A - Fondation des Artistes
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▷ Carnet SOMMAIRE 2 ▷ Éditorial : Des chantiers s’ouvrent… 3 CHEZ NOUS 4 ▷ Exposition à la MNA : Laure Albin Guillot, artisane d’art de la photographie 4-5 ▷ Exposition à la MABA : Ce n’est pas la taille qui compte 6-7 ▷ Les concerts de la MNA 8-9 ▷ La vie rêvée 10-11 ▷ Rencontres : Élisabeth Cibot et Lidwine Prolonge 12-13 ▷ Conférence : Musique et cinéma 14 ▷ Journées Européennes du Patrimoine 15 ▷ Un patrimoine d’intérêt régional 16 ▷ Deux nouveaux titres parus dans La Collection du Parc 17 ▷ Projection du film Après l’ombre de Stéphane Mercurio 18 HORS-LES-MURS 19 ▷ Sortie guinguette 19 ▷ Collections de la FNAGP 20 MOMENTS CHOISIS 21 ▷ Vernissages, anniversaires, sorties 21-24 HISTOIRE(S) DE VIE(S) 25 ▷ René Baudichon 25 ▷ Pierre Champion 26-28 ▷ Avoir cent ans à la MNA 29 DATES À RETENIR 30-31 ▷ Carte postale des vacances 30 1 En couverture : Laure Albin Guillot, Madame Sciama, Paris, vers 1940 © Laure Albin Guillot / Roger-Viollet
CARNET Bienvenue ! En mai À Mme Claude Levy En juin À M. Michel Duplaix, M. Roger Gros En juillet À M. André Courseau et son épouse Mme Simone Courseau En septembre Colette Engelmann, À Mme Mme Éliane Lardier, M. Francesco Santori Souvenir En juin M. Imre Farkas, Mme Marie-Caroline Veran En août Mme Joséphine Le Bar En septembre Chantal Petit de Mirbeck, Mme M. Michel Duplaix, M. Gérard Théron Comité de rédaction : François Bazouge, Caroline Cournède, Laurence Maynier, Seval Özmen, Déborah Zehnacker Comité de lecture : Jean Chaix, Cécile Dropsy, Michel Vray Achevé d’imprimer : octobre 2018 2
ÉDITO sa vocation essentielle et sa lumière zénithale. Ces travaux représentent un investissement conséquent pour la FNAGP, que l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France et le Conseil départemental ont bien voulu accompagner ; qu’ils en soient ici sincèrement remerciés. Ils sont indéniablement sources de troubles et de quelques Des chantiers s’ouvrent… désagréments et nous en sommes désolés, mais l’ensemble des Depuis plus d’une année, les équipes équipes mobilisées sur ces chantiers de la Fondation travaillent à veilleront à les minimiser pour les différents aménagements qui vont résidents et les personnels. Ils sont contribuer à requalifier le site de aussi le gage d’une nouvelle étape Nogent-sur-Marne. Ces travaux ont dans la longue et belle histoire démarré cet été et sont menés de de la MNA. concert pour se terminer à la fin de l’année, selon le calendrier Parallèlement, le chantier prévisionnel de l’architecte chargé d’aménagement intérieur de la de la maîtrise d’ouvrage, Frédéric Bibliothèque Smith-Lesouëf est Denise. lancé ; il fait suite à la restauration du clos et du couvert que le De nature différente, ces travaux Ministère de la culture a financée en concernent à la fois la mise en 2016. Il doit permettre de retrouver conformité des espaces de la l’esprit et la qualité du lieu, pour maison de retraite en termes de devenir un espace d’activités sécurité incendie, d’accessibilité et culturelles tournées vers les d’informatique, mais aussi la création nogentais, mais aussi les résidents de cinq nouvelles chambres, en lieu de la MNA et les visiteurs de la et place d’espaces administratifs, MABA ; les deux maisons de manière à porter la capacité disposeront en effet d’un accès d’accueil de la MNA à 80 places direct à la Bibliothèque, comme par autorisées, dès l’année prochaine. le passé. Cet accroissement est un des leviers identifiés pour redresser Le mobilier et les éléments économiquement l‘établissement. décoratifs d’origine, conservés par la Bibliothèque de France, feront l’objet Ainsi, les services administratifs de dépôts ; ils retrouveront ainsi (direction, comptabilité, logistique, l’emplacement qu’ils occupaient animation et salle de réunion) lorsque Madeleine, Jeanne et leurs vont se trouver déplacés et le bureau invités s’y retrouvaient... du médecin-coordinateur regroupé avec celui de la psychologue, de L’inauguration de la Bibliothèque façon à libérer des espaces Smith-Lesouëf est envisagée au mois transformés en chambre simple de mai 2019, mais nous vous en et en salon de coiffure. La superficie reparlerons. de l’Académie se verra réduite par l’aménagement d’une chambre Laurence Maynier dans sa partie arrière, sans 3 remettre pour autant en cause
CHEZ NOUS Exposition à la MNA : Laure Albin Guillot, artisane d’art de la photographie 13 septembre - 25 novembre 2018 mais c’est essentiellement au cours des années 1930 et 1940 que Laure Albin Guillot, à la fois artiste et figure institutionnelle, occupe et domine la scène photographique française. Photographe indépendante, elle se consacre à des © Laure Albin Guillot / Collections Roger-Viollet genres variés comme le portrait, le nu, le paysage, la nature morte et, dans une moindre mesure, le reportage. Technicienne hors pair et photographe de son temps, elle utilise les nouveaux modes de diffusion de l’image et fournit à la presse et à l’édition des illustrations et des créations publicitaires. Elle est aussi l’une des premières en France à envisager l’application décorative de la photographie par ses recherches formelles avec l’infiniment petit. Avec la photomicrographie, qu’elle renomme « micrographie », Laure Albin Guillot (1879-1962) Laure Albin Guillot offre ainsi de dans son atelier. Paris, boulevard nouvelles perspectives créatrices Beauséjour, vers 1935 combinant sciences et arts plastiques. À la fois membre de la Société des artistes décorateurs, Cet automne, dans la continuité de de la Société française de son partenariat avec le Jeu de photographie, directrice des archives Paume, la FNAGP présente, photographiques de la direction du 13 septembre au 25 novembre générale des Beaux-Arts (ancêtre 2018, une exposition consacrée à du ministère de la Culture), première Laure Albin Guillot (Paris, 1879-1962), directrice de la Cinémathèque figure majeure de la photographie nationale et présidente de l’Union française des années 1920-1940 qui féminine des carrières libérales et résida à la Maison Nationale des commerciales, elle apparaît comme Artistes à la fin de sa vie. l’une des personnalités les plus L’exposition réunit ainsi une actives et les plus conscientes des quarantaine de reproductions issues enjeux médiatiques et culturels des Collections Roger-Viollet, de son époque. sous le commissariat de Delphine Desveaux. La photographie de Laure C.C. Albin Guillot fut l’une des plus en vogue dans l’entre-deux-guerres. Ses premières œuvres apparaissent dans les salons et les publications dès le début des années 1920, 4
© Laure Albin Guillot / Collections Roger-Viollet Laure Albin Guillot, Micrographie (graine). Paris, vers 1925 5
CHEZ NOUS Exposition à la MABA : Ce n’est pas la taille qui compte 13 septembre - 16 décembre 2018 Jan & Randoald, Jean-Marc Ballée, Spassky Fischer, Étienne Robial, Fanette Mellier, Anna Haas, Pierre Leguillon, Claude Closky, Thomas Geiger OK-RM, Maximage, SpMillot Longtemps, l’attention portée au l’intelligence de la forme, de la graphisme s’est focalisée sur réalisation, des matériaux, de l’affiche, un support qui permettait l’expérimentation dont il résulte, de des formats de grande ampleur : l’usage attendu. Une histoire où la 4 x 3, Decaux, 80 x 120… La parenté modestie apparente et la taille de ce support avec le tableau peint réduite de l’objet tiennent tête à et la tradition des biennales et l’affiche ! concours favorisaient la dimension spectaculaire de celle-ci au Retour sur ce projet avec détriment d’autres objets graphiques Quentin Schmerber, l’un des trois qui restaient souvent moins visibles commissaires : car plus modestes par la taille, la technique d’impression ou les C.C. - Quentin, pourriez-vous usages attendus. L’exposition évoquer l’origine du projet ? Ce n’est pas la taille qui compte Comment s’inscrit-il dans le travail présentée à la MABA, du 13 mené au centre de documentation septembre au 16 décembre prochain, de l’École Supérieure d’Art et de se propose de raconter une autre Design d’Amiens ? histoire du graphisme, une histoire Quentin Schmerber, Q.S. - Ce projet où la qualité de l’objet montré ne se est lié au poste d’assistant définit plus (seulement) par un format documentaliste que j’ai exercé à la fin et un support mais bien plutôt par de mes études à Amiens. Peggy 6
Letuppe, en charge du fonds de graphiques qu’il a récoltées ça et là : l’école, avait fait un travail tantôt pour un pli intéressant, un ton extraordinaire pour constituer un direct original, la texture d’un papier, fonds qualitatif spécialisé sur le un format malin… Je me suis aussi graphisme et la typographie. En rendu compte qu’ils étaient rarement parallèle, elle a eu l’idée de créer une signés et qu’ils étaient petite collection d’œuvres particulièrement difficiles à tracer. Ils graphiques qu’elle pouvait obtenir sont bien souvent absents des gratuitement et archiver sans prendre portfolios des graphistes et rarement trop de place afin que les étudiants montrés. Quelquefois, certains puissent à loisir manipuler des graphistes n’ont même pas ces productions graphiques. En 2014, j’ai productions dans leurs archives. découvert cette collection qui se Comme si ces formes de créations composait essentiellement d’objets étaient un parent pauvre des affiches reçus par le courrier à destination de et des livres, jugés plus nobles. l’école (invitations, cartes de vœux, Je voulais mettre à bas cette programmes de saisons, conception et je pense que le titre communications d’autres écoles…). est, en cela, assez équivoque ! À ma connaissance, il n’existait pas de précédent ou d’équivalent à cette C.C. - Quel est l’objet du fonds qui a initiative, j’ai donc décidé de votre préférence ? Pourquoi ? m’impliquer dans l’accroissement de Q.S. - Pourquoi en choisir un seul ce fonds, d’abord en y intégrant ce alors qu’on pourrait tous les faire que j’avais accumulé à titre tenir dans une caisse ? personnel puis en entrant dans une démarche active pour récupérer des C.C. productions auprès des graphistes et des studios. C.C. - Qu’est-ce qui vous a amené à conserver ces « petits objets » ? Q.S. - Chaque graphiste possède 7 une petite boîte de productions
CHEZ NOUS Concerts de la MNA En juin En juillet Big Band Jazz Cirque à domicile Dans le cadre de la saison culturelle Rhodes Dumas est un artiste avec un consacrée au jazz à Nogent-sur- grand A. Il maîtrise l’art de Marne, l’association Pause-Musique l’antipodisme qui consiste à jongler privilégie les rencontres et la avec ses pieds, avec une célérité pratique collective en réunissant des époustouflante. Il fait partie du musiciens amateurs au sein Cirque Venissio, exploité depuis cinq d’ensembles, tels que le Big Band générations par la famille Dumas, Jazz, la Chorale, le Petit Orchestre. et offre des représentations sur les Le 23 juin, sous la direction de pistes de grands cirques. Marie-Hélène Felix, la vingtaine de Le 18 juin, il est venu partager musiciens du Big Band Jazz a convié avec passion son amour du cirque les résidents à un voyage musical à la MNA. avec le jazz des années 30 et 40, Pendant une heure, il a proposé des dans le Parc de la Maison Nationale numéros de clown, de jonglerie des Artistes. d’équilibre ainsi que son excellent Trente-deux ans et des centaines de numéro de chiens, salué par les concerts plus tard depuis sa résidents. Tous les objets voltigent au création, ce magnifique orchestre de bout de ses pieds, même une table, jazz est toujours aussi passionné et dans un final spectaculaire. Les réunit des musiciens enthousiastes. résidents se sont émerveillés devant Ce concert fut un régal pour tous la vitesse et l’originalité de ses ceux qui aiment le jazz. Un grand numéros… Ils ont été transportés merci aux musiciens et à Marie- dans un monde merveilleux ! Hélène Felix pour ce concert époustouflant, fort apprécié des résidents. 8
En août En septembre Duo Dom & Tom Le 25 septembre, la petite scène de la MNA a accueilli la talentueuse Jean-Paul Élysée (chant) et pianiste Burcu Mest avec un concert Marc Vorchin (saxophone, flûte, d'une qualité exceptionnelle. Elle a chant) ont partagé la petite scène de proposé des instants magiques, avec la MNA, le 28 août, sur un répertoire un programme original, devant une des îles. Ils sont passionnés salle comble : Sonate K380 en mi de jazz et de musiques cubaines. majeur et Sonate K381 en mi majeur Depuis plusieurs années, ces de Scarletti, Sonate N° 18 en ré majeur musiciens emmènent leur public K576 Allegro Adagio Allegretto de dans des quadrilles créoles, des Mozart, Andante Spianato et Grande biguines, des mazurkas, des valses Polonaise Op. 22 de Chopin et ou des polkas. Durant une heure, quelques œuvres de Debussy… le duo Dom & Tom a fait revivre Burcu Mest a commencé ses études la musique de la Martinique et de de piano à l’âge de 8 ans avec la la Guadeloupe, ainsi que les célèbre pianiste Tatiana Pikaizen au résonances musicales provenant Conservatoire national à Ankara. des îles voisines de la zone caraïbe : À l'École normale de musique de Cuba, Haïti, République Dominicaine, Paris, Burcu Mest a notamment Puerto Rico. obtenu le 2e Prix du Concours Merci au duo Dom & Tom d’avoir international Canetti de musique en apporté la chaleur des îles pour France, le 3e Prix - Médaille de Bronze prolonger l’été sur le rythme du Concours Les Clés d’Or tropical… Les résidents étaient ravis en France en 2017 ; elle est aussi et sauront s’en souvenir cet hiver lauréate du Concours international pour s'évader sous les tropiques ! Shabyt Inspiration de piano à Astana- Kazakhstan. 9 S.O.
CHEZ NOUS La vie rêvée… une expérience de création partagée, restituée © Didier Rullier © Didier Rullier Sur une idée originale de l’autrice Le travail de création soutenu par Corinne Atlas, des enfants issus l’imaginaire, de séances en séances, de centres de loisirs de Champigny- a progressé accompagné de sur-Marne et des résidents de la moments inoubliables : les résidents Maison Nationale des Artistes ont ont raconté leurs histoires et leurs vécu une aventure inédite de partage souvenirs, des souvenirs et de création. À l’initiative d’Auteurs étincelants… Les enfants ont grand Solidaires et de la Fondation ouvert les oreilles pour attraper ces Nationale des Arts Graphiques et souvenirs, les porter en eux peut-être Plastiques, quatre auteurs pour toujours « Comme on porte des professionnels les ont accompagnés bijoux précieux, comme on porte une dans cette expérience artistique armure de chevalier pour aller pendant toute l’année scolaire. explorer l’univers » ? Et les enfants sont devenus des aventuriers, Vingt enfants fréquentant quatre des explorateurs de leurs vies, centres de loisirs de Champigny-sur- réelles et rêvées aussi… Ils ont offert Marne et onze résidents de la MNA en retour leur écoute, leurs sourires, ont partagé une expérience artistique leurs rires, leurs cris et leurs histoires sans précédent, pendant neuf mois. aussi. Ils ont échangé des Le projet s’est construit au rythme confidences, choisi des récits, drôles d’un mercredi sur deux, à compter ou tristes. Ils se sont chuchotés d’octobre 2017, sur quinze séances des secrets ; ils ont avoué leurs de trois heures effectives dont deux bêtises, leurs peurs et leurs rêves… heures d’atelier et une heure consacrée à un goûter convivial pris Circulation des histoires, libération en commun. de la parole, l’acte de transmission et de création… le pari est réussi ! Ce Ce beau projet a été conduit par travail a donné lieu à de jolies formes Christophe Botti, Isabelle Destrez, de spectacle vivant et un spectacle Christophe Martin et Stéphane inédit. Mercurio, tous issus des répertoires du spectacle vivant et de l’audiovisuel Le 9 juin à la Maison Nationale des (auteur de théâtre, metteur en scène, Artistes et le 13 juin à La Maison pour scénariste, réalisateur). Caroline tous du Bois-L'Abbé à Champigny, Swysen, réalisatrice, a suivi ce projet ils ont présenté les fruits de leur du tout premier atelier jusqu’à la année de création. Tous les enfants restitution des créations partagées, étaient présents sur scène. Les afin de constituer une mémoire résidents ont également participé à visuelle de l’aventure. ces restitutions, sur scène ou bien à 10
© Didier Rullier © Didier Rullier travers des scénettes filmées par dernier bateau qui partait de Stéphane Mercurio et intégrées au Marseille, à Haïfa, en Israël, mais ce spectacle. Les salles étaient pleines n’était pas Israël, c’était la Palestine à à chaque séance, les parents, l’époque. Ensuite, je suis revenue à les enfants des centres de loisirs, l’âge de 17 ans, je crois, au même les résidents de la MNA ont partagé hôtel, pour être élève aux Beaux-Arts. des moments émouvants et Les propriétaires de l’hôtel nous ont magiques. raconté que le jour après notre départ, la police française, je ne sais La restitution de cette initiative plus comment ils s’appelaient, est inédite et le film de cette année venue nous chercher pour nous d’atelier de création seront bientôt amener à Drancy, mais elles avaient programmés. un nom spécial, ces forces. S.O. Quand on parle de ces choses-là, pour moi, ce n’est pas un souvenir qui a un début et une fin, jusqu’à EXTRAIT 1 : aujourd’hui, toutes ces choses, avec les Allemands. L’autre jour, on a vu le Lise : Si ! Tu peux me croire. Il faut film de Benigni, un film extraordinaire croire à ses rêves. Il faut que qui s’appelle La vie est belle, on a vu notre chariot soit accroché à une comment un père essaye de sauver étoile. Na ! son enfant dans un camp. Comment vous dire, toutes ces choses là, ce ne Maelyne : Oui, mais c’est un rêve, sont pas des souvenirs, c’est vous venez de le dire ; c’est pas une tellement imprégné en moi, que ça réalité. me touche toujours, je ne peux pas m’en débarrasser. L’étoile jaune : Lise : C’est une réalité. Il suffit d’y vous savez qu’on imposait l’étoile croire. C’est tout. Et toi, tu as des jaune à tous les juifs, on imposait rêves ? quelque chose de rouge aux tziganes. L’ironie de l’histoire, c’est que je suis née à Berlin. EXTRAIT 2 : Myriam : Quand j’avais 9 ans, je vivais dans un hôtel à Paris. À cette époque-là, on pouvait habiter dans un hôtel au mois. Mon père était décédé, et ma mère et moi, on était très liées au propriétaire de l’hôtel, on mangeait avec eux à midi. Et puis c’était 1939, le début de la guerre, et 11 on est juif. On est parti avec le
CHEZ NOUS Rencontre avec Lidwine Prolonge, artiste collective et à réunir les conditions d’un trouble de notre rapport au réel. Après avoir étudié à l’Université Marc Bloch et à l’École Supérieure des Arts Décoratifs (ESAD) de Strasbourg, elle a développé sa pratique artistique lors de résidences et a commencé à poser les fondements de principes systémiques et complexes qui régissent dorénavant ses projets. Elle enseigne, depuis 2013, à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, dans le groupe pédagogique Hors Quelques jours après la visite de Format interrogeant particulièrement l’exposition Performance TV à la la notion de contexte. MABA (présentée du 31 mai au 22 juillet) avec des résidents, Lidwine Ses performances sont montrées Prolonge, qui est l’une des dans différents contextes : espaces protagonistes de l’exposition, a bien publics, gares, écoles d’art (Bourges, voulu nous faire découvrir son Clermont-Ferrand, Villa Arson), univers. centres d’art (CAC Brétigny), Commission européenne (Bruxelles), Elle est arrivée avec un texte intitulé festival Actoral. Ses œuvres ont été Dévorer les oublies (Hypnos) qu’elle présentées au Musée d’art moderne avait écrit pour le dernier numéro du et contemporain de Strasbourg, Fil d‘Argent, puis a réalisé une à Triangle (Marseille)… Elles sont performance de sa voix qui présentes dans des collections transporte, avec un sens de publiques (FRAC Champagne- l’improvisation pour se jouer de Ardenne) et privées. l’atmosphère de la salle (une résidente qui arrive en retard, un autre Merci à Lidwine Prolonge pour cette qui déplace un fauteuil, etc). Durant la belle rencontre. performance, les résidents ont été conviés à fermer les yeux pour des S.O. imaginaires collectifs, pour abandonner leur place de spectateur et devenir l’acteur de cet événement singulier, pour interroger notre rapport au réel. Lidwine Prolonge considère sa pratique artistique comme une expérience de vie et la vie comme une expérience artistique. Elle accorde une attention particulière à l’écriture et à la relation avec le spectateur. Lors de ses performances, ses installations et ses films, elle cherche à créer une continuité entre histoire individuelle et histoire 12
Rencontre avec Élisabeth Cibot, sculptrice au Hameau au Hameau. Ses œuvres se trouvent dans de nombreuses collections privées et publiques et sont présentées dans différentes galeries internationales. Elle obtient plusieurs prix, dont le Prix Camille Claudel de sculpture de la Société nationale des Beaux-Arts (2013), la médaille d’or de sculpture de la Société nationale des Beaux-Arts (2015), le Prix Conti de sculpture (2017). « Le monde d’Élisabeth Cibot est le théâtre de la fusion entre réalité et imaginaire, dont la cohérence et la force découlent d’une émotivité unique qu’elle sait transmettre à la matière sculptée, et qui toujours nous va droit au cœur. » Patrice de la Perrière, Univers des Arts Magazine, avril 2013. « La sculpture a toujours fait partie de mon environnement » entame Réalisations monumentales Élisabeth Cibot, au début de la (sélection) : Ville de Lalbenque ; Hôtel rencontre du 31 mai, en salle Guy Loë de Ville de Sarrebourg ; monument à la MNA. Après une formation pour la ville de Calais ; Monument pluridisciplinaire en gravure, à Charles de Gaulle et Yvonne glyptique, dessin et sculpture à l’École à Drancy ; Monument en hommage nationale supérieure des Beaux-Arts à Charles de Gaulle à Pontault- de Paris dans les ateliers d’Étienne Combault ; Buste monumental de Martin, Léopold Kretz et César, elle François Mitterrand. aborde chacune de ces techniques et y excelle. Une fois le diplôme obtenu, Expositions personnelles récentes en 1983, elle devient l’assistante du (sélection) : Sarrelouis ; Île Vauban ; peintre Riccardo Licata au Centro galerie Claus Zöllner ; galerie Neuberg Internazionale di Grafica de Venise, Arts ; French May à Hong Kong ; entre 1981 et 1983, puis est invitée en Sculptures pour la Cour des Comptes tant que « Guest artist » auprès de la Européenne, au Luxembourg en 2014 ; Glass School de Harvey Littleton invitée d’honneur du 48e Salon des à Spruce Pine (États-Unis) en 1983. Arts d’Alfortville en 2015 ; Peintures et De retour à Paris, tout en continuant Sculptures, Neuilly Arts en 2016 ; à créer dans un atelier de la Ville en Corps & accords, galerie Artistes en 1984, elle poursuit des études lumière, Paris. d’histoire de l’art et valide une première thèse en 1984 en Un grand merci à Élisabeth Cibot pour Archéologie romaine, puis un DEA en cette belle rencontre et ce partage du 1990 en Histoire des Techniques. sens de la vie à travers l’art du À partir de 1993, elle opère un retour à sculpteur. la statuaire de bronze et aux grands formats. Depuis 1997, elle travaille S.O. 13 dans l’un des ateliers de la FNAGP
CHEZ NOUS Un patrimoine d’intérêt régional © Hervé Plumet © Hervé Plumet À l’issue de la commission du 5 juillet conserve également la mémoire de 2018, le site de la Fondation Nationale ses derniers propriétaires, les Smith - des Arts Graphiques et Plastiques et particulièrement des deux sœurs à Nogent-sur-Marne a obtenu le label artistes Madeleine Smith-Champion « Patrimoine d’intérêt régional » (peintre) et Jeanne Smith décerné par la Région Île-de-France. (photographe) - qui ont œuvré en tant Il rejoint ainsi les trente premiers qu’artistes, érudites et bienfaitrices au lieux franciliens distingués par ce profit de la Ville de Nogent-sur-Marne nouveau label. et de la Nation française, notamment au travers de l’hôpital militaire La FNAGP administre ce grand qu’elles avaient installé, pendant la domaine légué par la famille Smith à Première Guerre mondiale, dans l’État pour soutenir la cause des l’hôtel particulier du 16 rue Charles VII artistes. Dans un parc arboré de style (l’actuelle MABA). anglais de dix hectares, il se compose des deux hôtels particuliers édifiés Cet ensemble unique et préservé aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui concentre aujourd’hui plusieurs accueillent aujourd’hui la Maison générations d’artistes et propose une Nationale des Artistes et le centre programmation culturelle riche et d’art, la Maison d’Art Bernard variée à ses visiteurs. Le domaine est Anthonioz, ainsi que la Bibliothèque un lieu vivant, de création, Smith-Lesouëf, achevée en 1917 - qui d’inspiration et de mémoire, qui allie ouvrira au public au printemps 2019 – création contemporaine, site arboré et deux lots d’ateliers d’artistes remarquable et patrimoine historique, construits à la fin du XXe siècle, le artistique et traditionnel préservé. Hameau. Un pigeonnier, aux abords de la MNA et une fabrique pittoresque Le label « Patrimoine d’intérêt du XIXe siècle au cœur du Hameau, régional » a été créé en 2017 par la complètent cet ensemble Région Île-de-France afin de remarquable. Un vignoble traditionnel préserver et mettre en valeur des cultivé par l’association « La Confrérie édifices franciliens non protégés au du Petit Vin Blanc » s’étend titre des monuments historiques et également dans une partie du parc, dont les valeurs esthétiques et/ou contribuant à la préservation de ce historiques ont été reconnues. patrimoine immatériel et historique de l’Île-de-France. L.M. Rare témoignage préservé des demeures de villégiatures franciliennes de l’Ancien Régime, le domaine de Nogent-sur-Marne 14
Journées Européennes du Patrimoine Comme chaque année, les Journées sur un aspect patrimonial du site. Européennes du Patrimoine ont Les photographies réalisées ont été permis d’accueillir, Nogentais, présentées à l’accueil de la MABA touristes, curieux, visiteurs habituels le dimanche 16 septembre et les et familles attirés par la beauté du lauréats (catégorie + de 12 ans) et parc et des deux demeures du 14 et (catégorie enfant) se sont vus offrir du 16 rue Charles VII. Cette année, des livres de photographies. le site, qui s’est vu reconnaître par la région Île-de-France son caractère Seule ombre au tableau, les travaux patrimonial exceptionnel (avec dans la Bibliothèque Smith-Lesouëf le label « Patrimoine d’intérêt qui ont empêché son ouverture au régional »), a reçu 455 visiteurs parmi public cette année. Que les déçus se lesquels Paul Damm, conservateur rassurent : la bibliothèque s’embellit du patrimoine pour le Val-de-Marne. et les accueillera, de façon plus régulière, dès le printemps prochain Le programme des activités à l’occasion d’une exposition proposées pendant ces deux jours, consacrée à Marie Vassilieff toujours aussi dense, (visites des (ancienne résidente de la MNA expositions et du site, ouverture du et figure du Montparnasse des parc, petit-parcours pour les années 30) qui se déploiera sur les enfants…) s’est également agrémenté trois lieux MABA-MNA-Bibliothèque d’un jeu-concours au titre inspiré par Smith-Lesouëf. celui de l’exposition de la MABA. À partir de cette thématique C.C. « Ce n’est pas la taille qui compte », les participants étaient invités 15 à proposer une photographie
CHEZ NOUS Conférence : Musique et cinéma, redonner aux images leurs vies photographiques Docteur de l’université d’Avignon, idées que l’on se fait du cinéma Quentin Amalou a donné une d’antan relèvent parfois du mythe, conférence passionnante, le 27 juin, depuis le film L'Arrivée d'un train en en prenant pour point de départ sa gare de La Ciotat de Louis Lumière en thèse. Il a ainsi présenté les résultats 1895, en passant par les magnifiques de sa recherche sur les cinés- films de Charlie Chaplin et de Buster concerts et leurs publics, ainsi que Keaton jusqu’au premier film parlant sur la relation qu’entretiennent Le chanteur de jazz d’Alan Crosland musique et cinéma. et le premier film en couleur Le Magicien d’Oz. Quentin Amalou a offert la définition d’un ciné-concert, comme un Il a ensuite évoqué les liens entre le dispositif qui allie le cinéma et la ciné-concert et le développement musique et qui permet de voir et numérique des salles de cinéma et a d’entendre le cinéma et la musique terminé sa conférence sur le ciné- différemment, quelle qu’en soit la concert de nos jours, avec l’analyse forme. Il a remonté le fil des relations des liens qu’entretient ce dispositif entre musique et cinéma, avec la cinéphilie, avec la mélomanie accompagné d’extraits de célèbres ainsi que sur la manière dont son films : pendant toute l'ère du cinéma inscription dans l’éventail des muet, le cinéma était un ciné-concert pratiques culturelles participe au sans le savoir, puisque ce qui se brouillage des frontières symboliques passait à l'écran était accompagné de la légitimité culturelle. Nés avec le dans la salle par un pianiste, quelques cinéma muet, les ciné-concerts instrumentistes ou, dans les plus attirent aujourd’hui programmateurs grandes salles, un orchestre. Le de salle et grand public. cinéma servait d’intermède pour que les musiciens se reposent… Avec Un grand merci à Quentin Amalou l’arrivée du cinéma parlant, la pour cette intéressante conférence, musique jouée en direct disparaît pour ces moments d’échange et de progressivement pour des raisons partage des connaissances. économiques. S.O. Il a poursuivi sa conférence en expliquant comment les images et les 16
Deux nouveaux titres parus dans La Collection du Parc La FNAGP convie chaque année à la Dans le même temps, à l’occasion de Maison Nationale des Artistes un l’exposition coproduite avec le Jeu de artiste en résidence pour réaliser une Paume qui lui est consacrée dans les œuvre en résonnance avec le lieu et salons de la MNA, le 3e titre Laure ses occupants. Albin Guillot, Artisane d’art de la photographie est un portrait de la très Cette collection, coéditée par la grande photographe qui finit ses jours FNAGP et Bernard Chauveau à Nogent, en 1962. Indépendante, elle Éditions, entend témoigner de ces fut l’une des photographes les plus en rencontres réalisées lors de ces vogue dans l’entre-deux-guerres, à la résidences artistiques à la MNA. fois artiste et figure institutionnelle, qui sut occuper et dominer la scène Après Un Temps de rêve qui photographique française. présentait la résidence du photographe Grégoire Korganow, Une signature du livre sur la c’est le séjour de la plasticienne résidence de Dalila Alaoui à la MNA Dalila Alaoui qui, en 2014, à partir de est programmée chez l’éditeur, recherches intuitives ou Bernard Chauveau, Galerie 8+4, 36 rue documentées sur Jean Besancenot de Milan dans le 8e arrondissement, et des rencontres avec les artistes le 14 novembre à 18h30 ; l’artiste de la maison de retraite, a inventé présentera à cette occasion certaines des scènes fictives pour créer une des œuvres inspirées par sa sorte de « retraite sentimentale », résidence à Nogent-sur-Marne. sous le titre Comment d’une épingle faire un clou. L.M. 17
CHEZ NOUS Projection du film Après l’ombre de Stéphane Mercurio Le 26 septembre, un très beau rencontrer Stéphane Mercurio à la documentaire Après l’ombre, a été MNA, elle est l’un des auteurs du projeté en salle Guy Loë, en présence projet La vie rêvée (voir page 11) qui de sa réalisatrice Stéphane Mercurio. s’est déroulé cette année. Cette Ce film nous plonge au cœur d’une projection fut l’occasion de mesurer aventure humaine sans pareille : la son talent de réalisatrice, car ce n’est création d’une pièce de théâtre par pas la première fois qu’elle se penche quatre anciens « longues peines » sur la question. Elle a réalisé deux qui évoquent leurs souvenirs de cette autres films À l’ombre de la période d’incarcération, sous la République en 2011, À côté sur le direction du metteur en scène Didier calvaire des familles de détenus en Ruiz. 2007. Elle s’engage souvent au plus près de ses personnages, dans des Stéphane Mercurio décide de sujets de société parfois brûlants, recueillir la parole d’anciens parfois méconnus. Son premier film, prisonniers de longue durée. Pour ce Scènes de ménages avec Clémentine, faire, elle se glisse dans les traitait des rapports entre une femme préparatifs du spectacle Une longue de ménage et ses employeurs, il a été peine monté par Didier Ruiz et sa diffusé par Arte et sélectionné dans Compagnie des Hommes. Ce film de nombreux festivals. En 1993, elle raconte la prison avec une dignité filme une lutte pour le logement et remarquable, mais surtout un beau s’investit dans le magazine La Rue. voyage, celui qui va permettre à cette En 1996, elle réalise Cherche avenir parole inconcevable de jaillir de avec toit, chronique sur la sortie de l’ombre pour traverser les murs. l’exclusion. Depuis, elle n’a cessé Il libère des paroles empêchées, d’écrire et de réaliser des hésitantes, violentes et touchantes... documentaires pour la télévision et le cinéma qui offrent des débats Ce film interroge aussi le rapport passionnants. entre le cinéma et le théâtre, la manière dont l’un et l’autre peuvent Merci à Stéphane Mercurio pour ce se nourrir. La réalisatrice a su filmer film magnifique et émouvant. avec justesse la contradiction entre le travail ciblé du metteur en scène et S.O. l’effort du comédien qui doit revivre des scènes pénibles de son parcours afin de rendre possible la création. Nous avions eu la chance de 18
HORS-LES-MURS Chez Fifi, toute une histoire… Avec l'arrivée des beaux jours, nous Une entrée fraîche et délicieuse de avons décidé de profiter des rayons saumon fumé accompagnée de de soleil et des bords de Marne. quelques crevettes nous est servie, Rendez-vous est pris, avec notre suivent au choix des moules-frites ou chauffeur de car, pour le 25 juin : il un filet d’agneau avec ses petits nous emmène dans une jolie légumes assortis. Un déjeuner simple guinguette un peu désuète, à Neuilly- et merveilleusement bon. sur-Marne « Chez Fifi ». D’autres résidents se lèvent pour Cette dernière se trouve tout au bord danser, Mmes Deramont et Anderson de la Marne, pas de rue à traverser, ni virevoltent sur les notes de de chemin nous séparant de cette l’accordéon au rythme d’une java, rivière aux effets rafraîchissants en d’une rumba ou d’une valse musette. cette période d’été. Un lieu simple et idéalement placé en bord de la rivière, Le temps le permettant, nous juste avant le port de plaisance de décidons de sortir sur la terrasse Neuilly, qui conserve une ambiance pour terminer notre repas avec très authentique. l’indispensable fromage/salade et un dessert fait maison, une tarte aux Après un accueil très sympathique, pommes chaudes. nous prenons place à nos tables, face à la piste de danse. Les cocktails et Les bords de la Marne sont calmes et canapés servis, les résidents prennent donnent un côté bucolique à notre leurs aises et discutent entre eux. Le sortie. bruit des voix des différents groupes autour de nous, crée une ambiance Juste le temps de prendre un petit festive et chaleureuse, accompagnée café pour finir cette sortie sur une entre chaque plat, par un dernière bonne note. accordéoniste qui chante des chansons bien connues de tous. Catherine Gueripel Certains en profitent pour se lever de table et danser quelques pas, seul(e) ou en couple. Mme Dejonckere n’est pas en reste, elle adore danser, alors pourquoi se priver ! 19
HORS-LES-MURS La FNAGP acquiert par mécénat trois dessins préparatoires du XIXe siècle pour des décors éphémères de l’Hôtel Salomon de Rothschild convives est permise par l’installation de pavillons éphémères sur les deux façades de l’Hôtel, comme le précise Le Gaulois : « une partie du jardin a été couverte de constructions qui ajoutent beaucoup au coup d’œil et au plaisir de la circulation en permettant de faire le tour complet de la fête et de jouir de l’ensemble ». Ce sont ces structures qu’on retrouve représentées sur les trois dessins préparatoires dus à la main de Paul Belloir, héritier des plus célèbres décorateurs français du XIXe siècle, à l’origine notamment du mobilier de l’Opéra de Paris. D’un élégant tracé de plume rehaussé à l’aquarelle, Belloir y dessine les différents Grâce à la générosité de la baronne pavillons destinés à accueillir les Ariane de Rothschild, la FNAGP vient vestiaires ou bien l’orchestre. La de recevoir trois exceptionnels vivacité des couleurs et la précision dessins préparatoires du décorateur du trait nous permettent d’imaginer Paul Belloir, représentant des les luxueuses tentures, les lustres et structures éphémères pour la fête les guirlandes qui ornaient ces d’inauguration de l’Hôtel Salomon de pavillons figurés comme des tentes Rothschild à Paris. Ces dessins antiques ou des salons dans le goût constituent le premier témoignage du XVIIIe siècle. visuel de la vie mondaine de la baronne Adèle de Rothschild dans Grâce à l’acquisition de ces trois son hôtel particulier, aujourd’hui le œuvres qui nous renseignent sur le siège de la Fondation. mode de vie d’Adèle de Rothschild dont, rappelons-le, le legs ajouté à Quatorze ans après le décès de son celui des sœurs Smith a permis la mari Salomon de Rothschild, la création de la FNAGP, il nous est baronne emménage en 1878 dans sa désormais possible d’abonder dans demeure avec sa fille Hélène. Ce n’est le sens du chroniqueur du Gaulois qui pourtant que sept ans plus tard, le 14 écrivait à propos de cette fête : février 1885, qu’elle inaugure son hôtel « le coup d’œil était féerique ». parisien par une fête somptueuse. Un article publié dans le journal Éléonore Dérisson Le Gaulois revient sur cette soirée qui, jusqu’à minuit et demi, voit défiler plus de trois mille invités autour de la baronne vêtue d’une « robe gris de fer et d’un collier de perles ». La fluidité des déplacements des nombreux 20
MOMENTS CHOISIS 94 ans. Joyeux anniversaire à notre Atelier Duos de portrait à la MABA pianiste Jeannine M. exposition Performance TV Concert Sauf Riverain raconte Concert du duo Dom & Tom, danse André Raimbourg (dit Bourvil) sur les rythmes tropicaux En attendant la fin des travaux à Fête des anniversaires d'août l'Académie de peinture, atelier dessin au Petit café au Salon Bleu Jazz des années 30-40 avec le Lise D. et Max H. célèbrent le début 21 groupe Big Band Jazz de l’été au Parc
© Didier Rullier Caroline Swyssen en tournage du projet La vie rêvée, l'une des scénettes filmées par La vie rêvée avec Paulette G. Stéphane Mercurio La restitution du projet La vie rêvée se Visite de l'exposition Désir avec les enfants termine sous un tonnerre du projet La vie rêvée d'applaudissements Montage de l'exposition Désir de Myriam G. Visite de l’exposition Performance TV avec Caroline à la MABA 22
Stage de création artistique organisé par la Conférence sur Pierre Champion, archiviste MABA cet été paléographe, époux de Madeleine Smith, par Gérard Alaux Fête de la musique avec les élèves de Thierry Improvisation de Carole A. et Alexandre B. Haddad lors de l'atelier théâtre La Scène Watteau hors-les-murs : Nicolas Lecture de Jean C. L'épopée du canal Liautard, lecture à voix haute Histoire de Suez Naturelle, Buffon 23
MOMENTS CHOISIS Lise D. F. et son cadeau Merci au groupe All in jazz pour ce d'anniversaire beau vernissage en musique Notre régisseur général Cyrille fête Paulette G. et Claude G. profitent ses 25 ans au service de la FNAGP des rayons de soleil et des bords de Marne Rhodes Dumas et son excellent Une table voltige au bout des pieds numéro de chiens de Rhodes Dumas dans un final spectaculaire Thé dansant à domicile Thé philo, débat philosophique avec Raphaël Serrail 24
HISTOIRE(S) DE VIE(S) René Baudichon (1878-1963) Edmond Becker, par René Baudichon Raphaël Drouart, par René Baudichon René Baudichon (1878-1963) est un l’Exposition Universelle de Paris de artiste graveur en monnaies et 1900, Becker a notamment exécuté médailles. Arrivé à la Maison les épées d’académiciens ou des Nationale des Artistes en mars 1958, objets de culte. L’artiste a également il y passe les cinq dernières années travaillé pour la Monnaie de Paris, de son existence avec son épouse, une pratique que Baudichon évoque Marie-Madeleine (1884-1966), pianiste dans son dessin reprenant la forme accompagnatrice. Ancien élève de d’une médaille. l’École Nationale des Beaux-Arts, René Baudichon expose pour la Une autre caricature représente le première fois au Salon des Artistes peintre et graveur Raphaël Drouart Français en 1904, avant d’y obtenir (1884-1972) entré à la MNA en 1958, une médaille d’or en 1921. Décoré de après avoir connu le succès grâce à la Légion d’Honneur en 1938, ses ses illustrations des Fleurs du mal de œuvres sont aujourd’hui présentées Baudelaire, parues en 1923. Drouart dans plusieurs musées, dont Orsay est figuré de profil face à la mer, ou le Petit Palais. tandis qu’une légende indique « Retour de l’Île de Ré », où l’artiste Pendant son séjour à la MNA, René possédait une maison. Baudichon a exécuté plusieurs caricatures d’autres résidents, Marie-Liesse Postic, signées de son surnom « Boby ». stagiaire, élève de l’École du Louvre La FNAGP conserve ainsi dans ses archives les portraits du sculpteur Pierre Vigoureux (1884-1965) ou d’Élizabeth Cheronnet (1894-1971), épouse d’un critique d’art entrée dans l’établissement en 1961. Deux caricatures datées de 1958 et 1961 dépeignent Edmond Becker (1871-1975), sculpteur et orfèvre arrivé 25 à la MNA en 1956. Médaillé d’or à
HISTOIRE(S) DE VIE(S) Pierre Champion (1880-1942) Pierre Champion naît en 1880 à Paris. Son père, Honoré Champion, est un libraire et un éditeur connu établi quai Malaquais. La librairie, qui se situait à l’angle du quai et de la rue Bonaparte, a disparu il y a moins de dix ans. Les éditions subsistent toujours à l’ombre de l’Odéon. Le commerce d’Honoré est florissant, la librairie est aussi un salon de lecture, ce que l’on nommait alors une « librairie à chaise », où se retrouvent chercheurs et historiens, car elle s’est fait une spécialité de ce domaine. Champion travaille en liaison avec des sociétés d’histoire et édite leurs travaux. Il accueille aussi de prestigieux bibliophiles comme les ducs d’Aumale, de Broglie ou de La Trémoille. Pierre baigne dans cette ambiance dès son plus jeune âge entre sa sœur Dans l’ombre de son épouse, aînée Marie et son frère cadet, Madeleine Smith, l’une des deux Édouard. Leur mère, Henriette sœurs qui nous ont laissé leur Gérard, est une lorraine, fille de domaine pour y installer la MNA, cordonnier. De façon assez naturelle, Pierre Champion a ajouté un rôle Pierre suit un cursus classique au capital et discret, en encourageant le lycée Henri IV puis à l’École des développement, la connaissance, la Chartes où il fait pour la première préservation du patrimoine fois des recherches sur la période de immobilier et artistique que nous a l’histoire dont il deviendra le laissé la famille Smith. Dans un spécialiste en consacrant sa thèse à dialogue constant, le couple a un compagnon d’armes de Jeanne partagé ses goûts et ses recherches. d’Arc : Guillaume de Flavy. Pierre Champion a encouragé et Il se lie alors avec le milieu soutenu sa femme tant dans sa intellectuel qui fréquente la maison carrière artistique que dans les de son père : Anatole France, Rémy initiatives généreuses qu’elle a prises de Gourmont, Marcel Schwob avec dans sa vie. lesquels il entretiendra des relations Historien, érudit, spécialiste de cette suivies. période spéciale à la jonction du Moyen Âge et de la Renaissance, À 21 ans, il fait le classique voyage il a laissé de nombreux ouvrages qui « d’Italie » puis son service militaire font autorité. Il a aussi trouvé le à Rouen. temps de se consacrer à la vie de la À son retour, il se rapproche de l’un cité et a laissé à Nogent, dont il a été des clients érudits de son père, le maire pendant plusieurs années, Auguste Lesouëf, rentier et de nombreuses traces. collectionneur compulsif, très Il était juste de lui consacrer ces curieux d’ouvrages historiques sur quelques lignes pour le faire mieux Paris et sa région. Lesouëf encourage connaître. Pierre Champion dans la rédaction 26
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