Pr Eric PAUTAS - Aucun conflit d'intérêt pour ce sujet - Court Séjour Gériatrique Hôpital Charles Foix - Ivry/Seine GH Pitié - Salpêtrière ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Pr Eric PAUTAS Court Séjour Gériatrique Hôpital Charles Foix – Ivry/Seine GH Pitié – Salpêtrière – Charles Foix UFR Médecine P. et M. Curie, Paris 6, Sorbonne Université Aucun conflit d’intérêt pour ce sujet
- Quelques données épidémiologiques - Définition d’anémie spécifique au sujet âgé ? - Situations d’anémie « aiguë » - Bilan étiologique d’une anémie chronique : spécificités du sujet âgé - Focus sur les syndromes myélodysplasiques Prevalence of anemia in persons 65 years and older in the United States Guralnik, Blood 2004
Prévalence de l’anémie – 6880 sujets > 65 ans ambulatoires - Allemagne W Men without concomitant disease Women with concomitant disease Men with concomitant disease % Age 6 6 70-74 75-79 80-84 ≥84 Endres, Curr Med Res Opin 2009 Prévalence de l’anémie – 19758 patients > 65 ans hôpital universitaire Age médian 74 ans Bach, Clin Interv Aging 2014 â n= 6290 4573 4056 2943 1155 741
En résumé : * Population communautaire 65-75 ans 4-8% d’anémie * Population hospitalisée 65-75 ans 15-25% d’anémie * Population communautaire > 80 ans 15-25% d’anémie * Population hospitalisée > 80 ans 25-50% d’anémie Déclin cognitif Complications cardiaques Accidents iatrogéniques Chutes Hospitalisation Anémie Fractures Fragilité Qualité de vie Mortalité X 2 Artz, Semin Hematol 2008 Riva, Haematologica 2009
- Définition OMS reste valable en terme de risque de mortalité Endres, Curr Med Res Opin 2009 - D’autres utilisent Hb < 12 g/dl pour les 2 sexes - relation sexe / Hb pas évidente dans cohortes anémiques âgés - diminution hormones stimulant érythropoïèse chez homme âgé - si cut-off plus haut : bilan étiologique le plus souvent négatif Beghé, Am J Med 2004 Beutler, Blood 2006 Andres, Geriatr Gerontol 2013 Cappellini, Semin Hematol 2015 è étape : urgente ou pas ? - Retentissement clinique => tolérance ? importance des co-morbidités sous-jacentes => NFS pour de très nombreuses situations aiguës chez le sujet âgé - 1 effort à faire… récupérer une NFS antérieure - et 2 pièges… * interpréter avec ionogramme * interprétation des réticulocytes
!" #$ &'( &)*+, EFFONDREE S H Digestif Coombs + : AHAI - hémopathie lymphoïde : LLC, LNH - TR obligatoire - médicaments : antibiotiques... - agglutinines froides, mal. auto-immune Hématomes - infection mycoplasme - visible Coombs - : - rétropéritonéal - CIVD - MAT - Destruction GR Hospit. «facile» - Anomalies corpusculaires Transfusion «facile» - Infections : palu, septicémie clostridium • Valeurs normales : – Coeff. saturation transferrine (CST): 35-45% – Ferritine: 20 à 250 µg/L (H) - 15 à 150 µg/L (F) • Quand peut-on parler de carence martiale ? – CST < 16-20% – Ferritine < 100 µg/L Gasche, Inflamm. Bowel Dis 2007 McMurray, Eur J Heart Failure 2012 Lopez, Lancet 2016
Hepcidine : hormone du métabolisme du fer inhibe l’absorption intestinale du fer inhibe le recyclage du fer macrophagique => hormone hyposidérémiante Ganz, Physiol Rev 2013 Busti, Front Pharmacol 2014 Lopez, Lancet 2016
Hémorragie chronique : digestive +++ Intérêt de double endoscopie couplée Magnier, Rev Geriatr 1998 Annibale, Am J Med 2001 Origine gynécologique possible même chez la femme âgée Carences « d’apport » : (diagnostic retenu en éliminant saignement) dysabsorption : atrophie muqueuse digestive, IPP grandes carences alimentaires exceptionnelles Andres, Geriatr Gerontol Int 2013 Rein SRE Foie EPO Rétention fer Hepcidine Cytokines absorption fer Moelle os Erythropoïèse Stauder, Blood 2018
* Ferritinémie : < 30 µg/L toujours carence absolue < 100 µg/L souvent carence absolue * Récepteur soluble de la transferrine ? - augmente quand carence martiale absolue - RST/log Ferritine - Se 86% - Sp 75% pas en pratique clinique routine Infusino, Am J Clin Pathol 2012 * Dosage de l’hepcidine ? - pas en routine, pas de « normes » Lopez, Lancet 2016 Goodnough, Am J Hematol 2014 * Pragmatisme : bilan ferrique à distance inflammation - Type tous les sels ferreux se valent - Dose 160 - 180 mg/j si bien tolérée, sinon diminuer plutôt au moment du déjeuner ± verre de jus vitC - Durée 3 mois minimum dysabsorptions : vieillissement digestif, IPP intolérance = inobservance bilan fer + NFS à 3 mois pour poursuite éventuelle British Society of GE, Gut 2011 Lopez, Lancet 2016 Goodnough, Am J Hematol 2014
- Indications intolérance ou inefficacité po urgence inflammation chronique ? - Type Venofer® 100 mg – Ferinject® 1000 mg milieu hospitalier pour 1ère ampoule - Dose (mg) [ Poids x (Hbcible - Hb) x 2,4 ] + 500 sinon 1000 à 1500 mg bilan fer + NFS à 1 mois Lopez, Lancet 2016 Röhrig, Clin Interv Aging 2016 Silay, Eur Rev Med Pharmacol Sci 2015 Apport alimentaire 3 à 30 mg/j (besoins 2 à 20 mg/j) unique Vit B12 + protéines ? 0/ 4.2 7@ : protéines chlorhydro-peptique Estomac Vit B12 FI + protéine R (cobophilline) 05 1 /4 . 2 793 0 5 E:; : > Jejunum Vit B12 + FI Iléon distal R./ 012 03 4 51 ./ 78 793 0 FI Andres, Geriatr Gerontol Int 2013
Étiologies particulières au sujet âgé * Non-dissociation de la protéine porteuse : gastrite atrophique, insuffisance pancréatique exocrine * Biermer * Malabsorption (IPP, metformine) * Gastrectomie - Pullulation microbienne * Carence d’apports alimentaires => Ac anti-FI anti-estomac gastroscopie systématique ? Andres, Geriatr Gerontol Int 2013 Couderc, J Nutr Health Aging 2014 Andres, Am J Med 2002 160 pts 125 pts âge moyen 69 ans âge moyen 85 ans NDPP 60 % 57,5 % Biermer 18 % 9,5 % Dénutrition 6% 12 % Non 14 % 21 % déterminée Andres, Couderc, Am J Med 2002 J Nutr Health Aging 2014
- Type voie ORALE le + souvent A VIE Andrès, Eur J Intern Med 2008 Couderc, J Nutr Health Aging 2014 Serraj Presse Med 2008
- Dosage de folates (vitB9) pour le diagnostic : folates sériques = marqueur nutritionnel très sensible intérêt du dosage des folates intra-érythrocytaires ? - Supplémentation : 5 mg/j pendant 1 mois folates sériques et NFS à la fin Andrès, Eur J Intern Med 2008 Adamson, Semin Hematol 2008 Cumming, Int Med J 2004 Classiquement pour ClCréat < 30 mL/min mais peut se voir pour clairance < 50 ml/mn relativiser au chiffre d’Hb Rarement cause isolée ; souvent participant à l’anémie Sensible au traitement par EPO Aranesp 0,45 µg/kg x 1/semaine Nécessité de surveillance Hb pour adapter la posologie +++ Objectif Hb 11-12 g/dl Maintenir réserves en fer (ferritine > 100 µg/l)
- Hypothyroïdie : 40% patients sont anémiques anémie macro ou normocytaire - Insuffisance androgénique : baisse quasi constante Hb 1 g/dl lors des tts anti androgènes cancer prostate - Insuffisance ante-hypophysaire - SMD = Dysplasies hématopoïétiques acquises ≈ Anémies réfractaires - Groupe de syndromes ayant en commun : - une ou plusieurs cytopénie(s) périphériques - dysplasie des cellules périphériques et/ou médullaires - tendance à la transformation en LAM - Hémopathies clonales : expansion d’une C. souche totipotente monoclonale
Incidence selon l’âge (pour 100 000 hbts) 60 Médiane d’âge au diagnostic 50 40 70 à 80 ans 30 20 10 0 ans 20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 SMD impliqué dans 15-20 % des anémies des SA hospitalisés Yoshida, The Oncologist 2010 Affection clonale des cellules souches Trouble de maturation des précurseurs myéloïdes Moelle riche Prolifération Avortement intramédullaire Leucémie aiguë Cytopénie périphérique
- Primitives = 85 % - Secondaires : en augmentation récente - chimiothérapies alkylants, inhibiteurs topoisomérase II délai m. = 4 à 5 ans - radiothérapie - toxiques professionnels benzène, agricoles… délai m. = 6m à 6 ans durée expo : 1 à 15 ans - Circonstances de découverte : * Asymptomatique, NFS «systématique» > 90 % Anémie 90 % Anémie + cytopénie 50 % Thrombopénie isolée 5% Neutropénie isolée 5% * Complications cytopénie périphérique * LA «d’emblée» - Anomalies biologiques «satellites» : hyperuricémie, LDH, haptoglobine Ig monoclonale, difficultés de groupage
Le clinicien doit y penser, le biologiste doit le reconnaître - Bilan d’anémie normo-macrocytaire bien conduit - Myélogramme (caryotype) - BOM seulement si moelle pauvre ou fibrose (~15%) Sang Moelle Blastes Sidéroblastes (%) en couronne* (%) Blastes < 5% SMD-SLD
Greenberg, Blood 2012 % blastes Cytogénétique Cytopénies médullaires Hb < 10 g/dL Plaq < 100.109/L PN < 1,5.109/L 0
• Stimulation érythropoïèse progéniteurs médullaires normaux • Action anti apoptotique • Stimulation croissance progéniteurs érythroïdes clonaux BFU-E, CFU-E; in vitro EPO x 10 à 20 • Maturation érythropoïèse clonale Park, Blood 2008 - Voie SC - Augmentation progressive - Surveillance NFS +++ - Minimum 4-8 semaines - Objectifs : - indépendance transfusionnelle - et/ou Hb 11 - 12 g/dl
Prevalence of anemia in persons 65 years and older in the United States: n=4089 hi Guralnik Blood 2004 Cohorte - Charlie Fox Hospital âge moyen 86 ans – anémie découverte UGA – n=83 % jk 50 40 30 20 10 Fer B12 B9 IRC Infl Thyr SMD - Sous-estimation SMD - Surestimation inflammation - Etiologies > 100% : causes potentielles associées Pautas Ann Biol Clin 2012
Röhrig, Clin Interv Aging 2016 * Fréquence de l’IRC ~ 10% des anémies sujet âgé mais participe plus souvent Cl Cr < 30-40 mL/min ? Goodnough, Am J Hematol 2014 Adamson, Semin Hematol 2008 * Fréquence des SMD ~ 15-20% des anémies sujet âgé quand on fait un bilan complet… Keplin, Clin Ger Med 2016 Park, Blood 2008 * Unknown anemia rôle inflammation chronique diminution EPO avec âge diminution sensibilité à l’EPO Sriram, Hematology 2016
Goodnough Am J Hematol 2014 VGM non mentionné + TSH et EPP ESA = EPO MH = hémopathie maligne UAE= unknowm anemia ACI =anémie inflammatoire Cohorte - Charlie Fox Hospital âge moyen 86 ans – anémie découverte UGA – n=273
Anémie du sujet âgé : refuser le défaitisme Intrication fréquente de plusieurs étiologies : grande rigueur dans le bilan étiologique surveiller l’action thérapeutique Grande partie du bilan simple avant éventuel recours hématologue : pour SMD initialement gastro-entérologue : pour carence martiale absolue néphrologue : pour suivi IRC gériatre : quand co-morbidités Rentabilité et simplicité des traitements … quand on a fait bilan étiologique complet
Vous pouvez aussi lire