Hainaut Analyses prévient les risques - Actualité Enseignement - Province de Hainaut
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MAD(e) IN H A I N AU T la du personnel de information Bimestriel d’ Hainaut Province de Hainaut Analyses prévient les risques Actualité Enseignement Nos talents Au revoir Patrick Mélis, Des étudiants Suivons les bons bienvenue au grand coeur conseils d’Anthony Sylvain Uystpruyst
En vrac EDITO 1 G râce à la mise en place de la Régie Hainaut Analyses, il a été possible de travailler à une vision stratégique commune entre les anciens laboratoires provinciaux et de réaffirmer les missions prioritaires de Hainaut Analyses. Une plus 2 grande attention est ainsi portée sur nos missions de service public, dans l’aide aux citoyens hainuyers ou aux collectivités d’utilité publique. Une attention particulière est également portée aux institutions provinciales. 1. Plein de sourires d’enfants… Outre le maintien de nos compétences analytiques, Garder le sourire des enfants, en ces temps difficiles : c’est ce qu’a souhaité la Direction les formations, les audits et la consultance dans Générale de l’Action sociale en maintenant le stage inclusif Extra Week, pendant le congé les secteurs alimentaire et environnement-santé, de Toussaint. Un stage remanié, repensé et adapté aux normes sanitaires. Ces stages seront des thématiques prioritaires. Le renforcement extrascolaires sont proposés par notre Province de Hainaut à l’attention des enfants et des collaborations avec la HEPH Condorcet adolescents, valides ou en situation de handicap. Activités inclusives, esprit d’équipe, jeux ainsi qu’avec les institutions du pôle Hainaut de coopération, ateliers créatifs, … Les animateurs du SAPASH (service d’action provinciale Développement Territorial est également essentiel à d’animation et de sensibilisation au handicap), des éducateurs spécialisés accompagnent la pérennisation de la Régie. les jeunes dans les espaces verts et les locaux du site provincial de Marcinelle. Parmi les projets prioritaires en 2021, nous pouvons citer : la mise en place d’une plateforme de tests 2. ... Et plein de rires aussi ! Covid. Dédiée dans un premier temps aux IMP Au Centre de la Gravure et de l’Image animée, le Tralala stage a permis aux bambins de provinciaux, elle pourra évidemment être élargie créer en s’amusant ! Un beau moment de respiration orchestré par le Centre de la Gravure à d’autres institutions ; le suivi de la qualité de l’air et nos collègues d’Hainaut-culture. Plein de sourires et de créativité au rendez-vous ! dans les écoles communales et provinciales et la cartographie des risques liés aux légionelles dans les bâtiments provinciaux. 3. Une nouvelle génération d’arbres Au printemps dernier, plusieurs arbres du parc de Parenville à Couillet, récemment racheté par la Province de Hainaut, ont été contaminés par la «suie de l’érable». Un champignon De beaux chantiers en perspective ! dont les spores peuvent provoquer des problèmes respiratoires chez l’homme. Même si les tests d’analyses de l’air menés par les laboratoires provinciaux se sont révélé négatifs, la Province de Hainaut a donc décidé d’abattre tous les arbres malades et d’en replanter Laurent Paternostre, Administrateur de Hainaut Analyses d’autres. 4. Qu’il est beau le Gazomètre Mad(e) in Hainaut est une publication des Services Transversaux La bibliothèque, section périodique (anciennement Achille Chavez), s’est installée dans Stratégiques. Il est distribué à tous les agents de la Province de Hainaut. les locaux tout nouveaux et tout beaux du Gazomètre. Les travaux entamés en avril 2019 Réalisation technique : Service de Communication et quelque peu retardés à cause de la crise sanitaire sont achevés. L’ouverture au public Avenue Général de Gaulle, 102 à 7000 MONS. interviendra probablement au début de l’année prochaine. A terme, les différentes sections Secrétariat : 065/382.267 - communication.province@hainaut.be. de la bibliothèque (jeunesse, adultes) se retrouveront sur le site du Gazomètre à Editeur responsable : Patrick Mélis, directeur général provincial. Direction : Joël Delhaye. La Louvière mais d’ici là, la rénovation se poursuit avec le rez-de-chaussée. Coordinatrice : Patricia Opsomer. Le chantier sera clôturé dans les mois à venir. Equipe rédactionnelle : Audrey De Langhe, Joël Delhaye, Céline Geronnez, Fannie Lecomte, Emilie Loriaux, Patricia Opsomer, Mathieu Strainchamps, Daisy Vansteene. Photos : Dimitri Toebat, Shutterstock 5. #solidarité Conception graphique et mise en page : Cédric Roland. La Province de Hainaut livre 400 repas par semaine à destination du personnel de l’hôpital Impression : Hainaut Concept Impression - Zoning industriel, Ambroise Paré à Mons. La première livraison est partie du site de Hainaut Sports à Havré : 4ème Rue à 6040 JUMET : 071/258.530 ça fait chaud au cœur ! F : province-de-hainaut 6. L e parking de Condorcet à Tournai terminé ! F : Cdanslapochetv Trois ans après l’ouverture du nouvel auditoire de la Haute Ecole sur le site de la Cité I : Province de Hainaut G. Point à Tournai, voici qu’entre en fonction un parking de 152 places, dont deux PMR, de places équipées de bornes électriques et d’une zone de stockage. Ce parking est Retrouvez la plupart de ces actualités et bien entièrement sécurisé, le portail coulissant conditionne l’entrée de 18h à 7h30. Il vient d’autres en vidéos sur les pages Facebook s’ajouter aux autres espaces de stationnement et dans les mois qui viennent devrait être et Instagram de la Province de Hainaut ! complété par deux emplacements destinés aux vélos pour un total de 34 places. Et pour donner plus de visibilité à nos MAD(e) 7. Prix du Hainaut IN HAINAUT projets provinciaux, n’hésitez pas à «liker» et faire «liker» ces pages. Rémy Hans est diplômé de l’option Sculpture et actuellement en Master Design urbain à Arts2 (Mons). Il est le lauréat du Prix du Hainaut des Arts Plastiques 2020. Sa proposition exposée au Musée des Beaux arts de Tournai est un ensemble de dessins exécutés au porte-mine bleu. Il y montre des vues mélancoliques du musée des Beaux Arts colonisé par la végétation et un portrait de Victor Horta (architecte de l’édifice). N°17 décembre 2020 2
Actualité Merci pour tout, Monsieur le Directeur général ! Il est venu, le temps de lui dire «au revoir». Avec émotion. Après plus de 15 ans passés à la tête de notre Administration, Patrick Mélis prend le chemin d’une retraite bien méritée. On n’entendra plus son rire au Delta ou à la Rue Verte à Mons. N otre Directeur général n’était pas lié à vie au destin de notre Pro- vince : il quittera ses fonctions le 1er janvier. En 15 ans, il a transfor- mé notre institution, l’amenant à se réinventer constamment. Il «ne pensait pas devenir directeur géné- ral» mais avait tôt fait le choix de la fonction publique. «J’ai toujours cru au rôle de l’Etat qui intervient dans la société pour plus d’égalité.» Entre une formation universitaire pointue, façonnée par plusieurs cursus différents, et une expérience solide dans de grandes administra- tions ou à l’université, Patrick Mélis est arrivé à la Province de Hainaut avec des états de service impres- sionnants. «J’ai aussi fait le choix de travailler à la Province : j’y ai trouvé une réactivité rapide et efficace aux besoins des habitants du Hai- naut. Ailleurs, les décisions prennent plus de temps. A la Province, j’ai vécu la création de l’Institut de Formation, de l’école du futur, le sauvetage du Grand Hornu…» A quelques jours de cette fameuse re- traite, Patrick Mélis ne regrette pas d’avoir posé ces choix profession- nels. «Je ne changerais rien», dit-il. 4
Actualité Moderniser ? tés : les exemples ne manquent Le 1er janvier, Sylvain Uystpruyst, Non, évoluer, adapter pas. Zones de secours, tutelle des désigné par un jury indépendant, «Depuis que je suis en fonction, on élections ou encore réduction des remplacera Patrick Mélis. «Un direc- parle de «modernisation», c’est conseillers pour diminuer le nombre teur général doit pouvoir s’effacer, triste de dire que l’institution n’est de mandats mais, étant moins, ils en consulter ses collaborateurs, avoir pas moderne. Elle s’est toujours ont davantage…» un contact régulier avec le terrain, adaptée : on a anticipé l’évolution travailler avec les organisations syn- et les réformes.» Une administration efficace dicales», conseille-t-il. «Le politique En quinze ans, la fonction a évolué. prend les décisions et notre rôle est Avant que soit imposé à tous les «J’ai pu m’appuyer sur une admi- de proposer, concrétiser ou désa- pouvoirs locaux le plan stratégique, nistration réactive dans laquelle il morcer des tensions. Il faut, en per- la Province s’en était dotée. «C’est y a beaucoup de compétences, manence, rester humble et humain. pareil avec l’Audit provincial ou la de flexibilité à tous les niveaux. On Sylvain aura des défis difficiles à re- cellule DPO ou notre service de l’a vu avec la crise sanitaire. En ar- lever à bien des niveaux : fiscalité, communication unique. Des mo- rivant, j’ai mis en place la réunion institutionnel.» tifs de satisfaction. Comme ce que des chargés de mission, avec les nous avons fait en matière de res- représentants des députés ; les co- Dans quelques jours, Patrick Mélis sources humaines et de bien-être mités de management ou de res- s’occupera davantage de ses de travail ou de budget.» sources humaines dans un souci de enfants. Au menu : football, vélo, transversalité. Les missions légales, jardinage ou lecture. «Ce ne sera Notre directeur général s’emballe, par exemple, se sont élargies et la pas facile. Je quitte une administra- s’émeut. «Mon regret : ces évène- fonction doit aujourd’hui pâtir de tion dans laquelle je me suis inves- ments avec l’ONSS. Nous restons la juridicisation : tout est motif de ti corps et âme, donc forcément, tous marqués par l’intervention poli- contentieux. J’ai pu fonctionner avec beaucoup de regrets». cière, il y a trois ans. Nous ne sommes avec une excellente équipe au pas parfaits mais nous n’avons au- sein de la Direction générale.» Des regrets, beaucoup d’entre nous cune volonté de contourner quoi en ont déjà. La personnalité de Pa- que ce soit.» Si Patrick Mélis est conscient que trick Mélis, sa bonhomie, sa chaleur, l’évolution de la société a amené sa bienveillance comme ses coups D’autres moments intenses ont mar- un management plus participatif, de sang ont marqué les esprits. qué ces quinze années. «J’ai», ex- il a, toujours, souhaité être acces- plique-t-il avec la voix qui se voile, sible et «respectueux des élus quel Aujourd’hui, l’ensemble de l’ad- «été contraint d’inviter un élu PTB que soit leur horizon politique. Cette ministration sur laquelle il a si bien qui n’avait pas fait la demande pré- proximité engendre l’efficacité. veillé lui souhaite une belle retraite alable d’apparentement, à ne plus Chacun est important pour faire enthousiaste, énergique et pleine siéger. Les réformes permanentes fonctionner une administration : j’ai de projets. Au revoir, Monsieur le des provinces par la Wallonie sans toujours été très attentif aux person- Directeur général et surtout merci que nous ne soyons jamais consul- nels moins qualifiés.» pour tout ! • Bienvenue Sylvain Uystpruyst ! Sylvain Uystrpruyst, comme Patrick Mélis, a fait le choix de la fonction publique et de la Province de Hainaut. C’est là qu’il a commencé sa carrière en 2007, au sein du Secrétariat du Président du Collège provincial, dont il a, après quelques années, assumé la direction. Son engagement pour la Province est enraciné et sa vision de l’Institution, transversale. Aujourd’hui, à 38 ans, il est bien conscient des difficultés qui l’attendent mais sait qu’il pourra s’appuyer sur l’équipe ac- tuelle de la Direction générale. Il travaillera dans la continuité de ce qu’a mis en place Patrick Mélis, avec le même souci d’un management participatif, bienveillant et respectueux du personnel. Patrick Mélis le met déjà au courant des dossiers, le familiarise à la fonction. Nous lui fixons rendez-vous dans ces colonnes au pro- chain numéro pour faire plus ample connaissance ! D’ici là, retrouvez-le dans Made In Hainaut Express. 5
Dossier Hainaut Anal prévenir les risques Depuis plus d’un siècle, les laboratoires de la Province de Hainaut développent des techniques toujours plus pointues pour améliorer la qualité de vie des Hainuyers. Le département vit aujourd’hui une mutation profonde. «N os implantations existent depuis des décennies, celle de Mons dépasse les 100 ans ! Chaque site répondait à des besoins locaux : santé environnemen- tale à Mons, agriculture à Ath et industrie à Charleroi», explique Laurent Paternostre, responsable de Hainaut Analyses. «Au fil du temps, chacun s’est diversifié mais la coordination manquait.» Mieux faire travailler ensemble les laboratoires provin- ciaux figurait dans les ambitions du Plan Stratégique et Organisationnel et a amené au regroupement des la- tritionnelle), 10 000 échantillons d’eaux (7000 eaux de boratoires en une régie provinciale, Hainaut Analyses, surface et de rejets industriels), 3 000 déchets (boues, et à la spécialisation des trois sites d’activités. terres, amendements ou déchets industriels), 6000 sols agricoles, 7000 échantillons d’air (4500 pour détermi- «Notre Régie agit dans l’agriculture, l’agroalimentaire ner la présence de radon dans les maisons), 1500 ma- et la santé environnementale. Son rôle est essentiel tériaux métalliques ou de construction. On compte dans la prévention des risques sanitaires et environne- 500 formations et audits en hygiène alimentaire et mentaux grâce à ses activités d’analyses, d’audits et 400 interventions en salubrité des bâtiments. La qua- de formation. Nous sommes présents dans le domaine lité des services proposés est certifiée : accréditation de l’analyse de matériaux métalliques ou de construc- ISO17025 accordée par BELAC, agréments auprès tion, l’étalonnage et le contrôle d’instruments, de ma- de la Wallonie, l’AFSCA ou encore le SPF et certifica- tériaux ou d’équipements de laboratoires», poursuit-il. tion environnementale ISO14001 pour Mons et Ath. Au fil de ces pages, quelques-uns de ces 135 collègues, Rien que des chiffres Catherine, Christelle, Estelle, Mélanie, Ingrid, Anne-Lise, Environ 135 personnes sont au service des pouvoirs pu- Fanny et les deux Eric, tous formés à la Haute Ecole blics, citoyens, PME, agriculteurs,… Sont analysés par an : Hainaut-Condorcet, nous parlent de leur métier. Avec 35 000 denrées alimentaires (bactériologique ou nu- passion. • 6
Dossier lyses : Sécurité des eaux ou des aliments : un service à la population Tous les secrets de l’eau Estelle Duquesne est responsable adjointe du laboratoire de Micro- Depuis 2018, Catherine Charlet gère biologie de Mons qui analyse es- le laboratoire de physico-chimie, sentiellement des eaux et des den- particulièrement la chimie des rées alimentaires. Estelle s’occupe eaux, et une équipe de cinq per- plus spécifiquement du secteur des sonnes. «Nous analysons les pa- eaux. ramètres physico-chimiques des «Notre laboratoire est accrédité, eaux destinées à la consommation s’adresse au citoyen et s’efforce de répondre à ses humaine : pH, dureté, nitrates... Nous demandes d’analyse. Nous examinons les eaux de pis- examinons les eaux de piscines, d’étangs et de rejets cines, de dialyses, des eaux alimentaires, de puits ou de industriels : nous vérifions la demande biologique/ surface. Nous recherchons les Legionella dans les eaux chimique en oxygène, les matières en suspension, ions de douches de piscine ou les tours de refroidissement. tels que chlorures, sulfates.» Côté aliments, nous examinons les denrées : particu- Son labo vient en aide aux particuliers, collectivités, liers, bouchers, homes, CPAS, hôpitaux ou grands fabri- services publics et industries. cants alimentaires...» «J’évolue dans un domaine qui me plaît», poursuit-elle. Douze personnes, techniciens de laboratoire, respon- «Je suis entrée chez Hainaut Analyses après des études sables, travaillent dans cette équipe qui table sur la d’ingénieur industriel des industries agroalimentaires. polyvalence. «Je peux effectuer toutes les analyses, J’ai commencé par le service de toxicologie (princi- vérifier et valider les résultats ou répondre au client en palement l’analyse de stupéfiants), intégré l’équipe cas de besoin.» de chimie environnementale avant de devenir respon- sable du laboratoire de chimie de l’air, pendant dix ans. Après des études de biochimie, Estelle a trouvé un job J’ai interrompu ma carrière deux ans pour participer en lien avec sa formation. «J’aime manipuler dans les à la création d’un laboratoire d’analyses médicales laboratoires, être proche du monde microscopique. Ce à Louvain-La-Neuve. L’environnement est un domaine n’est pas routinier : notre panel analytique est large, les dans lequel j’ai toujours voulu évoluer. J’essaie d’ap- méthodes d’analyses sont toutes différentes. Veiller sur porter ma petite contribution au suivi ou au contrôle la sécurité des eaux ou des denrées alimentaires, c’est de la qualité de nos eaux.» • rendre un vrai service à la population.» • 7
Dossier Sécurité alimentaire : une approche complète «Nos analyses préservent la vie» Mélanie Lété est diététicienne. Fille, épouse et mère d’agriculteurs, Comme d’autres, elle imaginait Christelle Declercq sait combien recevoir des patients, les conseiller cette profession est exigeante. mais elle exerce un tout autre mé- Aujourd’hui, cette agronome s’ef- tier : passionnant. «Quand j’étais force d’améliorer le quotidien de étudiante dans la section diété- celles et ceux qui nous nourrissent. tique, je ne pensais pas me tourner «Au Service de Chimie Alimentaire vers la sécurité alimentaire, capitale pour les cuisines pour aliments des animaux ou au Service de Pédolo- de collectivités ou entreprises alimentaires». gie, science des sols, nous analysons les échantillons de fourrages produits par les agriculteurs ou les échantil- Visites, rapports, formations : elle aide les entreprises lons de terre. Les agriculteurs sont parfois guidés vers le alimentaires, du restaurant à la cantine scolaire, à laboratoire de bactériologie ou microbiologie selon les respecter les normes imposées par l’AFSCA. «On ren- problèmes rencontrés ou le résultat qu’ils veulent ob- contre le personnel pour envisager ensemble quelles tenir.» habitudes changer. Ensuite, on effectue des prélève- ments réguliers.» Pour la croissance des animaux de la ferme, produire de la viande et du lait de qualité, le bétail doit bénéfi- Parmi les structures suivies par l’équipe de «Hygiène et cier d’une alimentation saine, équilibrée. «Sa santé est sécurité des denrées alimentaires» composée de six primordiale, les aliments la lui procureront.» personnes, on trouve les cuisines de collectivités des hôpitaux, maisons de repos, crèches, établissements A la demande des conseillers en nutrition des animaux, scolaires… «Quand une institution implante une nou- Hainaut Analyses se penche sur les fourrages donnés velle cuisine, nous avançons avec l’architecte et en par les agriculteurs à leur cheptel. synergie avec l’AFSCA. Cette approche fait gagner temps et argent, et a un impact réel sur la santé. Nous «Nous calculons les valeurs nutritives à partir des ré- préparons les contrôles de l’AFSCA, en partenariat sultats obtenus dans différents paramètres (protéines, avec elle. Pour les nouveaux commerces, nous nous digestibilité, sucres, cellulose, matière grasse…). Parfois, chargeons de l’aspect documentaire et rappelons les on analyse les oligo-éléments.» bonnes pratiques.» Cette approche, Christelle l’a aussi avec la terre. Le Ser- L’équipe apporte une solution globale et préven- vice Pédologique étudie les sols à la demande d’agri- tive : du conseil au suivi. «Notre spécificité vient de culteurs, d’horticulteurs ou de particuliers. «Le contrôle notre approche pluridisciplinaire.» régulier de leur qualité permet de savoir comment trai- ter champs ou jardins pour obtenir un rendement maxi- Mélanie propose des animations pédagogiques dans mum sans les appauvrir. Il faut rendre à la terre ce que les salons ou foires avec des thématiques telles que les plantes ou arbres ont puisé.» «comment ranger son frigo» ? Une douzaine de personnes travaillent dans les deux «Une cuisine n’est pas une autre ! Les gens nous re- services. «L’agriculture est fragile et en perpétuelle mercient de les aider face à une législation en mouve- évolution comme nos méthodes d’analyses. La Ferme ment perpétuel. J’aime être dans le conseil et le dia- Pilote où les étudiants de Condorcet, autres clients, logue, apprendre tout le temps.» • jouent un rôle important dans l’agriculture.» • Au cœur des aliments Fanny Amorison est laborantine au unités. Au sein de la mienne, nous sommes trois. Notre sein de l’unité analytique de chimie, travail est complémentaire à celui des autres unités au CARAH. Son terrain d’investiga- (eaux, pédologie, biotechnologie). Ce qui nous permet tion : composition nutritionnelle des de nous entraider en cas de rush». aliments (teneur en protéines, ma- tières grasses, sucres...), analyse des Après ses études de bachelière en chimie, elle a rapi- vins en cours de fermentation ou fi- dement été embauchée au CARAH : «mon métier n’est nis, amendements (boues, fumiers, lisiers, composts, ...) pas monotone. On ne sait jamais de quoi demain sera et engrais. fait : nous dépendons des clients extérieurs. J’ai com- mencé par un contrat de remplacement d’un an… il y a «Nous fonctionnons pour des petits producteurs, PME 12 ans.» • ou particuliers. Le labo est fractionné en plusieurs 8
Dossier Le sens de la mesure La qualité : un défi ! Eric Gillain, ingénieur industriel, dirige Anne-Lise Plaitin est responsable le site de Charleroi qui concentre qualité des laboratoires d’Ath. Son ses activités dans trois domaines : travail : veiller au respect des exi- métrologie, contrôle des métaux gences normatives et légales au et des matériaux de construction. sein des différents services, en re- «Nous sommes 16 avec des pro- cherchant la satisfaction des clients. fils très techniques. Nous travaillons pour les entreprises, les communes, les autres niveaux «Mes tâches vont de l’élaboration de procédures or- de pouvoir, rarement pour les particuliers.» ganisationnelles à la vérification des températures des enceintes frigorifiques en passant par la réalisation Dans le département étalonnage ou métrologie, on d’audits internes, la coordination des audits externes assure la «traçabilité» des mesures effectuées par les par les autorités compétentes, le suivi des actions cor- entreprises : on vérifie que leurs instruments de mesure rectives et la formation du personnel à la gestion de la donnent des résultats conformes aux étalons de réfé- qualité».«La «qualité» est souvent perçue comme une rence internationaux. C’est important : «le millimètre en contrainte, la rendre plus «accessible» est un vrai défi! Chine ou ici doit être le même !» Quand quelqu’un me revient avec des suggestions De la balance au manomètre en passant par le pied pour améliorer le processus et son efficacité : on est à coulisse, tout est contrôlé à la demande des «clients». dans la bonne dynamique.» Un autre département se consacre aux métaux. «On L’équipe compte 25 personnes aux profils complémen- s’attache au volet mécanique qui vérifie la résistance taires. à la traction ou à la flexion, et au volet chimique. Les aciers sont normalisés, nous contrôlons leur conformi- Ingénieur Industriel en Agronomie, Anne-Lise a suivi un té à la demande des entreprises ou services publics. parcours professionnel qui l’a amenée vers différents Par exemple, on va vérifier la composition d’un ancien secteurs. Son premier job lui a donné une expérience acier extrait d’un pont pour pourvoir à son remplace- dans les équipements sous pressions et la soudure. ment au moment de sa réparation.» Avant de rejoindre Hainaut Analyses, elle a travaillé deux ans dans le secteur nucléaire. « Après 12 ans dans Le laboratoire examine les matériaux de construction : la mécanique, l’envie de redonner un sens à ce que bétons, pavés, bordures, ... et la capacité portante des je faisais s’est imposée, et l’opportunité de rejoindre fondations. «Nous faisons des essais pour contrôler la l’équipe d’Ath s’est concrétisée.» • portance des couches de fondation des routes.» Des compétences très industrielles, courues et assez rares. «C’est un environnement de travail passionnant dans un secteur pointu. Notre expérience peut aider les communes dans la gestion de leurs chantiers.» • CEPESI - Charleroi CARAH - Ath 9
Dossier Un milieu de vie sain Quand l’ennemi est à l’intérieur L’hygiène et la salubrité de nos mai- La plupart du temps, nous sommes dans nos maisons, sons : une priorité pour la santé. In- notre école, les transports et l’air y est plus pollué qu’à grid De Geyter, chimiste, s’occupe l’extérieur. «L’OMS classe la pollution de l’air dans les principalement du radon. habitations au huitième rang des facteurs de risque à l’origine de problèmes de santé», explique Eric Astier- «Nos tâches se répartissent en trois peret, conseiller en pollutions intérieures auprès de Hai- volets : expertise fongique (cham- naut Analyses - Mons. pignons, mérule), analyse des milieux intérieurs (de- mande d’un médecin) et campagnes «Radon». Je m’y Pour mieux connaître les polluants intérieurs, les pro- consacre en partie, j’accomplis aussi des missions plus vinces ont créé il y a 20 ans, les SAMI (Services d’Ana- administratives. » lyses des Milieux Intérieurs). «En Hainaut, plus de 3000 dossiers ont été traités depuis la création de cette Depuis ses débuts à la Province, Ingrid effectue des ana- structure. Le médecin fait appel à nous pour voir si lyses, sa grande passion. «La campagne Radon débute l’environnement intérieur n’est pas à l’origine d’une en octobre. Pendant trois mois, des détecteurs sont po- pathologie chez son patient. Ce service est gratuit. Les sés au rez-de-chaussée, dans le local le plus fréquenté Observatoires de la Santé ont constaté que les méde- de l’habitation, à une hauteur de 1,5 à 2 m (au-dessus cins nous sollicitent principalement en raison de pro- d’une armoire), à l’abri des courants d’air, de la chaleur blèmes respiratoires.» Un travail d’investigation qui agit ou du plein soleil. Ces boîtes noires contiennent un film sur la santé des occupants des lieux. spécifique absorbant le radon. Notre but : révéler les impacts du radon sur cette plaque. Dès janvier et pen- Eric, après une formation en secrétariat de direction a dant six mois, j’analyse, rédige les rapports et transmets rejoint l’équipe du SAMI il y a six ans grâce à la mobilité les résultats aux propriétaires : un contact important.» interne : le titre pédagogique demandé correspondait à son profil. Il a effectué la majeure partie de sa car- L’action vise surtout les particuliers : chaque année, rière en qualité d’agent administratif dans l’enseigne- 4500 échantillons provenant du Hainaut et des autres ment provincial. Il réalise plus d’une centaine de visites provinces sont analysés. par an. • «J’ai l’impression d’être utile, mon boulot touche M. et Mme Tout le monde. L’échange avec les particuliers est indispensable, il faut expliquer ce qu’on a trouvé, ce qu’il faut changer ou aménager.» Ce gaz incolore, inodore et toxique provoque des ma- ladies graves. L’an dernier en Hainaut, aucun cas positif au Radon n’a été détecté. • HVS - Mons 10
My Province Une session budgétaire… entre incertitudes et créativité C’est officiel : notre Province assure un tiers du Boni initial avant prélèvements financement des zones de secours ! Près de Boni initial avant prélèvement 30 millions consacrés, dans le budget 2021, à 8.000.000 € 341.926 € la sécurité civile. Si le navire reste à flot, c’est 6.000.000 € 4.000.000 € 403.777 € pour avoir su appliquer très tôt des mesures 390.244 € rigoureuses. Elles le seront encore à l’avenir mais 0€ 2019 2020 2021 2009 nos services continuent heureusement à vivre de projets ! -6.000.000 € -8.000.000 € -8.229.611 € -10.000.000 € L e coup financier est rude. Grâce trions dans notre numéro d’octobre. Le Service de Communication et à un effort collectif, le Collège S’il ne revoit pas sa copie, ce n’est la DGSI mettent la dernière main provincial a pu présenter un pas 30 % mais 60 % de la dotation au nouvel intranet, façon «réseau budget en léger boni de 61 486 €. communale aux zones de secours social». L’AIP sensibilisera les services Les dépenses de fonctionnement que le Gouvernement wallon veut aux risques de fraudes en propo- de chaque service subissent, pour imposer aux Provinces. Intenable ? sant un escape game. y parvenir, une diminution linéaire Le Collège ne transigera pas avec de 10 %. Le moratoire sur le person- l’emploi. Dans l’enseignement et la formation, nel est resserré : un départ sur trois un plan de déploiement mobilise nos ne sera pas remplacé. Difficile à gé- Des projets… malgré tout ! écoles pour doter les élèves et les profs rer mais nécessaire pour éviter des Même si les perspectives sani- des outils informatiques adéquats et mesures plus drastiques. «L’évolution taires, financières et institutionnelles veiller aux apprentissages. D’ici 2024, favorable des recettes des addition- plombent l’ambiance, nos services l’ambition est de fournir un chrome- nels au précompte nous a permis de sont riches de projets : ils ont défini book à chaque élève. Un nouveau dégager 9,2 millions cette année», leur priorité 2021.Petit tour d’horizon profil apparaît tant au sein d’Hainaut- explique notre directeur financier non exhaustif… Enseignement qu’à l’IPFH : le Fabrice Brogniez qui ne cache pas techno-pédagogue. ses craintes pour l’avenir. Aux RH, on se mobilise pour couler le télétravail dans les statuts. La Direc- L’action sociale suit cette même Un avenir sur lequel le Collège pro- tion financière prépare Aria avec tendance rendue indispensable vincial veut influer avec le person- nos collègues de l’informatique : par la Covid : tablettes et entretiens nel et les organisations syndicales. une application de gestion des frais vidéos comme outils pédagogiques Le Président du Collège Serge propres à l’employeur. Adieu les fas- et thérapeutiques ! Hustache annonce une année de tidieux papiers : 6 000 demandes débats, mise à plats de nos moyens de contingents kilométriques et ADhésioN 4.0 intégrera ces nou- et de réflexion sur nos priorités. «Un an 10 000 déclarations de créances di- veaux défis dans un esprit d’amélio- pour (con)vaincre», comme nous ti- gitalisées ! ration continue. • Mieux vivre en 2021 avec… - le nouveau car-expo de l’Observatoire de la santé pour inciter les Hainuyers à des pratiques de vie saines ; - le début d’un réseau points-noeuds à pied par la Fédé du tourisme ; - Une opération «sport sur ordonnance» pour les patients carolos coordonnée par Hainaut Sports ; La reconstruction du service d’accueil des Tourelles à Chercq : une des priorités majeures d’HGP qui y logera également ses services techniques. - «Locali Farm», un hall relais pour Le plus gros dossier d’HIT : l’aménagement des abords du centre Arthur les producteurs locaux signé Hainaut Régniers. 600 000 € pour plus de bien-être ! Développement. 11
My Province «Au premier plan, l’intérêt général » Centraliser et gérer le stock provin- cial de matériel sanitaire avec un suivi en fonction des besoins. Enfin, disposer d’un outil de com- munication provincial pour toucher rapidement un maximum d’agents. Des enseignements directement mis en application ? Les entretiens ont été menés du 23 juillet au 14 septembre. A ce jour, il est certain que des mesures ont L’équipe de l’AIP a mené un travail considérable, consulté quantité déjà été mises en application. Les de collègues pour tirer les leçons de la crise et mieux agir à l’avenir IMP ont eu l’obligation (de l’AVIQ) De gauche à droite : Sarah Detournay, Gaëlle Deverchin, Alix Dontaine de déployer un PIU Plan Interne d’Urgence reprenant nombre de recommandations spécifiques à leurs métiers. Nous ne sommes pas au bout de la crise sanitaire mais dès La cellule de crise est en prépa- juin, l’équipe de l’AIP a eu la mission de tirer les leçons de ce ration, comme le guichet unique d’informations pour centraliser les premier épisode et les enseignements pour la suite. questions des agents. Par la suite, Alix Dontaine nous en parle. nous assurerons le suivi des recom- mandations mises en œuvre. Quel est le point commun Qu’est-ce qui se dégage du Quelles sont, en résumé, ces pistes ? de ces entretiens ? travail réalisé après la première Créer un dispositif provincial de Les personnes rencontrées ont ré- vague de la crise sanitaire? crise, encadré, organisé et doté pondu avec sincérité, bienveillance Comme bien d’autres, notre admi- d’une cellule qui coordonne les et humilité. L’intérêt provincial gé- nistration était peu préparée pour institutions et qui, sur base d’indica- néral a toujours été mis au premier faire face à cette situation. Mais teurs spécifiques venant des insti- plan des considérations pour amé- beaucoup d’éléments positifs nous tutions, propose des actions. Avant liorer l’organisation provinciale… ont permis de continuer à mener tout, il faut une vue d’ensemble des nos missions essentielles. Lors de risques majeurs pouvant impacter Notre façon de fonctionner va nos entretiens, nos interlocuteurs nos activités. durablement changer ? ont mis en évidence ces éléments : Le but de la démarche était d’iden- flexibilité et professionnalisme des Réfléchir à une stratégie pour conti- tifier les mesures qui pourraient être agents, adaptation de procédures, nuer les activités essentielles, réac- ré-activées en cas de crise future. réactions très rapides des agents, tiver des procédures «urgentes» et Il est à noter que certaines per- collaboration entre les services, envisager la reprise des activités sonnes rencontrées ont relevé que partage et mise en commun des interrompues par la crise. la crise leur a permis de prendre ressources,... De nombreuses dif- conscience de ce qui pourrait être ficultés ont aussi été rencontrées. Mener une réflexion sur le télétravail amélioré de façon durable. Il faut L’analyse menée ne se veut pas vécu au printemps : quelles sont les capitaliser sur ces constats. exhaustive, cependant, pour gé- fonctions adaptées ? Peut-on pour- rer une telle crise et en limiter les suivre notre activité à distance sans Par ailleurs, le télétravail a évolué, et impacts, nous avons déjà proposé générer d’autres risques ? Veiller dès lors, logiquement, les outils liés cinq recommandations au Collège au soutien, au bien-être psycholo- à la digitalisation administrative de- provincial. gique des agents. vraient suivre. • 12
My Province Adeline Dumont, maman de deux enfants en bas âge, est responsable des formations continuées et sur Adeline a appris à jongler mesure à l’Institut Provincial de Formation-Ecole d’Administration. Avec le confinement et le télétravail obligatoire, elle a expérimenté une autre gestion du temps… Et de sa petite famille. Télétravail : Comment se passent tes journées de télétravail ? coache quand c’est nécessaire. Tout le monde y met Adeline Dumont : Il faut se discipliner, se lever tôt et du sien pour que ça se passe bien, cette période n’est traiter ou gérer une partie du travail de bon matin, simple pour personne. quand tout le monde dort. Une fois en route (nounou et école): j’en profite pour passer quelques coups de fil Quels sont, pour toi, les avantages et les inconvé- aux collègues, à ma directrice ou à d’autres personnes nients du télétravail? pour faire le point sur les dossiers. Tout est une question A.D. : Pour la concentration, avancer sur les dossiers, d’organisation. Mes enfants sont petits. Normalement, plancher sur des formations en e-learning, des nou- la plus grande va à l’école. Quand elle n’y est pas, on veaux projets : c’est super ! Il ne faut pas s’apprêter. «jongle» : elle dessine, peint, un petit dessin animé, ... et On gagne un temps considérable. A mes yeux, l’incon- heureusement elle fait encore des siestes. Si j’ai aussi vénient principal, c’est quand il faut discuter d’un dos- mon bébé qui a moins d’un an, c’est bien plus compli- sier à plusieurs: par mail, les informations se croisent ; qué. Il faut toujours l’avoir à l’œil. Elle dort encore deux en visioconférence, les connexions ne sont pas toujours fois par jour. Ca aide ! Mon compagnon n’est pas à la optimales. C’est difficile de mener des projets de for- maison, son métier ne lui permet pas de télétravailler. mation à bien quand on ne peut pas se réunir. On fait comme on peut. Et le problème vient davantage de la On parle beaucoup du sentiment d’isolement… situation sanitaire que du télétravail.. Bien sûr, quand les A.D. : Téléphone, réseaux sociaux, chat, mail, fonc- enfants sont là (3 ans et demi et presque un an), il faut tionnent à plein régime. Etre en télétravail «complet», que je passe de mon boulot à mon rôle de maman. c’est compliqué socialement mais c’est une exigence de la situation sanitaire. Il faut garder le rythme : tout J’ai quitté Tournai pour Beloeil, mes trajets sont plus est une question d’organisation. Je me fixe des objec- courts mais entre les travaux, les accidents, la circula- tifs pour la journée et m’efforce de les atteindre en gé- tion, ne plus avoir de déplacements : c’est agréable et rant l’imprévu. Gérer une équipe à distance n’est pas beaucoup moins stressant. Mon aînée ne doit pas aller spécialement facile non plus, mais j’ai confiance : mes à la garderie, les soirées sont plus douces. • collègues sont volontaires et flexibles. Je suis présente à leurs côtés, leur donne des objectifs de travail et je les 13
Social Prendre soin de ceux qui prennent soin : tout un art À l’origine, Aurore Gillot est « éduc’ » A1 mais elle a changé de métier. Entrée en fonction en avril à la DGAS, Direction générale de l’Action sociale, sa première mission a été capitale : prendre soin de nombreux collègues de première ligne. A urore pratique la socioesthétique basée sur le toucher relationnel et bienveillant, l’accompa- gnement des émotions, l’estime de soi. «La dimension psychosociale y est importante. On pro- digue des soins de «mieux-être» aux plus fragilisés que ce soit par la maladie, la vie ou l’âge… On exerce en milieu carcéral, en seigneureries, en IMP, en oncologie ou en soins palliatifs, pour apporter du confort». Depuis plusieurs années, la DGAS propose ces séances bien-être aux usagers en situation de handicap des IMP. «Après le confinement, c’est l’IMP Arthur Regniers qui a rouvert en premier, en juin. J’y allais au début pour les soins aux résidents», explique-t-elle. «La coordinatrice générale, Jessica Gérard, avait une autre idée... Elle m’a demandé de prendre d’abord soin de ses collè- gues qui avaient beaucoup donné pendant le confi- nement. La DGAS a accepté et ma première mission a donc été de prendre soin de celles et ceux qui avaient pris soin des autres». Au début, un peu réservé, le personnel a mis quelques Le projet, plébiscité, s’étendra aux IMP «Le Roseau vert» jours à pousser sa porte. et «Ecole clinique». En octobre, la deuxième vague de la pandémie va malheureusement suspendre l’activi- «Educateurs, ergo, kiné, puéricultrices, … Quelques- té… jusqu’à la reprise. uns sont venus et le tam-tam a fonctionné. Pour des massages des mains, des avant-bras, du visage ou du «Quand on est dans le don de soi tout le temps, on doit Shiatsu, pour des séances de réflexologie plantaire ou pouvoir s’accorder du bien-être, pour se requinquer. de luminothérapie». J’espère avoir ouvert cette porte, ils méritent ce bien- être, comme tout le monde», dit-elle. À une époque «C’était très fort» où prendre soin de soi et des autres est vital, ce mé- Aurore vivra de grandes émotions avec certains tier et ce projet prennent tout leur sens. Au total, Aurore agents : «La pression retombait durement. Ils s’étaient aura accompli 300 prises en charge de professionnels, oubliés pendant ces longues semaines. Epuisés ou hommes et femmes, entre juin et octobre. «Quand j’ar- dans la culpabilité de s’octroyer une demi-heure. Mon rivais, certains me disaient : Tiens voilà la magicienne ! objectif a été de les rebooster», témoigne-t-elle. «En C’était très chouette d’entendre ça. Un jour, une dame cinq semaines, j’ai vu 90 agents et 70 résidents. C’était m’a même dit : Tu sais, je préfère ça à une prime sur très intense mais très riche». Et en toute confidentialité. mon salaire. C’était très fort». • 14
Social Bon anniversaire au Service de Santé mentale de Saint-Ghislain ! Sur notre photo, Maryline Veeckman Molly Parent, et Mélanie Carion. Le reste de l’équipe : Laurence Licour, Marie-Christine Laurent, Alizée Chais, Valentina Bufi, Alice Dauchy, Monique Leduc et Mathilde Mériaux. Créé à Saint-Ghislain en 2000, le plus jeune Service provincial de Santé mentale fête deux décennies. Mélanie Carion, psychologue depuis 2006, responsable depuis 2013, présente le travail de son équipe et ses défis. A mbulatoire (non-hospita- ensemble à la santé mentale des phone ou en visio, ce n’est pas tou- lier), le service répond aux citoyens, grâce à des plateformes». jours possible. La crise a bouleversé difficultés psycho-médico- les pratiques et le travail en réseau, sociales des citoyens, avec une Ce travail de l’ombre permet de on essaie de tricoter quelque chose particularité : «Notre essence, c’est mieux connaître le public. «On ensemble». Le service propose aus- notre travail en équipe, nos regards constate des situations plus lourdes, si un appui pour le personnel et les différents sur un patient, en fonction des personnes qui cumulent les résidents des maisons de repos de de nos professions et nos formations. difficultés. Il y a une dégradation la région. Nous sommes neuf aujourd’hui : une sociale», déplore-t-elle. «Les «an- En guise de réflexion sur l’ave- psychologue, directrice adminis- ciens» n’avaient pas notre flot de nir, Mélanie Carion conclut «On trative ; une psychiatre, directrice demandes. Le réseau nous a fait est tous motivés… pour 20 ans de thérapeutique ; une assistante so- connaître, même si le concept de plus ! Malgré un travail qui n’est pas ciale ; une secrétaire ; une psycho- «santé mentale» est déstigmatisé, tous les jours facile, on est heureux motricienne ; une technicienne de il fait encore peur car associé à la d’exercer un métier qu’on aime», surface ; un agent de liaison, deux psychiatrie». L’accessibilité finan- s’enthousiasme-t-elle. «Notre défi psychologues supplémentaires, ain- cière est une plus-value. «Il nous est de pouvoir garder notre spé- si qu’une stagiaire. » manque par contre du temps. Nous cificité ambulatoire et notre ac- sommes surchargés ». cessibilité, tant dans la démarche Le service est bien connu ! (libre et sans contrainte) qu’au ni- «Saint-Ghislain est une ville avec 2020 a mis le secteur en lumière veau financier. Suite à la crise de la une ambiance de village. Nos voi- «Après ce qui s’est passé, on recon- COVID, l’AVIQ a investi. Nous avons sins passent la porte ou les amis de nait (enfin !) l’importance de la San- du renfort pour une durée de leurs amis. Ils viennent chercher de té mentale. En octobre, c’était la 1 an et 1/2. De nouveaux collègues, l’aide directe ou sont orientés par première fois qu’un Gouvernement c’est une nouvelle dynamique et le CPAS, les hôpitaux, la maison mé- en parlait en pleine conférence de très rafraichissant !». • dicale, les écoles, les centre PMS, presse». La situation sanitaire pose les médecins,…». C’est une évo- question : «Maintenir nos consulta- lution : le réseau est plus présent. tions est vital, dans le respect des contact : «Avant, chacun travaillait de son gestes barrières, même si on en- 065/46.54.06 côté. Maintenant, nous réfléchissons visage les consultations par télé- spsmstghislain@hainaut.be 15
Enseignement Chaque année, les Erasmus Days permettent aux écoles secondaires participant au programme Erasmus+ de partager leur expérience. En 2019, 3 995 événements avaient lieu dans 53 pays ! Ces Erasmus Days s’adressent aux bénéficiaires Erasmus+, acteurs européens ou anciens élèves du programme. Le Lycée Provincial des Sciences et Technologies de Soignies avait concocté un petit- déjeuner européen ! Erasmus Days 2020 : l’Europe à l’honneur d’un petit déjeuner L e vendredi 16 octobre, effervescence et convivia- Les yeux de Gwendoline pétillent : «Ce qu’Emeline a lité dans les cuisines du Petit Granit, le restaurant vécu en Italie me donne envie de postuler pour le pro- didactique de l’établissement provincial, à Ecaus- gramme Erasmus. Les bourses étant limitées, il va falloir sinnes. La section boulangerie-pâtisserie mitonne un se battre mais je suis prête !» petit-déjeuner européen : «Nous réalisons des spéciali- tés pour voyager et valoriser nos jeunes qui ont partici- 125 étudiants, une dizaine d’écoles pé ou vont participer aux différents projets européens», Depuis 2014, dans le but de valoriser les métiers ma- s’enthousiasme Eric Ridez, enseignant en boulangerie- nuels et techniques, la Province de Hainaut positionne pâtisserie. l’ensemble de ses établissements d’enseignement Les témoignages se partagent avec bonheur ! secondaire qualifiant, en alternance, spécialisé et de «J’ai fait un stage professionnel en Italie. Au-delà de promotion sociale dans le cadre des différents appels l’expérience acquise sur le terrain, je retiendrai l’envie à projets Erasmus+. d’aller plus loin dans ma formation», raconte Emeline. Elève en 7ème gestion, elle termine son cursus en bou- En 2019, après un programme de préparation et de langerie-pâtisserie et souhaite ouvrir son commerce. sensibilisation psycho-sociale, culturelle et linguistique, Elle avait même décroché un job en Italie, à l’issue de plus de 125 élèves de l’enseignement provincial ont ef- son stage. fectué un stage d’immersion professionnelle d’un mois en Europe dans des métiers variés. Une dizaine d’éta- «Depuis six ans, nous sommes impliqués dans ces pro- blissements provinciaux ont été choisis pour la période jets européens, j’espère la participation de toutes les 2020-2022. Hainaut Enseignement a développé de nou- sections pour 2021. Nos jeunes reviennent avec l’envie veaux partenariats avec des entreprises européennes de se dépasser. Erasmus+ c’est une aubaine pour notre qui accueilleront les étudiants sélectionnés pour leur école qualifiante et nos élèves», déclare Sonia Dupont, stage professionnel. Les répercussions humaines et directrice du LPST Soignies. professionnelles de cette aventure sont considérables pour ces jeunes. • Grâce au programme Erasmus+, les enseignants ac- compagnent leurs élèves sur place et reviennent avec d’autres pratiques pédagogiques. Thomas Letellier, enseignant en boulangerie - pâtisserie : «cette expé- rience Erasmus+ restera un des plus beaux souvenirs de ma carrière, j’ai vu des étudiants s’émerveiller face à https://www.erasmusdays.eu/erasmusdays/ de nouvelles techniques culinaires !» www.etudierenhainaut.be/erasmus 16
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