Le programme la musique nous rapproche - Jeudi 14 février Théâtre des Champs-Élysées - Orchestre de chambre de Paris

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la musique
nous rapproche

le programme
Jeudi 14 février
Théâtre des Champs-Élysées

                                  Mark Padmore
                                       —
                                    © Marco Borggreve

  orchestredechambredeparis.com
le concert
      Nuit d’hiver avec Schubert

                             SCHUBERT
              Symphonie n o 8 en si mineur « Inachevée »

                             — Entracte —

                               ZENDER
                Schuberts Winterreise – Voyage d’hiver,
      une interprétation composée pour ténor et petit orchestre

                        Douglas Boyd direction
                         Mark Padmore ténor

          Durée du concert : environ 2h10, entracte compris

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les œuvres
    QUOI ?                Symphonie n o 8 en si mineur « Inachevée », D 759
    QUI ?                 Franz Schubert (1797-1828)

    QUAND ET OÙ ?         Création : le 17 décembre 1865, à Vienne

    COMMENT ?             I. Allegro moderato, II. Andante con moto

    QUELLE DURÉE ?        25 minutes

C
«            onnaissez-vous une musique heureuse ? », demandait Schubert à
             ses amis. Et la réponse tombait : « Moi, pas. » Ceci est vrai dès ses
             premières œuvres, et même quand la musique paraît radieuse, ou
             légère, et peut-être même insouciante. La célèbre Truite, que tout
             le monde chantonne sans en connaître les paroles, n’est-elle pas
une tragédie miniature ? Il y a toujours dans l’âme schubertienne un fond de
souffrance, parfois inexprimée, quand il ne sourit pas à travers les larmes. Ainsi
cette symphonie, dont il n’acheva que deux mouvements, Dieu sait pourquoi.
Ne s’ouvre-t-elle pas sur un poignant murmure venu des profondeurs ? Puis ce
premier thème, qui lentement se déroule, navré, avant qu’un nouveau motif, en
majeur celui-là, merveilleux d’apparente sérénité, ne s’élève sur des palpitations
que viennent briser de grands accords tragiques… Le second mouvement, à
son tour, oppose de multiples affects, détentes et violences, tendresse à peine
avouée et climats mystérieux, qui semblent ne jamais devoir se dissiper. Quelle
vie d’émotion chez ce jeune homme de vingt-cinq ans ! Ruptures, changements
d’éclairages, incoercible tristesse, solitude et errance traduites en lignes vocales
dans ces arcs-en-ciel de l’âme…
Il faut avoir vu, à Vienne, l’autographe original de la partition de Schubert :
très belle écriture, fine, élégante, parfaitement lisible. Et puis tout s’arrête
après l’Andante. Il reste des notes jetées, des esquisses, des bribes, deux pages
orchestrées. On ne peut rien en faire (même s’il en a existé quelques tentatives).
Un début… puis rien. Grande émotion. ■

             Cette année-là…
             Schubert note un rêve. Texte bouleversant : « Si je voulais chanter
             l'amour, il se muait en douleur, et si je voulais à nouveau ne chanter
             que la douleur, elle se transformait pour moi en amour. » Et puis,
             entendant une « musique ravissante » : « J'éprouvai la béatitude
             éternelle comme ramassée en un instant. »
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Schuberts Winterreise,
      QUOI ?                  une interprétation composée pour ténor et petit orchestre
                              © Breitkopf & Härtel, Wiesbaden

      QUI ?                   Hans Zender (1936), d’après Franz Schubert (1797-1828)

                              Création de la version originale de Schubert : 1827, à Vienne
      QUAND ET OÙ ?
                              Création de la version revisitée par Hans Zender : 1993, à Francfort

                              I. Gute Nacht, II. Die Wetterfahne, III. Gefrorne Tränen,
                              IV. Erstarrung, V. Der Lindenbaum, VI. Wasserflut,
                              VII. Auf dem Flusse, VIII. Rückblick, IX. Irrlicht, X. Rast,
                              XI. Frühlingstraum, XII. Einsamkeit, XIII. Die Post,
      COMMENT ?               XIV. Der greise Kopf, XV. Die Krähe, XVI. Letzte Hoffnung,
                              XVII. Im Dorfe, XVIII. Der stürmische Morgen, XIX. Täuschung,
                              XX. Der Wegweiser, XXI. Das Wirtshaus, XXII. Mut,
                              XXIII. Die Nebensonnen, XXIV. Der Leiermann
                              Textes de Wilhelm Müller

      QUELLE DURÉE ?          85 minutes

    A
                  vec Voyage d’hiver, Schubert pousse plus loin l’expression de la
                  douleur et du désespoir. Quatre ans plus tôt, il a eu la révélation
                  de la terrible et impitoyable maladie qui le condamnait à brève
                  échéance, destin tragique qu’il partage avec tant de grands
                  romantiques, de Hoffmann à Hugo Wolf.
    Au début de l’année 1827, celle de ses trente ans, il traverse une profonde vague
    dépressive. Il travaille en secret. À bout de forces. Un jour, il déclare à ses amis :
    « Je vais vous chanter un cycle de lieder sinistres. Ils m'ont beaucoup plus touché
    que d'autres. » Ce sont les premiers de ce qui constituera Voyage d’hiver. Survient,
    à l’orée du printemps, la mort de Beethoven, qui le bouleverse. En compagnie
    de ses amis, revenant de l’enterrement du maître, n’a-t-il pas porté un toast
    au prochain qui le suivrait dans la tombe, vœu prémonitoire ? Il faut attendre
    l'automne pour le voir capable de se remettre au travail. Et c’est alors une intense
    fièvre créatrice qui s’empare de lui, comme pour conjurer les assauts dépressifs
    qui le tenaillent. Il accumule chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre, Trios, Impromptus,
    Fantaisie à quatre mains, dernières sonates pour piano, grande Messe en mi bémol,
    Quintette à deux violoncelles, tout cela en à peine une année. Et d’abord ce cycle
    de vingt-quatre lieder pour ténor et piano, aux paysages intérieurs désolés. Ce
    voyageur solitaire, dans les frimas et une nature glacée comme l’est son cœur,
    c’est lui-même, bien sûr, errant parmi ses souvenirs, dont la nature reflète l’âme.
    Après avoir « revisité » Haydn puis Debussy, le compositeur allemand Hans Zender
    a abordé ce Voyage d’hiver pour l’interpréter, le commenter, le « revisiter » à son
    tour. Lui-même parle d’une « interprétation composée ». La voix est celle du ténor,
    la voix même de Schubert dans la version originale de l’œuvre. Or ce n’est plus le
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piano qui l’escorte, mais le « petit orchestre » d’un ensemble instrumental de vingt-
cinq musiciens extrêmement diversifié, chacun jouant de plusieurs instruments,
dont trois percussionnistes, un accordéon, un harmonica, une guitare, une harpe,
un saxophone, jusqu’à une machine à vent dans la percussion. La ligne vocale,
les paroles de Wilhelm Müller, rien n’est changé, ou presque, des vingt-quatre
lieder, si ce n’est que les silences sont « habités » de mouvements de marche
obsessionnels, de sifflements d’un vent glaçant, de silences affolants. Hiver terrible.
Hans Zender parle très clairement de son travail. Il se fonde sur le constat de la
liberté inhérente à toute interprétation. Chanteurs et pianistes ne s’expriment jamais
en respectant le texte de façon rigoureuse et métronomique, mais s’autorisent,
fort heureusement, la liberté de varier les nuances, les couleurs, les accents pour
mieux dégager la puissance expressive des textes. Mais sa démarche le mène plus
loin. « S’y ajoutent les différentes possibilités de “lire” la musique : sauter dans
le texte, répéter certaines lignes à plusieurs reprises, interrompre la continuité,
comparer différents modes de lecture d’une même partie. Une autre possibilité
extrême, dont je me suis servi dans mon interprétation, est le déplacement des
sons dans l’espace. » Émiettement du dispositif instrumental, mélodies de timbres,
passages parlés plongent l’auditeur dans le monde de l’expressionnisme allemand
du début du siècle dernier. Et voici que, familier de Pierrot lunaire, Zender fait
du voyageur de Schubert un frère de Schönberg. Surprenante de prime abord,
cette lecture revisitée devient vite envoûtante. ■

              Cette année-là…
              Contemporain de Schubert, le génial peintre Caspar David Friedrich
              figure la solitude de l’homme dans l’univers, au milieu de paysages
              désolés et glacés : Corbeaux sur un arbre, Paysage d’hiver
              avec église, Cimetière sous la neige…

                                                           Textes : Gilles Cantagrel

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les textes
                                           Hans ZENDER
    Schuberts Winterreise                       Voyage d’hiver de Schubert
    Textes de Wilhelm Müller

    I. Gute Nacht                               I. Bonne nuit
    Fremd bin ich eingezogen,                   Étranger je suis arrivé,
    Fremd zieh ich wieder aus.                  Étranger m’en vais aujourd’hui.
    Der Mai war mir gewogen                     Le joli mai m’avait souri
    Mit manchem Blumenstrauß.                   De ses mille gerbes de fleurs.
    Das Mädchen sprach von Liebe,               La belle me parlait d’amour
    Die Mutter gar von Eh –                     Et la mère de mariage ;
    Nun ist die Welt so trübe,                  À présent, le monde est si sombre,
    Der Weg gehüllt in Schnee.                  Le chemin sous la neige enfoui.

    Ich kann zu meiner Reisen                   Et je ne puis, pour mon départ,
    Nicht wählen mit der Zeit:                  Désormais décider de l’heure :
    Muß selbst den Weg mir weisen               C’est à moi de trouver ma route
    In dieser Dunkelheit.                       Dans cette nuit qui m’environne.
    Es zieht ein Mondenschatten                 L’ombre blafarde de la lune
    Als mein Gefährte mit,                      Accompagne seule mes pas,
    Und auf den weißen Matten                   Et sur les étendues livides,
    Such ich des Wildes Tritt.                  Je cherche trace du gibier.

    Was soll ich länger weilen,                 Pourquoi donc plus longtemps attendre
    Bis man mich trieb’ hinaus?                 Que l’on me chasse de ces lieux ?
    Laß irre Hunde heulen                       Que les chiens fous hurlent, s’ils veulent,
    Vor ihres Herren Haus!                      Aux portes des logis bien clos !
    Die Liebe liebt das Wandern,                L’amour a l’âme vagabonde,
    Gott hat sie so gemacht –                   C’est Dieu qui l’a créé ainsi ;
    Von einem zu dem andern –                   Un jour ici, un jour ailleurs,
    Fein Liebchen, gute Nacht!                  Ô ma mignonne, bonne nuit.

    Will dich im Traum nicht stören,            Je ne veux point troubler ton rêve,
    Wär schad um deine Ruh,                     Ton repos en souffrirait trop,
    Sollst meinen Tritt nicht hören –           Tu ne m’entendras pas partir,
    Sacht, sacht die Türe zu!                   Doucement je ferme la porte !
    Schreib’ im Vorübergehen                    Et sur le porche, à mon passage,
    Ans Tor dir gute Nacht,                     Je grave ces mots : Bonne nuit,
    Damit du mögest sehen,                      Afin qu’ainsi tu te souviennes
    An dich hab ich gedacht.                    Qu’en partant j’ai pensé à toi.

    II. Die Wetterfahne                         II. La girouette
    Der Wind spielt mit der Wetterfahne         Le vent joue avec la girouette
    Auf meines schönen Liebchens Haus.          Sur le toit de ma bien-aimée.
    Da dacht ich schon in meinem Wahne,         Et moi je crois, dans ma folie,
    Sie pfiff’ den armen Flüchtling aus.        Qu’elle se rit du fugitif.

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Er hätt es eh’r bemerken sollen,         Que ne l’a-t-il compris plus tôt,
Des Hauses aufgestecktes Schild,         Ce signe au front de sa demeure :
So hätt er nimmer suchen wollen          Jamais il n’eût cherché ici
Im Haus ein treues Frauenbild.           Une fille qui fût fidèle.

Der Wind spielt drinnen mit den Herzen   Le vent se joue avec les cœurs
Wie auf dem Dach, nur nicht so laut.     Comme sur les toits, mais sans bruit.
Was fragen sie nach meinen Schmerzen?    Et que leur importe ma peine ?
Ihr Kind ist eine reiche Braut.          Leur fille est un riche parti.

III. Gefrorne Tränen                     III. Larmes de gel
Gefrorne Tropfen fallen                  Des larmes de gel
Von meinen Wangen ab:                    Tombent de mes joues :
Ob mir es denn entgangen,                Ah, sans le savoir
Daß ich geweinet hab?                    Aurais-je pleuré ?

Ei Tränen, meine Tränen,                 Ô larmes, mes larmes,
Und seid ihr gar so lau,                 Étiez-vous si tièdes
Daß ihr erstarrt zu Eise                 Que le gel vous fige
Wie kühler Morgentau?                    Comme fraîche rosée ?

Und dringt doch aus der Quelle           Pourtant de mon cœur
Der Brust so glühend heiß,               Vous jaillissez brûlantes,
Als wolltet ihr zerschmelzen             Comme si vous vouliez faire fondre
Des ganzen Winters Eis.                  Toute la glace de l’hiver !

IV. Erstarrung                           IV. L’image figée
Ich such im Schnee vergebens             En vain je cherche dans la neige
Nach ihrer Tritte Spur,                  La trace de ses pas,
Wo sie an meinem Arme                    Là où, prenant mon bras,
Durchstrich die grüne Flur.              Elle allait par les prés fleuris.

Ich will den Boden küssen,               Je veux baiser le sol,
Durchdringen Eis und Schnee              Transpercer glace et neige
Mit meinen heißen Tränen,                De mes larmes brûlantes,
Bis ich die Erde seh.                    Jusqu’à ce que la terre à mes yeux apparaisse.

Wo find ich eine Blüte,                  Où trouver une fleur ?
Wo find ich grünes Gras?                 Un seul brin d’herbe verte ?
Die Blumen sind erstorben,               Les fleurs ici sont mortes
Der Rasen sieht so blaß.                 Et le gazon jauni.

Soll denn kein Angedenken                D’ici n’emporterai-je
Ich nehmen mit von hier?                 Le moindre souvenir ?
Wenn meine Schmerzen schweigen,          Quand se taira ma peine,
Wer sagt mir dann von ihr?               Qui me parlera d’elle ?

Mein Herz ist wie erstorben,             Et dans mon cœur glacé
Kalt start ihr Bild darin:               Sa froide image est prise :
Schmilzt je das Herz mir wieder,         Que mon cœur se réchauffe
Fließt auch ihr Bild dahin.              Et ses traits se perdront.

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V. Der Lindenbaum                      V. Le tilleul
    Am Brunnen vor dem Tore                Devant le porche, à la fontaine,
    Da steht ein Lindenbaum:               Est planté un tilleul ;
    Ich träumt’ in seinem Schatten         J’ai rêvé dans son ombre
    So manchen süßen Traum.                Tant de rêves charmants,

    Ich schnitt in seine Rinde             Gravé dans son écorce
    So manches liebe Wort;                 Tant de mots amoureux ;
    Es zog in Freud und Leide              Dans la joie, dans la peine,
    Zu ihm mich immerfort.                 Toujours vers lui j’allais.

    Ich mußt’ auch heute wandern           Longtemps j’ai dû marcher
    Vorbei in tiefer Nacht,                Dans la profonde nuit,
    Da hab ich noch im Dunkel              Et j’ai, dans les ténèbres,
    Die Augen zugemacht.                   Encore fermé les yeux.

    Und seine Zweige rauschten,            Et ses rameaux bruissaient,
    Als riefen sie mir zu:                 Comme s’ils me disaient :
    Komm her zu mir, Geselle,              Ami, reviens à moi,
    Hier findst du deine Ruh!              Ici est ton repos !

    Die kalten Winde bliesen               Les vents glacés sifflaient
    Mir grad ins Angesicht,                Et fouettaient mon visage,
    Der Hut flog mir vom Kopfe,            Mon chapeau s’envola,
    Ich wendete mich nicht.                Mais je ne me retournai pas.

    Nun bin ich manche Stunde              De ce lieu bien des heures
    Entfernt von jenem Ort,                À présent me séparent,
    Und immer hör ich’s rauschen:          Et toujours j’entends murmurer :
    Du fändest Ruhe dort!                  Ici est ton repos !

    VI. Wasserflut                         VI. Torrent
    Manche Trän’ aus meinen Augen          Tant de larmes de mes yeux
    Ist gefallen in den Schnee;            Sont tombées dans la neige ;
    Seine kalten Flocken saugen            Ses flocons glacés ont soif
    Durstig ein das heiße Weh.             De ma peine brûlante.

    Wenn die Gräser sprossen wollen,       Quand l’herbe sera près d’éclore,
    Weht daher ein lauer Wind,             Soufflera un vent plus doux,
    Und das Eis zerspringt in Schollen,    Et la glace éclatera,
    Und der weiche Schnee zerrinnt.        Et la molle neige fondra.

    Schnee, du weißt von meinem Sehnen:    Neige, tu sais mon désir ;
    Sag mir, wohin geht dein Lauf?         Oh, dis-moi, où va ton cours ?
    Folge nach nur meinen Tränen,          Tu n’as qu’à suivre mes larmes,
    Nimmt dich bald das Bächlein auf.      Le ruisseau t’accueillera.

    Wirst mit ihm die Stadt durchziehen,   Avec lui va par la ville,
    Muntre Strassen ein und aus:           À travers les rues joyeuses ;
    Fühlst du meine Tränen glühen,         Sens-tu comme mes larmes brûlent ?
    Da ist meiner Liebsten Haus.           C’est la maison de mon aimée.

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VII. Auf dem Flusse                       VII. Sur le fleuve
Der du so lustig rauschtest,              Toi qui murmurais si gaiement,
Du heller, wilder Fluß,                   Fleuve limpide, fleuve ardent,
Wie still bist du geworden,               Comme te voilà silencieux,
Gibst keinen Scheidegruß.                 Sans même un seul signe d’adieu.

Mit harter, starrer Rinde                 D’une écorce rude, inflexible,
Hast du dich überdeckt,                   Voilà que tu t’es recouvert,
Liegst kalt und unbeweglich               Et tu gis, glacé, immobile,
Im Sande ausgestreckt.                    Dans ton lit de sable étendu.

In deine Decke grab ich                   Sur ton froid manteau j’ai gravé,
Mit einem spitzen Stein                   Avec le tranchant d’une pierre,
Den Namen meiner Liebsten                 Le nom de celle que j’aimais,
Und Stund und Tag hinein:                 Et sous ce nom le jour et l’heure :

Den Tag des ersten Grußes,                Le jour de nos premiers regards,
Den Tag, an dem ich ging;                 Le jour aussi de mon départ ;
Um Nam’ und Zahlen windet                 Autour du nom, autour des dates,
Sich ein zerbrochner Ring.                J’ai tracé un anneau brisé.

Mein Herz, in diesem Bache                Mon cœur, en cette onde immobile,
Erkennst du nun dein Bild?                Reconnais-tu ta propre image ?
Ob’s unter seiner Rinde                   Et sous son écorce sans vie
Wohl auch so reißend schwillt?            Bouillonne-t-elle aussi ardente ?

VIII. Rückblick                           VIII. Regard en arrière
Es brennt mir unter beiden Sohlen,        Quelle brûlure sous mes pieds,
Tret ich auch schon auf Eis und Schnee.   Bien que je foule glace et neige ;
Ich möcht nicht wieder Atem holen,        Je ne veux plus reprendre haleine
Bis ich nicht mehr die Türme seh.         Tant que les tours seront en vue.

Hab mich an jedem Stein gestoßen,         J’ai trébuché à chaque pierre
So eilt’ ich zu der Stadt hinaus;         Tant j’ai couru pour fuir la ville ;
Die Krähen warfen Bäll’ und Schloßen      Les corbeaux criblaient de grêlons
Auf meinen Hut von jedem Haus.            Mon chapeau, du toit des maisons.

Wie anders hast du mich empfangen,        Ton accueil, pourtant, fut tout autre,
Du Stadt der Unbeständigkeit!             Ô toi, ville de l’inconstance !
An deinen blanken Fenstern sangen         À perdre haleine, à tes claires fenêtres,
Die Lerch’ und Nachtigall im Streit.      Le rossignol, l’alouette chantaient.

Die runden Lindenbäume blühten,           Les tilleuls ronds étaient en fleurs,
Die klaren Rinnen rauschten hell,         Et les clairs ruisseaux babillaient,
Und ach, zwei Mädchenaugen glühten! –     Et deux beaux yeux, hélas, brillaient !
Da war’s geschehn um dich, Gesell!        L’ami, c’en était fait de toi !

Kommt mir der Tag in die Gedanken,        Ah, quand ce jour revient à ma mémoire,
Möcht ich noch einmal rückwärts sehn,     Que je voudrais pouvoir regarder en arrière,
Möcht ich zurücke wieder wanken,          M’en retourner, tout chancelant,
Vor ihrem Hause stille stehn.             Et rester immobile et muet à sa porte.

                                                                                         9
IX. Irrlicht                             IX. Feu follet
     In die tiefsten Felsengründe             Dans les entrailles de ces gorges,
     Lockte mich ein Irrlicht hin:            Un feu follet m’a attiré :
     Wie ich einen Ausgang finde,             Savoir comment j’en sortirai,
     Liegt nicht schwer mir in dem Sinn.      Voilà qui ne m’inquiète guère.

     Bin gewohnt das Irregehen,               L’errance est mon lot familier,
     ’s führt ja jeder Weg zum Ziel:          Tous les chemins vont à leur terme :
     Unsre Freuden, unsre Leiden,             Nos joies aussi bien que nos peines,
     Alles eines Irrlichts Spiel!             Tout n’est que jeu d’un feu follet !

     Durch des Bergstroms trockne Rinnen      Par le lit à sec du torrent
     Wind’ ich ruhig mich hinab –             Jusqu’en bas me glisse sans crainte ;
     Jeder Strom wird’s Meer gewinnen,        Tous les fleuves vont à la mer,
     Jedes Leiden auch sein Grab.             Toutes nos peines à la tombe.

     X. Rast                                  X. Halte
     Nun merk ich erst, wie müd ich bin,      Ce n’est qu’en m’allongeant pour trouver le repos
     Da ich zur Ruh mich lege;                Que je sens combien je suis las ;
     Das Wandern hielt mich munter hin        L’errance jusqu’alors me maintenait alerte,
     Auf unwirtbarem Wege.                    Sur d’hostiles chemins.

     Die Füße frugen nicht nach Rast,         Mes pieds jamais ne réclamaient de halte,
     Es war zu kalt zum Stehen,               Pour s’arrêter il faisait bien trop froid ;
     Der Rücken fühlte keine Last,            Mon dos ne sentait point la charge,
     Der Sturm half fort mich wehen.          La tempête toujours me poussait en avant.

     In eines Köhlers engem Haus              D’un charbonnier la hutte étroite
     Hab Obdach ich gefunden;                 Me sert pour un moment d’abri ;
     Doch meine Glieder ruhn nicht aus,       Mais mes membres, hélas, ne trouvent nul repos,
     So brennen ihre Wunden.                  Tant leurs blessures sont ardentes.

     Auch du, mein Herz, im Kampf und Sturm   Et toi, mon cœur, dans la lutte et l’orage,
     So wild und so verwegen,                 Toujours indomptable et hardi,
     Fühlst in der Still erst deinen Wurm     Ce n’est qu’en reposant que tu sens la morsure
     Mit heißem Stich sich regen!             Du ver qui te dévore avec son dard de feu.

     XI. Frühlingstraum                       XI. Rêve de printemps
     Ich traümte von bunten Blumen,           Je rêvais de bouquets aux couleurs chatoyantes,
     So wie sie wohl blühen im Mai,           Comme on en voit en mai fleurir,
     Ich träumte von grünen Wiesen,           Je rêvais de prairies à l’herbe verdoyante,
     Von lustigem Vogelgeschrei.              Et du chant joyeux des oiseaux.

     Und als die Hähne krähten,               Quand les coqs ont poussé leur cri,
     Da ward mein Auge wach;                  Alors mes yeux se sont ouverts ;
     Da war es kalt und finster,              Il faisait froid, il faisait sombre,
     Es schrien die Raben vom Dach.           Les corbeaux hurlaient sur le toit.

     Doch an den Fensterscheiben              Pourtant, sur le carreau des vitres,
     Wer malte die Blätter da?                Qui a dessiné ces feuillages ?
     Ihr lacht wohl über den Träumer,         Ah ! vous vous moquez du rêveur
     Der Blumen im Winter sah?                Qui voyait des fleurs en hiver ?

10
Ich träumte von Lieb um Liebe,            Je rêvais d’amours infinies,
Von einer schönen Maid,                   Et la fille était si jolie,
Von Herzen und von Küssen,                De caresses et de baisers,
Von Wonne und Seligkeit.                  De bonheur et de voluptés.

Und als die Hähne krähten,                Quand les coqs ont poussé leur cri,
Da ward mein Herze wach;                  Alors mon cœur s’est réveillé ;
Nun sitz ich hier alleine                 Et je suis seul, bien seul ici,
Und denke dem Traume nach.                Songeant à mon rêve envolé.

Die Augen schließ ich wieder,             Alors je referme les yeux,
Noch schlägt das Herz so warm.            Mon cœur bat encore si fort.
Wann grünt ihr Blätter am Fenster?        Quand reverdiras-tu, feuillage, à la fenêtre,
Wann halt ich mein Liebchen im Arm?       Quand tiendrai-je en mes bras celle que j’aime tant ?

XII. Einsamkeit                           XII. Solitude
Wie eine trübe Wolke                      Comme un nuage sombre
Durch heitre Lüfte geht,                  Passe dans l’air serein,
Wenn in der Tanne Wipfel                  Aux cimes des sapins
Ein mattes Lüftchen weht:                 Quand souffle un vent léger,

So zieh ich meine Straße                  Ainsi je suis ma route
Dahin mit trägem Fuß,                     Et vais, traînant le pas,
Durch helles, frohes Leben,               Traversant cette vie si joyeuse et si claire,
Einsam und ohne Gruß.                     Moi qui suis solitaire et qu’on ne salue pas.

Ach, daß die Luft so ruhig!               Ah, que l’air est tranquille !
Ach, daß die Welt so licht!               Ah, que le monde est beau !
Als noch die Stürme tobten,               Quand les tempêtes faisaient rage,
War ich so elend nicht.                   Hélas, j’étais moins malheureux.

XIII. Die Post                            XIII. La poste
Von der Straße her ein Posthorn klingt.   Le cor du postillon résonne dans la rue.
Was hat es, daß es so hoch aufspringt,    Qu’as-tu donc à bondir ainsi,
Mein Herz?                                Mon cœur ?

Die Post bringt keinen Brief für dich:    Non, la poste pour toi n’apporte nulle lettre.
Was drängst du denn so wunderlich,        Pourquoi cette inquiétude étrange,
Mein Herz?                                Mon cœur ?

Nun ja, die Post kommt aus der Stadt,     Vois, la poste vient de la ville
Wo ich ein liebes Liebchen hatt’,         Où j’avais une tendre amie,
Mein Herz!                                Mon cœur !

Willst wohl einmal hinübersehn            Veux-tu y aller voir toi-même et demander
Und fragen, wie es dort mag gehn,         Comment on se porte là-bas,
Mein Herz?                                Mon cœur ?

                                                                                            11
XIV. Der greise Kopf                      XIV. La tête blanche
     Der Reif hat einen weißen Schein          D’un voile blanc le givre
     Mir übers Haar gestreuet.                 A poudré mes cheveux.
     Da glaubt’ ich schon ein Greis zu sein,   Je me suis cru alors devenu un vieillard,
     Und hab’ mich sehr gefreuet.              Et m’en suis réjoui.

     Doch bald ist er hinweggetaut,            Mais comme une rosée bientôt tout disparut,
     Hab wieder schwarze Haare,                Et mes cheveux sont toujours noirs.
     Daß mir’s vor meiner Jugend graut –       Ah, comme je hais ma jeunesse,
     Wie weit noch bis zur Bahre!              Qu’il est long le chemin qui conduit au tombeau !

     Vom Abendrot zum Morgenlicht              Du crépuscule au petit jour,
     Ward mancher Kopf zum Greise.             Plus d’une tête devient blanche.
     Wer glaubt’s? Und meiner ward es nicht    Mais la mienne, qui le croirait ?
     Auf dieser ganzen Reise!                  N’a point changé de tout ce long voyage.

     XV. Die Krähe                             XV. La corneille
     Eine Krähe war mit mir                    Une corneille m’a suivi
     Aus der Stadt gezogen,                    Depuis les portes de la ville,
     Ist bis heute für und für                 Aujourd’hui encore elle est là,
     Um mein Haupt geflogen.                   Volant au-dessus de ma tête.

     Krähe, wunderliches Tier,                 Corneille, étrange créature,
     Willst mich nicht verlassen?              Ne me quitteras-tu jamais ?
     Meinst wohl bald als Beute hier           Penses-tu, comme d’une proie,
     Meinen Leib zu fassen?                    De mon corps faire ta pâture ?

     Nun, es wird nicht weit mehr gehn         Va, mon bâton de pèlerin
     An dem Wanderstabe.                       Ne me mènera plus très loin.
     Krähe, laß mich endlich sehn              Qu’au moins je trouve en toi, corneille,
     Treue bis zum Grabe!                      Fidélité jusqu’au tombeau !

     XVI. Letzte Hoffnung                      XVI. Dernier espoir
     Hie und da ist an den Bäumen              Çà et là, aux branches des arbres,
     Manches bunte Blatt zu sehn,              Quelques feuilles encore ont laissé leurs couleurs ;
     Und ich bleibe vor den Bäumen             Au pied des arbres, immobile,
     Oftmals in Gedanken stehn.                Je demeure souvent perdu dans mes pensées.

     Schaue nach dem einen Blatte,             Alors je contemple une feuille,
     Hänge meine Hoffnung dran;                Et je suspends à elle mon espoir ;
     Spielt der Wind mit meinem Blatte,        Que le vent joue avec ma feuille,
     Zittr’ ich, was ich zittern kann.         Et je tremble de tout mon corps.

     Ach, und fällt das Blatt zu Boden,        Ah ! si la feuille tombe à terre,
     Fällt mit ihm die Hoffnung ab,            Tous mes espoirs avec elle s’effondrent,
     Fall ich selber mit zu Boden,             Et je n’ai plus moi-même qu’à tomber,
     Wein’ auf meiner Hoffnung Grab.           Pleurant sur le tombeau de mon espoir défunt.

12
XVII. Im Dorfe                                 XVII. Au village
Es bellen die Hunde, es rasseln die Ketten,    Les chiens aboient, les chaînes grincent,
Es schlafen die Menschen in ihren Betten,      Les humains dorment sur leur couche,
Träumen sich manches, was sie nicht haben,     Rêvant de tout ce qu’ils n’ont pas,
Tun sich im Guten und Argen erlaben:           Dans le bien et le mal trouvant leur réconfort.

Und morgen früh ist alles zerflossen –         Au matin tout s’est envolé.
Je nun, sie haben ihr Teil genossen            Leur part, pourtant, ils l’ont goûtée,
Und hoffen, was sie noch übrig liessen,        Et ce qu’ils ont laissé ils espèrent encore
Doch wieder zu finden auf ihren Kissen.        Le retrouver sur l’oreiller.

Bellt mich nur fort, ihr wachen Hunde,         Aboyez, chassez-moi, chiens qui montez la garde,
Laßt mich nicht ruhn in der Schlummerstunde!   À l’heure du sommeil empêchez mon repos !
Ich bin zu Ende mit allen Träumen –            C’en est fini de tous mes rêves,
Was will ich unter den Schläfern säumen?       Ah, parmi les dormeurs pourquoi donc m’attarder ?

XVIII. Der stürmische Morgen                   XVIII. Matin d’orage
Wie hat der Sturm zerrissen                    Comme l’orage a déchiré
Des Himmels graues Kleid!                      Le manteau gris du ciel !
Die Wolkenfetzen flattern                      Des lambeaux de nuages flottent
Umher in mattem Streit.                        Çà et là, dans un vain combat.

Und rote Feuerflammen                          Et de rouges éclairs de feu
Ziehn zwischen ihnen hin.                      Parmi eux se fraient un passage :
Das nenn ich einen Morgen                      Allons ! voilà ce que j’appelle
So recht nach meinem Sinn!                     Un matin qui comble mes vœux !

Mein Herz sieht an dem Himmel                  Mon cœur contemple dans le ciel
Gemalt sein eignes Bild –                      Sa propre image peinte ;
Es ist nichts als der Winter,                  Il n’y a rien, rien que l’hiver,
Der Winter kalt und wild!                      L’hiver froid et cruel !

XIX. Täuschung                                 XIX. Mirage
Ein Licht tanzt freundlich vor mir her,        Une lueur amie danse devant mes yeux,
Ich folg ihm nach die Kreuz und Quer,          Je la suis dans sa course folle ;
Ich folg ihm gern, und seh’s ihm an            Je me plais à la suivre, et je vois bien, pourtant,
Daß es verlockt den Wandersmann.               Qu’elle égare le voyageur.

Ach, wer wie ich so elend ist,                 Ah ! celui dont la peine à ma peine est pareille,
Gibt gern sich hin der bunten List,            Se livre volontiers à ce piège charmant,
Die hinter Eis und Nacht und Graus             Qui au bout de la nuit, du gel et de l’effroi
Ihm weist ein helles, warmes Haus,             Lui fait voir la clarté et la chaleur d’un toit
Und eine liebe Seele drin –                    Où l’attend une âme bien chère.
Nur Täuschung ist für mich Gewinn!             Mais je n’emporte qu’un mirage !

XX. Der Wegweiser                              XX. Le poteau indicateur
Was vermeid ich denn die Wege,                 Pourquoi éviter les chemins
Wo die andern Menschen gehn,                   Où vont les autres voyageurs,
Suche mir versteckte Stege                     Rechercher les sentes cachées
Durch verschneite Felsenhöhn?                  Parmi les rocs couverts de neige ?

                                                                                                     13
Habe ja doch nichts begangen,        Je n’ai pourtant rien fait de mal
     Daß ich Menschen sollte scheun –     Pour fuir la vue de mes semblables ;
     Welch ein törichtes Verlangen        Quel est ce désir insensé
     Treibt mich in die Wüstenein?        Qui m’entraîne vers les déserts ?

     Weiser stehen auf den Wegen,         Des poteaux bordent les chemins,
     Weisen auf die Städte zu,            Des villes indiquant la route,
     Und ich wandre sonder Maßen,         Et moi, je marche et marche encore,
     Ohne Ruh, und suche Ruh.             Et sans repos, je cherche le repos.

     Einen Weiser seh ich stehen          Un poteau se dresse soudain,
     Unverrückt vor meinem Blick;         Implacable, devant mes yeux ;
     Eine Straße muß ich gehen,           Il me faut suivre cette route
     Die noch keiner ging zurück.         D’où nul jamais n’est revenu.

     XXI. Das Wirtshaus                   XXI. L’auberge
     Auf einen Totenacker                 À la porte d’un cimetière
     Hat mich mein Weg gebracht.          Ma route aujourd’hui m’a mené.
     Allhier will ich einkehren:          Ici, je trouverai le gîte,
     Hab ich bei mir gedacht.             Ai-je en moi-même aussitôt dit.

     Ihr grünen Totenkränze               Ô vertes couronnes des morts,
     Könnt wohl die Zeichen sein,         Vous êtes peut-être l’enseigne
     Die müde Wandrer laden               Conviant le marcheur harassé
     Ins kühle Wirtshaus ein.             À entrer dans la fraîche auberge.

     Sind denn in diesem Hause            Les chambres, dans cette demeure,
     Die Kammern all besetzt?             Sont-elles toutes occupées ?
     Bin matt zum Niedersinken,           Je suis las jusqu’à m’effondrer,
     Bin tödlich schwer verletzt.         Je suis blessé d’un coup mortel.

     O unbarmherzge Schenke,              Hélas, auberge sans pitié,
     Doch weisest du mich ab?             Ainsi tu me fermes ta porte ?
     Nun weiter denn, nur weiter,         Allons, plus loin, plus loin encore,
     Mein treuer Wanderstab!              Marchons, mon fidèle bâton !

     XXII. Mut                            XXII. Courage !
     Fliegt der Schnee mir ins Gesicht,   Si la neige cingle ma face,
     Schüttl’ ich ihn herunter.           Je l’écarte et la fais tomber ;
     Wenn mein Herz im Busen spricht,     Si mon cœur en mon sein murmure,
     Sing ich hell und munter.            Clair et haut me mets à chanter.

     Höre nicht, was es mir sagt,         Je n’entends pas ce qu’il me dit,
     Habe keine Ohren;                    Car pour lui je n’ai point d’oreilles,
     Fühle nicht, was es mir klagt,       Et je ne sais rien de sa plainte,
     Klagen ist für Toren.                Car se plaindre est bon pour les fous.

     Lustig in die Welt hinein            Allons gaiement de par le monde,
     Gegen Wind und Wetter!               Contre le vent et les orages !
     Will kein Gott auf Erden sein,       S’il n’est sur terre point de Dieu,
     Sind wir selber Götter.              Alors nous sommes dieux nous-mêmes !

14
XXIII. Die Nebensonnen                  XXIII. Les trois soleils
Drei Sonnen sah ich am Himmel stehn,    Trois soleils aux cieux m’apparurent,
Hab lang und fest sie angesehn,         Longuement je les contemplai ;
Und sie auch standen da so stier,       On eut dit, à leur regard fixe,
Als wollten sie nicht weg von mir.      Qu’ils ne voulaient pas me quitter.

Ach, meine Sonnen seid ihr nicht!       Ah ! vous n’êtes point mes soleils !
Schaut andren doch ins Angesicht!       Que vos regards fixent un autre !
Ja, neulich hatt’ ich auch wohl drei:   Oui, j’avais trois soleils, naguère,
Nun sind hinab die besten zwei.         Les deux meilleurs ont disparu.

Ging nur die dritt erst hinterdrein!    Puisse le troisième les suivre !
Im Dunkeln wird mir wohler sein.        Dans la nuit je serai bien mieux.

XXIV. Der Leiermann                     XXIV. Le veilleur
Drüben hinterm Dorfe                    Là-bas, tout au bout du village,
Steht ein Leiermann,                    Un homme sur sa vielle joue ;
Und mit starren Fingern                 De ses doigts raidis par la bise,
Dreht er, was er kann.                  Il tourne comme il peut sa roue.

Barfuß auf dem Eise                     Les pieds nus, il va sur la glace,
Wankt er hin und her,                   Çà et là, d’un pas chancelant ;
Und sein kleiner Teller                 Mais jamais sa pauvre sébile
Bleibt ihm immer leer.                  De quelques sous ne se remplit.

Keiner mag ihn hören,                   Personne ne daigne l’entendre,
Keiner sieht ihn an,                    Personne jamais ne le voit ;
Und die Hunde knurren                   Seuls les chiens accourent et grognent
Um den alten Mann.                      Autour du vieillard malheureux.

Und er läßt es gehen,                   Et lui laisse aller toutes choses
Alles, wie es will,                     Ainsi qu’il leur convient d’aller,
Dreht, und seine Leier                  Il tourne la roue, et sa vielle
Steht ihm nimmer still.                 Jamais ne cesse de chanter.

Wunderlicher Alter,                     Ô vieillard étrange et fantasque,
Soll ich mit dir gehn?                  Faut-il que je suive tes pas ?
Willst zu meinen Liedern                Veux-tu faire tourner ta vielle
Deine Leier drehn?                      Pour accompagner mes chansons ?

                                        Traduction : Michel Chasteau,
                                        avec l’aimable autorisation d’Harmonia Mundi.

                                                                                        15
la direction d’orchestre
                                                      Douglas BOYD
                                                      chef d’orchestre

                                                      Douglas Boyd est directeur musical de l’Orchestre
                                                      de chambre de Paris depuis septembre 2015.
                              ©Jean-Baptiste Millot

     P
               récédemment, il occupe les postes de directeur musical de la Manchester
               Camerata, de chef principal invité de l’Orchestre symphonique du Colorado
               et du City of London Sinfonia, de partenaire artistique du Saint Paul
               Chamber Orchestra et de chef principal du Musikkollegium Winterthur.
               Douglas Boyd est également directeur artistique du Garsington Opera.
     Récemment, son parcours l’amène à diriger les plus grands orchestres de Grande-
     Bretagne, dont l’Orchestre national royal d’Écosse, les orchestres de la BBC, les
     orchestres symphoniques de Birmingham et de Bournemouth, l’Orchestre de chambre
     d’Écosse, les London Mozart Players et le Royal Northern Sinfonia. En Europe, il
     collabore notamment avec l’Orchestre du Gürzenich de Cologne, l’Orchestre national
     de Lyon, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre de chambre de Suède,
     l’Orchestre du Festival de Budapest et l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg. Chef
     d’orchestre reconnu à l’étranger, il dirige l’Orchestre philharmonique de Nagoya
     au Japon et connaît un franc succès en Australie avec les orchestres symphoniques
     de Sydney et de Melbourne. Par ailleurs, il est régulièrement invité à diriger aux
     États-Unis et au Canada.
     À l’opéra, il dirige La Flûte enchantée au Festival de Glyndebourne, Les Noces de
     Figaro, Don Giovanni, La Clémence de Titus de Mozart pour l’Opera North et La grotta
     di Trofonio de Salieri à l’Opéra de Zurich, Fidelio, Eugène Onéguine, Così fan tutte
     ainsi que la création de Roxanna Panufnik Silver Birch pour le Garsington Opera.
     Douglas Boyd enregistre les concertos de Bach pour Deutsche Grammophon, son
     premier enregistrement en tant que chef d’orchestre et soliste, et peut se prévaloir
     aujourd’hui d’une vaste discographie.
     Actuellement, en parallèle à ses concerts avec l’Orchestre de chambre de Paris,
     il se produit en Australie, et, entre autres, avec l’Orchestre de chambre de Los
     Angeles, le Musikkollegium Winterthur, l’Orchestre philharmonique de la BBC, la
     Kammerakademie Potsdam, l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg et les orchestres
     symphoniques d’Anvers et du Minnesota. ■

16
le soliste
                                              Mark PADMORE
                                              ténor

                                              Né à Londres, Mark Padmore étudie à la Kent Junior
                                              Music School et joue de la clarinette au Kent Youth
                                              Orchestra. Il obtient ensuite une bourse pour intégrer
                          © Marco Borggreve

                                              la section musique du King’s College de Cambridge,
                                              et en sort diplômé en 1982. Il mène depuis une carrière
                                              internationale à l’opéra, en concert et en récital.

À
            l’opéra, il travaille avec des chefs tels que Peter Brook, Katie Mitchell,
            Mark Morris et Deborah Warner. Dernièrement, il a chanté le rôle
            principal de The Corridor et The Cure de Harrison Birtwistle au Festival
            d’Aldeburgh et au Linbury Studio Theatre de Londres, les rôles de
            Captain Vere dans Billy Budd de Britten et de l’Évangéliste dans une
mise en scène de la Passion selon saint Matthieu pour le Festival de Glyndebourne.
Mark Padmore collabore avec des orchestres internationaux de premier plan. Durant
la saison 2016-2017, il est en résidence avec l’Orchestre symphonique de la radio
bavaroise, puis à l’Orchestre philharmonique de Berlin en 2017-2018.
En parallèle, il se produit en récital dans le monde entier, notamment pour des
cycles de lieder de Schubert à Amsterdam, Barcelone, Birmingham, Londres,
Liverpool, Paris, Tokyo, Vienne et New York. Il compte parmi ses partenaires Kristian
Bezuidenhout, Jonathan Biss, Imogen Cooper, Julius Drake, Till Fellner et Simon
Lepper. Des compositeurs tels que Sally Beamish, Harrison Birtwistle, Jonathan
Dove, Thomas Larcher, Nico Muhly, Alec Roth ou encore Mark-Anthony Turnage
ont déjà écrit spécialement pour lui.
Des enregistrements récents s’ajoutent à sa discographie déjà bien fournie : la
Missa solemnis de Beethoven et La Création de Haydn avec Bernard Haitink et
l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise (BR Klassik), ainsi que des lieder
de Beethoven, Haydn et Mozart avec Kristian Bezuidenhout (Harmonia Mundi).
En 2016, le magazine Musical America l’a élu Chanteur de l’année, et l’Université
du Kent lui a décerné un doctorat honoris causa en 2014. Il est directeur artistique
du St Endellion Summer Music Festival en Cornouailles. ■

                                                                                                        17
trois questions à…
                                                                 Mark PADMORE

                                                    Pouvez-vous nous présenter le Voyage d’hiver
                                                    que vous chantez ce soir ?
                                © Marco Borggreve

                                     Mark Padmore Le Winterreise est une œuvre pour
                                     voix et piano composée par Schubert en 1826. C’est
                                     une œuvre extraordinaire sur « l’étranger », celui
     qui est en marge de la société. C’est une œuvre fondamentale dans le répertoire
     du lied, que j’adore chanter.
     Ce soir, avec l’Orchestre de chambre de Paris, nous allons en donner la version
     orchestrée, revisitée, en quelque sorte, par Hans Zender. C’est donc légèrement
     différent de la version originelle : la composition de l’orchestre n’est pas classique,
     les timbres sont particuliers – et cela ajoute beaucoup à cette notion « d’étrangeté ».
     C’est une version très puissante.

     Que ressentez-vous lorsque vous chantez la musique de Schubert ?
     Mark Padmore Schubert est comme un ami, proche de chacun. Il est plutôt naïf
     et se laisse voir, dans sa musique, à cœur ouvert. Il est mort très jeune, à trente et
     un ans, après avoir vécu toutes les passions de la vie. Il a composé plus de six cents
     lieder et est vraiment le maître de ce répertoire intime.
     Certains passages du Voyage d’hiver sont très célèbres, comme par exemple Le Tilleul
     mais aussi, à la toute fin, Le Veilleur, dans lequel la musique est réduite à presque
     rien – un accord sans tierce, quelque chose de vraiment étrange. Cela m’évoque le
     monde de Samuel Beckett.

     Comment abordez-vous cette version de Hans Zender ?
     Mark Padmore Ce Schuberts Winterreise proposé par Hans Zender est très
     intéressant pour l’orchestre car il lui donne une vraie place. D’ordinaire, l’orchestre
     ne joue pas – ou peu – de lieder, qui sont accompagnés par le piano.
     Le texte est très important et doit être parfaitement lisible pour chacun. Il faut
     faire attention au texte : c’est lui que l’on joue, que je chante. Avec l’Orchestre de
     chambre de Paris, cela va être magnifique ! ■

18
les musiciens
VIOLONS                           CONTREBASSES                          TIMBALES
Deborah Nemtanu                   Eckhard Rudolph                       Nathalie Gantiez
solo super soliste                solo                                  solo
Philip Bride                      Caroline Peach
premier solo                      co-solo                               PERCUSSIONS
Franck Della Valle                Tanguy Menez                          Ionela Christu
solo                                                                    Rémi Bernard
                                  FLÛTES                                Jean-François Durez
Olivia Hughes
solo                              Marina Chamot-Leguay
                                  solo                                  HARPE
Suzanne Durand-Rivière                                                  Valeria Kafelnikov
                                  Sarah Van Der Vlist
co-solo
Nicolas Alvarez                   HAUTBOIS                              ACCORDÉON
Jean-Claude Bouveresse            Ilyes Boufadden-Adloff                Anthony Millet
Nathalie Crambes                  solo
Marc Duprez                                                             GUITARE
                                  Guillaume Pierlot                     Jean-Marc Zvellenreuther
Hélène Lequeux-Duchesne
Gérard Maître                     CLARINETTES
Florian Maviel                                                          L’Orchestre de chambre de Paris
                                  Florent Pujuila
                                                                        utilise également des cors
Mirana Tutuianu                   solo                                  et des trompettes naturels
Pauline Vernet                    Kevin Galy                            ainsi que des timbales d’époque,
Hanna Zribi                                                             des instruments adaptés
Shir Hayat*                       BASSONS                               pour chaque répertoire.
                                  Fany Maselli
ALTOS                             solo
Jossalyn Jensen                                                         * L’Orchestre de chambre de Paris,
                                  Henri Roman                           en partenariat avec l’Université de
solo
                                                                        Tel Aviv, accueille pour ce concert
Sabine Bouthinon                  CORS                                  trois étudiants musiciens de la
Aurélie Deschamps                 Nicolas Ramez                         Buchmann-Metha School of Music.
Claire Parruitte                  solo                                  Cette collaboration est née de la
Sarah Chenaf                      Gilles Bertocchi                      volonté de l’orchestre de s’investir
Julien Lo Pinto                                                         dans la formation des futurs artistes
Simon Lemberski*                  TROMPETTES                            musiciens tout en favorisant leur
                                  Jean Bollinger                        insertion professionnelle. Après avoir
VIOLONCELLES                      solo invité                           été auditionnés et sélectionnés,
Benoît Grenet                                                           ces élèves ont été accompagnés
                                  Jean-Michel Ricquebourg
solo                                                                    par les chefs de pupitre de l’orchestre
                                  solo honoraire                        et accueillis en renfort des musiciens
Étienne Cardoze                                                         pour jouer la Symphonie « Inachevée »
Livia Stanese                     TROMBONES                             de Schubert. Nous remercions
Sarah Veilhan                     Robinson Khoury                       l’association des Amis français
Sébastien Renaud                  Nicolas Vazquez                       de Tel Aviv, sans qui cette opération
Ori Ron*                          Patrick Sabaton                       n’aurait pu avoir lieu.

             Mme Brigitte Lefèvre                                 M. Nicolas Droin
             présidente du conseil d’administration               directeur général

                    Conseil d’administration, équipe administrative et technique sur
                                 orchestredechambredeparis.com
                                                                                                                  19
Orchestre de chambre
     de Paris
     Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris,
     l’un des orchestres de chambre de référence en Europe,
     franchit cette saison quarante ans d’existence.

20
A
                                vec son directeur musical Douglas Boyd, il recherche
                                l’excellence artistique et porte une nouvelle vision de
                                la musique et de son rôle dans la cité. Communauté
                                de quarante-trois artistes engagés à Paris, l’orchestre
                                donne vie à quatre siècles de musique et s’attache à
                   renouveler la relation entre un orchestre et sa ville.
                   Depuis quarante années, l’Orchestre de chambre de Paris collabore
                   avec les plus grands chefs et solistes, avec lesquels il poursuit la
                   mise en valeur d’un vaste répertoire allant de la période baroque
                   jusqu’à la création contemporaine, et défend une lecture chambriste
                   originale. Innovant dans son rapport au public, il propose des
                   expériences musicales participatives et immersives, et développe
                   de nouveaux contenus digitaux. Sa démarche citoyenne revendique
                   une volonté de partage et l’ambition de nouer des liens entre tous.
                   Associé à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre de chambre de Paris
                   se produit également au Théâtre des Champs-Élysées et propose
                   des concerts au Centquatre-Paris, à la cathédrale Notre-Dame, au
                   Théâtre 13 et à la Salle Cortot.
                   Les artistes associés à la saison 2018-2019 partagent la démarche
                   artistique de l’Orchestre de chambre de Paris : Fabio Biondi,
                   premier chef invité, accompagné du pianiste François-Frédéric
                   Guy, du ténor Mark Padmore et du compositeur Arthur Lavandier.
                   Au fil des concerts, l’orchestre s’entoure de chefs et de solistes
                   renommés comme Sascha Goetzel, François Leleux, Emmanuel
                   Pahud, Speranza Scappucci, Christian Tetzlaff, Lars Vogt, Alisa
                   Weilerstein, et, plus que jamais, de grandes voix comme Stéphanie
                   d’Oustrac et Sonya Yoncheva. Il est présent dans des productions
                   lyriques à l’Opéra-Comique et au Théâtre des Champs-Élysées.
                   À la Philharmonie de Paris, il célèbre les cent cinquante ans de
                   la mort d’Hector Berlioz avec L’Enfance du Christ et propose une
                   orchestration inédite de ses mélodies irlandaises, un « Gala bel
                   canto » qui réunit les étoiles montantes du chant, un Stabat Mater
                   de Rossini mais aussi un week-end autour de la Syrie. Tourné vers
                   l’international, l’Orchestre de chambre de Paris donne cette saison
                   une importante série de concerts en Allemagne et en Espagne. ■

© Pierre Morales

                   L’Orchestre de chambre de Paris, labellisé Orchestre national en région, remercie
                   de leur soutien la Ville de Paris, le ministère de la Culture (Drac Île-de-France),
                   les entreprises partenaires, accompagnato, cercle des donateurs de l’Orchestre de
                   chambre de Paris, ainsi que la Sacem, qui contribue aux résidences de compositeurs.
                                                                                                         21
L’ORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS DÉVELOPPE DEPUIS 2012
UN PROGRAMME D’ACTIONS ÉDUCATIVES ET DE FORMATION
EN ISRAËL, EN PARTENARIAT AVEC LES AMIS FRANÇAIS
DE L’UNIVERSITÉ DE TEL AVIV ET L’ÉCOLE DE MUSIQUE
BUCHMANN-MEHTA DE L’UNIVERSITÉ DE TEL AVIV.
CE PROGRAMME BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DE LA VILLE DE PARIS
ET DE L’AIDE DE L’INSTITUT FRANÇAIS.

Au cours de l’année 2018, ce programme de
formation professionnelle et de coaching
d’orchestre a été intensifié en vue d’associer
les meilleurs instrumentistes de l’École de
musique Buchmann-Mehta à une partie
d’un programme de la saison de concerts
parisiens de l’Orchestre de chambre de
Paris.
Plusieurs solistes de l’Orchestre de chambre
de Paris autour de Deborah Nemtanu ont
assuré des séances de formation ou des
master classes auprès de jeunes étudiants
de l’École de musique Buchmann-Mehta.
À cette occasion, trois musiciens de l’école, Shir Hayat, violoniste, Simon Lemberski, altiste,
et Ori Ron, violoncelliste, ont été sélectionnés pour participer à l’une des œuvres du concert
de ce soir. Ils seront associés aux musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris dans la
Symphonie « Inachevée » de Schubert.

L’Association française de l’Université de Tel Aviv
Fondée en 1970, l’Association française de l’Université de Tel Aviv est une structure à but
non lucratif. Sa mission principale est d’agir en faveur de la prestigieuse Université de
Tel Aviv, qu’elle assiste dans ses plans de développement à long terme. Elle travaille aussi
au renforcement des relations entre l’université et l’ensemble de la communauté française
par le biais de programmes d’échanges avec les principales institutions d’enseignement
supérieur françaises (Collège de France, Sciences Po, la Sorbonne Paris IV). L’adhésion
à l’association est ouverte à toute personne souhaitant aider l’université à atteindre ses
objectifs de développement.

L’Université de Tel Aviv
Avec plus de 30 000 étudiants, 1 100 enseignants titularisés, 9 facultés, 126 départements
et 133 centres de recherche, l’Université de Tel Aviv est l’université de recherche la plus
grande, la plus diversifiée d’Israël. Elle est aussi à la huitième place dans le monde pour
le nombre de diplômés ayant créé des start-up (licornes) les plus rentables dans le monde.

L’École de musique Buchmann-Mehta
L’École de musique Buchmann-Mehta est la plus grande école de musique d’Israël. Sa
renommée dépasse les limites du pays grâce aux brillantes réalisations et aux succès de
ses professeurs et de ses étudiants. L’école forme l’élite des jeunes musiciens d’Israël et
les prépare à des carrières professionnelles dans la musique. Elle produit ainsi la future
génération de musiciens de l’Orchestre philharmonique d’Israël.
Venez échanger
          autour du concert !
   Pour en savoir plus sur le programme du concert, des médiateurs
   issus du Conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris
          vous livrent quelques clés d’écoute et vous invitent
             à des moments d’échange autour des œuvres.

L’Orchestre de dechambre
                  chambrede   deParis
                                 Parisvous
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                                                        toutes     nouvelles
                                                                 nouvelles    rencontres
                                                                           rencontres      autour
                                                                                        autour  de
de  la musique.
la musique.   LorsLors    des concerts
                   des concerts     des 14des
                                            et14    et 21 février
                                                21 février          au Théâtre
                                                            au Théâtre            des Champs-
                                                                          des Champs-Élysées,
Élysées,   venez avec
venez échanger      échanger     avec des médiateurs
                           des médiateurs                    issus du Conservatoire
                                              issus du Conservatoire                      national
                                                                          national supérieur    de
supérieur
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                 danse deetParis
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                                           Paris sur
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                                                                         forme deSous    forme
                                                                                   courtes      de
                                                                                            prises
courtes prises
de parole        de parole
            devant          devant
                     des petits     des petits
                                  groupes,       groupes,
                                            ils vous      ils vousun
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                                                                                  éclairage  sur le
                                                                                     le contexte,
contexte,
le style etle l’esthétique
              style et l’esthétique  des œuvres
                              des œuvres    pourpour
                                                   mieuxmieux
                                                            vousvous immerger
                                                                  immerger      danslalamusique.
                                                                              dans       musique.

   Une occasion d’apprendre et de dialoguer autour du programme
        du concert pour enrichir votre expérience musicale.

                                          QUAND ?
                                  À 19 h 30 et à l’entracte

                                             OÙ ?
                       À la corbeille et au 1er balcon du théâtre,
                      emplacements signalés par des panneaux

                                   QUELLE DURÉE ?
                                     environ 15 minutes

         L’Orchestre de chambre de Paris mène une démarche citoyenne et agit pour
         l’insertion professionnelle de jeunes artistes musiciens, en partenariat avec le
         Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Il permet
         ainsi à des musicologues issus du Conservatoire qui ont suivi une formation
         à la médiation pendant leur cursus de se perfectionner et de se familiariser
         avec des interventions autour de présentations de concert. Ces rencontres
         s’inscrivent dans le cadre de ce partenariat.
les prochains concerts
  Jeudi 21 février – 20 h
  Théâtre des Champs-Élysées
  FABIO BIONDI À LA FRANÇAISE !
  BODIN DE BOISMORTIER Don Quichotte chez la duchesse, suite d’orchestre
  LECLAIR Concerto pour violon en ut majeur, op. 7/3
  RAMEAU Les Boréades, suite d’orchestre
  Fabio Biondi direction et violon

  Mardi 5 et mercredi 6 mars – 15 h
  Cité de la musique
  LE PETIT PRINCE
  création
  Texte d’après ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY
  Dessins originaux de JOANN SFAR et projections animées
  Musique de MARC-OLIVIER DUPIN

  Marzena Diakun direction
                                                                           Licence entrepreneur de spectacle : 2-1070176

  Benoît Marchand récitant
  En famille, à partir de 6 ans
  Coproduction Orchestre de chambre de Paris, Philharmonie de Paris

                            #OCP1819
                  orchestredechambredeparis.com
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