Les rythmes cosmiques et les plantes
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HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 40 Les rythmes cosmiques et les plantes Il n’y a point de doute : le cosmos est rythme par essence. Mais com- ment cela transparaît-il au niveau des êtres vivants ? Cette question n’est pas nouvelle, et les recherches dans ce sens non plus. Les tra- vaux présentés dans cet article apportent cependant des éléments de réponse originaux sur le sujet. Cet article se concentre sur une partie des travaux de Lawrence Edwards : la découverte d’importants rythmes chez les bourgeons végétaux, ainsi que leur relation avec des événements cosmiques. Initiées dans les années 1950, ces recherches ouvrent sur d’immenses domaines et gagneraient à être poursuivies par un plus grand nombre de chercheurs. Cependant, la quantité impressionnante d’informations et de résultats obtenus à ce jour vaut déjà la peine d’être présentée, en particulier en France où ces travaux sont très mal connus, les publications étant toutes en anglais ou en allemand. es plantes ne semblent pas influen- s’intéresse à la croissance, au rendement L cées par d’autres rythmes que ceux du Soleil et de la Lune, c’est ce que semble dire la science contemporaine. ou à la composition de la plante. Les tra- vaux de l’écossais Lawrence Edwards nous emportent sur de tout autres pistes, Pourtant, depuis la nuit des temps, l’agri- qui interpelleront sans doute plus particu- culture tient compte de rythmes cos- lièrement tous ceux qui s’intéressent aux miques bien plus variés, et ce n’est que qualités plus subtiles des plantes, d’une récemment que l’on a commencé à igno- importance capitale en thérapeutique, rer ces influences. Bien entendu, ce qui mais également en nutrition. était avant accepté tel quel gagnerait à être étudié maintenant avec précision. Là surgissent plusieurs difficultés : ces La géométrie projective rythmes sont intimement mêlés, et étu- et les "path curves" dier l’effet d’un seul d’entre eux soulève Un des fondements du travail de de nombreux problèmes. D’autre part, à Lawrence Edwards repose entre autre sur quel niveau faut-il chercher l’effet des une indication de Rudolf Steiner disant rythmes cosmiques subtils sur les que la conscience extra-corporelle est de plantes ? Un nombre croissant de travaux nature inversée ou polaire à la conscience 40 BIODYNAMIS - Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 41 ordinaire, de telle sorte que cette pre- mière regarde à partir de la périphérie cosmique vers l’intérieur en direction d’un point inaccessible. C’est à George Adams (et indépendamment Louis Locher-Ernst) que nous devons la des- cription de l’espace, appelé contre-espace ou espace polaire, qui répond à ces cri- tères, qu’il obtient en poursuivant la sug- gestion de Rudolf Steiner selon laquelle la géométrie projective serait un excellent point de départ pour des études holis- tiques (Adams and Whicher 1980, Locher-Ernst 1957). Pourtant, au XIXème siècle déjà, Félix Klein découvrit ce que nous appelons maintenant les courbes de chemin ou courbes harmoniques (path curves). Mystérieusement, son travail et Fig. 1 A. : Représentation d’une path-curve, celui de Sophus Lie eurent peu d’impact choisie parmi une infinité de courbes sem- et restèrent rangés sur les étagères pous- blables dont l’ensemble définit une des siéreuses des bibliothèques universitaires formes fondamentales : l’œuf. jusqu’à leur redécouverte par George Adams. Il est malheureusement impossible dans le cadre de cet article de détailler tous les points permettant de comprendre ce que sont réellement ces courbes harmoniques. Il nous suffira ici de mentionner deux aspects : tout d’abord, celui qui prend la peine de suivre tout le processus menant à l’élaboration de ces formes se rend compte qu’elles constituent, dans le cadre de la géométrie du contre-espace, des formes parmi les plus simples et décou- lent directement des principes fondamen- taux. Deuxièmement, suivant la logique de cette géométrie, il est possible de pen- ser que lorsque nous rencontrons des formes similaires dans la nature phy- sique, elles pourraient révéler des lieux d’actions de forces relevant des lois du contre-espace de la géométrie projective. Fig. 1B. : Un œuf avec les points invariants C’est G. Adams qui, le premier, attira X & Y, couvert par l’ensemble infini de l’attention sur le fait que certains cas par- path-curves qui l’a généré. Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011 BIODYNAMIS 41
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 42 Fig. 2 : Formes ovoïdes pour 1 < l < infini (de gauche à droite) avec un exemple des courbes harmoniques associées à leur surface. ticuliers de ces courbes harmoniques - ou à la base pour devenir un cône avec un l des surfaces générées par des familles de infini (Fig. 2). Ces formes sont aussi les courbes (path-curves surfaces) - emprun- profils d’œufs d’oiseaux. tent des formes semblables aux œufs ou Après avoir enseigné ces idées de nom- encore aux vortex. Pratiquement, on breuses années à l’école Waldorf observe de telles courbes dans le cône de d’Edimbourg (il est professeur de mathé- pomme de pin (Edwards 1993) et dans de matiques), Edwards en vint finalement à nombreux bourgeons. Une courbe typique se demander si les formes des bourgeons est représentée Fig. 1. et des œufs sont réellement des courbes harmoniques, ou seulement des formes Les courbes sont dirigées par trois para- mètres : λ lambda qui contrôle la forme du profil vertical, ε qui contrôle la ten- dance spirale et β qui gouverne le profil horizontal. Nous ignorerons β ici puisque pour des coupes transversales il est nul, et que c’est le cas le plus couramment rencontré chez les bourgeons. Le para- mètre ε est nul si la courbe harmonique est un cercle horizontal et augmente à l’infini lorsque la spirale devient plus tendue/verticale, pour en fait atteindre l’infini si c’est une courbe verticale plate telle que le profil d’un œuf. Pour le tra- vail qui nous concerne, c’est la forme du profil vertical de l’ovoïde qui nous inté- resse. Ainsi λ sera important, ε n’étant pas nécessaire. Pour λ = 1, la courbe est une ellipse (dans certains cas particuliers un cercle). Lorsque λ tend vers l’infini, la forme devient de plus en plus asymé- Fig. 3 : superposition des variations trique, plus étroite en haut et plus aplatie réellement observées sur un bourgeon. 42 BIODYNAMIS - Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 43 similaires. C’est une question philosophi- visible à l’œil, il y avait encore un faible quement difficile, car une bonne ressem- pourcentage de déviation d’après les cal- blance n’est pas une preuve mathéma- culs. tique. En arrière-plan vivait une notion supplémentaire : ces courbes harmo- Rapidement, Edwards montra que niques pourraient être vues comme issues presque tous les bourgeons qu’il examina de l’interaction de l’espace avec le contre- étaient de "bonnes" courbes harmoniques, espace et être ainsi l’expression des forces ainsi que la plupart des œufs d’oiseaux. éthériques actives dans les formes du Pour comprendre la portée de cette décou- vivant. Ainsi une similarité élevée pour- verte, il faut savoir que la chance d’obte- rait supporter cette idée. Quoi qu’il en nir une courbe harmonique en dessinant soit, Edwards décida de la tester en mesu- un œuf est pratiquement nulle ! Les dévia- rant les formes réelles et en regardant si tions observées pour certains bourgeons, elles pouvaient être décrites comme tel le bouton de rose peuvent être inter- courbes harmoniques. Il établit le pro- prétées en les réintégrant dans un contexte cédé mathématique nécessaire pour tester plus général, soit comme indicateur du la vraisemblance de la ressemblance de stade de développement (Edwards 1993), telle sorte que les résultats de nombreuses soit comme la combinaison de formes mesures puissent être combinés pour ovoïdes (résultats non publiés de obtenir un résultat statistique classique. N. Thomas). Sa méthode fut établie à partir des idées du contre-espace impliqué plutôt que sur Des bourgeons dormants… les méthodes statistiques standards (p. ex. à l’écoute du cosmos test du χ2_) car c’est ce qu’il testait réel- Au cours de son travail, Edwards se mit à lement. Le test s’est avéré très sensible ; étudier les bourgeons des feuilles même dans les cas où la différence entre d’arbres. En effet, comme ceux-ci se for- la forme réelle et théorique n’était pas ment généralement dès la fin de l’été et Fig. 5 : Charte générale de l’évolution du décalage de phase. Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011 BIODYNAMIS 43
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 44 Fig. 4 : Variation de l pour le hêtre en 1984-1985 : en clair, la courbe des points journaliers ; en foncé, courbe de la moyenne sur 3 jours. sont dormants tout l’hiver jusqu’à l’arri- vement, et plus tard par l’utilisation de vée du printemps, il pensait que le repos matériel plus sophistiqué. des mois d’hiver constituerait une réfé- rence stable pour le travail dans lequel il En d’autres mots, la forme des bourgeons s’était engagé (il pensait en effet à cette variait constamment avec une tendance époque que chaque espèce aurait une rythmique visible, les bourgeons prenants valeur de λ spécifique, ce qui n’était pas des formes ovoïdes plus ou moins accen- le cas). En débutant en 1981-1982, il tuées. La figure 3 nous montre une diffé- s’aperçut, à sa grande surprise, que les rence de forme typique établie sur les bourgeons étaient loin d’être "dormants", variations réellement observées. et montraient au contraire une variation régulière de leur valeur λ tout au long de La sensibilité de la méthode adoptée par l’hiver ! Décelant une tendance ryth- Edwards est de tout bénéfice puisque la mique dans ces variations, il décida de se mesure de λ est directe, et que la forme concentrer l’année suivante sur les bour- est bien caractérisée par ce seul para- geons de quelques espèces (frêne, ceri- mètre, rendant le phénomène directement sier, orme, chêne et hêtre) et de prendre apparent. La figure 4 nous montre l’aspect une mesure quotidienne de λ pour chaque d’ensemble le plus généralement rencon- bourgeon considéré, ce qui s’avéra déli- tré. La ligne grisée représente les mesures cat puisqu’il s’agit de prendre une photo journalières tandis que la courbe noire du bourgeon toujours sous le même angle. représente la classique moyenne entre Le problème a été résolu les années sui- trois jours consécutifs. Plusieurs cen- vantes en prenant plusieurs bourgeons sur taines de courbes ont ainsi été établies et la même branche d’arbre à chaque prélè- il est remarquable de noter qu’il existe 44 BIODYNAMIS - Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 45 des caractéristiques communes (voir planètes, comme Mars environ toutes les aussi fig. 6). En général, les variations deux semaines. Différentes espèces automnales sont importantes avec des d’arbres ont des "phases" différentes : la pics ou creux bien caractérisés ; entre fin variation du λ de leurs bourgeons sur les décembre et une grande partie de janvier, graphiques n’est pas synchrone. Par les variations sont plus faibles, tout en contre, des arbres de la même espèce sont restant bien souvent clairement visibles toujours "synchrones". Ainsi pour des pour augmenter à nouveau jusqu’à l’arri- arbres traditionnellement associés à Mars vée du printemps et l’éclosion du bour- - tel le chêne - il trouva un graphe tempo- geon. On peut aussi noter une évolution rellement en phase avec les conjonctions globale de λ sur toute la période d’exis- et les oppositions de la Lune et de Mars. tence du bourgeon (figure 6). De la même façon Saturne se révéla asso- Pour la plupart des bourgeons qu’il testa, cié au hêtre et au charme, Jupiter aux Edwards trouva que λ variait sur une érables, Mars au chêne, Vénus au bou- période de deux semaines. Ces résultats leau et au sorbier (Sorbus aria), Mercure lui semblèrent si importants qu’il à l’orme, et le Soleil au frêne et au ceri- réorienta presque complètement sa sier. Ceci explique pourquoi les graphes recherche pour étudier ces phénomènes. d’espèces différentes ne sont pas en phase Il réalisa immédiatement que ces deux - sauf si les planètes associées sont en ali- semaines pouvaient être mises en relation gnement - et aussi pourquoi au sein d’une avec la Lune, qui entre effectivement en espèce les graphes sont toujours en phase. conjonction puis en opposition avec les Fig. 6 : valeurs moyennes de l de bourgeons de hêtre, hiver 1989-1990, avec les alignements Lune- Saturne correspondants, apparemment influencé par la conjonction Mars-Saturne en février-mars. Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011 BIODYNAMIS 45
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 46 Le décalage de phase : pour masquer le phénomène fondamen- un phénomène inexpliqué tal. Après quatre ans, toutes les personnes C’est en 1983 que débutèrent les obser- impliquées se demandaient ce qui allait vations, ce qui s’avéra être particulière- se passer ! Logiquement, arbres et pla- ment fortuné. Alors que les années nètes devraient être à nouveau en phase s’écoulaient, les graphiques commencè- puisque le processus est rythmique (un rent à n’être plus en phase avec l’arbre décalage de 14 jours équivaut à un déca- considéré (les alignements prenaient du lage nul), mais après combien de temps ? "retard"). Pourtant, les tests statistiques Le temps devait le dire… et ce fut après 7 (estimés sur les graphes-A construits par ans. Ce chiffre a été maintenant confirmé Edwards) montrèrent clairement que la par l’enregistrement de deux cycles de 7 relation entre un type d’arbre et sa pla- ans. S’il y a bien une chose qui frappe nète restait visible en dépit du décalage. dans l’évolution du décalage, c’est qu’il Cette relation est aussi apparente en rai- n’évolue pas régulièrement : très lente- son de la légère variation de période pour ment autour du moment où les évolutions les différents "types planétaires". Saturne, des planètes et de la lune sont en phase par exemple, avance plus lentement avec les variations de forme des bour- autour du Soleil que Mars, de telle sorte geons (indiquées par la valeur λ) et rapi- qu’il existe une légère différence dans la dement lorsque le décalage est important. période réelle d’alignement avec la Lune. Cette particularité est aussi visible sur les Tout ceci est plus amplement détaillé graphes-A et confirme la corrélation dans une série de rapports qu’Edwards entre un arbre particulier et une planète rédigea sous le titre Supplement and (voir plus loin). En quelque sorte il fut Sequel, d’où la Fig. 5 est tirée, ainsi que chanceux pour Edwards d’avoir com- dans son livre (Edwards 1993). En dépit mencé ses observations en 1983 alors d’efforts importants de plusieurs col- qu’il n’y avait pas de décalage de phase lègues, en particulier Graham planète période période plante Période moyenne observée moyenne corrigée (nombre d’observations) Soleil, Mercure 14,77 14,68 Primevère 14,63 (faible) Vénus Bouleau 14,69 (faible) Mars 14,23 14,15 Chêne 14,29 (²1000) Géranium 14,38 (faible) Jupiter 13,75 13,67 Centaurée 13,87 (faible) Saturne 13,70 13,61 Hêtre 13,60 (>1000) Stichtvort 13,45 (faible) Tableau 1 : Période d’alignement Lune-planète calculée et corrigée par le déphasage, comparée à la période calculée d’après les variations de l. 46 BIODYNAMIS - Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 47 Calderwood, la raison du décalage de par la communauté scientifique. Peut-être phase reste obscure. Cependant, des résul- justement parce que nombre de ces effets tats plus récents d’Australie par John sont plus subtils qu’on ne le croît, comme Blackwood suggèrent que le décalage de le montrent les résultats de ces travaux. phase pourrait dépendre de la longitude Les études associent la centaurée à Jupiter, et serait ainsi le résultat d’un processus et en 1994, au moment de la collision impliquant la Terre. Mais ceci reste une entre la comète Shoemaker-Levy et hypothèse. Encore plus récemment, un Jupiter, des résultats remarquables furent nouveau collègue en Amérique (sur une enregistrés : Edwards étudiait cette plante autre longitude) a commencé des obser- depuis 1985 et disposait donc d’un bon vations qui, si elles sont poursuivies, per- ensemble de données de référence. Il avait mettront de tester plus avant l’influence établi les limites statistiques à l’intérieur de la longitude. Un groupe roumain a desquelles les observations étaient conte- aussi proposé de collaborer, ce qui serait nues (les triples courbes de déviation d’une grande aide. standard). Durant et avant la collision de la comète, les valeurs de λ s’écartèrent Interférences et influences significativement en dehors des limites, d’autres événements cosmiques ce qui n’était jusqu’alors pas arrivé. Au début des observations, un arbre n’a Les interférences entre les différentes pas montré le rythme de deux semaines. influences planétaires constituent un Après vérification des données et des cal- autre sujet intéressant, que nous aborde- culs, Edwards retourna sur place pour rons par l’exemple suivant (Fig. 6) : voir si cet arbre avait quelque chose de Durant tout l’hiver 1989-90, des observa- particulier. Il constata alors qu’il était tions de bourgeons de hêtre ont été enre- proche d’un transformateur électrique, gistrées et montrent une bonne corréla- suggérant que des champs importants tion avec les résultats des autres années puissent masquer l’influence planétaire. sauf pour février-mars 1990, période cor- Une hypothèse délicate à tester car un respondant à une conjonction Mars- arbre est long à pousser ! Cependant, Saturne (l’écart entre les planètes est Edwards menait également des études sur indiqué sur la courbe). Attachons-nous les bourgeons floraux qui montraient d’abord à l’aspect général du graphe et à aussi le même rythme de 14 jours, parti- sa valeur significative : comme les culièrement la centaurée. Celle-ci est mesures quotidiennes concernent un assez aisée à observer, et les mesures ensemble de bourgeons, elles ne peuvent qu’il put enregistrer révélèrent également être exactes, et contiennent donc un élé- un affaiblissement, voir un brouillage ment d’incertitude dû à la récolte au complet du rythme, dans les cas de plantes hasard ; chaque jour, un nombre impor- poussant sous des câbles électriques, tant de bourgeons de valeur λ élevée ou confirmant son hypothèse. basse a pu coïncider. Il est donc impor- Ces résultats, plusieurs fois confirmés tant de s’assurer que la taille des creux maintenant, ouvrent des perspectives est supérieure à ce degré d’incertitude ; si nouvelles, quand à l’étude des influences ce n’était pas le cas il serait difficile de électromagnétiques sur les êtres vivants, considérer les creux comme quelque sujet brûlant d’actualité, mais peu reconnu chose de significatif. En analysant les Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011 BIODYNAMIS 47
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 48 mesures nous pouvons trouver ce que espèce avec une autre planète est généra- l’on appelle leur déviation standard, et en lement perturbateur. Pourtant il ne faut déduire - par la théorie statistique - la pas exclure que d’autres phénomènes probabilité pour les valeurs moyennes de soient affectés différemment. rester entre certaines limites. Par exemple, Ces derniers résultats apportent une l’intervalle dans lequel les valeurs confirmation remarquable de la nature moyennes ont 95 % de probabilité d’être cosmique du phénomène qu’il étudiait, et comprises. C’est ce que représentent les de la sensibilité des plantes aux influences lignes en pointillé. Toute variation à planétaires. l’extérieur sera alors communément acceptée comme probablement significa- Confirmation de l’attribution d’une tive. Les flèches soulignent les moments planète à une plante réels des alignements Lune-Saturne, le Bien entendu, l’idée d’une influence pré- déphasage étant nul en cette année. En pondérante d’une planète pour chaque prenant les moyennes sur 9 jours, on peut plante n’est pas une idée nouvelle, et lisser pratiquement toutes les variations à c’est sur les indications de Rudolf Steiner court terme de la courbe, et c’est de cette principalement que Lawrence Edwards façon qu’a été obtenue la courbe centrale établit ses premières hypothèses. Dans en trait continu. Elle nous montre la ten- tous les cas, c’est l’expérience qui lui dance générale de la variation durant tout dicta la correspondance, exception faite l’hiver. Nous voyons une augmentation des planètes intérieures et du Soleil qui lente et constante de λ jusqu’aux pre- représente un cas plus difficile que nous miers jours de février suivie par une n’aborderons pas ici. De plus, toute autre diminution de plus en plus rapide jusqu’à correspondance momentanée reste for- la fin mars. Cette dernière étant sans tuite et nécessiterait pour être valable à doute due au bourgeon qui commence long terme un décalage de phase spéci- très doucement à s’enfler avant son ouver- fique pour chaque planète, et évoluant ture. Les huit alignements Lune-Saturne très rapidement et erratiquement : rien de d’octobre à février correspondent bien bien sensé ! Il n’y a donc qu’en 1982, aux seules chutes significatives de λ (en 1989 et 1996 que les alignements corres- dehors de l’intervalle de confiance en pondent directement aux variations de λ, pointillé). Pourtant, les deux alignements cependant que l’application du décalage qui entourent la conjonction de Mars et de phase donne une image très cohérente de Saturne ne sont pas associés à une à tout moment. Il existe pourtant encore chute significative de λ. Il ne reste que une autre preuve : la période séparant des variations résiduelles qui pourraient deux alignements consécutifs de la Lune être reliées à l’influence de planètes ayant et d’une planète particulière varie mois un effet moindre sur le hêtre tel Jupiter, après mois, tandis que la période moyenne comme semblent le montrer d’autres est constante et caractéristique de chaque études. La même perturbation du rythme planète. Dans le tableau 1, sont ainsi de deux semaines a été retrouvée pour de reportées la valeur moyenne ainsi que la nombreux événements de conjonction, ce valeur pondérée par le décalage cyclique qui permet d’affirmer que l’effet de sur 7 ans. Les moyennes calculées à par- conjonctions de la planète associée à une tir des observations de l définissent clai- 48 BIODYNAMIS - Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 49 rement la planète associée dans la plupart lution des idées qui accompagna la pro- des cas, en particulier pour le hêtre qui gression de ses recherches. «C’est en totalise un grand nombre d’observations. 1950 que mon attention a été captivée Lawrence Edwards a entrepris cette par le royaume complet de formes qui recherche avec un grand dévouement et surgit lorsque nous apprenons à réitérer une objectivité scientifique, tout en étant le simple processus de collineation, en son critique le plus sévère. Ses travaux l’appliquant encore et à nouveau. Le sont de la plus haute importance, fournis- monde des courbes harmoniques, et des sant comme il se doit des évidences objec- surfaces harmoniques apparaît directe- tives dans le domaine du vivant quant à la ment devant notre imagination. Il m’a relation particulière entre la Terre et le fallu de longues années pour explorer ce cosmos. Ses travaux indiquent aussi une monde avec mon professeur. Mais, c’est voie pour tester les effets de la technologie seulement 14 ans plus tard, l’année sui- sur l’environnement, ce que démontrent vant sa mort, que j’ai ressenti en 1964 la les résultats obtenus avec l’électricité. première impulsion pour commencer à Un autre aspect important, qui préoccupe mettre en pratique ces choses dans la l’homme depuis bien longtemps, est sou- nature environnante. Au début, je voyais levé par ces travaux : la relation entre le en effet les choses surtout à partir d’un monde extérieur des phénomènes percep- point de vue spatial. Elles étaient les tible aux sens et le monde intérieur de la formes répandues autour de moi, repo- pensée et de l’imagination qui trouve son sant telles quelles, l’une à côté de l’autre. expression dans cette géométrie. Au moins Je pouvais aller de l’une à l’autre, obser- dans certains cas, lorsque les formes sont ver, mesurer, comparer, le but étant tou- du type de l’œuf ou du cône, le rapproche- jours de trouver juste où et à quel point ment entre ces deux mondes est justifié ces deux mondes de l’expérience des sens par les travaux de Lawrence Edwards. De extérieurs et de l’imagination étaient un toute évidence, quelque chose de très puis- miroir l’un de l’autre.» sant et de réel est à l’œuvre ici, mais est-il Il a fallu que 14 ans supplémentaires se justifié de voir cette action dans et autour soient passés, en 1978, pour que lui de l’espace de la plante par exemple ? vienne l’impulsion d’introduire l’élément "J’en viens de plus en plus à penser que temps dans son travail. «Pour la pre- ce n’est pas le cas. Je crois que nous mière fois, j’ai cessé de considérer les avons affaire avec des formes non pas de bourgeons comme des formes finies, mais l’espace, mais du temps." Ainsi en parti- plutôt comme des stades d’un organisme culier avec la courbe du déphasage, nous se développant dans le temps. J’ai ainsi pourrions avoir affaire à l’écoulement étudié l’ouverture des bourgeons. d’un vaste vortex dans le temps. Bien que Maintenant, avec du recul, je n’arrive là, beaucoup reste à faire pour simplement pas à comprendre pourquoi il m’a fallu si commencer à s’orienter. longtemps pour réaliser l’importance de cet aspect.» Lawrence Edwards résume ainsi Avec les résultats des observations sur ses recherches l’ouverture des bourgeons et les travaux Il est ici intéressant de voir comment sur l’influence des rythmes cosmiques, Lawrence Edwards lui-même décrit l’évo- «on commence à comprendre où repose Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011 BIODYNAMIS 49
HSplanŁtes.qxd 15/03/2011 16:33 Page 50 l’importance de cette nouvelle étape. Dès transformation du bourgeon en forme de que l’on prend en compte l’élément du coupe du vortex, s’ouvrant à tout l’uni- temps, la nature du temps commence à se vers. Et nous voyons comment cette apo- révéler elle-même. Le temps est rythme, théose finale de la forme du bourgeon a est l’activité rythmique ; et ce rythme est besoin d’être précédée de son opposé de la nature de la respiration ; pas seule- polaire ; les deux processus vont de pair, ment l’influx et l’afflux d’air mais l’inspi- chaque grande expiration étant précédée ration et l’expiration par un organisme d’un petit moment d’inspiration.» de son être essentiel, incarnant et excar- De nouveaux collaborateurs sont toujours nant ; et ces deux processus polaires les bienvenus pour poursuivre le travail s’expriment dans la forme que prend un dans ce domaine vital de la recherche. organisme à un moment particulier. On Nous conseillons aux lecteurs intéressés commence à sentir qu’une augmentation par les détails techniques de consulter les de λ est associée avec l’inspiration et la ouvrages donnés en références. tension, qui en arrive à un certain som- met avec la forme du bourgeon du rosier Pour résumer, il s’agit là d’une décou- sauvage, tandis qu’une diminution de l verte fondamentale qui mériterait, ne mène à la relaxation/relâchement, et serait-ce que par la rigueur du travail finalement quand l devient négatif, à la entrepris, d’être bien mieux connue. En rétablissant les intuitions anciennes et les indications plus récentes de Rudolf Steiner reliant la vie des plantes aux rythmes cosmiques, ces travaux confir- ment encore une fois les fondements de l’agriculture bio-dynamique. OLIVIER FRITSCH Rédigé sur la base d’un article de Nick Thomas, collaborateur poursuivant une partie des travaux de Lawrence Edwards. Références : Raum und Gegenraum, L. Locher-Ernst, Philosophisch-Antroposophischer Verlag am Goetheanum, Dornach, 1957. Entre Soleil et Terre : La Plante, G. Adams et O. Whicher, Triades, 1982. The Field of Form, Lawrence Edwards, Floris Books, Edimburgh 1982. Projective Geometry, Lawrence Edwards, Rudolf Steiner Institute, Phoenixville, 1985. The Vortex of Life, Lawrence Edwards, Floris Press, Edimburgh, 1993. Le bois est plus dur et moins sujet à la pour- Supplement and Sequel, Lawrence Edwards, riture s’il est abattu au début de la Lune Volumes 1-7 (impression privée). croissante. Le bûcheron, par Fernand Hodler 1910 50 BIODYNAMIS - Hors-série N° 13 Au rythme des planètes MARS 2011
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