Messe en l'honneur de Saint Thomas More - célébrée par le Père Stalla-Bourdillon mardi 17 juin 2014 Basilique Sainte-Clotilde, Paris

 
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Messe en l'honneur de Saint Thomas More - célébrée par le Père Stalla-Bourdillon mardi 17 juin 2014 Basilique Sainte-Clotilde, Paris
Messe en l’honneur de
  Saint Thomas More

célébrée par le Père Stalla-Bourdillon
          mardi 17 juin 2014
   Basilique Sainte-Clotilde, Paris
Chant d’entrée                Seigneur, Tu es ma force
Seigneur, Tu es ma force, mon sauveur, mon libérateur.
Mon roc, ma citadelle, c’est toi, mon Dieu.
Je m’abrite en lui mon bouclier, ma force de salut, je l’invoque.
Il est digne de louanges, de mes ennemis me libère.
Il délivre de l’angoisse, quand je crie vers lui il m’écoute,
Il descend et vient me prendre, il entend mon cri et me sauve.
Car c’est toi Seigneur ma lampe, toi qui éclaires ma ténèbre.
De ta force, tu te lèves, et je veux jouer pour ton nom.
Qui donc est Dieu, qui est le rocher ? Sinon le Seigneur tout puissant.
Il me rend fort pour combattre, vive le Seigneur à jamais !

Kyrie                         Messe de San Lorenzo
Kyrie eleison, Kyrie eleison, Kyrie eleison,
Christe eleison, Christe eleison, Christe eleison,
Kyrie eleison, Kyrie eleison, Kyrie eleison.

1ère lecture                  Première lettre de saint Pierre Apôtre 4, 12-19
Mes bien-aimés, ne vous laissez pas dérouter : vous êtes mis à l'épreuve par les événements
qui ont éclaté chez vous comme un incendie ; ce n'est pas quelque chose de déroutant qui
vous arrive. Mais, puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin
d'être dans la joie et l'allégresse quand sa gloire se révélera. Si l'on vous insulte à cause du
nom du Christ, heureux êtes-vous, puisque l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous.
Si l'on fait souffrir l'un de vous, que ce ne soit pas comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou
comme dénonciateur. Mais si c'est comme chrétien, qu'il n'ait pas de honte, et qu'il rende
gloire à Dieu à cause de ce nom de chrétien. Car voici le temps du jugement : il va
commencer par la famille de Dieu. Or, si cela débute par nous, comment finiront-ils, ceux qui
refusent d'obéir à l'Évangile de Dieu ? Et, si le juste est sauvé à grand-peine, où donc se
retrouvera l'homme impie et pécheur ? Ainsi, ceux qui ont à souffrir pour avoir fait la volonté
de Dieu, qu'ils continuent à bien agir en confiant leur vie au Créateur, qui est fidèle.

Psaume         Chantons le Seigneur, sublime est sa gloire !
               Chantons le Seigneur, magnifique est sa victoire !
        Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ;
                si le Seigneur ne garde la ville, c'est en vain que veillent les gardes.
        En vain tu devances le jour, tu retardes le moment de ton repos,
                tu manges un pain de douleur : Dieu comble son bien-aimé quand il dort.
        Des fils, voilà ce que donne le Seigneur, des enfants, la récompense qu'il accorde ;
                comme des flèches aux mains d'un guerrier, ainsi les fils de la jeunesse.
        Heureux l'homme vaillant qui a garni son carquois de telles armes !
                S'ils affrontent leurs ennemis sur la place, ils ne seront pas humiliés
Alleluia                     Alleluia, Lumière des Nations, Alleluia, Alleluia
                             Alleluia, Jésus nous t’acclamons, Alleluia, Alleluia

           Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !

Evangile selon Saint Matthieu 10, 34-39
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la
paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la
belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui
aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa
fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n'est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de
moi la gardera.

Prière Universelle           Esprit de Dieu intercède pour nous,
                             Viens au secours de notre faiblesse.

Offertoire                   Orgue

Sanctus                      Messe de San Lorenzo
Sanctus Sanctus Dominus, Sanctus Sanctus Dominus, Deus Sabaoth ! (bis)
Pleni sunt caeli et terra gloria tua.
Hosanna, Hosanna, in excelsis (bis)
Benedictus qui venit in nomine Domini.
Hosanna, Hosanna, in excelsis (bis)

Anamnèse                     Il est grand le mystère de la foi.
                             Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus,
                             Nous célébrons ta résurrection,
                             Nous attendons ta venue, dans la gloire.

Agnus dei                    Messe de San Lorenzo
Agnus dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis, miserere nobis (bis)
Agnus dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem, dona nobis pacem.

Communion                    Orgue
Méditation, à partir des écrits de Saint Thomas More (Utopie, 1516)

Chez les princes, il n’y a pas de place pour la philosophie… Si vous ne pouvez
supprimer radicalement les idées fausses, ni porter remède aux abus consacrés par
l’usage, comme vous jugez devoir le faire en votre âme et conscience, ce n’est pas une
raison pour délaisser les intérêts de l’Etat, pas plus qu’on ne doit abandonner un
navire en pleine tempête, sous prétexte qu’on est impuissant à maîtriser le vent. Il ne
faut donc pas chercher à faire pénétrer dans l’esprit de personnes imbues d’opinions
toutes différentes, des idées déconcertantes et inattendues qui, on le sait, ne
sauraient peser bien lourd. Mieux vaut prendre une voie moins directe : dans la
mesure du possible, traiter de tout avec habileté, et si vos efforts ne peuvent transformer
le mal en bien, qu’ils servent du moins à atténuer le mal (…) Soit, mes paroles qui
rappellent les périls passés et mettent en garde contre les dangers qui menacent ne
peuvent être agréables à ceux qui sont décidés à se lancer dans la direction opposée,
mais qu’ont-elles qu’il ne convienne et même qu’il ne soit opportun de proclamer
partout ? En vérité, s’il fallait passer sous silence, comme insolite ou absurde, tout ce
qui paraît étrange à la raison pervertie des hommes, il faudrait que la plupart des
chrétiens taisent la plupart des enseignements du Christ et cachent même ce qu’Il a
expressément interdit de dissimuler, lorsqu’Il a ordonné de proclamer ouvertement sur
les toits ce qu’Il avait murmuré aux oreilles de ses disciples.
                                          Silence

Oraison finale

Bénédiction & envoi
Procession vers le haut-relief       Litanies de Saint Thomas More

Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié.
O Christ, prends pitié. O Christ, prends pitié.
Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié.
Sainte Marie, priez pour nous.
Saint Michel et tous les anges, priez pour nous.
Saint Joseph, priez pour nous.
Saint Pierre et Saint Paul, priez pour nous.
Saint André et Saint Jean, priez pour nous.
Tous les Saints Apôtres, priez pour nous.
Saint Thomas More, priez pour nous.
Saint Thomas More, fervent adorateur de la Passion du Christ, priez pour nous.
Saint Thomas More, qui avez mis la prière avant toute chose, priez pour nous.
Saint Thomas More, époux et père de famille dévoué, priez pour nous.
Saint Thomas More, défenseur de l'Eglise, priez pour nous.
Saint Thomas More, modèle de l'amitié parfaite, priez pour nous.
Saint Thomas More, imperméable à tout acte de corruption, priez pour nous.
Saint Thomas More, engagé pour le bien commun, priez pour nous.
Saint Thomas More, qui avez fidèlement servi les lois civiles et la loi divine, priez pour nous.
Saint Thomas More, qui aviez toujours les yeux devant la mort, priez pour nous.
Saint Thomas More, qui aviez une conscience aiguë de la brièveté de la vie, priez pour nous.
Saint Thomas More, toujours méfiant face à la prospérité, priez pour nous.
Saint Thomas More, étranger à la vanité de ce monde, priez pour nous.
Saint Thomas More, fervent dévot des Pères de l'Eglise, priez pour nous.
Saint Thomas More, qui détestiez l'oisiveté, priez pour nous.
Saint Thomas More, toujours joyeux et plein d'humour, priez pour nous.
Saint Thomas More, généreux envers tous, priez pour nous.
Saint Thomas More, homme de paix renommé, priez pour nous.
Saint Thomas More, étranger à la cupidité, priez pour nous.
Saint Thomas More, juge à l'intégrité irréprochable, priez pour nous.
Saint Thomas More, protecteur universel des pauvres, priez pour nous.
Saint Thomas More, martyr courageux qui a donné sa vie par fidélité au Christ et à son Eglise,
priez pour nous.
Saint Thomas More, bon serviteur du roi, mais de Dieu en premier, priez pour nous.
Saint Thomas More, Saint Patron des responsables politiques, priez pour nous.

Le président : Priez pour nous, saint Thomas More,
Tous : Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ.
Prions
O Seigneur notre Dieu, Vous avez donné à Saint Thomas More le courage de rester fidèle à sa
conscience, formée par l'enseignement de Votre sainte Église catholique; nous Vous
demandons de nous donner le courage de suivre ses traces, en plaçant la prière avant toutes
choses, et le courage de rester fidèle au Christ et à son Église jusqu'à la fin, pour que nous
puissions obtenir la récompense éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Prière à Saint Thomas More

          O Saint Thomas More,

  Qui par l'intercession de la Vierge Marie
      avez donné un exemple éloquent
 de cohérence morale et d'esprit de service
    que ce soit comme fidèle de l'Eglise,
           comme père de famille,
                comme avocat
      ou comme responsable politique,
  Faites que tous ceux qu'anime un idéal
            de service authentique
    trouvent auprès de vous la doctrine,
          l'exemple et l'intercession
      qui leur assurent un chemin sûr,
   et permettez ainsi qu'ils soient saints,
          semeurs de paix et de joie.

   Par les mérites de Notre Seigneur Jésus
                 Christ, Amen.

              Merci à vous tous d’être venus prier autour de saint Thomas More.
  Un merci particulier au Père Stalla-Bourdillon pour la célébration de cette Sainte Messe,
ainsi qu’à Jacques Mulliez, auteur de la biographie "Thomas More, au prix de la conscience",
   pour la sélection des textes utilisés pour la méditation et pour les repères biographiques.
Saint THOMAS MORE - 1478 (1477) - 1535
                              Repères biographiques

Homme du Moyen Âge et homme de la Renaissance, Thomas More a vécu ses 57 (ou 58)
années au confluent de deux époques contrastées, ce qui ressort nettement de ses écrits, de ses
idées, comme de sa vie.
Il est le second d’une famille de 5 enfants (3 sœurs et un frère) ; son père, John, marié quatre
fois, avocat, termine sa carrière comme juge au Banc du Roi (la plus haute juridiction du
royaume). Thomas s’initie au latin à St Anthony School, dès sa 7ème année ; vers 12 ans, il
devient page chez le Cardinal Morton, archevêque de Canterbury, Chancelier du Royaume,
riche personnalité dont il parlera plusieurs fois dans ses écrits.
Sa vive intelligence et sa mémoire, ainsi que ses dons d’acteur et son esprit de répartie
impressionnent le Cardinal qui l’oriente, à partir de 14 ans, vers Canterbury College à Oxford,
où il termine ses humanités.
Après deux années oxfordiennes, son père, craignant que le goût de son fils Thomas pour les
« bonae litterae », les « belles lettres » ne l’écartent d’une carrière d’avocat, l’inscrit en droit
britannique à Londres. C’est ainsi qu’en 1496, il devient « fellow » de Lincoln’s Inn, d’où il
sortira avocat en 1501. En même temps que les études juridiques, Thomas trouve le temps de
traduire en latin, avec son ami William Lilly, des épigrammes grecques.
Inscrit au barreau de Londres, More vit pendant 4 ans comme hôte de la Chartreuse de
Londres, pour, ce que nous appellerions aujourd’hui, un temps de discernement, sans pour
autant oublier des travaux humanistes. Nous connaissons plusieurs poèmes de jeunesse de
cette époque. William Grocin, curé de St Lawrence, dans la Cité, lui confie un cycle de
Conférences sur la Cité de Dieu de St Augustin, qui rencontre un grand succès. A 25 ans, le
champ de ses centres d’intérêt s’élargit rapidement.
En 1499, il rencontre Erasme qui sera son ami le plus intime (Erasme lui dédie son célèbre
Eloge de la Folie en 1509), jusqu’à la mort, et son premier biographe.
Il est attiré par le sacerdoce, mais à 27 ans, en 1504, -année où Luther entre au monastère-,
Thomas préfère, comme l’écrit Erasme, « être un chaste époux qu’un prêtre impur» ; il se
marie avec Joan Colt, qui lui donnera 3 filles et un fils.
En collaboration, « au coude à coude », avec Erasme, qui séjourne sous son toit en 1505-1506,
il traduit en latin, les Dialogues de Lucien de Samosate, le satiriste, publiés à Paris en 1506.
Autre traduction personnelle, en anglais, cette fois, d’une Vie et anthologie de Pic de la
Mirandole, décédé en 1494 à 31 ans, dont l’érudition et la piété le marquent profondément.
Un premier voyage sur le continent, à 31 ans, le conduit aux Universités de Louvain et Paris,
pour les comparer avec Oxford et Cambridge.
Après le décès de Joan en 1511, Thomas More épouse Alice Middleton, veuve avec une fille.
Devenu « Undersheriff » (Juge) de 1510 à 1518, à Londres, il continue à enseigner le droit.
Vers 1513, il compose un ouvrage, inachevé, Richard III, source majeure pour Shakespeare.
Lors de sa première mission d’ambassade en Flandres en 1515, Thomas More écrit le Livre II
de l’Utopie, son ouvrage le plus célèbre et l’un des livres les plus imprimés, réimprimés et
traduits dans le monde, qu’il achève à Londres, et qu’Erasme fait publier à Louvain en 1516.
More soutient à la même époque son ami Erasme, critique des dérives de l’Eglise, par sa
Lettre à Van Dorp.
Il est encore « Undersheriff » lorsqu’il arrive à apaiser une grave émeute le 1er mai 1517. En
1518, il résigne cet emploi pour entrer au gouvernement que préside le Cardinal Wolsey.
C’est à la même époque qu’il se liera d’amitié avec Juan Luis Vives et Guillaume Budé. Avec
Erasme, ces quatre érudits de quatre pays constituent les « mousquetaires » de l’humanisme
européen.
De 1518 à 1533, la carrière de Thomas More s’avère de plus en plus brillante : il entre au
Conseil Privé du roi Henry VIII, est nommé successivement Maître des requêtes,
« Undertreasurer » (Ministre des Finances) du royaume, « Speaker » (Président) de la
Chambre des communes, High-Steward des Universités de Cambridge et d’Oxford,
Chancelier du Duché de Lancaster. En 1521, il est fait chevalier.
Ses missions diplomatiques lui permettent de rencontrer Budé au Camp du Drap d’Or en 1520,
puis Erasme à Bruges en 1521. Il réussit deux missions délicates à Amiens, puis à Cambrai
(Traité de la ‘Paix des Dames’) en 1529, année où, le 25 octobre, il est nommé Chancelier
d’Angleterre.
Parcours d’autant plus impressionnant que, soit pour défendre son ami Erasme, soit pour
répondre aux demandes des évêques anglais, en particulier Tunstal, évêque de Londres, mais
aussi venant du roi, (ce dernier est alors déclaré par le Pape Léon X ‘Défenseur de la Foi’
pour son livre sur la «Défense des 7 sacrements »), il écrit pendant ces mêmes années
plusieurs textes polémiques, apologétiques ou théologiques. Il prend la défense des idées
humanistes et de l’Eglise catholique, face au protestantisme naissant, sans omettre une riche
méditation, inachevée, sur la mort et le péché, Les Fins Dernières.
Pendant cette période intense de travail, Thomas a le souci constant de sauvegarder les
relations personnelles avec ses amis et avec chacun des siens dans leur vie de chaque jour. S’il
est retenu à la Cour ou par une mission diplomatique, il prend le temps d’écrire régulièrement
à sa famille, s’intéressant aux moindres détails de l’éducation de ses enfants.
Au milieu de ces responsabilités et de ces lourdes charges, Thomas consacre du temps, et
beaucoup de temps, à la prière personnelle, à la méditation des Ecritures, en particulier du
récit de la Passion du Christ, à la lecture approfondie des Pères de l’Eglise, ainsi qu’à la prière
familiale. Cette prière, comme sa fidélité à l’Eucharistie, lui permet de tenir fermement dans
les épreuves qui approchent.
Le 16 mai 1532, écœuré par la capitulation de la hiérarchie devant la mainmise du roi sur
l’Eglise, qui se fait reconnaître comme ‘Chef Suprême de l’Eglise d’Angleterre’, Thomas
More demande à être déchargé de ses fonctions de Chancelier du Royaume. Le roi va
l’accepter à regret, car sans doute espérait-il convaincre Thomas More de soutenir sa volonté
d’épouser Anne Boleyn, après avoir fait annuler son mariage avec la reine Catherine par
l’Eglise d’Angleterre dont il était devenu le chef.
1532-1534, deux années de vie privée où Thomas More écrit de nombreux ouvrages et, où,
plutôt que de renier sa conscience, il se détache peu à peu de tous ses liens terrestres.
S’abstenant de cautionner, malgré les pressions de toutes natures, les décisions royales
acceptées par tous les grands du royaume, clercs comme laïcs, à l’exception de quelques
chartreux et de l’évêque John Fisher, il en sait les conséquences. En refusant d’assister le 1er
juin 1533 au couronnement d’Anne Boleyn, il signe son futur arrêt de mort. C’est alors que la
primauté de la conscience chez St Thomas More s’affirme pleinement.
Convoqué devant le Conseil du roi, il refuse de prêter serment d’allégeance au roi comme
‘Chef de l’Eglise d’Angleterre’. Emprisonné le 17 avril 1534, le même jour que son ami
l’évêque John Fisher, pendant 14 mois à la Tour de Londres, Thomas More, malade, affaibli,
rédige ses plus beaux écrits spirituels, Dialogue du Réconfort dans les Tribulations, Tristesse
du Christ et ses lettres les plus émouvantes ; pendant cet emprisonnement, privé
périodiquement de moyens d’écriture, il écrit avec un morceau de charbon de bois.
Son procès, ou plutôt son simulacre de procès, débute le 1er juillet 1535 -qui nous est connu
par les minutes du procès et par la biographie écrite par son gendre Roper-, avec
l’intervention d’un faux témoin, peut se comparer à celui de Jeanne d’Arc. L’un et l’autre font
preuve, devant les juges, de leur foi profonde, avec des paroles inspirées par l’Esprit-Saint.
Condamné à mort, il est décapité le 6 juillet 1535, non sans avoir adressé à sa fille Margaret
une dernière lettre de réconfort, d’espérance et d’attentions pour chacun des siens. Il prend la
foule à témoin qu’il meurt dans, et pour la fidélité à l’Eglise Catholique, « bon serviteur du
roi, et de Dieu premièrement ».
Béatifié par Léon XIII le 29 décembre 1886, jour de la fête de St Thomas Becket, il est
canonisé par Pie XI en 1935. Proclamé Patron des Dirigeants et des Hommes de
Gouvernement par Jean-Paul II en octobre 2000, Thomas More avait été choisi, en 1970,
comme Parrain de la Promotion Thomas More de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration)
Depuis 1962, une association, les Amici Thomae Mori, et une revue, Moreana, internationales,
diffusent la pensée de Thomas More et des humanistes de la Renaissance dans près de 40 pays
dans le monde.
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