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PANDORE Magazine N°4 Sept /Oct 2017 A LA RENCONTRE DE Benjamin Brass LE BON ENDROIT TENDANCES Cuba Automne/Hiver
PANDORE MAGAZINE Fondateur Clin d’œil Photographie Comité de rédaction Les journalistes : Claude Serra : L’Aventurier - Photographe Romain Chaillot : Le Chef Gastronomique Joséphine piquet : La Dreameuse - Make Up Artist Kévin Lopez : Le Magicien - Vidéaste Safaa Gad : La Styliste du Futur - Styliste Pamela Massari : La Globetrotteuse Cyril Perles : Le Critique Musical Ridah Aziz : Le Chanceux - Photographe Rédacteur en chef / Traduction Mireille Gautier : La Boussole Promotion artistique Volontaires service civique Conception Design - Lauriane Laty : La WonderWoman Administrateur - Regis Boudet : La Solution
EDITOR’s LETTER « I’d rather be a comma than a full stop » « Je préfère être une virgule qu’un point final ». « Every teardrop is a waterfall » Coldplay Quand j’étais jeune et innocente (…), je suis allée voir « The Re-invention Tour » de Madonna. J’aimais bien son côté réfractaire. À la fin du show, le rideau se fermait sur ces mots : « Re-invent Yourself ». Autant vous dire qu’à 25 ans, c’était pas ma priorité. J’en étais à peine à m’inventer, j’allais pas tout recommencer depuis le dbut. Et puis, je pensais avoir déjà bien entamé ma maturation. Mais maintenant que je suis un peu plus vieille et un peu moins innocente (…) je sais qu’elle avait raison Madonna, c’est ça l’essence de la vie: faire passer le message de notre passage en ce monde. Et pour ça, il faut se surprendre et surprendre les autres : il faut se réinventer. Et nous avons tous une arme de prédilection pour y parvenir. Une arme de construction massive pour atteindre l’autre en sa cible, l’endroit le plus fragile. Je pense au stylo acerbe de Claude, à l’oeil esthète de Ridah, au cerveau créatif de Kévin, à l’imagination gourmande de Romain, aux crayons dorés de Joséphine, à la vision de Safaa, à l’esprit aventurier de Pam. Et à mon sarcasme à tout épreuve. Démonstration : Le stylo nous écrit qu’il est là, à portée de main : les mots disparaitront si on ne les utilise plus ; « Tu veux que je te fasse un dessin ?!? » était une manière de parler, pas une finalité. Mais quand on reçoit un message dont on se fout, avouons que le pouce en l’air est bien pratique. L’oeil nous dévoile la beauté cachée dans la vérité d’un film ou l’hypnotique d’une musique. Et même si on a vu meilleur film et entendu meilleure musique, ça ne veut pas dire qu’ils doivent être ignorés. L’imagination révèle le talent illusionniste d’un sandwich aux lentilles qui devient une allégorie gastronomique. Quand l’art réside dans la transformation de matières premières en délectation dont vous n’avez même pas idée. Tout ça relevé par de la coriandre. Tant qu’il y a de la coriandre...Romain me fait rêver. Même si je préfère quand même un bon vieux burger dégoulinant de gras…Et si un boeuf doit mourir pour ça, ainsi soit-il : c’est moi qui tire. Le crayon nous dore les lèvres à défaut de se dorer la pilule à Cuba. Et ces lèvres libèrent des secrets que vous écouterez, car la parole est d’or. Mais ne croyez pas tout ce qu’on vous dit quand même…C’est carrément mieux d’aller se dorer la pilule à Cuba. L’esprit aventurier nous somme de ne pas le faire, et préfère le sac à dos au sac de plage pour aller se perdre dans un Cuba où le passé et le présent cohabitent. Trouvons un compromis autour d’un ou deux Daïquiris Pam. Après quelques verres, les effets seront les mêmes : perdues toutes les deux sur une plage, plus de passé et plus de présent. La vision nous habille pour l’hiver…bordel…quand je pense que j’ai même pas encore acheté mon maillot pour cet été… Et quant au cerveau… Il fait le tri, édite, organise, et nous chante Pandore. À tue tête. Pendant la vingt cinquième heure. Celle qu’on vole à la nuit pour comprendre et se faire comprendre. Et s’il a dû faire tout ça en un temps record, c’est parce que j’ai bien pris mon temps pour les traductions. Ce mois-ci, Pandore trinque « À l’amour, à la paix, à la liberté ! » comme le suggère Ben Brass et réinvente la tristesse contemporaine dont on aimerait sortir parfois. Mais résistez, écoutez-la, laissez-la entrer, embrassez-la, on vous l’envoie aux moyens de nos armes favorites et nous n’en avons pas fini, on a faim, on a la dalle Et on préfère la virgule au point final, Mireille Gautier
LEBON ENDROIT CUBA Le bon endroit Si vous cherchez des vacances au soleil, près de la mer, le long des plages pour profiter des couchers de soleil, et bien Cuba n’est pas faite pour vous. Il y a des endroits vous offrant ce genre de choses à Cuba (Cayo Largo, Varadero, Guardalavaca, Cayos), mais si vous allez sur la Isla juste pour ça, vous perdrez votre temps. En fait, Cuba est une concentration impressionnante et explosive de spiritualité, de joie, de chaleur, de couleurs, de musique et d’amour. Être à Cuba, c’est se balader au point du jour sur le Malecon et se perdre dans les bâtiments en ruine d’Havana Vieja, manger dans la rue en compagnie des locaux, peut être siroter un Mojito ou un Daiquiri comme le faisait Hemigway qui avait une maison là-bas (sa fameuse phrase : « Mon Mojito à La Bodeguita, mon Daiquiri à El Floridita ») et monter jusqu’au El Castillo de Los Tres Reyes De El Morro, pour admirer le coucher de soleil. Ça signifie atteindre, un sac sur le dos, la ville de Trinidad, un site de l’héritage mondial de l’Unesco, et une fois arrivé, se réveiller tous les matins aux bruits des sabots de chevaux foulants les rues typiques, pavées de pierres rondes et lisses. Ça veut dire aller à la retirée et sauvage Baracoa : la plus vieille ville de Cuba. Uniquement atteignable par la mer avant la révolution Castro. Christophe Colomb est arrivé là-bas le 27 novembre 1492 et la croix en bois qu’il a planté au sol est toujours présente dans l’église principale de la ville. En marchant dans les rues de Baracoa, vous goûterez à l’atmosphère cubaine typique : lenteur, perte de la notion du temps et une joie festive qui ne peuvent être trouvés nulle part ailleurs. Et vous serez complètement lovés par la nature : il ne vous coûtera qu’une petite marche le long de la plage près du stade de baseball (le premier sport à Cuba) pour vous retrouver sur les rives de Rio Miel, entourés de végétation luxuriante et de cabanes, dont sortira inévitablement une femme vendant des gâteaux à la noix de coco et au chocolat tout frais, sortis du four (produits typiques de l’endroit). Et enfin, aller à Cuba, ça signifie entrer en contact avec les rites de Santeria, la religion née de la communion du catholicisme des conquérants espagnols et de la religion animiste et interdite des esclaves africains. Le Sanctuaire de La Vierge (Virgen de la Caridad del Cobre) à Santiago ou le Mausolée du Che à Santa Clara vous feront surement impression. Quand vous reviendrez chez vous, immergés dans vos routines quotidiennes, la musique, la bande originale de toutes ces heures cubaines résonnera dans vos oreilles et prendra votre âme en otage. Et vous n’aurez qu’une envie, y retourner. Pamela Massari
A LA RENCONTRE DE Benjamen Brass A photographer interview Benjamin Brass est un jeune designer marseillais de 28 ans. C’est après avoir • Quel shooting t’a le plus marqué ? remporté le concours espoir de mode organisé par la maison méditerranéenne Mon premier shooting pour lequel j’ai dû vider un quai de gare au mégaphone. des métiers de la mode qu’il crée la marque Ben Brass Art and Design. Depuis, Ben multiplie les expériences créatives dans différents domaines et ses créations • Un film qui t’a marqué et pourquoi ? sont vues dans le monde entier au travers de gros évènements. Son travail est The Danish Girl. Un film très marquant qui parle d’amour, d’amour sincère et une passerelle entre l’art et la mode : du détournement de matière à la mise au libre. Ce film retrace l’histoire vraie du premier homme à avoir vécu une transition point de concept innovant. sexuelle. Le film m’a surtout touché car il démontre l’amour inconditionnel d’une femme pour son homme qu’elle rêve de voir heureux et libéré même si pour cela, • Tes passions ? elle doit accepter l’impossible. Histoire de l’art, histoire de la mode, histoire des civilisations, astronomie, exobiologie, ufologie, philosophie, métaphysique, spiritualité. • Raconte-moi une anecdote où tu t’es retrouvé totalement ridicule… Je ne trouve pas • Qu’est-ce qui t’énerve le plus dans la vie ? L’injustice, les inégalités, les gens malhonnêtes. Et dans la mode? Les gens qui s’autoproclament créateurs mais qui ne le sont pas. ET SI… Tu étais quelqu’un d’autre… • Que sais-tu faire que peu de gens peuvent ? J’essaierais d’être une femme Chacun peut tout entreprendre, seule la volonté de l’homme compte. Tu faisais un voeu pour une cause humanitaire.... • Dieu créa la femme. T’aurais créé quoi toi ? Que chaque homme sur terre prenne conscience du joyau cosmique sur Je ne crois pas en Dieu. L’humain naît tel un fruit de la terre, meurt lequel il vit et que chacun oeuvre à sa sauvegarde. et se décompose tel un engrais naturel. Tu gagnais au Loto ou un truc comme ça… • Y-a-t-il un rêve que tu fais souvent et aimerais voir réalisé ? Rien ne changerait. Sauf mes habitudes de consommation. Je ne rêve pas. Tu étais chanteur...? • À part Dalida, t’écoutes quoi en boucle dans ton MP3 ? Je serais Julien Doré ! Je n’écoute pas Dalida. En ce moment je suis fan de AGLORY SOUND Tu étais Président de la République… Beaucoup de choses changeraient . . .
DANS TA VIE : 1. Quel est ton surnom et pourquoi ? Ben : diminutif de Benjamin. 2. C’est qui ton meilleur pote ? David M. On se connait depuis 25 ans, il est comme mon frère, il connait tout de moi, anticipe chacune de mes réactions. C’est un garçon très pur, très cultivé et très courageux! Il m’a toujours accepté comme je suis depuis tout petit. Naturellement il est un des repères de ma vie. 3. C’est qui le meilleur dans son rôle ? Camille Cotin dans le rôle de la connasse ! 4. T’aimerais être à la place de qui ? J’aimerais être à la place de Maria Grazia Chiuri. 5. Ta devise préférée… Tout vient à point à qui sait attendre. 6 .Qui se la pète plus que toi (dis le si c’est le président !) ? Je ne me la pète pas, juste je pète ! 7. Ton coin préféré? Les calanques de Marseille. 8. Quel est ton meilleur souvenir ? Des vacances en famille quand j’étais petit.
UN PEU DE TOUT... 1. Connais tu une recette de cuisine ? Oui : voiture / Picard / micro onde —> à table c’est prêt. 2. Quel est l’habit que tu as acheté ou créé, mais que tu n’as jamais osé porter ? Aucun. Je porte tout, même les combinaisons en latex. 3. À l’apéro entre amis, un toast à porter ? À l’amour ! À la paix ! À la liberté ! 4. Ta dernière séance de sport ? Dans une vie antérieure peut être. . . 5. Quand as-tu fait ton lit pour la dernière fois ? Ce matin. 6. Quelle tâche ménagère n’as-tu jamais faite ? La vaisselle.
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Casse ton stylo, l’appareil photo de ton portable parle pour toi. Vive les émoticônes, vive les gifs animés, vive les images trafiquées avec ces fameux filtres qui vous montrent en licorne, chien farceur, monstre rieur. Retour vers le futur. Ce matin je suis malade : j’envoie un selfie à mon patron avec un filtre vomisseur. Plus besoin de papier administratif. Une demande d’augmentation par simple portrait au milieu d’un billet de banque. Image de tomate x10 et mon légumier me livre mes dix tomates. Plus besoin d’écrire un roman avec les expressions de bienséance et de courtoisie. Quelle perte de temps à vous écrire tout ça, j’en ai mal au doigts malgré mes deux gros pouces de mutant numérique. Le monde basculerait-il ? Les images remplaceraient-elles les mots ? Beaucoup d’observateurs comme Manoo, le chroniqueur Farhad Manjoo, ou Joé Weisenthal citent : «L’image a changé de statut dans nos usages les plus quotidiens, de la photo prise avec son portable à celles qui circulent sur les réseaux sociaux», d’autres «c’est une ère post-alphabétisation». Les premiers temps de l’informatique et de l’internet ont permis de communiquer sur de longues distances et dans le temps pour une suprématie du texte par les blogs, les mails, les tweets, les commentaires sur Facebook et autres. L’apparition de l’appareil photo dans le téléphone et la connexion de ces téléphones à internet n’ont rien changé si ce n’est plus de photos. Mais l’arrivée de l’application Snapchat est une révolution majeure : écrire sur une image, rajouter des filtres d’humeur sur cette image visible par les autres que quelques instants est cité comme «un retour à la communication orale avant la domination de la communication écrite», «des filtres Snapchat qui servent à donner des indications émotionnelles pour pallier l’infra-verbal d’une communication en face à face», «les photos se dotent de caractéristiques et des fonctions de la langue orale». Oui je sais envoyez-moi votre selfie avec un vomi arc-en-ciel si cela vous fatigue ou votre portrait est-il surmonté de sourcils remuants et d’un pouce en l’air ? Je ne me souvenais plus que c’était tant fatiguant de taper sur le clavier. Je tente d’écrire tout ça avec un stylo trouvé au musée de grand-mère...Nonnnn, je ne peux plus. Bon il reste des dinosaures qui s’agacent de voir une nuée de portables levés pour photographier un instant collectif. Mais en plus de fixer un moment, ces photos servent à parler. Il faut chercher dans ces images les plus banales et les plus triviales, le discours sur soi, de pensées et de réflexions sur le monde. Les sciences humaines et philosophiques s’y penchent depuis des années comme la fameuse question de George Steiner : «Que se passe-t-il dans la tête d’un sourd-muet qui se masturbe ?». Alors, pense-t-on en mots ou en images ? Prenez vos stylos, vous avez trois heures. Claude Serra
BeautÉ LES GOLDEN LIPS J’ai une grande passion pour les lèvres, vous l’avez sans doute remarqué. J’adore habiller les lèvres, je trouve qu’elles représentent la féminité et la sensualité. Et je dois dire que les directeurs artistiques des maisons de couture m’ont fait très plaisir dans leur défilé cette année : du doré sur les paupières, les joues et les lèvres que ce soit en texture huile, crème ou poudre. Les maisons de couture telles que Yves Saint Laurent, Vivian Westwood ou Dior mettent des touches de doré un peu partout : un peu de crayon en ras de cils, au coeur des lèvres ou même sous forme de paillettes. Vous l’aurez donc compris, la nouvelle tendance de l’été sera le doré. Fini le trop mat et trop nude : on ose la couleur avec de l’irisé et du doré. Seul petit problème : trouver des rouges à lèvres dorés peut s’avérer difficile. Effectivement, peu de marques de Make Up en vendent. Je vous propose donc de faire comme moi et de le fabriquer vous-mêmes, pour ça, rien de bien compliqué : Étape 1 : on hydrate les lèvres Étape 2 : on dessine le contour des lèvres au crayon teinte doré. (Sachez que les crayons pour les yeux sont aussi efficaces sur les lèvres). Étape 3 : on mélange du gloss transparent à la poudre de métal de chez Make Up for Ever. Elle est très pratique car vous pourrez la réutiliser pour de nombreux Make Up sur les paupières ou en point lumière sur le visage...
N’oubliez pas que toutes les tendances peuvent être adaptées à votre style de vie. Je ne vous dis pas de porter ces magnifiques lèvres dorées tous les jours pour aller au bureau, mais vous pouvez l’adapter ! Par exemple : faites une belle bouche rouge et mettez un peu de doré au centre de vos lèvres : cela reste discret. Un trait de crayon doré à l’intérieur des yeux apportera beaucoup de lumière à votre visage. Vous pouvez aussi le mettre en highlighter sur le haut de la joue pour faire ressortir le coté bombé de la pommette. Et voilà ! Adoptez le make up doré pour toutes les situations ! Josephine Piquet Mes produits coup de coeur:
GÔUT D’ICI & D’AILLEURS Romain’sRecipe Couleurs, parfums et sons, s’harmonisent comme les ingrédients ancestraux d’un plat classique d’un mois de juin. Les jours se rallongent, les collines et les vignes s’imprègnent de la lumière matinale déjà chaude et pleine de vie qui se disperse le soir au coucher du soleil, lorsque le ciel rencontre la mer à l’horizon: c’est la Provence. Disons que le matin, il n’est pas difficile de me séparer de mon lit. En fait, je me lève même volontiers : je prends mon petit-déjeuner habituel, puis, tranquillement, je pars rejoindre mon lieu de travail sur la plage de Rènecros à Bandol. Lorsque j’arrive, les couleurs sont belles, et j’aimerais prendre un bain, mais je regarde ma montre et me rends compte qu’il est déjà temps de commencer la journée. Avant de rentrer en cuisine, je regarde toujours la mer et me dis : “Ce soir personne ne pourra m’empêcher de me jeter à l’eau”. La première chose que je fais est de préparer trois cafés, pour moi et le reste la brigade qui arrive. Et voila Giuseppe! Il arrive généralement quelques minutes après moi, comme son nom l’indique il est italien mais sa cuisine n’est pas tout à fait comme on pourrait l’imaginer : le bon jambon cru, la mozzarella le Parmi- giano. Il dit que l’Italie est le deuxième pays végétarien au monde après l’Inde et la cuisine qu’il soutient et qu’il propose a cette empreinte, même plus extrême. Il s’agit en fait de cuisine végétalienne que nous proposons à la carte du restaurant. Ce matin, le visage de Giuseppe est un peu tendu. “ Ca va Giuseppe? - Plus ou moins. Damien n’a pas eu le temps d’acheter la levure hier soir, donc je n’ai pas de pain pour la recette du burger végétal! CASPITA ! Je dois vite trouver une solution, en fait j’ai déjà une idée ... Je pense que je ferai cuire des bruschettas dans une poêle, comme je le fais à la maison quand j’ai envie de pain et que la boulangerie du village est fermée. Je le prépare avec très peu d’ingrédients. À propos, tu as du bicarbonate de soude? - Oui. Qu’est-ce que tu vas en faire? - Je vais l’ajouter à la pâte avec du citron. Le bicarbonate de soude agit comme levure, et le citron produit du dioxyde de carbone. La combinaison des deux permet de neutraliser le goût amer de la soude - Super, tu me le feras goûter? - Bien sûr! Et si tu veux, je peux te donner la recette pour le reste des ingrédients du burger: le steak sans la viande, la mayonnaise sans oeuf... - Et le fromage? Comment tu vas faire ? - Et le fromage sans le lait ! Tu sais, il y a toujours des solutions palliatives c’est juste que notre éducation à été faite ainsi et peut-être que publier la recette dans le prochain magazine aidera quelqu’un à voir la cuisine différemment dans l’espoir de faire prendre conscience des effets que cela implique sur la pollution et l’exploitation animale. »
Ingrédients pour le burger: Pour la mayonnaise: - 200 gr de farine de petite épeautre (ça -100 gr de lait de soja (sans sucre) marche avec farine de blé aussi) -1 c.à c. de moutarde - 90 gr d'eau -3 c.à s. de vinaigre de cidre, sel - 4 gr de sel - environ 250 gr d’huile de pépin de raisin. - 1/2 c.à c. de bicarbonate de soude - 1 c.à s. de jus de citron Verser dans un grand récipient (celui du Mélanger les ingrédients et faire une pâte. La mixeur plongeant est parfait) le lait, la diviser en 4 et faire des petites boules. Etaler moutarde, le sel, le vinaigre et mixer le tout. avec un rouleau à pâtisserie (utiliser de la Au fil, verser l’huile et continuer à mixer avec farine ou de la semoule pour le plan de les mouvements verticaux du mixer. travail). Dans une poêle verser un peu d'huile Verser jusqu'à la consistance désirée. d'olive et laisser cuire les disques environ trois Contrôler l’assaisonnement. minutes de chaque coté avec un couvercle. Pour les steak: Pour le fromage: - 110 gr de riz - 350 gr de purée de pommes de terre - 330 gr de lentilles vertes - 15 gr de jus de citron - 2 poignées de persil - 1 gousse d’ail - 1 de coriandre - 2 échalotes - 1 c.à c. de coriandre moulue - 60 gr d’huile d’olive - 1 c.à c. de poivre noir - 60 gr d’huile de coco - 1 c.à c. de sel - 3 c.à s. de levure maltée en paillettes - 1 c.à c. de graines de coriandre - 180 ml bouillon de légumes - 2 c.à c. de graines de fenouil - 120 gr de fécules de pommes de terre - 1 oignon - 4 gousses d’ail - 3 c.à s. d’huile d’olive - 1 c.à s. de jus de citron Mélanger tous les ingrédients dans un robot pour obtenir une consistance lisse. Les verser dans une casserole et laisser cuire quelques minutes en remuant avec Dans deux casseroles séparées, laisser cuire le riz et les lentilles. Après la cuisson, les laisser une spatule. L’appareil se colle facilement sur le fond. Mettre dans un moule et refroidir. Une fois froids, mélanger les avec le reste des ingrédients. Faire attention, l’appareil laisser refroidir 10 heures au frigo. ne doit pas être une crème, mais on doit essayer de réduire en morceaux tous les ingrédients. À l’aide d’un emporte pièce rond, faire des steaks d’environ 80 - 90 gr. Romain Chaillot
TENDANCES C’est reparti pour une nouvelle saison qui rime bien évidemment avec nouvelles collections et tendances à adopter. Des podiums à nos enseignes préférées, retrouvez toutes les inspirations qui vont nous faire de l’oeil, et les pièces qui rejoindront sans aucun doute notre dressing. Les bonnes couleurs et associations de la saison Les couleurs doivent être clashy, de l’orange sanguine au rouge vermillon, du rose ballerine au rose fuchsia, du magenta au violet, du kaki à l’absinthe, et le jaune ! Indétrônable. Quant au bleu nuit, il devient le nouveau noir pour assagir ou contraster ces tonalités vives. Il s’exprime en monochrome, version chic et moderne, Christian Dior en a fait le coloris emblématique de son dernier défilé. Et enfin, l’argenté ! Il faut que ça brille de jour comme de nuit ! Les nouveautés imprimés et matières Une envolée de fleurs, l’abstraction géométrique. Le carreau en tout genre en imprimé et en matière. Le cuir glacé remplace le vinyle Le velours, la soie, le satin, et les broderies.
Les tendances à piquer aux podiums Le style wall street avec le come-back du tailleur pantalon Le denim workwear couture : le jean fait son retour en version chic L’esprit séduction glamour avec une touche 80’s avec des jupes ou robes asymétriques Une mode activiste, ou le principe de porter un message sur sa garde-robe, son tee-shirt, son sweat Le romantisme western : des santiags, une chemise western, une veste trappeur à carreaux Les volumes extra larges La brillance insolite, façon métal liquide Côté innovations, avec notamment l’influence du streetwear, le style outdoor ou sporty se sophistique ; les pièces d’extérieur comme les doudounes, blousons, joggings ou survêtements empruntent des matières soir tels le velours ou encore le lamé. Ce qu’on garde de l’hiver dernier... - La doudoune en version plus gonflante - Le long, en robe, manteau et trench - Le pantalon large - Le jean boyfriend, - Le bas de survêtement - Le legging - Le pantalon taille haute - La veste d’homme et le manteau oversize - La robe longue romantique en mousseline fleurie - Le blouson coupe-vent esprit training, en nylon, taffetas ou cuir 3 look good pour l’automne-hiver 2017-2018 - La «romantique néo-rebelle» - Le jean couture - La working girl Safaa Gad
CRITIQUE Un jeune Afro-Américain marche seul dans une rue déserte… Get out, sorti (triomphalement) sous Trump mais conçu sous Obama, c’est important de le préciser, expose avec une puissance et une intelligence redoutables les mécanismes du racisme, ces processus qui partout se ressemblent, quand bien même les contextes historiques diffèrent. Le film commence par la déambulation d’un jeune homme noir, la nuit tombée, dans un quartier résidentiel, le genre de rue apparemment sans histoire mais dont quarante ans de slashers nous ont appris que les psychopathes aiment à y rôder. Cela ne manque pas : dans un plan-séquence qui pose tout de suite l’habileté du metteur en scène, le type est assailli, assommé, et on apprendra bien plus tard ce qu’il est advenu de lui… La force de cette scène est de poser d’emblée une vérité : il n’y a rien de plus terrifiant, aujourd’hui, que d’être un jeune Afro-Américain marchant seul dans une rue déserte aux Etats-Unis.
“Il n’y a pas plus tolérants qu’eux” Par la suite, nous faisons connaissance avec Chris (Daniel Kaluuya, excellent comédien, déjà aperçu dans Sicario, dont les yeux exorbités recouvrent l’affiche), qui s’apprête à passer pour la première fois un week-end chez ses beaux-parents. Il est noir, ils sont blancs. Mais sa petite amie, Rose (Allison Williams, très convaincante dans son premier rôle post-Marnie de Girls), le rassure : “Il n’y a pas plus tolérants qu’eux.” Sauf que rien, évidemment, ne va se passer comme prévu. Ce pitch rappelle, à dessein, celui de Devine qui vient dîner…, comédie dramatique de Stanley Kramer avec Sidney Poitier, Spencer Tracy et Katherine Hepburn, nominée dix fois aux oscars, qui voulait rappeler à l’Amérique soi-disant tolérante de 1967 son racisme latent et son mépris doucereux cachés sous les ors de la bourgeoisie libérale. Mais là où le vétéran Kramer se présentait avec de la pommade et une vision plutôt édifiante des choses, Peele, lui, tire à boulets rouges. Un habile mélange de thriller horrifique et de comédie acerbe Sans son habituel comparse Keegan-Michael Key – avec qui il forme le duo de la série Key & Peele, et avait joué dans le moins réussi Keanu (2016) –, le cinéaste compose un habile mélange de thriller horrifique et de comédie acerbe. Et il gagne, chose rare, sur les deux tableaux. Non que son film soit un sommet de trouille, mais les nombreuses blagues qui le parsèment ne désamorcent jamais la tension. Et l’on reste, de bout en bout, terrifié par ce qui arrive à Chris – pas besoin d’en savoir plus. Une morale du regard qui n’a rien à envier à celle de Michael Haneke Puissamment réflexif sous ses dehors de petite grenade jouissive, Get out est irrigué par une véritable morale du regard qui n’a rien à envier à celle de Michael Haneke (lorsqu’il s’attaque au racisme dans Caché, par exemple) ou de Steve McQueen (lorsqu’il se penche sur l’esclavagisme dans 12 Years a Slave). Mais, contrairement aux deux cinéastes suscités, Jordan Peele ne cherche pas à rééduquer le spectateur à coups de trique. La question du voir est omniprésente ici : on perçoit la réalité différemment selon sa couleur de peau ; on traque avec un appareil photo les faux-semblants ; on s’espionne ; on se jauge et on se dupe avec les yeux, mais on y retrouve toujours, en fin de compte, le miroir de l’âme. Bref, tout se noue et se dénoue autour des regards. Sauf que cette obsession ne s’accompagne là d’aucun sadisme. Par sa forme même et par les affects joyeux qu’il convoque, malgré l’horreur de ce qu’il s’y joue, Get out invite au contraire à exulter. A rire et à trembler pour conjurer le mauvais sort. Sortons de là, oui, il est encore temps. Get out de Jordan Peele (E.-U., 2017, 1 h 44) Ridah Aziz
Tristesse Contemporaine, Stop and start, Record Makers , 2017 Que penser de ce dernier album: Le rythme m'a fait me lever et faire la danse de l’épaule; Electropop hypnotique et métronomique, au tempo plutôt enlevé, qui permet selon l’humeur du moment d’approcher le dancefloor. Même si plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie. Les morceaux sont plutôt « simplistes », mais il faut quelques écoutes pour s’imprégner de la noirceur de cet ensemble. Plutôt remuant mais un peu trop sombre et antédiluvien pour captiver le grand public. J’ai pris du plaisir à écouter ce nouvel opus. Trio apatride installé en France, actif depuis 2009, composé de la japonaise Narumi Omori, du suédois Leo Hellden et de l’anglais Michael Giffts, alias Maik. Il est à noter que ce dernier, alors sous le nom de Mau, était le rappeur du groupe bristolien Earthling, dont le premier essai Radar est l’un des plus grands albums de l’histoire du trip-hop. Cold-wave eighties est dans la même mouvance que les deux premiers opus, toujours proche, entre autres, du style des britanniques de Joy Division. Choisir un patronyme français lorsque l’on vient d’un pays étranger est plutôt un bel hommage à la langue de Molière. Associer de plus, deux mots qui ne vont pas naturellement ensemble est une chose intelligente qui marque forcément les esprits, c’est la petite prouesse que réalise Tristesse Contemporaine. Mais le talent du trio parisien ne s’arrête pas seulement à ce paradoxe linguistique. Après deux albums déjà très réussis, ils signent avec Stop And Start un nouveau manifeste de post-punk sombre…et éventuellement dansant selon l’état d’esprit du moment. Le single Let’s Go ouvre cet opus dans un tempo enjoué proche du New Order des débuts. L’entêtant Dem Roc est un concentré de minimalisme électrique inspiré du travail des immenses Kraftwerk. Tout en restant dans cette mouvance noirâtre et répétitive, Girls dégage une sonorité plus pop. L’electro-rock de Know My Name lorgne quant à lui du côté des Cramps. Vous l’aurez compris, Stop And Start jusqu’aux dernières notes de Ceremony est une compilation brillante et nostalgique de l’underground eighties. Et si comme Mimi vous attendez de découvrir le son de Hell is other people je ne spoilerai pas! Les Tristesse Contemporaine ne sont certes pas des génies de l’innovation et de l’originalité, leur cold-wave convenue calque nombre de références facilement identifiables. Mais peu importe! Etre capable de nous donner envie de réécouter les Joy Division, les Young Marble Giants ou le krautrock germanique est forcément une preuve de bon choix et de bon goût. Artiste : Tristesse Contemporaine Date de sortie : 20 janvier 2017 Label : Record Makers Ridah Aziz
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