DE RESOBIO À EFESE - GIP-Ecofor
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DE RESOBIO À EFESE « Quelles seraient les conséquences d'une augmentation des prélèvements à des fins énergétiques sur (i) les autres services forestiers (production de bois, protection des sols, etc.) et (ii) la biodiversité ? » Guy Landmann, ECOFOR
EFESE, LES ATTENDUS EN GENERAUX ET EN PARTICULIER (BIOMASSE) CST EFESE du 9 avril 2015 : objectifs et finalités de l'exercice ont été réaffirmés par Philippe Puydarrieux • L'éclairage des politiques publiques est la priorité : faire passer des messages utiles à la décision • Prioriser les services écosystémiques est une nécessité : on ne peut traiter tous les services écosystémiques et toutes les interactions entre services • Le développement de l'énergie issue de la biomasse est la 1ère priorité du CGDD dans le cadre d'EFESE : les analyses coûts/avantages en termes de services (et de biodiversité) doivent éclairer les politiques dans ce domaine. Quels sont les coûts/avantages en termes de pertes/gain de biens et SE en fonction des scénarios de différentes politiques / stratégies /programmes ? Quelle est la part des solutions basées sur la nature par rapport aux solutions techniques / technologiques ? Préservation des sols, de la biodiversité, qualité de l’eau, santé, croissance, emploi.
BIOMASSE ? SURTOUT FORESTIÈRE • N ancy Hors forêt : Miscanthus, INRA Nancy récolteuse à roues CAT 580B à essieux En forêt : de quel bois va-t-on se chauffer ? oscillants. Photo: F. Frutig (WSL)
UNE AUGMENTATION DES PRÉLÈVEMENTS À DES FINS ÉNERGÉTIQUES (UNE PART FAIBLE DES PRÉLÈVEMENTS TOTAUX) Du bois (consommé, à g.) et des cendres (produites, à d.) : résultats d’une politique vigoureuse – Des engagements à tenir Deleuze et al., 2012 RDVT
BOIS : MULTIPLICATION DES CHAUFFERIES (NON COMPRIS LA CONSOMMATION INDIVIDUELLE) Atlas des chaufferies biomasse 2013 Source : Bioenergie International , 28, déc 2013
ET QUELQUES MEGA-INSTALLATIONS DE COGENERATION (CRE 1-4) : TENSIONS POUR L’APPROVISIONNEMENT, QUEL BOIS VA ÊTRE UTILISÉ ? Des zones d’approvisisionnemen t de taille variables, parfois considérables. Importance variable, parfois forte, des importations de pellets. Deffaye (2013)
QUEL BOIS SE CHAUFFER : DES REMANENTS ? 12,7 MM3 = ce qui reste d’ordinaire sur coupe après exploitation - menus bois (< 7 cm) surtout - grosses branches non valorisées, chutes et rebus Ressource estimée disponible en France : 12,7 Mm3 Ginisty et al., 2011 -Et les souches ? -Et le feuillage ? (Colin et al., 2009)
UTILISATION HISTORIQUE DES MENUS BOIS, SÛREMENT ! (QUI DES ARRIÈRE-EFFETS ?)
DE QUEL BOIS SE CHAUFFER ? MENUS BOIS OU BIBE ? Observatoire de la Biomasse www.franceagrimer.fr Rapport de 1 à env. 5 entre MB et BIBE Usage potentiel du BIBE, Bois d’industrie – Bois énergie : somme de 3 composantes : (1) la biomasse des autres surbilles de tige, comprises entre la découpe bois d’œuvre et la découpe bois fort de 7 cm, (2) la biomasse de la tige de dimension bois d’œuvre mais dont la qualité ne permet pas une valorisation bois d’œuvre, (3) la biomasse des surbilles de branche jusqu’à la découpe bois fort. Lexique ADEME
DE QUEL BOIS SE CHAUFFER ? LES REELLES DISPONIBILITES SUPPLEMENTAIRES DISPONIBLES EN BOIS ENERGIE ? (MÉTHOLOGIE IRSTEA) 27Mm3 Ginisty et al., 2011
DE QUEL BOIS SE CHAUFFER ? DU BOIS D’ŒUVRE (NON UTILISE) ?! 14Mm3 Ginisty et al., 2011
CONSÉQUENCES SUR LE SERVICE « PROTECTION DES SOLS » Appréciation globale et empirique du nveau de connaissance +, ++, +++ Préservation des sols • perte de fertilité : +++ • altération de la matière organique ++ • (biodiv. Cf ci contre) + • Tassement des sols ++ • Érosion : liée à sols dénudés ou altérés par engins d’exploitation + Et service associé : réservation de la qualité des eaux • Qualité des eaux +(+) • Quantité d’eau +(+) Rappels : • 2015 Année internationale du sol • N° thématique sur la fertilité des sols REGEFOR 2013 (mars, GB, et mai , F, 2015)
CONSEQUENCES POUR LA PRODUCTION DE BOIS • Perte de production : 3-7% sur la génération suivante si menus bois) en raison de la perte de fertilité et autres atteintes (tassement,…). • Pertes potentiellement accrues (pas de données à LT) sur les mêmes parcelles en cas de répétition de prélèvements forts • Augmentation de production (stockage C, etc…) si : • remplacement peuplements âgés (taillis vieillis) par jeunes pousses • amendements , fertilisation, retour de cendres (solution techno.) • remplacement de l’essence initiale par une essence plus productive (ex. taillis de châtaignier > résineux) Bilan des « + » et des « - » ?
CONSÉQUENCES POUR LA BIODIVERSITÉ • Organismes (dont insectes) saproxyliques qui dépendent directement du bois mort (indicateur de la biodiversité en forêt) : +(+) • Organismes bénéficiant d’abri abri / mulch offert par le bois mort (+) • Biodiversité du sol : de nouveaux horizons grâce à de nouvelles techniques analytiques. +(+) • Organismes piégés dans les rémanents stockés bord de route, et export : pièges écologiques + • Espèces remarquables dans les forêts exploitées : non décelées, connus non protégées, connus protégée, etc (?) • Evolutions du paysage dont fragmentation, comme drivers de la biodiversité (possibilité de recolonisation,… ) : importance et répartition spatiale des coupes. Les données représentatives sont rares (sol, essentiellement)
Les bases scientifiques : quelques exemples Longitude (°) -180 0 180 85 68 51 34 Latitude (°) 17 0 -17 -34 -51 -68 -85 Minéralomasses feuillus Minéralomasses résineux Minéralomasses mélanges feuillus et résineux Impacts Localisation des études portant sur la minéralomasse et les impacts liés à la récolte des rémanents forestiers (Achat et al., 2015) 15
RECOLTE DE REMANENTS, SOL, CROISSANCE : META-ANALYISE – CONNAISSANCES CONSOLIDÉES, PRÉCISÉES
MAIS UN GUIDE (ADEME, 2006) DIFFICILE À AMÉLIORER (RESOBIO, 2014) Une sensibilité et une résilience des sols difficile à apprécier (études en cours) & cartographier
EXEMPLE RÉGIONAL
CONCLUSION DE L’ETUDE PIEDALLU • (…) si un gisement de matière existe dans les rémanents, la contrainte sol est omniprésente en Lorraine et conduit à relativiser par rapport aux données brutes de biomasse le gisement exploitable durablement, de manière fiable et à un coût acceptable. • En Lorraine : 36% des surfaces forestières présentent une sensibilité moyenne ou forte à l’appauvrissement chimique 72% des surfaces forestières présentent une sensibilité particulière au tassement (classe 2, 3 ou 4) 98% des surfaces présentent au moins l’une de ces deux contraintes. • L’enjeu de protection de la fertilité chimique des sols s’impose de manière impérative, dans la mesure où l’hypothèse d’un amendement reste écartée - c’est le choix qui est fait au niveau régional, sauf dans le cadre de quelques démarches expérimentales localisées. (solution techno. Vs précaution) • La prise en compte de l’enjeu tassement est plus subtile mais non moins contraignante.
LA CARTOGRAPHIE DES SOLS COMME SUPPORT D’ÉVALUATION DE SERVICES ASSOCIÉS • « Une carte peut être utile à une échelle nationale, régionale ou même sub-régionale pour identifier des bassins de récolte de biomasse et ainsi raisonner des gestions et des chaines logistiques » Et ce même jusqu’à l'échelle d'un massif • A l'échelle de la parcelle, c’est inopérant, car chaque parcelle peut être un cas un peu particulier non pris en compte par une carte. • Se pose donc la qualité de prédiction que l'on peut attendre d'une carte (cf. cas lorrain). Des recherches sont en cours (projet Reacctif INSENSE). • Prêter attention au niveau d'acceptabilité d'une carte (cf. ex. lorrain ; guide ADEME 2006 avec le triangle landais complètement en rouge. L'information issue d'une carte est potentiellement très simplifiée ce qui peut conduire à des réponses binaires : les Landes de Gascogne sont en rouge, les opérateurs locaux se sentent stigmatisés • Résumé : les cartes sont intéressantes pour raisonner des territoires mais il faut des indicateurs de terrain aidant le gestionnaire à faire ses choix au cas par cas. » Anon. Les cartes sont-elles opérantes pour évaluer les services liées au sol (une autre façon de regarder nos données ? plus peut-être ?
RETOUR SUR : DE BOIS DE CHAUFFE-T-ON ? UN MÊME BOUT DE BOIS (BILLON) PEUT AVOIR PLUSIEURS UTILISATIONS
DES ARBRES ENTIERS (TAILLIS VIEILLIS) Des branches et du feuillage déplacé au coin (en bas de la parcelle) avant broyage : transfert local de fertilité Photos : FCBA
DES CŒURS DE SOUCHE : LES TECHNIQUES ÉVOLUENT RAPIDEMENT Des effets : -modérés sur les exports d’éléments minéraux - plus importants sur les insectes saproxyliques des souches - plus important sur le carbone ? -Augusto et ala. 2014, Achat et al. Non publiée, Brin et al. 2012
ON CONNAIT LES PRATIQUES, ET DONC LEUR IMPACT ! OBSERVATOIRE DES PRATIQUES Modifications rapides des pratiques, variables selon les régions : projet GERBOISE • Observatoire des Pratiques : Enquête (niveau 1) • Observatoire des pratiques Mesures (niveau ) Approches complémentaires en Région (envisagées) Approches dédiées à une méga-installation • Ex Gardanne (en gestation ?)
CONCLUSIONS 1/2 • La démarche EFESE incite à voir les aspects différemment • RESOBIO (et connaissances associées) comme base pour traiter la question du développement de la biomasse dans le cadre d’ EFESE? Base partielle. Un challenge. • Réfléchir à la façon de travailler de manière plus approfondie avec les chercheurs / experts. Formuler des questions adaptées ? Quel intérêt les experts y trouveront-ils ? La méthodologie MAES / EFESE parait un peu « lointaine » et les questions trop inaccessibles au vu des connaissances disponibles.
• Faut-il faire converger les informations l’expertise vers EFESE (pêche à la ligne) ou développer des approches en parallèle passerelles entre EFESE et la « recherche » sont à construire, qui viendront appuyer EFESE ? Les • Rechercher des accords gagnant-gagnant • Lever les freins et facteurs de blocage, nombreux et de natures variées • Faire du « classique », solide, progressif, innover aussi ! « Les services écosystémiques, moteur du regroupement en mobilisant de nouveaux forestiers qui permet le développement de modèles innovants de gestion en commun, des expérimentations, résolution des conflits d’usages » ( Anon. Note PDRN)
CE A QUOI IL FAUT TRAVAILLER Aujourd’hui Demain Une convergence progressive, maîtrisée
RESOBIO 2013-2014 Gestion des REmanents forestiers : préservation des SOls et de la BIOdiversité • Expertise soutenue par l’ADEME et le Ministère de l’agriculture • Collective : Equipe projet 11 personnes (+ consultation de 15 autres experts) : ONF, INRA, IRSTEA, FCBA, ECOFOR • Scientifique et technique : 5 études et synthèses • Participative: Interaction avec 17 utilisateurs (3 réunions)
Biomasse et biodiversité forestières Utilisation accrue de biomasse forestière : implications pour la biodiversité, les sols, les eaux Guy Landmann et Cécile Nivet, GIP ECOFOR
BIOMADI : DES ETUDES Gosselin M., Paillet Y., 2011. Suivis opérationnels de biodiversité forestière : quelles expériences à l'étranger ? Bouget C., Nageleisen L.M., Piou D.,2011. Bois morts, peuplements riches en bois morts, et risques phytosanitaires en forêt: synthèse des connaissances disponibles. Le Meur F., Fuhr M., Cacot E., 2011. Elaboration d'une grille d'évaluation multifonctionnelle des chantiers forestiers Bois-Energie Colin A. 2013. Etude sur l’évolution temporelle et la distribution spatiale des très gros bois dans les forêts de France métropolitaine. Benest F. 2013. Etude sur les critères de la qualité biologique des forêts vus par les données de l’IGN (IGN) Landmann G. et al. 2013. Groupe de travail sur les forêts anciennes. Modalités de réalisation d’une cartographie à l’échelle nationale de ces forêts
RESOBIO 2013-2014 Gestion des REmanents forestiers : préservation des SOls et de la BIOdiversité Expertise… soutenue par l’ADEME et le Ministère de l’agriculture • Collective : Equipe projet 11 personnes (+ consultations de 15 autres experts) • Scientifique et technique : littérature mondiale, en lien avec conditions françaises, des opérateurs de terrain • Participative: Interaction avec 17 utilisateurs (3 réunions) 36
RESOBIO : PRODUITS • Landmann G., Nivet., C. (coord.) 2014. Projet Resobio. Gestion des rémanents forestiers : préservation des sols et de la biodiversité. Angers : ADEME, Paris : Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt - GIP Ecofor. Rapport final, 243 p. • Une synthèse de 20 pages coll. « Synthèses », ADEME (en relecture)
POINTS DE VUE http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/21/gardanne-la-centrale-de-la-discorde_4387528_3244.html C'est le plus gros projet d'énergie biomasse en France. Et sans doute le plus contesté sur le plan environnemental. Mais le maire communiste de Gardanne (Bouches-du-Rhône) Roger Meï n'a que faire des critiques des écologistes et défend, le projet au nom de l'emploi, dans sa ville où le chômage atteint 14 %. « Les Gardannais ne sont pas inquiets. C'est une ville industrielle et quand ils voient fumer les cheminées, ils sont contents, ça veut dire qu'il y a du travail », assure t-il.
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