Paris 2024 veut laisser un héritage - le fooTball américain
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.fr tmag Le football américain veut prendre son envol spor Tessa Worley une leader affirmée La danse artistique l’art et le sport par excellence Paris 2024 N° 127 - 6,50 € - décembre 2019 veut laisser un héritage
SPORTMAG édito par Pascal Rioche Un enjeu fondamental Les nouveaux comportements de consommation dans le sport bousculent tous les codes de la société aussi bien chez les utilisateurs que chez les prestataires. En cette période de campagne en vue des élections municipales de mars 2020, le sport est un sujet de plus en plus complexe pour les élus. En raison de la baisse des dotations de l’État ces dernières années, leur champ d’action s’est restreint. Les exigences des clubs, l’éclosion des sports émergents, le développement du sport santé ont poussé la société à repenser l’organisation des investissements dans les collectivités. En 2020, nos élus ne pourront plus seulement penser à l’échelle de la commune, mais leur réflexion devra s’étendre à des bassins de vie, sans oublier le monde rural qui représente un vivier économique très important dans le tourisme sportif et les pratiques de pleine nature. Le rôle des fédérations sportives auprès des collectivités se doit d’évoluer en créant des postes territoriaux pour accompagner les clubs et les associations dans la formation, l’élaboration des projets de développement de pratiques pour tous les publics, car seules les fédérations qui accompagneront et moderniseront le fonctionnement des clubs survivront. La mutation des pratiquants vers le secteur privé est souvent causée par le manque d’offres et de souplesse du monde fédéral. La perspective de Paris 2024 va créer une dynamique dans notre société et il ne faudra pas se tromper dans les choix, car cela pourrait vite devenir un fiasco si nous ne prenions pas en considération toutes les parties pour la réussite de l’héritage de ces Jeux olympiques On ne construit pas en France. L’Éducation nationale et les fédérations une société forte sportives sensibilisent les jeunes depuis 2015 avec «L’olympisme de l’école à l’université» et, depuis sur des choix mous. 2017, «La Semaine olympique et paralympique pour Alain Madelin la découverte et la pratique de disciplines sportives», afin de donner le goût de se bouger et du dépassement de soi tout au long de la vie. La réussite de Paris 2024 sera-t-elle l’héritage laissé aux Français ? 3
SPORTMAG Sommaire Actualités 6 L’invité / André Martin, président de la FFBoxe 6 10 à la une / FrancsJeux 16 Dossier / Paris 2024 RENCONTRES 26 Sport US / Football américain 26 32 Au féminin / Tessa Worley 38 Découverte / Danse artistique 44 Scolaire / Le sport en Pays de la Loire 48 Universitaire / Sara Balzer 3e mi-temps 50 Sport fit / ONAPS 62 56 Business / Sportihome 62 Esprit 2024 / Juhann Begarin 66 Le dessin du mois / Arsen Goulamirian et Michel Soro Directeur de la Publication : Pascal Rioche - p.rioche@sportmag.fr • Rédacteur en chef : Pierre-Alexis Ledru - redaction@sportmag.fr • Maquette : Dora David - doragraph@gmail.com • Secrétaire de rédaction : Pierre Ledru • Secrétariat comptabilité : compta@sportmag.fr • Service abonnement : abonnement@sportmag.fr • Rédaction : O. Navarranne, V. Bolo, S. Bardet, L. Mucret, R. Daveau, A. Poix • Photo de couverture : © Icon Sport • Publicité : commercial@sportmag.fr • Impression : SOCOSPRINT Imprimeurs - 36 route d’Archettes - 88000 EPINAL - www.socosprint.com • Diffusion : Abonnement et numérique • SPORTMAG est une publication de la Société EVEN’DIA - SARL avec associé unique au capital de 8 000 euros. Gérant : Pascal Rioche. Siège social : SARL EVEN’DIA - Mas de l’Olivier - 10, rue du Puits - 34130 Saint-Aunès - Tél : 04.67.54.14.91 - RCS : 450 263 785 Montpellier - Commission paritaire : 0224 K 89740 - ISSN : 1960 - 7857 - Dépôt Légal : à parution - Prix : 6,50 euros. Toute reproduction ou toute adaptation même partielle quels que soient le support et le destinataire est interdite. Une autorisation écrite préalable devra être demandée. Dans le cas contraire toute fraude sera poursuivie (Art.19 de la loi du 11 mars 1957). Selon source initiale les textes, dessins ou cartes, mises en pages et photos de ce document demeurent la propriété de l’éditeur. Prochaine parution le 1er janvier 2020. 4
ACTUALITés L’invité par Anthony Poix André Martin « Pour les Jeux de Tokyo, il faut serrer les boulons ! » © Fédération française de boxe 6
à la tête de la Fédération française de boxe depuis 2013, André Martin mène l’évolution de son sport avec poigne. Trois ans après les bons résultats des Français aux Jeux olympiques de Rio, le président affronte des vents contraires à © Sputnik / Icon Sport l’approche de Tokyo en 2020. Il n’hésite pas à tirer la sonnette Vice-champion olympique en 2016, Sofiane Oumiha sera le fer de lance des Bleus à Tokyo d’alarme, tout en soulignant la bonne broie pas du noir et j’essaie de garder mon diminuant les dépenses et en trouvant des santé de son sport en optimisme. Mais il faut que les boxeurs et partenaires. Nous sommes aujourd’hui sur boxeuses parviennent à se qualifier. un bilan financier satisfaisant. Nous avons amateur et en loisirs. également transformé le site internet de La transition avec les Jeux olympiques de Rio en 2016 s’est-elle mal déroulée ? la fédération qui n’était plus au goût du jour. Et nos locaux ont été rénovés, ils sont De manière générale, la transition entre flambants neufs. Le personnel travaille Que pensez-vous des récents résultats Rio et aujourd’hui est très difficile. Et c’est dans de bonnes conditions. des boxeurs français ? un problème que nous avons du mal à Aujourd’hui, nous avons du mal à nous résoudre. Depuis que je suis à la tête de contenter de ce qu’on nous propose. Je la Fédération, ma plus grosse satisfaction « La Ligue suis mitigé. Nos récents résultats ne sont est d’avoir contribué à la récolte de toutes professionnelle pas terribles, nous avons du mal à trouver ces médailles avec, pour point d’orgue, a du mal à sortir la des têtes de liste. Certes, quelques jeunes les Jeux olympiques de Rio en 2016. Dès comme Wilfried Florentin (-91kg) ou le petit mon arrivée, j’ai travaillé de très près avec tête de l’eau » Bilal Bennama (-52kg) sont prometteurs. les entraîneurs. Ensemble, nous avons beaucoup fait pour stimuler nos champions Quel bilan tirez-vous de la Ligue Mais globalement, ce n’est pas suffisant. et les amener là où ils sont allés. Quand professionnelle de boxe créée en Aux derniers championnats du monde, il j’étais président de la boxe amateure, 2017 ? n’y a que Caroline Cruveillier qui a sorti un bon résultat (vice-championne du monde pendant dix ans j’ai sorti des boxeurs de C’est particulièrement inquiétant. Elle a en -54kg, NDLR). Les autres filles, plus talent. J’étais toujours avec eux. Je pense été créée en 2017 après le record de six anciennes, n’ont pas réalisé ce qu’elles évidemment à Jérôme Thomas et ses médailles obtenues à Rio. Sous couvert de voulaient. multiples médailles qui a été la grande la Fédération, c’était une entité impulsée fierté de notre sport. Aujourd’hui, je trouve par l’État français censée tirer vers le haut ce sport en plein renouveau. Mais deux « Le temps presse » que nos sportifs ont moins faim. Ce n’est ans après, la Ligue professionnelle qu’on pas évident à régler. Et le temps presse. a essayé de mettre en place n’est une Comment l’expliquer ? De manière générale, comment se ligue que par le nom. C’est en réalité une Il y a un problème de génération. Mais il y a porte la boxe anglaise en France ? commission qui n’a aucune autonomie. surtout un problème d’encadrement. Nous Dans le pays, le sport se porte très Il y a des tiraillements et des problèmes n’avons pas osé changer nos méthodes à bien puisque nous tutoyons les 60 000 en permanence qui font qu’il n’y a pas un moment donné. Maintenant, il est tard. licenciés. Nous avons bien entendu profité tellement d’évolution. Ce n’est pas facile à J’ai eu une grande discussion avec les des succès de Rio tant chez les hommes régler. Cette commission a du mal à sortir entraîneurs car ils y sont pour beaucoup. que chez les femmes. Je suis aussi la tête de l’eau. Il y a, certes, des idées Ce que nous proposons n’est pas suffisant. particulièrement fier de l’état des finances. qui vont dans le bon sens, mais la mise Et il va bientôt être trop tard pour se Quand je suis arrivé, nous n’avions que en pratique, c’est autre chose. J’attends préparer pour les Jeux de Tokyo. C’est peu d’argent en caisse ! Je me suis 2020 pour voir s’il y a du mieux. Il y a tout pourquoi, il faut serrer les boulons ! Je ne efforcé de préserver la fédération en de même de l’espoir. 7
Actualités L’invité © Icon Sport Championne de France 2019, Caroline Cruveillier a également obtenu l’argent mondial cette année Quelles sont les prochaines échéances Sur quels autres plans la fédération sereinement. Nous encourageons aussi importantes pour la fédération ? œuvre-t-elle ? le sport en entreprise, car nous avons Nous souhaitons présenter un tournoi de Nous entreprenons depuis quelques années un savoir-faire en boxe. Nous travaillons qualification olympique au mois de mai. une amélioration sur les formations. Nous beaucoup avec la Mutuelle des sports sur le Il y a des pourparlers avec le ministère et avons, par exemple, mis en place des gants thème du sport santé. Le fait de soigner les la Région Île-de-France. Nous espérons de couleurs à la manière des ceintures au maladies par le sport, il faut développer cela. l’obtenir et avoir du monde. Et le fait de judo pour les plus jeunes. Nous faisons Le sport, c’est mieux que les médicaments. recevoir ce tournoi, ça pourra peut-être des grades avec des paliers. Cela permet C’est quelque chose en pleine évolution. Et empêcher de se faire à nouveau voler à de nombreux jeunes de faire du loisir je suis fier que la boxe y contribue. certains combats. « Le sport, c’est mieux que les médicaments ! » Les bons points C’est-à-dire ? de la boxe anglaise Je suis évidemment déçu des résultats récents des Français, mais il y a pas mal La boxe anglaise continue d’attirer bon nombre de licencié(es) en France. Si en de fautes arbitrales préjudiciables. On ne 2013 le sport comptait 45 000 pratiquants avec une licence, « on flirte avec les nous fait jamais de cadeaux, c’est pénible. 60 000 » ces dernières années, d’après André Martin. Avec les exploits de Tony Quand nous allons dans les pays de l’Est, Yoka, Estelle Mossely ou Sarah Ourahmoune lors des derniers Jeux olympiques nous sommes sûrs d’être battus. Et cela de Rio en 2016, la boxe anglaise a le vent en poupe dans les plus de 800 clubs arrive trop souvent. En France, nous de l’Hexagone. D’ailleurs, la dernière olympiade a provoqué une hausse de 17 % sommes honnêtes, nous ne voulons pas du nombre de ses licenciés. Le nombre de femmes avait notamment augmenté de magouilles. C’est pourquoi l’accueil de de 24 % et continue de se pérenniser jusqu’à aujourd’hui. cette compétition est important. 8
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La vie continue pour le média FrancsJeux 11
Actualités à la une « Nous relatons la préparation des événements, mais nous ne suivons pas les résultats sportifs » © PA Images / Icon Sport Un seul média aussi pour d’autres grandes compétitions. sujets. Les Japonais alimentent beaucoup Nous sommes le seul site en langue française en informations, mais ce n’est pas évident francophone traite présent sur cette actualité. Nous relatons la d’avoir une interview. Par ailleurs, une du mouvement préparation des événements, mais nous personne est en France pour assurer la sportif international : ne suivons pas les résultats sportifs. Des partie commerciale. articles ou des brèves assez longues sont FrancsJeux. Faute publiées au quotidien. Par exemple, nous Une actualité d’argent, le site a avons traité pendant plusieurs jours la décision du CIO de délocaliser le marathon uniquement failli fermer, mais une et les épreuves olympiques de marche à anglophone, « ce grande mobilisation Sapporo, à plus de 1 000 km de Tokyo, en n’était pas normal » a permis de le août prochain. C’est l’actualité qui décide de ce que l’on va écrire. sauver. Alain Mercier, Quel a été votre cheminement Comment parvenez-vous à alimenter le pour concevoir ce site qui traite du rédacteur en site ? mouvement sportif international ? chef, revient sur Pour ma part, j’assure 95 % de la partie Le site de FrancsJeux a été créé en France cette aventure. éditoriale. Étant basé à Bangkok, en en 2013 et est toujours édité par Alinéa, Thaïlande, je suis du bon côté de la une agence de presse pour laquelle je Terre pour suivre la préparation des Jeux travaille en qualité de directeur de presse. olympiques et paralympiques de Tokyo, À l’époque, elle partageait ses bureaux Quelles sont les spécificités de ainsi que des JO d’hiver de Pékin en avec une petit agence de communication FrancsJeux par rapport aux autres 2022. Je n’ai pas le problème du décalage et de lobbying qui a notamment travaillé médias qui abordent des thématiques horaire pour passer des appels ou me sur les candidatures de Tokyo et d’Istanbul sportives ? déplacer si besoin. Quand la compétition pour obtenir les Jeux olympiques de 2020. commence, nous laissons les autres Nous avons constaté ensemble que tous FrancsJeux se distingue par la nature des médias faire le relais des résultats, donc les sujets qui traitaient cette actualité sujets que l’on traite sur le mouvement ça ne justifie pas d’être sur place. En étaient relatés uniquement par des sites sportif international, c’est-à-dire sur les presque 7 ans, j’ai réussi à constituer un anglais et américains et on s’est dit que fédérations internationales, le Comité réseau. Quand je cherche une information, ce n’était pas normal. Nous sommes partis international olympique (CIO) ou encore les je sais où la trouver. Pour Tokyo 2020, j’ai du constat que la presse francophone était candidatures aux Jeux olympiques, mais des contacts sur place pour trouver les absente de cette thématique et qu’il y avait 12
quelque chose à faire. FrancsJeux a été le fruit de cette réflexion. Comment faisiez-vous vivre FrancsJeux ? Nous nous sommes lancés en 2013 avec peu de moyens, parce que ça ne demande pas grand-chose de créer un site. Nous avons reçu le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui défend la langue française dans le monde et qui a vu d’un très bon œil l’arri- vée de FrancsJeux. Parmi ses nombreuses missions, l’OIF s’assure que le Français reste une des langues officielles des Jeux olympiques, alors qu’il est de plus en plus menacé. On l’entend de moins en moins lors des moments officiels et il est moins © DR présent sur la signalétique. En plus de l’OIF « C’est l’actualité qui décide de ce que l’on va écrire » qui parraine une rubrique, bon an mal an, nous avons, chaque année, trouvé suffi- samment de quoi faire vivre FrancsJeux. une année avec quelques milliers d’euros. francophones, mais aussi de Grande- Je me suis dit qu’il n’était plus possible Bretagne, des États-Unis et du Japon me « On m’a demandé de continuer. J’ai posté un article le 28 demandant de ne pas arrêter FrancsJeux, octobre pour annoncer l’arrêt du site fin car le média a trouvé sa place. Le comité de ne pas arrêter » décembre, pas de manière volontaire, d’organisation « Paris 2024 » a été l’un mais par manque d’argent si aucune Pour quelles raisons, envisagiez-vous solution n’était trouvée. Le message a fait des premiers à se manifester et j’ai aussi de cesser l’activité de votre site ? un petit buzz dans le mouvement sportif reçu un appel du CIO. Ce sont des soutiens En 2019, nous n’avons plus eu de francophone et international. J’ai reçu des national et international auxquels je ne soutiens, ni d’annonceurs. Nous avons fait appels et des messages venus de pays m’attendais pas forcément. © Bizzi / Icon Sport FrancsJeux est soutenu par l’OIF, dont l’une des missions est d’assurer que le Français reste une des langues officielles aux JO 13
Actualités à la une © Sportsfile / Icon Sport « Avec les JO de 2024, nous voulons aller au-delà de l’actualité » Quelques jours plus tard, le 7 novembre, mouvement sportif francophone, entourée notamment à Paris, étant moi-même situé vous annonciez « FrancsJeux vivra », de potentiels annonceurs pour le site et a loin. Avec les JO de 2024, nous voulons que s’est-il passé ? commencé à monter un comité de soutien. aller au-delà de l’actualité, essayer de Une solution a été trouvée une semaine Je ne doute pas qu’ils vont trouver. trouver des sujets face à nos concurrents après mon message. Nous nous sommes Après cette frayeur, quelles sont vos anglophones. C’est la nouvelle dynamique associés à Olbia Conseil, une agence de perspectives pour FrancsJeux ? que je voudrais pour FrancsJeux, être conseil dans le sport basée à Paris et Sur le plan éditorial et rédactionnel, il n’y plus nombreux à écrire sur le site. 2020 très impliquée dans la même sphère que a pas de raisons de bouleverser le travail sera une année importante avec les JO nous, pour un partenariat qui débutera puisque les gens disent que FrancsJeux à Tokyo et les Jeux olympiques de la en janvier 2020. Je continue d’assurer la est bien. Avec Olbia Conseil, nous pouvons jeunesse d’hiver à Lausanne en janvier. partie rédactionnelle et ils se sont engagés compter sur des gens performants pour En septembre débutera l’olympiade vers à faire vivre FrancsJeux jusqu’en 2020, élargir la base de nos lecteurs, être plus les JOP de 2024 et tous les regards vont 2021 et ainsi de suite. À eux de trouver présents sur le terrain lors des événements se tourner vers Paris. Nous devrons être des partenaires pour se rembourser. et avoir plus de sujets à nous. J’aimerais capables d’aller aussi vite que l’actualité et Olbia Conseil est très présente dans le m’appuyer sur de nouvelles plumes, pour ça il faudrait plus de rédacteurs. Une émotion et la mobilisation Thomas Remoleur, directeur associé d’Olbia Conseil, raconte l’émotion ressentie en apprenant la fin programmée de FrancsJeux : « Nous avons vu l’article du 28 octobre et, comme beaucoup de gens, nous avons trouvé dommage que FrancsJeux, un média de qualité et le seul francophone présent sur l’actualité du sport international et de l’olympisme, ferme la porte. Nous sommes entrés en contact avec Alain Mercier et il est apparu petit à petit que la seule solution pour essayer de le relancer était de s’associer à lui. » L’engagement d’Olbia Conseil auprès de FrancsJeux démarrera en janvier 2020. Une fois l’émotion passée, la construction d’un modèle économique pérenne est à l’ordre du jour. « Nous avons créé un comité de soutien réunissant des institutions et des entreprises pour se donner du temps », explique Thomas Remoleur. « Globalement pour ce type de média, il existe deux modèles économiques : l’abonnement ou la publicité et le partenariat de rubrique. On veut que FrancsJeux reste gratuit. Nous allons proposer le deuxième modèle, mais on ne s’interdit rien. » Une des conditions d’Olbia Conseil pour sauver FrancsJeux était de poursuivre avec Alain Mercier en tant que rédacteur en chef. « Nous ne toucherons pas à la ligne éditoriale ! », insiste le co-président. « Nous nous associons à Alain Mercier, un excellent journaliste, pour débuter une nouvelle aventure avec lui. » Plus d’informations sur www.francsjeux.com 14
DOSSIER Paris 2024 par Olivier Navarranne © Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024 16
Du 26 juillet au 11 août, puis du 28 août au 8 septembre, Paris accueillera les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques 2024. Deux événements qui se préparent dès maintenant, notamment en ce qui concerne la question de l’héritage. Quel héritage pour Paris 2024 ? 17
DOSSIER Paris 2024 Marie Barsacq « Besoin de construire l’héritage dès maintenant » Directrice « Impact et Héritage » au sein du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Marie Barsacq estime qu’il n’y a pas de temps à perdre : l’héritage de Paris 2024 se crée dès aujourd’hui. En quoi consiste exactement la notion d’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Pour Paris 2024, l’héritage est très particulier dans la mesure où les Jeux olympiques et paralympiques laisseront très peu d’héritage matériel. En effet, 95 % des infrastructures qui accueilleront les épreuves existent déjà ou seront temporaires. Nous avons donc décidé de © Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024 consacrer du temps et de l’argent afin de laisser un important héritage immatériel. Et cet héritage-là, nous avons besoin de le construire dès maintenant afin qu’il puisse perdurer et s’inscrire dans le quotidien des Français. Ces Jeux sont l’occasion de développer la pratique sportive au « Les grands événements sportifs mettent 25 % de jeunes en plus à la pratique sportive » lendemain de l’événement. Justement, comment faire de ces Jeux un levier pour la pratique sportive maximum de personnes à se lancer dans la que Paris 2024 joue ce rôle auprès de quotidienne ? pratique sportive. Les grands événements la jeunesse française. Il faut notamment Nous entendons utiliser la caisse de sportifs mettent 25 % de jeunes en plus développer cette pratique en dehors du résonance de Paris 2024 pour inciter un à la pratique sportive, il est donc essentiel cadre existant qu’est le club, la pratique doit 18
en particulier continuer de se développer à l’école ou en entreprise par exemple. Cela répond à la logique de bouger au quotidien. Nous mettons des programmes en place qui permettent de répondre à cet objectif, notamment un projet sur lequel nous travaillons avec l’Éducation nationale pour faire plus bouger les enfants à l’école © Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024 primaire et à la maternelle. La Semaine olympique et paralympique est également là pour faire connaître les bienfaits de la pratique sportive à l’école. « C’est tout « Donner l’habitude de la pratique du sport dès le plus jeune âge est important » une génération qu’il faut sensibiliser » de Paris. Qu’ils soient sportifs ou non, les par la suite. C’est un sujet sur lequel nous Français et les jeunes auront l’occasion de travaillons avec le ministère du Travail. Pôle Comment ces Jeux 2024 permettraient- contribuer concrètement au projet et de Emploi va d’ailleurs développer une agence ils d’améliorer la santé et le bien-être vivre des moments inoubliables, avant et virtuelle intitulée « Pôle Emploi 2024 », qui des Français ? pendant les Jeux, en devenant volontaires, aura pour vocation d’alléger les tâches L’un des objectifs principaux que nous avons reporters photos, supporters, relayeurs administratives et donc de permettre aux ciblés est de faire bouger ceux qui en ont de la flamme olympique ou de la flamme personnes les plus éloignées du marché le plus besoin. Nous pensons notamment paralympique, ou encore en participant à de l’emploi d’accéder à tout ce que nous à la jeunesse, auprès des jeunes de 10 et l’expérience unique du marathon et des allons proposer. 11 ans. En effet, nous avons constaté une épreuves de cyclisme des Jeux ouverts Quels sont les objectifs fixés au niveau forte baisse de la pratique d’une activité au public. Les jeunes auront ainsi de de l’héritage lié à la question du sportive à l’adolescence. Donner l’habitude nombreuses façons de s’impliquer dans handicap ? de la pratique du sport dès le plus jeune les Jeux de Paris 2024. Les Jeux de Londres en 2012, en matière âge est important, cela permet ensuite de changement de regard sur le handicap, de reprendre plus facilement une activité « 150 000 emplois sont un véritable exemple. Nous avons à l’âge adulte. C’est toute une génération qu’il faut sensibiliser, nous cherchons à mobilisés » dévoilé un emblème unique, qui concerne à la fois les Jeux olympiques et les Jeux maximiser le temps d’activité physique paralympiques. Il s’agit de la première Ces Jeux 2024 seront-ils également un chez les jeunes. Le label Génération démonstration pour traiter un événement moteur pour l’emploi ? 2024 permet d’ailleurs d’ouvrir les aussi bien que l’autre. Depuis un an, nous établissements scolaires aux clubs et ainsi En effet, ce rendez-vous va permettre de travaillons avec tous les acteurs concernés de créer une vraie dynamique concernant générer une activité économique et donc afin de créer un véritable héritage des Jeux la pratique sportive. de l’emploi. Le chiffre estimé est de 150 paralympiques. Cet héritage est basé sur 000 emplois mobilisés en vue de Paris Comment mobiliser et motiver cette la volonté de donner un meilleur accès 2024. Le but est que ces emplois mobilisés jeunesse en vue de Paris 2024 ? à la pratique sportive aux personnes en s’adressent aux personnes qui en ont le Nous avons le label Génération 2024 qui situation de handicap. Nous allons monter plus besoin et que le sport permette de doit servir à cela. Mais, nous lancerons des actions afin d’améliorer les choses, réintégrer dans le marché de l’emploi un prochainement la communauté Paris 2024 car aujourd’hui les offres ne répondent pas public qui s’en est éloigné. Le sport peut qui doit permettre de mobiliser la jeunesse. aux attentes des pratiquants. ainsi être un outil très utile de réinsertion Inspirée du modèle des clubs sportifs, dans l’emploi. Nous souhaitons également Ces Jeux peuvent-ils rendre la société au sein desquels cohabitent bénévoles, mettre en place des parcours de formation meilleure par le sport ? entraîneurs, supporters, sportifs, cette renforcés, avec des formations directement C’est le leitmotiv du CIO et c’est un message communauté proposera aux Français, liées à l’emploi, mais aussi d’autres liées auquel nous adhérons totalement. Nous notamment à la jeunesse, de s’impliquer à l’apprentissage des langues étrangères croyons en effet que le sport peut-être dans l’aventure olympique et paralympique. ou des outils du numérique par exemple. très utile, il peut éduquer, s’adresser aux Cet outil est un site numérique qui va Les Jeux doivent donc servir de rattrapage personnes les plus fragiles et les plus en permettre de lancer des concours, des en matière de bagage de formations, difficulté, mais aussi être un vecteur de challenges et qui va être tourné vers la d’autant que cet événement peut servir l’égalité homme-femme, autre sujet sur jeunesse afin de faire connaître les Jeux d’opportunité pour un emploi plus durable lequel nous travaillons énormément. 19
DOSSIER Paris 2024 L’Héritage de Paris 2024 en chiffres 10 500 4 350 athlètes athlètes participeront aux participeront aux Jeux olympiques Jeux paralympiques 150 000 50 000 emplois bénévoles 13,5 mobilisés millions de billets à vendre 4 95 % milliards des infrastructures de téléspectateurs qui accueilleront les épreuves existent déjà ou seront temporaires Semaine olympique et paralympique 2019 1 500 établissements scolaires 180 000 participants Plus de 150 participants athlètes impliqués 20
oncours National de Danse Classique 25 & 26 janvier 2020 MJC -Théâtre de Colombes Colombes (92) Ouvert licenciés FFdanse et non licenciés Renseignements : concoursclassique@ffdanse.fr La BD qui mène la danse La Fédération Française de danse vous propose www. ffdanse.fr 01 40 16 53 38 ffdanse ou dansesartistiques NC E E F R A N ATD 020 I O N e r 2 CH AMP févr i 23 2- 21 - 2 METZ Opéra Théâtre Moselle Renseignements : champion.jazz@ffdanse.fr concours classique : Benoite Fanton Photo Jazz : Marc Gremillon Photos
DOSSIER Paris 2024 Emmeline Ndongue : « L’événement a su trouver sa place » © Benjamin Boccas Une semaine sous le signe de l’héritage U ne semaine pas comme les en plus », constate Emmeline Ndongue. Du lundi 3 au autres. Depuis 2017, la Semaine « Il y a de plus en plus de projets, 1 300 samedi 8 février olympique et paralympique est au total en 2019. Le chiffre sera encore organisée « afin de promouvoir la pratique plus important en 2020, c’est vraiment un 2020, tous les éducative et sportive », explique Emmeline événement qui a rapidement su trouver élèves et étudiants Ndongue, cheffe de projet éducation au sa place et bénéficié d’une dynamique de la maternelle sein de Paris 2024. « Nous avons envie importante. » Pour cette édition 2020, de montrer ce que nous pouvons faire, ce quatrième du nom, la Semaine olympique à l’université que nous pouvons proposer aux élèves en et paralympique met l’accent sur un pourront participer matière de pratique et de mobilisation. Le thème précis : l’interculturalité. « Les à la Semaine corps éducatif est pleinement intégré à cet Jeux olympiques et paralympiques, c’est événement, tout comme les fédérations justement la découverte d’autres cultures. olympique et sportives. C’est vraiment un projet commun C’est un événement qui rassemble le paralympique (SOP). sur lequel nous avons tous voulu œuvrer monde entier. Je pense sincèrement que Un événement qui ensemble. » Une semaine dont l’édition nous avons tous besoin d’aller vers la 2020 aura lieu du 3 au 8 février et qui a culture de l’autre. L’interculturalité est un incarne l’héritage mobilisé pas moins de 180 000 participants thème fort et je pense qu’il est important qu’entend laisser en 2019. 1 500 établissements scolaires d’en parler à la jeunesse à l’occasion Paris 2024. étaient de la partie à l’occasion de ce de cet événement », assure la cheffe de rendez-vous « qui séduit et attire de plus projet. « Concrètement, de nombreux 22
projets d’interclasses et de cours adaptés seront mis en place à l’occasion de cette semaine. Le milieu sportif et de nombreux athlètes seront également mobilisés pour venir à la rencontre des élèves dans les établissements et échanger avec eux sur de nombreux sujets. Le but est aussi de mettre le travail interdisciplinaire en valeur. Toutes les matières enseignées peuvent avoir un rapport au sport et aux Jeux. Je pense par exemple à la physique chimie qui peut être utile dans le cadre de la préparation d’un athlète. C’est ce type de thématique et d’échanges que l’on retrouvera lors de l’édition 2020. » « Les Jeux, c’est pour l’ensemble de la France » La Semaine olympique et paralympique © Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024 permet ainsi d’utiliser le sport comme Emmeline Ndongue : « La jeunesse commence à être de plus en plus mobilisée en vue de ce rendez-vous » ressource pour les apprentissages dans les différentes disciplines. Elle est également l’occasion d’aborder des thèmes forts, comme celui du handicap. « Deux tiers des projets liés à cette Semaine olympique Emmeline et paralympique prennent en compte la question du handicap », révèle Emmeline Ndongue Ndongue. « Même si nous sommes de championne différents, nous nous construisons de la même façon. C’est cela qu’il faut montrer à ambassadrice et je pense que cet événement permet d’aborder ce sujet sans tabou. » Comme lors Emmeline Ndongue, c’est un palmarès long comme le bras : vice-championne des précédentes éditions, cette Semaine olympique, championne d’Europe, multiple championne de France et bien sûr olympique et paralympique a lieu partout un total impressionnant de 196 sélections en équipe de France de basket-ball. sur le territoire français, car « les Jeux ne Alors, au moment de s’engager en vue de Paris 2024, l’ancienne basketteuse sont pas uniquement pour Paris. Les Jeux, n’a pas hésité. « J’ai vu ce que les Jeux peuvent apporter, puisque je les ai c’est pour l’ensemble de la France. Nous vécus de l’intérieur. C’est un événement et une fête incroyable pour un pays. avons envie de créer un héritage important J’ai envie que la France vive cela. » L’engagement de l’ancienne joueuse et pour cela il faut engager tout le monde, de Bourges est placé sous le signe de l’éducation, elle qui est devenue tout le territoire. La création du label ambassadrice de Paris 2024 sur cette thématique. « J’ai l’éducation en moi, « Terre de Jeux 2024 » va dans ce sens, je voulais être prof de maths à la base », sourit-elle. « Le sport m’a éduquée il permet à des territoires de s’engager sur et m’a permis de trouver ma place. Je suis convaincue que le sport peut des thématiques précises. L’engagement inculquer des valeurs fortes, c’est quelque chose qui me tient à cœur. » sur ce qui nous anime au quotidien est essentiel. Je pense vraiment que chaque territoire peut et doit s’engager », confie Emmeline Ndongue. La jeunesse aussi semble plus que jamais prête à s’engager Nous expliquerons comment s’engager, Emmeline Ndongue. « Ça ne sert à rien de en vue de cet événement majeur qui aura devenir bénévole... Il y a plein de choses faire monter la sauce jusqu’en 2024 et de lieu dans moins de cinq ans. « Les Jeux à construire et c’est un élément qui séduit tout stopper une fois l’événement passé. olympiques et paralympiques parlent à beaucoup de jeunes. » Il continuera sans Pour créer un héritage fort et efficace, il tout le monde, c’est un événement avec doute de le faire d’ici 2024... Mais aussi faut qu’un événement comme la Semaine une aura sans équivalent. La jeunesse les années qui suivront. « Il est certain qu’il olympique et paralympique devienne une commence à être de plus en plus faut que cet événement continue jusqu’en habitude à long terme. » Une semaine mobilisée en vue de ce rendez-vous. 2024 et même au-delà », confirme prête à réussir son « Paris ». 23
DOSSIER Paris 2024 L’Héritage sur tous les terrains Sport santé, éducation, handicap, emploi : l’Héritage qu’entend laisser Paris 2024 n’a pas de frontière. Élodie Taramini Vincent Alberti Professeure d’EPS au collège Frédéric Chopin à Melun Membre du collectif « Pour une France en forme » « Le collectif que nous avons créé re- groupe seize experts issus du monde du sport, de la santé et des médias. Le sens © Collège Frédéric Chopin de cette démarche est d’alerter l’opi- nion publique sur les risques de la © France en forme sédentarité. Or, sor- tir de la sédentarité, « Notre établissement est labellisé Génération 2024, nous mettons c’est pratiquer une donc régulièrement en place des choses en vue de cet événement. activité physique. Le sport a un rôle essentiel à jouer. Il Concernant la Semaine olympique et paralympique qui aura lieu est capital de pouvoir porter un message sanitaire, de en 2020, toute la semaine sera rythmée par l’événement. À un santé et de bien-être. Les pouvoirs publics ont souvent moment, chacun des 350 élèves de l’établissement sera concerné du mal à obtenir des résultats sur ce sujet, Paris 2024 par la SOP. Des élèves ont notamment pris contact avec des peut donc être une formidable fenêtre d’action pendant sportifs et des partenaires. Ces derniers viendront donner des quatre ans jusqu’à l’événement et même au-delà. » cours théoriques et pratiques, chaque journée sera rythmée par des activités. Nous aurons aussi une rencontre parents-enfants, avec une exposition sur tout ce qui s’est passé dans la semaine. » Julien Zelela Président de l’Association Sportive Cécifoot Saint-Mandé « J’œuvre sur plusieurs volets, tout d’abord au niveau de mon club, l’Association Sportive Cécifoot Saint-Mandé. Il s’agit du berceau de la discipline en France. Nous assurons une forte promotion de la pratique. En vue des Jeux paralympiques de 2024, nous aimerions voir la construction d’un terrain de cécifoot dédié, ce dont nous manquons cruellement aujourd’hui en France. Cet héritage doit se bâtir dès maintenant, car la dynamique est déjà en marche pour le cécifoot, c’est une discipline qui séduit et attire de plus en plus © Icon Sport de pratiquants. » 24
VILLE DE PARIS ÉQUIVALENCE QUADRI PIS_18_12778_VILLE_DE_PARIS_LOGO_VERTICAL_POS_CMJN 27/11/2018 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 CYAN 100 % MAGENTA 40 % NOIR 80 % Web : www.carrenoir.com Ce fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS6. 25
RENCONTRES Sport US par Olivier Navarranne © Lionel Friedrich 26
football Le américain prend son envol 27
RENCONTRES Sport US Brigitte Schleifer : « De manière générale, le football américain demeure un sport incompris en France © Lukas Machala Avec 25 000 licenciés, total de 25 000 licenciés. « Nous sommes qui sont rassurés. Pour un sport comme surtout en recherche de visibilité », confie le nôtre, il est important de convaincre le football américain Brigitte Schleifer, présidente de la FFFA. et même de séduire. Ce changement, le demeure un sport « La retransmission du dernier Super fait de bannir les contacts, n’a pas été Bowl sur TF1 a été un élément positif, compliqué. Il est plus facile pour nous de confidentiel en mais nous avons besoin de plus. De changer nos courtes habitudes que pour France. Mais avec une manière générale, le football américain d’autres sports plus installés. » formation de qualité, demeure un sport incompris en France. Il y a une méconnaissance des tactiques, de plus en plus de La pratique des beaucoup de personnes ne retiennent jeunes pratiquants que les contacts et les séquelles, comme jeunes pour priorité les commotions, qui ont fait la une de et une équipe de De plus en plus de clubs français tendent l’actualité. Les parents ont d’ailleurs France performante, souvent eu peur de laisser leurs enfants d’ailleurs à ouvrir des sections jeunes. la discipline croit en pratiquer. La formation des coaches est une « La FFFA mise beaucoup sur ses clubs. priorité, c’est une thématique qui me tient à Sans clubs, une fédération ne peut pas des jours meilleurs. cœur. Car en formant les coaches, on peut avancer », explique Brigitte Schleifer. Des proposer une pratique plus encadrée, plus clubs performants et structurés, à l’image sécuritaire et donc plus attractive pour les des Blue Stars de Marseille. Son président, pratiquants. C’est essentiel. » La fédération Didier Della Guardia, entend « inscrire « tente donc de faire évoluer les mentalités encore plus le club comme une association Nous sommes jeunes, très jeunes ! », assure Olivier Moret, car, comme l’explique Olivier Moret, « nous active et citoyenne de notre belle ville de directeur technique national avons besoin des jeunes. Nous mettons Marseille. » Objectif réussi pour les Blue en place des dispositifs pour entrer dans Stars, qui ont fêté leurs 25 ans d’existence de la Fédération Française de Football les milieux scolaire et associatif. Ce cette année et qui sont présents des U10 Américain. En France, l’apparition des que nous proposons aux jeunes, c’est aux seniors, sans oublier le développement premiers clubs pratiquant cette discipline d’une section féminine. Autre grande une pratique encadrée : jusqu’aux U14, née aux États-Unis date en effet des les contacts sont bannis. L’équipement ville où le football américain tend à se années 1980. Trois décennies plus tard, permet également de pratiquer avec moins développer, Lyon mise sur ses Gones. C’est le football américain n’a pas réellement de crainte. Nous avons de plus en plus de dès 7 ans que les pratiquants peuvent venir percé sur le territoire hexagonal, avec un retours de parents, sceptiques au départ, à l’école de football américain proposée par 28
le club rhodanien dirigé par Franck Gallien. « Aujourd’hui, nous aimerions également développer la discipline de façon un peu plus égale sur l’ensemble du territoire. La majorité des clubs se trouve en Île-de- France, ce qui rend longs et compliqués les déplacements pour nos équipes de province. Avoir une pratique un peu plus répartie sur l’ensemble du territoire est l’une des priorités de la fédération », confie la présidente de la FFFA. Lukas Machala Des Bleus qui dominent l’Europe Brigitte Schleifer : « La formation des coaches est une priorité, c’est une thématique qui me tient à cœur » « Au niveau local, il est vrai que nous éprouvons des difficultés, notamment médiatisés et installés depuis longtemps la première fois depuis 2013. Pour nous, concernant les équipements sportifs. en France. De notre côté, nous sommes c’était un véritable événement. Ce serait Trouver des créneaux et cohabiter avec encore jeunes. Il y a tout à faire et à créer. » évidemment extrêmement positif que d’autres disciplines sont des éléments La FFFA peut tout de même compter sur une cette équipe puisse évoluer plus souvent sur lesquels nous devons faire des vitrine : son équipe de France. Les Bleus sur notre sol, notamment devant des progrès. Localement, la dynamique sur ont remporté les World Games en 2017 et spectateurs qui seraient en mesure de le football américain est plus importante la Coupe d’Europe en 2018. « Il est vrai découvrir notre sport. » Des Bleus en s’il y a moins de concurrence de la part que nos équipes nationales insufflent une quête d’un nouveau titre européen en des autres sports. C’est plus compliqué dynamique positive pour le développement 2020, forts d’une nouvelle génération qui quand des disciplines comme le rugby ou de la discipline en France », confie Brigitte répond parfaitement aux attentes. « C’est le basket, autre sport US, sont fortes. C’est Schleifer. « Le mois dernier, l’équipe de d’ailleurs une dynamique de résultats que d’ailleurs tout à fait normal, ces sports sont France seniors a rejoué à domicile pour l’on retrouve chez les U19. Depuis 1998, © Nolwenn Le Gouic / Icon Sport Brigitte Schleifer : « La FFFA mise beaucoup sur ses clubs » 29
RENCONTRES Sport US © Lukas Machala Olivier Moret : « Il est important de pouvoir compter sur de bonnes performances de nos équipes nationales » l’équipe de France U19 figure sur le podium faute de moyens. Aujourd’hui, nos joueurs canadien. Malgré des moyens humains et européen sans interruption, à l’exception s’entraînent au maximum de leur temps financiers limités, nous misons avant tout de 2015 », se félicite Olivier Moret. « Pour libre, en plus du boulot ou des études. Les sur un travail de qualité. » Pour le moment, une petite fédération comme la nôtre, meilleurs joueurs français sont d’ailleurs c’est donc la qualité à défaut de la quantité qui compte seulement 25 000 licenciés, courtisés par le championnat allemand. pour le football américain en France. Mais il est important de pouvoir compter sur Cela montre aussi que le travail de construction et de formation à long terme à force de travail, la discipline pourrait bien de bonnes performances de nos équipes nationales. Notre savoir-faire en matière est reconnu. Nous avons également cinq cumuler les deux dans le futur. Ce sera de haut niveau est reconnu et se perpétue français qui évoluent dans le championnat alors touchdown ! dans le temps. Il est important que ce travail soit légitimé par les résultats. » Tendre vers le professionnalisme Amiens en pôle Alors que les meilleurs joueurs français de 15 à 18 ans étaient répartis entre Amiens De tels résultats permettent-ils au football et Talence, depuis septembre 2018 l’unique Pôle France de football américain se américain de s’engager sur la voie du situe au sein de la cité picarde. « Nous avons fait ce choix d’une structure unique professionnalisme ? « Nous en sommes afin de centraliser les moyens », explique Steeve Guersent, directeur du Pôle France. encore loin, mais nous nous devons de « Cela nous permet d’avoir un staff plus conséquent, avec par exemple un entraîneur tendre vers cela », assure la présidente pour chaque position. Le nombre de joueurs est lui aussi plus important, ce qui nous de la FFFA. « La très grande majorité de permet de disputer des matches. » Tout au long de l’année, l’équipe du Pôle France nos meilleurs joueurs évolue dans les affronte ainsi des équipes étrangères, permettant aux jeunes talents de s’étalonner. clubs français, mais certains arrivent à « On constate une véritable évolution, aussi bien sur le plan tactique que physique. s’exporter. C’est un élément positif que Cela permet au Pôle France d’être un vrai réservoir pour l’équipe nationale. Plus des joueurs puissent faire leurs armes de la moitié de l’équipe de France championne d’Europe est issue du Pôle France, à l’étranger, c’est une vitrine pour la France. » Pour Olivier Moret, « une pratique c’est donc une vraie réussite. » Une structure qui aide également les jeunes joueurs semi-professionnelle serait idéale. Mais à réussir au mieux leur double projet. « Nous avons un bon taux de réussite au bac », pour cela, le contexte économique doit confie Steeve Guersent. « Nous construisons un vrai projet professionnel avec eux, être propice, nous n’allons pas nous lancer en essayant de les orienter au mieux en post-bac. Ils ressortent ainsi du Pôle France dans ce système pour ensuite mettre comme des hommes alors qu’ils sont arrivés comme des adolescents. » la clé sous la porte deux ans plus tard 30
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