DOSSIer La robotique au service de l'éleveur Space, du 12 au 15 septembre 2017 - Ecorobotix
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DOSSIER Space Space, du 12 au 15 septembre 2017 La robotique au service de l’éleveur 22 • CULTIVAR • septembre 2017
Sommaire ❙❙Concours InnovSpace : 47 innovations récompenséesp.24 ❙❙Robotique au service de l’éleveur : les robots gagnent du terrain p.30 ❙❙Le robot de traite : « À l’avenir, une nécessité de gestion par exception » p.33 Pour les trente ans du Space, qui se déroulera à Rennes du 12 au 15 septembre 2017, les organisateurs ont souhaité donner une nouvelle jeunesse à la « plateforme recherche et développement ». Elle devient l’« Espace pour Demain », qui a, cette année, pour thème « La robotique au service de l’éleveur ». Dans un contexte de réduction de la main-d’œuvre familiale, les robots sont un appui aux éleveurs. S’ils ne remplaceront jamais totalement les hommes, les robots améliorent les conditions de travail des éleveurs et peuvent permettre de maintenir une activité agricole attractive dans les territoires ruraux. En élevage bovin, le plus emblématique des robots, le robot de traite, a connu de nombreuses évolutions depuis son apparition. Mais savez-vous quand le premier robot de traite a été installé en France ? Vous trouverez la réponse dans les pages de ce dossier. Autour de l’Espace pour demain, quelque 1 300 exposants français et étrangers sont attendus. Les plus innovants d’entre eux sont récompensés H.Grare/Pixel Image chaque à travers les Innov’Space. Découvrez Robot de traite, robot d’alimentation, robot repousses fourrages, robot racleur… les possibilités d’automatisation des tâches les innovations marquantes pour l’élevage se multiplient en élevage. bovin dans ce numéro. septembre 2017 • CULTIVAR • 23
DOSSIER Space Concours InnovSpace 47 innovations récompensées Parmi les 50 nouveautés sélectionnées par le jury du concours Innov’Space, 22 concernent les élevages bovins. Six d’entre elles, considérées comme particulièrement innovantes, obtiennent deux étoiles. Adventiel, Evolution et E-Toile Des « Zen’bots » pour GROUPAMA simplifier la vie de l’éleveur Les Zen’Bots sont une communauté de « bots », c’est- Groupama Loire Bretagne à-dire de robots conversationnels, qui dialoguent avec l’éleveur pour simplifier son quotidien et le rendre plus Une appli pour détecter « zen ». Ils combinent intelligence artificielle et intelligence métier. Ils comprennent les intentions de l’éleveur par les véhicules lents Adventiel analyse sémantique. Ils se passent le relais entre eux, La détection des véhicules lents sur la pour offrir à l’éleveur diverses fonctions spécialisées en route permet d’éviter des accidents et langage naturel, en mobilité, en chat vocal ou écrit. Hello de concourir à améliorer la sécurité Margo, l’aînée de la communauté, développée avec Evolution est la routière. L’analyse des sinistres à simplificatrice en génomique. Elle facilite la commande d’insémination et Groupama Loire Bretagne montre que assiste l’éleveur dans le choix des taureaux qui lui sont proposés pour la les accidents impliquant des tracteurs et vache, grâce aux moteurs d’accouplement Evolution. Hello Flore est la matériels agricoles ont pour origine leur maîtresse zen de l’identification animale, développée avec les EDE Grand encombrement sur la route, leur faible Ouest. Par exemple, elle appelle l’éleveur quand il a oublié de déclarer une vitesse mais surtout une mauvaise prise sortie. « Tu as sorti la 3456 ? » - « Ah oui, hier ». Et voilà ! En trois secondes, en compte de l’autre usager sur la l’éleveur réduit tout simplement ses risques de pénalités. Simplification route. D’un côté le conducteur d’engin administrative, conseil, prise de commande, alerte, etc., les Zen’Bots peuvent ne prend pas suffisamment en compte assurer presque toutes les fonctions numériques, et amener l’éleveur à mieux son environnement : visibilité, conditions utiliser toutes les plateformes de ses partenaires et fournisseurs. climatiques, vitesse, etc. De l’autre, le conducteur d’auto/moto n’intègre pas JCB Agri suffisamment l’encombrement, la Un chargeur compact vitesse et les intentions de déplacement (le passage à des croisements, le à bras télescopique dépassement alors que le véhicule Le JCB TELESKID est le fruit de deux innovations JCB : le chargeur compact tourne à gauche, etc.). Vigielent est une révolutionnaire, que JCB a conçu et lancé en 1993, est composé d’un mono- solution sur Smartphone qui relève ce bras et donc bénéficie d’une véritable porte d’accès latérale, et le bras défi en permettant. D’un côté, aux télescopique. Ce concept a été lancé par JCB en 1977 sur le premier chariot conducteurs de véhicules lents ou télescopique au monde et depuis, JCB reste le leader mondial de cette encombrants de signaler en temps réel catégorie de machine. JCB a donc réuni le meilleur de ces deux mondes afin leur position aux autres usagers de la de créer le JCB TELESKID. La compacité du chargeur compact grâce à sa route au moyen de leur Smartphone rotation sur place à 360 degrés, ainsi que son faible encombrement en font une machine particulièrement adaptée aux travaux en milieux exigus dans les (Android). De l’autre, aux conducteurs exploitations agricoles. En y associant la flèche télescopique JCB, le JCB de véhicules « standards » de disposer TELESKID crée une réelle alternative aux manques de polyvalence d’une d’une application de navigation chargeuse conventionnelle, tout en préservant les fondamentaux de JCB : la autonome sur leur Smartphone (Android sécurité et le confort de l’opérateur. Avec une capacité maximale et iOS) leur signalant la présence d’un de 1 455 kg et une hauteur de levage maximale de véhicule lent ou encombrant sur leur 5,10 m, la machine est capable de réaliser les trajet. Enfin, aux éditeurs de solutions travaux courants en exploitation dans les de navigation GPS en temps réel, de bâtiments étroits. devenir partenaires et d’intégrer la présence de véhicules lents ou 24 • CULTIVAR • septembre 2017 encombrants dans leur solution.
Vitalac Alda Un dispositif pour optimiser De la farine le tassage des fourrages ensilés Symeter est un dispositif innovant permettant l’optimisation de paille buvard du tassage des fourrages ensilés (maïs ou herbe) stockés La nouvelle farine de paille en silo couloir. Symeter contrôle le travail en temps réel à Buvard Alda est un l’aide d’un capteur d’imagerie installé à l’extrémité du silo asséchant 100 % végétal couloir lors du chantier d’ensilage. Les informations traitées qui se présente sous forme sont alors transmises instantanément à l’opérateur en d’une texture fine et douce. cabine sur un support mobile (Smartphone, tablette) sous Elle est utilisée pour forme de cartographie. Cela lui absorber l’humidité, l’urine indique en direct le degré de et les pertes de lait qui se trouvent sur les matelas ALDA tassement afin qu’il intervienne sur les zones à tasser de nouveau si des logettes des vaches nécessaire. Un bon tassage laitières. Elle est positionnée manuellement deux à trois fois assure une meilleure conservation par jour sur les zones souillées des matelas préalablement du fourrage et génère moins de raclées. Les résultats des essais réalisés selon la Norme NF pertes de matières. Un fourrage T 90-361 donnent un taux moyen d’absorption de 630 %. bien conservé est mieux valorisé La farine de paille buvard Alda est capable de retenir 6,3 fois par les animaux et leur permet sa masse en eau. Il en résulte un très bon maintien au sec d’améliorer leur production des matelas grâce à son effet capillarité, ce qui se traduit par vitalac et leur santé. une propreté exceptionnelle des vaches. Bekosense L’H20 Alert surveille la BCF Tecnhology qualité de l’eau des vaches H2O ALERT est un système de L’Easi Scan : Go pour surveillance de la qualité de l’eau en écographier avec votre SE temps réel avec alarme (utilisation EN Smartphone OS mobile) pour les élevages laitiers, à BE K l’intérieur et à l’extérieur des Easi-scan go, de BCF technology, est un bâtiments. Les capteurs qui échographe qui se connecte en Wifi à votre assurent une surveillance Smartphone. D’un point de vue économique, permanente de la qualité de l’eau sont le produit permet d’améliorer la productivité connectés à une application mobile, avec transmission des des utilisateurs. La technologie SoundLink™ données sur la qualité de l’eau en temps réel et émission brevetée et développée par BCF fournit sa d’alarme si nécessaire. En complément, les mesures et propre connexion Wi-Fi, évitant tout analyses de l’eau de boisson ou de l’eau de nettoyage de la problème de latence d’image. La machine à traire sont sauvegardées en continu et technologie ScanShare™ développée documentées. Les données peuvent être utilisées pour pour cette application permet de optimiser la routine quotidienne sur la ferme, diminuer les partager et de comparer vos données risques, améliorer la santé des animaux et être intégrées avec les connaissances locales. Après la numérisation, les données pertinentes BCF TECHNOLOGY dans des programmes de traçabilité dans la chaîne sont téléchargées automatiquement sur alimentaire. Les capteurs peuvent être facilement mis en le CloudBCF. Les données peuvent être place dans toutes sortes d’endroits (abreuvoirs d’intérieur, consultées, téléchargées et partagées à bac abreuvoir externe, points d’eau en pâture, bac de tout moment lavage de la machine à traire, etc.). septembre 2017 • CULTIVAR • 25
DOSSIER Space Boumatic DSM Nutritional DSM NUTRITIONAL Boumatic Des enzymes pour Un nouveau système de traite valoriser l’amidon du maïs La SmartWay 90 est un système de traite parallèle 90° pourvu Maximiser l’utilisation des fourrages est d’une sortie rapide innovante combinant les performances et les aujourd’hui une des clefs pour améliorer la technologies de deux systèmes de sortie BouMatic différents : la rentabilité économique des troupeaux laitiers. lice rotative (stalle Xpressway) et la lice relevante (stalle 90LX). Avec RONOZYME® RumiStar™ DSM permet C’est un concept d’entrée et de sortie des vaches sans stress pour la première fois aux pays de l’Union qui assure une meilleure cadence. À la fin de la traite, le trayeur Européenne d’utiliser une enzyme pure chez les appuie simplement sur un bouton et toute la barre avant se vaches laitières. C’est une nouvelle approche relève complètement, permettant aux vaches de sortir pour valoriser l’amidon de maïs en début de rapidement sans être gênées. Les vaches sortent dans un lactation. L’innovation de RONOZYME® espace large et ouvert, car tous les portillons sont montés RumiStar™ réside dans le fait que cette directement sur la barre avant relevante, sans poteaux montés alphaamylase pure a été spécialement au sol. De plus, les vaches hésitantes sont poussées développée et sélectionnée pour agir de façon calmement vers la sortie quand la barre avant avec les portillons optimale dans le rumen. L’amidon est coupé en descend à nouveau et se met doucement en place pour faire oligosaccharides qui nourrissent la flore entrer le groupe de vaches suivant. Le design optimisé et réduit cellulolytique. Ainsi boostée, elle se multiplie, du cabinet supérieur de la SmartWay 90 permet au trayeur une augmente le niveau de protéines microbiennes bonne vue d’ensemble et un accès à la mamelle optimal. ruminales, la dégradation des fibres et la L’opérateur peut se positionner au plus près de la vache dans production d’acétate, sans modification du pH une position ergonomique, parfaitement droite, sans gêne pour ruminal. L’amylase agit également dans la la tête. La stalle SmartWay 90 fonctionne complètement sur air première partie de l’intestin et y augmente la comprimé. digestibilité de l’amidon. Desvoys Une pince qui s’adapte à 3 types d’attelage Le pince-balle Multi-Fix peut être attelé sur trois types d’accrochage : chargeur (MX & Euro) et télescopique Manitou, de façon rapide, et sans outils manuels. Cet outil permet donc un accrochage aisé lors des utilisations collectives (Cuma, Entraide, etc.), que ce soit un chargeur MX ou Euro, ou un télescopique Manitou. Ces trois accrochages représentant environ 80 à 90 % des parcs agricoles. Actuellement et généralement, chaque pince-balle est équipé d’un seul accrochage unique soudé ou boulonné. Cette solution oblige alors à avoir plusieurs pince-balles ou à démonter l’accrochage, ce qui requiert beaucoup de temps. Le pince-balle Desvoys Multi-Fix a DESVOYS pour avantage d’être modifiable rapidement par déplacement de pièces légères à l’aide de goupilles, et ainsi de se configurer aux besoins du client. 26 • CULTIVAR • septembre 2017
Emily Une scie mobile pour désiler Emily innove en développant un nouveau dispositif de désilage : une scie mobile brevetée appelée Scie’Rex. La Scie’Rex permet de désiler jusqu’à 2,60 m de large. Elle est adaptable sur la gamme de godets à tapis Dis’Fib (godet désileur distributeur Emily 100 % herbe brins longs) EM ILY et découpe tous types de fourrages (maïs ensilage, herbe ensilée, herbe auto-chargée, enrubannage, etc.). Deux brevets ont été déposés sur cette innovation : - Le déflecteur permet, d’une part, de retenir la matière lors de la coupe et d’autre part, de rendre le godet compact lors du transport et de la distribution ; - Et le « System Soft Control » permet d’obtenir jusqu’à cinq inversions de sens par seconde (lame mobile), soit 300 inversions de sens par minute. Avec un seul double effet, le « System Soft Control » pilote l’asservissement de la descente du lamier et de l’inversion de sens automatique de la scie. Il permet d’inverser rapidement le sens de coupe en limitant la pression du circuit hydraulique. Les avantages majeurs pour les utilisateurs sont : - La qualité de désilage avec un front d’attaque irréprochable jusqu’en bas du tas, ce qui est inégalé avec 2,60 m de coupe ; - Le rendement de chantier optimal avec une amélioration considérable du nombre de kilogrammes désilés. Gummiwerk Kraiburg Elastik Un nouveau tapis de couchage Tarsa Le nouveau tapis de couchage TARSA pour stabulation libre est spécialement conçu pour les vaches en convalescence. Son profil « coussins d’air » et « ailes/ergots » apporte une souplesse optimale et durable, permettant le soulagement de la pression pour les articulations sensibles. Sa surface alvéolée pour la zone tarsale maintient la litière à l’arrière de la logette, ainsi les jus sont évacués quand la litière fraîche reste bien en place, ce qui garantit hygiène et propreté et évite toutes les GM ELEVAGE inflammations des articulations (dépilations, gros jarrets, tarsites, etc.) GM Elevage Un racleur TA RS A double lame Gyrax Il s’agit d’un racleur à doubles lames, lames métalliques à l’avant pour nettoyer le plus Une porte guillotine rétractable gros du lisier et brosses spécifiques à Les épandeurs GYRAX EDHV peuvent en option être équipés de la l’arrière pour assurer la finition. L’innovation nouvelle double porte guillotine rétractable. Cette porte a pour but de ce système est que les lames avant et de minimiser la hauteur globale de l’appareil, tout en offrant une plus arrière sont indépendantes. Ceci permet de grande surface de travail à l’arcade d’épandage. Ce nouveau mieux suivre les irrégularités des sols. Les dispositif d’ouverture fait l’objet d’un dépôt de brevet. Une hauteur avantages en résultant, sont : une qualité de moins importante en fonctionnement une fois la porte ouverte raclage fortement améliorée ; moins diminue nettement les risques d’accrochages avec les branches, d’humidité et d’ammoniaque restant sur les lors des manœuvres ou de l’épandage en bord de champ. Les couloirs, donc moins de développement de risques liés au contact avec les fils surplombants les parcelles sont germes ; des vaches plus propres, donc un également amoindris. L’impact de la surface d’ouverture au niveau gain de temps à la traite. Par rapport à un des éléments d’épandage optimise directement le volume de racleur classique qui travaille en moyenne l’appareil et son débit de chantier. Ainsi, avec une caisse plus haute dix fois par jour en système lisier, on peut et donc plus volumineuse l’utilisateur diminuera ses trajets entre le avec ce système, n’effectuer que sept lieu de stockage et le lieu d’épandage. Le guidage des différents rabotages par jour, soit 30 % d’économie éléments reste simple afin de garantir un bon fonctionnement dans d’énergie. C’est aussi 30 % en moins le temps et ce, indépendamment des d’usure de matériel et de risques produits épandus. Les mouvements d’accidents pour les vaches. sont assurés par des vérins GYRAX hydrauliques pilotés par l’utilisateur ou l’automate de gestion. septembre 2017 • CULTIVAR • 27
DOSSIER Space HOLM & LAUE & CO KG L’identification Hanskamp Agrotech des veaux sans fil Réaliser un pour distribuer le lait mélange fermier Lors de l’alimentation manuelle des veaux avec homogène des seaux, le Taxi lait 4.0 incl. Smart-ID identifie De plus en plus d’éleveurs investissent les veaux via une identification sans fil. En dans du matériel permettant de réaliser appuyant sur un bouton, les veaux sont Ivache leur propre mélange fermier. Seulement alimentés en fonction de l’âge selon une courbe il est difficile à la ferme d’obtenir un d’alimentation respective. La fonctionnalité mélange homogène, ce qui complique Smart-Mix calcule la quantité de lait nécessaire beaucoup sa distribution, notamment ainsi que le pourcentage de matière sèche. Il Hanskamp en milieux humides comme en salle de détermine combien de lait entier, d’eau et de traite. Conscient de cette poudre de lait doivent être ajoutés pour recevoir problématique, Hanskamp alors déjà inventeur du PipeFeeder, le mélange de lait désiré. Le logiciel CalfGuide un doseur universel et automatique de concentrés granulés, a pour Taxi lait montre les paramètres les plus trouvé la solution au problème grâce à un nouveau système de importants du Taxi lait et documente les distribution. Les mélanges fermiers sont souvent très farineux et processus de pasteurisation, d’alimentation et descendent mal dans la majorité des doseurs du marché. La de nettoyage. farine crée une voûte bouchant les doseurs. Hanskamp a mis au point un système de spirales qui, à chaque rotation moteur, font bouger l’ensemble de l’aliment contenu dans le doseur. Profitant de la technologie 1.0 le PipeFeeder Mélange fermier, profitera de tous les avantages de son grand frère. Anti- gaspillage, précis et universel, il s’adapte aussi bien en salle de traite qu’au robot ou au DAC et sur toutes marques. HOLM Institut de l’élevage Un indicateur de marge laitière Le secteur laitier est soumis à une forte volatilité des prix qui occasionne des crises récurrentes de revenu au niveau des exploitations. Cette volatilité des prix concerne aussi bien les produits (lait, vaches de réforme, veaux de 8 jours, etc.) que les charges (aliments du bétail, engrais, etc.), avec des évolutions qui ne sont pas toujours synchrones. La fréquence et l’ampleur des retournements de conjoncture nécessitent de disposer d’indicateurs plus précoces et réactifs que les constats réalisés a posteriori avec les bases de données comptables (RICA par exemple). L’Institut de l’élevage met à disposition des acteurs de la filière un indicateur de marge laitière, directement dérivé de l’Ipampa Lait de vache, qui permet de mesurer, depuis 1997, l’évolution du prix du panier de charges typique des exploitations laitières spécialisées. L’indicateur MILC, Marge Ipampa Lait de vache sur Coût total indicé, est issu du calcul mensuel actualisé de la différence entre la valeur du panier de produits vendus par les exploitations réelles ayant servi à caler l’Ipampa Lait de vache, et celle du panier de charges de l’Ipampa Lait de vache. Malgré les contraintes inhérentes à la construction de ce type d’indicateur qui doit être simple, compréhensible, vérifiable et utilisable par tous les acteurs, la comparaison de l’indicateur avec la marge réellement constatée par litre de lait, mais aussi avec le revenu agricole par actif, confirme la fiabilité de ce nouvel indicateur (corrélation de 0,85 avec la marge réelle par litre), sa sensibilité, sa réactivité (disponible au mois m+2) et sa pertinence pour établir un diagnostic voire Institut de l’élevage ultérieurement déclencher des actions correctrices (politiques publiques, mécanisme assurantiel, fonds de garantie ou clauses contractuelles). 28 • CULTIVAR • septembre 2017
IVACHE- Vital Concept Un logiciel de gestion de l’alimentation Le nouveau module alimentation du logiciel en ligne iCownect calcule chaque jour le coût alimentaire réel de chaque lot d’animaux. L’alimentation est le premier poste de dépenses pour un élevage laitier ou allaitant. La maîtrise économique de l’élevage induit donc nécessairement le suivi d’un indicateur économique précis concernant l’alimentation. Grâce à un calcul en temps réel, l’éleveur peut ajuster chaque jour ses paramètres d’alimentation et s’appuyer sur des données précises pour prendre ses décisions. D’autre part, le logiciel iCownect est collaboratif. L’éleveur peut autoriser un accès à ses données à ses conseillers d’élevage pour les aider à construire leurs préconisations ou leur permettre Ivache d’enregistrer de nouvelles informations sur le compte iCownect de l’éleveur. L’originalité du module alimentation d’iCownect repose sur : la fréquence quotidienne (en temps réel) de calcul du coût alimentaire, le calcul basé sur les données réelles du troupeau (production laitière, quantité de rations distribuées), le calcul automatisé, avec très peu d’enregistrements nécessaires pour l’éleveur, le partage de données entre l’éleveur et ses conseillers d’élevage. Luda Farm Un tableau de bord pour collecter les informations OUEST CONSEIL ÉLEVAGE My.Luda.Farm est un tableau de bord qui collecte les informations provenant des capteurs et des caméras Luda Farm installés dans toute l’exploitation. L’exploitant a ainsi le contrôle à distance sur les équipements essentiels. Avec son interface facile à utiliser, l’application permet à Ouest Conseil Elevage l’exploitant agricole de vérifier ses caméras, d’allumer et Mesurer la fragmentation d’éteindre des appareils, de vérifier les clôtures et le niveau des citernes de diesel, directement sur son Smartphone, sa tablette ou du grain de maïs son ordinateur. L’application My.Luda.Farm lui transmet les Les grains de maïs représentent plus de notifications automatiques d’événements et les alarmes. L’exploitant 50 % de la matière sèche récoltée dans un peut enchaîner des événements et, sur une alerte par exemple, ensilage de maïs. Ils concentrent à eux seuls déclencher un interrupteur et mettre en route une caméra. Une plus des deux tiers de l’énergie du maïs application de gestion de tâches très simple, Luda.ToDo, est fournie ensilage. La disponibilité de cette énergie et avec la plateforme. Luda.ToDo permet de créer des tâches et de les son profil sont donc des éléments centraux répartir entre tous les collaborateurs de l’exploitation. Elle permet de de la bonne valorisation des ensilages de créer des tâches en réponse à des notifications et de les assigner à la maïs par les bovins laitiers. L’évolution des personne la plus proche du capteur concerné. variétés de maïs (tige verte à la récolte et grains mûrs et vitreux) et du potentiel animal (plus d’ingestion, vitesse de transit plus Qalian rapide) impacte les critères d’éclatage. Pour Un nouveau produit ne pas perdre d’amidon dans les bouses, les dernières références scientifiques pour le traitement des sabots recommandent que plus de Pink-Step est un produit biocide innovant pour le traitement des 70 % des grains soient éclatés en des sabots des ruminants. Il permet de traiter (entre autres) la dermatite, morceaux de taille inférieure à 4,75 mm. pathologie très largement étendue et véritable fléau dans les Vérifier la qualité de l’éclatage en observant élevages bovins, principalement laitiers. Développé par Qalian et une poignée de maïs ensilage n’est pas testé en élevage par Oniris, Pink-Step est uniquement constitué fiable et conduit à des erreurs de d’acides organiques (lactique et glycolique) afin de respecter rationnement. Seule la mesure par l’environnement. Efficace en cinq minutes, il répond aux dernières granulométrie est précise. L’IFG (Indice de normes biocides les plus exigeantes, dont la norme EN 1656 (temps Fragmentation du Grain) s’appuie sur cette de contact de cinq minutes en conditions QALIAN technique. En moins de 20 minutes, de saletés élevées). Pink-Step recouvre l’analyse est réalisée et l’impact sur la valeur durablement le sabot de la vache et reste UFL du maïs ensilage est calculé. Cette visible jusqu’à 12 heures après l’application. donnée permet d’ajuster la ration avec à la Pink-Step est utilisable en agriculture clé, des animaux plus performants et un biologique. maïs ensilage mieux valorisé. septembre 2017 • CULTIVAR • 29
DOSSIER Space Bientôt, des dizaines de tâches pourront être robotisées sur une exploitation. Les constructeurs et instituts travaillent fortement dans ce sens, à l’image d’Amazone et Bosch qui ont développé ce robot polyvalent pour les cultures. AMAZONE Traite, nettoyage des aires d’exercice, désherbage, distribution des fourrages… la plupart des tâches d’une exploitation peuvent aujourd’hui être robotisées. La plateforme « Espace pour demain » du Space 2017 vise d’ailleurs à montrer l’étendue des possibilités offertes par les robots. Si des freins restent à lever, ces automates affichent de plus en plus d’atouts. Robotique au service de l’éleveur Les robots gagnent du terrain D ans l’élevage, le robot de traite a déjà pris d’astreinte. » Mais pour le spécialiste, « comparer une place confortable. Aujourd’hui, c’est au l’achat d’un robot de distribution et celui de plusieurs tour de la distribution des fourrages et du stalles robotisées peut être judicieux dans les très grands nettoyage des aires d’exercices d’être troupeaux. De plus, lorsque les rations sont complexes robotisés. Si le nombre de robots de traite a été et nombreuses, l’éleveur y passe davantage de temps. multiplié par 10 en dix ans, l’évolution des systèmes Le gain offert par la distribution robotisée est alors de distribution automatisés devrait être plus lente : plus conséquent ». « La taille optimale pour la distribution robotisée se situe autour de 250 UGB, tandis que pour le robot de Les robots de raclage en plein essor traite, il faut environ 60 vaches. Vu le niveau Un autre exemple de tâches dont la robotisation va d’investissement, miser sur la distribution robotisée crescendo est le nettoyage des aires d’exercice. « Le apparaît donc plus délicat », confirme Jean-Luc robot de raclage est le mode d’entretien dominant des Ménard, chef de projet bâtiment à l’Idele1. « En outre, systèmes sur caillebotis », constate Jean-Luc Ménard. la traite représente plus de 50 % du temps d’astreinte Selon une étude menée par l’Idele, 38 % des élevages dans l’élevage, donc il est logique que cette tâche soit avec caillebotis disposent de cet équipement. Chez automatisée en premier. L’alimentation des vaches et Lely, une nouvelle version de robot de nettoyage a vu génisses vient en second avec 20 % de ce temps le jour pour les aires d’exercices classiques : le Discovery 30 • CULTIVAR • septembre 2017
Collector. Lancé fin 2016, une centaine d’unités La distribution t devraient fonctionner en France d’ici fin 2018. Les robotisée se s ce robots s’emparent donc des tâches pénibles mais pas développe moins osch rapidement que la seulement. « Robotiser certaines tâches comme le valent traite robotisée. Et raclage, l’entretien des logettes ou la remise des fourrages pour cause : la sur la table d’alimentation permet non seulement de taille critique pour gagner du temps mais aussi de l’efficacité, pour un inves- cet investissement tissement plus modéré (environ 25 000 euros – NDLR) », se situe autour de ajoute Jean-Luc Ménard. 250 UGB. Espace pour demain au Space Le robot peut-il améliorer vos conditions de travail et vos performances techniques ? Vous avez peut-être un jour rêvé de rencontrer R2D2. Le Space vous propose de découvrir certains de ses semblables : Octopus, LELY Discovery Collector, DockWeeder ou encore Ecorobotix, et bien d’autres robots dédiés aux applications agricoles. Tous seront visibles sur l’Espace pour demain situé dans le hall 4, espace qui D’autres formes de robots pour l’élevage et les cultures portait le nom de « plateforme recherche et développement » dans sont en développement. Le robot suiveur permet d’avoir les éditions précédentes. Du robot qui travaille la litière dans les une brouette autonome qui suit l’agriculteur partout bâtiments de volailles, au robot de désherbage en passant par le pour porter le matériel. Mais en élevage, son coût reste robot de nettoyage des aires d’exercice, la plupart des tâches encore trop élevé comparé aux tâches qu’il peut accom- pénibles peuvent aujourd’hui être robotisées. « L’objectif est de plir. Dans les champs, les robots dédiés au désherbage montrer ce que les robots peuvent nous apporter pour rendre nos des cultures pourraient connaître le même essor que métiers plus attractifs », explique Sylvie Conan, coordinatrice de la le robot de traite (cf. encadré). plateforme à la chambre d’agriculture de Bretagne. Outre la Les technologies nous permettent donc de robotiser présentation en réel et en vidéo de nombreux robots, des éleveurs toutes les tâches possibles et imaginables. Mais le viendront également témoigner de leur usage du robot. « Dans le déploiement des robots passe aussi par leur bonne prise même sens, un directeur d’abattoir sera présent pour montrer en main et leur maintenance. « Le service après-vente comment la robotisation permet de rendre certains métiers moins est un point hypercritique dans le déploiement des sys- pénibles et plus intéressants. » tèmes robotisés », convient Aurélien Demaurex, fonda- Cependant, la plateforme n’entend pas faire d’idéalisme sur le teur d’Ecorobotix. Sur ce plan, le robot de traite est robot. « Certains automates, comme le robot suiveur, coûtent un cas d’école : aux prémices du robot, plusieurs marques encore trop chers aujourd’hui par rapport aux fonctions qu’ils n’ont pas réussi à se développer, faute d’un produit peuvent avoir sur un élevage », illustre Sylvie Conan. fiabilisé ou d’un service après-vente vraiment opéra- Animation toutes les trente minutes à partir de 10 heures. Une tionnel. Aujourd’hui, la distribution des fourrages table ronde se déroulera le mercredi pour parler des impacts robotisée n’échappe pas à ce problème : « Il y a encore positifs et négatifs du robot sur le métier d’éleveur. parfois des soucis, dus à l’éloignement du service après- Parmi les vente et à la jeunesse du système », constate Clément robots Allain, spécialiste de l’élevage de précision à l’Idele. présentés au Le déploiement d’un service après-vente de qualité est Space, le d’autant plus complexe que les constructeurs ont des robot difficultés à recruter sur ces postes. « Les techniciens Ecorobotix de maintenance qualifiés en robot de traite sont très travaille seul recherchés », confirme Clément Allain. 3 hectares par jour pour désherber Des robots monotâches, uniquement des salariés plus polyvalents Ecorobotix les Les éleveurs aussi doivent être en mesure d’utiliser adventices. correctement les robots. « Avec un robot, il est possible d’être plus pointu techniquement grâce aux données septembre 2017 • CULTIVAR • 31
DOSSIER Space Dans les champs Des robots pour réduire les herbicides Dans le domaine de la robotisation des travaux culturaux, la société française Naïo Technologies fait figure de pionnière : elle a déjà développé quatre robots différents pour le désherbage mécanique, en maraîchage et en viticulture surtout. Pour Oz, qui a été lancé en 2013, plusieurs centaines d’exemplaires sont déjà en service. La société travaille sur un modèle dédié aux grandes cultures. Un autre automate fait beaucoup parler de lui actuellement : le robot désherbeur de la société Suisse Ecorobotix. Il est capable de reconnaître les adventices entre les rangs de betteraves ou de maïs et de pulvériser un herbicide de façon localisée. « Son coût d’achat est de 25 000 euros mais grâce à l’économie de produit réalisée, son coût de revient à l’hectare est 30 % moins élevé qu’un pulvérisateur standard », précise Aurélien Demaurex, fondateur d’Ecorobotix. En maraîchage, plusieurs centaines d’exemplaires du robot de désherbage mécanique Oz de Naïo Technologies sont en service. Une version pour les grandes cultures est en développement. N.Chemineau/pixel image N.Chemineau/pixel image Développement de la robotique fournies par le robot. Mais pour cela, il faut savoir les Les technologies sont prêtes, utiliser ce qui n’est pas toujours le cas. Même avec un robot, l’éleveur doit prendre des décisions », prévient les mentalités aussi Clément Allain. Les congés des éleveurs équipés de Plusieurs facteurs sont aujourd’hui favorables au développement robot pose également des problèmes pour les services du robot. En premier lieu, il y a l’essor de l’électronique : « La de remplacement. « Nos services conseil en élevage technologie a considérablement progressé ces dernières années : réalisent des formations à l’utilisation des robots pour pour repérer une adventice, notre robot réalise plusieurs milliards les services de remplacement », précise Stéphanie d’opérations par seconde. Cette puissance de calcul était Lefrançais, responsable produit chez Lely. L’utilisation inconcevable il y a quinze ans, explique Aurélien Demaurex, d’un robot passe aussi par un entretien irréprochable fondateur d’Ecorobotix. Par ailleurs, les technologies sont plus et des conditions d’utilisation adaptées, ce qui n’est accessibles : les panneaux solaires qui alimentent notre robot pas toujours bien pris en compte dans les fermes qui coûtent dix fois moins chères qu’en 2000. » s’équipent. Il n’y a pas que les technologies qui ont évolué depuis 2000, il y a L’ultime frein au développement du robot reste sa mise aussi les mentalités. Pour preuve: lors d’un nouvel investissement, en opposition avec le travail humain. L’arrivée d’un le robot de traite fait partie des alternatives étudiées huit fois sur robot est parfois synonyme de réduction de la main- dix. « Le marché agricole est prêt à recevoir la robotique. C’est d’œuvre. Mais le salarié a aussi beaucoup d’atouts : désormais l’offre qui peut créer la demande », observe Alain « Les robots sont toujours monotâches tandis qu’un Savary d’Axema, le syndicat des constructeurs de machines salarié est polyvalent », conclue Clément Allain. agricoles. (1) Institut de l’élevage 32 • CULTIVAR • septembre 2017
Le premier robot français a 37 ans. Créé par les ingénieurs du Cemagref, il n’était pas aussi performant que ceux que l’on connaît aujourd’hui. Outre le confort, pour l’éleveur et pour les bêtes, les nouveaux robots offrent une multitude d’informations pour bien gérer le troupeau et la qualité du lait. Seul hic : Lely France savoir les interpréter. Le robot de traite « Le confort des vaches a été nettement « À l’avenir, une nécessité amélioré », selon Hervé Clautour. de gestion par exception » Q u’il est loin le temps où nos grands-parents L’astreinte physique trayaient les vaches à la main ! Aujourd’hui, passe aux oubliettes la traite s’automatise, que ce soit en salle La suppression de l’astreinte est pour beaucoup dans de traite, roto ou robot. Ce dernier s’est cette ascension du robot : « Il a été développé à l’origine d’ailleurs fortement développé depuis ses débuts. La pour des fermes de 40 à 100 vaches laitières, pour sou- révolution technologique que nous connaissons depuis lager les exploitations familiales en manque de main- 20 ans y est pour beaucoup. Pourtant, les robots ne d’œuvre et améliorer le confort des animaux, explique sont pas nés de la dernière pluie : « Le robot de traite Édouard Alix, responsable robotique Europe chez DeLa- ne date pas d’hier, explique Jean-Louis Poulet, val. De plus, les troupeaux sont aujourd’hui de plus en responsable de projet à l’institut de l’élevage. Le premier plus gros, d’où des problématiques de main-d’œuvre. prototype de robot a été développé au Japon à la fin Jusqu’alors réservé aux exploitations familiales, des années 1970. » aujourd’hui, les grands troupeaux plébiscitent de plus Au début des années 1980, la capacité de décrochage en plus cette technologie. On a par exemple un record automatique du trayeur par un automate pousse la au Chili avec une exploitation de 64 robots. » réflexion : s’il est capable de le débrancher, pourquoi Cette croissance exponentielle vient aussi de l’augmen- ne serait-il pas capable de le brancher ? C’est ainsi que tation de la fiabilité de pause du manchon trayeur : des recherches allemandes, néerlandaises, britanniques « Il y a de moins en moins d’échec de pose des gobelets ou encore françaises sont lancées. En 1985, les ingé- trayeurs, ajoute Jean-Louis Poulet. Il en découle une nieurs du Cemagref mettent au point le premier robot plus grande cadence de traite. De plus, les connaissances de traite français. La détection des trayons se faisait sur le robot se sont affinées. Le robot est mieux maîtrisé alors par caméra numérique et laser, technologie encore et les compétences des techniciens SAV se sont accrues. utilisée aujourd’hui. Quelques années de tâtonnement Avec un fonctionnement 24 heures sur 24, c’était indis- plus tard, le premier robot installé durablement le sera pensable. Cette meilleure technicité rassure les éleveurs en 1992, dans la Somme. C’était il y a 25 ans. De 450 qui s’équipent. » élevages traient au robot en 2006, on en compte plus Mais l’automatisation de la traite et la suppression de de 3000 en 2016 : « Nous avons eu l’impression que le l’astreinte ne sont pas les seuls éléments qui expliquent marché ne décollait pas lors des premières installations, ce fort développement du robot : « La fonction principale se souvient Jean-Louis Poulet. Ensuite, la phase de reste la traite mais des éléments secondaires très inté- croissance a été exponentielle, jusqu’à la phase plateau ressants sont venus se greffer, note Hervé Clautour, que nous connaissons aujourd’hui, que ce soit en France, responsable production gamme milking et cooling chez en Hollande ou au Danemark. » Lely France. Au commencement du robot, il y avait peu septembre 2017 • CULTIVAR • 33
DOSSIER Space d’éléments pour gérer le troupeau ou analyser le lait. chiffre devient une information uniquement lorsqu’il est Les machines étaient plutôt rustiques et pas développées compris et relativisé. De plus, l’éleveur doit bien connaître pour le bien-être animal. L’arrivée des capteurs a permis son troupeau. Il arrive que certaines anomalies de chiffres au robot de devenir un véritable outil de gestion du pris « dans l’absolu » n’en soient pas. Il s’agit simplement troupeau. Grâce au suivi de chaque animal, on peut d’animaux particuliers, avec des données toujours plus déterminer son poids, la qualité du lait qu’il produit, élevées ou plus basses que celles des autres individus du son état de santé… et ainsi repérer un animal qui n’est troupeau. C’est cette gestion par exception que le robot pas en forme. Le confort des vaches a aussi été nettement est capable de proposer : différencier des résultats aty- amélioré, par une circulation mieux adaptée et une liberté piques régulièrement et des résultats atypiques ponc- de déplacement. » tuellement, signes, pour ces derniers, d’une anomalie. » Un futur qui pourrait passer également par plus d’hy- Davantage d’hygiène et de lait giène au niveau des trayons : « C’est encore une des Au-delà de cette automatisation de la traite, la tech- limites du robot, la préparation du trayon, explique Jean- nologie apportée par les capteurs et les caméras offre Louis Poulet. Aujourd’hui, le robot maintient le niveau une véritable performance technique et économique de propreté, il ne l’améliore pas. La préparation du trayon au robot dans la gestion du troupeau : « Quatre axes est paramétrée par l’éleveur selon l’état de propreté de de travail nous ont guidés au quotidien, détaille Édouard chaque animal. Or, pour une raison lambda, il peut Alix. D’abord, il y a l’hygiène. Le gobelet laveur permet arriver qu’une vache soit plus sale que d’habitude mais de préparer la mamelle, et le positionnement des gobe- le robot appliquera le même nettoyage que d’habitude. lets tête en bas assure une excellente hygiène de traite. Il faudrait une approche plus fine, par analyse d’image, Ceci assure également un égouttage des gobelets et pour adapter le nettoyage. » À l’heure où 40 % des diminue le risque sanitaire. En parallèle, la capacité des nouvelles installations choisissent le robot, nul doute robots a été améliorée. Pour amortir l’investissement, il que les constructeurs y travaillent. Nicolas Petit (à faut produire plus de lait par stalle. Dans les années Antoine Lambert droite) et son 2000, un robot récoltait 2 000 kg de lait par jour. frère Benjamin. Aujourd’hui, nous sommes à 3 000 kg, pour 60 à 70 vaches. Ensuite, il fallait réduire le coût de fonctionne- ment. En 2001, il fallait compter six opérations de main- tenance par an. Aujourd’hui, il n’en faut plus que trois. Et enfin, l’axe majeur de travail, c’était la valorisation Avis d’éleveurs des données. Les constructeurs ont fait des progrès consi- Gaec Petit, Villemoutiers dérables sur le sujet. Avant, la donnée fournie était brute et c’était à l’éleveur de l’interpréter. Aujourd’hui, des « Le robot n’enlève pas A.Lambert/Pixel Image algorithmes sont mis en place pour restituer un niveau de volume de travail » de risque ou des tendances pour identifier une vache Nicolas Petit exploite 220 ha dans l’Est douteuse. » du Loiret avec son père et son frère. Les trois hommes s’occupent de 125 Des données qu’il prim’holstein et une dizaine de faut savoir interpréter montbéliardes pour 1,3 million de litres de lait. L’arrivée du robot Cette intelligence artificielle pour anticiper les maladies sur la ferme a fait suite à un accident du papa : « Nous voulions un se base sur différentes mesures : analyses chimiques roto pour traire vite et être libre pour nos autres activités sur la du lait (taux, enzymes, progestérone, taux cellulaire, ferme et en prestation, explique Nicolas Petit. Mais l’accident nous etc.), analyse de fonctionnement du troupeau, état a montré qu’on ne pouvait pas tout faire seulement à deux. On a corporel de l’animal ou encore son poids. Le logiciel donc investi 235 000 € pour deux robots. Pour le même prix, on interprète ensuite les données pour fournir une infor- aurait eu une salle de traite avec le même travail, mais l’astreinte en mation à l’éleveur : « Toutes ces informations sont inté- plus. Le robot n’enlève pas de volume de travail : il enlève juste ressantes mais il faut savoir quoi en faire, ajoute Jean- l’astreinte de la traite, mais ajoute l’astreinte téléphonique. On Louis Poulet. C’est à l’éleveur de faire un choix selon ses passe en moyenne 30 à 60 minutes par jour pour le robot. En parallèle, nous avons pris un contrat de maintenance Full sur trois besoins et compétences techniques, car les options ans, pour 15 000 €/HT par an, où tout est pris en charge. peuvent faire fortement grimper le prix d’une installation. Globalement, nous sommes très satisfaits des données qu’il fournit Ces options doivent apporter de la plus-value : il est pour le suivi du troupeau, que ce soit sur les chaleurs, la nécessaire de maîtriser et de pouvoir optimiser ce flux rumination, la quantité et qualité du lait, etc. » de données. C’est un peu la limite de ce système : le 34 • CULTIVAR • septembre 2017
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