessions de prévention des risques, liés aux
     conduites addictives en milieux de travail spécifiques : salarié.e.s en situation
     de handicap, en intérim ou en situation de rupture d’emploi.
     Cet été, cela a travaillé dur dans les bureaux d’ADIXIO ! L’association a en                                  En quoi consiste le projet ?
     effet remporté le dernier appel à projets lancé par la Mildeca (Mission
     interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives ), un                              Les actions prévues s'organisent autour de deux axes : la prévention des
     organisme placé auprès du Ministre de la santé, qui portait sur la mobilisation                               conduites addictives, à l’attention des salariés ou bénéficiaires, d’une part, et
     de la société civile.                                                                                         d’autre part, la formation des acteurs de l’entreprise, qu’ils soient managers,
                                                                                                                   RH ou médico-social sur ce sujet. Et notamment la gestion des situations
     Résultat : pendant deux ans, ADIXIO bénéficiera d’un financement du Fonds                                     complexes. « D’après notre expérience, il apparait que les entreprises sont
     de lutte contre les addictions pour assurer, en entreprise, des sessions de                                   souvent démunies et bricolent au cas par cas », poursuit-elle.
     prévention et de formation aux risques induits par les conduites addictives,                                  Tout est prêt : après la réalisation d’une phase d’étude cet été, un calendrier
     mais en milieu de travail spécifique.                                                                         a été établi et les actions ont démarré cet automne. Les trois secteurs
                                                                                                                   confondus, une centaine de sessions de prévention auront lieu d’ici 2023,
     Si ADIXIO coordonne le projet, il associe trois associations partenaires :                                    gratuitement, dans plus de 400 organisations, entreprises, collectivités, de
     APF France handicap, la plus importante association française de défense des                                  plus de 20 salarié.e.s, choisies par les trois partenaires.
     personnes en situation de handicap, qui comprend un réseau d’entreprises
     adaptées et d’établissements de service d’aide par le travail ; le FASTT (Fonds                               Concrètement, l’équipe a validé un format court et propice aux échanges :
     d’Action Sociale du Travail Temporaire) un organisme paritaire qui s’emploie à                                plusieurs ateliers abordant plusieurs consommations et comportements
     « faciliter la vie et l’emploi des salariés intérimaires » au nombre de                                       en présentiel si la situation sanitaire le permet. Par exemple, un atelier
     2,6 millions ; et la FNATH – Association des accidenté.e.s de la vie, qui                                     de trente minutes par groupe de 10 personnes avec un système de
     accompagne les personnes victimes d’accidents du travail et de maladies                                       questions/réponses pour répondre de façon la plus personnalisée
     professionnelles.                                                                                             aux interrogations. Nous aurons aussi la possibilité de communiquer
                                                                                                                   toutes les ressources situées dans les entreprises ou à proximité.
     Alcool, médicaments, opiacés, jeux d’argent… Dans chacun de ces secteurs,                                     Exemple de ces ressources : « Rappeler le rôle de la médecine du travail ou
     les conduites addictives et la consommation des substances psychoactives                                      encore celui des Csapa* où l’on peut consulter un addictologue de façon
     peuvent être très présentes. « Qu’elle soit liée à un arrêt, une maladie                                      gratuite et anonyme », explique Agathe, qui animera ces sessions. « Nous
     professionnelle, une période de chômage, ou même un proche dont il faut                                       précisons toujours que nous ne sommes pas médecins ».
     s’occuper, une longue rupture dans leur parcours peut gravement impacter
     la santé, placer ces personnes en situation de fragilité et les amener à                                      Dans un autre des ateliers, les intervenant.e.s ont une "boite addicto"
     consommer des produits psychoactifs », explique Agathe BRENGUIER,                                             dans laquelle il y a des échantillons factices (et vides) comme une boite de
     coordinatrice ADIXIO, qui travaille avec la FNATH. « Or, vers qui peuvent-elles                               médicaments, une bouteille de rhum, un paquet de cigarettes, des sachets
     se tourner : Pole emploi ? le médecin du travail ? le généraliste ? Ne pas                                    de cocaïne, de la résine de cannabis, de l’herbe, une manette de console
     savoir qui solliciter freine une possible entrée dans un parcours de soins »                                  de jeux, une chaussure de sport… Ils ont pour objectif d’ouvrir la discussion
     poursuit-elle.                                                                                                et d’interpeller les participant.e.s autour des conduites addictives qui restent
                                                                                                                   encore tabous :
                                                                                                                   • A quoi cela vous fait penser ?
                                                                                                                   • Qu’est ce qui est autorisé en entreprise ou non ?
                                                                                                                   • Qu’est ce qui est légal ?
                                                                                                                   • Y a-t-il des addictions plus graves que d’autres ?
                                                                                                                   • Certaines substances sont-elles plus addictives que d’autres ?
     * Csapa : Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie, lieu de consultation gratuite
     et anonyme. Liste des Csapa : www.drogues-info-service.fr

16
Ces mallettes devront être enrichies pour être adaptées aux besoins spécifiques
de chaque secteur : un groupe de travail a réfléchi, en juillet, avec les différents
intervenants, sur les attentes de ces secteurs. « Ce que nous voulons, c’est
                                                                                                   De la prévention en truck
impliquer dans la création de cette nouvelle mallette les différentes structures »,       Adecco, Manpower, Randstad… sont des agences que Nadège VIRIOT,
explique Aurélie VERNY, qui travaille plus spécifiquement sur le handicap. Et             chef.fe de projet sur la partie Interim connait bien. Elle travaille déjà
la nouvelle mallette, une fois testée et validée, sera prête à être déployée              avec le FASTT sur le dispositif "A vous la santé" dédié à la prévention des
début 2022.                                                                               risques professionnels (TMS...). Pour rencontrer les intérimaires sur leurs
                                                                                          lieux de travail, ils se déplacent en truck, ce qui leur permet d’intervenir
Des sessions longues d’une à deux journées seront aussi destinées à
                                                                                          directement sur les sites de production industrielle ou les quais des
« outiller » les encadrant.e.s : chef.fe d’entreprise, managers, préventeur.rice.s,
                                                                                          plateformes logistiques.
chargé.e.s de ressources humaines, éducateurs… sur la définition des risques
addictifs, l’obligation règlementaire de l’entreprise en matière de santé du
                                                                                           Le procédé sera repris dans le cadre de ce nouvel appel à projets, qui
salarié.e ainsi que, la gestion, sur le terrain, des salarié.e.s concerné.e.s par         leur permettra de se focaliser uniquement sur la prévention des conduites
des conduites addictives. Par exemple : comment repérer un comportement                   addictives. « Il est prévu 90 actions de sensibilisation dans une trentaine
inhabituel chez un.e salarié.e ? Comment faire en sorte que ce.cette salarié.e            d’entreprises, en deux ans », explique-t-elle. Avant d’envoyer des trucks
ne décroche pas du travail et s’enfonce dans un comportement addictif ?                   dans toute la France, le groupe de travail, constitué avec le FASTT, a éla-
Comment accompagner le retour d'un.e salarié.e suite à un arrêt? Comment                  boré cet été la réalisation de supports d’animation - reprenant les outils
favoriser le travail pluridisciplinaire avec la médecine du travail? Tout un              conçus et utilisés par ADIXIO, ainsi qu’un document-cadre définissant
programme de réflexion et d'accompagnement.                                               les bonnes pratiques à tenir qui sera distribué aux agences de travail
                                                                                          temporaire et aux entreprises accueillant des intérimaires.
                                                                               A.M

       Une opérationnalisation rapide et efficace

   Avril 2021 chez SOPROFEN à Froideconche                             Juillet chez GERFLOR à Tarare                              Septembre chez CEPL à Moreuil

       Une identité commune, signe fort d'une collaboration tripartite

                                                                                                                                                                         17
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                         Tabac et retour au bureau                                                                         Tabac chauffé

                                      Webinaire avec le Président de la Mildeca, Nicolas Prisse

        Bientôt disponible !

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