Plateforme transnationale du FSE: et la suite? - Aeidl

Plateforme transnationale du FSE: et la suite?
La Plateforme transnationale du Fonds social européen, coordonnée par l'AEIDL, arrive au
terme de ses quatre ans. En mai, elle a tenu sa conférence de clôture qui a permis à
l'équipe de présenter ses réalisations et de réfléchir avec les décideurs et autres parties
prenantes à la meilleure façon de faire progresser la coopération transnationale au cours
de la prochaine période de programmation (2021-2027).

Marianne Geater, AEIDL, ESF Transnational Platform

La conférence «ESF Transnational Cooperation: including and empowering people throughout
life» (Coopération transnationale du FSE: inclure et autonomiser les personnes tout au long de la
vie) s'est tenue les 21 et 22 mai 2019 à Bruxelles. L’événement a rassemblé près de 300
participants - représentants des autorités de gestion du FSE, de la Commission européenne,
parties prenantes aux niveaux européen et national, porteurs de projets et bénéficiaires.

L'objectif de la conférence était de diffuser les enseignements tirés de la coopération
transnationale du FSE et d'échanger sur la manière dont le FSE et la transnationalité peuvent
concrètement soutenir l'expérimentation d'approches visant à répondre aux besoins et défis
sociaux urgents.

Présentations de projets, sessions plénières stimulantes, panels d’intervenants de haut niveau,
18 ateliers… La conférence a mis les participants au défi d'explorer comment valoriser les succès
de la Plateforme transnationale. Les ateliers ont porté sur un large éventail de sujets tels que la

création d'emplois, la retraite active, le microcrédit, l'entrepreneuriat vert, l'apprentissage tout au
long de la vie, les synergies avec Erasmus+, l'équité en matière de santé, l'innovation sociale et
bien plus.

Un FSE+ à l'épreuve du futur

Comme l'a souligné Andriana Sukova, directrice générale adjointe de la DG EMPL, lors de la
séance d'ouverture de la première journée, la valeur ajoutée du FSE est qu'il est présent à
chaque étape de la vie en aidant les citoyens européens à trouver la place qui leur revient dans
la société. Au cours de la prochaine période de programmation, le Fonds social européen Plus
(FSE+) continuera d'investir dans les personnes afin de leur offrir une éducation de qualité, un
accès égal au marché du travail, des conditions de travail équitables, l'inclusion et la protection
sociales. Pour citer Marianne Thyssen, Commissaire européenne pour l'emploi, les affaires
sociales, les compétences et la mobilité de la main-d'œuvre, il s’agit de rendre le FSE «à
l'épreuve du futur». Selon Mme Sukova, la proposition de la Commission européenne pour le
prochain cadre financier pluriannuel devrait contribuer à atteindre cet objectif.

Amplifier les appels coordonnés et la coopération transnationale

Au cours de la période de programmation actuelle (2014-2020), l'apprentissage mutuel à travers
les 9 réseaux thématiques de la Plateforme transnationale du FSE a été un grand succès. Par
contre, peu d'États membres ont participé aux appels coordonnés visant à inciter les pays à
lancer des projets transnationaux. Loris di Pietrantonio (chef d'unité à la DG EMPL) a reconnu
que les appels coordonnés «ne fonctionnaient pas» et qu'un «niveau de coordination supérieur»
était nécessaire. Comme l'a souligné Sirpa Liljeström du FSE Finlande: «En Finlande, nous
avons toujours pensé que la coopération transnationale était importante et nous voulions en faire
partie, mais ce n'était pas aussi facile que prévu». Elle a insisté sur le fait que les porteurs de
projets restent néanmoins enthousiastes à l'égard de la coopération transnationale. Un sentiment
partagé par de nombreux participants. Un sondage Slido réalisé lors de la séance d'ouverture a

montré que la plupart d’entre eux soutenaient l'idée que les projets transnationaux devraient être
renforcés dans le FSE+.

Mme Sukova estime que les projets transnationaux ont une forte valeur ajoutée européenne et
un grand potentiel d'innovation sociale pour aider l'UE à relever les défis futurs. La Commission
européenne propose donc qu'à l'avenir la coopération transnationale soit organisée dans
l’ensemble de l'Union. 200 millions d'euros seront consacrés à la coopération transnationale, qui
sera coordonnée par une seule autorité de gestion. Celle-ci aidera les États membres à
«identifier les défis et les solutions déjà sur le terrain et à voir comment reproduire les projets
pilotes réussis en Europe», a expliqué M. di Pietrantonio.

Simplification et partenariats

Ce nouveau système, tout comme les travaux déjà réalisés par les différents réseaux
thématiques, devrait permettre à un plus grand nombre de pays de participer aux appels
coordonnés du FSE+. Par exemple, le réseau thématique pour la simplification a travaillé sur les
options de coûts simplifiées (OCS) pour faciliter les projets transnationaux en facilitant les
procédures du FSE.

Pour Katarina Ivanković Knežević, directrice des affaires sociales à la DG EMPL, «Le temps des
OSC est venu. Ils devraient devenir une réalité. 2021-2027 devrait porter sur la simplification, la
flexibilité, de meilleurs arrangements et le courage de piloter même des projets qui pourraient ne
pas réussir. Nous devons prendre plus de risques qu'avant.»

Des procédures plus simples devraient également faciliter la participation au FSE des petites
associations et faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte.

Mme Sukova a remercié la Plateforme pour tout le travail réalisé au cours des dernières années
et a attiré l'attention sur une nouvelle publication du Réseau Apprentissage & Compétences sur

les compétences numériques qu'elle a qualifiée de «lecture utile et inspirante» alors que l'UE
cherche à mieux équiper sa main-d'œuvre pour le marché du travail en mutation de demain.

Les 9 réseaux thématiques ont tous une chose en commun: ils ont favorisé des partenariats
solides que de nombreux orateurs, si ce n'est tous, ont identifiés comme la clé du succès.

L'eurodéputé vert Jean Lambert a déclaré: «Le partenariat a besoin d'une réflexion dans le cadre
du processus semestriel, car il s'agit désormais d'un élément clé du fonctionnement du FSE+.»
Catherine Naughton, directrice du Forum européen des personnes handicapées et vice-
présidente de la Plate-forme sociale, a appelé les autorités de gestion à creuser l'idée de
coproduction et du construire ensemble. «Soyez ouverts aux parties prenantes, renforcez leur
capacité à participer.» Elle a déclaré qu'il était essentiel de prendre en compte les connaissances
et l'engagement de la société civile pour mener des politiques efficaces et ciblées. Lieve
Verboven de l'Organisation internationale du travail (OIT) a suggéré d'élargir les partenariats
existants au-delà de la société civile, du secteur privé et des pouvoirs publics pour inclure les
syndicats et les employeurs. «Les partenariats sont importants. Avoir des partenariats solides est
la clé du succès.»

Afin de garantir que les bonnes pratiques et l'apprentissage mutuel de la période de
programmation actuelle ne soient pas perdus et soient repris dans le FSE+, la Plateforme
transnationale du FSE a récemment publié Lessons learned from Transnational Cooperation. Ce
document synthétise les enseignements tirés de la coopération transnationale depuis 2015. Il a
été rédigé par les dix experts thématiques de la Plateforme transnationale, Valentina Caimi,
coordinatrice de la Plateforme et Caroline Meyers du FSE Flandre.

                                                            L’équipe de la Plateforme transnationale du FSE.