PANORAMA DE PRESSE - CGT 09/10/2017 08h19 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT Finances Publiques
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SOMMAIRE ACTUALITE SOCIALE (4 articles) Le fichier scandaleux chez Leroy Merlin (356 mots) lundi 9 octobre 2017 «Big boulet », « feignasse », ou encore « beurk ». Ces qualificatifs insultants ne Page 6 sont pas extraits d'une déclaration d'Em… Assurance-chômage : le plus dur arrive (1125 mots) Page 7 lundi 9 octobre 2017 Pour faire reculer le chômage, les leviers sont connus :… Philippe met le cap sur le volet social (943 mots) lundi 9 octobre 2017 Le premier ministre a organisé dimanche un séminaire gouvernemental destiné à Page 9 préparer les grands chantiers d'ici à la fin 2017. … Emploi : le décrochage des villes moyennes (1966 mots) Métropolisation Il n'y a pas que Paris en France ! La croissance démographique Page 11 lundi 9 octobre 2017 et… RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL (1 article) Controverse politico-juridique sur l'accord conclu dans le dimanche 8 octobre transport routier (939 mots) Page 15 2017 Les syndicats de chauffeurs routiers sont à l'origine d'un beau débat politico- juridique. Le " protocole d'accord " qu'ils … PROTECTION SOCIALE (1 article) Comment innover pour la survie de notre système de santé (413 mots) lundi 9 octobre 2017 Page 18 Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), présenté la semaine dernière par le gouvernement d'Edouard Philippe, prévoi…
MOUVEMENTS SOCIAUX (7 articles) A la CFDT, la base bouscule les lignes syndicales (1242 mots) lundi 9 octobre 2017 « Si nous n'arrivons pas à nous faire entendre, nous descendrons dans la rue », Page 20 estime un délégué de Disneyland. Emmanuel D… « Au Havre, on ne se laisse pas faire. On marche en se serrant samedi 7 octobre 2017 les coudes » (1548 mots) Page 22 22:45 Ici, les syndicats rêvent d'en découdre avec le nouveau président et de faire aussi fort qu'en 2016, quand la ville avait fait figure de place forte de la… Travail : pour les syndicats, une réunion sur ordonnances (785 mots) Page 26 lundi 9 octobre 2017 Rarement les dirigeants confédéraux n’auront autant traîné des pieds pour se rendre à une intersyndicale. Ce lundi à 18 heu… L’école rumine sa rentrée colère (548 mots) Achaque rentrée scolaire ses mouvements sociaux. Pour sa première comme Page 28 lundi 9 octobre 2017 ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blan… A Grenoble, la bataille pour les emplois aidés (461 mots) Lundi dernier, 8 heures, les élèves du collège Vercors du quartier Jouhaux, dans le Page 29 lundi 9 octobre 2017 sud de Grenoble, se pressent à l’entrée… Dix ans de mal-être des fonctionnaires à l'agenda du lundi 9 octobre 2017 gouvernement (505 mots) Page 30 Pour la première fois depuis 2007, les neuf syndicats de la fonction publique ont prévu une action commune, ce mardi, pour faire entendre l… Rousseau (CGT) : « Public et privé côte à côte » (513 mots) La manifestation du 10 octobre prochain (grève des fonctionnaires) sera Page 31 samedi 7 octobre 2017 certainement l’une de ses dernières en qualité de s… EUROPE ET INTERNATIONAL (2 articles) élisabeth Morin-Chartier : « La directive sur les travailleurs lundi 9 octobre 2017 détachés est le premier acte d'une Europe sociale » (761 mots) Page 33 Question : Dès janvier, la Bulgarie, opposée à la directive sur les travai…
Les emplois américains soufflés par les ouragans Harvey et samedi 7 octobre 2017 Irma (411 mots) Page 35 Harvey et Irma, les ouragans qui ont dévasté le Texas en août (photo) et la Flori…
lundi 9 octobre 2017 Page 24 356 mots CACTUS ILS N'ONT PAS HONTE ! Le fichier scandaleux chez Leroy Merlin Un listing insultant pour les intérimaires a été mis au jour dans l'entrepôt de Valence «Big boulet », « feignasse », ou encore Coussin, délégué syndical CGT sur le améliorations. » Mais le turnover des « beurk ». Ces qualificatifs insultants site de Valence. J'ai immédiatement travailleurs temporaires reste élevé. ne sont pas extraits d'une déclaration alerté la DRH France, qui a jugé ces « Nous avons 45 % d'intérimaires en d'Emmanuel Macron, mais d'un fi- propos inacceptables . Quand un em- permanence et du chantage à l'em- chier de suivi des intérimaires de la ployé est injurieux, il est sanctionné, ploi. Si la personne n'est pas volon- plateforme logistique de Leroy Mer- pour l'instant, la direction est épar- taire pour travailler le dimanche et lin à Valence (Drôme), comme l'a ré- gnée. » Ce n'est pas la première fois les jours fériés, on lui fait com- vélé France 3. C'est par hasard que que la plateforme, qui compte prendre qu'elle ne sera peut-être pas fin septembre des salariés sont tom- 160 salariés et 140 intérimaires, renouvelée. Une multitude de fins de bés sur ce tableau Excel rempli par connaît de sérieux problèmes de ma- contrat sont liées à des cadences trop endroits de noms d'oiseaux. Les « vi- nagement. Fin 2016, une grève avait fortes. » Si Leroy Merlin affirme cieux » et autres « mous du genou » éclaté pour, justement, dénoncer qu'une enquête interne est en cours, sont censés évoquer des motifs de li- l'ambiance tendue et l'obsession de la CGT attend toujours des explica- cenciement de ces travailleurs tem- la rentabilité. « C'était la première tions du directeur général sur ce fi- poraires ou de non-prolongation grève dans les entrepôts depuis 1923, chage indigne. ■ entre 2014 et 2016. « Le comité de création de Leroy Merlin. On porte direction pensait l'avoir mis sur un des charges lourdes, on a des horaires par Cécile Rousseau serveur privé mais il était accessible atypiques avec de faibles rémunéra- à tout l'entrepôt, explique Romain tions, nous avons réussi à obtenir des Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2017 Diffusion : 35 835 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016 CB9B73F48E60F20CC53A1850A00B61DB9C91706270BA1D48494298E ↑ 6 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
N° 22546 lundi 9 octobre 2017 Page 12 1125 mots IDÉES & DÉBATS—L'ANALYSE DE LA RÉDACTION XAVIER BERTRAND PRÉSIDENT DE LA RÉGION HAUTS-DE-FRANCE Assurance-chômage : le plus dur arrive Si le gouvernement a mené avec habileté les ordonnances travail, la réforme de l'assurance-chô- mage sera une marche plus haute à franchir. Pour faire reculer le chômage, les depuis des décennies les respon- sence de démarches, est beaucoup leviers sont connus : la croissance sables politiques. plus efficace. La France reste donc bien sûr, prioritaire. Les freins à l'un des pays où il est possible dans l'emploi, ensuite, comme la rigidité les faits de refuser plusieurs offres Faire bouger les lignes du marché du travail. Les spécialistes d'emploi sans qu'il n'y ait la moindre de bonne foi de ce dossier recon- Mais le plus dur arrive, avecl'assu- diminution de l'indemnisation des naissent que les ordonnances Péni- rance-chômage.L'Etat n'a officielle- chômeurs concernés. La réforme ne caud vont dans la bonne direction, ment pas tous les leviers d'action, pourra pas éluder ce sujet. Le gouver- celle de l'assouplissement de la ré- l'assurance-chômage étant régie par nement ne pourra pas faire non plus glementation du travail. Même si le paritarisme. Arrêtons-nous un ins- l'économie d'une réflexion sur le rôle certains points n'ont pas été traités, tant sur ce point : pour faire bouger de Pôle emploi en clarifiantses prio- comme la question des seuils, ou la les lignes, soit l'Etat casse le parita- rités, pour être efficace et ramener redéfinition du rôle de l'Inspection risme et reprend la main sur l'assu- vers l'emploi les chômeurs de longue du travail, des blocages disparaîtront rance-chômage, soit il devra trouver durée et ceux de plus de 50 ans. dans les prochains mois, au profit es- des accords avec les syndicats. Or le sentiellement des dirigeants des TPE paysage syndical, au lendemain des Surtout, le gouvernement doit impé- et PME. ordonnances sur le travail, est tou- rativement trouver des mesures cor- jours aussi morcelé. Et les soutiens rectives puissantes pour l'équilibre D'autres réformes liées à l'emploi d'hier, CFDT et FO - échaudées par des comptes de l'Unédic. Le déficit sont d'ores et déjà programmées par la fin de séquence -, sont aujourd'hui 2018 sera de 3,8 milliards d'euros, le gouvernement pour 2018. déçus, voire se tournent vers la mo- mais les perspectives des prochains bilisation. Ces partenaires des ordon- mois sont sombres. Si les prévisions La formation professionnelle : l'Etat nances le seront-ils tout autant pour laissent penser que la situation éco- devra faire travailler ensemble les ré- l'assurance-chômage ? Rien n'est nomique et les comptes de l'assu- gions, les entreprises et les parte- moins sûr. D'autant que des déci- rance-chômage seront mieux orien- naires sociaux, en disant clairement à sions très difficiles sont à prendre. tés à moyen terme, les mois qui qui il confie la baguette de chef d'or- Plus que le contrôle des demandeurs viennent sur le front de l'emploi ne chestre. Saura-t-il résister à la ten- d'emploi, l'obligation pour les chô- devraient pas être aussi positifs. La tation recentralisatrice ? Nous serons meurs de répondre favorablement fin brutale des contrats aidés va bientôt fixés. aux offres d'emploi va focaliser le dé- plonger dans le chômage près de bat. 120.000 personnes. Enfin, le principe La réforme de l'apprentissage : elle de l'assurance-chômage pour tous, est tout aussi majeure, notamment répété avec force par le président de Ce qui est en jeu, c'est la pour l'emploi des jeunes. Les propo- la République, que ce soit pour les in- sitions audacieuses du candidat Ma- survie de l'Unédic dépendants ou les démissionnaires, cron sur les lycées professionnels, sa va bouleverser les comptes de l'Uné- Sur le papier, l'offre raisonnable réponse à l'éparpillement des compé- dic. d'emploi existe depuis août 2008. Or tences seront scrutées pour que des cette politique ne marche pas. Les décisions efficaces remplacent les conditions sont tellement complexes grands discours lyriques pro-appren- à mettre en oeuvre que la radiation tissage auxquels nous ont habitués des demandeurs d'emploi, pour ab- ↑ 7
suivantes. Le gouvernement devra donc faire preuve de méthode et d'habileté, la Plus que la quadrature du cercle, c'est ministre du Travail a montré qu'elle la survie de l'Unédic qui est en jeu. savait faire… Pour les ordonnances, L'équation est forcément à plusieurs la concertation suffisait. Dans un ré- données : gime paritaire, il sera difficile de contourner la négociation. Compte - Politique, en contrôlant davantage tenu de l'ampleur et de la sensibilité Les démissionnaires peuvent, dans le les chômeurs et en ne permettant de ce chantier, de ses enjeux poli- système actuel,s'inscrire à Pôle em- plus de refuser sans véritable motif tiques et du goût pour la démagogie ploi. Mais ils n'ont été que 45.000 à une offre d'emploi. de beaucoup, l'habileté et la méthode 55.000 en 2016 sur un total d'un mil- ne suffiront pas ! Il faudra alors bien lion (chiffres Unédic). La promesse - Financière, car le régime est au- plus, de l'audace et surtout du cou- présidentielle peut concerner de jourd'hui dans le rouge et ce rouge rage. 500.000 à 800.000 personnes la pre- va virer à l'écarlate en appliquant les mière année, avant de « descendre » seules promesses présidentielles. Président de la région Hauts-de- à une fourchette située entre 170.000 France ■ et 250.000. Cela coûterait entre 8 et - Syndicale : quelle place demain 14 milliards d'euros la première an- pour le paritarisme ? qui s'engagera par Xavier Bertrand née, puis de 3 à 5 milliards les années dans une telle réforme ? ENCADRÉS DE L'ARTICLE Les points à retenir L'Etat n'a pas tous les leviers d'action, l'assurance-chômage étant régie par le paritarisme. Le paysage syndical, au lendemain des ordonnances sur le travail, est toujours aussi morcelé. Le gouvernement ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur le rôle de Pôle emploi en clarifiant Lien: w ww.lesechos.fr/07/03/2017/LesEchos/22398-049-ECH_dans-le-quotidien-des-conseillers-de-pole- emploi.htm ses priorités. L'exécutif doit impérativement trouver des mesures correctives puissantes pour l'équilibre des comptes de l'Unédic. Lien: i nvestir.lesechos.fr/traders/forex-infos/l-unedic-prevoit-un-deficit-reduit-de-2-milliards-d- ici-fin-2020-1685901.php Parution : Quotidienne Tous droits réservés Les Echos 2017 Diffusion : 127 389 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016 209893D98690AA0B35FC1BF0BC0101B79601CD63C0A91EF58283404 ↑ 8 Audience : 633 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
N° 22756 lundi 9 octobre 2017 Page 6 943 mots POLITIQUE Philippe met le cap sur le volet social Le premier ministre a organisé dimanche un séminaire gouvernemental destiné à préparer les grands chantiers d'ici à la fin 2017. EXÉCUTIF Doudoune sous la veste, De la réforme de la formation pro- chemise en jean déboutonnée sans fessionnelle en passant par celle de cravate, pantalon en toile beige. Am- l'assu-rance-chômage ou la mise en biance séminaire décontracté pour place d'un contrat de réussite étu- Édouard Philippe. Le premier mi- diant, la fin de l'année s'annonce plu- nistre réunissait dimanche l'en- tôt marquée à gauche. À partir de Le premier ministre répond aux journa- semble de son gouvernement pour listes, dimanche, sur le perron de Mati- jeudi, le président de la République plancher sur le programme de travail gnon, avant de rejoindre ses ministres entame d'ailleurs une série de ren- pour une séance de travail. Pho- des trois mois à venir. Seule absente, contres avec les syndicats pour lan- to : VINCENT ISORE/IP3 la ministre de la Culture, Françoise cer les discussions sur la formation Nyssen, retenue par le vernissage de Fin d'année marquée à professionnelle et l'assurance-chô- l'exposition « Picasso 1932 : année mage, selon la même méthode qu'il érotique » auquel elle accompagnait gauche avait appliquée pour élaborer les or- Emmanuel Macron. En creux, il s'agit aussi de coordonner donnances durant l'été. Ce sera en- l'action du gouvernement pour suite au tour d'Édouard Philippe de ministres convoqués à Matignon se mettre plus en valeur l'aspect social prendre le relais avant que le dossier sont engouffrés pour la séance de de son action. Depuis la rentrée, n'arrive chez la ministre du Travail, travail dominical. « Un gouvernement, entre les ordonnances sur la réforme Muriel Pénicaud. L'exécutif s'est c'est un orchestre, et pour qu'il joue du Code du travail et le budget 2018, donné six mois pour faire aboutir bien, il faut que chacun joue sa parti- ce sont surtout les mesures de droite cette nouvelle série de concertations tion et que chacun sache quelle parti- qui ont été mises en valeur. Au point et espère faire adopter sa réforme tion joue l'autre », a expliqué Édouard de colorer en ce sens la politique l'été prochain. Philippe à son arrivée pour justifier la d'Emmanuel Macron, au grand désar- tenue de ce troisième séminaire de- roi des électeurs de gauche qui Pour Emmanuel Macron et son gou- puis son installation à Matignon. Se- s'étaient portés sur lui lors de l'élec- vernement, il était urgent de sortir de lon le premier ministre, il s'agit de tion présidentielle. Mais dimanche, la nasse. D'essayer du moins de re- « faire en sorte que les ministres Édouard Philippe a réfuté toute ten- léguer à l'arrière-plan les discussions s'écoutent, qu'ils sachent exactement tative de sa part de corriger cette sur la suppression de l'ISF avec sa po- qui va faire quoi et à quel moment ». image de « gouvernement des riches lémique sur les yachts de luxe ou les Ce séminaire « nous permet d'échan- ». « Notre objectif, c'est d'être un gou- jets privés. De tenter de faire oublier ger de manière assez décontractée sur vernement qui avance, qui travaille. aussi les dernières sorties d'Emma- l'ensemble des sujets qui vont nous oc- Les commentateurs commentent, nuel Macron sur les « fainéants » ou cuper dans les deux, trois mois qui posent des questions, elles sont bien sur le « bordel » qui avaient contribué viennent. Nous avons beaucoup de tra- naturelles, mais moi je ne crois qu'à à renforcer l'image de « président des vail sur la table, il y a beaucoup de l'action et aux résultats », a-t-il éludé. riches » que Jean-Luc Mélenchon s'ef- choses à faire si on veut continuer à ré- Pourtant, les mois qui arrivent, et sur forçait de lui coller. Les effets de ces parer le pays. Ça exige une très bonne lesquels le gouvernement planchait attaques à répétition commençaient coordination et une très bonne entente. dimanche, vont être largement à se ressentir dans les enquêtes Ce séminaire vise exactement à ça. » consacrés à la mise en œuvre du volet d'opinion. Avec une désaffection Mais pas seulement. social du programme d'Emmanuel grandissante des électeurs de gauche Macron. à l'égard de la politique du gouverne- ment. ¦ ■ ↑ 9
par François-Xavier Bour- maud £@fxbourmaud Parution : Quotidienne Tous droits réservés 2017 Le Figaro Diffusion : 305 701 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016 bf9363d688a07200b59b14708208e1a69401336670ca137948f055a ↑ 10 Audience : 1 663 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
N° 1108 lundi 9 octobre 2017 Pages 1-2 1966 mots LES TERRITOIRES N'ONT PAS FINI D'ANIMER LE DÉBAT. UNE ÉTUDE D'ARTHUR LOYD DÉCRIT L'ACCÉLÉRATION DE LA CONCENTRATION URBAINE EN FRANCE. DANS LES AGGLOMÉRATIONS MOYENNES, LE CHÔMAGE PROGRESSE Emploi : le décrochage des villes moyennes Métropolisation Il n'y a pas que Paris en France ! La croissance démographique et économique est plus dynamique dans certaines grandes et très grandes métropoles françaises qui concentrent 21 % de la population mais ont enregistré 82 % des créations d'emplois privés depuis 2009. En re- vanche, nombre de villes moyennes ne créent plus d'emplois et voient leur taux de chômage s'en- voler. L'Opinion publie en exclusivité le premier « baromètre de l'attractivité et du dynamisme des métropoles françaises », réalisé par le cabinet Arthur Loyd. C'est ce que montre le premier « ba- jourd'hui 21 % de la population fran- romètre de l'attractivité et du dyna- çaise et 24 % des emplois privés ont misme des métropoles françaises », vu leur population croître deux fois réalisé par le cabinet Arthur Loyd (le plus vite qu'ailleurs depuis vingt ans. premier réseau national de conseil en Surtout, depuis la crise de 2009, elles immobilier d'entreprise) et publié en ont généré 82 % des créations d'em- exclusivité par l'Opinion. Si sa voca- plois dans le secteur privé en France tion première consiste à prévoir les (+182 000) et les trois quarts des em- zones dynamiques à long terme pour plois créés dans les secteurs d'acti- l'immobilier professionnel, ce baro- vité stratégiques et à haute valeur En 1950, le monde comptait mètre dessine aussi en filigrane une ajoutée. » seulement deux villes de plus de dix carte des villes gagnantes et des per- millions d'habitants, New York et To- dantes dans le mouvement actuel de kyo. En 2030, il y en aura plus de qua- concentration urbaine. A l'heure où rante. la question des territoires devient une problématique majeure dans le Dans dix ans, le tiers de la croissance débat politique et où les questions mondiale sera assuré par une dou- d'aménagement, d'immobilier, de zaine de capitales et de mégalopoles, traitement du chômage ou de forma- selon le chercheur americano-indien tion professionnelle sont au cœur des Ce qui entraîne un second niveau de Parag Khanna. Ce mouvement de réformes à venir, il n'est pas utile de lecture : « Depuis 2009, la croissance métropolisation atteint une vitesse savoir ce qui se passe vraiment en démographique et de l'emploi est su- phénoménale à l'échelle de la planète France, ailleurs qu'à Paris. Car, et périeure dans les métropoles à celle et se développe tout aussi rapide- c'est sa grande originalité, ce baro- de Paris, mais ce sont les grandes et ment au niveau de chaque pays. La mètre exclut délibérément l'agglo- très grandes métropoles qui en ont France n'y échappe pas, bien au mération parisienne, considérée principalement profité », résume Da- contraire. comme une ville-monde, donc « hors niel Dorchies, président d'Arthur catégorie » sur la plupart des critères. Loyd. Autrement dit, la plupart des villes « moyennes » ont décroché. Secteurs à haute valeur ajoutée. Sa conclusion est sans appel : « La mé- Le baromètre analyse les critères ex- tropolisation de l'économie française pliquant le succès des uns et les dif- s'accélère. » Un chiffre le prouve : « ficultés des autres. Parmi les nom- Les grandes et très grandes métro- breux indicateurs étudiés, l'un des poles françaises hors Paris (c'est-à- principaux porte sur les emplois dits dire les villes ayant respectivement AMS (activités métropoli-taines su- plus de 500 000 et plus d'un million périeures), typiquement des emplois d'habitants) qui concentrent au- de services à haute valeur ajoutée. ↑ 11
Ces emplois ont augmenté de 10 % miques et des filières d'excellence, depuis 2009 dans les très grandes une croissance de l'emploi aussi dy- métropoles, de 8 % dans les grandes namique que Toulouse depuis 2009, et sont restés quasiment stables dans un taux de chômage stable et infé- les métropoles intermédiaires et de rieur à la moyenne nationale, ex- taille moyenne. « Ces chiffres ré- plique Cevan Torossian. Mais si elle sument à eux seuls la métropolisa- est devant, c'est pour tous les critères tion en cours », explique Cevan To- liés à la qualité de vie : d'ailleurs, son rossian, directeur des études cher Ar- aire urbaine qui s'étend vers l'Atlan- thur Loyd. Quatre villes se dis- tique gagne près de 10 000 habitants tinguent par un rythme de création depuis 2009 ». d'« emplois AMS » supérieur à 10 % en six ans (Lyon, Nantes, Toulouse et Montpellier) tandis que 13 des 34 aires urbaines de plus de 100 000 ha- bitants étudiées par Arthur Loyd res- tent « en marge de cette dynamique Angoulêmecreuse l'écart avec des ». Limoges, Poitiers, La Rochelle, villes équivalentes, comme Creil ou mais aussi Dijon, Orléans, Reims, Blois, notamment grâce à sa position, sur la ligne TGV Paris-Bordeaux. Pho- Rouen ou Nancy, enregistrent une to : flikr stabilité, voire des pertes d'emplois dans les activités supérieures. Il n'y a pas de fatalité à cette évolu- tion, assure Daniel Dorchies : « Cer- Pas de fatalité. Or, la concentration taines villes moyennes peuvent re- Derrière le succès de certaines, le re- appelle la concentration. Les villes nouer avec le dynamisme en créant cul des petites villes est un handicap ayant les taux de diplômés les plus un écosystème économique plus fa- majeur pour le pays. Car c'est là, plu- importants ont naturellement ten- vorable ou en faisant de la véritable tôt que dans les campagnes, que se dance à être celles qui génèrent le promotion de leurs atouts », ex- concentrent les problèmes sociaux. « plus d'emplois, globalement. Dans ce plique-t-il en citant par exemple An- En 2016, le taux de chômage dans les panel, une exception : Bayonne qui goulême. Malgré une économie lo- communes rurales était de 6,7 %, a un taux de diplômé un peu supé- cale moins dynamique que Laval ou contre 10,1 % en moyenne en France, rieur à la moyenne nationale mais se Chartres et une exposition aux nou- rappelle l'Afep dans une récente révèle très dynamique en termes de velles technologies limitée, cette étude. C'est dans les unités urbaines créations d'emplois alors qu'avec un ville profite d'une situation géogra- comprenant 20 000 à 200 000 habi- taux de diplômés équivalent, des phique clé sur l'Arc Atlantique ren- tants qu'il est le plus élevé, à 13,7 villes comme Orléans, Nice et An- forcé depuis que le TGV vers Bor- % ». Ces villes affichent en consé- gers n'en créent quasiment plus et deaux la place à 1 h 45 de Paris, ce quence un taux de pauvreté de 16,6 que d'autres comme Dijon, Poitiers qui lui permet de creuser l'écart avec %, soit 2,5 points de plus que la ou Nancy, avec un taux de diplômés des villes équivalentes comme Creil moyenne française et 6 points de plus supérieurs, enre-gistrent un recul et Blois. que dans les communes rurales. « des créations d'emplois. Des contre- L'extension de l'urbain et du péri-ur- performances « qui s'expliquent no- Car la troisième tendance, connue de bain s'accompagne de difficultés tamment par la destruction d'em- longue date mais confirmée par le réelles sur le plan du chômage et de plois importante dans l'industrie ma- baromètre, est clairement au dépla- la pauvreté, deux indicateurs sen- nufacturière de basse et moyenne cement des populations vers l'Atlan- sibles et très concrets pour les ci- technologie », selon l'étude. tique. Ainsi, si parmi les « très toyens », s'inquiète l'Afep. Un défi à grandes métropoles », Lyon s'affirme résoudre d'urgence pour l'état jaco- devant Toulouse et Bordeaux, le ba- bin français. ■ romètre montre que dans la catégorie juste en dessous, celle des « grandes par Cyrille Lachèvre métropoles », c'est Nantes qui vire en tête depuis six ans, devant Mont- pellier et Grenoble. « Nantes affiche @CyrilleLachevre t de solides performances écono- ↑ 12
ENCADRÉS DE L'ARTICLE “ Les grandes et très grandes métropoles françaises hors Paris ont généré 82 % des créations d'emplois dans le secteur privé en France et les trois quarts des emplois créés dans les secteurs d'activité stratégiques et à haute valeur ajoutée François Baroin, défenseur des communes Que faire face à la métropolisation massive ? Président de l'Association des maires de France, François Ba- roin bataille pour que l'Etat central n'abandonne pas ses territoires au nom de seules considérations bud- gétaires. Dans le Journal du dimanche, il rappelle que « 51 % des Français vivent dans des communes de moins de 10 000 habitants, plus de 36 % dans des villes de moins de 2 500 habitants. Il y a autant d'habi- tants dans les communes de moins de 2 000 habitants que dans les 12 métropoles françaises ». “ La concentration appelle la concentration. Les villes ayant les taux de diplômés les plus importants ont na- turellement tendance à être celles qui génèrent le plus d'emplois Parution : Quotidienne Tous droits réservés 2017 L'Opinion ↑ 4c9f238a89908f0c85841e600705910599e1966620f01ca6e933ebc 13
RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL ↑ 14
dimanche 8 octobre 2017 Page 33 939 mots LE MONDE ECO ET ENTREPRISE Controverse politico-juridique sur l'accord conclu dans le transport routier La CGT pense avoir enfoncé un coin dans la réforme du code du travail. L'exécutif le conteste Les syndicats de chauffeurs routiers chiques " – thématique pour laquelle Pénicaud, la ministre du travail. sont à l'origine d'un beau débat poli- la convention de branche continue de tico-juridique. Le " protocole d'accord primer l'accord d'entreprise, ce qui " Les accords de branche ont déjà la " qu'ils ont signé, mercredi 4 octobre, éloigne le risque d'une course au possibilité de déterminer l'assiette de avec les organisations patronales du moins-disant social entre em- calcul des minima conventionnels, au- secteur et avec l'Etat enfonce-t-il un ployeurs. trement dit de prévoir le montant des coin dans les ordonnances sur le code éléments de rémunération qui en font du travail ? Oui, assure la CGT. Pas Même raisonnement s'agissant du partie, complète-t-on à Matignon. du tout, objecte le gouvernement. treizième mois versé aux salariés tra- Les partenaires sociaux du monde du vaillant dans des entreprises de transport n'ont fait qu'user de cette Barrages filtrants, opérations escar- transport de voyageurs et pour des prérogative en aboutissant à un accord got… Depuis la mi-septembre, des convoyeurs de fonds. Quant aux frais signé à l'unanimité. Tout cela s'inscrit conducteurs de camions -multi- de déplacement, autre sujet très déli- pleinement dans le nouveau cadre légal pliaient les actions, à l'appel de plu- cat, leur " régime fiscal et social " res- des ordonnances, puisque l'un de leurs sieurs organisations syndicales, pour tera inchangé. objectifs est de répartir clairement les s'opposer à l'un des effets potentiels " Une brèche énorme " domaines qui relèvent de la convention des ordonnances. Leur inquiétude te- Cris de victoire, parmi les syndicats de branche et de l'accord d'entreprise. " nait au fait que des primes, jus- : " On contourne les ordonnances ", se qu'alors prévues dans les conven- réjouit Patrice Clos (FO). " Je ne sais Les juristes, de leur côté, ont un avis tions de branche, pouvaient être re- pas si on les explose, mais la spécificité mesuré sur le sujet. Professeur de mises en question par des accords de notre secteur sort renforcée ", tem- droit à l'université Paris-Nanterre, d'entreprise, moins généreux. père Thierry Douine (CFTC). Jérôme Cyril Wolmark trouve que le " proto- Vérité (CGT) est catégorique : pour cole d'accord " ne constitue " pas une Avec la refonte du code du travail, lui, le compromis de mercredi " ouvre brèche, mais une utilisation intelli- un accord ficelé au sein d'une société une brèche énorme dans les ordon- gente de l'espace de liberté laissé par peut revenir sur des dispositions nances ". les ordonnances puisque celles-ci sanc- fixées auparavant par la branche – tua-risent le salaire minimal hiérar- notamment en matière de primes Sans surprise, l'exécutif tient le dis- chique au niveau de la branche ". (sauf celles octroyées " pour travaux cours rigoureusement inverse, en fai- dangereux ou insalubres ", soumises à sant valoir que le " protocole d'accord Pour autant, nuance-t-il, la thèse de un régime différent). " ne modifie rien. " Factuellement, pas la CGT est recevable car l'accord une ligne n'a été changée dans les or- conclu mercredi a de facto pour -effet Or ces éléments dits " périphériques " donnances ", explique un conseiller. de soustraire les primes du pré carré de la rémunération représentent une des accords d'entreprise. part substantielle du montant inscrit " L'ancienneté, dans le transport, est " Rapport de force " en bas de la fiche de paie des routiers. par exemple déjà liée au cœfficient de " Formellement, le protocole d'accord Mercredi, après environ treize heures salaire minimal hiérarchique. Ça veut dans les transports ne semble pas en de négociations, les parties en pré- dire qu'en réalité, ce n'est pas une contradiction avec l'or-donnance, en- sence se sont entendues sur le sché- prime. Il en ira donc désormais de chaîne Me Antoine Vivant, avocat ma suivant : toutes les primes asso- même pour le 13e mois et les primes spécialisé en droit social. Mais les sa- ciées au travail de nuit, du dimanche liées au travail de nuit. Mais cela ne lariés des autres branches pourraient et des jours fériés seront intégrées touche en rien aux ordonnances ", sou- être tentés de bénéficier de la même as- dans les " salaires minimaux hiérar- ligne-t-on dans l'entourage de Muriel tuce. Il y a donc bien un risque d'in- ↑ 15
flexion de la politique - gouvernemen- tions au niveau des entreprises ", ré- syndicats dans d'autres branches. Ce tale - -visant à contenir l'évolution des sume Me Georges Meyer. qui est loin d'être gagné. salaires dans un but de meilleure com- pétitivité des entreprises. S'il y a une Toute la question, à présent, est de Sarah Belouezzane, et Bertrand brèche, elle est là. Elle n'est pas d'ordre savoir si la solution retenue mercredi Bissuel ■ juridique, mais politique. " fera tache d'huile. Cette perspective ne peut pas être écartée, reconnaît- par Sarah Belouezzane, Et Ber- " C'est une mise en œuvre de la réforme, on en substance au ministère du tra- trand Bissuel avec un rapport de force au niveau de vail. Encore faudrait-il qu'il y ait un la branche… pour éviter des déroga- consensus entre le patronat et les Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Monde 2017 Diffusion : 269 584 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016 7F92034D82102504E5B016908002114B9A21026FF0B51447E0323DF ↑ 16 Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
PROTECTION SOCIALE ↑ 17
N° 22546 lundi 9 octobre 2017 Page 42 413 mots PME & RÉGIONS Comment innover pour la survie de notre système de santé PLFSS 2018 L e projet de loi de financement de ponsable. Quels comportements in- tive, l'instauration d'un crédit d'im- la Sécurité sociale (PLFSS), pré- novants mettre en place pour assurer pôt pour l'équipement thérapeutique senté la semaine dernière par le gou- la survie de notre système de santé ? permettra aux centres de soins de re- vernement d'Edouard Philippe, pré- trouver de la capacité d'investisse- voit de réduire son déficit à 2,2 mil- Par exemple, il est rarement néces- ment dans les technologies médi- liards d'euros pour 2018. C'est un pa- saire d'hospitaliser pour faire des bi- cales : elles amélioreront la qualité ri inatteignable quand on voit que lans médicaux. La France compte des soins et réduiront les durées l'effort d'économie ne portera que sur 414.000 lits, soit 100.000 de trop par d'hospitalisation. la seule enveloppe de l'assurance- rapport aux standards internatio- maladie. Le gouvernement souhaite naux qu'il faut transformer en fau- Sans oublier la participation respon- réduire le recours aux médicaments teuils de médecine ambulatoire. sable des patients : le tiers payant princeps, maîtriser les arrêts de tra- Cette mesure est simple à prendre et doit être rétabli. L'augmentation du vail et lutter contre la fraude… C'est sera redoutablement efficace pour al- forfait hospitalier de 2 euros par jour, à peu de chose près la même stratégie léger la dette hospitalière. qui doit être entérinée, permettra de adoptée par le gouvernement précé- réduire d'un tiers le déficit des struc- dent : le déficit de la Sécurité sociale tures de soins. Et si, en échange, les Créer davantage d'hôtels pour 2017 est, à ce jour, estimé à 5,2 mutuelles veulent augmenter leurs milliards. Cumulé depuis vingt ans, il hospitaliers primes, une surveillance par l'Etat atteint 160 milliards d'euros. Si on sera nécessaire pour que le bénéfice Afin que les patients sortent plus veut tendre vers l'équilibre, il faut ac- ne prévale pas sur le service social vite, tout en restant dans une en- cepter l'idée que l'effort de la maî- rendu. ■ ceinte sécuritaire proche, il convient trise des dépenses doit être collectif aussi de démultiplier le concept d'hô- et renouer avec la participation res- par Alexandre Carpentier tel hospitalier. Autre mesure disrup- Parution : Quotidienne Tous droits réservés Les Echos 2017 Diffusion : 127 389 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016 6996130980E0140D150515C03008C16C9B81D06A40891FBC41A5005 ↑ 18 Audience : 633 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
MOUVEMENTS SOCIAUX ↑ 19
lundi 9 octobre 2017 Page 7 1242 mots SOCIAL-ECO LOI TRAVAIL A la CFDT, la base bouscule les lignes syndicales Après le coup de force chez FO, c'est au tour des militants de la CFDT d'espérer un engagement fort de leur confédération contre les ordonnances. Laurent Berger a confirmé sa participation, ce soir, à la première intersyndicale du quinquennat. « Si nous n'arrivons pas à nous faire risienne. Mais ils constatent aussi de la Manche, sont élues depuis entendre, nous descendrons dans la que les salariés du parc de loisirs sont trente et vingt ans. « Notre but pour rue », estime un délégué de Disney- en attente. « Quotidiennement, ils progresser, c'est la proximité avec les land. Emmanuel Dunand/AFP nous disent que, si nous descendons salariés et les employeurs. On est dans la rue, ils suivront », concède dans le dialogue ! » Elles insistent Laurent Berger, secrétaire général de Nicolas. Lui s'inquiète de la fusion d'autant plus qu'elles reconnaissent la CFDT, ne veut pas manifester des instances de représentatives du cette primauté de la négociation et contre les ordonnances. Il l'a dit et personnel (IRP) qui sonnerait le glas du compromis sur tous autres modes redit. Il se réserve pour la suite. « des CHSCT. De la faible hausse des d'action comme « l'une des valeurs Nous ne nous sommes pas marginali- indemnités légales de licenciement de la CFDT », qui « fait sa force », sés dans la rue. Nous sommes en po- pour les salariés avec le plus d'an- contrairement, selon elles, à la CGT, sition de force pour négocier les dé- cienneté. « Comme Laurent Berger, à qui elles reprochent, plutôt vive- crets, les réformes à venir de la for- nous sommes déçus. Nous sommes ment, de « foncer et de réfléchir après mation professionnelle et de l'assu- quand même face à une régression ». rance-chômage », a-t-il expliqué aux sociale, juge David. Le dialogue so- 10 000 cédétistes rassemblés à Paris, cial avant tout, d'accord, mais, si Ces militantes ne sont pas les seules mercredi dernier pour fêter « une vic- nous n'arrivons pas à nous faire en- à espérer une « ligne de conduite » toire historique ». La première place tendre, nous descendrons dans la de leurs dirigeants nationaux. C'est le de la CFDT dans le secteur privé ravie rue. Nous y sommes prêts. Nous at- cas de Colette Vanderielle et de Ber- à la CGT, Laurent Berger va-t-il être tendons le signal. » nard Baele, représentants du person- contraint de revoir sa copie, comme nel de l'usine de métallurgie KSB de y a été obligé le numéro un de FO, Josiane, Patricia, Dominique et San- Sequedin (Nord). « Si la CFDT n'est Jean-Claude Mailly ? Toujours est-il drine n'ont aucune envie de rejoindre pas plus résolue contre les ordon- qu'entre doute et certitude qu'« il les cortèges de manifestants. « Nous nances, les gens vont aller vers ceux faut descendre dans la rue », les mili- n'avons rien à y gagner », jugent- qui ont été dans la rue ; même s'ils tants ne sont pas totalement à l'unis- elles. Elles attendent plutôt « une n'ont rien obtenu, ils auront bougé. son de leur leader. ligne de conduite des responsables », Et la première place de notre orga- explique Patricia qui ne veut pas « nisation dans le secteur privé risque « Faut-il hausser le ton contre les or- rentrer dans l'affrontement ». Et d'être une victoire d'étape sans len- donnances ? » « Jusqu'où négocier ? considère que « la CFDT a limité la demain », s'inquiètent-ils. Interrogé » Ces questions étaient sur toutes les casse ». Ce mardi, les fonctionnaires sur le sujet, Philippe Portier, numéro lèvres, au point de reléguer au second seront en grève et manifesteront un de la fédération de la métallurgie, plan la grande fête cédétiste. Même dans une intersyndicale avec la s'en défend « Une ligne de conduite, les plus fervents partisans de « CFDT. Qu'en pensent-elles? « C'est nous en avons une. Les copains ont Laurent » doutent. « On sait qu'il est une branche qui se mobilise. C'est négocié tout l'été. Dans les entre- responsable et ne nous enverra pas normal. On ne va pas regrouper toute prises, les militants interpellent leurs dans le mur », affirment David et Ni- la CFDT pour une branche », employeurs sur le dialogue social. Et colas, une petite quarantaine, tous tranchent-elles. Ces quatre mili- notre appel des 10 000 (militants), deux élus du personnel du parc Dis- tantes, aides à domicile dans deux lancé la semaine dernière, s'adresse neyland dans la grande banlieue pa- grandes associations du département aux députés LREM et au patronat ↑ 20
pour leur demander de respecter la la gouvernance des entreprises ». De- salariés », ils ont choisi de sortir de démocratie en entreprise ». Pas sûr puis, Alain Biewer, délégué syndical leur usine. Et fait grève. Demain, ils que les deux militants soient et membre du CE et du CHSCT de seront dans les cortèges avec les per- convaincus par les déclarations de l'usine Saint-Gobain de Pont-à- sonnels de la fonction publique. leur chef de file. Pour l'heure, Colette Mousson (Meurthe-et-Moselle), et N'ont-ils pas le sentiment d'être à cô- et Bernard affichent leur méconten- Thierry Sœur, élu chez France éléva- té du « nouveau visage du syndica- tement. Sur le badge officiel qu'ils teur, une entreprise voisine de 250 lisme », décrit par Laurent Berger portent à la poitrine, un smiley gri- salariés, sont très remontés. Ils ont comme « un syndicalisme de résul- maçant remplace le mot d'ordre de endossé un tee-shirt sans équivoque. tats, basé sur le dialogue social dans cette journée, « Nous sommes le pro- « Je suis déçu », y est-il inscrit. l'entreprise et plus axé sur la défense grès social ». « Nous avions des sif- des personnes que des statuts » ? La flets, mais on nous les a confisqués « On nous explique que notre boulot réponse est cinglante « Nous n'avons à l'entrée. Ça, je ne comprends pas est de négocier dans les entreprises, pas loupé le coche, mais peut-être ! », raconte Bernard Baele. « C'est ce que nous ne manquons pas de est-ce le cas de nos dirigeants. » Eux comme si nous perdions note côté faire, mais quels moyens aurons- s'impatientent. Ils espèrent que « les démocratique », ajoute sa collègue, nous demain avec moins d'élus, secrétaires généraux de tous les syn- un peu désappointée. « Depuis six moins d'heures de délégation et sans dicats trouvent un point de conver- mois, c'est dur En fait, ça l'était déjà CHSCT. Cette instance est quand gence pour une action nationale avec la loi El Khomri. » même le bébé de la CFDT. Ça n'a pas commune contre les ordonnances ». l'air d'alerter nos dirigeants ! » dé- En attendant, l'unité d'action des Le 31 août, à l'issue de la séquence de plore vivement Alain Biewer. Comme neuf fédérations de fonctionnaires présentation des ordonnances par le nombre de sections syndicales d'en- contre les mesures d'Emmanuel Ma- gouvernement, Laurent Berger avait treprises du secteur de la métallur- cron fait figure de bouffée d'air. Et exprimé sa « profonde déception face gie, ces militants ont tranché la ques- d'exemple à suivre. ■ à l'opportunité qui était de faire du tion. Face à ce qu'ils considèrent dialogue social un élément central de comme « un sabotage des droits des par Sylvie Ducatteau Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2017 Diffusion : 35 835 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016 119C03C088403405E5C41EC0770591ED99713863A09D1FAAB267934 ↑ 21 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
samedi 7 octobre 2017 22:45 1548 mots : HUMANITÉ « Au Havre, on ne se laisse pas faire. On marche en se serrant les coudes » Ici, les syndicats rêvent d'en découdre avec le nouveau président et de faire aussi fort qu'en 2016, quand la ville avait fait figure de place forte de la mobilisation anti-loi travail. C'est que la cité portuaire, ancien bas- tion ouvrier, dirigée par les communistes pendant trente ans, tient à sa réputation de ville rebelle. Reste à entraîner l'ensemble des salariés: les grévistes de 2016 n'ont pas envie de partir seuls en première ligne... Le Havre va-t-il s'embraser une fois encore ? La question hante le patronat de la région, traumatisé par les débrayages du printemps 2016, au plus fort de la mobilisation contre la loi travail. Les syndicalistes rêvent, quant à eux, de ré- éditer le coup d'éclat de l'année dernière, qui avait valu à la ville le surnom de « capitale française de la mobilisation ». Ce 21 septembre 2017, ce n'était pas encore la fièvre des grands jours dans les rues de la ville portuaire. Mais des milliers de manifestants ont battu le pavé contre les ordonnances Macron, drapeaux au vent et chasubles syndicales de rigueur, défilant au rythme entêtant des caisses claires. Les salariés du port avaient ouvert le bal dès les premières lueurs de l'aube, en allumant un bûcher de pneus sur la chaussée Georges-Pompidou, l'un des principaux points d'accès de la ville. « Marcher en rond, ce n'est pas trop notre truc, explique, laconique, l'un des "portuaires". Bien sûr, nous soutenons le dé- filé. Mais, pour se faire entendre, je ne connais pas d'autre moyen que le blo- cage de l'économie... » Ce jourlà, les syndicalistes (CGT, Solidaires, FSU) comptabilisent 10 000 mani- festants, la police trois fois moins, mais de l'avis même des RG, la mobilisation n'a quasiment pas faibli par rapport au 12 septembre dernier. Une constance qui interpelle, dans un contexte national de relatif essoufflement du mouve- ment. Le souvenir de l'année dernière flotte encore dans les mémoires. Pendant des semaines, les salariés du Havre avaient enchaîné débrayages et blocage du port, jusqu'à paralyser l'activité économique de la ville. Les médias parisiens dépêchèrent des armées de reporters sur place, un journaliste du « Figaro » horrifié découvrit une ville soumise à « une poignée de grévistes radicalisés ayant perdu tout contact avec la réalité ». Les habitants du Havre expliquent, quant à eux, avoir vu affluer des bandes de jeunes enthousiastes, venus depuis Paris pour « en être »... Cet engouement n'a pas fait tourner la tête à Reynald Kubecki, secrétaire géné- ral de l'union locale (UL) CGT. Ce 28 septembre, il est venu soutenir le rassem- blement des retraités devant la sous-préfecture du Havre, une élégante bâtisse tout en longueur datant du second Empire. Le beau temps des derniers jours semble n'être plus qu'un souvenir et un ciel maussade pèse de tout son poids sur la ville. Le Havre, capitale de la colère ? ↑ 22
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