PANORAMA DE PRESSE - CGT 18/02/2019 07h55 - Panorama réalisé avec press'edd - cgt finances publiques
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SOMMAIRE SYNDICALISME (1 article) Des syndicats soudés face au fascisme (392 mots) lundi 18 février 2019 Le collectif Uni-e-s contre la xénophobie a rassemblé 150 militants du Rhône Page 6 jeudi. … ACTUALITE SOCIALE (6 articles) Les Arjo veulent relancer leur usine (583 mots) lundi 18 février 2019 Depuis la liquidation de la papeterie de Seine-et-Marne, le 16 janvier, les salariés Page 8 d’Arjowiggins Security occupent le sit… Réforme de l'assurance-chômage : l'ultimatum des syndicats samedi 16 février 2019 au patronat (822 mots) Page 9 Ils sont incapables de trouver un compromis mais se donnent encore une ultime chance pour y parvenir. Jeudi 14 février, à … Chômage : une décrue à confirmer (669 mots) Voilà dix ans que cela n'était plus arrivé. Le chômage en France est tombé, au Page 11 samedi 16 février 2019 quatrième trimestre 2018, à 8,8 % de la pop… Jobs du clic : la France compte plus de 250 000 micro- samedi 16 février 2019 travailleurs (407 mots) Page 12 Le nombre de micro-travailleurs en France n’est pas anecdotique : de 15 000 personnes pour les plus réguliers à plus de 250 000 pou… Assurance-chômage : la négociation sur le point d'échouer lundi 18 février 2019 (1118 mots) Page 14 De gauche à droite : Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), Laurent Berg… Le CDI intérimaire fait son nid (565 mots) économie Par Julien Barbare A mi-chemin entre la stabilité du contrat à durée Page 16 lundi 18 février 2019 indéterminée et la précari…
RÉFORME DES RETRAITES (1 article) Retraites : la réforme bute sur la prise en compte de la samedi 16 février 2019 pénibilité (703 mots) Page 19 100 points 100 points Maximum cumulable sur le compte personnel de pénibilité (C2P), cor… MOUVEMENTS SOCIAUX (5 articles) La fièvre jaune est encore là, et les symptômes sont persistants lundi 18 février 2019 (774 mots) Page 22 La détermination était toujours perceptible, hier, lors de la deuxième manifestation parisienne du week-end. Après trois mo… À Chartres, entre éducation populaire et grève générale lundi 18 février 2019 (632 mots) Page 24 Les gilets jaunes d’Eure-et-Loir avaient rendez-vous vendredi pour une « conférence citoyenne ». Cinq heures de débats, pas… Chez Bayer, un climat social explosif (757 mots) lundi 18 février 2019 Les ouvriers de Bayer à Villefranche-sur-Saône (Rhône) entrent dans leur Page 25 onzième semaine de grève contre le licenciement du… Pour les " gilets jaunes ", le casse-tête de l'après (1107 mots) Qui aurait cru, lors de l'acte I de la mobilisation des " gilets -jaunes " le 17 Page 27 dimanche 17 février 2019 novembre 2018, que cette fronde inédit… « Gilets jaunes » : 41 500 manifestants en France, selon dimanche 17 février l’intérieur (985 mots) Page 29 2019 Après trois mois de mobilisation, des dizaines de milliers de « gilets jaunes » ont défilé, samedi 16 février, dans plusieurs ville… EUROPE ET INTERNATIONAL (1 article) Au Brésil, la réforme des retraites voit enfin le jour (813 mots) lundi 18 février 2019 RETRAITES Jair Bolsonaro a finalement tranché. Après des semaines de Page 33 tractations entre le président populiste brésil…
lundi 18 février 2019 Page 7 392 mots POLITIQUE Des syndicats soudés face au fascisme Le collectif Uni-e-s contre la xénophobie a rassemblé 150 militants du Rhône jeudi. Engagés depuis cinq ans dans une - Jusqu’à créer des affrontements s’infiltrer dans nos cortèges. Mais on bataille commune contre les idées ra- d’ampleur comme lors de l’acte XIII est parfois contraint de dévier le par- cistes et xénophobes portées par di- où une grosse cinquantaine d’entre cours de nos manifs parce qu’il y a verses organisations nationalistes, la eux s’en sont pris au cortège anti- des quartiers où ils sont implantés. CGT, la Fidl, la FSU, Solidaires, l’Unef fasciste de la manifestation des gilets Des militants et des locaux syndicaux et l’UNL ont rassemblé jeudi environ jaunes. et politiques se font attaquer comme 150 militants à Lyon (Rhône) pour ceux du PCF, de la CNT et de l’union échanger sur leurs expériences. Au- locale CGT du 5e et du 9e arrondis- Des militants et des tour de quatre thèmes : l’accueil des sement », a rappelé le secrétaire gé- migrants, l’extrême droite en Europe, locaux syndicaux et néral de l’union départementale CGT le phénomène des « bastions so- Joao Pereira Afonso. « Lutter contre politiques attaqués ciaux » et de la fachosphère sur les ces idées, ce n’est pas un supplément réseaux sociaux, et les luttes fémi- Des multiples ouvertures ou tenta- d’âme pour nous, ça relève de notre nistes. Si cette intersyndicale est na- tives d’ouverture de locaux par des rôle syndical car notre projet est tionale et s’inscrit dans la durée, groupuscules néofascistes à l’im- complètement incompatible avec ce- cette initiative dans la capitale des plantation idéologique de l’extrême lui de l’extrême droite. Et, avec plus Gaules semblait particulièrement droite dans les universités comme à d’un million de syndiqués à nous d’actualité, alors que les groupes Lyon-III, les syndicalistes ont souli- tous, nous avons une force de frappe d’extrême droite violents font repar- gné la nécessité d’un travail idéolo- à lui opposer. Nous sommes un des ler d’eux depuis l’émergence du gique de fond pour combattre les premiers remparts contre les idées de mouvement des gilets jaunes. Parti- idées racistes sur un terrain local préférence nationale », a souligné cularité lyonnaise : les manifesta- sensible. « Lors des manifestations Frédéric Bodin, secrétaire national de tions qui se déroulent le samedi font syndicales, nous nous organisons Solidaires. ■ en effet régulièrement l’objet de ten- pour avoir un service d’ordre à même tatives d’infiltration par des mili- d’évacuer au fur et à mesure les mi- par Loan Nguyen tants de groupuscules xénophobes. litants d’extrême droite qui peuvent Parution : Quotidienne Tous droits réservés Humanité Quotidien 2019 Diffusion : 32 724 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH f591037c83b01705756d1ce0c107c16533a00b63f0c015b99e61c2e 2017-2018 ↑ 6 Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
lundi 18 février 2019 Page 9 583 mots SOCIAL-ECO Les Arjo veulent relancer leur usine Depuis la liquidation de la papeterie de Seine-et-Marne, le 16 janvier, les salariés d’Arjowiggins Security occupent le site, qu’ils entendent encore sauver. Jouy-sur-Morin (Seine-et-Marne), ros pour chaque salarié. Une somme tamment du papier 100 % écologique envoyée spéciale. bien modeste quand on sait que le à base de chanvre produit en France. PDG de Sequana a touché 900 000 eu- AWS représente aussi une capacité «Ce sont 200 salariés que l’on a jetés ros de salaire et une prime d’intéres- de production stratégique pour au bûcher. Et avec eux, quatre siècles sement de 450 000 euros en 2018 », l’État, qui, via la BPI (Banque pu- de savoir-faire. » Patrice Schaafs, dé- estime Patrice Schaafs. blique d’investissement), a d’ailleurs légué CGT Arjowiggins Security injecté plus de 250 millions d’euros (AWS), est en colère. Derrière lui, des Fille, petite-fille et arrière-petite- sur le site depuis cinq ans », rappelle bobines à billets destinées aux Phi- fille d’anciens de l’usine, Céline, Patrice Schaafs. « Pour l’heure, les lippines se consument dans d’im- 38 ans, a les yeux rivés sur les pouvoirs publics ne veulent pas menses flammes. Depuis la ferme- flammes : « Cette papeterie, c’est ma suivre tant qu’aucune banque n’est ture de l’usine de Jouy-sur-Morin, en famille, mon décor. Ce sont tous des derrière nous. Mais on continue d’y région parisienne, qui fabrique du Arjo, qui ont sué, ri, vieilli ici. » AWS, croire. La mainmise de l’État sur la papier sécurisé pour billets de c’est aussi l’histoire avec un grand H. fabrication des documents officiels banque, passeports et cartes grises, « La papeterie fut témoin des grands est une question de souveraineté et les salariés brûlent leurs stocks dans moments de notre histoire, rappelle de sécurité nationale », souligne le l’espoir de faire réagir les pouvoirs Didier, 57 ans dont 37 au sein de la délégué syndical. publics. « Nous avons informé de la fabrique. En 1789, c’est ici qu’ont été situation les 150 ambassades des fabriqués les premiers assignats ! Au- Parmi les Arjo, beaucoup redoutent pays que nous fournissons, afin qu’ils jourd’hui, toute cette mémoire part le 20 février, date à laquelle ils interpellent l’État. Mais pour l’heure en fumée parce qu’on a laissé les clés doivent recevoir la notification de personne ne nous répond », regrette à des voyous. Ça me brise le cœur. » droits au chômage de Pôle emploi. le syndicaliste. Voilà pourquoi les Arjo restent déter- Entré à ASW il y a douze ans, Wesley minés à sauver le site de production. souffle : « C’est dur pour nos familles. Ancienne filiale du papetier Sequana, Le 13 février, devant la direction ré- Il faut s’organiser pour faire le pied AWS a été reprise en avril 2018 par gionale du travail et de l’emploi (Di- de grue, jongler avec les horaires des un fonds d’investissement suisse, reccte), ils présentaient leur projet de nounous et sacrifier des moments avec la bienveillance de l’État. La li- reprise en coopérative (Scop) de la avec nos gosses. » Interpellé dans quidation judiciaire était prononcée fabrique. l’Hémicycle par Christian Jacob, dé- quelques mois plus tard. Depuis, les puté de Seine-et-Marne, Édouard salariés occupent le site jour et nuit Philippe s’est engagé « personnelle- Une question de pour en assurer la sécurité. Laissée à ment » à ce que « l’État soit totale- l’abandon, l’usine renferme pourtant souveraineté et de ment mobilisé pour essayer de trou- une production stratégique, mais ver la meilleure solution ». De leur sécurité nationale aussi des produits chimiques dange- côté, les Arjo attendent toujours le reux. Ils maintiennent aussi la pres- « Nous avons un savoir-faire excep- passage des paroles aux actes… ■ sion pour obtenir « une prime de li- tionnel et sommes capables de dé- cenciement extralégale de 50 000 eu- velopper de nouveaux produits, no- par Mylène Coste Parution : Quotidienne Tous droits réservés Humanité Quotidien 2019 Diffusion : 32 724 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 289fc30d8120420985be17302b0d41eb3aa0fb60609916b7bed4560 2017-2018 ↑ 8 Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
samedi 16 février 2019 Page 10 822 mots FRANCE Réforme de l'assurance-chômage : l'ultimatum des syndicats au patronat Les syndicats exigent la création d'un bonus-malus pour lutter contre l'abus de contrats courts Ils sont incapables de trouver un récurrente de salariés par une même tème, seules 17 % des sociétés su- compromis mais se donnent encore société, et économiser de 3 à 3,9 mil- biraient une hausse de leurs prélè- une ultime chance pour y parvenir. liards d'euros en trois ans dans le ré- vements, d'après FO, qui se prévaut Jeudi 14 février, à l'occasion d'une gime d'assurance-chômage. d'une étude d'impact de l'Unedic. neuvième séance de négociations sur Nouvelle piste l'assurance-chômage, les partenaires C'est la première de ces thématiques Il appartient maintenant au patronat sociaux ont, de nouveau, constaté – combattre la précarité, donc – qui a de donner une réponse. Le Medef, la qu'ils étaient en désaccord sur la fa- monopolisé les débats, jeudi. Hostile CPME et l'U2P réunissent leurs ins- çon de juguler le recours excessif aux au bonus-malus, le patronat a exposé tances, dans les tout prochains jours, contrats courts. L'exercice, engagé en des contre-propositions dont beau- et doivent décider s'ils amendent leur novembre 2018, touche à sa fin. Les coup avaient déjà été évoquées lors copie dans le sens souhaité par la confédérations de salariés ont, en ef- d'une précédente séance de négocia- partie adverse. Mais il y a peu de fet, exigé de leurs interlocuteurs pa- tion, en janvier. Une nouvelle piste place pour le doute : jeudi soir sur tronaux qu'ils proposent un système a cependant été ouverte jeudi. Elle BFM-TV, Geoffroy Roux de Bézieux, de type bonus-malus, dans lequel les concerne les CDD d'usage (CDDU), le président du Medef, a réaffirmé cotisations sont majorées pour les une forme d'emploi ultra-flexible. son opposition au bonus-malus, alors entreprises dont la main-d'œuvre Pour réguler ce dispositif, dont de que les partenaires sociaux étaient tourne fréquemment. Une telle op- nombreuses entreprises abusent en encore ensemble pour en parler. Une tion devra être mise sur la table avant violant les textes, les organisations prise de parole que les syndicats la prochaine – et dernière – réunion d'employeurs ont suggéré des chan- n'ont pas franchement appréciée. " programmée le 20 février, faute de gements qui consisteraient à oc- C'est ridicule, il valait mieux se mettre quoi les représentants des centrales troyer une prime aux personnes d'accord ce soir qu'on n'était d'accord syndicales n'y participeront pas. Re- ayant signé au moins quatre CDDU sur rien ", a lâché Denis Gravouil jetée par les organisations d'em- avec une société durant les six mois (CGT), au terme d'une journée " inter- ployeurs jusqu'à présent, cette re- " qui précèdent la date " du recrute- minable ". vendication risque fort de ne pas être ment. satisfaite. S'il se confirme que le processus en " C'est faible, inconsistant ", a jugé Ma- cours échoue, le gouvernement re- Le Medef, la Confédération des pe- rylise Léon (CFDT) à l'issue de la ren- prendra la main et arrêtera les me- tites et moyennes entreprises contre. " Du grand n'importe quoi, sures qu'il juge nécessaire. Elles (CPME) et l'Union des entreprises de pour ne pas dire du foutage de gueule pourraient se traduire par deux proximité (U2P) ne sont pas venus les ", a renchéri Eric Courpotin (CFTC). choses : une refonte des règles de mains vides, jeudi. Pour la première Les syndicats sont, une fois de plus, l'assurance-chômage, synonyme de fois depuis le début des tractations, montés au créneau pour défendre réduction des droits pour les deman- ils ont présenté un projet d'accord une idée qui leur est chère : le bonus- deurs d'emploi, et l'instauration du qui, dans leur esprit, répond à la malus. Chaque organisation a son bonus-malus, qu'Emmanuel Macron feuille de route transmise par Mati- propre schéma, mais celui de Force avait promise durant la campagne gnon aux partenaires sociaux, en ouvrière (FO) a été examiné avec un présidentielle. Un scénario qui crée- septembre 2018. Dans ce " document peu plus d'attention. Il prévoit de rait du mécontentement, au sein du de cadrage " émergent deux points moduler les cotisations en fonction patronat comme chez les syndicats. saillants : il faut lutter contre la " per- du taux " de contrats à durée limitée Ce serait " perdant-perdant ", comme mittence ", c'est-à-dire la réembauche " dans l'entreprise. Dans un tel sys- l'a résumé Jean-François Foucard ↑ 9
(CFE-CGC). Bertrand Bissuel ■ par Bertrand Bissuel Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Monde 2019 Diffusion : 283 678 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 739013B485E0770DF5861B50870B51E23EE00B6FD074198E308F476 2017-2018 ↑ 10 Audience : 2 720 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
samedi 16 février 2019 Page 22 669 mots LETTRE ET CHRONIQUE Chômage : une décrue à confirmer Voilà dix ans que cela n'était plus tendance molle qui est à l'œuvre ces on prend surtout conscience de la arrivé. Le chômage en France est derniers mois : une décrue lente et complexité de la situation. Com- tombé, au quatrième trimestre 2018, irrégulière, qui appelle prudence et ment, dans un pays où il y a près de à 8,8 % de la population active, une modestie. Prudence, parce que les 9 % de chômeurs, les entreprises chute substantielle de 0,3 point, se- données sont fluctuantes. Fin 2017, peuvent-elles avoir autant de diffi- lon les statistiques de l'Insee pu- on avait déjà cru à une baisse signi- cultés à recruter ? Par ailleurs, la bliées jeudi 14 février. On ne sait ficative et prometteuse, qui avait été fluctuation de la courbe de l'emploi quel sentiment doit l'emporter : la quasiment effacée le trimestre sui- aura toujours du mal à rendre compte satisfaction de repasser sous la barre vant. Certes, les chiffres de la fin de des dégâts sociaux générés par des symbolique des 9 % ou bien le dé- 2018 constituent une heureuse sur- années de chômage de masse. Il ne couragement face au constat qu'il au- prise, alors qu'on nous promettait le faut pas imaginer qu'on va réinsérer ra fallu une décennie pour retrouver pire entre le net ralentissement de 1,4 million de personnes sans emploi le niveau d'avant la crise financière. la croissance et la crise des " gilets depuis plus de deux ans simplement La courbe du chômage a effective- jaunes ". Mais il ne faut pas se réjouir grâce à une plus grande flexibilité du ment fini par s'inverser, mais la per- trop vite. travail et des carnets de commandes formance n'a rien d'un exploit : rap- qui se remplissent. Le gouvernement pelons que le taux de chômage D'abord, ce n'est qu'au dernier " acte l'a bien compris, en consacrant 15 moyen de la zone euro, lui, est tombé " que l'on pourra évaluer le coût réel milliards d'euros pour rehausser le sous les 8 %. des blocages et des dégradations aux- niveau des compétences des per- quels on assiste samedi après samedi. sonnes les plus éloignées de l'emploi. N'empêche, les chiffres sont encou- Ensuite, il serait naïf de miser sur la De là à affirmer que " personne n'est rageants, et il convient de le souli- conjoncture pour espérer la pour- inemployable ", c'est faire preuve de gner. D'abord, le taux de chômage suite de la baisse du chômage. Un ra- beaucoup d'optimisme. des 15-24 ans, qui baisse nettement, pide coup d'œil sur la situation de à 18,8 %, soit six points de moins nos principaux partenaires commer- Optimiste, Emmanuel Macron l'a été par rapport au pic de 2016. Deuxième ciaux nous remet les pieds sur terre. lorsque au début de son quinquennat bonne nouvelle : le taux d'emploi des L'Italie est de nouveau entrée en ré- il s'est fixé l'objectif de revenir à 7 15-64 ans n'a jamais été aussi élevé cession, l'Allemagne y a échappé de % de chômage à la fin de son man- depuis 1980, avec 66,1 % de la popu- peu, quant au Royaume-Uni, le ra- dat. Le président de la République est lation. Enfin, la précarité recule : le lentissement est déjà là, alors qu'on encore dans les temps. Mais qui au- nombre de contrats à durée indéter- ne sait toujours pas comment le rait dit que la France mettrait dix ans minée progresse, tandis que les per- Brexit va tourner. pour retrouver son niveau d'avant- sonnes à temps complet n'ont jamais crise ? ■ été aussi nombreuses depuis 2003. La lutte contre le chômage appelle aussi de la modestie. Au-delà de Ces chiffres viennent confirmer la quelques indicateurs encourageants, Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Monde 2019 Diffusion : 283 678 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 9E95138681008F0965041960FD0BE1C53C506963509A1B31BDC94BF 2017-2018 ↑ 11 Audience : 2 720 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
samedi 16 février 2019 407 mots PIXELS Jobs du clic : la France compte plus de 250 000 micro-travailleurs Le nombre de micro-travailleurs en France n’est pas anecdotique : de 15 000 personnes pour les plus réguliers à plus de 250 000 pour les moins actifs. Un groupe de chercheurs de Télécom ParisTech, du CNRS et de MSH Paris Sa- clay vient de publier une étude tentant de quantifier le nombre de ces « tra- vailleurs du clic », invisibilisés et précarisés, qui effectuent de petites tâches numériques rémunérées à la pièce. « Souvent répétitives et peu qualifiées, [ces tâches] consistent, par exemple, à identifier ou nommer des objets sur des images, transcrire des factures, traduire des morceaux de texte, modérer des contenus (comme des vidéos), trier ou classer des photographies, répondre à des sondages en ligne », détaillent les chercheurs. Clément le Ludec, Paola Tubaro et Antonio Casilli, les auteurs de cette enquête réalisée dans le cadre du projet DiPLab (cofinancé par la MSH Paris-Saclay, le syndicat Force ouvrière et le service du premier ministre France Stratégie) ont recensé courant 2018 : un groupe de 14 903 micro-travailleurs« très actifs », car présents sur des plates-formes de micro-travail au moins une fois par semaine ; un deuxième de 52 337 utilisateurs réguliers, plus sélectifs et présents au moins une fois par mois ; enfin, un troisième groupe de 266 126 travailleursqu’ils estiment occasion- nels. « Logiques de précarité et d’exclusion » « Ces estimations sont à interpréter comme des ordres de grandeur. Dans la me- sure où ils dépassent le nombre des contributeurs des plates-formes plus médiati- sées telles Uber ou Deliveroo, ces chiffres élevés demandent l’attention autant des pouvoirs publics que des partenaires sociaux », précisent les auteurs. La multiplication de plates-formes qui sous-traitent ces micro-tâches et la po- pularité des solutions d’intelligence artificielle qui recourent largement aux travailleurs du clic pour fonctionner – ce que rappelait par ailleurs Antonio Casilli dans son récent ouvrage En attendant les robots (« La couleur des idées », Seuil, 400 pages, 24 euros) –,ont poussé les chercheurs à tenter d’estimer le phénomène en France. Pour y parvenir, ils ont combiné trois méthodes : prendre en compte des chiffres déclarés par les plates-formes qui recrutent en France, poster des offres de tâche sur les plates-formes pour voir qui y répondait et, enfin, mesu- rer l’audience de ces plates-formes. « Cette nouvelle forme de mise au travail des populations pousse à l’extrême les lo- giques de précarité et d’exclusion déjà constatées dans le cadre du vaste débat pu- blic et des contentieux légaux autour du statut des travailleurs “ubérisés”. Il nous ↑ 12
paraît donc urgent de nous pencher sur ce phénomène émergent », défendent-ils dans leur étude. QUENTIN HUGON / LE MONDE Par Pauline Croquet Parution : Quotidienne Tous droits réservés https://www.lemonde.fr 2019 ↑ d69263c38eb0a50ec5e21180920711563c00ee6ca0e61ab0d5b8632 13
N° 23176 lundi 18 février 2019 Page 25 1118 mots ÉCONOMIE Assurance-chômage : la négociation sur le point d'échouer Syndicats et patronat n'ont pas l'intention de faire des concessions. tronat, le comité exécutif du Medef Mesures « alternatives » de ce lundi ne devrait pas accepter La situation s'est envenimée jeudi de plancher sur une sorte de bonus- lorsque la CFDT a raidi sa position malus. «Le patronat n'ira pas plus loin alors que les trois organisations pa- que les mesures alternatives sur la tronales (Medef, U2P, CPME) présen- table », insistait récemment un repré- De gauche à droite :Geoffroy Roux de taient un premier projet de compro- sentant des employeurs. Bézieux (Medef), Laurent Berger (CFDT), François Asselin (CPME), Alain mis global. Le débat s'est, une fois Griset (U2P) et François Hommeril encore, cristallisé sur l'instauration Quant aux centrales syndicales, le jeu SOCIAL C'est le scénario du pire, d'un bonus-malus sur les cotisations est également devenu trop risqué redouté depuis le début, qui devient patronales pour lutter contre les dans un contexte social tendu avec réalité. Alors qu'une issue positive contrats courts. Un dispositif défen- la crise des « gilets jaunes ». Et tant était encore possible il y a une di- du par les syndicats que l'exécutif pis si la démocratie sociale, déjà for- zaine de jours, les chances que syn- menace de mettre en place si les par- tement affaiblie, en prend un coup. « dicats et patronat scellent un com- tenaires sociaux ne trouvent pas de Beaucoup ont cru qu'on signerait n'im- promis sur l'épineuse réforme de l'as- solutions pertinentes. porte quoi pour garder le paritarisme surance-chômage relèvent désormais à l'assurance-chômage (gestion par le du miracle. Le Medef et la CFDT, les Il suscite la farouche opposition du patronat et les syndicats, NDLR] », deux organisations les plus in- patronat, lequel a donc proposé des avoue un négociateur. Mais les syn- fluentes susceptibles de se mettre mesures « alternatives » et provoqué dicats se tireraient davantage une d'accord, réunissent ce lundi leur or- la colère des organisations syndicales balle dans le pied vis-à-vis de leurs gane interne de décision. Et, sauf re- - CFDT en tête - qui n'en démordent adhérents s'ils signaient un compro- virement, aucune d'entre elles ne de- pas. « Les syn-dicats veulent une me- mis. Et pour cause : les économies vrait, selon nos informations, lâcher sure généralisée et rien d'autre », demandées par le gouvernement suffisamment de lest pour permettre confirme, dépité, un cadre patronal. exigent de revoir à la baisse certains de trouver un accord. Même au sein Un ultimatum est alors lancé aux re- droits des chômeurs indemnisés. « de l'exécutif, on n'estime plus qu'à 5 présentants des employeurs, qui Impossible à vendre en l'état actuel », % les chances de succès de la négo- doivent présenter un dispositif péna- assure-t-on dans le camp syndical. ciation. C'est dire… lisant financièrement les entreprises Chacun campe sur ses positions. qui abusent des contrats courts avant Il fallait s'y attendre. En acceptant ce mardi. Sinon, les syndicats ne re- Au final, le patronat ne cédera pas d'entrer en négociation en octobre viendront pas à la table des discus- sur l'instauration d'un dispositif sé- dernier, les partenaires sociaux sions mercredi 20 février, date défi- vère de lutte contre les contrats avaient déjà bien conscience que nie depuis longtemps pour la der- courts qui aurait pu faire avaler la pi- c'était une mission quasi impossible. nière séance de négociation. lule aux syndicats réformistes d'ac- Imposée par l'exécutif, cette réforme cepter un volume d'économies vise à lutter contre la précarité de En réalité, plus personne n'a intérêt conséquent en échange. Une pers- l'embauche, à inciter les chômeurs à à faire de concessions dans cette né- pective d'autant moins probable retourner sur le marché du travail et gociation même si chacun sait que le qu'un compromis, même avec des à réaliser entre 3 et 3,9 milliards premier qui claque la porte endossera coupes minimes dans les droits des d'euros d'économies en trois ans. la responsabilité de l'échec. Toute la chômeurs, renforcerait l'alliance stratégie est donc maintenant de contestataire FO-CGT, les deux syn- faire croire que la négociation a avor- dicats venant à peine de lancer un té à cause de l'autre… Du côté du pa- appel à une journée de grève natio- ↑ 14
nale le 19 mars contre la politique du viser en profondeur le compromis a négociation. gouvernement. minima et peu ambitieux scellé sur la réforme de la formation profession- Pour l'exécutif, un désaccord ou un nelle. accord insatisfaisant sera un coup Un coup dur pour l'État dur. Il se retrouvera dans une situa- La probabilité pour le patronat de L'heure, d'ailleurs, n'est plus à la tion délicate car il devra reprendre s'accorder avec les syndicats réfor- confiance. En réaffirmant sa volonté la main et mener seul cette réforme mistes sur un compromis « au rabais d'instaurer un bonus-malus à plu- promise par le président en juillet », incluant un dispositif a minima sieurs reprises en pleine négociation, dernier. Avec la certitude, in fine, de pour lutter contre la précarité de Emmanuel Macron n'a pas manqué se fâcher soit avec les entreprises s'il l'emploi et des économies plus d'alimenter un peu plus cette dé- impose un bonus-malus strict sur les faibles qu'exigé, est d'autant plus li- fiance et a compliqué la tâche des né- contrats courts, soit avec les syndi- mitée que les deux camps s'inter- gociateurs. Désormais, l'enjeu pour cats s'il coupe trop dans les droits des rogent sur ce que l'État en ferait. Ils les partenaires sociaux est davantage chômeurs pour tenir son objectif redoutent que l'Élysée ne respecte de trouver une sortie de crise la d'économies… ¦ ■ pas l'accord obtenu et l'amende au moins néfaste possible pour leurs in- profit d'un texte correspondant plus térêts que de tenter de recoller les par Marc Landré @marclandre et à la lettre de cadrage. Cette crainte morceaux cassés. La CFDT a déjà ap- Manon Malhère @ManonMalhere n'est pas infondée. L'an dernier, le pelé à la tenue d'une réunion tripar- gouvernement n'avait pas hésité à ré- tite avec l'État en cas d'échec de la ENCADRÉS DE L'ARTICLE “ «Beaucoup ont cru qu'on signerait n'importe quoi pour garder le paritarisme à l'assurance-chômage (gestion par le patronat et les syndicats) » UN NÉGOCIATEUR Parution : Quotidienne Tous droits réservés 2019 Le Figaro Diffusion : 308 953 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV a89de3d387808103d5161f20e20a01293640056a001f173dba14a31 2017-2018 ↑ 15 Audience : 1 943 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
lundi 18 février 2019 Édition(s) : Oise Page 37 565 mots DEP LOCALE—OISE Le CDI intérimaire fait son nid Lancé en 2013 et inscrit au Code du travail en 2018, le CDI intérimaire (CDII) se développe dans le département. S’il offre une certaine stabilité aux salariés concernés, il reste décrié par les syndicats. É conomie Particularité du CDII : « Les missions d’avoir un salaire à la fin du mois, peuvent durer trente-six mois, au c’est un poids en moins. Sans oublier Par Julien Barbare lieu de dix-huit pour un contrat clas- les congés payés et l’accès à des for- sique. » Avec l’obligation d’accepter mations. » Et un meilleur accueil des A mi-chemin entre la stabilité du les missions, dans un rayon de 50 km banques, pour un emprunt notam- contrat à durée indéterminée et la autour de son domicile. ment. précarité de l’intérim traditionnel, le CDI intérimaire - ou CDII - est de L’entreprise, elle, y gagne en flexibi- Un tremplin vers plus en plus utilisé dans l’Oise. « Cela lité. « C’est un cercle vertueux, com- se développe partout », assure Julien l’emploi ? mente Raymond, patron d’une socié- Tillon, responsable district Picardie té de travaux publics. Nous pouvons Pour le responsable picard de Syner- et Champagne-Ardenne chez Syner- inscrire le collaborateur dans la du- gie, rester plus longtemps au sein gie. Entre 2016 et 2018, ses trois rée, lui faire bénéficier plus long- d’une entreprise est un vrai atout. De agences implantées dans le départe- temps de l’expérience qu’il acquiert plus, lors des périodes d’inactivité, ment ont signé 81 CDII. « L’objectif chez nous. » Un contrat qui serait l’agence d’intérim s’engage à former est de doubler ce nombre rapide- donc gagnant-gagnant ? son salarié. « On connaît très bien ment », poursuit-il. De son côté, nos clients et leurs besoins. Une per- Adecco a annoncé vouloir en recruter sonne non-qualifiée qui signe un Les inconvénients 500, en 2019, dans les Hauts-de- CDII va pouvoir gagner en compé- France. A l’échelle nationale, les par- La stabilité, cela a un coût. « J’ai un tence au fil du temps. » Pour lui, les tenaires sociaux ont signé le 5 février statut un peu bâtard au sein de mon chiffres parlent d’eux-mêmes. « Par- un accord pour 40 000 CDI intéri- entreprise, reconnaît Sylvie. Je suis mi nos CDI intérimaires, 70 % de maires d’ici à 2022, selon Synergie. plus que de passage, mais pas vrai- ceux qui ont rompu leur contrat avec ment permanente non plus… » Sans nous l’ont fait pour être embauchés compter qu’elle n’aura pas de 13 Qu’est-ce que c’est ? dans la société dans laquelle ils e mois, pas accès non plus aux avan- étaient en mission. » Un argument de « Le salarié est embauché en CDI, tages du comité d’entreprise… poids, pour un département qui mais par une agence d’intérim », dé- comptait 69 980 chômeurs au dernier taille Julien Tillon. S’il est toujours Des désavantages qui révoltent une trimestre 2018. Selon Pôle emploi, rémunéré par la société dans laquelle partie des syndicats. « Cela reste un les principaux secteurs qui font appel il effectue sa mission, « c’est l’entre- emploi précaire, râle Saïd Zouaoui, au CDII dans l’Oise sont l’industrie, prise de travail temporaire qui rému- délégué syndical CGT intérim chez le BTP et les transports. nère le salarié lorsqu’il n’en a pas », Manpower. Cela permet juste à une détaille Prism’emploi, organisme société d’exploiter un salarié pen- professionnel national regroupant Quels avantages ? dant trois ans. Ce que nous voulons, plus de 600 sociétés. ce sont des embauches en CDI, pas Le premier d’entre eux, c’est la stabi- cette demi-mesure. » ■ lité. « Je fais de l’intérim depuis près « Cela peut être à vie », commente de quatre ans et je suis passée en Julien Tillon, même si l’objectif reste CDII courant 2018, relate Sylvie *, de « placer » les salariés dans les en- une Oisienne de 36 ans. L’assurance treprises qui le prennent en intérim. ↑ 16
par @leparisien_60 * Le prénom a été modifié. Entre 2016 et 2018, trois agences Syner- gie implantées dans l’Oise ont signé 81 CDII. Adecco annonce, lui, vouloir en recruter 500 dans les Hauts-de-France en 2019. Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Parisien 2019 Diffusion : 198 328 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 779883498bc0c50ff50c1f70400ef1b238f0eb6070eb177a27fd34a 2017-2018 ↑ 17 Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
RÉFORME DES RETRAITES ↑ 18
N° 23175 samedi 16 février 2019 Page 21 703 mots ÉCONOMIE Retraites : la réforme bute sur la prise en compte de la pénibilité Le sujet, qui avait empoisonné les relations avec le patronat sous Hollande, est reporté en fin de concertation. SOCIAL Le sujet de la pénibilité du pas tranché. D'autre part, ce dispo- 15 % partent en travail, qui a envenimé les relations sitif qui ne concerne aujourd'hui que avec le patronat durant tout le quin- les salariés du privé devrait, selon le invalidité quennat Hollande, ressurgit à la fa- principe d'équité qui guide la réforme Autre dossier, non moins complexe, veur de la réforme à venir des re- des retraites, être étendu aux indé- celui des retraites anticipées pour in- traites. Poussée par la CFDT, impo- pendants et fonctionnaires. aptitude et invalidité. L'enjeu est, là sée par la gauche en 2014, assouplie aussi, important : 15 % des affiliés en 2017 par Emmanuel Macron, la Mais, au sein de la fonction publique, au régime général partent en retraite pénibilité est désormais calculée en les métiers dangereux ou éprouvants, dans ce cadre, soit 100 000 personnes fonction de 6 critères (bruit, tempé- classés en « catégorie active » (poli- par an. ratures extrêmes, travail de nuit, ré- ciers, pompiers, gardiens de prison, pétitif, en milieu hyperbare, en égoutiers, éboueurs, fossoyeurs… Dans le privé, elle permet de bénéfi- équipes alternantes) au lieu de 10. Y soit au total près de 700 000 per- cier du taux plein (sans décote) dès être exposé donne droit à l'attribu- sonnes), permettent déjà de partir en l'âge légal, quelle que soit la durée tion de points, cumulés sur le compte retraite à 57 ans et bénéficient pour travaillée. Dans le public, le calcul est professionnel de prévention (C2P), certains de bonifications de pen- moins avantageux : la pension d'in- que les salariés proches de la retraite sions. Les autres, classés en « caté- validité devient la pension de retraite peuvent convertir, au choix, pour gorie sédentaire », n'y ont pas droit. et elle tient compte des trimestres suivre une formation, bénéficier d'un Idem dans plusieurs régimes spé- cotisés. Résultat, du fait de départs temps partiel, ou partir par anticipa- ciaux où certains agents, comme les précoces, les fonctionnaires avec une tion jusqu'à deux ans avant. Soit 60 conducteurs de trains à la SNCF, retraite pour invalidité se retrouvent ans au lieu de 62 ans. Le dispositif peuvent partir plus tôt à la retraite plus que la moyenne au minimum est financé, non par les caisses de re- grâce à leur statut, compte tenu de la garanti. « Dans ces conditions, faut- traite, mais par les cotisations des pénibilité supposée de leurs tâches… il les faire bénéficier des mêmes avan- employeurs versées à la branche « ac- tages que les salariés ? », interroge cident du travail-maladie profession- La question de la suppression des « l'équipe du Haut-Commissariat à la nelle » (AT-MP). catégories actives » pour appliquer réforme. Encore une question sans les mêmes règles de pénibilité à tous réponse qu'il va falloir finir par tran- Dans la perspective du futur système dès lors se pose. Certains fonction- cher. ¦ ■ universel de retraites par points, plu- naires, à l'instar des infirmières, ont sieurs questions se posent. D'une pu changer de catégorie par le passé par Marie-Cécile Renault @Fire- part, avec la réforme, les points pé- mais toujours sur la base du volonta- nault nibilité permettront-ils toujours de riat et en contrepartie d'une revalo- partir plus tôt ou viendront-ils aug- risation salariale. Le sujet, explosif, a menter le montant de la pension à été reporté vers fin mars, début avril l'âge légal ? Le sujet, sensible, n'est en toute fin de concertation. ↑ 19
ENCADRÉS DE L'ARTICLE 100 points 100 points Maximum cumulable sur le compte personnel de pénibilité (C2P), correspondant à 25 ans d'exposi- tion à un facteur de risque Parution : Quotidienne Tous droits réservés 2019 Le Figaro Diffusion : 308 953 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 379ff3ec87e0af01050e11e01a0f21243c307c64009f1e077495a4d 2017-2018 ↑ 20 Audience : 1 943 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
MOUVEMENTS SOCIAUX ↑ 21
lundi 18 février 2019 Page 6 774 mots POLITIQUE La fièvre jaune est encore là, et les symptômes sont persistants La détermination était toujours perceptible, hier, lors de la deuxième manifestation parisienne du week-end. Après trois mois de mobilisation, l’injustice sociale, elle aussi, est sur toutes les lèvres. Trois mois, jour pour jour, après le Jolie (Yvelines). Il suffit de tendre et éducatrice spécialisée, qui ne premier acte des gilets jaunes, ils l’oreille pour comprendre pourquoi trouve pas de job. Elle lui a refilé ses étaient encore des milliers à - le mouvement tient bon. « Les ra- anciens contacts pour qu’elle re- descendre hier sur les Champs-Ély- cines de ce mouvement, elles sont prenne son ancien travail de place- sées. Une seconde manifestation en toujours là. Il y a des choses fonda- ment dans l’intérim. Son autre fille, deux jours à Paris. La performance mentales pour les gens qui sont ici, aussi, licenciée par des sous-traitants n’est point minime pour un mouve- des besoins cruciaux, le pouvoir dans le tourisme. « On se bat pour ment censé « s’essouffler » depuis des d’achat, l’augmentation des sa- eux », dit aussi Valérie, assistante semaines. « Il y avait encore plus de laires… » dit le premier. « Ça fait trois maternelle de 46 ans, vivant près de monde samedi », prévient Pierrette, mois qu’on dit la même chose, en- Meaux (Seine-et-Marne) et mère de 62 ans. « Je voulais aller au rassem- chaîne le second. Nous, nous n’avons trois enfants de 26, 20 et 18 ans. blement prévu à Melun. Mais, vu que ça : notre parole, notre courage, « Mon fils a deux CAP, de boulanger l’état des comptes, on ne met plus notre détermination. C’est tout ce et de pâtissier. Il travaille tous les d’essence dans la voiture. Comme j’ai qu’il nous reste. Ça et des idées lé- jours, en CDI, et gagne 1 240 euros la carte orange… ben, c’est moins gitimes. On va tenir, jusqu’à la fin par mois. Il est allé à la banque pour cher d’aller à Paris », raconte cette du grand débat. » Tenir. Tenir. Et en- acheter un logement. La banque le lui technicienne de paie, habitante de tretenir la fièvre jaune jusqu’aux an- a refusé. Il voulait quitter le domi- Combs-la-Ville (Essonne). Elle a nonces gouvernementales pour per- cile, s’installer, et il est obligé de res- marché 2 kilomètres à pied pour re- mettre à tous ceux qui seront forcé- ter vivre chez nous. » Elle dit avoir joindre la gare RER, puis la capitale. ment déçus de regonfler les rangs de peur, comme beaucoup, de manifes- Elle y tenait. Avec 1 200 euros par la lutte. ter, mais vient quand même, mesu- mois, et un mari déjà à la retraite, elle rant l’enjeu historique de la période. retarde le plus possible l’échéance, et « On va tenir jusqu’en juin », dit « Les plus vieux, qui ont connu 68 et continue de bosser. « Cette année, les même Mohammed, saisi de voir le la guerre, nous le disent : si on ne cadeaux de Noël aux petits-enfants, monde qui se réunit chaque jeudi sur gagne pas maintenant, on va perdre on les a faits pendant les soldes de les ronds-points de Senlis. C’est là- encore pendant cinquante ans. » janvier. » Elle ne s’en remet pas. La bas qu’il a rencontré un jeune qui ga- détermination se lit sur son dos : « Le lère avec 1 100 euros. « Avec un tel Quand un gilet jaune déplore qu’il compte n’y est pas. On ne veut pas salaire, il ne peut même pas fonder n’y ait pas eu d’annonce depuis deux des miettes. On n’est pas des pi- une famille », déplore-t-il. L’inquié- mois, un autre est là pour souligner la geons. » tude autour de l’avenir des enfants, « hausse de la facture d’EDF ces der- des petits-enfants est un sacré carbu- nières semaines ». Un troisième a no- rant. Chez les plus anciens, surtout. té « une hausse des prix du Nutella, L’inquiétude autour de Nadia, retraitée de 67 ans, a été - du beurre et de bien d’autres pro- l’avenir des enfants, un marquée dans sa chair par ce mouve- duits » au mois de février dans les su- ment. Sa boule à la jambe, trace indé- permarchés. Voilà donc pourquoi ils sacré carburant lébile d’un tir de lanceur de balle de ne lâchent pas, malgré tant d’adver- Au pied de l’Arc de triomphe, Mo- défense au mois de décembre, pour- sité. Le mouvement n’a jamais eu hammed, informaticien venu de rait, à elle seule, suffire à ne pas lâ- bonne presse. Au départ, ils étaient l’Oise, dialogue à bâtons rompus cher l’affaire. Mais elle parle d’abord au mieux des poujadistes, au pire des avec Claude, retraité de Mantes-la- de ses filles. De son aînée, diplômée chemises brunes. Puis ce fut l’impi- ↑ 22
toyable répression policière, la vio- à croire qu’on est tous antisémites, tôt : « C’est raciste de dire ça ? » ■ lence judiciaire. Les pertes de points enrage Nadia. À croire qu’on est la de croissance. « Et maintenant, c’est peste jaune ! » Elle s’inquiète aussi- par Pierre Duquesne Parution : Quotidienne Tous droits réservés Humanité Quotidien 2019 Diffusion : 32 724 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH b69c93868720b30615c01470690aa10c35007a62600813a309a8e99 2017-2018 ↑ 23 Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
lundi 18 février 2019 Page 7 632 mots POLITIQUE À Chartres, entre éducation populaire et grève générale Les gilets jaunes d’Eure-et-Loir avaient rendez-vous vendredi pour une « conférence citoyenne ». Cinq heures de débats, passionnants et décousus, et une certitude à l’arrivée : il faut continuer. Chartes (Eure-et-Loir), envoyé cation populaire, du défouloir, de réactionnaires. Si elle est progres- spécial. l’agora… Jérôme Hny livre d’abord siste, il donne des résultats progres- son témoignage, mêlé de revendica- sistes. Mais en France, à part la grève, «Cette conférence, c’est la tions connues – dénonciation de la la manif… et les Flash-Ball, quels manifestation de la structuration des misère sociale, « replacer l’humain moyens avons-nous de nous faire en- gilets jaunes, après trois mois de avant l’argent »… – et d’autres plus tendre ? » combat ! » Jérôme, un des porte-pa- personnelles : mettre fin aux dispa- role des gilets jaunes locaux, pose le ritions d’enfants, dénonciation du Appels à la grève cadre dans cette grande salle de transhumanisme… et une mise en congrès. Nous sommes à la première garde très applaudie contre « les par- générale illimitée conférence citoyenne des gilets tis d’extrême droite : ce sont les L’arrivée imprévue d’Éric Drouet en jaunes d’Eure-et-Loir, ce vendredi mêmes que les autres ! » Voilà des ci- visiteur sème le trouble mais, après 15 février. Les organisateurs ont vu toyens qui ne sont pas des « pros » du quelques minutes de confusion (et de grand : 700 places assises, réservées discours public, mais qui s’expriment selfies), le débat reprend avec une de 18 h 30 à 23 h 30, pour un mara- – et bénéficient en retour de l’écoute salle plus active. Des appels à la grève thon de la parole. Un peu trop grand bienveillante d’un auditoire qui se générale illimitée sont lancés, salués peut-être : environ 400 personnes reconnaît. à chaque fois par des tonnerres d’ap- sont là. plaudissements et des « Macron dé- Jérôme Hny souligne cet aspect : mission ». Un solide barbu se pré- Le dispositif ne renouvelle pas les « Depuis le début de ce mouvement je sente comme « vieux militant ou- fondamentaux des meetings : face à suis plus curieux, je cherche encore vrier » et se fait lui aussi applaudir : la salle, une tribune où siègent les plus à comprendre les choses par « La grève générale, ça ne se décrète « conférenciers » : Jérôme Hny, un gi- moi-même. » Jérôme Rodrigues est pas, ça se construit, dans les entre- let jaune de Chartres qui fut, le 24 no- sur la même longueur d’onde quand prises, avec les syndicats, tous en- vembre à Paris, l’un des premiers il lance à la salle : « On est descendu semble ! » Une vieille dame de 85 ans, blessés à l’œil par un tir de lanceur de dans la rue pour vivre dignement. Et agricultrice à la retraite, propose balle de défense ; Hakim Löwe, pré- puis on a fait des choses qu’on n’au- alors de mettre à disposition ses senté comme spécialiste du référen- rait jamais cru faire ! » Quant à Ha- granges pour stocker des provisions dum d’initiative citoyenne (RIC) ; Jé- kim Löwe, il estime que « les gilets afin de tenir pendant la grève. On rôme Rodrigues, ce « leader » du jaunes ont réveillé l’esprit critique n’en est sans doute pas encore là. mouvement qui a lui aussi perdu un dans ce pays ». Il se livrera à un long Mais, dès samedi matin, le péage de œil ; Laetitia Dewalle, porte-parole exposé sur le RIC, prenant l’exemple Chartres, sur l’A11, était à nouveau des gilets jaunes du Val-d’Oise. de l’usage des référendums en Suisse, occupé par des gilets jaunes qui ne expliquant que « 40 pays dans le semblent pas près de baisser les bras, monde pratiquent une forme de « Il ont réveillé l’esprit et parmi lesquels une conscience RIC », et terminera par une mise en progresse : celle de leur capacité à se critique dans ce pays » garde : « Attention, le RIC n’est pas faire entendre. ■ une baguette magique ! Il est le reflet Dispositif conventionnel, donc, mais démocratique de la société. Si elle est les prises de parole ne le sont pas par Olivier Chartrain réactionnaire, il donne des résultats vraiment. Cela tient à la fois de l’édu- Parution : Quotidienne Tous droits réservés Humanité Quotidien 2019 Diffusion : 32 724 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 7196c34f8470c20345fe1f20fe0231fd3e00df62e0931b7b82cf614 2017-2018 ↑ 24 Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
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