PANORAMA DE PRESSE - Préfecture de Paris 17/04/2020 08h43 - Panorama réalisé avec Tagaday - Driea
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SOMMAIRE RÉGION (2 articles) Ile-de-France Un plan de 10 milliards d'euros pour l'écologie (136 mots) Page 6 vendredi 17 au jeudi 23 La région Ile-de-France est décidée à approfondir sa politique environnementale, avril 2020 comme le montre le plan de mobilisation po… La Région simplifie la vie des internes (350 mots) Le Conseil régional met en place un service de conciergerie gratuit pour soulager Page 7 vendredi 17 au jeudi 23 ces soignants. … avril 2020 TRANSPORTS - MOBILITÉ (1 article) Le projet à nouveau remis en question (517 mots) Des élus de la région réclament à nouveau l’abandon de la future liaison Page 9 vendredi 17 au jeudi 23 ferroviaire dont les travaux ont été mis à l’arrêt… avril 2020 AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE - URBANISME (1 article) Notre-Dame pourrait s'offrir un nouveau parvis (713 mots) Page 11 vendredi 17 avril 2020 Le soir du 15 avril 2019, un an après l'incendie de Notre-Dame de … ENVIRONNEMENT (1 article) Paris teste la sobriété énergétique (585 mots) Porte d'Aubervilliers et porte de Montreuil, deux projets de rénovation Page 13 vendredi 17 au jeudi 23 expérimentent la sobriété énergétique … avril 2020
POLITIQUE (1 article) Municipales :l'Institut Paris Region scrute le scrutin (1073 mots) Abstention élevée en grande couronne, fonctionnement à plein de la prime aux Page 15 vendredi 17 avril 2020 sortants, conséquences « ba… ECONOMIE (3 articles) Face à l’urgence, les Restos mettent les bouchées doubles (702 mots) Page 18 vendredi 17 avril 2020 PARIS Par Elsa Ponchon « Vous êtes prêt… La Seine-Saint-Denis joue la carte de l'agriculture urbaine (846 mots) Page 20 vendredi 17 au jeudi 23 Un enjeu économique et environnemental qui sera soutenu par la marque In avril 2020 Seine-Saint-Denis … Une plateforme d’entraide pour les entreprises (144 mots) La Chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France a mis en place une Page 21 vendredi 17 au jeudi 23 plateforme gratuite d’échanges pour favoriser la solidarité ent… avril 2020 SANTÉ (7 articles) En Seine-Saint-Denis, le piège des clusters familiaux (1965 mots) mercredi 15 avril 2020 En Seine-Saint-Denis, le piège des clusters familiaux Dans le département le plus Page 23 pauvre de France, des familles entières se retrouve… Du coronavirus dans la quasi-totalité des Ehpad d'Ile-de- vendredi 17 avril 2020 France (106 mots) Page 28 SANTé - : La plupart des 700 Ehpad d'Ile-de-France connaissent des cas de personnes infectées par le Covid-19, a-t-on a… 300 hôtels Accor prêts à accueillir des malades du Covid-19 vendredi 17 avril 2020 (711 mots) Page 29 Sans clients et à proximité d'hôpitaux, ils peuvent, si besoin, être réquisitionnés par les autorités sa…
3,6 millions de masques pour les pharmacies (255 mots) En lien avec l’Etat et l’ordre des pharmaciens, la Région a décidé de distribuer de Page 30 vendredi 17 au jeudi 23 3,6 millions de masques aux 3 600 pharmacies d’Ile-de-Fr… avril 2020 L’eau potable « parfaitement désinfectée » (86 mots) C’est ce qu’affirme le Sedif, le Service public de l’eau d’Ile-de-France qui dessert Page 31 vendredi 17 au jeudi 23 151 communes de la région et 4,6 millions d’usagers. « … avril 2020 Entre messe « clandestine » et confinement, le grand flou des vendredi 17 avril 2020 célébrations autorisées (744 mots) Page 32 Que s’est-il passé en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet ? « Messe pa… Quand Ramadan rime avec confinement (647 mots) Par Thomas Poupeau « La fête sera triste, les musulmans le savent déjà ! » Page 34 vendredi 17 avril 2020 Constat amer dressé par M…
N° 2014 vendredi 17 au jeudi 23 avril 2020 Page 17 136 mots - 1 min ANALYSES Ile-de-France Un plan de 10 milliards d'euros pour l'écologie L a région Ile-de-France est Ce plan veut avancer dans deux di- une mesure qui illustrent bien l'am- décidée à approfondir sa poli- rections : la réduction des sources de bition de ce projet : atteindre le pa- tique environnementale, comme le dommage écologique, voire leur sup- lier de 40 % d'énergies renouvelables montre le plan de mobilisation pour pression, ainsi que le soutien à la re- d'ici 2030, et rénover 25 000 loge- la transformation écologique adopté cherche pour trouver des solutions ments sociaux considérés comme des récemment. Il s'agit d'un investisse- durables. Les actions prévues passoires thermiques d'ici 2024. ■ ment de 10 milliards d'euros sur cinq touchent la qualité de l'air, la ans, qui appuie des mesures déjà consommation d'énergie ou la pro- existantes et en initie de nouvelles. duction de déchets. Un objectif et Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2020 Le Nouvel Economiste Diffusion : 13 543 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/ 3b77e56b6b10f00ce24919b78d0ad17289e3ab9fc1d3640e7263569 ↑ 6 2016
N° 1660 vendredi 17 au jeudi 23 avril 2020 Page 6 350 mots - 1 min ÎLE-DE-FRANCE CORONAVIRUS La Région simplifie la vie des internes Le Conseil régional met en place un service de conciergerie gratuit pour soulager ces soignants. rie gratuit. Concrètement, «les in- gnants franciliens ». Cette mobilisa- ternes pourront bénéficier de loge- tion de la Région dans le cadre de la ments gratuits, livraisons de repas à lutte de l’épidémie n’est pas la pre- domicile, mise à disposition gratuite de mière. Le Conseil régional a notam- voitures… », liste le Conseil régional. ment commandé 30 millions de « Cette aide exceptionnelle est rendue masques destinés prioritairement possible par la mobilisation de plu- aux soignants, aidants, établisse- Les internes pourront sieurs entreprises franciliennes, ments de santé, Ehpad et établisse- bénéficier de logements gratuits, de livraisons de agences de location de véhicules et ments en charge du handicap. Il a repas à domicile ou en- agences immobilières par exemple », aussi mis en place un fonds de 10 core de mise à disposi- souligne la Région qui salue cet « élan millions d’euros pour les soignants tion de voitures. de solidarité », espérant qu’il soit « libéraux ainsi qu’une plateforme D e nombreux internes sont mo- poursuivi et amplifié ». Pour ce faire, d’écoute et de soutien psycholo- bilisés à l’hôpital, en première la collectivité lance un appel à toutes gique. La Région a également mis à ligne, pour prendre en charge des les entreprises franciliennes afin disposition des internats (pour ac- victimes de l’épidémie. Pour soutenir d’amplifier ce mouvement. « Cer- cueillir des personnes vulnérables, ces soignants, la Région met en taines prépareront des repas, d’autres des soignants ou des malades) et fait place, en partenariat avec le Syndicat encore offriront du matériel ou des ser- don de matériel. des internes des hôpitaux de Paris vices », illustre la Région qui rappelle (SIHP) et le Syndicat des représen- que « chacun de ces gestes représente tants parisiens de médecine générale une aide considérable pour les soi- (SRP-IMG), un service de concierge- ENCADRÉS DE L'ARTICLE Infos pratiques Les internets souhaitant bénéficier de ce dispositif de la Région et les entreprises souhaitant y participer peuvent composer le 01 53 85 53 85 ou se manifester via l’adresse mail : covid-19-internes@iledefrance.fr Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2020 L'Echo d'Ile-de-France ↑ 4f7d052569205a0d72391807900ff1ba8f23359591d2690eb2dda0e 7
N° 1660 vendredi 17 au jeudi 23 avril 2020 Page 2 517 mots - 2 min L'ACTUALITÉ CDG EXPRESS Le projet à nouveau remis en question Des élus de la région réclament à nouveau l’abandon de la future liaison ferroviaire dont les tra- vaux ont été mis à l’arrêt par la crise sanitaire. Anticipant une potentielle reprise de « SON UTILITÉ ce chantier, le groupe Front de Gauche au Conseil régional a, la se- SOCIALE ET À maine dernière, mis en garde contre RÉINTERROGER » une décision qu’il jugerait « totale- ment irresponsable », « à l’heure où Mais ces élus vont plus loin, profitant l’épidémie de Covid-19 fait de très du contexte de la crise sanitaire pour Projection des installa- tions du CDG Express. © nombreuses victimes en Ile-de-France, remettre une nouvelle fois en cause Silvio d’Ascia Architec- et que l’urgence est de protéger la santé la légitimité même du CDG Express ture et les vies de nos concitoyens ». « Les souvent qualifié de « train des riches A l’arrêt depuis l’entrée en vi- professionnels du BTP, les organisa- » - celui-ci s’adressant à une clientèle gueur du confinement, comme tions syndicales, l’ont dit et répété : d’affaires et de touristes aisés puis- tous les grands chantiers, celui dans ce contexte, la reprise de tels qu’il faudra tout de même débourser d’Eole, le prolongement ouest du chantiers, celui du CDG Express ou 24 euros pour prendre place dans l’un RER E, a repris mardi à la porte d’autres infrastructures, serait une vé- de ses wagons - et susceptible, selon Maillot et à La Défense. Une reprise ritable mise en danger des salariés », eux, de porter préjudice aux trans- progressive soumise à une nouvelle ajoutent ces élus. Une position parta- ports du quotidien (RER et Transi- organisation censée protéger les ou- gée par les élus du groupe Alternative liens). vriers du risque de contamination au Écologiste et Sociale, pour qui « la sé- Covid-19. Autre chantier majeur, ce- curité des travailleurs et l’intérêt géné- Un projet « qui est l’antithèse du ser- lui du Grand Paris Express est, lui, ral doivent être les seules priorités ». vice public et ne sera d’aucune utilité toujours en suspens. Mais depuis une pour les usagers franciliens des trans- semaine, c’est un autre chantier qui « Pendant cette crise, et seulement ports en commun », martèlent les élus fait beaucoup parler de lui : celui du dans des conditions de sécurité abso- communistes pour qui « son utilité so- Charles-de-Gaulle Express (ou CDG lues pour les salariés, la priorité doit ciale est à réinterroger à l’aune des Express), la future liaison ferroviaire uniquement aller aux travaux d’entre- priorités de l’après pandémie ». « Les directe entre l’aéroport de Roissy et tien cruciaux des lignes existantes et priorités régionales en matière d’inves- la gare de l’Est à Paris. Si ses travaux aux transports du quotidien », plaide tissements liés à la mobilité en Ile-de- ont également été stoppés par la le groupe d’opposition de gauche ju- France doivent être retravaillées à crise sanitaire, certains élus de la ré- geant, lui aussi, le CDG Express « in- l’aune du monde d’après », estiment gion ne sont pas pressés de les voir utile ». également les élus du groupe Alter- redémarrer. native Écologiste et Sociale. Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2020 L'Echo d'Ile-de-France ↑ 4873f58b6c30c80a82721207040df10784d33e930189607c0b01899 9
N° 23182 vendredi 17 avril 2020 Page 22 713 mots - 3 min ENTREPRISES Notre-Dame pourrait s'offrir un nouveau parvis La Mairie de Paris espère rouvrir une partie du parvis assez vite après le déconfinement. Son ré- aménagement ultérieur inclura la création sous le parvis d'un espace d'accueil des visiteurs de la cathédrale. Le soir du 15 avril 2019, un an après tentés sur le parvis, eux, n'ont pas Notre-Dame. Il n'est pas normal que l'incendie de Notre-Dame de Paris, suffi. « Les taux de plomb y étaient sur ce parvis où passent 20 millions aurait dû constituer un tournant. beaucoup plus élevés que dans les de personnes par an on n'ait pas un Pour réinsuffler un peu de vie dans cours d'école », explique Emmanuel lieu d'accueil correct, avec des WC le quartier, passablement sinistré. « Grégoire. Faute de dépolluer, il a pour handicapés, une bagagerie, etc. Nous espérions rouvrir le 15 avril une donc été décidé de « vitrifier » le » Reste à affiner le projet. Le diocèse zone du parvis non utilisée par le plomb présent en surface et l'entre- aimerait que cet espace souterrain chantier de Notre-Dame », se sou- prise Aximum, spécialiste des mar- inclue un espace muséal ; « il faut vient Emmanuel Grégoire, premier quages et enduits routiers, a posé en voir s'il y a la place », tempère Em- adjoint à la ville de Paris. février une résine sur le revêtement manuel Grégoire. Une chose est sûre existant. La résine a passé les pre- : « La perspective et l'apparence ex- Le confinement a gelé non seulement miers tests. térieures ne changeront pas », pour- la sécurisation de la cathédrale mais suit-il en soulignant : « Nous voulons aussi ce projet devant permettre aux Pourquoi ne pas avoir simplement une reconstruction à l'identique. » Parisiens de se réapproprier les remplacé le revêtement actuel ? La abords avec un accès côté façade. réponse réside dans les projets Autant dire que si la Mairie est sur Toutefois, l'espoir grandit de pouvoir d'aménagement futur des abords de la même longueur d'onde que le dio- rouvrir le parvis assez vite après la fin la cathédrale. Vu le coût, « nous vou- cèse, les relations sont plus compli- du confinement. Après un an de tâ- lons retirer le revêtement quand quées avec l'établissement public tonnements et de retards dans la dé- nous ferons les travaux d'aménage- d'Etat. Défiante face au « geste archi- pollution du parvis, le traitement du ment définitif, dans quelques années, tectural » évoqué par Emmanuel Ma- plomb qui l'a pollué lors de l'incendie justifie Emmanuel Grégoire. Hors cron, la ville n'est pas prête à lui dé- semble enfin sous contrôle. crypte, il y a 3.000 m 2 de surface léguer sa compétence sur les abords utile sous le parvis, l'idée est d'y amé- de la cathédrale. « On garde la main nager un espace souterrain d'accueil sur les choix d'aménagement ! Résine posée du public, comme sous la pyramide tranche Emmanuel Grégoire. En re- Le jour de l'incendie, le vent soufflait du Louvre, en supprimant pour cela vanche pour les travaux, l'objectif est vers l'avant de la cathédrale, rabat- en partie le parking existant ». un concours lié à celui de l'Etat pour tant la pollution causée par la fonte gérer la maîtrise d'oeuvre en com- du plomb de la flèche vers le parvis, mun. Le Covid ne permet plus d'en- Accueil souterrain devenue la zone la plus contaminée. visager d'appels d'offres au premier La Mairie, dont relèvent les abords L'élu souligne « l'alignement fort » semestre mais ils seront lancés en de la cathédrale (l'établissement pu- de la Mairie avec le diocèse sur ces 2020. » Dans la foulée, une présenta- blic de restauration n'a en charge que projets d'aménagement. « Quand on tion au public du projet de réaména- l'édifice proprement dit) tablait à vit un tel drame, il faut en profiter gement des abords sera organisée en l'origine sur une décontamination pour changer les choses, dont la fa- 2021. ■ par lavages en quelques semaines. çon d'accueillir les gens, renchérit Mais les lavages et autres procédés Monseigneur Chauvet, recteur de par Myriam Chauvot Parution : Quotidienne Tous droits réservés Les Echos 2020 Diffusion : 129 758 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2E7115F46C504F0CA2ED1057950D81DB8FC3FB95B1266522D1C0CCE 2018-2019 ↑ 11 Audience : 693 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
ENVIRONNEMENT ↑ 12
N° 2014 vendredi 17 au jeudi 23 avril 2020 Page 18 585 mots - 2 min ANALYSES—URBANISATION BAS CARBONE Paris teste la sobriété énergétique Porte d'Aubervilliers et porte de Montreuil, deux projets de rénovation expérimentent la sobriété énergétique Crédit Agricole Immobilier, est Côté exploitation, les bâtiments tiques plus respectueuses de l'environ- annoncé pour 2023. Objectif : en ciblent la sobriété énergétique. Dans nement en matière d'énergie et de trai- faire des modèles, duplicables à le projet Réinventer la porte de Mon- tement des déchets, via un programme l'avenir. treuil, ils sont notamment alimentés d'animations de WWF”, ajoute Chris- par géothermie et une partie de tine Grèzes. L'usage de mobilités Le projet de l'Ilot fertile vise, pour le l'énergie électrique est produite loca- douces y est favorisé par l'absence de promoteur Linkcity, le zéro carbone lement par des toitures bio-solaires. parking, la proximité du RER E et du en exploitation, et une réduction Outre l'isolation avec triple vitrage, tramway. Porte de Montreuil, un pôle sensible de son impact pendant la rupteur de ponts thermiques, l'Ilot regroupant dix modes de transport phase de construction. “En façade (10 fertile usera aussi d'équipements in- alternatifs est prévu avec la RATP. 000 m²), le choix a été fait de pierres novants. “Avec les pompes à chaleur Des espaces sécurisés accueilleront 1 porteuses issues de carrières locales et PAC F7, nous récupérons la chaleur 200 vélos. L'objectif est à terme de de béton bas carbone pour le socle”, des eaux usées des logements pour dupliquer ces projets de rénovation détaille Christine Grèzes, directrice l'eau chaude sanitaire. Elle sera aussi urbaine. ■ RSE et innovation de Linkcity. Porte utilisée pour la boucle d'eau glacée qui de Montreuil, 80 % des matériaux rafraîchit les bureaux”, développe la par A.t. (terre crue, pierre, bois et béton de responsable. Un smart grid énergé- chanvre) proviennent aussi d'Ile-de- tique pilotera la production d'éner- France. gies renouvelables, via 1 000 m² de Les futurs habitants et occu- panneaux photovoltaïques bio-so- pants seront encouragés à des laires, et le suivi des consommations pratiques plus respectueuses de sur le site. l'environnement en matière d'énergie et de traitement des Autre enjeu : impliquer les utilisa- déchets, via un programme teurs (entreprises, bailleurs) qui in- d'animations de WWF vestiront les sites en les incitant à souscrire des contrats d'énergie Impliquer tous les acteurs, entre- verte. “Les futurs habitants et occu- prises et habitants pants seront encouragés à des pra- Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2020 Le Nouvel Economiste Diffusion : 13 543 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/ db7ff5086460de0e123a18e77f04616389131b9e014d6ab3d78b6fe ↑ 13 2016
POLITIQUE ↑ 14
N° 108 vendredi 17 avril 2020 Pages 2-4 1073 mots - 4 min Municipales : l'Institut Paris Region scrute le scrutin Abstention élevée en grande couronne, fonctionnement à plein de la prime aux sortants, consé- quences « baroques » de l'incertitude inédite sur la date du second tour, en particulier pour les intercos, qui vont voir cohabiter, pendant une durée incertaine, nouveaux et anciens élus… L'Ins- titut Paris Region vient de livrer une analyse circonstanciée du 1er tour des élections municipales en Ile-de-France. « Une fois de plus, la lisibilité et la communes-membres dès le premier vice de la simplification de l'organi- représentativité de l'échelon inter- tour et connaissent ainsi l'identité de sation intercommunale en Ile-de- communal apparaissent comme les tous leurs futurs conseillers commu- France ! », ajoutent Isabelle Zugetta victimes collatérales de décisions nautaires », indiquent les auteurs de et Léo Fauconnet. institutionnelles hâtives », estiment cette étude. Isabelle Zugetta et Léo Fauconnet, de l'Institut Paris Region, dans leur ana- 73 conseillers lyse des récentes élections munici- pales en Ile-de-France (*), publiée le métropolitains déjà élus 15 avril 2020. Au sein de ces intercos, « les « an- ciennes » équipes y assurent actuel- lement la transition en période de confinement et les nouvelles pour- Bureau de vote, Paris. © Jgp ront entrer en fonction (et désigner L'étude indique que 80 % des com- les exécutifs renouvelés) dans un dé- munes franciliennes (1024 sur 1268) lai de trois semaines après celle des ont d'ores et déjà acté le renouvelle- municipalités, c'est-à-dire au plus ment de leur conseil municipal, avec tard au tout début de l'été », rap- des équipes élus dès le 1er tour. Elle Elections municipales à Paris, le 15 pellent-ils également. À l'échelle de rappelle que la loi du 23 mars 2020, mars 2020. © Jgp l'Île-de-France, ce sont 2 083 dite « d'urgence pour faire face à En attendant que le second tour ait conseillers communautaires qui ont l'épidémie de Covid-19 », dispose que lieu dans les communes où cela est été désignés dès le premier tour. Ce même « dans les communes pour les- nécessaire, élus le 15 mars, dont chiffre est à rapprocher du total des 2 quelles le conseil municipal a été élu l'élection dès le 1er tour est sanctua- 896 élus intercommunaux que comp- au complet, les conseillers munici- risée, et élus issus de la mandature tait la région lors de la mandature paux en exercice avant le premier précédente « cohabiteront » dans les précédente. Au niveau de la métro- tour conservent leur mandat jusqu'à assemblées intercommunales, rap- pole du Grand Paris (MGP), 73 l'entrée en fonction des conseillers pellent les deux politistes, avec des conseillers métropolitains ont déjà municipaux élus au premier tour ». exécutifs inchangés. Sont concernés été élus par les électeurs sur un total Autrement dit, quel qu'ait été le vote la MGP, les 11 établissements publics de 208, est-il également indiqué. – élection dès le premier tour ou né- territoriaux de petite couronne et 49 cessité d'en organiser un second, des 51 EPCI de grande couronne. « Espérons, alors que certains maire sortant ne se représentant pas, évoquent une poursuite des opéra- réélu, en ballotage ou éliminé –, par- « Deux intercommunalités franci- tions électorales renvoyée au prin- tout ce dernier reste aux manettes liennes seulement – la communauté temps 2021 (au nom d'un couplage pour assurer la continuité du service de communes Gally Mauldre (Yve- avec les scrutins départementaux et public communal en ces temps trou- lines) et la communauté d'agglomé- régionaux), que cette période transi- blés. ration du Pays de Meaux (Seine-et- toire sera réduite au stricte néces- Marne) – ont vu les élections être saire. Ou que le temps sera mis à pro- conclusives dans la totalité de leurs fit pour, enfin, une réforme au ser- Une abstention plus ↑ 15
(qui seront donc aussi, le plus sou- cisions prises par le maire, qui trans- élevée en grande vent, les futurs édiles) concentrent met également ces informations aux couronne les pouvoirs, remarque également élus du 15 mars 2020 en attente du l'Institut Paris Region. Aux termes de démarrage de leur mandat. Les mo- L'étude souligne également une abs- l'ordonnance du 1er avril 2020 « vi- dalités de réunion du conseil sont as- tention plus élevée en grande cou- sant à assurer la continuité du fonc- souplies : l'obligation de convocation ronne : « en ne retenant que les com- tionnement des institutions locales trimestrielle est temporairement munes de plus de 1 000 habitants (où et de l'exercice des compétences des suspendue, même si 1/5 des le mode de scrutin est proportionnel collectivités territoriales et des éta- conseillers municipaux peut exiger et la comparaison des données dans blissements publics locaux afin de que l'organe délibérant soit tout de le temps plus aisé), on observe que la faire face à l'épidémie de Covid-19 », même réuni (le cas échéant en visio quasi-totalité des territoires où l'abs- les maires exercent, par défaut, la ou audio conférence), le quorum est tention a connu un différentiel de quasi-totalité des délégations pour réduit de 50 % à 1/3 des élus et cha- plus de 20 points à la hausse, entre lesquelles le code général des collec- cun d'eux peut être porteur de deux les scrutins municipaux de 2014 et tivités territoriales prévoit, d'ordi- pouvoirs au lieu d'un. » ■ 2020, se situent en grande couronne. naire, une délibération expresse Les écarts de plus de 30 points se ren- préalable du conseil municipal. contrent presque exclusivement en- * Qui va diriger les communes et dehors de l'agglomération de Paris, intercommunalités franciliennes dans les espaces périurbains et ru- dans les mois à venir ? Chronique raux », est-il indiqué. Avec une des communes franciliennes 2020 grande stabilité, autrement appelée n° 4 prime aux sortants : 728 maires (c'est-à-dire près de six des édiles franciliens sur dix) de la précédente mandature semblent d'ores et déjà Isabelle Zugetta et Léo Fauconnet, de appelés à le rester. l'Institut Paris Region.© IPR Pour autant, l'assemblée communale Pleins pouvoirs conserve le pouvoir de modifier ces « En attendant, les maires sortants délégations. Elle est informée des dé- Tous droits réservés 2020 Le Journal du Grand Paris - Newsletter ↑ 16 1178856564f0880e821317c7f408f1aa80c3d290217c6d7c1abb933
ECONOMIE ↑ 17
vendredi 17 avril 2020 Édition(s) : Paris Page 33 702 mots - 3 min UNE DEP—PARIS Face à l’urgence, les Restos mettent les bouchées doubles Les bénévoles de l’association se mobilisent et se réorganisent pour assurer l’aide alimentaire auprès des bénéficiaires, plus nombreux en cette période de crise. P ARIS core vides, Fatiha, 49 ans, patiente amont pour fluidifier la depuis 7 h 50 dans le froid, en dis- Par Elsa Ponchon distribution cutant. « J’en profite pour parler un peu avec d’autres femmes que j’ai ap- « D’habitude, nous accompagnons « Vous êtes prêts ? C’est parti ! At- pris à connaître depuis presque trois les bénéficiaires sur le parcours. Mais tention, une personne dans le sas, et ans que ma famille est aidée. Avec le afin de respecter les mesures sani- une à l’intérieur. Pas plus de trois en coronavirus, la distribution c’est ra- taires, nous préparons en amont les tout cas ! » Alors que la campagne es- pide. On échange mois, ça me sacs. Cela permet de fluidifier la dis- tivale a démarré début avril, Astrid manque… », confie-t-elle en oubliant tribution et de garantir la sécurité de Tulippe s’adresse à ses équipes avec un peu les gestes barrières et la dis- tout le monde », explique Astrid Tu- beaucoup d’expérience. Mardi, la res- tance de sécurité. lippe. ponsable du centre de distribution des Restos du cœur de la porte de « C’est vrai que le côté convivial fait À quelques minutes du début de la Vanves est arrivée tôt pour récep- un peu défaut en cette période. On distribution, les bénévoles sont tionner, avec l’aide d’une quinzaine ne propose plus de café car les bé- concentrés sur leur tâche au moment de bénévoles, 1,6 t de denrées ali- néficiaires resteraient et on ne peut où des éclats de voix se font entendre mentaires, « plus de dix palettes », pas se le permettre. L’essentiel, c’est dehors. « Il y a toujours un peu de offertes par les grandes enseignes d’assurer l’aide alimentaire car je tension dans la file d’attente. Cer- pour les personnes les plus dému- vois beaucoup de nouvelles têtes de- tains veulent passer devant les nies. Une livraison bienvenue : « On puis le début de la crise sanitaire. Et autres. Quand c’est comme ça, j’élève commençait à manquer », assure-t- je peux compter sur les volontaires », un peu la voix et ça se calme », ra- elle. précise Astrid Tulippe. conte la responsable, bien connue des bénéficiaires. Tandis que « les hommes » se Comme Rodolphe, 21 ans et Camille, chargent de la manutention et de 24 ans, qui ont répondu à l’appel de « Je suis arrivée à 8 h 15 ce matin. remplir les étagères du local de sto- l’association. « Je suis en chômage D’autres sont là depuis 6 h 30. Alors ckage à une cadence soutenue, partiel, j’ai eu envie de donner de elle ne peut pas doubler tout le d’autres bénévoles préparent les dif- mon temps aux autres. C’est ma monde », lance quelque peu irritée férents sacs, qui contiennent des deuxième semaine », indique le jeune Linda*, 38 ans, en désignant une denrées alimentaires pour six per- homme. Camille voulait depuis long- femme qui avait l’intention de ren- sonnes au maximum. À l’intérieur, temps s’engager sans avoir pour au- trer directement dans le centre des des conserves de légumes, des pro- tant passé à l’action. « Le confine- Resto du cœur. Cette mère de famille duits secs type pâtes, riz ou encore ment a été l’élément déclencheur. Je de trois enfants, aux revenus très gâteaux, des fruits, des laitages. Un poserai tous mes mardis matin pour modestes, vient deux fois par se- panier de base complété par des venir ici. C’est important de venir en maine pour s’approvisionner. « Avec œufs, du fromage, de la viande ou du aide à ceux qui en ont le plus besoin. le confinement, les petits ne vont poisson selon les préférences de cha- Et après tout ça, je continuerai, d’une plus à l’école. C’est super de les avoir cun et les arrivages. Sans oublier des manière ou d’une autre », assure-t- à la maison mais je dois assurer plus briques de lait ou des produits d’hy- elle. Son aide sera très appréciée. de repas. Heureusement que les Res- giène. tos sont là. Sans eux, je ne sais pas Ce matin-là, 1 377 repas ont été dis- trop comment je ferais », raconte-t- tribués à 92 familles. « Certaines se Des sacs préparés en elle. Dans la longue file de cabas en- ↑ 18
sont présentées pour la première *Le prénom a été changé fois. C’est en hausse constante de- puis l’ouverture de la campagne d’été. La crise sanitaire y est pour beaucoup. Et ce n’est pas fini », pré- dit Astrid Tulippe.n ■ LP/E.P. Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Parisien 2020 Diffusion : 186 556 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 307c150b6d705c06429a1517810321478953ff9bf19b6b7a1b808c7 2018-2019 ↑ 19 Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017
N° 2014 vendredi 17 au jeudi 23 avril 2020 Page 16 846 mots - 3 min VRAI SUJET La Seine-Saint-Denis joue la carte de l'agriculture urbaine Un enjeu économique et environnemental qui sera soutenu par la marque In Seine-Saint-Denis querons ce qu'est un plan de culture, contribue par ailleurs à l'amélioration la meilleure saison pour semer… Nous du cadre de vie pour les habitants. Il est avons aussi monté un programme, 2 aussi économique car les emplois créés, heures tous les 15 jours, pour qu'en- qui ne sont pas délocalisables, sont ac- fants et ados apprennent à cultiver cessibles à des publics éloignés de l'em- comme ils apprennent à nager.” ploi. Enfin, ces projets porteurs de va- leurs créent du lien social entre habi- tants.” Près de 400 lieux et acteurs recensés “Les défis climatiques et la crise sanitaire que nous vivons montrent que l'agricul- Constituer une filière ture est un vrai sujet pour la ville de de- Les initiatives se sont multipliées main”, Stéphane Troussel, président du Pour les soutenir, le département dans le département. Près de 400 département. propose des terrains à un loyer mo- lieux et/ou acteurs sont recensés. Il y Plus de 80 tonnes de déchets ont été dique et, depuis 2019, une aide finan- a Lil'o sur l'Ile-Saint-Denis, dont les enlevées sur ce terrain de 3 000 m2 3,6 hectares ont été confiés à l'asso- cière de plus d'1 million d'euros, via à l'abandon, connu à Montreuil sous l'appel à projets Agir In Seine-Saint- ciation Halage fin 2018 pour déve- le nom de Murs à pêches. “Je voulais Denis, ouvert notamment aux projets lopper la filière horticole. À Stains, la faire renaître une économie locale sur d'agriculture urbaine. Il faut aussi Ferme des Possibles compte produire des terres qui ont un passé riche de constituer une filière, mettre en ré- 40 variétés de fruits, de légumes et culture de pêches puis de filière horti- seau les acteurs, leur donner de la vi- d'aromates, monter 10 ruches, un cole”, raconte Sophie Jankowski, lau- sibilité pour trouver des débouchés. poulailler et une mare à canards. réate de la 3e édit i o n d e l ' a p p Pour 2020, la ferme urbaine du parc “La marque territoriale 'In Seine- e l à p ro j e t s Parisculteurs, ouvert Saint-Denis' que nous avons créée peut du Sausset, à Villepinte, installe un depuis l'an dernier à toute l'Ile-de- agir comme un catalyseur à l'échelle du maraîcher bio en pleine terre sur 4 France. “Nous sélectionnerons nous- territoire et servir de levier de dévelop- hectares, ainsi qu'une pépinière de mêmes nos fleurs, surtout des variétés pement”, précise Stéphane Troussel. plantes locales et un verger. “Plus de anciennes, les cultiverons et les met- Reste un obstacle majeur : la pollu- 20 porteurs de projet nous ont accom- trons en bouquets proposés en direct tion de ces anciennes terres indus- pagnés au salon de l'agriculture en dans des lieux de vente ou en ligne.” trielles, qui obligent souvent à culti- mars, où la Seine-Saint-Denis dispo- L'objectif est aussi d'organiser des ver hors sol, dans des bacs potagers sait pour la pre-mière fois d'un stand. événements. Comme à la Prairie du ou des serres. Le département défend Les défis climatiques et la crise sani- Landy, à Aubervilliers, où l'associa- donc la création d'un Fonds national taire que nous vivons montrent que tion la Sauge a monté une ferme édu- dédiée au financement de la dépollu- l'agriculture est un vrai sujet pour la cative et récréative. “Une de nos acti- tion qui pourrait être alimenté par les ville de demain, souligne Stéphane vités consiste à initier une centaine de industries polluantes. ■ Troussel, président du département. familles qui loueront des bacs pour 1 L'enjeu est environnemental : on favo- euro symbolique, souligne le cofonda- PAR ANNE THIRIET rise les circuits courts, du producteur teur Swen Deral. Elles viendront en- au consommateur, et on réintègre la tretenir leurs plants, nous leur expli- nature au cœur de la ville, ce qui ENCADRÉS DE L'ARTICLE “ La marque territoriale “In Seine-Saint-Denis” peut servir de levier de développement Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2020 Le Nouvel Economiste Diffusion : 13 543 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/ 017355f669e0ad0672751ba7a70331e48f23b391a1e86d15908d38f ↑ 20 2016
N° 1660 vendredi 17 au jeudi 23 avril 2020 Page 2 144 mots - 1 min L'ACTUALITÉ À NOTER CRISE SANITAIRE Une plateforme d’entraide pour les entreprises L a Chambre de commerce et d’in- tuelle, plus que jamais, les entreprises partiel de leur activité ou encore re- dustrie Paris Ile-de-France a mis ont à partager et à développer l’effet chercher un fournisseur de matières en place une plateforme gratuite réseau », estime la chambre consu- premières pour pouvoir poursuivre d’échanges pour favoriser la solidari- laire. Sur sa plateforme, les entre- leur activité. té entre entreprises dans le contexte prises peuvent faire connaître leur de la crise sanitaire. «Compte tenu des offre ou leur recherche en produits Plus d’infos sur le site www.cci-pa- contraintes relatives aux activités éco- ou en matériels, proposer leurs res- ris-idf.fr nomiques et pour faire face à l’urgence sources actuellement inutilisées ou imposée par la situation sanitaire ac- hors d’usage dans le cadre de l’arrêt Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés 2020 L'Echo d'Ile-de-France ↑ 197885616650ce0f723810271a07514f8503d39fc1356957269165c 21
SANTÉ ↑ 22
mercredi 15 avril 2020 1965 mots - 8 min FRANCE En Seine-Saint-Denis, le piège des clusters familiaux Dans le département le plus pauvre de France, des familles entières se re- trouvent hospitalisées. La surpopulation des appartements favorise les conta- minations. Un habitant fume à la fenêtre, à Montreuil, le 4 avril 2020 © Remi Decoster / Hans Lucas via AFP Chaque jour est une nouvelle bataille. Dans son appartement situé entre Cli- chy-sous-Bois et Montfermeil, Katia jongle avec les activités de ses enfants, un bébé dans les bras. « J’en ai six alors il faut les occuper, sourit-elle tout en rappe- lant à l’ordre l’aîné. On vit dans ce F3 depuis deux ans. » Dans le petit salon, un canapé d’angle convertible sert de lit à Katia et son mari. Les deux chambres accueillent chacune trois enfants : un lit cigogne et un landau prennent tout l’espace. La famille attend un logement social depuis 2007. « On a fait des demandes en dehors du 93, car on sait qu’on n’aura jamais rien ici. » Depuis le début du confi- nement, ils ne sont pas sortis. Katia souffre d’un asthme sévère qui lui pro- voque des bronchites. Pâtisserie, dessin, jeux et devoirs rythment leur quoti- dien pour éviter de prendre le moindre risque à l’extérieur. Katia et son mari, caissier, vivent à huit dans un petit F3 à Clichy-Sous-Bois. © DR « Ça va faire un mois et ça commence à devenir difficile », confie la trentenaire. Si l’enfermement et la promiscuité deviennent pesants, c’est la situation de son époux qui la préoccupe le plus : il est caissier chez Auchan. « Chaque jour, j’ai peur qu’il nous ramène le virus à la maison et qu’on soit tous contaminés. Com- ment je pourrais gérer si on tombait tous malades ? » Le personnel de son maga- sin a dû continuer de travailler, pendant un temps, sans aucun moyen de pro- tection. La mère de famille lui a signifié qu’elle préférait qu’il s’arrête, quitte à perdre leurs revenus. Mais le chômage partiel lui a été refusé. « Je trouve très injuste d’envoyer quelqu’un sur le terrain alors qu’il ne le veut pas. » Seule victoire, des vitres en Plexiglas ont depuis été installées aux caisses et du gel hydroalcoo- lique ainsi que des masques sont distribués par la direction. Lorsque son mari rentre à 20 heures, un processus s’enclenche au pas de la porte. « Il laisse ses chaussures dehors, se déshabille et va à la douche. Je mets ses vêtements à laver à 60 degrés et il ne touche aucun des enfants avant d’être dé- capé », plaisante Katia. D’après elle, plusieurs collègues de son mari auraient été infectés par le Covid-19 et sont en arrêt maladie. « La direction ne le dit pas clairement pour ne pas effrayer les autres employés. » Pour Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis, les clusters familiaux peuvent être un facteur explicatif du nombre important de décès et de patients malades sur ce territoire. « Pour des familles nombreuses ↑ 23
qui vivent dans un petit espace, il est plus difficile d’isoler un malade. Cela peut expliquer que les contaminations intrafamiliales soient plus nombreuses qu’ailleurs. » S’il n’y a pas de données scientifiques, Yasmina, infirmière aux urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, a pu le constater à son échelle. « On a eu des familles, d’abord un parent puis l’autre ou parfois les deux en même temps. » Et la surmortalité explose dans le département. Le directeur général de la san- té, Jérôme Salomon, l’a d’abord annoncé le 2 avril. « Sans aucune tentative d’ex- plication », pointe Stéphane Troussel, peu après que les quartiers populaires ont été injustement accusés de ne pas respecter le confinement. « Après tout ce qui avait été insinué avant, c’était insupportable. » Le lendemain, les chiffres de l’Insee tombent : le département enregistre une hausse de 63 % du nombre de décès entre la semaine du 14 au 20 mars et celle du 21 au 27 mars, contre 47 % dans le Val-d’Oise ou 32 % à Paris. Mais le plus significatif pour Stéphane Troussel reste la comparaison entre mars 2019 et mars 2020, où le nombre de décès augmente de 47 %. « Le terri- toire va payer un des plus lourds tributs. Les inégalités aggravent les conséquences de cette pandémie », insiste-t-il. Dans une étude publiée en février, l’Insee re- vient sur les difficultés sociales persistantes du département. Le taux de pau- vreté atteint le triste record de 27,9 %, soit le double de la moyenne nationale. Un tiers des ménages est locataire du parc social. « Il y a aussi le non-recours aux soins malgré des pathologies lourdes et maladies chroniques comme le cancer, le diabète, l’asthme ou l’obésité. » Un phénomène qui se serait accentué durant cette crise : les patients n’iraient plus se faire soigner de peur d’encombrer les salles d’attente. « Le 93 est un dé- sert médical qui compte 1,6 million d’habitants, rappelle Yasmina, habitante de Saint-Denis. Il n’y a qu’un seul CHU et trois fois moins de lits de réanimation qu’à Paris. » Errance médicale, comorbidité, métiers précaires exposés… « On était au bord du précipice et on nous a poussés dans le vide. Les chiffres de mortalité sont une honte. » Madjid Messaoudene, élu à la Ville de Saint-Denis, estime que l’État a abandonné le département depuis longtemps. « On partait avec un lourd han- dicap, il n’y a qu’à voir le nombre de lits à l’hôpital pour le nombre d’habitants ! » 42 pour 10 000 habitants. Gwendoline, une mère célibataire de trois enfants, vit dans un quartier popu- laire du Haut-Montreuil. Son immeuble HLM a été classé en insalubrité en fé- vrier dernier et son logement est d’une superficie de 32 mètres carrés. Elle se dirige vers le calendrier accroché au mur et remonte le temps. « Le 29 février, mon fils est tombé malade. Des petits de son école maternelle revenaient de Taï- wan et ça a été l’escalade. » Son dernier, âgé de trois ans, souffre d’une maladie auto-immune appelée le syndrome néphrotique. Il est suivi par l’hôpital Trousseau à Paris et traité par micro-chimiothérapie. « Le moindre microbe peut lui être fatal. Il avait de la fièvre et une toux infernale qui l’empêchait de respirer. L’hôpital a refusé de le prendre, affirmant que Mon- treuil avait déjà des cas de Covid. » Son médecin traitant se déplace et pense au coronavirus, sans pouvoir le tester. Les symptômes durent huit jours et c’est ↑ 24
ensuite au tour de ses deux filles de tomber malades. « C’est le gros problème ici : dans nos petits logements, si l’un d’entre nous est contaminé, tout le monde suit ! J’ai eu les symptômes moi aussi. » Son T1 est dé- guisé en deux pièces grâce à une fine cloison en bois ajoutée par le bailleur. « J’ai eu la place de mettre un lit superposédans la “chambre” où les filles dorment. Je dors avec le dernier dans le salon, sur le clic-clac. » Cela fait huit ans que cette demandeuse d’emploi au RSA est sur liste d’attente pour un logement social plus adapté. Elle n’est pas prioritaire selon le bailleur, qui ne reconnaît pas la suroccupation des lieux. Elle n’est pas la seule, sa voi- sine vit avec sept enfants dans un F2. « Le confinement est respecté. Quand il nous arrive de voir des mères de famille ou des enfants dehors, on sait que ce ne sont pas les habitants des pavillons mais ceux qui étouffent et sombrent dans la déprime. » Non loin de là, dans le secteur Jules-Ferry à Montreuil, une autre famille a été touchée par le coronavirus. « Il s’agit de nos gardiens, précise une habitante du HLM. Ils n’avaient ni masques ni gants alors qu’ils étaient exposés au virus chaque jour. » Poubelles, ménage, colis… Le couple était aussi le contact privilégié des locataires les plus âgés. À mesure que leur état s’est dégradé, les cinquante- naires ont tous deux été hospitalisés mais le père de famille n’a pas survécu. « La mère était en réanimation et a pu sortir en fin de semaine dernière. Les en- fants, qui ont la vingtaine, ont fait le deuil de leur père seuls. » Le logement dans lequel la famille vit est « très petit ». Au point que le cadet a aménagé un débar- ras pour pouvoir laisser la seule chambre à sa sœur. « Certains vivent dans des conditions lamentables et les gardiens ne sont pas mieux lotis », dénonce la voi- sine. La demande qu’ils ont faite pour un logement plus grand n’a rien donné. –> « J’ai trop peur de contaminer ma mère » « Ce cercle vicieux de la précarité nous détruit, dénonce Gwendoline. Je ne com- prends pas pourquoi on oublie les gens comme ça dans le 93, on y injecte pourtant beaucoup d’argent. » Le budget du département atteint deux milliards d’euros cette année, mais 700 millions d’euros sont réservés aux trois allocations so- ciales du RSA, de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et de la presta- tion de compensation du handicap (PCH). « Le budget de la collectivité ne comble pas les inégalités liées à l’éducation, la santé, le logement, la police et la justice. On a des ratios dégradés sur tous ces points ! », réagit Stéphane Troussel. Yasmina le savait : tout allait se compliquer si le Covid-19 venait « percuter » les problématiques de la Seine-Saint-Denis. « On a attendu des moyens supplé- mentaires mais on a vite déchanté vu qu’il n’y avait déjà pas assez de matériel de protection », assène l’infirmière. Ses collègues sont en grande partie issus du territoire et plusieurs sont tombés malades. « On était inquiets de transmettre le virus à nos proches. Ma mère réunit tous les facteurs de risque, on a dû l’éloigner car on pense que ma sœur l’a eu. » Depuis quelques jours, Yasmina est arrêtée pour une suspicion. Un habitant fume à la fenêtre, à Montreuil, le 4 avril 2020 © Remi Decoster / Hans Lucas via AFP À la cité de la Noue à Montreuil, Bilal, 34 ans, redoute plus que tout le cluster ↑ 25
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