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Les impacts et conséquences de la consommation de substances psychoactives (cannabis) sur les milieux de travail et les programmes de prévention en entreprise Revue de la littérature A. Djouini (2018) Illustration: Melissa Stankovich
NOTES • La présentation et le rapport sur les impacts et conséquences de la consommation de substances psychoactives (cannabis) sur les milieux de travail et les programmes de prévention en entreprise (Revue de la littérature) sont une production de l’Institut Universitaire sur les Dépendance (IUD) du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. • La reproduction totale ou partielle de ce document est autorisée à condition que la source soit mentionnée. 2 A. Djouini (2018)
Déclaration de conflits d’intérêt réels ou potentiels Je n’ai aucun conflit d’intérêt réel ou potentiel en lien avec le contenu de cette présentation 3 A. Djouini (2018)
Plan • Contexte et Méthode • Prévalence usage cannabis • Déterminants consommation de SPA (milieu de travail) Facteurs liés aux conditions de travail Facteurs liés à la culture et aux normes organisationnelles • Conséquences et impacts de la consommation de SPA Fonctionnement cognitif Économiques Sécurité et performance au travail • Stratégies d’atténuation en milieu de travail Dépistage des SPA en milieu de travail Interventions et programmes de prévention en entreprise • Conclusions 4 A. Djouini (2018)
Contexte • Légalisation cannabis en Juillet 2018 (après un siècle de prohibition) • En 2000, décision cannabis médical (Ontario) • Approche plus permissive dans l’opinion publique • En même temps • Cannabis = substance illégale la plus consommée; • Cannabis = SPA la plus détectée (après alcool) par les tests de dépistage (conduite avec capacités affaiblies, dépistage de drogues au travail); • Concentration THC de 3% (1980) à 12% (2012). 5 A. Djouini (2018)
Contexte (suite) • Ce qui est déjà connu, Documenté Cannabis multitudes d’effets aigües sur les fonctions cognitives • Légalisation alors que : • Impacts et effets peu documentés • Risques insuffisamment explorés Incertitudes, • Stratégies (programmes) et des inquiétude et politiques globales pas toujours controverse ? disponibles ou inadaptées 6 A. Djouini (2018)
Contexte (suite) DÉBATS milieu de travail ?! âge conduite gestion fédéral provincial automobile concentration distribution effets production santé publique médical scolarité sécurité impôts Image : cannabisdigest.ca 7 A. Djouini (2018)
Contexte (suite) DÉBATS milieu de travail ?! Conséquences : Selon le dernier rapport du centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (2018), 84 % des employeurs sondés étaient inquiets (58 % étaient très inquiets) des répercussions qu’aura la légalisation du cannabis sur la sécurité au travail. 8 A. Djouini (2018)
Objectif de la recension de la littérature • Dresser un portrait général des connaissances disponibles sur la prévalence, les déterminants, ainsi que les impacts et conséquences tant à l’échelle individuelle qu’organisationnelle. • Recenser et synthétiser les résultats des études ayant évalué les différentes stratégies et programmes pouvant être mis en place par les milieux de travail visant à réduire et/ou prévenir les effets potentiels de la consommation de SPA (cannabis) sur les milieux de travail. 9 A. Djouini (2018)
MÉTHODE A. Djouini (2018)
Recherches documentaires • Bases de données : PubMed, Embase, Medline, Business Source Premier (EBSCO), PsychINFO, Human Resource Abstract (EBSCO), Sociological Abstract (ProQuest); • Équation de mots clés : TUS (cannabis), milieu de travail, et programme en entreprise; • Synthèse narrative des données recueillies. 11 A. Djouini (2018)
RÉSULTATS
Prévalence (population générale >15 ans) • Au Canada • Consommation cannabis En 2015, plus de 40% ont consommé au cours de leur vie, 12% (3,6 millions individus) la dernière année (ils étaient 11% en 2013), dont 1/4 médicales. Parmi les consommateurs la dernière année, 72% dans les 3 derniers mois, et 33% chaque jour (ECTAD, 2017). • Abus ou dépendance cannabis En 2012, la prévalence TUS cannabis population générale canadienne était de 6,8% au cours de la vie et de 1,3% au cours des 12 derniers mois. (Pearson et al., 2013) 13 A. Djouini (2018)
Prévalence (population générale >15 ans) • Au Québec • Consommation cannabis En 2015, 15,2% ont consommé la dernière année (12,2% en 2008), dont 1/3 chaque semaine (INSPQ, 2017) En 2016, selon l’ISQ 15,8% des Québécois ayant consommé au courant des 12 derniers mois étaient des travailleurs. • Abus ou dépendance cannabis En 2012, la prévalence TUS cannabis population générale québécoise était de 6,4% au cours de la vie et de 0,5% au cours des 12 derniers. (Pearson et al., 2013). 14 A. Djouini (2018)
Prévalence (population générale >15 ans) • Enquête sur éventuels impacts de la légalisation (Statistique Canada 2018) Dans la population générale • 79% ne seraient pas tentés d’essayer le cannabis ou d’augmenter leur consommation de cannabis; Parmi les consommateurs • 24% des consommateurs actuels de cannabis ont déclaré qu’ils seraient susceptibles d’augmenter leur consommation de cannabis après la légalisation; Parmi les non-consommateurs • 6% des Canadiens qui n’ont pas consommé de cannabis au cours des trois derniers mois seraient susceptibles d’essayer le cannabis ou d’augmenter leur consommation. 15 A. Djouini (2018)
Prévalence (au travail, USA) • Selon SAMHSA, en 2011, 8,4% des travailleurs à temps plein ont consommé des SPA illicites (dernier mois) • Selon NSDUH ce taux est de 6,4% pour le cannabis • Taux diminue avec l'âge (16% pour 18-25 ans, et 8% pour 26 34 ans) • Hommes 7,9% contre 4,3% pour les femmes • Revenu familial et scolarité élevés = prévalence plus faible. • Grandes organisations (100 à 500 employés) entre 4,1 et 4,9%, celles comptant moins de 100 employés entre 6,4 à 7,9% (Larson et al., 2007) 16 A. Djouini (2018)
RÉSULTATS Déterminants A. Djouini (2018)
Déterminants • Liés aux conditions de travail : • Problèmes vie professionnelle = hausse usage SPA pour 1/10 usagers de cannabis ou d’alcool (Beck et al. 2013). • Un ¼ des travailleurs a consommé des SPA dans l’année précédente suite à la dégradation perçue des conditions de travail (Beck et al.2014). • Le stress (relation démontrée surcharge de travail, insécurité d’emploi) (Frone, 2008). • Conditions de travail difficiles; horaires de travail irréguliers, trop intenses ou de nuit (hôtellerie, restauration); situations de conflits ou de harcèlement au travail; l’ennui et l’insatisfaction au travail. (Marchand, 2008; Niedhammer et al., 2011) • Facteur protecteur: encadrement et contrôle organisationnel. Frone and Trinidad (2012) 18 A. Djouini (2018)
Déterminants • Liés à la culture et aux normes organisationnelles: • Consommation de SPA dans un contexte de communauté de travail (pratique répondue: 40% des employés) favorise un usage plus fréquent des SPA (Walker and Bridgman, 2013) • Les normes sociales que partagent les collègues en entreprise (plus l’usage de SPA est accepté des collègues, plus le niveau de consommation est élevé) (Frone and Brown, 2010) 19 A. Djouini (2018)
RÉSULTATS Conséquences et impacts de la consommation des SPA (cannabis) A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts des SPA (cannabis) • Sur le fonctionnement cognitif 21 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts des SPA (cannabis) • Sur le fonctionnement cognitif THC : delta-9-tetrahydrocannabinol 22 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts des SPA (cannabis) Niveau des déficits cognitifs associés à l'usage occasionnel, régulier du cannabis, et leurs persistances après arrêt d’usage (articles publiés entre 2006-2016) (Broyd et al., 2016) Persistance des effets chez Usagers Domaine cognitif Usagers réguliers les individus en arrêt occasionnels d’usage* Mémoire Apprentissage verbal et mémoire +++ +++ +- Mémoire de travail +- +- +- Autres fonctions de la mémoire + +- - Attention Attention +++ +++ +- Perception + +++ NA Fonctions psychomotrices +++ + + Fonctions exécutives Planification, raisonnement, contrôle des interférences, +- +- +- et résolution de problèmes Inhibition ++ +- NA Fluence verbale - +- +- Estimation du temps +- - - Prise de décision +- +- - +++ : Preuve solide et cohérente de déficits; ++ : preuve modérée de déficits; + : faible preuve de déficits, étant basée sur seulement un petit nombre d'études; +- : preuve mixte; - : peu ou pas de preuve de déficits. 23 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts des SPA (cannabis) Des revues systématiques et méta-analyses ont démontré que : • Consommation de cannabis = des effets sur plusieurs fonctions cognitives à court terme et par conséquent, un impact sur les performances des consommateurs • La vigilance, la coordination, le temps de réaction, la capacité à accomplir plusieurs tâches, les capacités perceptives, le traitement de la pensée, le jugement et la perspicacité sont affectés • L’attention, la prise de décision, l'apprentissage et la mémoire à court terme, ainsi que des changements d'humeur (euphorie ou anxiété) et la difficulté de concentration sont aussi rapportés. (Bosker et al., 2013; Ronen et al., 2008; Broyd et al., 2016; Crean et al., 2011; Grant et al., 2003), (Bedard et al., 2007; Drummer et al., 2003; Mura et al., 2003 24 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts de SPA (cannabis) • Ces effets sont dose-dépendant • Impacts démontrés lors de la conduite d’un véhicule motorisé avec un risque multiplier par trois (x3) parfois, jusqu’à (6x) lors de fortes consommations. L’enjeu!!! À partir de quelle dose ? Quelle est la durée des effets? Pour un risque inacceptable!!! (Bosker et al., 2013; Ronen et al., 2008; Broyd et al., 2016; Crean et al., 2011; Grant et al., 2003), (Bedard et al., 2007; Drummer et al., 2003; Mura et al., 2003 25 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts de SPA (cannabis) Concentrations sériques de THC pour lesquelles des déficits cognitifs peuvent être détectés selon le type de consommation (Phillips et al., 2015) Déficits cognitifs et niveau de THC dans le sérum Niveau de THC dans le sérum Consommateur occasionnel Consommateur régulier 0–2 ng/ml Déficit non détectable Déficit non détectable 2 à 5 ng/ml Déficit probable Déficit possible >5 ng/ml Déficit probable Déficit probable THC : delta-9-tetrahydrocannabinol • La commission d’experts propose un tx sérique de THC de 5 ng/ml • Les aptitudes psychomotrices sont affectées durant les six heures suivant la consommation. (4h si fumer, et 6 h si ingérer), dépend de la quantité consommée, du temps écoulé depuis la consommation et de l'expérience de l'utilisateur de la présence ou pas de maladie psychiatrique (pas d’effet après 24h). (Huestis, 2002; Ramaekers et al., 2004; Ramaekers et al., 2006; Ramaekers et al., 2006; (Ashton, 2001; Hall and Solowij, 1998) 26 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts de SPA (cannabis) • Il faut retenir que : Effets à court terme sur la plupart des fonctions cognitives, le plus souvent réversibles (Scott et al., 2018) Syndrome de sevrage ??? Pas de consensus sur de possibles effets ‘’permanents’’ (plus probable en cas de début précoce) Association avec psychose pas clairement démontrée • Reste que : À ce jour, aucune donnée n’est disponible concernant les seuils de THC pour lesquels les risques et les impacts de la consommation de cannabis sur le rendement et la sécurité sont démontrés pour des employés dans des conditions réelles de travail 27 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts de SPA (cannabis) • Conséquences économiques Au Canada (2002) (Rehm et al., 2007) • 58 575 jours d'hospitalisation en soins de courte durée attribuables au cannabis pour un coût de 73 millions de dollars; • Les Canadiens ont passé 216 581 jours au lit à cause de problèmes de consommation de substances illégales (cannabis?), pour une perte de revenus de 21 797 508 $ 28 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts de SPA (cannabis) • Conséquences sur la sécurité et performance au travail • Sur la sécurité (SPA) Résultats contradictoires (dans certaines études pas association, selon d’autres, risque 1,5 fois plus élevé) Aux É.-U., sur 35 millions de tests de dépistages urinaires entre 2002 et 2006 suite à des accidents au travail 5,8% sont positives (3% dans les secteurs sensibles) (Frone, 2006). L’état actuel des connaissances ne permet pas de démontrer avec certitude le rôle causal de la consommation de SPA dans la survenue des accidents au travail 29 A. Djouini (2018)
Conséquences et impacts de SPA (cannabis) • Conséquences sur la sécurité et performance au travail • Sur la performance (absentéisme) (SPA) Aux É.-U., les employés avec dépendance aux SPA étaient en moyenne absents 1,4 jour contre 0,89 jour pour que les individus sans dépendance (soit 60% plus) Les secteurs d’activités touchés par cet absentéisme sont, dans l’ordre: Le commerce de gros (16,3%), la finance et l’immobilier (14,7%), les industries de biens non durables (7,6%), le commerce de détail (3,9%), l’industrie de biens durables (3,0%), les services (1,4%), la construction (0,2%), les transports (0,1%) (Foster and Vaughan, 2005). Employés avec consommation problématique = arrivaient plus en retard, étaient plus absents, présentaient une baisse de l’intérêt et de la qualité du travail, et une sous-utilisation des capacités (Palle, 2015). 30 A. Djouini (2018)
RÉSULTATS Stratégies et programmes (SPA en général) Dépistage Programmes en entreprise A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) • Rapport SAMHSA, entre 2008 et 2012 (Bush and Lipari, 2014) • 81,4% des employés à temps plein âgés de 18 à 64 ans travaillaient pour un employeur qui détenait une politique écrite sur la consommation d'alcool et de drogues; • 59,5% avaient accès à un PAE; • 44,7% avaient accès à du matériel éducatif sur la consommation d'alcool et de drogues illicites; • MAIS, ces proportions sont plus faibles chez les travailleurs avec problèmes de consommation de SPA; • AUSSI, les 18-25 ans, sont ceux qui connaissent le moins ces programmes. 32 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) DÉPISTAGE • En 2004, aux É-U, la moitié des travailleurs ont déclaré que leur employeur utilisait une forme quelconque de dépistage de drogues (Larson et al., 2007); • Tests de dépistage des drogues plus répandus que l'alcool (Single et al., 2000); • Au Canada, 10,3% des employeurs de >100 employés ont mis en place des programmes de dépistage des drogues (4x plus les secteurs des ressources primaires, de la construction et des transports) (Scott et al., 2006); • En Europe, plus dans le secteur militaire; • Des objectifs différents : USA = répression, dissuasion pour lieux de travail sans drogue (DFW); Canada, Europe, Australie = détecter des risques inacceptables. 33 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) DÉPISTAGE • Utilisés à l’embauche ou en suivi; • Une sensibilité et fiabilité variables selon le type d’échantillons et fluide du corps humain (sang, urine, sueur, cheveux); • Ces tests ne permettent pas : De déterminer si les capacités sont affaiblies au moment du dépistage; Un test positif ne précise pas avec certitude à quel moment ou bien quelle quantité de cannabis a été consommée (Macdonald et al., 2010). 34 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) DÉPISTAGE • Association entre des tests de dépistage du cannabis positif et le risque de blessures ou d'accident au travail ? Conclusions contradictoires (risque 9x Vs pas de risque) • Le dépistage réduit la consommation de drogues? Aux É.-U., les tests (+) sont passés de 13,6% en 1988 à 4,2% en 2016 (Quest Diagnostics Drug Testing Index, 2016). ? Programmes combinés de dépistage + PAE + des politiques écrites pour décourager la consommation de drogues chez les employés = Efficacité Carpenter (2007). 35 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) DÉPISTAGE • Implantation tests de dépistage réduit les risques de blessures ou d'accidents ? Baisse de moitié (51%) du taux de blessures dans le secteur de la construction après introduction des tests de dépistage (Phare et al., 2010) Baisse de 10% des décès des camionneurs dans 13 états américains qui ont mis en place des tests de dépistage de drogues. (Jacobson, 2003) Importante étude (261 entreprises) sur le programme DFW (7 ans) rapporte: Une diminution des taux de blessures dans la construction, la manufacture et les services, ainsi qu’une réduction de l’incidence des accidents graves impliquant quatre jours ou plus d’absence au travail dans l’industrie de la construction et les services. (Wickizer et al., 2004). MAIS, limites méthodologiques majeures en lien avec des variables confusionnelles tel que les programmes qui améliore la santé mis en place en même temps que ceux de dépistage. (Kraus, 2001; Macdonald et al., 2010) 36 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) DÉPISTAGE Deux récentes revues de la littérature sur l'efficacité des pratiques de dépistage des drogues pour réduire la consommation des travailleurs et les taux d'accidents ou de blessures concluent que : «L’adoption des tests de dépistage de drogues seul en tant que stratégie en milieu de travail n’entraine pas forcement une réduction de la prévalence de consommation de SPA, et n’améliore pas forcement la sécurité au travail des employés» (Macdonald et al., 2010; Pidd and Roche, 2014) Ce constat est en nette contradiction avec l'intérêt international croissant au cours des dernières décennies pour les dépistages des drogues en entreprise. 37 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) Interventions et programmes de prévention en entreprise Double objectif, la prévention et la prise en charge et traitement (Bennett and Attridge, 2008) Comprennent généralement une évaluation, des conseils et des services de soutien et d’orientation pour les employés et leurs familles (Gilbert, 1994) Deux grandes approches : (Ames and Bennett, 2011) • Ceux qui visent un changement de comportement chez les travailleurs; • Ceux qui visent à réduire les facteurs de risque en modifiant l’environnement de travail. 38 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) Interventions et programmes de prévention en entreprise (description) • Changement de comportement individuel Les programmes de promotion de la santé Exercices, stress, nutrition, réduire comportement à risque. Les programmes de promotion et de soutien social Promotion soutien social et des paire au travail, formation en groupe Les interventions brèves Évaluations et conseils personnalisés Les interventions par Internet Permet d'accéder à tout moment aux interventions en toute confidentialité • Les interventions environnementales (normes sociales: accessibilité et disponibilité des SPA) 39 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) Évaluation des programmes • Les résultats des programmes de prévention et d’intervention en milieu de travail semblent prometteurs pour réduire l’usage de SPA. (Ames and Bennett, 2011) • Il demeure qu’en 2004 aux É.-U., alors que 90% des entreprises interdisaient la consommation de SPA sur les lieux de travail, seulement 36% intervenaient en matière de consommation de SPA en offrant du soutien et en effectuant du dépistage. (Linnan et al., 2008) • Programme de promotion de la santé Prevent = baisse significative de la consommation (56% moins d’alcool, et ce, pendant 32% moins de jours par rapport aux niveaux antérieurs). (Spicer and Miller, 2016) 40 A. Djouini (2018)
Stratégies et programmes (SPA en général) Évaluation des programmes • Programme de promotion et de soutien social, Team Awareness = diminution de moitié la prévalence de la consommation d'alcool chez les employés du commerce de détail. (Bennett et al., 2004) • Le programme Team Resilience a permis de diminuer d'un tiers la probabilité d'une consommation récurrente d’alcool de cinq verres ou plus, ainsi que des problèmes liés au travail associés à l'alcool. (Broome and Bennett, 2011) • Une autre étude rapporte une réduction de 17% du nombre de jours d’usage de cinq consommations ou plus d’alcool lors d’une même occasion. (Deitz et al., 2005) 41 A. Djouini (2018)
CONCLUSIONS A. Djouini (2018)
Conclusions (constats) • Manque flagrant d’études qui se sont intéressé problématique de SPA (cannabis) et les milieux de travail (faiblesse des preuves); • Entre 5 et 10% des travailleurs ont consommé du cannabis durant le dernier mois ou ont travaillé après consommation (prévalence plus élevée dans les petites entreprises); • Il existe des liens entre l’usage de SPA et certaines conditions de travail ainsi que la culture et les normes sociales en entreprise; • La consommation de cannabis à des effets (dose-dépendant) sur plusieurs fonctions cognitives à court terme pouvant impacter la performance au travail (plus pour consommateur occasionnel que régulier); • Ces effets sont réversibles (effets permanents = pas de consensus). 43 A. Djouini (2018)
Conclusions (constats) • Pas possible de définir des seuils précis de concentration en THC associés à un affaiblissement des capacités pouvant impacter la performance au travail; • Les données scientifiques ne permettent pas non plus de conclure en un lien de causalité entre l’usage de cannabis chez les travailleurs et une réduction des performances au travail; • Principe de précaution : éviter l’usage du cannabis dans les 6 heures qui précédent l’entrée au travail; • La mise en place de tests de dépistages seuls n’induit pas une la réduction de la prévalence de consommation et n’améliore pas forcement la sécurité au travail des employés. 44 A. Djouini (2018)
Conclusions (constats) • Un résultat positif à un test de dépistage ne permet pas de déterminer si les capacités de la personne sont affaiblies; • Les résultats des évaluations de l’efficacité des programmes en entreprise en matière de réduction de la consommation de SPA semblent être prometteurs, malgré certaines limites méthodologiques; • Le déploiement des programmes est limité (surtout les petites entreprises); • Il devient nécessaire et urgent de mener des recherches au Canada en tenant compte des résultats en matière d'accidents et de blessures au travail; mais aussi, ceux en rapport avec les taux d'absentéisme, de productivité et de bien-être des travailleurs. 45 A. Djouini (2018)
MERCI! A. Djouini (2018)
• Pour plus de détails, consultez le rapport : Djouini, A. (2018). Les impacts et conséquences de la consommation de substances psychoactives (cannabis) sur les milieux de travail et les programmes de prévention en entreprise. Revue de la littérature. Montréal : Institut universitaire sur les dépendances (IUD) du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. ISBN : 978-2-550-80524-3 Disponible a l’adresse suivante : http://www.santecom.qc.ca/bibliothequevirtuelle/CQDT/9782550805243.pdf Contact: Akram Djouini , M. D., M.Sc. Professionnel de recherche Institut universitaire sur les dépendances - IUD akram.djouini.ccsmtl@ssss.gouv.qc.ca 47
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