POUR UNE COMMUNICATION RESPONSABLE ACCOMPAGNER UN MONDE EN MUTATION - TOME 1/5 - Sup de Com
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POUR UNE COMMUNICATION RESPONSABLE ACCOMPAGNER UN MONDE EN MUTATION TOME 1/5 Henri Rivollier - En partenariat avec
Edito Communiquer responsable est une exigence de tous les instants. Cela demande une cohérence permanente dans toutes les prises de paroles et dans toutes les actions de de communication et de marketing, qu’elles soient externes, mais aussi internes. Cela impacte également l’organisation et la stratégie générale de l’entreprise. Le spectre est à 360°. Définir la communication responsable n’est pas facile. Il est mal aisé de faire court au risque de passer sous silence l’une des dimensions ou l’un des enjeux. Livrons-nous malgré tout à l’exercice : « Est responsable la communication qui s’appuie sur la réalité du produit ou de l’organisation, qui est soucieuse des impacts environnementaux, sociaux, sociétaux, culturels et économiques, et qui s’efforce, en toute transparence, de garantir le respect des parties prenantes, tout en visant à atteindre ses objectifs avec efficacité ». On parle aussi parfois de communication verte, de communication durable, de communication éthique, raisonnée ou encore positive. Mais la notion de communication « responsable » nous parait significative d’une démarche globale, volontaire et engageante qui doit être portée par la Gouvernance et relayée par les services marketing, communication, mais aussi par les services commerciaux ou encore les ressources humaines. La communication responsable est au cœur de la démarche RSE. La communication responsable repose sur la transparence. Elle se situe au présent, mais elle a pour horizon l’avenir. C’est un ouvrage sur le long terme. Elle doit être compréhensible pour tous. Elle doit être aisément accessible et efficiente. 2
Prologue Communiquer responsable est une démarche globale qui implique l’ensemble des activités de communication. Tout commence avec la teneur du message dans le respect des enjeux environnementaux, sociaux, sociétaux, et économiques. C’est à cette condition que la communication sera réellement convaincante et créatrice de valeur. Dans cette démarche globale, on veillera aux impressions, à l’organisation des événements, aux relations Publics, à la conception et à l’animation des stands, à la gestion des réseaux sociaux et des outils numériques, aux vidéos, aux packagings... La liste n’est bien sûr pas exhaustive. La communication responsable s’invite dans le quotidien du communicant, sous peine d’incohérence et de perte de crédibilité. La publicité est sans doute la première concernée par cet objectif d’éco responsabilité. Elle nécessite d’être transparente. Elle doit se situer au présent et au futur. La publicité responsable, c’est d’abord celle qui respecte les règles en vigueur, qu’elles soient d’origine législative, réglementaire ou déontologique. La publicité responsable s’appuie sur la démarche d’autorégulation des organismes professionnels. Elle doit être loyale, respectueuse et protectrice de la personne humaine, des groupes sociaux et de toutes les parties prenantes. Elle respecte les croyances, les religions, les opinions politiques ou philosophiques. Elle tient compte de la diversité. Est responsable la publicité qui refuse la facilité, les stéréotypes, le recours à la violence ou à la nudité non justifiée par le message et/ou le produit. Est responsable la publicité qui refuse la soumission, qui respecte la décence et la dignité humaine. Est responsable la publicité qui apporte les preuves de ses allégations. La digitalisation croissante de la communication et du marketing, comme de la publicité, apporte de nouveaux enjeux et défis. Et principalement celui du respect des données personnelles et de la vie privée. Aujourd’hui plus de 8 Français sur 10 se disent inquiets pour leurs données personnelles et le respect de leur vie privée. C’est d’ailleurs l’un des freins au développement des objets connectés. Et ce fût sans doute la première cause de l’échec cuisant de l’application StopCovid. La poussée des adblockers dans notre pays est aussi l’expression manifeste d’une lassitude et d’une inquiétude latente, mais aussi du rejet d’une publicité trop intrusive. La question des cookies et des cookies tiers fait de plus en plus débat et est au cœur des préoccupations des commissions et des assemblées européennes. Le marketeur et le communicant ont ici une grande responsabilité, celle de bâtir un internet et un monde digital au service de tous. Des stratégies différentes et moins intrusives, se développent et bon nombre d’entreprises ont compris que, mettre le consommateur au cœur de sa stratégie marketing, est un prérequis vers une communication plus responsable. La communication responsable est un axe stratégique qui ne s’improvise pas. Elle est engageante. Elle exige réflexion et prise de recul. Elle ne tolère ni improvisation ni changements de cap au gré des vents. Elle reste un exercice captivant au service du 3
bien commun et de l’intérêt général, un exercice qui reposera souvent sur des choix et des compromis, qu’ils soient techniques parfois, économiques plus souvent. Des compromis, mais sans se compromettre. Pour éviter les sorties de route, il pourrait être intéressant de mettre en place, dans les services de communication et les agences qui ne s’en sont pas encore dotés, un process de validation éthique de la communication, préalablement à toute diffusion. Négocier en interne une Charte éthique est aussi un projet engageant et qui ne doit pas être réservé qu’aux grandes entreprises. La communication responsable exige aussi cohérence et exemplarité en interne. Exemplarité dans la gestion des ressources humaines, notamment des salariés, des stagiaires, des alternants. Exemplarité dans les relations aux parties prenantes, notamment des prestataires, des fournisseurs, des sous-traitants, des freelances. La communication responsable se doit d’affecter l’ensemble de l’organisation de l’entreprise ou de la marque, au risque d’être un jour prise à défaut ou à parti. Le communicant a une double responsabilité. D’abord celle de choisir les messages, les process, les outils et supports ainsi que les prestataires les plus respectueux de l’environnement, des enjeux sociaux et sociétaux et des enjeux économiques. Mais il est aussi investi d’un pouvoir de sensibilisation, de véhiculer des messages conformes à l’intérêt général, au bien commun et aux enjeux de la transition écologique. Le pouvoir de contribuer à façonner de nouveaux modes de vie. En cela, le communicant se doit d’être exemplaire. 4
Lexique A Affichage (média) 54 Autrement (consommer) 13 B Bénévolence 49 Big Corpo (rapport) 33 C Chaize (rapport) 27 CNN (rapport du Conseil National du Numérique) 25 Comité (Comité d’Ethique du Numérique) 28 Confiance 12 Contributing (baromètre) 17 Contributions (à l’écoute des) 21 Convention (citoyenne pour le climat) 29 Convention (des entreprises pour le climat) 32 E Engagement (des marques) 14 Etats-généraux (de la communication) 22 Etudes 10 Evin (proposition de loi Evin de la publicité) 35 G Good 45 Goodvertising (affirmation du) 45 Goodvertising (observatoire & baromètre) 46 I Internet (média) 56 L Loi (proposition EDS) 40 5
M Manifeste (Manifeste Etudiant) 21 P Positive (publicité à énergie positive) 59 Presse (média) 53 Publicité (Rapport Publicité et transition écologique) 35 R Radio (média) 57 Raison d’être 14 & 18 Responsables (marques) 19 S Sincère (communication) 20 Solidaire (publicité) 50 T Transparence 11 TV (média) 50 V Valeurs (recherche de valeurs) 11 Z Zen50 (rapport) 24 6
Sommaire Edito................................................................................................................................................ 2 Prologue .......................................................................................................................................... 3 Lexique ............................................................................................................................................ 5 Sommaire ........................................................................................................................................ 7 1- A l’écoute des études terrain ................................................................................................. 10 1.1-Un rapport ambigu à la publicité ................................................................................................ 10 1.2-La recherche de valeurs et de transparence ............................................................................... 11 1.3-Un rapport construit sur la confiance ......................................................................................... 12 1.4-Une aspiration à consommer autrement .................................................................................... 13 1.5-De l’engagement des marques, à la raison d’être ...................................................................... 14 1.6-Une attente de marques responsables ....................................................................................... 19 1.7-Un plaidoyer pour une communication sincère ......................................................................... 20 2- A l’écoute des contributions .................................................................................................. 21 2.1-Le Manifeste Etudiant pour un réveil écologique ....................................................................... 21 2.2-Les Etats Généraux de la Communication .................................................................................. 22 2.3-Le rapport ZEN50 ........................................................................................................................ 24 2.4-Le rapport du Conseil National du Numérique ........................................................................... 25 2.5-Le rapport Chaize sur le numérique ............................................................................................ 27 2.6-La création du Comité d’Ethique du Numérique ........................................................................ 28 2.7-La Convention Citoyenne pour le Climat .................................................................................... 29 2.8-La Convention des Entreprises pour le Climat ............................................................................ 32 2.9-Le rapport Big Corpo ................................................................................................................... 33 2.10-Pour une loi Evin de la Publicité ................................................................................................ 35 2.11-Le rapport Publicité et Transition Ecologique ........................................................................... 35 2.12-La proposition de loi des députés écologiques ......................................................................... 40 3- Le « Good » prend ses marques ............................................................................................. 45 3.1-L’affirmation du goodvertising .................................................................................................... 45 3.2-Goodvertising, entre mythe et réalité ........................................................................................ 46 3.3- La bénévolence, levier de préférence ........................................................................................ 49 4- L’essor de la publicité solidaire .............................................................................................. 50 4.1- En média TV................................................................................................................................ 50 4.2- En média presse ......................................................................................................................... 53 7
4.3- En média affichage ..................................................................................................................... 54 4.4- Sur le média Internet ................................................................................................................. 56 4.5- En média Radio........................................................................................................................... 57 Plaidoyer pour une publicité à énergie positive ............................................................................. 59 Retrouvez sur le site de SUP’DE COM les 5 Livres Blancs dédiés à la Communication Responsable 63 L’auteur .....................................................................................................Erreur ! Signet non défini. La Filière Communication définit ainsi sa mission : « … Faire comprendre et faire valoir le rôle de la communication, son utilité, ses métiers, son fonctionnement, auprès de tous les publics » et « … révéler l’effet de levier de la communication sur la croissance économique et l’emploi, mais aussi sur la conduite du changement, sur la transformation du monde, des attitudes et des comportements dans la perspective de la transition écologique et solidaire ». Source : Le site internet de la Filière Communication 8
« Le monde change. La pub aussi » France TV Publicité Notre monde connait depuis quelques années de réelles mutations que la crise mondiale de la Covid19 ne peut sans doute qu’accélérer. Des changements profonds de nos modes de consommation et de nos modes de vie se dessinent ou s’affirment. Les signaux sont nombreux et nous ne pouvons pas les ignorer. Le consommateur a pris conscience que son achat a un impact non seulement sur la vie économique mais aussi sur la société et sur la planète. Il aspire à ce que cet achat ait du sens et qu’il soit le moins impactant possible pour les grands équilibres nécessaires au bien commun et à l’intérêt général. Le nouveau consommateur se soucie d’éthique. Il veut des marques engagées. Il donne la priorité aux marques qui défendent des valeurs dans lesquelles il se reconnait. Il attend des marques des actes qui puissent avoir un impact positif sur les grands enjeux auxquels nous sommes confrontés, qu’ils soient économiques, sociaux, sociétaux, environnementaux ou encore sanitaires. La communication peut et doit accompagner cette mutation. Et puisque l’écoute est depuis toujours l’une des bases en communication, prenons le temps d’écouter les nombreux signes de cette mutation, notamment ceux qui nous viennent des études, et des enquêtes (1). Sachons percevoir également les signaux de ces multiples groupes de travail qui ont, dernièrement, donné lieu à de nombreux rapports, contributions ou manifestes (2). Et qui ont conduit à des projets et à des propositions de lois qui pourraient bien demain, redessiner une partie du paysage. Dans ces données, sachons, avec humilité, trouver motif et matière à réflexion. 9
1- A l’écoute des études terrain Un certain nombre d’études récentes révèlent ou confirment les nouvelles aspirations du consommateur. Remise en cause de certaines formes de publicités, exigence d’une plus grande transparence, désir de voir les marques afficher et défendre leurs valeurs et s’engager pour des causes d’intérêt général. Aspiration à une consommation plus raisonnée sont autant de signes qui ne trompent pas et dont les marques doivent tenir compte. La communication responsable commence par l’écoute des parties prenantes, et à plus forte raison quand il s’agit des aspirations du consommateur. Etre attentif à ce que disent ces études et ces enquêtes terrain, c’est peut-être la meilleure façon de se laisser pénétrer des attentes du consommateur pour tenter de mieux l’accompagner dans sa quête de consommer autrement, et de constater qu’une nouvelle société de consommation est peut-être en train de naître… 1.1-Un rapport ambigu à la publicité Voilà plusieurs années qu'aucune étude sur les rapports que les Français entretiennent avec la publicité, n'avait été publiée. Raison de plus pour s'intéresser à l'étude "On vous dit tout" de Keep Calm même si elle date (déjà) de février 2018. La pub, rien que la pub? A la question "quand une marque communique, s'agit-il de ..." 67% des 500 personnes interrogées évoquent la publicité contre seulement 18% qui pensent à de l'information. Ils sont même 11% à songer à de la ... manipulation. Et le tableau est complété par le fait que 63% des sondés estiment que la communication des marques est présente de façon permanente dans leur vie quotidienne. A la question (certes orientée) "la communication des marques vous parait-elle invasive?", c'est sans surprise que 98% répondent par l’affirmative. Au hit-parade de la publicité invasive arrive la pub TV avec 82% devant la pub internet avec 64%. Mais il est vrai que l'étude sépare la publicité sur internet de celle sur les réseaux sociaux (27%) et sur les applications (25%). Ce qui peut en effet biaiser ce hit-parade... Car on sait par ailleurs que 83% des Français trouvent justement que la publicité digitale est trop intrusive. Du côté des médias bons élèves en matière d’intrusion, la publicité au cinéma (avec seulement 8%) et l'affichage (avec 19%). A en croire ces résultats, ce seraient donc les mauvaises langues qui se plaindraient des avant-films et de l'invasion de l'espace public par les marques... 10
En avril 2019, l’étude Kantar Dimension apporte quelques nuances. 37% des personnes interrogées déclarent ne pas aimer la publicité, 43% affirment que la publicité les laisse indifférents alors que 21% reconnaissent aimer la publicité. Une résignation assumée? Une chose est certaine, le consommateur comme l’usager ont l’impression que la publicité est omniprésente dans leur environnement. Et tout le mérite de cette étude est de le rappeler. Mais cela signifie-t-il que les Français sont peu sensibles aux nouvelles formes de communication qui se veulent plus tournées vers le service au consommateur, comme le brand content par exemple? Ou cela signifie-t-il que les efforts de storytelling ont finalement peu d'impacts sur l'appréhension du consommateur? Pas si sûr puisqu'à bien y regarder, et toujours selon cette étude, les Français ne nous paraissent pas résolument publiphobes. Un sur deux (52%) reconnait que la communication (la publicité?) est un mal nécessaire et ils sont même 26% à considérer qu'elle a des effets positifs sur la société. Cette étude doit nous interroger. Avec pour enjeu, faire en sorte que le sentiment d’intrusion publicitaire ressenti par bon nombre de consommateurs ne prime pas sur le contenu du message. 1.2-La recherche de valeurs et de transparence La 14ème édition de l’étude Accenture Strategy de février 2019 apporte des données précieuses sur ce qu’attentent les consommateurs en matière d’engagement des marques. Et l’engagement environnemental a la cote. 6 Français sur 10 reconnaissent privilégier dans leurs choix les marques qui défendent leurs valeurs et leurs convictions. Et les principales attentes du consommateur sont la santé, le bien-être, le respect de l’environnement, l’utilisation d’ingrédients naturels, les filières d’approvisionnement et les conditions de travail. Presque 7 Français sur 10 (66%) considèrent que la transparence doit être l’une des principales valeurs d’une marque. Mais bien-sûr, plus l’attente est forte plus fort sera le risque de sanction en cas de déception. Une déception qu’un consommateur sur deux reconnait avoir un jour connue. Et 43% des déçus avouent avoir changé alors de marque dont 20% définitivement. Mais les attentes des consommateurs peuvent encore aller plus loin. Un peu plus d’un consommateur sur deux (56%) souhaitent en effet que les entreprises prennent position sur les questions sociales, culturelles, environnementales et même politiques. Peut-être plus significatif encore, presqu’un consommateur sur deux reconnait que sa décision d’achat peut être influencée par les déclarations du dirigeant de l’entreprise. 11
1.3-Un rapport construit sur la confiance Quelle confiance les Français accordent-ils aux marques ? Une étude Kantar, réalisée en mars 2019 nous apporte des éléments de réponse. Les marques françaises tirent bien leur épingle du jeu puisque 90% des personnes interrogées leur accordent leur confiance. Un taux de confiance qui chute à 56% pour les marques internationales. L’attrait du « made in France » sans aucun doute mais aussi du désir de consommer plus local et de mieux maitriser les conditions de production. Sur quels éléments la confiance envers les marques repose-t-elle ? En tout premier lieu pour 77% des sondés, sur le fait de tenir ses promesses et le cas échéant pour 72% sur la capacité des marques à reconnaitre leurs erreurs. En consommateurs pragmatiques, 75% des personnes interrogées accordent leur confiance à une marque en fonction de la durée de vie de ses produits. Sans surprise, pour 71% des sondés, la confiance repose sur une communication transparente. A l’inverse, quels sont les facteurs de perte de confiance dans une marque ? Trois facteurs sont cités à quasi égalité de score. Pour 23%, ce sont les impacts négatifs sur la santé ou sur l’environnement à égalité avec le fait que le consommateur ne se reconnaisse pas dans les valeurs de la marque. Et pour 22% les impacts sociaux négatifs. Une perte de confiance qui pour une marque peut avoir des incidences non négligeables puisque 53% des sondés se déclarent prêts à cesser de consommer le produit ou le service en cause. 29% des consommateurs se disent même alors enclins à transmettre leur opinion défavorable à leur entourage. La confiance a également été analysée par une étude Opinion Way un an plus tard, en février 2020. Pour cette étude, le prix était cité comme principal critère de confiance par 8 Français sur 10. Arrive en 2ème position la performance et la durée de vie du produit pour 54% des personnes interrogées. On le voit le consommateur reste pragmatique et accorde sa confiance aux marques dont les produits répondent à ses attentes, plébiscitant ainsi le fait d’avoir été écouté. Une étude YouGov publiée en octobre 2020 confirme les risques pour une marque de perdre la confiance des consommateurs. Cette étude s’est intéressée aux risques de boycott. Ainsi, 4 Français interrogés sur 10 se déclarent prêts à boycotter une marque en cas de scandale avéré, et également 4 sur 10 affirment avoir déjà boycotté de 2 à 3 marques. Pour 1 Français sur 2 (49%), ce boycott pourrait même être définitif. Quant aux motifs les plus fréquemment cités de boycott, on trouve à 42% le risque santé, à 40% la maltraitance animale, à 39% les nuisances environnementales et à 32% l’origine incertaine des matières premières. Les femmes seraient un peu plus enclines au boycott que les hommes (57%). 12
1.4-Une aspiration à consommer autrement Une étude conduite par Oney Opinion Way dans 4 pays européens montre que les attentes en matière de consommation sont en train d’évoluer. Cette étude a été administrée auprès de 1 000 personnes en France, mais aussi en Espagne, au Portugal et en Hongrie. L’étude est centrée sur la perception qu’ont les consommateurs de la notion de consommation raisonnée et de leur niveau d’engagement. L’étude a cherché à identifier les attentes des consommateurs en matière d’engagement des marques. Les consommateurs veulent des marques engagées mais quels sont les types d’engagements plébiscités ? Sans surprise, 92% des consommateurs français attendent des marques qu’elles s’engagent pour le développement durable et 89% qu’elles accompagnent les consommateurs à consommer plus responsable. Ce dernier message nous parait particulièrement intéressant. Mais dans le même temps, le consommateur reste prudent, certains diront peut-être lucide puisque qu’1 Français sur 2 déclare ne pas croire à l’engagement des marques. Des marques qui semblent parfois peiner à convaincre. Aussi surprenant que cela puisse paraître, 9 personnes interrogées sur 10 se disent sensibles à la consommation raisonnée avec 3 axes principaux : le gaspillage alimentaire pour 69%, l’obsolescence programmée pour 50% et les modes de production pour 34%. L’étude décrypte également quel est le niveau d’engagement des Français et à quoi ils sont le plus sensibles ? C’est ainsi qu’1 Français sur 2 (51%) déclare faire le tri sélectif (51%), et consommer local (51%). Environ 4 Français sur 10 déclarent acheter des produits recyclables (42%) ou recyclés (36%). A noter d’ailleurs que l’achat d’un produit neuf n’est plus l’unique solution puisque 85% des Français disent avoir déjà acheté d’occasion et 63% avoir eu recours à la location d’un bien. Presque 7 personnes sondées sur 10 (68%) estiment que la déconsommation est inévitable. Pour autant, jusqu’où les consommateurs sont-ils prêts à aller ? Certains résultats peuvent paraître étonnants. Ainsi, 77% se disent prêts à payer plus cher si le produit est responsable et 83% seraient prêts à limiter les loisirs polluants, comme limiter leurs voyages ou des rationnaliser. Alors va-t-on vers une consommation plus frugale issue de la prise de conscience des excès du consumérisme et de la surconsommation de plus en plus décriée ? Certains signes peuvent le laisser penser. Courrier International ne titrait-il pas en novembre 2019 « L’hyperconsommation, c’est la mort » ? Et en 2018, l’Insee enregistrait un ralentissement de la consommation supérieur au ralentissement du pouvoir d’achat. Voilà qui nous rapproche du concept de la « Sobriété heureuse » lancé par Pierre Rabhi il y a déjà… 10 ans. Pour Pierre Rabhi, nous devons faire le choix de la modération volontaire de nos besoins et de nos désirs pour remettre l’humain et la 13
nature au cœur de nos préoccupations. Une invitation qui, 10 ans après, semble pourtant tellement actuelle ! 1.5-De l’engagement des marques, à la raison d’être Selon une étude ViaVoice réalisée pour The Good Compagny, 85% des Français estiment que les entreprises ont un rôle à jouer dans la construction d’une société meilleure et plus juste. Cette tendance est clairement confirmée par une étude Oney dans laquelle 90% des Français déclarent attendre des marques qu’elles s’engagent. Même ressenti dans l’étude In brands we trust de l’Agence Edelman Intelligence publiée en octobre 2019 et qui révèle que 70% des Français disent choisir leurs marques en fonction de leurs prises de positions sociétales. Un chiffre en très nette progression puisqu’il n’était encore que de 50% deux ans plus tôt. Mais cet engagement doit avant tout être cohérent. Cohérent avec l’histoire de la marque, avec ses valeurs, avec son objet et sa raison d’être. Des tendances que l’on retrouve dans l’étude Cap Gemini de juillet 2020 dans laquelle 94% des Français interrogés reconnaissent que les marques étaient légitimes à prendre part à la lutte contre la pandémie de la Covid19. Cette même étude révèle que l’engagement des marques en faveur du développement durable est pour 79% des personnes interrogées un facteur déterminant de la préférence d’achat. De son côté, Kantar a publié une étude en Janvier 2020 sur les Français et la communication responsable. Cette étude a été administrée auprès de 1 000 personnes de plus de 18 ans. Elle apporte des éclairages intéressants sur les engagements attendus des marques mais aussi sur la responsabilité des différents acteurs. Premier constat, pour 89% des Français interrogés, il y a urgence à agir pour l’environnement. Mais la dimension sociale n’est pas loin de leurs préoccupations puisque 86% pensent qu’il y a aussi urgence à agir pour une société plus juste. Cependant l’étude révèle également que seuls 23% des personnes interrogées se déclarent tout à fait d’accord pour modifier leur comportement au quotidien. On le sait, de l’intention aux actes il y a parfois tout un monde. Alors on peut légitimement se poser la question : à qui ou à quelles instances revient la responsabilité d’agir ? Les réponses sont très différentes selon qu’il s’agit des enjeux environnementaux ou des enjeux sociaux. En matière environnementale, 35% des sondés estiment que ce sont d’abord aux puissances mondiales à agir et 26% à l’Etat français. Des Français conscients que la protection de l’environnement est avant tout un problème planétaire. Seuls 19% considèrent que c’est aux citoyens d’agir. 14
Par contre sur les enjeux sociaux, 63% des sondés considèrent que c’est à l’Etat français à agir. Les puissances mondiales ne sont citées que par 18% des sondés et les citoyens seulement à 7%. Et les marques ? Alors que l’on évoque de plus en plus la notion de marque citoyenne ou de Responsabilité sociétale des marques, le consommateur ne semble pas vraiment, pour l’heure, trouver réponse à ses attentes. Des consommateurs qui pensent à 22% que les marques ne sont pas réellement impliquées et à 16% qu’elles ne sont pas réellement efficaces. Mais la pandémie semble avoir redistribué certaines cartes comme nous le verrons ci-dessous. Si la véritable prise de conscience environnementale du consommateur date maintenant d’une dizaine d’années, on constate que sa traduction en faits et en engagements demande du temps, aussi bien pour les consommateurs que pour les marques. Quelles sont les attentes en matière d’engagement ? Une autre étude commandée et publiée par LSA en juin 2020 et réalisée par Univers Retail, lève le voile sur ce qu’attendent les Français en termes d’engagement des marques. Selon les résultats de cette étude, une marque responsable est celle qui s’engage sur plusieurs critères. Six critères obtiennent les plus fortes adhésions : Critères d’engagement attendus par le consommateur Valeur d’adhésion à ces critères /10 La marque se préoccupe de la qualité et de la sécurité de ses 8,6/10 produits ou de ses services La marque est transparente vis-à-vis des consommateurs 8,6/10 La marque se soucie des pratiques liées à son activité 8,4/10 La marque privilégie les matières premières et les énergies 8,3/10 françaises La marque réduit son empreinte carbone 8,2/10 La marque favorise l’emploi local 8,2/10 Cette étude relève elle aussi une certaine déception du consommateur qui considère finalement de manière majoritaire que les marques ne s’engagent finalement pas assez. Cela principalement ressenti sur les questions environnementales par 61% des sondés, mais c’est également vrai en matière sociale (59%) et en matière économique (57%). 15
L’engagement après la pandémie ? La pandémie de la Covid19 a forcément impacté les attentes des citoyens en matière d’engagement des entreprises et des marques. Une étude Ipsos publiée en septembre 2020 nous apporte quelques éléments de réponses. Elle révèle tout d’abord que pour 52% des 500 personnes sondées, les entreprises françaises se sont montrées solidaires et responsables face à cette crise sans précédent. Mais les priorités en termes d’engagement ont-elles changées avec la crise ? Pour 52% la priorité doit être la lutte contre la crise économique et le chômage alors que pour 48% la priorité doit rester l’urgence climatique. Le grand défi qui nous attend est sans aucun doute de parvenir à concilier ces deux mondes, l’économie et l’environnement. La pandémie a par contre joué un rôle positif sur le taux de confiance des Français envers leurs entreprises. Ainsi, le taux de confiance envers les PME atteint 84%, marquant une progression de 5 points par rapport à 2019. Quant au taux de confiance envers les grandes entreprises, il fait un bon de 19 points, atteignant 34% des sondés. Les marqueteurs engagés dans la transformation RSE Conduite entre février et juin 2020 pour Cision, le Club des Annonceurs et le salon E- marketing de Paris, cette étude a été rendue publique le 1er septembre. Elle a été menée auprès d’un peu plus de 400 professionnels du marketing. Elle apporte un regard intéressant sur plusieurs des interrogations et des enjeux actuels des secteurs du marketing et de la communication, et plus particulièrement sur la notion d’engagement. Ce qui frappe avant tout chez ces professionnels, c’est justement que cet engagement de la marque est plébiscité puisque 90% des sondés estiment qu’une marque doit porter des engagements sociétaux et/ou environnementaux. C’est même pour 80% une question de survie. Cette conviction n’est bien-sûr pas totalement déconnectée du business puisque 84% du panel pensent que l’engagement d’une marque contribue à sa performance marketing et permet de gagner en influence. Gagner en influence, mais auprès de quels publics ? Pour 67% auprès des salariés de la marque, à 58% sur les réseaux sociaux, et à 55% auprès des clients. Sont évoqués ensuite les influenceurs (44%) et les journalistes (38%). La marque doit s’engager, mais pour quelles causes ? Arrive en tête avec un score de 90% les bonnes pratiques environnementales en interne (mais de quelle ampleur ?), puis le bien-être des salariés (69%), des achats et une production responsables et durables (59%), la promotion de la diversité et de l’inclusion (49%) et enfin l’égalité femme/homme (48%). Et dans la vraie vie, cette volonté d’engagement a-t-elle été traduite en actions concrètes ? Oui répondent 58% des sondés. Mais là encore, on peut s’interroger non seulement sur l’ampleur de ces actions, mais surtout sur la question de savoir si ces actions étaient la traduction d’une stratégie RSE de l’entreprise ou simplement des actions au coup par coup. 16
L’étude apporte également un éclairage intéressant sur les conditions de réussite des actions mises en place dans le cadre de cet engagement sociétal ou environnemental. Pour 86% des sondés, il faut avant tout apporter des preuves concrètes de l’engagement. Voilà qui est rassurant. Le rôle de la communication externe est également souligné, 28% estimant qu’une campagne de communication externe est alors indispensable alors que pour 52% des interviewés, une telle campagne serait un plus. Enfin, pour 67% des personnes interrogées, la réussite de l’action nécessite la mobilisation des collaborateurs. On en arrive à une question centrale : pourquoi la marque doit-elle s’engager ? Quelles sont les motivations qui poussent à cet engagement ? Si 52% des sondés affirment que la motivation première est de contribuer positivement à une cause, des raisons plus pragmatiques viennent ensuite, notamment pour 28% l’objectif est de fidéliser les salariés et valoriser la marque employeur, et pour 10% développer une image positive dans les médias ou encore (10% également), développer le chiffre d’affaires. Finalement les marqueteurs interrogés se montrent réalistes. Tout cela ne signifie-t-il pas finalement que la marque poursuit avant tout un objectif business, et que si un engagement sociétal ou environnemental peut être poursuivi en parallèle dans une poursuite de l’intérêt commun, c’est alors tant mieux. Une étude qui pose une question essentielle. Cette volonté de s’engager et de défendre des causes est-elle l’expression de la stratégie RSE de l’entreprise ou une réponse à une situation de crise majeure ? Est-on en face d’une transformation profonde de l’entreprise ou de réponses opportunistes ? L’engagement est-il quotidien et touche-t-il toutes les strates de l’entreprise ? L’avenir apportera sans doute des éléments de réponses. Le 1er Baromètre du Contributing « Etre contributing » sera peut-être bientôt une expression tendance des marqueteurs et des communicants. On peut le définir comme l’aspiration du marketing traditionnel - ayant pour objectif de toujours vendre plus - à apporter une contribution positive pour permettre à une marque de concilier l’activité économique avec les grands enjeux de la société actuelle. En un mot, être contributing, c’est ajouter du sens à l’activité. Une démarche marketing dans laquelle on retrouve le désir de donner du sens, d’avoir un impact positif, d’œuvrer au bien commun. Le contributing a désormais son Baromètre lancé par l’Agence W avec le concours de l’Institut CSA. Il a été administré pour la 1ère fois en mai 2020. Et même si nous étions en pleine crise sanitaire, ses résultats démontrent une fois de plus que le consommateur ne s’intéresse plus uniquement au produit et à son prix, mais que les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux font désormais partie de ses critères de choix. Peut-on alors envisager une nouvelle répartition du pouvoir d’influence ? Le consommateur peut-il influer sur les choix et les engagements des marques ? On ne peut totalement l’écarter dans la mesure où 56% des sondés estiment que les consommateurs sont les facteurs-clés du changement, devant le Gouvernement (50%) et les entreprises (25%). On semble assez loin dans ces résultats de la prétendue 17
toute-puissance du marketing et de la publicité. Une démonstration de la nécessité pour une marque de rester à l’écoute. Mais quelles sont, dans ce contexte, les principales attentes du consommateur révélées par ce nouveau baromètre ? Elles se déclinent en un TOP5 avec le classement suivant : 1- Une production localisée en France 2- Une production protectrice de l’environnement 3- La protection de la santé du consommateur 4- Des prix accessibles 5- Le bien-être des salariés. N’est-il pas frappant de constater que le facteur prix n’apparait qu’en 4ème position et que les 4 autres attentes sont rattachées à des préoccupations sociales, sociétales ou environnementales ? Quant aux secteurs pour lesquels les attentes des consommateurs sont les plus fortes sont l’alimentation pour 44% des sondés, le transport et l’énergie (42%) et le secteur des banques et assurances pour 41%. La force de la raison d’être Une étude mondiale intitulée « The 2020 strength of purpose » » a été conduite au printemps 2020 par Zeno Group auprès de 8 000 consommateurs. Cette étude avait pour ambition de mettre en corrélation la raison d’être des entreprises et leurs résultats commerciaux. Une étude qui tend à démontrer que plus une marque a une raison d’être forte, plus son activité connait une évolution positive. Une chose est sûre, les consommateurs soutiennent les entreprises qui ont une raison d’être forte et un impact positif sur la société. Ils sont même 92% à souhaiter que les marques se positionnent sur leur raison d’être et affichent leurs engagements. Mais ils font néanmoins preuve de lucidité puisqu’ils ne sont plus que 22% à penser que les marques ont réellement adopté une raison d’être claire et forte. Intéressons-nous aux attentes exprimées par les consommateurs français lors de cette étude. Cinq axes principaux s’en dégagent. Le traitement équitable de tous les employés arrive en tête des attentes avec un score de 56%, suivi par l’attente de produits reflétant les besoins actuels et des pratiques éthiques et durables pour 48%. Les Français attentent également de nouvelles opportunités d’emploi (40%). L’engagement social et sociétal local fait aussi partie des attentes (35%). Clairement, la raison d’être modifie la relation du consommateur à la marque. Les consommateurs interrogés estiment qu’ils ont ainsi 4 fois plus de chances d’acheter les produits d’une marque affichant sa raison d’être, 4,5 fois plus de chances de la recommander et de lui faire confiance et 6 fois plus de chances de la défendre en cas de crise. Des données du plus grand intérêt alors que dans notre pays, la loi Pacte est récente. 18
1.6-Une attente de marques responsables Etude, enquête, publiée en novembre 2019 par le Groupe M6, « Le temps des marques responsables » est issu du travail de veille du Groupe, complété par des investigations terrain et des focus-groupes. L’objectif était de définir les attentes des Français en matière de responsabilité des marques. Cette étude révèle elle aussi des signes de changements dans la perception des consommateurs et des citoyens. Une prise de conscience… C’est tout d’abord une réelle prise de conscience qui s’impose. Ainsi, à 70%, les Français pensent que notre civilisation vit une crise sans précédent. Et pour 64%, ils sont convaincus qu’ils vont devoir changer leur mode de vie. D’autant plus révélateur que la crise sanitaire n’avait pas encore sévi. Pour 48% des Français, la pollution est la première des préoccupations. Des actes à la mobilisation Cette conscience de devoir changer nos modes de vie et habitudes de consommation se traduit-elle réellement en actes ? Apparemment oui puisque 93% disent limiter le gaspillage alimentaire, 92% trier leurs déchets, 89% économiser l’eau et 77% faire réparer leurs produits défectueux. Mais ces actions, qui semblent entrer dans nos habitudes de vie, traduisent-elles une réelle mobilisation ? Cette mobilisation a été appréciée à partir de la proposition d’une liste de 66 actions responsables. Les résultats sont plus nuancés puisque 44% des Français se déclarent mobilisés. Plus précisément 18% « fortement mobilisés » et 26% « moyennement mobilisés ». A l’opposé, 39% peuvent être considérés comme « faiblement mobilisés » et 17% « démobilisés ». Une répartition qu’il faut sans doute prendre avec prudence, car la frontière entre les « moyennement » et les « faiblement » mobilisés reste à affiner et est sans doute assez subjective. Mais on peut aussi en déduire que les consommateurs et autres usagers manquent sans doute d’information sur les impacts réels de leur consommation et de leur mode de vie. A moins qu’ils ne se disent également que tout cela les dépasse un peu… Un signe encourageant, 89% de la génération Z disent avoir adopté de nouveaux comportements en 2019. Au final, qu’est-ce qu’une marque responsable ? Quelle représentation le Français a-t-il de la notion de marque responsable ? C’est une marque qui incarne des valeurs, mais lesquelles ? Pour 45% c’est celle qui veille au respect de l’écologie. Pour 42% c’est la marque qui s’engage sur la durabilité de ses produits et pour 40% celle qui respecte le consommateur. Comme on le constate, et même si l’écologie est citée en première position, les écarts entre ces trois critères restent faibles. Mais une question peut néanmoins être posée : où ranger les attentes en matière de durabilité des produits ? Dans le respect de l’écologie ou dans le respect du consommateur ? Sans doute les deux… Par contre consensus semble-t-il en matière de communication. Ainsi, à 85% les consommateurs interrogés attendent des marques qu’elles communiquent davantage sur leurs pratiques et leurs engagements. 19
1.7-Un plaidoyer pour une communication sincère Le consommateur accorde plus de confiance aux marques qui font preuve de sincérité dans leur communication. Une étude publiée en septembre 2020 et conduite auprès d’un panel de 1 000 personnes entre mi-juin et mi-juillet aide à définir les contours de cette notion de sincérité dans la communication des marques. C’est une étude réalisée par Viavoice pour We are com. Et le consommateur n’accorde apparemment pas facilement sa confiance. L’enquête révèle en effet que 62% des personnes sondées considèrent que la communication des marques n’est justement… pas sincère. Mais qu’est-ce qu’une communication sincère ? Pour 53% du panel, c’est celle qui est cohérente et pour 38%, celle qui fait preuve de transparence. Le consommateur semble faire preuve d’une certaine maturité en la matière. En effet, 47% affirment être capable de repérer une communication d’entreprise non sincère. Et 55% estiment que l’absence de sincérité dans la communication fait courir des risques à la marque ou à l’entreprise. En toute logique, 67% du panel estiment que l’entreprise a intérêt à révéler ses points faibles ou ses erreurs, élan de sincérité qui n’est pas considéré comme un risque important pour 53% du panel. En matière de communication sincère, les consommateurs accordent-ils davantage leur confiance à certains médias ? La presse print sort grand vainqueur avec 46%, suivie de la radio avec un score de 35%. A l’ère des fake-news et de la désinformation, c’est, à n’en pas douter, des données à méditer. 20
2- A l’écoute des contributions Signes des nouvelles attentes du consommateur et de l’action de nombreux groupes de pression, les contributions et autres rapports visant la publicité n’ont jamais été aussi nombreux, aussi approfondis, voire aussi concordants. Au cours du 1er semestre 2020, des contributions majeures ont vu le jour et à la surprise générale elles ont été reprises presque aussitôt dans leurs grandes lignes dans une proposition de loi majeure du groupe de députés EDS, proposition inscrite dès le 28 juillet 2020 à l’Assemblée Nationale. Une proposition de loi qui témoigne de l’impression d’urgence ressentie par maints groupes de pression ou d’influence qui souhaitent voir rapidement ces contributions traduites en actions. Après les aspirations, voici venir le temps de l’action. La plupart de ces contributions contiennent des propositions et des mesures que d’aucuns jugeront radicales, voire irréalistes. Peut-être. Mais le secteur de la communication ne peut pas faire comme si ces suggestions n’existaient pas. Sachons au contraire nous en nourrir, ne serait-ce que pour remettre en cause certaines de nos pratiques aux impacts négatifs sur le plan social ou/et environnemental. Laissons-nous nous interpeller pour avoir une petite chance de mieux répondre à cette aspiration du « Good » qui semble prendre de plus en plus de place. Il est bien sûr trop tôt pour dire quel sera le devenir de ces contributions et de cette proposition de loi. Quoiqu’il en soit, elles inspireront forcément les mois, peut-être les années à venir. Le devenir du secteur de la communication et de la publicité comme celui du marketing en dépend sans doute en partie. L’avenir des médias également. En tant que communicants, soyons assez humbles pour accepter qu’elles nourrissent notre réflexion et nous offrent l’opportunité d’enrichir notre action au service de la création de valeur. 2.1-Le Manifeste Etudiant pour un réveil écologique « … prendre notre avenir en main en décidant collectivement d’anticiper et d’inclure dans notre quotidien et nos métiers une ambition sociale et environnementale afin de changer de cap et de ne pas finir dans l’impasse » Le Manifeste Etudiant pour un réveil écologique a été lancé en septembre 2018 par le Collectif Pour un réveil écologique. Il a été signé (en ligne) par 32 000 étudiants et a vu la mobilisation de 400 établissements en Europe. Il a aussi donné lieu à environ 70 rencontres étudiants-dirigeants d’entreprises. Ce manifeste visait deux objectifs. D’une part encourager l’intégration des enjeux écologiques dans la vie quotidienne, notamment estudiantine, et plus largement appeler à un réveil de la société. Deux domaines sont spécifiquement visés, la formation (« réveiller sa formation ») et la possibilité de choisir un employeur engagé (« réveiller son employeur »). 21
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