Mémoire sur le projet de loi nº 64 - Défendons le droit des plaignantes de connaitre les sanctions prises contre leur agresseur !

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                                                              2021-02-02
                                                              S. Mekki

 Défendons le droit des plaignantes de
connaitre les sanctions prises contre leur
               agresseur !

    Mémoire sur le projet de loi nº 64

  Loi modernisant des dispositions législatives en
matière de protection des renseignements personnels

Par le Collectif opposé à la culture du viol – Section UQAM

                    Sarah Bérubé Thibault
                       Alexandra Dupuy
                      Mathilde LaRoche
                     Stéphanie Thibodeau

                      26 octobre 2020
Présentation des autrices

Alexandra Dupuy (dupuy.alexandra@courrier.uqam.ca) est candidate à la maitrise en
linguistique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), représentante étudiante au Comité
permanent de la Politique visant à prévenir et à combattre le sexisme et les violences à caractère
sexuel de l’UQAM et l’une des instigatrices de la pétition « Défendons le droit des plaignantes
de connaitre les sanctions prises contre leur agresseur ».

Sarah Bérubé Thibault (sarah.b.thibault@gmail.com) est candidate à la maitrise en science
politique, avec une concentration en études féministes, de même que représentante étudiante
au Comité permanent de la Politique visant à prévenir et à combattre le sexisme et les violences
à caractère sexuel de l’UQAM. Elle est l’une des instigatrices de la pétition « Défendons le
droit des plaignantes de connaitre les sanctions prises contre leur agresseur ». Elle siège
également au conseil de l’Institut de recherche et d’études féministes (IREF).

Mathilde LaRoche est étudiante de premier cycle en Géographie à l’Université du Québec à
Montréal (UQAM), puis membre du conseil exécutif de l’Association facultaire étudiante des
sciences humaines (AFESH) au poste aux affaires féministes.

Stéphanie Thibodeau est candidate à la maitrise en éducation à l’UQAM. Elle siège au
Conseil d’administration de l’UQAM depuis décembre 2018. Elle est également l’une des
instigatrices de la pétition « Défendons le droit des plaignantes de connaitre les sanctions prises
contre leur agresseur ».
Résumé

Les violences à caractère sexuel (VACS) dans le milieu de l’enseignement supérieur sont un
fléau d’une telle ampleur qu’en 2017, l’Assemblée nationale adopte la Loi visant à prévenir et
à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur
(RLRQ c P-22.1). Cette initiative louable comporte notamment une faille importante : les
informations sur les sanctions des agresseurs dont la plainte les visant a été jugée fondée
demeurent confidentielles. Ainsi, les victimes ne peuvent jamais être informées des sanctions
prises contre leur agresseur, ni même savoir si des sanctions ont été prises contre l’agresseur
par l’établissement d’enseignement. Cette importante faille juridique contribue au sentiment
de méfiance qu’ont les victimes quant aux processus institutionnels de gestion des plaintes pour
VACS, en plus de nuire à leur sentiment de sécurité sur le campus et à leur processus de
guérison.

Ce mémoire sera composé en trois parties : une mise en situation du processus de gestion d’une
plainte, un portrait des ratés en matière de prévention et d’intervention en matière de VACS au
cours des 10 dernières années à l’UQAM ainsi qu’une revue de presse documentant le
phénomène à l’échelle Québécoise entre 2014 et 2020. Le texte de la pétition « Défendons le
droit des plaignantes de connaitre les sanctions prises contre leur agresseur » ainsi que la liste
des signataires sont également joints en annexe.
I.     Mise en situation

En 2011, Véronique Pronovost étudie dans un programme de maitrise dans une université
québécoise. Tout se passe pour le mieux : elle obtient une bourse-stage dans une chaire où elle
coordonne un observatoire de recherche. Elle est pleine d’enthousiasme, heureuse d’apprendre
et de cheminer dans son parcours académique. Un professeur manifeste de l’intérêt envers elle
et lui fait des compliments sur ses compétences académiques. Les choses se gâtent un an après
son arrivée à la chaire : pendant des mois, elle « subit des commentaires importuns de la part
d’un de ses professeurs, qui faisait des blagues déplacées, questionnait ses amis sur sa vie
sexuelle » (Nadeau, 2017). Puis un soir, lors d’une fête, le professeur fait des avances de
manière insistante et harcelante à l’étudiante.

Trois ans plus tard, à la suite du « stickergate » (voir « Le stickergate » dans la section
subséquente), Véronique dépose une plainte à l’Université du Québec à Montréal. Après tout,
les processus mis en place par l’Université sont là pour la protéger... Une enquête a lieu et
l’Université statue que Véronique a bel et bien subi du harcèlement sexuel de la part du
professeur. Bien que la plainte soit jugée fondée et que le processus donne raison à l’étudiante,
celle-ci est tenue dans le noir; on refuse de lui dire si le professeur a été sanctionné. Son
sentiment de confiance et de sécurité est ainsi gravement atteint, ce qui aura des conséquences
négatives à la fois dans sa vie personnelle ainsi que pour son parcours académique.

N’est-ce pas un message contradictoire qu’on envoie aux victimes qui s’engagent dans un
processus institutionnel de plainte pour se protéger et protéger d’autres étudiantes? Quoi qu’il
en soit, la confidentialité des sanctions imposées aux agresseurs est présentement imposée par
la loi. En effet, malgré l’adoption, en 2017, de la Loi visant à prévenir et à combattre les
violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur (RLRQ c P-
22.1), dans angles morts demeurent : une personne ayant déposé une plainte par le biais de
son établissement scolaire et dont la plainte est jugée fondée ne saura jamais si des
sanctions ont été imposées à son agresseur, et encore moins quelle peut être la nature de
ces possibles sanctions.

Le fait que les sanctions soient confidentielles permet aux établissements collégiaux et
universitaires d’adresser les cas de VACS dans le plus grand des secrets et d’user d’un pouvoir
arbitraire dans le traitement des plaintes. En 2018, soit quatre ans plus, Véronique a appris,
grâce aux bruits de couloir, que le professeur a obtenu une sanction d’un mois de suspension
sans solde, du 14 décembre 2015 au 14 janvier 2016, soit l’équivalent d’un long congé du
temps des fêtes.

La présentation de l’exemple de cette étudiante n’indique pas qu’il s’agit du seul cas
problématique ayant été porté à notre attention. Nous nous en inspirons aujourd’hui parce que
le cas de Véronique Pronovost a été fortement médiatisé. Il n’en demeure pas moins que cet
épisode révèle un phénomène généralisé dans les institutions universitaires, au sein desquelles
il est particulièrement difficile pour les victimes de prendre la parole publiquement au sujet des

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VACS, et ce, malgré les vagues successives de dénonciation contribuant à libérer la parole. Le
rapport de pouvoir asymétrique subsistant entre une université et une victime contribue à
maintenir ce régime de silence. De manière à illustrer ce phénomène récurrent, nous tracerons,
dans la partie subséquente, un portrait (incomplet) des ratés des mécanismes de gestion des
plaintes à l’UQAM durant la dernière décennie.

II.    Portrait (incomplet) des ratés des mécanismes de gestion des plaintes
       à l’UQAM et au Québec durant la dernière décennie (2010 à 2020)

Pour mieux comprendre l’impact de cette faille sur la lutte aux VACS, il est nécessaire de
prendre en considération l’historique du traitement des plaintes qui en découlent, dans les
établissements d’enseignement supérieur. Ainsi, nous vous présenterons un portrait des écueils
des dix dernières années à l’UQAM en matière de traitement des plaintes pour VACS.

2012 : L’après-printemps érable

À la suite du printemps érable, une vague de dénonciations déferlait dans le milieu militant. On
soulèvera d’ailleurs que très peu de femmes osent porter plainte et que les dénonciations ont
surtout lieu via des canaux alternatifs, tels que les réseaux sociaux ou auprès de regroupements
féministes (Allard, 2014).

2014 : Le « stickergate »

Le 27 octobre 2014, les portes des bureaux de trois professeurs de l’UQAM dénoncé-e-s pour
des actes de VACS furent placardés d’autocollants sur lesquels on peut lire : « Harcèlement,
attouchements, voyeurisme, agressions… TOLÉRANCE ZÉRO! Politique 16. Non à la culture
du viol. Brisons le silence. L’UQAM DOIT AGIR. ». L’événement est fortement médiatisé
(Allard, 2014, Blais, 2014, Bourgault-Côté, 2014, Loisel, 2014) et des photos des portes
placardées font le tour des médias sociaux. Quelques jours plus tard, les membres du groupe
responsable de l’action feront savoir que leurs motivations provenaient d’un ras-le-bol des
services offerts par l’UQAM et du sentiment d’injustice profond vécu par des étudiantes qui
sentent qu’elles n’ont aucun recours face à des professeurs agresseurs et harceleurs.
L’administration de l’UQAM ainsi que le ministre de l’Éducation de l’époque, Yves Bolduc,
affirment qu’il n’existe pas d’enjeux de VACS à l’UQAM et réitèrent le fait que les plaintes
doivent cheminer par les voies officielles (Radio-Canada, 2014).

2016 : L’opacité du processus de plainte est décriée par le Montréal Campus, le journal
étudiant de l’UQAM

Dans un article paru le 21 novembre 2016, le journal étudiant identifie différentes failles du
processus de plainte de l’Université du Québec à Montréal, et présente des témoignages
d’étudiantes en ce sens. Parmi les aspects décriés, on retrouve la dépossession du vécu des
survivantes causé par la confidentialité qui caractérise les mécanismes des milieux

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universitaires, ainsi qu’une culture du silence omniprésente sur le campus. On reproche
également à l’UQAM de faire pression sur les victimes pour que les dénonciations soient faites
par le biais du BIPH malgré les failles qui persistent dans le processus de traitement de celles-
ci (Groguhe, 2016).

2016 – Dévoilement des résultats de l’enquête ESSIMU

En janvier 2016, la publication du rapport de recherche de l’enquête Sexualité, sécurité et
interactions en milieu universitaire (ESSIMU) révèle que seulement 9,6 % des personnes ayant
vécu des événements de VACS lors de leur parcours universitaire ont dénoncé ces gestes à
l’instance ou aux ressources de leur université. Parmi celles-ci, pas moins d’une sur cinq a
mentionné ne pas avoir dénoncé par crainte de ne pas être prise au sérieux par son université,
16,2 % rapportent ne pas avoir dénoncé parce qu’elles « ignoraient à qui s’adresser » et 16 %
d’entre elles craignaient les représailles (Bergeron et al., 2016, p. 46). Tous ces facteurs sont à
notre avis attribuables au fait que les institutions d’enseignement universitaire ne prennent
toujours pas assez au sérieux les enjeux de VACS et ne remplissent pas leur responsabilité
d’assurer un environnement de travail et d’étude sécuritaire.

2018 : La fausse campagne de publicité « 100 millions d’idées »

Des affiches reprenant le visuel d’une campagne publicitaire de l’UQAM critiquent la gestion
des plaintes par le bureau de prévention du harcèlement (maintenant BIPH — bureau
d’intervention et de prévention en matière de harcèlement). Aperçues dans différents quartiers
de la ville de Montréal, ces fausses publicités présentent différents slogans : « Les violences
sexuelles font des dégâts. Le bureau de prévention du harcèlement aussi », « Sortir en pleurs
du bureau de prévention du harcèlement. C’est aussi ça l’effet UQAM » et « Le bureau de
prévention du harcèlement. Là où on vous dira qu’on ne peut rien pour vous ». L’action
dénonce les multiples raisons qui peuvent pousser les victimes de VACS à éviter de passer par
le BIPH pour obtenir justice (Caillou, 2018).

Été 2020 : Une deuxième vague de dénonciations sur les réseaux sociaux

Plutôt épargnés lors des premières vagues de dénonciation, les milieux universitaires et
cégépiens font partie des sphères sociales et institutionnelles pointées du doigt lors de la vague
de dénonciation de l’été 2020 au Québec (Ocampo, 2020). Certaines plateformes numériques
seront créées explicitement pour permettre à des victimes de dénoncer des cas d’agressions en
milieu d’enseignement supérieur. L’ampleur de cette mobilisation en ligne souligne
l’omniprésence du phénomène des VACS en milieu collégial et universitaire et l’incapacité des
processus de plainte de ces institutions à se montrer accessibles et dignes de confiance. Cette
déferlante représente pour nous une preuve de plus de l’échec des institutions à offrir un
sentiment de sécurité et de confiance à leur communauté.

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Octobre 2020 : Lancement de la pétition « Défendons le droit des plaignantes de connaitre
les sanctions prises contre leur agresseur »

Initiée par Alexandra Dupuy, Sarah Bérubé Thibault, Laurianne Ladouceur et Stéphanie
Thibodeau, la pétition demandant un amendement à la Loi sur l’accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels récolte plus de 1500
signatures en date du 26 octobre 2020 (liste des signataires en annexe). La nouvelle sera relayée
dans plusieurs médias (Boutros, 2020; Pettersen, 2020; The Canadian, 2020).

Octobre 2020 : Dévoilement des résultats du rapport PIECES

Le rapport Projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité (PIECES)
relève qu’une personne répondante sur trois (sur un total de plus de 6000 personnes) a indiqué
avoir été victime, au cégep, de harcèlement sexuel, de coercition ou de comportements sexuels
non désirés (Bergeron et coll, 2020). L’enquête effectuée soulève également un point
important : les victimes ne portent pas plainte. Ainsi, seulement 1 victime sur 10 a dénoncé
l’agression vécue aux instances du cégep ou en a parlé à une ressource d’aide offerte par l’école
(Bergeron et coll, 2020).

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Conclusion

Les responsables des violences à caractère sexuel sévissent dans le milieu de l’enseignement
supérieur en toute impunité depuis trop longtemps. Ce mémoire adresse plus spécifiquement la
situation telle qu’elle se manifeste à l’UQAM parce qu’il s’agit de l’Université que nous
connaissons le mieux pour y naviguer depuis plusieurs années. Ceci étant dit, c’est l’ensemble
des établissements d’enseignement supérieur qui sont aux prises avec de tels enjeux et nous
avons le devoir de nous y attaquer à l’échelle de la province entière.

Malgré l’adoption de la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel
dans les établissements d’enseignement supérieur (RLRQ c P-22.1), les agresseurs des milieux
collégiaux et universitaires sont mieux protégés que les victimes par notre système légal. Les
victimes ne font pas confiance aux canaux institutionnels pour porter plainte et préfèrent se
tourner vers les réseaux sociaux.

Nous demandons donc à ce que la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur
la protection des renseignements personnels soit modifiée de sorte que les établissements
scolaires divulguent à la victime les sanctions prises contre son agresseur.

Rendre de tels renseignements accessibles à la personne plaignante s’inscrirait en toute
cohérence avec les principes défendus par la Loi visant à prévenir et à combattre les violences
à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur (RLRQ c P-22.1). Il s’agit
d’une occasion tout indiquée pour assurer la bonne mise en application de cette loi envers
l’ensemble des communautés collégiales et universitaires (corps étudiant, corps professoral,
personnes employées et cadres). Il est grand temps que les VACS ne demeurent pas impunies
et de mettre fin à la complicité entre les établissements d’enseignement supérieur et les
agresseurs.

Vous avez l’occasion de mettre un terme à la culture du silence, saisissez-là!

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Liste des références

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7
III.   Les ratés des mécanismes de prévention et d’intervention en
           matière de VACS dans les milieux d’enseignement supérieur :
           revue de presse (2014 à 2020)

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         https://thecanadian.news/2020/10/22/victims-of-sexual-violence-want-to-know-the-
         penalties-imposed-on-their-abuser/

10
ANNEXE 1 : TEXTE DE LA PÉTITION « Défendons le droit des plaignantes de
connaitre les sanctions prises contre leur agresseur »

Cette pétition s’adresse à l’Assemblée nationale du Québec et a été envoyée à
af.juridiques@assnat.qc.ca. Elle a été signée par plus de 1500 personnes et groupes en date
du 26 octobre 2020. Pour la consulter ou pour la signer, vous pouver la retrouver en ligne à
www.tinyurl.com/changerloi.

(English below)
Loi du silence dans l’enseignement supérieur : défendons le droit des plaignantes de
connaitre les sanctions prises contre leur agresseur

En 2017, afin de lutter contre les violences sexuelles, l’Assemblée nationale adopte la Loi
visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements
d’enseignement supérieur (RLRQ c P-22.1). Cette loi prévoit des mesures pour prévenir et
traiter les violences à caractère sexuel en milieu collégial et universitaire. Elle oblige
notamment les établissements d’enseignement supérieur à avoir une politique interne de lutte
aux violences à caractère sexuel. Il y a lieu de saluer cette initiative gouvernementale, qui force
une responsabilisation des établissements d’enseignement supérieur face aux enjeux des
violences sexuelles.

Cependant, une grave injustice demeure. La Loi sur l’accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels (RLRQ c A-2.1) interdit aux
administrations des cégeps et des universités de divulguer les sanctions imposées à un agresseur
visé par une plainte. Ainsi, une victime ayant déposé une plainte par le biais de son
établissement scolaire et dont la plainte est jugée fondée ne saura jamais si des sanctions ont
été imposées à son agresseur et encore moins la nature de ces possibles sanctions.

Cette situation pose problème. La loi du silence décourage les victimes à passer par les voies
institutionnelles pour porter plainte, ce qui protège les agresseurs. Tout porte à croire que cet
enjeu participe au manque de confiance des victimes envers les mécanismes institutionnels,
puisque ceux-ci refusent aux premières concernées des informations primordiales à leur
processus de guérison et à leur sentiment de sécurité dans leur lieu d’étude et/ou de travail.
Plusieurs personnes choisissent donc de ne pas passer par les réseaux institutionnels pour
obtenir justice et protection, car elles ont l’impression que ces démarches ne mènent à rien.
Elles s’abstiendront parfois de dénoncer les violences qu’elles ont subies ou choisiront de se
tourner vers des canaux de dénonciation alternatifs.

Une solution à portée de main

11
La solution à ce problème passe par la modification de la Loi sur l’accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (RLRQ c A-2.1). La loi
prévoit plusieurs situations où un renseignement personnel peut être divulgué. Nous
demandons que la loi soit modifiée pour permettre aux établissements scolaires de divulguer à
la victime les sanctions reçues par son harceleur ou agresseur.

C’est le moment d’agir. La Commission des institutions de l’Assemblée nationale du Québec
étudie en ce moment-même le projet de loi n° 64 : Loi modernisant des dispositions législatives
en matière de protection des renseignements personnels.

Il est grand temps que les administrations soient redevables envers la communauté en ce qui a
trait aux violences à caractère sexuel, particulièrement quant à la protection du corps étudiant
et des personnes employées sur leur lieu d’étude et de travail. En tant que société, nous devons
faire front commun pour faire amender le projet de loi n° 64 de sorte à forcer les
institutions d’enseignement supérieur à divulguer les sanctions prises contre les
agresseurs. Cet amendement forcerait les collèges, les CÉGEP et les universités à faire preuve
de transparence quant au processus de gestion d’une plainte pour violence à caractère sexuel.

C’en est assez de la protection institutionnelle des agresseurs. Nous invitons donc toute
personne qui souhaite appuyer cette campagne à indiquer son nom et son affiliation (institution
scolaire ou professionnelle, affiliation militante, etc.) ci-bas. Nous invitons également les
groupes (associations étudiantes, syndicats, groupes et comités de défense des droits, etc.) à
signer cette pétition et à inscrire le nom de leur groupe en commentaire.

Demandons à l’Assemblée nationale d’autoriser la divulgation des sanctions prises contre
les agresseurs.

Solidairement,

Alexandra Dupuy

Représentante étudiante au Comité permanent de la Politique visant à prévenir et à combattre
le sexisme et les violences à caractère sexuel de l’Université du Québec à Montréal
(Politique 16) de l’UQAM

Sarah Bérubé Thibault

Représentante étudiante au Comité permanent de la Politique 16 de l’UQAM

Laurianne Ladouceur

12
Représentante du SÉTUE (Syndicat des étudiant·e·s employé·e·s de l’UQAM) au Comité
permanent de la Politique 16 et observatrice au Conseil d’administration de l’UQAM

Stéphanie Thibodeau

Administratrice de l’Université du Québec à Montréal

----------

Code of Silence in Post-Secondary Education: Inform Victims of the Disciplinary
Measures Taken Against Their Aggressors

In 2017, the National Assembly took action in the fight against sexual violence by passing the
Act to prevent and fight sexual violence in higher education institutions (CQLR c. P-22.1). The
Act includes measures to prevent and respond to sexual violence in colleges and universities,
requiring them to adopt institutional policies against sexual violence. This important
government initiative has forced higher education institutions to be accountable for issues of
sexual violence.

However, a grave injustice remains unaddressed by this law. Due to the Act respecting Access
to documents held by public bodies and the Protection of personal information (CQLR c. A-
2.1), CEGEP and university administrations are forbidden from sharing information about any
disciplinary measures applied to the subject of a complaint. Victims of sexual violence who
file a complaint with their academic institution will never be informed of the sanctions applied
to their aggressors, even after the institution has considered their complaint and found it to be
well founded.

This situation is deeply problematic. This code of silence discourages victims from filing
complaints with their institutions, protecting aggressors in our schools. All evidence shows that
it contributes to victims’ lack of trust in institutional channels, since it keeps the person most
affected by the complaint from accessing crucial information for their healing process and to
their sense of safety at school and/or work. Many survivors choose not to go through official
channels to obtain justice and seek protection, because they believe that those efforts will come
to nothing. Some will choose not to speak out about the violence they have experienced or find
alternative channels for denunciation.

A Solution at Our Fingertips

This problem could be solved by a simple amendment to the Act respecting Access to
documents held by public bodies and the Protection of personal information (CQLR c. A-2.1).
The Act already provides for multiple situations in which personal information can be divulged.

13
We demand that the Act be amended to allow educational institutions to share the sanctions it
applies to aggressors with their victims.

The time to act is now. The National Assembly’s Committee on Institutions is currently
studying Bill 64, an Act to modernize legislative provisions as regards the protection of
personal information.

It is high time for our administrations to be held accountable to the community, regarding
sexual violence, especially for the safety of students and staff at their place of study and work.
As a society, we must take a stand to amend Bill 64 to force post-secondary institutions to
divulge the sanctions applied to aggressors. This amendment would force colleges, CEGEPS
and universities to be transparent about how they manage complaints about sexual violence.

We’ve had enough of institutional protections for aggressors. It’s time for them to end.

Please sign and share this petition if you want to support this campaign to amend Bill 64.
Everyone is welcome to sign on a personal basis, or as a group, association or comity (and to
write the name of the group, association, or comity in comments).

Let us call on the National Assembly to authorize the disclosure of the sanctions taken
against aggressors.

In solidarity,

Alexandra Dupuy

Student representative on the permanent committee for the Politique visant à prévenir et à
combattre le sexisme et les violences à caractère sexuel at Université du Québec à Montréal

Sarah Bérubé Thibault

Student representative on the permanent committee for the Politique visant à prévenir et à
combattre le sexisme et les violences à caractère sexuel at Université du Québec à Montréal

Laurianne Ladouceur

Student employee union of UQAM (Syndicat des étudiant·e·s employé·e·s de l’UQAM)
representative on the permanent committee for the Politique visant à prévenir et à combattre le

14
sexisme et les violences à caractère sexuel and Board observer at Université du Québec à
Montréal

Stéphanie Thibodeau

Administrator at Université du Québec à Montréal

15
ANNEXE 2 : LISTE DES SIGNATAIRES DE LA PÉTITION « Défendons le droit des
plaignantes de connaitre les sanctions prises contre leur agresseur »

     1. Alexandra Dupuy                  22. Marianne Laplante

     2. Michaël Lessard                  23. Luc Chicoine

     3. Suzanne Zaccour                  24. Mihanta Randria

     4. Marie-Pier Vezeau Pauze          25. Melanie Raymond

     5. Mélianne Bricault-Quintal        26. Véronique Gagné-Greffard

     6. Élizabeth Duboc                  27. Sara-Anne Leblanc

     7. Kiana Saint-Macary               28. Gaëlle Poirier-Morin

     8. Marie alexe Chartrand peloquin   29. Delf Berg

     9. Dominique Laberge                30. Guillaume Provost

     10. Stéphanie Thibodeau             31. Camila Rodriguez-Cea

     11. Sarah Thibault                  32. Mikaël Deguffroy

     12. Véronique Pronovost             33. Sophie-Anne Morency

     13. Sarah-Maude Cossette            34. Thomas Faber

     14. Ariane Brodeur                  35. Benoit mignault

     15. Hugo Samson                     36. Valérie Paquet

     16. Virginie Robert                 37. martine delvaux

     17. Janika Gilham-Leblanc           38. Caroline Boyer

     18. Sarah-Jane Vincent              39. Anne-Julie Primeau

     19. Sandrine Ricci                  40. Alexandfa Chabot

     20. Charlotte Bellehumeur           41. Sandrine Lizotte

     21. Marie-Ève Simard                42. Charlotte Veilleux

16
43. Laura Huet                   69. Daphnée Gagné-Jones

    44. Karine Avard                 70. Aboubacar Sylla

    45. Justine Gendron              71. Laurence Bourguignon

    46. Annabelle Boyer              72. Sarah-Jade Cyr

    47. Marie-Claude Garneau         73. Gabrielle Ayotte Garneau

    48. Mélissa Grégoire             74. Chloé Mireault

    49. L. Caroline Bergeron         75. Guylaine Méthot

    50. Juliette Marinelli-Côté      76. Stéphanie McConnell-Enright

    51. Anne-Marie Gill              77. Audrey Noiseux

    52. Patrick Côté                 78. Mélisande Dorion-Laurendeau

    53. Odile Boisclair              79. Andréanne Brazeau

    54. Pierre-Olivier Cliche        80. Étienne Aumont

    55. France Bourgault             81. Marily Comtois

    56. Sylvi Boisclair              82. Inès Sahmou

    57. Bernard Massé                83. Samuel Cossette

    58. Vincent Desrosiers           84. Emilie Lajoie Gagnon

    59. Lauréanne Cauchy-Richer      85. Schéhérazade Gatica-Chacón

    60. Mathilde LaRoche             86. Myriam Moore

    61. Amelie Lafontaine            87. Marie-Chantal Caissy

    62. Thomas Desrosiers            88. Marie Dominique de Lambert

    63. Léane Trudel                 89. Madeleine Lacombe

    64. Marie Jobin Gélinas          90. Marie Soleil Chrétien

    65. Francine Gravel              91. Myriam Verreault-Fortin

    66. Sylvie-Anne Lamer            92. ZANA N.

    67. Laurence Vaugeois            93. Elodie Dominique

    68. Jean-Philippe Saucier Côté   94. Youveline Gervil

2
95. Souleymane Sissoko             121.   Jeanne Morissette

    96. Geneviève Champagne            122.   Aboubacar DIABY

    97. Lewis Washom                   123.   Dalia Bouabid

    98. amanda masson                  124.   Yvon Rivard

    99. Audrey Paquette                125.   Diane Messier

    100.      martine Lefèvre          126.   Valérie Babin

    101.      Solange Désilets         127.   Gabrielle Page

    102.      Change Patricia          128.   Sylvie Fradette

    103.      Myriam Chouinard         129.   Malie Bourgoin

    104.      Carole Pelletier         130.   Anne Bergeron

    105.      Rosalie Cossette         131.   Chantal Locat

    106.      Mathilde Charest         132.   ginette rousseau

    107.      Isabelle Boily           133.   Anae Bilodeau

    108.      Louis Poitras            134.   Loick Fournier

    109.      Alice Dionne             135.   colette chevalier

    110.      Anne-Marie Bilodeau      136.   bernard hamon

    111.      Ibrahim Maïga            137.   Antoine Proulx

    112.      Sirine Kwon              138.   Marie Bernier

    113.      Marie-Chantal Paquette   139.   cajetan larochellle

    114.      Emilie Tremblay          140.   Luce Rivard

    115.      Karol O’Brien            141.   Sandra Miletich

    116.      Claudie Roy              142.   Annie Dulong

    117.      chambert augusta         143.   Catrina Grenier

    118.      Laurianne Ladouceur      144.   Isabelle Larrivée

    119.      Vicky Tremblay           145.   Véronique Forest

    120.      Khuram Awan              146.   Sarah Bissonnette

3
147.   Amélie Faubert            173.   Martine Poulin

    148.   Sylvie Johnson            174.   Chloé Thibault

    149.   Mélany Roy                175.   Francoise Poulin

    150.   Émilie Marcotte           176.   Caroline Pierret

    151.   Mazarine Lainé            177.   François Gill

    152.   martin dufresne           178.   Dominique Gill

    153.   Camille Pratt-Dumas       179.   Mathilde Laforge

    154.   Katherine Neal            180.   Noémie Simard-Weaner

    155.   Annie Dubé                181.   Danielle Desjardins

    156.   Benoit Racette            182.   guy thauvette

    157.   Robert-Paul Mc Laughlin   183.   Michel Dulong

    158.   Martin Loyer              184.   Marie José Vincent

    159.   Marie-France Bourret      185.   Marie-Josée Ayotte

    160.   Emelie Hebert Poulin      186.   Jean-François Dube

    161.   Sangitha Jeyaseelan       187.   Gisèle Côté

    162.   William G                 188.   Hélène Legault

    163.   Elyse Dupras              189.   Marie Savard

    164.   Marie Grisé               190.   Latifah Lokhat

    165.   Hugo Lafleur              191.   Mamadi Diallo

    166.   Félix St-Hilaire          192.   Mathieu Poirier

    167.   Sandrine Bienvenu         193.   laurence ingenito

    168.   Kasia Seta                194.   Sylvie Genest

    169.   Kimberley Marin           195.   CHAKA KONÉ Koné

    170.   Du Sablon Claire          196.   serge papy

    171.   Meghan Houle              197.   nora moudoud

    172.   Claudia Léger             198.   MOUSSA OUOLOGUEM

4
199.   Abdelaziz KACEM            225.   Jean-D. Bélanger

    200.   Younoussa Koné             226.   Ginette Gagnon Truchon

    201.   Dominuque Merdjani         227.   kaba kai

    202.   Kadiatou Soumaoro          228.   Adrien Plavsic

    203.   Michael Terris             229.   Jinkyeong BAE

    204.   Sylvie Loizel              230.   Lou GOEVELINGER

    205.   Ismaïèl Kipsi Djitteye     231.   Alan Jim

    206.   Abdoulaye Ibrahim Traoré   232.   MOHAMED SOUMAORO

    207.   Soumana ALou Dembele       233.   Balla Daou

    208.   Claudette Bédard           234.   Nioukhoussa Sissoko

    209.   Assah Said                 235.   Ariane Berthiaume

    210.   Ali Boufous                236.   Fatiha MIMOUNE

    211.   Raphaël Guisse             237.   Elia Merlot

    212.   Racky Djenepo Djenepo      238.   Juliette Castéjon

    213.   Dramane Tangara            239.   Robert delorq

    214.   Élie Miron                 240.   Maryse Bost

    215.   Eve Deshaies               241.   Delphine Personne

    216.   Hugo B. Lefort             242.   Isabel Fortin

    217.   Céline Lessard             243.   Jade Paradis

    218.   josue luboya               244.   Mamadou Ouane

    219.   aissata ba                 245.   Mathieu Rousseau

    220.   Sid ali Yousfi             246.   Makan Coulibaly

    221.   Seydou Traoré              247.   Catherine Perras

    222.   Tchedomir Kamaté           248.   rabah ladj

    223.   Aïcha bombe Traoré         249.   Charles-Émile Fecteau

    224.   Aldiouma GUINDO            250.   Stéphane Richard

5
251.   Lahcene Belkhier         277.   Pénélope Sweeney

    252.   Lise Gagné               278.   Ousmane Sisssoko

    253.   Ariane Gibeau            279.   Elton SKENDERAJ

    254.   Souad Smati              280.   Linda Mefferd

    255.   Mélisandre Bouchard      281.   Mohamed Touré

    256.   Mélicia Dahmani          282.   Joëlle vinaj

    257.   Marin Fortin-Bouthot     283.   Hafsoit ben Ahmed

    258.   Mariama Dioum            284.   Awa Sangaré

    259.   Eric Joly                285.   martine Reynaud

    260.   Ismaila Tolo             286.   elisa dreux

    261.   Frédérique Vigneault     287.   Sekou Djire

    262.   Brema Sy                 288.   Am Barry

    263.   Agnieszka Maza           289.   Amadou Niang

    264.   Patricia Zanzucchi       290.   Gabrielle Fortier

    265.   Lucille Toulouse         291.   Rowan :)

    266.   Gaoussou Wague           292.   Bourama COULIBALY

    267.   Sandrine Toutant         293.   LOUISA Chelagha

    268.   Isabelle Boyer           294.   Paméla Laflamme

    269.   Audrey Levesque          295.   Lunga Demedicci

    270.   Jf BUSSONE               296.   Meriem Ait Mouhoub

    271.   Léa Delorme              297.   Coralie Dussault

    272.   Ariane Spenard-Bourdua   298.   Matthieu Schiffmann

    273.   Nouria Soulaimana        299.   Dounia Saigh

    274.   Charlotte Bussieres      300.   Diane Legros

    275.   Samuel Gilbert           301.   Louis Chartrand

    276.   Cynthia Lewis            302.   Catia Plante

6
303.   Marie-Claire Lussier-Fournier   329.   Amina Boutouaba

    304.   Céline Wu                       330.   temagoult nacéra

    305.   Catherine Perez                 331.   Ogomono DOUYON

    306.   fifo sine                       332.   Kryss P.

    307.   Amatallah Choukri               333.   Claudine Ninaud

    308.   Mohamed Lasri                   334.   ROGER BRUSI

    309.   Didier Lallemand                335.   Marc-Olivier Tremblay

    310.   Ali Mehdu                       336.   Mathilde Epifanie

    311.   Christine Rigaux                337.   Joclelin Paul

    312.   Salimata Bengaly                338.   Paloma Engbrightia

    313.   Tahar Ould baba ali             339.   Margaux Halter

    314.   Bruno Dogbase                   340.   François de Besombes

    315.   delphine kerberenes             341.   Ylona Tréjaut

    316.   Oumou Traore                    342.   Emran Mirshat

    317.   Thierry Polonie                 343.   Aishah Diallo

    318.   Adama Diallo                    344.   Toufiq Bahloul

    319.   Paul van Oye                    345.   Camille Nicol

    320.   OUMAR MAIGA                     346.   LANSANA Cissé

    321.   Henri Martel                    347.   Eve Desroches

    322.   Shqiponja Kameri                348.   Abdou Dia

    323.   Sylvie Pellerin                 349.   Demba Dia

    324.   berthier berthier               350.   Loic Ng fan

    325.   Souleymane Kouyaté              351.   Stéphanie Lavoie

    326.   Sandrine DEGUFFROY              352.   Nabil Hachani

    327.   natacha bazin                   353.   Sylvie Boulé Marois

    328.   Lyna Pellerin                   354.   Gian Luca Cassanelli

7
355.   David Renaut            381.   Audrey Laurence

    356.   Chloé Rivard-Bourassa   382.   Marianne Pelletier

    357.   ROLANDE CHARDONNEAUX    383.   Ginette Vézina

    358.   Guylaine Lavoie         384.   Line Bleau

    359.   Zakia Kale              385.   Clémence Guisse

    360.   Fatoumata TANDJIGORA    386.   Abdou Aziz Gaye

    361.   arlette simon           387.   Anne Devautour

    362.   Adda Belalia            388.   Hubert Grenon

    363.   Gwénola Moynot          389.   Dany Levesque

    364.   angelique paeschen      390.   Isabelle Chapleau

    365.   Ibrahim Gassama         391.   christiane lusignan

    366.   harrouchy said          392.   Nathalie Moisan

    367.   Aida Elkandoussi        393.   Zhuowen Xu

    368.   Fanta El Habib KEITA    394.   Zhi Zheng

    369.   Yacouba Sinayoko        395.   nicole boucher

    370.   Yvette Bourque Wright   396.   Kenzy Avery

    371.   kouna Ndiaye            397.   Michaël Céré

    372.   FATIHA OUBIDA           398.   Morad El HADAD

    373.   Béatrice M-B            399.   andréanne garant

    374.   Eloise Delforge         400.   Shanshan Zhang

    375.   Elise Yim               401.   Richard Tremblay

    376.   Justine Sara            402.   remi fortier

    377.   Vanessa Ntaganda        403.   Anne Latendresse

    378.   Nadia Lemieux           404.   Aicha Hayef

    379.   rabie deraaoui          405.   Séverine LOURS

    380.   Dominique LeMay         406.   Hannah Tanguy

8
407.   « Martine Durand       433.   Mylene Theriault

    408.   Abou Gadio             434.   Julie-Pier Nadeau

    409.   Yasmine Hajjali        435.   Farah Elbakkali

    410.   Aminata Diallo         436.   Mireille Allard

    411.   Alicia Dalmas          437.   KANAMBAYE AMADOU

    412.   Hassana FATOUMA        438.   Liz Govier

    413.   Jordan Paradis         439.   Natasha Pearson

    414.   Rébecca FERET          440.   Cade Hamdouna

    415.   Nihal Demircan         441.   Lorraine Lachaine

    416.   Ababacar DIOP          442.   Simon Laporte

    417.   Myrabelle Poulin       443.   roland petrilli

    418.   Pauline Cormons        444.   Louis Piette

    419.   Chanel Gignac          445.   Pierre-Laurent Beauchamp

    420.   lisiane PARENT         446.   Marie-Pierre Forest-Gaudet

    421.   Faiza Ammari           447.   Andreanne Boily

    422.   Marie-Laure LESPOIX    448.   Julia Nzinga

    423.   Morgane Perrier        449.   Bob White

    424.   Ridha Brik             450.   Valérie Lafond

    425.   Lyne C                 451.   Thomas Garant

    426.   Coldione Brazzaville   452.   Fatoumata Maiga

    427.   Kalipha Sylla          453.   Tagaty Diarra

    428.   MICKAEL HERGOUSSI      454.   Mackenley Lamartiniere

    429.   Émilie Friolet         455.   Yasmine Chibane

    430.   Annie Mathieu          456.   Maude Arsenault

    431.   Solange Turbide        457.   Brehima COULIBALY

    432.   Sylvie Roy             458.   Thierry Lindor

9
459.   Dinaïg Stall          485.   Paola Huayta

     460.   Patrice Gury          486.   Rihima osman

     461.   Gwendaline Bonnefoy   487.   Mouhamadou Moustapha Ba

     462.   Nadjoua Mohamed       488.   Jean-Philippe Collins-Houde

     463.   Jacynthe Lussier      489.   Léna Trottein

     464.   Hessein Alwane        490.   Ramaelle Duquette

     465.   christian nzeseni     491.   Alexandra Monney

     466.   Rinette thibault      492.   Badredine Chaia

     467.   Sophie Rioux          493.   Jonathan Gibeault

     468.   Louise Arezki         494.   Ginette Evarts

     469.   Drifa Tanouti         495.   Lise Samson

     470.   Dilan Yildirim        496.   OUMAR Amadou Ba

     471.   monique michaud       497.   Amadou Sanogo

     472.   Olivier Calonne       498.   Rachel Gagnon

     473.   Lovely Paul           499.   pierre bissonnette

     474.   Marie-Laure Bray      500.   HELENE RAPANAKIS

     475.   cassandra bydon       501.   Thomas Savy

     476.   Moncef Koumenji       502.   Marc Pariseau

     477.   Édouard Germain       503.   Josée Duquette

     478.   Elisa Carbonnier      504.   Christian Vallence

     479.   Vincent Pouliot       505.   Mathieu Rouleau

     480.   Hella Ben Yedder      506.   Denis Duguay

     481.   Issam Bakir           507.   sebastien monnoyer

     482.   Perine Kaziteriko     508.   Chantal Sanfacon

     483.   Sébastien Jean        509.   Simon-Pierre Mercille

     484.   Tracy Alfaro          510.   Mélissa Perreault

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