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Ne pas rester les bras croisés L’objectif de cette exposition est de réfléchir avec les élèves sur le sens de l’action non- violente dans l’établissement de la paix et d’une meilleure convivance (mieux vivre en- semble). La paix ne se résume pas à l’absence de guerre. Elle est un combat pour la jus- tice sociale, l’égalité, la liberté, la fraternité universelle, le rejet des discriminations. La visite de cette exposition est une action qui veut susciter la volonté d’apprendre à ré- soudre ses propres conflits de façon non-violente. Car c’est seulement ainsi que tout at- tachement aux valeurs de la paix devient crédible. Didactiquement, cette activité présente de nombreux intérêts : elle permet de faire dé- couvrir le parcours et l’action de personnalités historiques et contemporaines de la non- violence, d’exposer des épisode de l’histoire de l’humanité (histoire), de présenter l’engagement pour la paix (éducation civique) et de donner accès à l’expression orale en enrichissant son vocabulaire émotionnel (français). Pédagogiquement, c’est une activité que de nombreux/ses enseignant·e·s peuvent utili- ser dans leurs classes. Elle va permettre aux élèves d'envisager le rôle qu'ils peuvent jouer en tant qu'actrices et acteurs de paix et d'être des relais auprès de leurs familles et de leurs camarades. Réaliser cette activité avec eux, c’est toucher un public plus large, au-delà du cadre de l’école. Après la visite et à partir d’extraits de livres ou de films relatant la vie des personnalités présentées, des débats peuvent être proposés aux élèves, notamment sur le thème des discriminations. Voici quelques exemples de questions : o Connaissez-vous d’autres sortes de discrimination aujourd’hui ? o Quelles sont selon vous les causes de ces discriminations ? Et leurs conséquences ? o Comment peut-on lutter contre les discriminations avant qu’elles n’aient lieu ? Lors- qu’elles ont lieu ? Pour les plus grands, une comparaison d’autres œuvres relatives aux personnalités pré- sentées (ouvrages, films, peintures, musique, etc.), ainsi qu’une réflexion sur les messa- ges valorisant la paix peuvent également laisser libre cours à un débat ou à un travail de rédaction. © CENAC
Messages valorisant la Paix Garde la paix en toi, ensuite, offre-la aux au- À vos forces physiques nous répondrons par tres. la force de nos âmes. Thomas a Kempis Martin Luther King Vous allez voir qu’un jour on va nous décla- Nous vivrons tous comme des frères ou nous rer la paix et que nous ne serons pas prêts. mourrons comme des fous. Tristan Bernard Martin Luther King Pourquoi êtes-vous prêts à détruire ce qui a La non-violence, jamais elle ne fuit, jamais el- une valeur inestimable pour gagner ce qui, le ne recule, jamais elle ne lâche prise, et ja- en somme, ne vaut pas grand-chose ? mais elle ne frappe. Bouddha Lanza del Vasto À juste guerre, préférons juste paix. Je traite avec bonté ceux qui ont la bonté, je Samuel Butler traite avec bonté ceux qui sont sans bonté. Et ainsi je gagne la bonté. Seule l’action peut donner la paix. Lao Tseu Robert Charbonneau La paix est possible, mais c’est un choix qui Le seul vrai garant de la paix est en soi. ne dépend souvent que d’un petit geste ou Le Dalaï Lama d’un petit mot. Il suffit parfois d’un seul mot pour faire la paix. Le courage est le prix que la vie exige pour Parole du peuple amérindien Skagit accorder la paix Amelia Earhart La paix est une création continue. Raymond Pointcarré Il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix. Dans le cœur de l’Homme, il y a deux loups Benjamin Franklin qui s’affrontent : celui de la haine et celui de l’amour. – Quel est celui qui gagne ? La non-violence est la plus grande force que – Celui que l’on nourrit le plus. l’humanité ait à sa disposition. Proverbe indien Gandhi La colère, il la dompte avec sang-froid, la La règle d'or de la conduite est la tolérance perversité avec compassion. L’avarice, il la mutuelle, car nous ne penserons jamais tous combat par la générosité. Et le mensonge de la même façon, nous ne verrons qu'une par la vérité. partie de la vérité et sous des angles diffé- Proverbe jataka de l’Inde rents. Gandhi La paix n’est pas l’absence de guerre, mais une vertu qui naît de la force de l’âme. L’aventure de la paix est bien plus grande Spinoza que celle de la guerre. Jean Giono L’intelligence défend la paix. L’intelligence a horreur de la guerre. Vous avez entendu qu’il a été dit : tu aimeras Paul Vaillant Couturier ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! Moi je vous dis : aimez vos ennemis. Jésus de Nazareth © CENAC
De la violence à la non-violence CONFRONTATION La relation à l'autre est souvent l'expression d'une confrontation entre les besoins, les intérêts et les valeurs de chaque personne. Toute confrontation suppose non seulement l'affirmation de soi mais aussi l'écoute pour qu'il y ait véritablement réciprocité et res- pect dans la communication et le dialogue. CONFLIT Quand la confrontation débouche sur un sentiment de concurrence ou de non re- connaissance, la situation peut devenir conflictuelle. Chacun défend ses idées, ses droits, sa liberté, sa vie… Le conflit fait partie de la relation à l'autre. Il peut être facteur de changement en introduisant le mouvement dans les relations, dans la société. Une so- ciété sans conflit serait une société immobile, sans Histoire. Résoudre le conflit peut faire progresser la justice. Mais un conflit non géré ou mal géré peut libérer des énergies des- tructrices considérables et déchaîner les affrontements les plus violents. VIOLENCE Plutôt que de résoudre le conflit, la violence constitue un dérèglement du conflit. C'est un processus qui cherche à éliminer l'autre, l'ennemi, celui qui fait obstacle à la satisfaction de ses propres besoins, de ses intérêts, de ses désirs. L'autre est nié et finit même par être considéré comme sans valeur. La violence peut également être tour- née contre soi-même. La violence revêt des formes multiples et complexes : physique, psychologique, culturelle, économique, structurelle… Elle a des modes d'expression ambivalents, contradictoires, difficiles à repérer et prendre en compte. Derrière chaque acte violent se cache un conflit latent ou exprimé qu'il faut décryp- ter si l'on veut tenter de rendre justice et d'avancer vers des solutions. NON-VIOLENCE Le terme de "non-violence" peut se définir comme l'ensemble des valeurs, des atti- tudes et des comportements qui traduisent, outre le refus de la violence, une volonté de rechercher la paix par des moyens respectueux de l'intégrité de l'autre et de soi-même. La non-violence marque un attachement aux principes de liberté, de justice et de solidarité. L'expression légitime des besoins de chacun amène à des situations conflictuelles. L'attitude non-violente consiste à préserver en permanence l'espace nécessaire au dialo- gue et à la négociation. L'approche non-violente des conflits, fondée sur le respect mutuel, n'exclut pas pour autant l'expression d'une grande fermeté et, si néces- saire, de rapports de forces. Développer une approche non-violente des conflits suppose de changer sa propre image du conflit et ses comportements pour y faire face. Cela nécessite des capacités qui ne sont pas toujours naturellement entraînées au cours de notre parcours de vie. Mais il est possible à tout moment d'apprendre à écouter, à exprimer ses sentiments, à négocier, à s'affirmer, à coopérer, à être médiateur ou médiatrice…. D'après "Non-violence et actualité" © CENAC
Émotions et violence – définitions NON-VIOLENCE La non-violence est une recherche de la paix par des moyens respectueux de l'intégrité de l'autre. L'expression légitime des besoins de chacun amène à des situations conflic- tuelles. L'attitude non-violente consiste à préserver en permanence l'espace nécessaire au dialogue et à la négociation. L'approche non-violente des conflits, fondée sur le res- pect mutuel, n'exclut pas pour autant l'expression d'une grande fermeté et, si nécessai- re, de rapports de forces quand il s'agit de défendre les droits humains ou de rétablir la justice. La non-violence est une approche globale du conflit non seulement dans les rapports interpersonnels, mais aussi dans les conflits sociaux et les relations internationa- les. L’APPROCHE NON-VIOLENTE DU CONFLIT Développer une approche non-violente du conflit suppose de changer sa propre image du conflit et ses comportements pour y faire face. Cela nécessite des capacités qui doi- vent être acquises dès l’école. Elles peuvent faire l’objet d’un enseignement spécifique. Mais cette nouvelle approche doit aussi être intégrée au cœur même du projet pédago- gique et dans le fonctionnement des structures de l’institution scolaire. Tous les lieux d’éducation et de formation devraient proposer d’utiles compléments sur la gestion des relations et sur la résolution non-violente des conflits. Apprendre à écouter, à exprimer ses sentiments, à négocier, à être médiateur ou média- trice… telles sont quelques-unes des perspectives qui pourraient modifier sensiblement les rapports humains et sociaux si elles étaient prises en compte dans les formations de l’administration, dans celles des responsables des ressources humaines ou des diri- geant·e·s quels qu’ils soient. LA CULTURE DE NON-VIOLENCE Le terme de "non-violence" peut se définir comme l'ensemble des valeurs, des attitudes et des comportements qui traduisent, outre le refus de la violence, une volonté de dé- fendre ces valeurs dans le respect de la personne humaine. Il marque un attachement aux principes de liberté, de justice et de solidarité. L'approche non-violente concerne aussi bien les relations entre les peuples qu'entre les groupes et entre les individus. La non-violence affiche sa spécificité notamment en situation de conflit et appelle au changement des individus autant que des institutions sociales et politiques. Historiquement, la non-violence puise ses racines essentiellement dans les écrits et les combats de Gandhi en Inde et de Martin Luther King aux États-Unis. Il existe en France plusieurs mouvements de promotion de la non-violence, chacun en développant un as- pect particulier. Les méthodes de l'action non-violente sont utilisées dans de nombreu- ses luttes sociales et politiques à travers le monde. © CENAC
ACTION NON-VIOLENTE L'action non-violente permet de lutter contre l'injustice sans porter atteinte à l'intégrité physique ou morale de l'adversaire. Non-coopération, grèves, boycott, désobéissance ci- vile…, les moyens de l'action non-violente sont nombreux. Ils visent à exercer une contrainte sur l'adversaire, en sensibilisant l'opinion publique à l'injustice. C'est la conjonction de la force de l'action non-violente et de la pression de l'opinion publique qui peut forcer l'adversaire à la négociation. AGRESSIVITÉ L'acceptation du conflit et la confrontation des différences demandent de l'énergie et de la détermination, de l'agressivité, au sens d'une force organisée de façon positive et constructive (on l'appelle aussi combativité). Cette énergie ne recherche pas la négation ou la destruction de l'adversaire mais la mise à jour de l'objet du conflit. Elle est orientée vers la recherche de solutions respectueuses de la vie, des droits de l'Homme et de démocratie. COMPROMIS La négociation peut permettre de résoudre un conflit en arrivant à un compromis : nou- velle situation, plus juste que la précédente et qui répond, au moins temporairement, aux demandes des parties en présence. Pour qu'un compromis soit considéré comme "bon", il faut que la proposition soit objectivement juste (principe d'équité), qu'elle ga- rantisse toutes les conditions de la paix (principe de socialité), et ne préjuge pas de l'avenir (principe d'ouverture). Dans certaines situations, la recherche du consensus permettra un travail plus approfondi sur la solution adoptée dans un plus grand respect de l'ensemble des opinions exprimées. CONFLIT Quand la confrontation débouche sur un sentiment de concurrence ou de non recon- naissance, la situation peut devenir conflictuelle. Chacun défend ses idées, ses droits, sa liberté, sa vie… Le conflit fait partie de la relation à l'autre. Il peut être facteur de chan- gement en introduisant le mouvement dans les relations, dans la société. Une société sans conflit serait une société immobile, sans Histoire. Résoudre le conflit peut faire pro- gresser la justice. Mais un conflit non géré ou mal géré peut libérer des énergies des- tructrices considérables et déchaîner les affrontements les plus violents. CONFRONTATION La relation à l'autre est souvent l'expression d'une confrontation entre les besoins, les intérêts et les valeurs de chaque personne. Toute confrontation suppose non seulement l'affirmation de soi mais aussi l'écoute pour qu'il y ait véritablement réciprocité et res- pect dans la communication et le dialogue. COOPÉRATION La compétition-émulation est une confrontation constructive et un facteur d'éducation à la vie sociale. C'est l'occasion de s'affirmer, de se dépasser. La plupart des jeux fonc- tionnent sur la compétition : sans cette dimension, le suspense tombe et la partie n'a plus de ressort. © CENAC
Mais la compétition peut devenir dangereuse quand elle se résume à la loi du plus fort. Si gagner consiste à éliminer l'autre, le jeu conduit à une concurrence agressive et mê- me violente entre les joueurs. Le plaisir de jouer disparaît derrière la satisfaction d'avoir été le plus fort ou la colère d'avoir encore perdu. La compétition-exclusion conduit à des comportements destructeurs tant chez le ga- gnant que chez les perdants. Il est donc utile de valoriser des jeux et, plus généralement, des activités fondées sur le plaisir, la solidarité, l'entraide. La coopération, en effet, crée une dynamique favorable à la réussite aussi bien des ap- prentissages que des activités de la vie sociale et professionnelle. FORCE Le dialogue et la négociation ne peuvent régler un conflit entre oppresseur et opprimé. Le plus souvent, l'opprimé devra montrer sa détermination pour faire valoir ses droits. L'action non-violente vise à exercer une force sur l'adversaire sans pour autant rompre la communication avec lui, et en évitant le dérapage dans la violence. MÉDIATION La médiation est l’intervention d’une tierce personne pour établir –ou rétablir– la com- munication entre des personnes en conflit. Le médiateur ou la médiatrice n’a pas pour fonction de définir un gagnant et un perdant, comme peut le faire le/la juge ou l’arbitre, mais de renouer les fils pour que les parties en présence retrouvent la maîtrise de «leur» conflit et tentent elles-mêmes d’y apporter une solution. Quand la confrontation dégénère en rupture de la relation et en violence, l’aide exté- rieure que représente la médiation peut se révéler très utile. Parmi les différents champs de la médiation, on peut citer notamment : la médiation familiale, pénale, sociale, à l’école, en entreprise, la médiation interculturelle, la média- tion politique… Cette pratique en développement représente à la fois une nouvelle culture et l’émergence de nouveaux métiers. L’apprentissage de la médiation à l’école ouvre les élèves à d’autres modes de relation et contribue ainsi à la prévention de la violence. RÉCONCILIATION La gestion non-violente d'un conflit vise à établir plus de justice entre les membres de la communauté. En effet, l'objectif fondamental d'une bonne gestion de conflit est de dé- velopper plus de justice dans les relations. Basée sur le respect de l'être humain, fondée sur la réparation du préjudice, l'approche non-violente des conflits préserve la possibilité d'une réconciliation. RELATION La relation est nécessaire au développement psychologique de l'être humain. C'est un enjeu vital. Commencée dans l'intimité familiale, cette expérience de communication s'enrichit au fil des audaces qui conduisent l'enfant vers des lieux nouveaux. Plus les rencontres seront variées et sécurisantes, mieux il pourra élaborer une pensée autono- me. Enjeu personnel, enjeu de société, la communication se construit à partir des échanges entre deux pôles : l'émetteur et le récepteur. Une personne envoie un message, codé ou © CENAC
non, tandis qu'une autre est censée recevoir ce message : c'est-à-dire écouter et enten- dre. Il est donc essentiel de chercher à mieux se faire comprendre et à mieux comprendre l'autre. Communiquer peut prévenir certains conflits. Communiquer, c'est aussi se don- ner les meilleures chances de résoudre les conflits lorsqu'ils se présentent ; RÉPARATION L'institution judiciaire punit le coupable, propose parfois la réparation du préjudice, mais n'a pas pour objet de renouer les fils d'une relation rompue ou de réintégrer la person- ne sanctionnée dans la société. Pourtant, la réparation est une étape indispensable à toute réintégration, à toute reprise de la relation. VIOLENCE La violence revêt des formes multiples et complexes : physique, psychologique, culturel- le, économique, structurelle… Elle a des modes d'expression ambivalents, contradictoi- res, qu'il faut savoir repérer et prendre en compte. Elle s'inscrit dans une réalité qui in- fluence largement les situations : les difficultés économiques, sociales, culturelles, l'ab- sence d'écoute, de communication, de lieux d'échanges. Derrière chaque acte violent se cache un conflit latent ou exprimé qu'il faut décrypter si l'on veut tenter de rendre justice et d'avancer vers des solutions. Plutôt que de résoudre le conflit, la violence constitue un dérèglement du conflit. Car le conflit n'est pas la vio- lence contrairement à l'opinion trop largement répandue. C'est un processus qui cher- che à éliminer l'autre, l'ennemi, celui qui fait obstacle à la satisfaction de ses propres be- soins, de ses intérêts, de ses désirs. L'autre est nié et finit même par être considéré comme sans valeur. Le conflit est le résultat de la confrontation des besoins, des intérêts ou des valeurs. L'image souvent négative que nous en avons nous conduit à en avoir peur et nous cher- chons à le fuir. Il est vrai que certaines situations mettent en jeu de puissants rapports de forces, no- tamment dans les luttes pour la défense des droits humains ou pour le développement de relations plus justes. © CENAC
La lutte non-violente de Martin Luther King Rue de Genève 52 CH-1004 Lausanne Tél. +41 21 661 24 34 skype cenac1 www.non-violence.ch MARTIN LUTHER KING info@non-violence.ch CCP 1 0 - 2 2 3 6 8 - 6 ET LA NON-VIOLENCE Si l’on devait ne retenir que deux King a montré aux Noirs américains la aspects de l'action de Martin Luther force qu’ils pouvaient tirer d’une lutte King, il s'agirait probablement des collective qui respecte les êtres et qui suivants : avoir permis de diminuer la ne soit pas basée sur la haine ou la ségrégation raciale aux Etats-Unis et vengeance. Le Centre pour l'action non-violente avoir donné à la lutte non-violente un Comme il l’a dit dans une interview (CENAC) a pour but de promouvoir nouveau père fondateur. Cette dimen- en janvier 1964, «un homme fort doit la non-violence en Suisse romande. sion non-violente a en effet été centrale être énergique autant que modéré. Il L'association vit pour l'essentiel des tout au long de sa vie et a imprégné doit être réaliste autant qu’idéaliste. contributions de ses membres et de toutes les actions qu’il a entreprises. S’il me faut mériter la confiance que personnes sympathisantes. Reconnu Très inspiré par la pensée de Gandhi, il certaines personnes de ma race ont d'utilité publique, le CENAC repose sur près de 45 ans d'expérience et est toujours resté intimement convaincu mise en moi, je dois être tout cela à la propose les services suivants : de la nécessité d’une résistance non- fois. C’est pourquoi la non-violence est violente. Le célèbre boycott des bus de une arme aussi puissante que juste. des formations à la résolution Montgomery en 1955, après que Rosa non-violente des conflits: un pro- Parks eut refusé de céder sa place à gramme annuel et des formules un Blanc, a marqué le début d’une répondant à des demandes spé- cifiques; longue série d’actions non-violentes. Marches, grèves, boycotts, sit in, autant un Centre de documentation de d’actions menées dans plusieurs villes plus de 10'000 notices dont des des Etats-Unis. bibliographies sélectives; Le pasteur King a réussi à rallier un périodique d'information et de à cette forme de lutte des milliers réflexions Terres Civiles; d’hommes et de femmes qui ont adhéré aux principes de non-violence des outils tels que des dépliants en considérant non-seulement le but à de vulgarisation, des expositions Rosa Park dans un bus à Montgomery atteindre, mais également les moyens ou des jeux. pour y parvenir. Car ce n’est pas seu- lement pour des raisons stratégiques (...) Quand le Noir trouve le courage que King a préconisé la non-violence, d’être libre, il fait face aux chiens, aux mais en raison de sa capacité à tenir fusils, aux matraques et aux lances à compte de l’avenir au moment de la incendie sans avoir aucune peur, et les lutte. La résistance non-violente des Blancs qui disposent des chiens, des Noirs américains a permis de mettre fusils, des matraques et des lances à le doigt sur les injustices, mais égale- incendie voient que le Noir, qu’ils ont ment, en refusant la logique violente, traditionnellement appelé «mon gar- de rendre aux individus leur dignité. çon» est devenu un homme». Jusqu’à sa mort en 1968, Martin Luther
LES GRANDES DATES DE LA VIE DE MARTIN LUTHER KING 15.1.1929 Naissance de Martin Luther King Jr., à Atlanta (Géorgie). 25.2.1948 King est ordonné pasteur de l’Eglise baptiste. JE FAIS UN RÊVE 5.12.1955 Début du boycott (382 jours) des autobus à Montgomery (Ala- bama) demandant la fin des sièges réservés aux Blancs dans Extraits du discours de Martin Luther les transports publics. King en prend la tête. King lors de la Marche sur Washington, 10.1.1957 La conférence des leaders chrétiens du sud (SCLC) est créée 28 août 1963 et King en devient président. La SCLC prend immédiatement Je vous le dis ici et maintenant, mes la tête de la lutte contre la ségrégation. amis : même si nous devons affronter Février 1959 Après avoir échappé de justesse à un attentat, King part en des difficultés aujourd’hui et demain, je Inde pour étudier les techniques de non-violence de Gandhi. fais pourtant un rêve.(…) Je rêve que, 1959-1963 Des sit-in contre la ségrégation dans les lieux publics (bars, un jour, notre pays se lèvera et vivra restaurants, magasins, bibliothèques, parcs publics) ont lieu pleinement la véritable réalité de son dans tous le sud des USA. credo : « Nous tenons ces vérités pour 4.5.1961 Le premier groupe de militants appelés «voyageurs de la évidentes par elles-mêmes que tous les liberté» commence à parcourir le Sud pour obtenir la fin de la hommes sont créés égaux. » Je rêve que, un jour, sur les rouges ségrégation dans les gares routières et les cars inter-Etats. collines de Géorgie, les fils des anciens Malgré plusieurs agressions, ils obtiendront gain de cause. esclaves et les fils des anciens pro- 10.5.1963 Après un mois de manifestations et de boycotts marqués par priétaires d’esclaves pourront s’asseoir de graves brutalités policières, les hommes d'affaires de Bir- ensemble à la table de la fraternité. mingham signent un accord interdisant la ségrégation dans les (…) Je rêve que, un jour, l’Etat du Mis- bars et incluant aussi un programme d'embauche des Noirs. sissippi lui-même, tout brûlant des feux 28.8.1963 Marche sur Washington (250’000 personnes). King prononce de l’injustice, tout brûlant des feux de son célèbre discours «Je fais un rêve» (voir encadré ci-contre). l’oppression, se transformera en oasis 10.12.1964 King reçoit à Oslo le prix Nobel de la Paix. de liberté et de justice. Je rêve que mes quatre petits enfants 25.03.1965 Marche de Selma à Montgomery (80 km) demandant la sup- vivront un jour dans un pays où on ne pression des obstacles au droit de vote des Noirs. les jugera pas à la couleur de leur peau, Janvier 1966 King s’installe dans le ghetto de Chicago pour poursuivre le mais à la nature de leur caractère. Je combat dans les grandes villes du Nord et améliorer la vie des fais aujourd’hui un rêve ! Noirs dans les quartiers pauvres. Je rêve que, un jour, même en Alabama 16.5.1966 King s’engage publiquement contre la guerre du Vietnam. (...), les petits garçons et les petites filles 27.11.1967 King annonce l’organisation d’une gigantesque campagne en noirs, les petits garçons et les petites faveur des pauvres, incluant des marches sur Washington. filles blancs, pourront tous se prendre 4.4.1968 Assassinat de King à Memphis. par la main comme frères et sœurs. Je fais aujourd'hui un rêve. M. JOHNSON : « Refusons à la violence sa victoire » 6-7 avril 1968 WASHINGTON, 5 avril- Voici le texte la République qui sont à l'épreuve. Si nous der si l'on va leur nier la plénitude de leur vie de la déclaration publiée par le président devons avoir l'Amérique que nous voulons, à cause de la couleur de leur peau. » Je vois Johnson vendredi à l'issue de la réunion tous les hommes, de toutes les races, de profondément ceci : le rêve de Martin Luther à la Maison-Blanche avec les dirigeants toutes les régions, de toutes les religions, King n'est pas mort avec lui, les hommes des droits civiques consacrée à la mort du doivent s'affirmer pour nier la victoire à la qui sont blancs, ceux qui sont noirs, doivent pasteur King : violence, en ce moment douloureux et dans s'unir et s'uniront maintenant comme jamais « Une fois de plus, le coeur de l'Amérique tous les moments à venir. dans le passé pour faire savoir à toutes les est lourd, l'esprit de l'Amérique pleure, à » Hier soir, après avoir reçu la terrible forces de division que l'Amérique ne sera pas cause d'une tragédie qui nie la signification nouvelle de la mort du Dr King, mon coeur gouvernée par la balle. Mais seulement par même de notre patrie. La vie d'un homme qui est allé à ces gens, en particulier aux jeunes le vote d’hommes libres et justes (…) (AP) symbolise la liberté et la foi de l'Amérique Américains qui, je le sais, doivent se deman- a été ravie. Mais c'est la fibre et le tissu de CENAC / Martin Luther King / page 2
NON-VIOLENCE ET JUSTICE RACIALE Extrait d'un article «Non-violence et justice raciale» de Martin Luther King, paru dans la revue Christian Century le 6 février 1957. Pour qui refuse la violence, reste la résistance non-violente. Le mahatma Mohandas K. Gandhi, qui a rendu cette méthode célèbre parmi les membres de notre génération, s’en est servi pour libérer l’Inde de la domination de l’Empire britannique. On peut alléguer cinq arguments en faveur du recours méthodique à la non-violence pour améliorer la situation raciale. Premièrement, il ne s’agit pas d’une méthode réservée aux couards, mais d’une résistance authentique. Le résis- tant non-violent est tout aussi vigou- reusement opposé aux maux contre personnes saisies par le mal. Ce sont Enfin, la méthode de la non-violence lesquels il proteste que le partisan de la ces forces mauvaises que nous cher- est fondée sur la conviction que l’uni- violence. Sa méthode est dite passive chons à détruire et non les personnes vers est du côté de la justice (...). La ou non agressive en ce sens qu’il n’at- dont elles se sont emparées (…). conviction que Dieu est du côté de la taque pas physiquement son opposant. Un quatrième argument qu’il faut vérité et de la justice nous vient de la Mais son esprit et son cœur sont sans alléguer à propos de la résistance non longue tradition de notre foi chrétienne. cesse en éveil, il cherche constamment violente, c’est qu’elle ne se contente Il est quelque chose, au coeur même à convaincre l’autre de ses erreurs. Si pas d’écarter toute violence extérieure de notre foi, qui nous rapelle que si le la méthode est passive, quant au phy- et physique mais également toute Vendredi Saint dure toute une journée, sique, elle n’en suppose pas moins une violence intérieure de l’esprit. Au il fait place aux roulements triomphants action spirituelle intense ; à l’agression cœur de la non-violence se tient le des tambours de Pâques. Le mal peut physique elle substitue une agression principe d’amour. En luttant pour la faire tourner les événements de telle spirituelle dynamique. dignité humaine les peuples opprimés sorte que César occupe un palais et Deuxièmement, la résistance non du monde entier doivent s’interdire Jésus une croix, mais vient un jour où violente ne vise pas à vaincre ou à de tomber dans l’amertume ou de se ce même Jésus se dresse et partage humilier l’adversaire mais à gagner son laisser aller à des campagnes de haine. l'histoire en deux ères - avant et après amitié et sa compréhension. Le résis- Répliquer par la haine et l’amertume Jésus Christ - de sorte que le règne tant non violent doit souvent exprimer ne peut qu’intensifier la haine dans le même de César doit être daté du nom sa protestation par un refus de coopérer monde. Dans le cours des événements, du Christ (...). ou par des boycotts, tout il faut bien que quelqu’un Voilà en résumé ce qu’est la résis- en sachant que ce ne sont manifeste assez de bon sens tance non violente. C’est une méthode pas là des fins en soi mais et de moralité pour briser qui met à l’épreuve la volonté de tous seulement des moyens l’enchaînement de la haine. les peuples en lutte pour la liberté et la destinés à susciter dans Nous ne pourrons y parvenir justice. Dieu veuille que nous marchions l’autre camp un sentiment qu’en projetant l’éthique de au combat avec discipline et avec moral de honte. L’objectif l’amour au cœur de notre vie. dignité. Que tous ceux qui subissent est la rédemption et la En évoquant l’amour, à ce l’oppression en ce monde rejettent réconciliation. La non- stade, nous ne faisons pas les méthodes des représailles et de violence débouche sur la allusion à quelque émotion la violence, toujours vouées à l’échec, création d’une commu- sentimentale. Il serait absurde et choisissent la voie qui conduit à la nauté d’amour, alors que de demander aux hommes rédemption. Si nous utilisons cette la violence débouche sur d’aimer leurs oppresseurs méthode avec sagesse et avec cou- l’amertume et la tragédie. au sens où cela impliquerait rage nous sortirons de la nuit désolée La troisième caracté- de l’affection. «L’amour», en et lugubre où l’homme manifeste son ristique de cette méthode, cette occurrence, désigne inhumanité envers l’homme et nous c’est que l’attaque est une bonne volonté compré- émergerons dans l’aube brillante de dirigée contre les forces du hensive (…). la liberté et de la justice. mal plutôt que contre les CENAC / Martin Luther King / page 3
ELÉMENTS Gandhi et Martin Luther King: «Je fais un rêve» BIBLIOGRAPHIQUES leçons de la non-violence Martin Luther King, préface de Bruno Marie Agnès Combesque et Guy Chenu, Ed. Bayard, 1998 BANDES-DESSINEES Deleury, Editions Autrement, 2002 Cote CENAC: 322.6 KIN - 3 Martin Luther King Cote CENAC: 920.009 COM Les dix textes les plus connus de Martin Dessin Claude et Denise Millet, scéna- La pratique de la non-violence à travers Luther King. rio Benoît Marchon, avec la collabora- les vies de Gandhi et de King. tion de l’équipe d’Astrapi et de François VIDÉOS Martin Luther King: Mourvillier, Ed. du Centurion/Astrapi, la force des mots Martin Luther King: cop. 1985 José Féron Romano, Ed. Hachette, La marche interrompue Cote CENAC: 920 KIN MIL – N, aussi 1993. Cote CENAC: 920 KIN FER – D Réalisation Reynold Ismard, France 2; en librairie Biographie détaillée. Agora productions, [n.d.]. - VHS-PAL; Biographie en BD. Noir & blanc; 30 mn. Cote CENAC: K.V. 051 Martin Luther King Brigitte Labbé, Michel Puech, ;Milan Martin Luther King, Jeunesse, 2004 le film d’un combat Cote CENAC: 920 KIN LAB ARTE, 1996. - 1h45'. - Film de 1970 Cote CENAC: K.V. 050 LIVRES Martin Luther King Coord. par Guy Boubault, Jean-Marie Muller et Vincent Roussel ; Ed. Non- De nombreuses autres références violence Actualité, 1992 sont disponibles dans la documenta- Cote CENAC: 920 KIN NON – H tion du CENAC. Avec un accès direct Dossier détaillé sur King et la lutte des sur www.non-violence.ch. Noirs américains. EMOUVANT CULTE D'INTERCESSION À ST-PIERRE 8.4.1968 DEUX MILLE PERSONNES ONT ÉCOUTÉ LA VOIX DU PASTEUR MARTIN LUTHER KING PRÊCHER LA NON-VIOLENCE Pour le dimanche des Rameaux, le monde entier la présence de très nombreux représentants du non-violentes. Ce fut le départ d'une « croisade » s'est tourné vers la souffrance du peuple noir qui Conseil oecuménique des Eglises, le curé catho- de non-violence par l'amour du prochain. C'est vient de perdre son leader le plus écouté, le pasteur lique-chrétien Léon Gauthier et le pasteur J. G. dire, quatrièmement, la confiance en la puissance Martin Luther King, lequel, digne disciple du Bodmer, président du rassemblement oecuménique de Dieu qui l'animait, et cette foi en la paix comme Christ, prolongea les efforts de ses prédécesseurs des Eglises de Genève. Le culte était présidé par le une réalité, non seulement paradisiaque, mais également assassinés, les présidents Lincoln et pasteur Ed. Sauty, vice-président de la Compagnie humaine et pouvant être établie dans le monde Kennedy. Le recueillement se lisait sur les visages des Pasteurs. actuel. Enfin, il fallut à Martin Luther King une des gens bouleversés par ce geste qui, espérons- sérieuse dose d'audace, voire d'imprudence, précisa le, ne restera pas vain, puisque lundi un projet Un Noir parle de M.L. King Phillip Potter, pour s'attaquer aux complaisances de loi sur l'intégration des Noirs sera présenté aux Après les lectures bibliques qui ont été confiées et aux hypocrisies qui minent toute action anti- Chambres par le président Johnson. au pasteur Perry Wiliams, de l'église américaine, ségrégationniste. et une prière d'intercession conduite par le pasteur Martin Luther King a été « crucifié » toute sa Une cathédrale bondée Rédalié, secrétaire général associé de l'Eglise pro- vie par l'attitude des hommes pieux et par celle Le culte d'intercession pour la paix et la justice testante et Mgr Bouvier, de Caritas, représentant de des hommes d'Etat qui se sont lavés les mains au à l'occasion de la mort du pasteur Martin Luther l'Eglise catholique romaine, il appartient au pasteur moment de mettre en pratique la réalisation de King s'est déroulé hier soir à la cathédrale St-Pierre noir Phillip Potter (COE) de décrire en cinq points l'intégration noire. C'est ainsi qu'il a été de l'avant : où environ 2000 personnes -nombre d'entre elles la discipline de vie du leader non-violent. Tout « I must go on » , ne cessait-il de répéter, tout en étaient debout- se sont recueillies. On reconnais- d'abord M.L. King apprit à découvrir comme son prévoyant le sort qui l'attendait tôt ou tard, comme sait entre autres MM. Willy Donzé, conseiller prochain tout homme ; celui notamment, qui est ce fut celui de tant d'autres qui ont voulu résoudre d'Etat, François Picot, conseiller administratif, privé de sa dignité d'homme qu'il soit noir ou blanc. intelligemment et avec la sagesse du coeur, le et les autorités de l'église nationale de Genève à Deuxièmement, lors d'un boycottage d'autobus par problème de la rivalité absurde des races. la tête desquelles se trouvait M. J.-D. Reymond, les Noirs en Amérique du Nord, M.L King a été président du Conseil exécutif. Signalons également appelé à assumer l'animation des manifestations CENAC / Martin Luther King / page 4 11.06.12
Conflits en classe: une autre façon d'aborder la question Rue de Genève 52 Le petit univers d’une classe, outre Déroulement du processus CH-1004 Lausanne les liens privilégiés qu’elle permet de 6 séries de questions à poser peu après Tél. +41 21 661 24 34 développer entre les élèves et entre un conflit (bagarre, injures, …): skype cenac1 l’enseignant-e et les élèves, est aussi 1. Quelle est la chose que je veux www.non-violence.ch le lieu de bien des conflits, plus ou qui m’a plongé dans ce conflit? info@non-violence.ch moins graves à l’échelle de l’adulte. Que veut l’autre avec qui je suis en CCP 1 0 - 2 2 3 6 8 - 6 Dans certains cas, le conflit peut conflit? (cf. activités 2, 3, et 4) cependant déboucher sur une crise 2. Quel est l’objet du conflit? Voulons- sérieuse qu’il devient nécessaire de nous tous les deux la même chose régler avant de se trouver face à une ou voulons-nous que des choses Le Centre pour l'action non-violente situation ingérable. différentes aient lieu au même (CENAC) a pour but de promouvoir la Le document que vous avez entre les moment? Par exemple, s’agit-il d’un non-violence en Suisse romande. mains propose quelques pistes pour différend au sujet d’un ballon de tenter de répondre aux situations con- football ou d’un différend au sujet L'association vit pour l'essentiel des flictuelles en classe. Vous y trouvez du jeu à pratiquer pendant l’heure contributions de ses membres et de une partie bibliographique, proposant consacrée au sport ou de l’émission personnes sympathisantes. Reconnu des ouvrages consacrés à la violence à regarder à la télévision? (cf. acti- d'utilité publique, le CENAC repose et au conflit à l’école (aspects théori- vités 2, 3 et 4) sur près de 45 ans d'expériences et ques, principes de la communication 3. Puis-je imaginer des moyens qui propose les services suivants : non-violente, propositions d’activités nous permettent d’obtenir tous pour résoudre les conflits), et une partie les deux ce que nous voulons? des formations à la résolution non- présentant quelques activités à réaliser Combien de moyens distincts puis- violente des conflits sous la forme facilement en classe, destinées à habi- je ainsi envisager? Combien de d'un programme annuel et de mo- tuer les élèves (filles et garçons) à une moyens mon adversaire et moi pou- dules répondant à des demandes façon non-violente de s’exprimer. vons-nous imaginer? Combien de personnalisées; En cas de conflit déclaré, vous pouvez moyens nos camarades de classe vous référer au processus de résolu- peuvent-ils nous aider à imaginer? un Centre de documentation de tion présenté ci-contre: ce n’est sans (cf. activité 5) plus de 10'000 notices, dont des doute pas la solution unique, mais elle 4. Lequel de ces moyens serait le bibliographies sélectives; est éprouvée. Les activités proposées meilleur? Dans chaque cas, que servent aussi à préparer les élèves à pourrait-il arriver si nous nous y un périodique d'information et de ce processus. prenions de cette façon? Serais-je réflexions Terres Civiles; satisfait de ces résultats? Mon ad- versaire le serait-il? (cf. activité 6) des outils tels que des dépliants PROCESSUS DE RÉSOLUTION 5. Quels sont les moyens qui ont le de vulgarisation, des expositions DES CONFLITS EN 6 ÉTAPES plus de chances de nous satisfaire ou des jeux. tous les deux? Quel est celui sur Ce processus s'inspire de l’American lequel nous pourrions nous mettre Friends Service Committee de Kansas d’accord? Respecterions-nous City. Il est présenté plus longuement l’accord? dans l'ouvrage de Betty A. Reardon, 6. Comment pouvons-nous commen- La tolérance, porte ouverte sur la paix, cer à mettre en œuvre ce moyen cité dans la bibliographie. La version et comment pouvons-nous nous présentée ci-dessous est prévue pour assurer qu’il marche? Sera-t-il à des élèves de 8 à 12 ans environ. On l’épreuve du temps? peut cependant l'adapter à des élèves plus âgés (consulter le volume 3 de La non-violence, c'est d'abord le Reardon pour en trouver un exemple). respect de soi et d'autrui. C'est Les activités citées entre parenthèses aussi ne pas rester passif devant renvoient à la présentation qui en est l'injustice. faite dans ce feuillet.
PROPOSITIONS D'ACTIVITÉS JEU DU BÂTON la cage aux ours et tu me verras près des chameaux. MESSAGE - JE Domaine: l’écoute But: faire prendre conscience aux Domaine: l’expression Appeler le deuxième volontaire. élèves de l’importance de l’écoute et But: aider les enfants à comprendre Demander au premier élève de don- de l’attention, à ce qui les entoure et à que les accusations et les «phrases ner les renseignements au deuxième. leurs camarades. TU» contribuent souvent à l’escalade Lorsque c’est fait, appeler le troisième Age: 8-10 ans du conflit, et que le «message JE» où élève. Le deuxième lui transmet alors Matériel: bandeau pour les yeux; on parle de soi peut faciliter le dialogue le message. Lorsque le troisième a bâton et la recherche d’une solution. Source: Jeanne Gerber, Pour une éducation entendu l’information, il la répète au Age: 8-10 ans, et plus à la non-violence groupe entier. Matériel: aucun (ou les suggestions Relire les indications originales. De- de situations présentées en page 76 Les enfants se mettent en cercle. L’un mander d’abord aux trois volontaires du livre cité en source) d’eux, les yeux bandés, s’assied au comment ils ont vécu l’exercice. Puis Source: Jeanne Gerber, Pour une éduca- milieu du cercle avec un bâton à côté demander aux enfants de comparer le tion à la non-violence de lui. L’enseignant, ou un autre enfant, message original et celui donné par le désigne silencieusement quelqu’un troisième élève. Prendre comme exemple un dialogue pour aller récupérer le bâton sans que entre Etienne et David: «T’es chiant. l’enfant aux yeux bandés ne l’entende. Prolongements: Tu as encore pris mon stylo. Fais gaffe S’il entend des pas, il montre la direction — Comment les indications ont-elle à toi.» Expliquer les cinq étapes d’un de laquelle provient le bruit. Si c’est été changées du début à la fin? «message JE»: juste, celui qui a essayé de prendre — Qu’est-ce qui fait qu’il est difficile 1. dire le prénom de l’autre (pour avoir le bâton revient à sa place et un autre de se souvenir correctement des son attention, montrer du respect) est désigné et le jeu continue. Lorsque renseignements? 2. expliquer les faits (une façon d’at- quelqu’un du cercle réussit à attraper le — Qu’auraient pu faire les volontaires taquer le problème) bâton, il prend place au milieu et c’est à pour être certains d’avoir bien com- 3. dire comment tu te sens (ce sera son tour d’avoir les yeux bandés. pris l’information? (reformuler ce clair pour l’autre, il entendra) qu’ils avaient entendu pour vérifier 4. dire pourquoi tu te sens ainsi et ce RENDEZ-VOUS AU ZOO s’ils ont repris l’essentiel) dont tu as besoin — Dans une situation réelle, quelles 5. faire une demande (cela donne la Domaine: l’écoute auraient été les conséquences? possibilité à l’autre d'agir, de réagir, But: illustrer et découvrir qu’il n’est pas — Refaire le jeu à partir d’un texte créé sans se sentir rabaissé). facile de bien écouter et que l’écoute par les élèves. passe par une sélection de ce qui est Par exemple: important. Conclusion: 1. …, (le nom de l’autre personne) Age: 8-12 ans L’écoute n’est pas une capacité à mé- 2. quand … (les faits) Matériel: aucun moriser ce que l’autre dit: la personne 3. je me sens … (le ressenti) Source: Jeanne Gerber, Pour une éducation sélectionne ce qui est important et 4. parce que … (les besoins) à la non-violence essentiel dans un message et le vérifie 5. j’aimerais … (une demande spé- chez celui qui parle. cifique et proportionnelle aux faits Demander trois volontaires estimant cités auparavant). qu’ils écoutent correctement. Les Variantes: faire sortir de la classe et leur dire — Convertir le message d’Etienne à que lorsqu’ils reviendront, ils devront David en un «message JE». écouter un message avec beaucoup — Proposer d’autres situations (con- d’attention et être prêts à répéter ce sulter p.ex. l’ouvrage cité en source) qu’ils auront entendu. Les autres ou les faire inventer par les élè- enfants seront spectateurs. ves. Lire le message une première fois aux — Par groupes de deux, les élèves «spectateurs». Faire entrer le premier s’entraînent, d’abord en «message volontaire et communiquer ensuite les TU», puis en «message JE». messages. — Ils jouent ensuite leurs trouvailles Message: «Rendez-vous au zoo»: devant la classe. Entre par la grille de devant - Passe — Discussion en classe. devant le tigre blanc. Puis tu verras les singes qui crachent, ne t’approche donc pas trop près d’eux. Passe devant CENAC / Ecole / page 2
UNE QUESTION DE POINT DE VUE Domaine: l’écoute et l’expression But: savoir expliquer son point de vue; savoir écouter le point de vue de l’autre. Age: 13-16 ans Matériel: aucun Source: Betty A. Reardon, La tolérance, porte ouverte sur la paix, vol. 3 Proposer à la classe un sujet du style «Pour ou contre…» ou «Que pensez- vous de…?» Diviser la classe par groupes de deux, de préférence pas par affinité. Un des deux élèves de chaque groupe dispose de 10 minutes pour expliquer à son partenaire, de manière la plus Illustrations extraites de "La guerre et la paix", précise possible, sa position sur le Brigitte Labbé et Michel Puech, Editions Milan sujet. Ensuite, son interlocuteur a deux minutes pour restituer de la manière la plus fidèle possible les idées qu’il a énoncées. LA TASSE Inverser ensuite les rôles. Domaine: L’imagination comme source Tracer une ligne imaginaire au milieu Variantes: de solutions du sol. — Ajouter un ou deux observateurs But: Exercer son imagination pour dé- L’enseignant demande ensuite au par groupe. velopper la capacité à envisager le plus groupe d’indiquer ses préférences en — Refaire le jeu avec un autre sujet de solutions possible à un problème. posant les questions suivantes: et par groupes de quatre. Age: 8-12 ans Préférerais-tu être un autobus ou Matériel: une tasse un camion ? Débat: Source: Jeanne Gerber, Pour une éduca- Préférerais-tu être le printemps ou Es-tu satisfait ou non de la manière tion à la non-violence l’été ? dont ton écoutant a reflété ta posi- Une chaise ou une table ? tion ? Qu'a-t-il omis ou déformé ? Inviter les élèves à mimer, à tour de Une pâquerette ou une rose ? Comment t’es-tu senti pendant cette rôle, autre chose avec une tasse (par New York ou le Caire ? écoute de l’autre ? Quels sont les exemple la placer sur la tête comme Un chat ou un chien ? divers sentiments qui t’ont traversé ? un chapeau). Les autres devinent de La couleur rouge ou la couleur As-tu mieux compris l’autre grâce quoi il s’agit. verte ? à cette écoute profonde ? Avais-tu, On prendra soin de ne rejeter aucune Lundi ou vendredi ? au départ, une position ressentie des propositions: la réflexion autour comme opposée ? Pourrais-tu d’un problème commence par la prise A chaque choix correspond un côté de actuellement ressentir la position en compte de toutes les solutions la ligne et les participants se placent en de l’autre comme complémentaire imaginables. fonction de leur choix. Une fois que tous à la tienne ? Pourquoi ? les élèves ont décidé ce qu’ils préfé- Si tes positions restent opposées, MES PRÉFÉRENCES reraient être, ils peuvent tous donner as-tu davantage envie de respecter Domaine: apprendre la diversité les raisons de leur choix. l’autre ? But: discuter des différences dans Pourrais-tu arriver à une position les préférences, et d’autres types de Variantes: commune sans te sentir annexé ou différences qui résultent du choix de On peut bien sûr imaginer d’autres frustré ? (surtout pour les groupes chacun. questions. Les élèves eux-mêmes de quatre élèves) Age: 13-16 ans peuvent proposer d’autres alternatives Quel rôle peut jouer l’écoute pro- Matériel: aucun et prendre position. Si les alternatives fonde ? Est-elle pensable dans la Source: Betty A. Reardon, La tolérance, concernent des questions de société, vie de tous les jours ? porte ouverte sur la paix, vol. 3 il est bon de développer la discussion. CENAC/ Ecole / page 3
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