Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec

 
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Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
Mai 2017
                                                                  www.holsteinquebec.com

             Régir un gros troupeau                               Profils d’élevage
             Les éleveurs aussi doivent s’adapter   Ferme Champagne et frères et Ferme Berni,
                                                               Deux gros troupeaux modèles
PP40005044
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
Dwight Rodney et ses fils
                                          Dillon et Benton avec la
                                          vache de sa fille Leila,
                                          une 3 ans présentée à la
                                          Word Dairy Expo en 2015.

2   LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
SOMMAIRE

            Mission de
     La Revue Holstein Québec :                                                      La vie Holstein
  Tout en restant alignée sur les priorités
                                                                              80     I   Calendrier                                                     Génétique
              de Holstein Québec,
      la mission de La Revue est de :                                          7     I   Éditorial                                                 46 I À propos du CIAQ
   - promouvoir les services et activités                                     79     I   Équipe, le message de la direction générale               44 I Indices et tests génomiques
              de Holstein Québec;                                             22     I   La plume Holstein                                         47 I L'analyse des dernières épreuves
           - informer ses membres
   des activités du secteur de l’élevage
         et de la génétique Holstein;                                                Bloc-notes                                                         Nouveau membre
- développer l’expertise de ses membres                                        6 I Adjointes aux conseillers pour l'été                            28 I Ferme Lanormande inc.
  par des dossiers et chroniques d’intérêt;
- favoriser la commercialisation et mettre                                           Commercialisation                                                  Place aux jeunes
 en valeur l’élevage Holstein québécois,                                                                                                           52   I   AJRQ – Nouvelles
                                                                              75 I Vente nationale, Vente classique
          au Québec et à l’extérieur;
        - être ouvert aux annonceurs                                               et autres ventes                                                52   I   4-H
                 de l’extérieur.                                                                                                                   48   I   L’expérience des Jeunes leaders
                                                                                     Congrès national                                              51   I   Tout-Québec jeunes ruraux
                                                                              38 I « Découvrir les lumières de la ville »
                                                                                                                                                        Profil d’élevage
                                                                                     Dossier                                                       15 I La ferme Champagne
       Équipe de production :                                                 10 I Particularités des gros troupeaux                               19 I La ferme Berni
           Directrice générale
             Valérie Tremblay                                                        Exposition
                                                                              31 I L'Expo-printemps du Québec
           Rédacteur en chef
               Michel Dostie
         Téléphone : 418 268-3490
         dostiem@globetrotter.net

         Conseillère en publicité
    et coordonnatrice de production
                France Lemieux
                150, Morissette
        Princeville (Québec) G6L 3Z7
          Téléphone : 819 364-3063                                                                                         Couverture
           Télécopie : 819 364-3568                                                                                        Ce carrousel de traite a été photographié à la Ferme Pellerat de
         francelemieux@videotron.ca                                                                                        Saint-Roch-des-Aulnaies. Cette entreprise est un des gros
                                               Photo : Jean-Philippe Proulx

                                                                                                                           troupeaux du Québec avec 275 vaches en lactation. Comme
              Abonnements
               Cathy Duquet
                                                                                                                           l'expliquait Gervais Pelletier, lors de notre visite à l’automne dernier
    Teléphone : 450 778-9636, poste 222                                                                                    (lire le reportage dans La Revue d'octobre 2016), avec un tel
         Télécopieur : 450 778-9637                                                                                        équipement et trois traites par jour, la vitesse de traite est très
        duquet@holsteinquebec.com                                                                                          importante. C'est pourquoi ces éleveurs veulent des vaches
                                                                                                                           capables de donner leur lait en cinq minutes. M. Pelletier insistait
      Graphisme, préimpression,
       impression et expédition
                                                                                                                           aussi pour souligner qu’après avoir décidé d’augmenter le troupeau
         Imprimerie F.L. Chicoine                                                                                          et de construire une stabulation libre, l’achat de vaches habituées
              PP40005044                                                                                                   dans ce genre d’étable s’avère un choix très bien justifié.

 Holstein Québec n’est pas responsable
     des délais causés par la poste.

     La Revue Holstein Québec                                                               Tarifications des annonces publicitaires
          est publiée 5 fois l’an
(en mars, mai, juillet, octobre et décembre)                                                     Éleveurs 2017                                                Commerciales 2017
       3955, boulevard Laurier Ouest                                          Format (page)       Noir et blanc   1 couleur   4 couleurs Process    Noir et blanc    1 couleur   4 couleurs Process
     Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 3T8                                                               ($ CAD)        ($ CAD)          ($ CAD)           ($ CAD)         ($ CAD)          ($ CAD)
         Téléphone : 450 778-9636                                              1 page**              575 $         605 $            725 $               1 275 $      1 380 $          1 685 $
         Télécopie : 450 778-9637
       larevue@holsteinquebec.com                                              2/3 page              425 $         475 $            590 $               1 020 $      1 125 $          1 430 $
                                                                               1/2 page              350 $         400 $            510 $                   765 $      870 $          1 175 $
                                                                               1/3                   250 $         295 $            410 $                   535 $      630 $            920 $
                                                                               1/4                   206 $         245 $            370 $                   410 $      500 $            785 $
                                                                               1/8                   115 $         225 $            335 $                   205 $      290 $            590 $

                                                                                                                                            Frais de montage en sus
                                                                         Rabais fidélité accordé (avec contrat de réservation) :            Rabais fidélité accordé (avec contrat de réservation) :
                                                                         - 5 % de rabais pour 2 parutions/année                             - 5 % de rabais pour 2 parutions/année
                                                                         - 10 % de rabais pour 3 parutions/année                            - 10 % de rabais pour 3 parutions/année
                                                                         - 15 % de rabais pour 4 ou 5 parutions/année                       - 15 % de rabais pour 4 parutions/année
                                                                                                                                            - 20 % de rabais pour 5 parutions/année
                                                                                                                                            **D’autres tarifs s’appliquent aux positionnements avantageux.

4       LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
B             BLOC-NOTES
Alex Chabot et Valérie Bolduc
passent l’été avec Holstein Québec
Holstein Québec a le plaisir d’annoncer la nomination
de deux adjointes aux conseillers pour l’été 2017.

Détenant un DEC en marketing, Alex Chabot étudie présentement en administration à l’Université
Laval. Côtoyant le milieu agricole depuis son tout jeune âge et faisant notamment partie du club
4-H de sa région, elle baigne dans le monde des expositions depuis longtemps, où elle a d’ailleurs
développé des aptitudes en photographie. Alex possède une réelle passion pour la Holstein et
souhaite continuer d’acquérir de l’expérience dans le domaine. Originaire d’Embrun en Ontario,
son bilinguisme sera certainement bénéfique aux différents projets qui lui seront proposés.

                                                                                                               Alex Chabot
                                                                                           Débordante d’énergie et d’enthousiasme, elle a
                                                                                           bien hâte d’enrichir son parcours professionnel en
                                                                                           travaillant chez Holstein Québec pour l’été 2017.

                                                                                           Sur le point de terminer un BACC en agronomie,
                                                                                           Valérie Bolduc détient un très bon bagage en
                                                                                           agriculture. Au cours des dernières années, elle a
                                                                                           d’ailleurs travaillé au sein de différentes Coops
                                                                                           ainsi que pour diverses entreprises laitières. Elle a
                                                                                           su diversifier son expérience et côtoyer plusieurs
                                                                                           types d’éleveurs dans le but de moduler sa vision
                                                                                           de la race Holstein. Ayant travaillé à plusieurs
                                                                                           exhibits et à l’occasion de plusieurs ventes
                                                                                           d’animaux, Valérie connaît bien le milieu et elle est
                                                                                           enchantée de pouvoir rencontrer à nouveau les
                                                                                           éleveurs qui y participent. Récipiendaire de
                                                                                           plusieurs bourses, dont celle de la Fondation
                                                                                           Audrey-Lehoux, Valérie démontre du dynamisme et
                                                                                           un bel esprit d’équipe qui feront d’elle un excellent
                                                                                           atout pour Holstein Québec cet été.

                                                                                                              Valérie Bolduc
                                                                                           Vous pourrez les rencontrer, non seulement dans
                                                                                           les différentes expositions estivales, mais aussi
                                                                                           dans le cadre de visites à la ferme et dans quelques
                                                                                           événements tels que la Conférence expo-juges et
                                                                                           le Pique-nique Holstein Québec.

  6      LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
E                     ÉDITORIAL
HOLSTEIN QUÉBEC
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Georges Sirois (1) 418 742-3424
président
fermesirois@hotmail.com
Bas-Saint-Laurent
Mariette Gagnon (4) 418 259-7459
vice-présidente
fboulet@globetrotter.net
Lévis-Bellechasse et Montmagny-L'Islet-Kamouraska
Stéphane Alary (8) 819 455-2289
stepido@gmail.com
                                                                          Notre avenir

                                                                          C
Lanaudière, Laurentides, Papineau et Pontiac
Jocelyn Côté (7) 819 858-2097                                                        hers membres,
fermejocelyncote@gmail.com                                                          Mon but dans cet éditorial est de
Centre du Québec, Richmond et Sherbrooke
                                                                                    vous faire réfléchir sur nos différentes
Rolland Dubois (2) 418 728-4864
rolandale@globetrotter.net                                                structures et sur leur avenir. Les mois de mars
Beauce, Dorchester et Lotbinière                                          et avril sont des périodes où la majorité de nos
Louise Ferron (5) 819 228-2417
louisevf@outlook.com
                                                                          organisations tiennent leurs assemblées géné-
Champlain-Laviolette, Portneuf                                            rales annuelles. J'ai eu la chance d'assister à
et Saint-Maurice-Maskinongé
                                                                          plusieurs d'entre elles et toutes ont une mis-
Benoît Lafond (11) 819 728-2873
fermeallfond@gmail.com                                                    sion importante et valable. La plupart ont des
Abitibi et Témiscamingue                                                  procédures bien établies, ce qui favorise les
Pascal Martin (9) 450 772-2539                                            échanges et les décisions sont prises de
tinberholstein@hotmail.ca
Rouville, Saint-Hyacinthe et Shefford-Brome                               façon démocratique.
Joëlle Paradis (3) 819 358-5522
kamlake@telwarwick.net                                                    On est dans une période ou tout change
Bois-Francs
Louis St-Aubin (10) 450 456-3667
                                                                          rapidement. Les budgets sont de plus en plus
boisdelaroche@xittel.ca                                                   serrés, le nombre de producteurs diminue et
Huntingdon-Ormstown-Beauharnois,
Montréal-Vaudreuil-Soulanges et Saint-Jean                                les exigences augmentent sans cesse. Plusieurs
Chantale Riverin (6) 418 343-2985                                         organisations se retrouvent avec beaucoup
fermethierry@live.ca                                                      moins de marge de manœuvre. Même que
Saguenay-Lac-Saint-Jean-Charlevoix
                                                                          dans certains cas, faute de financement, ce
* Le chiffre entre parenthèses indique le numéro du district représenté
                                                                          n’est pas facile pour certaines de poursuivre            Ne serait-il pas temps qu'on se parle entre
Holstein Québec est une association affiliée                              leurs activités. Les entreprises qui nous
à Holstein Canada                                                                                                                  organisations et qu'on trouve des solutions à
                                                                          supportaient ont revu leurs participations, car          tout ce dédoublement? Est-ce qu'au fil des
                                                                          elles sont très sollicitées et font des choix. Ce        années, on ne s’est pas créé des besoins? Je
                                                                          n'est pas différent sur nos fermes. Le prix du           me questionne de plus en plus sur l'avenir. Qui
ADMINISTRATEURS NATIONAUX                                                 lait n'est plus ce qu'il était il y a quelques années,   va payer pour garder tout ces conseils
ÉLUS AU QUÉBEC :                                                          mais c'est quand même nous qui contribuons               d'administration, surtout que bien des gens
Gilles Côté, lacnor@hotmail.ca                                            à supporter toutes ces organisations.                    siègent à plus d'un? Ce n'est pas demain que
418 343-2597
Isabelle Dubois, milibro@cablovision.com
                                                                                                                                   ça va changer. On est encore trop ancré dans
819 359-3120                                                              Ce qui m'étonne un peu, c'est que très peu de            nos habitudes et il faut se le dire, on a encore
Élyse Gendron, e.gendron@xittel.ca                                        gens sont prêts à revoir leur façon de faire.            les moyens de tout garder. Mais dans l'avenir,
450 265-3147                                                              Restructurer semble un mot tabou. Pourtant,              qui va payer la facture?
Angus Mackinnon, angusmackinnon3891@gmail.com
819 570-3891
                                                                          changer des structures, rationaliser, se ques-
                                                                          tionner sur notre raison d'être, c’est, à mon            Bon printemps
HOLSTEIN QUÉBEC                                                           avis, juste normal. On dirait que personne ne
3955, boulevard Laurier Ouest
Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 3T8                                          veut concéder quoi que ce soit, on souhaite
Téléphone : 450 778-9636 • Télécopie : 450 778-9637                       que ça change, mais pas dans notre cour,
info@holsteinquebec.com • www.holsteinquebec.com
                                                                          toujours dans celle des autres. Holstein
                                                                          Québec n'y échappe pas. On essaie de se
LA MISSION DE HOLSTEIN QUÉBEC                                             renouveler, mais nous savons que nous                    Georges Sirois
Préambule                                                                 sommes dans la même réalité.                             Président
Holstein Québec est une association provinciale affiliée
à l’Association Holstein Canada.
Mission :
Notre mission est de rassembler les éleveurs Holstein,
représenter leurs intérêts et les aider à rentabiliser
leur entreprise.
Vision :
Appuyée par une équipe compétente, des clubs
engagés présents partout en région et des colla-
borations efficaces avec des organismes partenaires,
Holstein Québec est un leader en matière d’élevage
et de génétique laitière.

                                                                                                                            LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017              7
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017   9
Profils d'élevage Ferme Champagne et frères et Ferme Berni, Deux gros troupeaux modèles - Holstein Québec
D             DOSSIER
                                                                                                                   An English version of this article is
                                                                                                     available at www.holsteinquebec.com/english

 Par
 Michel Dostie
 Rédacteur
                                            Les gros troupeaux,
 en chef
                                            un véritable
                                            apprentissage à faire

L’    idée de posséder un gros troupeau attire de plus en plus d’éleveurs. D’ailleurs, un certain nombre d’études les incitent
      à prendre cette direction en publiant différents résultats qui font valoir qu’une plus grande efficacité et des économies
      d’échelles apportent une meilleure rentabilité. Mais exploiter un troupeau de quelque 200 vaches a ses exigences et
demande des aptitudes particulières autant en régie qu’en gestion, notamment celle des ressources humaines.

Choisir d’avoir beaucoup plus de laitières,       adoptent des comportements différents dans        cette nouvelle réalité donnera beaucoup
c’est aussi opter pour une étable à stabu-        ces deux situations. Germain Bernier et son       moins de lait et finira par perdre sa valeur,
lation libre. Mais cette transition vers des      fils Shany, de la Ferme Berni (2001) inc. (lire   ce qui représentera une perte pour le pro-
animaux en liberté ne se fera pas sans peine.     le reportage en page 19), donnent l’exemple       ducteur.
Fred Martineau, de la Ferme Champagne et          des bêtes qui ont passé leur vie attachées et
frères (lire le reportage en page 15), n’a pas    qui, transposées dans une logette, n’osent        Par contre, il est facile d’imaginer que pour
vécu cette période à la ferme dont il est         pas reculer. Ce faisant, elles ne vont pas à la   des éleveurs qui ont développé de bonnes
actionnaire, mais se souvient très bien de        mangeoire ni à l’abreuvoir, ne donnent pas        familles de vaches, il est hors de question de
comment les choses étaient sur la ferme de        beaucoup de lait et deviennent des candi-         s’en départir. La volonté de comprendre le
ses parents. En plus, son expérience de           dates à la réforme.                               comportement animal en liberté et l’intention
conseiller, notamment en financement, lui                                                           de revoir ses façons de faire peuvent alors
suggère quelques observations.                    La transition vers des animaux en liberté est     aider à vivre cette transition de manière la
                                                  tellement exigeante qu’autant Fred Martineau      moins dramatique possible.
Il insiste sur le fait qu’il s’agit de deux       que Germain Bernier suggèrent que dans
modèles de régie de troupeau complètement         certains cas, il serait préférable pour un pro-   Comprendre le comportement animal
différent et que l’éleveur, pour être efficace,   ducteur de vendre son troupeau et d’en            Le Dr Frédéric Tremblay, du Bureau vété-
doit développer de nouveaux réflexes. En fait,    acquérir un nouveau, habitué à la stabulation     rinaire de Sainte-Marie, qui s’intéresse au
explique-t-il, «c’est comme si ce n’était pas     libre. Germain Bernier souligne entre autres      comportement animal et a présenté des con-
les mêmes vaches» puisque ces dernières           qu’une bonne vache qui s’acclimate mal à          férences sur le sujet, explique bien cette

                                                                                                                                                           Photo : iStock

 10      LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
différence. La vache en stabulation entravée,                                                                            stabulation libre ou l’achat d’un robot de traite.
note-t-il, n’utilise pas ses réflexes naturels.                                                                          Avec un robot, dit-il, la période de rodage est
Attachée, elle n’a pas à vivre le contact direct                                                                         déjà assez exigeante sans devoir la com-
avec les autres bêtes et ne peut presque pas                                                                             pliquer en ayant une attitude qui ne respecte
réagir face à l'attitude des humains qui                                                                                 pas le naturel de la vache.
l’entourent.
                                                                                                                         La compréhension du comportement des
En stabulation libre, une nouvelle dynamique                                                                             bovins offre aussi des avantages écono-
s’installe. Au naturel, la vache est une proie                                                                           miques. En effet, des animaux moins stressés
et a automatiquement le réflexe de se sauver                                                                             donnent plus de lait, ont une meilleure santé
face à une situation stressante. En plus, pour                                                                           et se reproduisent plus facilement. En plus,
elle, jusqu’à preuve du contraire, l’humain est                                                                          quand ça va bien, c’est passablement moins
un prédateur, ce qui éveille sa méfiance. Bien                                                                           frustrant pour l’éleveur, sans compter que
sûr, les exemples ne manquent pas de vaches                                                                              c’est aussi plus sécuritaire autant pour lui
qui ont développé de la confiance envers les                                                                             que pour l’animal.
humains. Si, dans certains cas, cette con-
fiance est bien réelle, c’est probablement                                                                               Il ne s’agit ici que de quelques exemples
parce que les personnes en question ont                                                                                  théoriques du comportement naturel de la
                                                                     Fred Martineau et New Armagh Razor 6121,
compris comment se comporter avec les                                                                                    vache. Le lecteur qui maîtrise un peu l’anglais
                                                                    prouvent hors de tout doute que la confiance
animaux.                                                             peut s’établir entre l’être humain et la bête.
                                                                                                                         pourra en découvrir davantage en visionnant
                                                                      Mais Fred avoue qu’il ne peut prendre un           plusieurs vidéos publiées sur www.youtube.com
Le Dr Tremblay donne l’exemple de la vision                             autoportrait avec toutes ses vaches.             en écrivant «dairy stockmanship» dans le
chez la vache laitière. Ses yeux placés de                                                                               moteur de recherche.
chaque côté de la tête lui assurent un angle                   d’une mouche, ce qui rend complètement
de vue de quelque 330 degrés. Les seuls                        inutile le fait de la frapper pour se faire obéir.        Une régie pour la performance
endroits qui manquent à son observation sont                   Déposer délicatement la main sur elle serait              Dans cet esprit, il est facile de comprendre
un petit espace devant son museau et la                        largement suffisant.                                      que ce ne seront pas nécessairement les
portion derrière elle. L’éleveur qui se tient                                                                            mêmes vaches qui seront les plus perfor-
directement derrière la bête se trouve à                       On sait aussi, souligne Fred Martineau, qu’au             mantes, explique Fred Martineau. La bête
l’extérieur de son champ de vision, ce qui                     naturel, les vaches se comportent toutes de               craintive, qui va probablement hésiter avant
incite la bête à tourner la tête de chaque côté                la même façon et si une d'entre elles a peur,             de se rende à la mangeoire, produira moins,
pour apercevoir ce qui se passe. Si elle                       toutes ses compagnes seront effrayées.                    et ce, même si, génétiquement, elle a plus de
bouge alors vers l’avant, elle aura une                        Également, on a observé qu’elles aiment se                potentiel.
démarche en serpentine. Il ne faudra pas se                    tenir en troupeau et bougent en suivant les
surprendre si elle change complètement de                      plus dominantes, mais l'éleveur doit aussi                Jacques Bernier, copropriétaire de la Ferme
direction pour se sortir de cette fâcheuse                     savoir que leur démarche est moins rapide                 Berni, se souvient aussi de l’adaptation à
situation. Il est donc préférable de se                        que celle de l’humain.                                    faire quand, avec son frère Germain, ils ont
déplacer sur le côté de l’animal ou d’alterner                                                                           opté, en 1998, pour la stabulation libre. Ils
d’un côté à l’autre, ce qui favorisera un                      Il est donc utile pour l’éleveur, souligne le Dr          voulaient grossir leur troupeau de 80 vaches
mouvement vers l’avant d’une façon naturelle                   Tremblay, de développer différents réflexes               gardées dans une étable conventionnelle.
et efficace.                                                   qui tiennent compte de ce comportement                    L’idée d’agrandir le vieux bâtiment était sur la
                                                               naturel avant d’envisager un transfert en                 table, mais ces éleveurs ont pensé que la
Aussi, quand l’éleveur veut obtenir une
réaction de la part d’un animal, il doit exercer                     Le manipulateur de vaches laitières, en plus d’aimer son travail et
                                                                     d’être un fin observateur, doit toujours être patient et rester calme.
une certaine pression sur celui-ci. Cette
pression s’obtient souvent par la position du
manipulateur. Mais, insiste le Dr Tremblay, il
faut aussi savoir y mettre fin quand la bête
réagit bien. En s’éloignant, on envoie le mes-
sage à l’animal qu’il se comporte adéquate-
ment et qu’il en est récompensé. Généralement,
dans ces situations, le mouvement recherché
se continue tout naturellement. Avec de telles
pratiques, le licou devient presque inutile.

L’ouïe de la vache laitière est aussi très
bonne. Il n’est donc pas nécessaire de crier
                                                   Photo : iStock

pour se faire entendre. Enfin, la vache a la
peau assez sensible pour déceler la présence

                                                                                                                 LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017                11
D             DOSSIER
stabulation libre représentait une meilleure                                                  vaches ont bien appris et l’expérience a été
option pour l’avenir, et ce, même si ce choix,                                                positive. En 2014, ces éleveurs ont fait le choix
qui a alors coûté quelque 450 000 $, était plus                                               des robots. Cette transition a soulevé quelques
de trois fois supérieur à l’agrandissement de                                                 difficultés, mais ça n’a duré qu’un seul mois.
leur vieille étable. Ils ont aussi opté pour un                                               Jacques Bernier avoue qu’en 1998, la
carrousel de traite, un des premiers au Québec.                                               principale erreur que lui et son frère ont faite
                                                                                              a été de mettre de côté les possibles côtés
À cette époque, se souvient Jacques Bernier,
                                                                                              négatifs de ce changement. «On ne voyait
les expériences québécoises avec ce genre
                                                                                              que le positif, mais les inconvénients on les a
d’installations étaient peu nombreuses et le                                                  découverts en travaillant.» Aujourd’hui, quand
partage de connaissances était à l’avenant.                                                   un éleveur parle de ses projets, Jacques
C’est donc par essais et erreurs que ces                                                      Bernier l’encourage, mais le met en garde
éleveurs ont cheminé dans ce nouveau projet.                                                  contre les trop belles histoires. «Faut se
                                                                                              méfier des places parfaites», dit-il, soulignant
La première année a été difficile, se rappelle-                                               qu’une visite chez un éleveur qui explique les
t-il, notamment avec les problèmes de             En planifiant de nouvelles installations,   difficultés qu’il a dû surmonter sera une
boiteries qui étaient presque invisibles dans      il faut accorder une place importante      rencontre beaucoup plus utile.
l’ancienne étable. Mais les éleveurs et leurs              au confort des animaux.
                                                                                              Il insiste aussi pour dire que la régie en
                                                                                              stabulation libre est complètement différente.
                                                                                              Voir une vache en chaleur, c’est plus facile,
                                                                                              souligne-t-il, mais ça se complique quand il
                                                                                              faut l’inséminer. Les éleveurs ont donc dû
                                                                                              apprendre à se comporter autrement. En plus,
                                                                                              comme les premiers équipements n’étaient
                                                                                              pas tout aussi fonctionnels que ceux
                                                                                              d’aujourd’hui, ils ont dû apporter des amé-
                                                                                              liorations. Maintenant, avec les barrières
                                                                                              amovibles et automatiques, immobiliser un
                                                                                              animal est beaucoup plus facile. C’est heu-
                                                                                              reux, souligne Fred Martineau, car dans les
                                                                                              grandes fermes laitières, accorder des soins
                                                                                              individuels ne doit pas être compliqué ni
                                                                                              exiger beaucoup de temps, sinon les pro-
                                                                                              ducteurs ne le feront pas.

                                                                                              La gestion des ressources humaines
                                                                                              Quand on parle d’un gros troupeau, cela
                                                                                              nécessite forcément la collaboration de
                                                                                              plusieurs personnes. Si la ferme est une
                                                                                              propriété familiale et que tous les action-
                                                                                              naires ont des responsabilités, chacun se
                                                                                              sent impliqué autour d’objectifs fixés en-
                                                                                              semble et la gestion est collégiale. Il y a donc
                                                                                              peu d’employés et souvent ceux-ci viennent
                                                                                              de la famille. Seule embûche; ces propri-
                                                                                              étaires peuvent avoir de la difficulté à se
                                                                                              mettre dans la peau d’un employé, ce qui peut
                                                                                              nuire aux bonnes relations.

                                                                                              Par contre, s’il s’agit d’un propriétaire unique,
                                                                                              celui-ci doit consacrer l’essentiel de son
                                                                                              temps à la gestion, et particulièrement à celle
                                                                                              des employés. Résultante : il doit souvent se
                                                                                              tenir loin des travaux réguliers de la ferme et
                                                                                              des animaux. Pour la personne qui a choisi
                                                                                              l’agriculture et l’élevage par passion pour les
                                                                                              bovins et le temps passé aux champs, ça peut
                                                                                              apporter son lot de frustrations. Dans de
                                                                                              telles circonstances, l’idée de grossir le
                                                                                              troupeau mérite possiblement d’être repensée.

 12      LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
De bonnes installations doivent être pensées pour les animaux,
 mais aussi en fonction du personnel qui appréciera ainsi davantage
                      ses conditions de travail.

Le Regroupement des grandes fermes laitières du Québec (voir
l’encadré) a déjà organisé des conférences portant sur la main-
d’œuvre, que ce soit des résidents du Québec, des gens venus de
l’extérieur avec un permis de travail temporaire ou des immigrants
qui veulent rester ici. Pour garder les bons employés, explique
Mme Neault, secrétaire-trésorière du Regroupement et
actionnaire de la Ferme Drapeau et Bélanger inc., il faut des
installations fonctionnelles, des méthodes de travail bien adaptées
qui rendent les tâches agréables et de bonnes conditions de            Elle et son conjoint, Dominic Drapeau, gagnants du concours Jeunes
travail, ce qui inclut le salaire, mais aussi le respect des           agriculteurs élite du Canada en 2016, emploient une vingtaine de
particularités de chacun. En plus, elle souligne que les               personnes, dont deux originaires du Népal. Mme Neault se dit très
propriétaires qui engagent beaucoup de personnel doivent pouvoir       heureuse de la qualité du travail réalisé par ces immigrants et espère
compter sur la complicité d’employés clefs qui peuvent prendre         les garder à son service encore longtemps. En plus, souligne-t-elle, eux
en charge une section de l’entreprise comme la pouponnière, la         et leurs familles assurent une certaine vitalité au milieu, ce qui n’est
vacherie, la machinerie, etc.                                          pas négligeable dans bien des campagnes du Québec.

   Des regroupements pour ces éleveurs
   Il y a déjà 8 ans, Dominic Drapeau, de la Ferme Drapeau et           travail, l’agriculture de précision, la gestion du temps ou celle du
   Bélanger inc., lançait l’idée de rassembler les propriétaires des    personnel. Mme Célia Neault, qui en est secrétaire-trésorière,
   gros troupeaux laitiers. Ainsi, en mars 2009, le Regroupement des    souligne que plusieurs intervenants de l’industrie sont souvent
   grandes fermes laitières du Québec a été créé. Cet organisme,        invités à donner des conférences. Avec le temps, précise aussi
   comme il le précise sur son site Internet (www.rgflq.com) «a pour    Mme Neault, les nombreux contacts que le regroupement a
   but de réunir les grands producteurs laitiers du Québec afin de      rendus possibles entre les producteurs et les intervenants en font
   leur apporter de l’information répondant spécifiquement à leurs      un réseau de plus en plus apprécié des membres.
   besoins.» Ce regroupement compte actuellement 80 membres et
   même si ses dirigeants considèrent comme grand troupeau, une         Les Groupes conseils agricoles du Québec s’intéressent aussi aux
   production de 150 kg mg/jour, ils ouvrent leurs portes à tous les    grandes fermes laitières. Une fois l’an, cet organisme tient un
   producteurs progressifs et à l’affût des nouveautés, peu importe     colloque ayant pour thème les troupeaux de 100 vaches et plus.
   leur niveau de production.                                           On y dévoile les résultats technico-économiques des grandes
                                                                        fermes qui sont membres d’un groupe conseil agricole. Des
   En planifiant des conférences ou des visites de fermes, le           conférences et des visites de fermes sont également au
   regroupement aborde des questions spécifiques aux grands             programme.
   troupeaux comme les installations physiques, les méthodes de

                                                                                          LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017            13
B              BLOC-NOTE

Le Ciaq à l’écoute de ses propriétaires
Le 5 avril dernier, le Ciaq présentait pour une première fois ses états     gardisme lui permettent de
financiers 2016 devant plus de 70 personnes. Cette activité faisait suite   maintenir ses acquis et de se
à un souhait fait par ses trois propriétaires, les Producteurs de lait du   positionner fortement sur le
Québec, le Conseil provincial des Cab inc. et le Conseil québécois des      marché québécois.
races laitières.
                                                                            Mentionnons la présence de
Les participants ont pu constater que le Ciaq est un acteur de premier      M. Paul Larmer, chef de la direction chez Semex, qui est venu
plan au Québec en génétique et que sa croissance et son avant-              présenter les résultats de cette entreprise, une copropriété du Ciaq.
                                                                            M. Robert Chicoine, membre fondateur de l’Alliance Semex, était aussi
                                                                            présent pour souligner les 20 ans de cet organisme. L’activité a été
                                                                            réalisée en collaboration avec le Conseil provincial des Cab et a été
                                                                            suivie du souper Gala Excellence des Cab 2017.

                                                                                          M. Mario Hébert, directeur général du Ciaq.

  Pour toutes sortes de vaches,
  Dans toutes sortes d’étables.
  Le choix pour un confort durable.
                                                                    ®

                                                                      ISO
                Dual Chamber Cow Waterbeds
                 Lits d’eau DCC Waterbeds                               Nous parlons français | +1 (608) 709-2693 | www.DCCWaterbeds.com

 14      LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
P              PROFIL D’ÉLEVAGE
                                                                                                                     An English version of this article is
                                                                                                       available at www.holsteinquebec.com/english

Par
Michel Dostie
Rédacteur
                                             Ferme Champagne et frères
en chef
                                             Produire beaucoup avec des
                                             vaches toutes pareilles
« Dans un grand troupeau, on veut des vaches qui se ressemblent et qui sont faciles à gérer », explique Fred Martineau,
responsable de la santé et de la reproduction, de même que du budget et des finances à la Ferme Champagne et frères inc.,
de Sainte-Agathe-de-Lotbinière. Les index (IPV, TPI, Net Merit, etc.) ne font donc pas partie des critères de sélection.

Ces éleveurs ont plutôt défini                                                                                                        Ensuite, pour chaque accouplement,
quelques traits importants en fonction                                                                                                un reproducteur issu de ce groupe
des objectifs à atteindre tout en                                                                                                     était sélectionné afin de compenser
cherchant à diminuer les faiblesses                                                                                                   le mieux possible les points faibles
du troupeau. Comme les animaux                                                                                                        de chaque vache.
sont gardés en stabulation libre, la
qualité des pieds et membres, prin-                                                                           Aujourd’hui, maintenant qu’ils ont
cipalement l’angle du sabot et la vue                                                                         développé un troupeau répondant
arrière des membres arrière sont                                                                              vraiment à leurs objectifs de base, la
des incontournables. Du côté de la                                                                            sélection devient plus exigeante.
production, on s’est intéressé parti-                                                                         Ainsi, le choix des mâles repose dans
culièrement aux composants. Dès                                                                               des proportions de 50 à 60 % sur la
l’arrivée de la nouvelle génération,                                                                          production, principalement les com-
                                                                                                              posants, 30 à 40 % sur les critères de

                                                                                                            Photo : Ferme Champagne
en 2002 (voir encadré en page 16), la
sélection pour ces critères a été très                                                                        santé, notamment la durée de vie, la
sévère.                                                                                                       fertilité des filles et le nombre de
                                                                                                              cellules somatiques (CSS) et de 0 à
Aussi, la stature a toujours fait partie                                                                      10 %, sur la conformation. À partir de
des préoccupations des éleveurs. Les actionnaires et les employés permanents et à temps partiel de la ces outils de sélection et maintenant
Leur idée est d’avoir des vaches Ferme Champagne et frères. De gauche à droite, en première rangée, que les jeunes taureaux génomiques
uniformes, ni trop grandes, ni trop       Vincent Champagne, Jean-Pierre Martineau et Tomy Martineau.         comblent 100 % des saillies, la
petites. Ainsi, pour ce caractère, ils Debout, Kathy Moores, Éric Champagne, Mathieu Champagne, Steve réserve ne compte que six ou sept
choisissent des reproducteurs ayant          Champagne, Alexis Champagne, Jérémy Martineau, David             taureaux. Pour faire le choix final pour
un indice légèrement en dessous de                Martineau, Fred Martineau et Jordan Laflamme.               chaque vache, ces éleveurs mettent à
la moyenne de la race. Leur limite,                                                                           profit les recommandations informa-
                                                 selon les chiffres américains, se situe à 0.75. tisées, ce qui offre entre autres l’avantage
                                                 Ces éleveurs préfèrent suivre les indices d’éviter la consanguinité.
  Ferme Champagne et                             publiés au sud de la frontière, notamment
                                                 ceux établis uniquement en stabulation libre, Aussi, avec l’arrivée de la génomique, un
  frères en chiffre                              parce qu’ils sont plus conformes à leur nombre moins élevé de taureaux en réserve
  Nombre de vaches :                             réalité. Ces vaches plus petites, explique Fred permet un renouvellement accéléré de ceux
  280 dont 250 en lactation                      Martineau, ont une consommation uniforme utilisés. Ainsi, le troupeau compte peu de filles
  Nombre de taures et de génisses : 290          et ont généralement un meilleur taux de con- de chacun. «Tout ça, rappelle Fred Martineau,
  Production actuelle :                          version alimentaire. En plus, ajoute l’éleveur, sans changer les critères de sélection de la
  35 à 36 kg/vache/jour, pour une moyenne        ces laitières ont une vie plus facile, car étant ferme.»
  annuelle par vache de 10 500 à                 plus légères, leurs membres subissent moins
  11 000 kilos.                                  de pression.                                        Des outils adaptés
  Production envisagée dans
                                                                                                     Influencés par les cousins Robet et Julien
  la nouvelle étable : 37 à 38 kg/vache/jour     Sélectionner minutieusement                         Chabot et par les différents représentants des
  Intervalle de vêlage : 275 à 280 jours         un groupe de taureaux                               centres d’insémination artificielle, les jeunes
  (1,7 à 1,8 insémination par gestation)
                                                 Pour  parvenir  à leurs fins, au début, ces   éle - ont aussi procédé, dès 2003, à l’enregistre-
  Les cultures : 486 hectares, dont 81 loués,
                                                 veurs  identifiaient dix  à douze  taureaux    qui  ment de tout le troupeau. Pour sa part, le
  servant à la production de maïs-grain, de
                                                répondaient     à  leurs  différents  critères   et  service de la classification a été utilisé à
  soya, d’ensilage de maïs, d’ensilage de
                                                entreposaient   les semences   choisies à la ferme   partir de 2005 pour les taures à leur premier
  luzerne et de foin de graminées.
                                                puisqu’ils font eux-mêmes les inséminations. vêlage dans le but de profiter des avantages

                                                                                               LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017                                  15
P           PROFIL D’ÉLEVAGE
                                                                    aménagée en 2005. Depuis,                                               velle étable et de garder leurs animaux de
                                                                    la production a régulièrement                                           remplacement dans l’ancienne vacherie. Ce
                                                                    augmenté, passant de 26 kg à                                            projet, réalisé par les propriétaires, s’éche-
                                                                    35 kg/vache/jour et le taux de                                          lonnera sur plus de deux ans. Il s’agit d’une

                                                                                 Photo : Ferme Champagne
                                                                    réforme involontaire a diminué.                                         stabulation libre sur litière de sable avec un
                                                                    Selon Fred Martineau, cette                                             carrousel pour la traite.
                                                                    réussite s’explique par des
                                                                    changements à la régie, par le                                          Le troupeau a été déménagé en décembre
                                                                    confort accru des bêtes, mais                                           dernier. Les vaches, précise Fred Martineau,
Une partie de la nouvelle étable en stabulation libre de la Ferme
Champagne et frères.
                                                                    aussi beaucoup par la sélection                                         se sont habituées relativement vite à ce
                                                                    génétique mise en place depuis                                          nouvel environnement. Il y a eu une baisse de
économiques reliés à l’utilisation des jeunes 2003. Aujourd’hui, le troupeau produit un                                                     production pendant les trois premières
taureaux. Mais l’évaluation de la conformation quota de 355 kg mg/jour, alors qu’il était de                                                journées, mais depuis, tout est revenu à la
a quand même été à la base de la sélection 117 kilos au moment de l’achat par les cinq                                                      normale pour la majorité du troupeau. Une
des reproducteurs. Ainsi, se souvient Fred actionnaires actuels.                                                                            exception, les vaches qui ont vêlé depuis le
Martineau, la collaboration de Donald Dubois,                                                                                               déménagement ont de meilleures pro-
alors qu’il était conseiller pour Alta, et aussi Mais comme toutes les améliorations pos-                                                   ductions. Ces éleveurs pensent donc qu’avec
juge émérite, avait permis l’évaluation de sibles avaient été faites pour les laitières,                                                    le temps toutes les bêtes produiront davan-
toutes les vaches afin d’aider à la sélection mais que les taures méritaient mieux, les                                                     tage. Ainsi, le quota, qui était de 355 kg dans
des reproducteurs. Fred souligne d’ailleurs éleveurs ont décidé de construire une nou-                                                      l’ancienne étable, est maintenant de 384 kg.
que «Donald a été une personne exception-
nelle qui nous a apporté beaucoup». Le pro-                                                                                                 En plus de bonifier le confort des animaux, la
cessus a fait son chemin de sorte que la                                                                                                    nouvelle construction permet aussi d’amé-
proportion de BP ou mieux est passée de 48 %
à 70,6 % au cours des six dernières années.
                                                                          Une histoire                                                      liorer les conditions de travail des membres
                                                                                                                                            de l’équipe et de faciliter la régie du troupeau.
En avril 2016, le troupeau New Armagh                                     de famille                                                        À titre d’exemple, les laitières sont divisées
comptait 2 EX, 29 TB, 179 BP et 84 B.                                                                                                       en groupe, dont un pour les vaches à leur
                                                         En 1968, Viateur Champagne invite ses
                                                                                                                                            premier veau, évitant à ces dernières de
                                                         frères Michel et Boniface à unir leurs
Une nouvelle étable                                      trois troupeaux, à construire une nou-
                                                                                                                                            combattre contre les plus grosses. Il y en a
Jusqu’en décembre dernier, le troupeau était                                                                                                aussi un pour celles venant de vêler. Leur
                                                         velle étable en stabulation libre de 80
gardé dans l’étable que les trois frères                                                                                                    enclos est muni de carcans qui rendent
                                                         logettes et à travailler en équipe plutôt
Champagne avaient construite à leur début.                                                                                                  possible leur immobilisation sans aucun
                                                         qu’individuellement. L’idée a fait son
Il s’agissait d’une stabulation libre avec salon                                                                                            risque ni effort. C’est un outil important, car
                                                         chemin et ainsi fut créée la Ferme
de traite. Depuis 2002, la nouvelle génération                                                                                              les éleveurs prennent la température de
                                                         Champagne et frères inc. Depuis 2002,
y avait fait toutes les modifications possibles                                                                                             chacune de ces vaches tous les jours
                                                         cinq descendants de la famille sont
afin d’améliorer le confort des vaches. En                                                                                                  pendant les 20 premiers jours de lactation, de
                                                         actionnaires de cette entreprise. Il s’agit
2003, ils avaient acheté un troupeau complet                                                                                                même que des échantillons de sang au
                                                         de Steve, Éric et Vincent Champagne,
habitué aux logettes et avaient abandonné                                                                                                   cinquième, dixième et quinzième jours dans
                                                         fils de Michel, et des frères Fred et
l’engraissement des bouvillons. Le bâtiment                                                                                                 le but de dépister les cas d'acétonémie de
                                                         Jean-Pierre Martineau, neveux des
qui leur était réservé avait été utilisé pour les                                                                                           type I ou de type II.
                                                         fondateurs. Trois employés à temps
taures. Une pouponnière avait aussi été                  plein, dont deux sont de la famille, de
                                                         même que d’autres enfants des action-
                                                         naires et un voisin y travaillent à temps
                                                         partiel. En plus, durant l’été, un sta-
                                                         giaire vient mettre l’épaule à la roue.

                                                                          Le troupeau compte 280 vaches, dont
                                                                          250 en lactation, de même que 290
                                                                          bêtes de moins de 2 ans. Ce nombre
                                                                          élevé de taures et de génisses vise à
                                                                          répondre aux besoins d’expansion de
                                                Photo : Ferme Champagne

                                                                          la production. La nouvelle construction
                                                                          va aussi dans le même sens. Ces éle-
                                                                                                                    Photo : Michel Dostie

                                                                          veurs pensent déjà à la prochaine
                                                                          génération et veulent s’assurer que
                                                                          toutes les conditions seront favorables
La nouvelle construction de la Ferme Champagne                            pour la prise de possession par les
  est munie d’un carrousel de 30 places ou les                            jeunes de la relève.                                              À la Ferme Champagnes et frères, le confort des
  vaches sont traites deux ou trois fois par jour                                                                                            vaches est assuré par de une litière de sable.
           selon le stade de lactation.

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P              PROFIL D’ÉLEVAGE
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                                                                                                    available at www.holsteinquebec.com/english

Par
Michel Dostie
Rédacteur
                                             Ferme Berni
en chef
                                             un développement
                                             ciblé sur les embryons

A        voir un gros troupeau et s’intéresser à la haute génétique, ce n’est pas incompatible pour Shany Bernier, de Sainte-
         Élisabeth-de-Warwick. Les 185 vaches de la Ferme Berni (2001) inc., gardées en stabulation libre où la traite est
         robotisée ne l’empêche pas de suivre l’évolution de la génétique et du marché et de vouloir y jouer un rôle. Il ne rêve
donc pas d’un troupeau plus nombreux, mais bien de générer plus de revenus par la vente d’animaux à haute valeur génétique.

C’est dans cet esprit que la production                                                            embryons à chaque occasion. Elle est déjà la
d’embryons occupe une partie importante de          La Ferme Berni (2001) inc.                     mère de plusieurs taures et génisses et les
son temps et il a fait l’acquisition de quelques    Nombre de vaches :                             plus vieilles ont vêlé en avril dernier. Ashley
bêtes en mesure de fournir cette qualité            210, dont 185 en lactation                     est actuellement sous contrat avec Semex.
recherchée. Ainsi, des transferts embryon-          Nombre de sujets de remplacement : 175
naires sont faits toutes les deux semaines et       Production moyenne par vache :                 Blondin Garrett Bahamas, EX-91, de la famille
la majorité des embryons récoltés sont              12 346 kilos de lait à 3,92 % de gras          de Barbie, fait également partie de la liste des
implantés à la ferme. Comme le troupeau             et 3,32 % de protéines                         acquisitions servant à la production d’embryons.
comte plusieurs têtes, il ne manque pas de          MCR : 275-265-275                              Elle aussi détentrice d’une Lactation supé-
receveuses. En effet, 50 % des vaches et 100 %      Quota : 270 kg mg/jour                         rieure, ces premières filles ont vêlé récem-
des taures servent à cette fin.                     Classification : 7 EX, 71 TB, 82 BP et 22 B    ment. Chez les Holstein Rouge et Blanc, la
                                                    Productions végétales : 752,7 hectares,        ferme a fait l’achat de Morsan S Debonair
Les donneuses acquises au cours des                 dont 267 en maïs-grain et ensilage, 214,5      Emma Red, TB-87 3 ans, déjà la mère de sept
dernières années sont issues de familles            en soya, 129,5 en blé, 97,2 en luzerne et      filles, dont 2 EX, 2 TB et 3 BP.
capables de performances remarquables en            mil pour l’ensilage et 44,5 en boisé.
production, dotées d’une excellente con-            L’ensilage de maïs est gardé dans des          Shany Bernier compte aussi sur Eastside
formation et ayant fait la preuve d’une bonne       silos-tours alors que l’ensilage d’herbe       Lewisdale Miss Style, TB-87 2 ans, première
longévité. RMW Facebook Ashly, TB-87, fait          est entreposé dans des silos horizontaux       2 ans senior à Victoriaville en 2016. Elle est
partie de ce groupe. Avec deux vêlages et           couverts d’une toiture. Le foin est acheté.    détenue depuis août dernier en copropriété
une Lactation supérieure à son actif, Shany                                                        avec la Ferme Kamlake. Enfin, l'élevage Berni
est heureux qu'Ashley soit une donneuse                                                            possède en plus, depuis quelques semaines,
prolifique avec des récoltes de 20 à 25                                                            Olistein SRC Seaver Berthe, génisse née en

   Une relève préparée de longue date
   Pour l’instant, Shany Bernier, nouvellement papa (voir La plume
   page 22) est l’employé de la ferme de son père, Germain, et son
   oncle Jacques. Mais le 31 juillet prochain, il en deviendra action-
   naire à 50 %. Cette transition se prépare depuis longtemps. Ainsi,
   Shany, en accord avec les propriétaires actuels, n’a pas attendu
   cette date pour s’impliquer activement au processus de décision.
   Après l’obtention de son DEP en production laitière, Shany a pris
   sa place à la ferme. La génétique qui le passionne occupe depuis
   lors ses réflexions. La régie aussi et c’est sous son impulsion, en
                                                                                                                                                   Photo : Meunerie Ducharme inc.

   2014, que la ferme a remplacé le carrousel par quatre robots de
   traite.

   Sa sœur, Meggie, actuellement étudiante en Technologie des
   productions animales, à l’ITA, campus de Saint-Hyacinthe, viendra
   se joindre à son frère à la fin de ses études. Elle pourrait plus tard
   devenir actionnaire de l’entreprise. La ferme Berni compte aussi                  Shany Bernier, à droite, accompagné à sa gauche,
   sur la collaboration de trois employés permanents.                                 de Germain, son père, et de son oncle Jacques.

                                                                                             LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017                19
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mars 2015, une fille de Jacobs Sid Brita,                                                                                                                    Shany n’a donc pas connu la transition
TB-88 3 ans, de la famille de Britany, EX-                                                                                                                   d’une étable conventionnelle vers la
96 2E 6*, Vache coup de coeur 2016.                                                                                                                          stabulation libre, mais est bien heureux
                                                                                                                                                             de pouvoir aujourd’hui exploiter le
Cette production importante d’embryons                                                                                                                       troupeau dans le même bâtiment. Bien
repose aussi sur l’utilisation de repro-                                                                                                                     sûr, quelques transformations ont été
ducteurs de mérite. Cinquante pour cent                                                                                                                      réalisées pour assurer plus de confort
des saillies sont accordées à des mâles                                                                                                                      aux vaches. La plus importante date de
éprouvés alors que les jeunes taureaux                                                                                                                       2014 quand les propriétaires, à l’insti-
génomiques se chargent de l’autre moitié.                                                                                                                    gation de Shany, ont fait l’acquisition de
Ces derniers doivent être des descen-                                                                                                                        quatre robots de traite pour remplacer le
dants d’une famille réputée et fournir une                                                                                                                   carrousel. Les travaux alors entrepris ont
épreuve équilibrée. Comme pour les                                                                                                                           aussi permis de modifier les logettes afin
taureaux éprouvés, les jeunes doivent                                                                                                                        d’introduire la litière de sable.
présenter des cotes à +1000 en lait, +15
en conformation et de très bons résultats          RMW Facebook Ashly, TB-87, est une donneuse prolifique                                                     Durant le premier mois après l’instal-
en santé. En conformation, Shany insiste             avec de 20 à 25 embryons à chaque récolte. Elle est                                                      lation des robots, se souvient Shany, «on
notamment sur la qualité des pieds et                     actuellement sous contrat avec Semex.                                                               voulait mettre tout ça dehors». On a
membres et des pis, deux exigences                                                                                                                            appris à être patients, ajoute-t-il, et les
particulièrement bien justifiées par la                                     L’alimentation revêt aussi une place im-                                    choses se sont bien sûr adaptées. Les vaches
stabulation libre et la traite robotisée.                                   portante dans l’esprit de cet éleveur. Pour le                              y vont, en moyenne 3,2 traites par jour, mais
                                                                            rendement en lait, dit-il, c’est le facteur le                              ce sont celles en début de lactation qui en
                                                                            plus déterminant. Ainsi, trois coupes d’en-                                 profitent le plus avec de 4 à 5 traites par jour.
Objectif :                                                                  silage sont faites chaque année. La première                                Aujourd’hui, les éleveurs sont bien satisfaits
produire beaucoup de lait                                                   est réservée pour les taures et les vaches                                  de leur décision puisque la production
Issues de tels croisements, les taures, qui                                 taries, alors que les deuxième et troisième                                 moyenne par vache est passée de 10 000 kg
généralement vêlent à l’âge de 21 à 22 mois                                 sont servies aux laitières. Cet ensilage est                                à près de 12 500 kg et que le nombre de
au poids de 700 kilos, doivent donner une                                   mélangé à de l’ensilage de maïs dans une                                    cellules somatiques (CSS) a baissé. Des
première lactation d’environ 10 500 kilos de                                RTM entièrement automatisée.                                                améliorations attribuables, explique Shany, à
lait pour satisfaire Shany. Pour lui, la méthode                                                                                                        la fois aux robots, au confort des bêtes, ainsi
d’élevage revêt donc beaucoup d’importance.                                 Aimer les belles vaches                                                     qu’à la génétique. Shany apprécie aussi
Ainsi, de la naissance à 2 mois, les génisses                               Shany Bernier trouve le travail plus agréable                               beaucoup toutes les informations que
sont regroupées autour d’une louve qui                                      avec de belles vaches. Dans ce même esprit,                                 l’ordinateur connecté aux robots peut lui
assure leur alimentation. Pendant les deux                                  il aime aussi se rendre à l’exposition pour                                 fournir. En parlant des robots de traite, Shany
mois suivants, elles reçoivent une ration                                   assister aux jugements et il tient à y participer                           partage l’opinion exprimée par plusieurs
complète. De quatre mois au vêlage, elles sont                              quand il pense qu’une de ses bêtes peut                                     éleveurs : cette technologie est un ampli-
nourries avec de l'ensilage, du foin et un                                  gagner. Depuis 2008, le troupeau est classifié                              ficateur. Si les rendements sont bons avant
supplément. Elles sont gardées en petits                                    et Berni Windbbrook Fadie est la première EX                                l’installation, ils seront meilleurs après. Par
groupes dans de grands parcs, une façon                                     de son préfixe. Fadie a mérité un titre de                                  contre, s’ils sont mauvais, la situation ira en
facile d’en assurer une bonne régie, explique                               Lactation supérieure avec, à 2 ans et 2 mois,                               se détériorant.
Shany.                                                                      en 305 jours, une production de 13 113 kg de
                                                                            lait à des pourcentages de gras et de
                                                                            protéines de 3,6 et 3,1, pour des MCR de 320-
                                                                            309-312.

                                                                            La classification lui permet de vérifier
                                                                            l’influence de sa sélection. Selon lui, les
                                                                            comptes sont bons puisque, depuis 2008, le
                                                                            pourcentage de BP ou mieux de son troupeau
                                                                            est passé de 61 à 82 %. À lui seul, celui des
                                                                            TB a augmenté de 8 à 36 %.
                                                    Photo : Michel Dostie

                                                                                                                                Photo : Michel Dostie

                                                                            Option : robot de traite
                                                                            Les frères Jacques et Germain Bernier ont
                                                                            fait l’acquisition de la ferme familiale en 1986.
    À la ferme Berni, les vaches en début de                                                                                                              La ferme Berni possède quatre robots et les
                                                                            Douze ans plus tard, ils optent pour la sta-
 lactation forment un groupe particulier et sont                                                                                                        vaches sont traites en moyenne 3,2 fois par jour.
                                                                            bulation libre et un carrousel pour la traite. Le
        gardées sur une litière de paille.
                                                                            quota était alors de 120 kg mg/jour.

 20      LA REVUE HOLSTEIN QUÉBEC I MAI 2017
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