Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005

 
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Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005
Revue anniversaire 75 ans de H+ les Hôpitaux de Suisse                                                      10/2005

                                                                                                                10/2005

                                                                                       Revue anniversaire

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Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005
Editorial
- Microcosme hospitalier – Mission et responsabilité pour l’avenir                     5
- L’ospedale come microcosmo – Un compito e una responsabilità per il futuro           7

Passé
- Association suisse des hôpitaux: les 50 premières années                            11
- Les 25 dernières années: accélération des changements                               12

Présent – Futur
-   L’hôpital aujourd’hui: progrès, manques et analyse des risques                    21
-   L’avenir a commencé : H+, du prestataire de service au défenseur d’intérêts       24
-   Qu’apporte l’association H+ à ses membres?                                        26
-   Pascal Couchepin: „osez prendre le large!”                                        28

Monde hospitalier
-   La technologie à l’hôpital: Je t’aime, moi non plus!                              33
-   De l’infirmière dévouée à l’experte moderne en soins infirmiers                     38
-   De l’administrateur des années 80 au manager de l’hôpital d’aujourd’hui           40
-   Analyse de l’efficience à l’hôpital                                                42
-   L’art et la culture à l’hôpital, vecteurs de vie                                  44
-   Le changement démographique et les hôpitaux                                       47
-   Une oreille attentive pour le patient                                             50
-   Indispensables partenaires du quotidien hospitalier                               52

International
-   Travailleurs étrangers à l’hôpital: une énergie capitale                          56
-   Le point de vue optimiste de l’OCDE                                               58
-   Aider à être autonome: jumelages hospitaliers Suisse- Europe orientale            60
-   „ConceptHospital”, l’hôpital du futur en tant qu’utopie réelle                    63

Félicitations
- En direct et entre les lignes: voeux d’anniversaire pour H+                         66

Perles
- Géraniums au bloc opératoire et autres histoires                                    69

Facts & Figures
- H+ Les Hôpitaux de Suisse, portrait succinct                                        70

Glossaire                                                                             71

Auteurs et interlocuteurs                                                             71

Impressum                                                                             71

                                                                                  3
Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005
Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005
E d i t o r i a l

           Microcosme hospitalier – Mission
                et responsabilité pour l‘avenir

                                   H+ Les Hôpitaux de Suisse,             de surmonter ces changements avec brio. „C‘est
                                   l‘association nationale des éta-       une grande partie du progrès que de vouloir pro-
                                   blissements hospitaliers, célèbre      gresser” (Sénèque).
                                   cette année son 75e anniversaire.
                                   Chaque habitante et habitant de        Trois domaines de changement:
                                   notre pays sait qu‘il peut compter     ■ Les découvertes révolutionnaires des biotechno-
                                   sur ces établissements: hôpitaux,      logies vont transformer les hôpitaux en entreprises
                                   cliniques, centre de soins et de       spécialisées à fort besoin d‘investissements. Les
                                   rééducation, publics ou privés,        hôpitaux seront mesurés à l‘aune de leurs critères
                                   et ce 365 jours par an, en cas de      de qualité et de sécurité. La pérennité de ces éta-
                                   maladie ou d‘urgence, aussi bien       blissements ne s‘acquerra que grâce à la réussite
                                   de jour que de nuit. H+ participe      économique combinée à une gestion d‘entreprise

Peter Saladin
                                   activement à l‘élaboration des         fondée sur des valeurs. Le „high tech” et la „high
                conditions cadre de ces établissements, tout en           touch” seront des clés pour la réussite. Le patient
                préparant l‘avenir.                                       sera placé au cœur de cette démarche.
                                                                          ■ Chaque institution a besoin d‘une politique
                L‘histoire d‘une réussite                                 d‘entreprise claire, dotée d‘une stratégie de l‘offre
                Nous tous qui œuvrons au sein de l‘association            transparente et d‘un réseau efficace et fiable d‘in-
                ou dans les établissements affiliés, quelle que soit       tervenants en amont et en aval de la chaîne du sys-
                notre fonction au service des patientes et des            tème de santé, ainsi que d‘une coopération étroite
                patients, sommes fiers de la productivité et de la         et interdisciplinaire. Cela exige de la direction des
                compétence atteintes, responsables de la qualité          prestations d‘entreprise, une force de persuasion et
                exceptionnelle qui satisfait les patientes et les pa-     de la persévérance. Les conditions cadre de la poli-
                tients des services qu‘ils reçoivent. Le système hos-     tique de santé, aussi bonnes ou mauvaises soient-
                pitalier suisse, très bien classé au niveau internatio-   elles, ne sont en aucun cas un argument recevable
                nal, est une véritable réussite. Les collaborateurs,      pour des objectifs non atteints.
                anciens et actuels, ont contribué à cette réussite:       ■ Quiconque veut à l‘avenir rester dans la cour des
                médecins, aides-soignants, thérapeutes, spécialis-        grands du système de santé, doit se pencher sé-
                tes de laboratoire ou en administration, techniciens      rieusement sur la formation initiale et continue de
                ou employés de service. Ces experts, représentant         son personnel et sur les qualités tant professionnel-
                80 groupes professionnels et 80 nationalités diffé-       les qu‘humaines de ce dernier. Une politique d‘en-
                rentes, mettent leur savoir-faire et leurs compéten-      treprise durable puise sa force dans la promotion et
                ces au service de leur engagement personnel. Nous         l‘exigence.
                leur adressons tous nos remerciements et notre
                estime.                                                   L‘association H+ et les directions de ses établisse-
                Un établissement hospitalier est un microcosme en         ments membres sont face à leurs responsabilités.
                soi. Ces microcosmes et l‘association H+ sont con-        Assumons-les!
                frontés à de nouvelles missions, de nouveaux défis.
                Science, technologie, démographie, changements                                                     Peter Saladin
                sociaux et moyens financiers limités génèrent une                                                   Président H+
                forte pression qui nous pousse vers un marché de
                la santé économiquement plus rentable. Seuls un
                regard autocritique, une action ciblée et une atti-
                tude fondée sur des valeurs humaines permettront

                                                                                                        5
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Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005
E d i t o r i a l

           L‘ospedale come microcosmo – Un compito
                  e una responsabilità per il futuro

                                     H+ Gli ospedali svizzeri, l‘associa-   assumere un atteggiamento basato su valori uma-
                                     zione nazionale degli istituti sani-   ni. Come diceva Seneca, „Gran parte del progresso
                                     tari stazionari, celebra quest‘an-     sta nella volontà di progredire.”
                                     no il suo 75° anniversario. Gli
                                     abitanti in Svizzera possono fidar-     Tre aree di sviluppo:
                                     si pienamente degli enti membri        ■ Le rivoluzionarie conquiste delle scienze biologi-
                                     dell‘associazione, ossia ospedali      che e tecnologiche trasformeranno gli ospedali in
                                     pubblici e privati, cliniche, centri   imprese specializzate che richiedono grandi investi-
                                     di cura e di riabilitazione – 365      menti. Gli ospedali saranno così valutati in base ad
                                     giorni l‘anno, giorno e notte, per     elevati criteri di qualità e sicurezza. Per sopravvi-
                                     casi di malattia o d‘emergenza.        vere nel tempo, bisogna avere successo economico
                                     H+ collabora attivamente con gli       e uno stile dirigenziale orientato ai valori. „High

Peter Saladin
                                     istituti sanitari membri per defini-    Tech” e „High Touch” sono i segreti del successo. Il
                  re le loro condizioni di base orientate al futuro.        paziente è posto completamente in primo piano.
                                                                            ■ Ogni istituzione deve avere una chiara politica
                  Una storia di successo                                    aziendale, con una strategia d‘offerta trasparen-
                  Che sia per l‘associazione o per gli istituti membri,     te, una rete di contatti efficiente e affidabile con
                  noi tutti lavoriamo a favore dei pazienti; siamo          attori del sistema sanitario sia a monte che a valle,
                  fieri di poter vantare un‘elevata produttività, un         nonché strette collaborazioni intraprofessiona-
                  buon atteggiamento al lavoro, un eccellente livello       li e interdisciplinari. A tal fine la direzione deve
                  di qualità e la grande soddisfazione dei pazienti         mostrare imprenditorialità, forza di persuasione e
                  grazie ai nostri servizi. Il sistema ospedaliero sviz-    volontà di resistenza. Le condizioni quadro a livello
                  zero ha conosciuto una straordinaria evoluzione e         di politica sanitaria, buone o cattive che siano, non
                  oggi gode di prestigio a livello internazionale. Una      fungono da capro espiatorio nel caso di mancato
                  storia di successo, insomma, cui hanno contribuito        raggiungimento degli obiettivi.
                  significativamente i collaboratori passati e presenti:     ■ Chi in futuro vuole affermarsi nell‘assistenza sa-
                  medici, personale curante, terapisti, specialisti di      nitaria di qualità superiore, dovrà dare priorità alla
                  laboratorio, personale amministrativo qualificato,         formazione e al perfezionamento professionale dei
                  tecnici e personale di servizio. Sono dipendenti          suoi dipendenti e alle loro qualità professionali e
                  qualificati, rappresentanti oltre 80 professioni e         umane. Promuovere ed al contempo esigere, ecco i
                  provenienti da più di 80 paesi, che si dedicano al        pilastri portanti di una politica aziendale duratura.
                  proprio lavoro contribuendo con esperienze, sapere
                  e impegno personale. Esprimiamo a tutti un sincero        La responsabilità è nelle mani dell‘associazione
                  ringraziamento e il nostro profondo riconoscimen-         H+ e degli organi direttivi dei suoi istituti membri.
                  to.                                                       Riconosciamola!
                  Ogni istituto sanitario stazionario è un microco-
                  smo. Insieme alla federazione H+, questi microco-                                                   Peter Saladin
                  smi si trovano davanti a nuove sfide. La scienza, le                                                Presidente H+
                  tecnologie, la demografia, i cambiamenti sociali e
                  i limiti finanziari generano un‘enorme pressione al
                  cambiamento al fine di creare un mercato sanitario
                  economicamente efficiente. Per poter affrontare
                  con successo questi cambiamenti è necessario
                  avere occhio critico, agire orientati all‘obiettivo e

                                                                                                           7
Revue anniversaire 75 ans de H+ Les Hôpitaux de Suisse 10/2005
5e Congrès eHealthcare suisse
                              Conférence et Exposition
                              25 et 26 octobre 2005
                              au centre de recherche à Nottwil/LU

                              La médicine et la santé publique en Suisse
                              en route vers l’ère de l’information

                              Le congrès le plus important consacré à l’informatique, à la
                              télécommunication et à l’internet dans la médicine et la santé
                              publique en Suisse

              Demandez la
          documentation à :
             eHealthCare.ch
         Josef Müller-Weg 2
            CH-6210 Sursee
Téléphone ++41 41 925 76 89
      Fax ++41 41 925 76 80
        info@ehealthcare.ch
         www.ehealthcare.ch

                              Leading Partners
9
Composants de menu Nestlé

                   Alimentation
                      légère
                   Notre challenge: résoudre vos problèmes!
                   L’alimentation de personnes âgées et de patients vous impose diverses
                   exigences tout à fait particulières. Avec son concept des composants de
                   menu Nestlé, Nestlé FoodServices s’est entièrement adapté aux besoins
                   de ces personnes délicates, dans sa ré"exion et dans son action.

                   La solution "exible: composants de menu Nestlé

                                               Calculation de    Plan de menus
                                               menus, recettes       basé sur
                                                                     l'alimen-
                                                                    tation légère
                                             Produits
                                          d'alimentation         Indications de la
                                               légère             valeur nutritive

                                                                 Conseil compétent
                                         Connaissances /          de spécialistes /
                                           formations               know-how

                   Votre conseiller Caring FoodServices vous fournira volontiers des renseigne-
                   ments de manière compétente sur le concept, les prestations de service
                   et les produits.

www.nestlefoodservices.ch Tél. 071 844 85 30
P a s s é

    Association suisse des hôpitaux:
           les 50 premières années

                        Le 28 septembre 1930, 94 représentants des                 1950 – 1959
                        hôpitaux fondent à Aarau l‘association suisse des          La pénurie de personnel demeure un thème central,
                        établissements hospitaliers, la Veska. Son objectif        tout comme la formation et la prévoyance vieillesse.
Erika Schumacher        prioritaire est la „promotion du système hospitalier       En 1951, la Veska publie les premiers „documents
                        de Suisse.”                                                de gestion et de statistique des établissements
1930 à 1980                                                                        hospitaliers de Suisse.” La caisse d‘épargne du
– les 50 premières      1930 – 1939                                                personnel de la Veska pose en 1958 les jalons de la
années de la            Durant ses premières années, la Veska s‘intéresse          caisse de prévoyance pour le personnel.
Veska, ancienne         aux questions tarifaires, négocie avec les assurances
association des         maladie, organise des cours de formation pour              1960 – 1969
hôpitaux, cliniques     diététiciens, étudie la mise en place d‘un calcul des      Les hôpitaux membres comptent un millier d‘emplois
et EMS suisses. Les     coûts automatique harmonisé pour ses membres,              non pourvus pour le personnel de cuisine et de maison.
missions et activités   ainsi que la possibilité d‘achat de matériel groupé.       Un centre de placement appartenant à l‘association
du prédécesseur         La Veska est constituée de 44 membres du comité            y remédiera. On fera venir du personnel auxiliaire
de H+ Les Hôpitaux      executif (en 1935, ce nombre se réduit à maximum           étranger du bassin méditerranéen, de Finlande et
de Suisse étaient       dix), de quelques commissions et d‘un secrétaire à         d‘Irlande. La récession des années 70 permettra de
très variées. Voici     emploi accessoire. Le secrétariat ne sera renforcé         détendre, provisoirement, la crise du personnel, mais
quelques temps          qu‘à partir de 1962.                                       il manque désormais aussi des médecins assistants.
forts de son                                                                       Les années suivantes, un grand nombre de nouveaux
histoire.               1940 – 1949                                                hôpitaux sont construits et d‘anciens établissements
                        Les années de guerre vont être marquantes. En              sont modernisés.
                        1941, 18 circulaires sur 27 adressées aux membres
                        de la Veska sont liées à l‘économie de guerre.             1970 – 1979
                        Pour le rationnement, l‘association coopère avec la        La formation gagne en importance. A partir de
                        Confédération via un système de gestion des denrées        1974, un délégué Veska est dédié à plein temps
                        alimentaires en hôpital. A cette époque également          à la formation. Bientôt, les membres se voient
                        apparaissent les premiers postulats concernant les         proposer une vaste gamme de cours, médecins-
                        conditions d‘embauche d‘infirmières. Si avant, il           chefs, prestataires de soins infirmiers et directeurs
                        était courant de travailler entre 76 et 80 heures par      administratifs partagent les mêmes bancs d‘école
                        semaine, les infirmières exercent à partir de 1945 au       pour le cours de „management interdisciplinaire.”
                        maximum 66 heures et le repos hebdomadaire passe           La comptabilité est améliorée. En 1971, la Veska
                        d‘une demi-journée à une journée.                          présente à ses membres un „cadre comptable” pour
                                                                                   la comptabilité analytique. Suivront un manuel de
                        A la fin de la guerre, de nouveaux problèmes                „comptabilité analytique en hôpital” et un „tableau
                        surgissent: il manque du personnel, tant pour les          des valeurs des points tarifaires.” Dans la deuxième
                        soins et les services que pour l‘administration. Les       moitié de la décennie, la récession, les restrictions des
                        hôpitaux privés doivent lutter pour subsister car          programmes de construction, les arrêts d‘embauche,
                        les patients étrangers, autrefois légion en Suisse,        les économies d‘énergie et „l‘esprit de rentabilité
                        désertent le pays.                                         économique”      commencent         à   préoccuper    les
                        Le manque d‘infirmières s‘aggrave. Pour soulager les        hôpitaux. Dans les cours Veska destinés aux cadres,
                        hôpitaux, la Veska lance les cours d‘initiation pour les   on s‘attache à améliorer les prestations hospitalières
                        premiers soins hospitaliers. Ce seront les auxiliaires     en systématisant les mesures de formation.
                        hospitalières. A la même époque sont formées les
                        premières ergothérapeutes.                                 (Source: 50 Ans VESKA, plaquette anniversaire1980)

                                                                                                                  11
P a s s é

                        Les     25 dernières années:
                                accélération des changements

                        „L‘an dernier, nous étions au bord du gouffre. De-        santé dans le produit social brut a progressé sur la
                        puis, nous avons fait un grand pas en avant”, disait      même période de 7,6 % à plus de 11 %. Le nombre
                        un économiste de santé renommé à des acteurs du           des personnes exerçant dans le milieu de la santé,
                        système de santé au Bürgenstock en 1980. Cette            mesurée en équivalent emplois à plein temps, atteint
                        affirmation se fondait, (comment pourrait-il en être       un niveau tout aussi élevé par rapport aux personnes
Nils Undritz            autrement?) sur l‘évolution des coûts, préoccupation      employées, ce qui fait de la santé le secteur d‘activité
                        constante des assureurs maladie. Nous aurions pu          économique le plus fort de Suisse.
En Suisse, depuis       la répéter d‘année en année, tant que les assureurs
1980, le monde          maladie continuaient à parler très sérieusement de        Plus de prestations en peu de temps
hospitalier a subi      vouloir réduire les coûts. Mais entre 1980 et 1990,       Sur le plan de la quantité, les prestations hospitaliè-
de grandes trans-       les coûts hospitaliers se sont accrus en moyenne de       res ont été marquées par plusieurs facteurs:
formations. Des         7,0 % par an, puis de 4,8 %. La part des coûts des        ■ Le nombre de lits a chuté, entre 1980 et 2003,
structures ont          hôpitaux et des établissements médico-sociaux, cen-       de 64‘000 à 43‘000, tandis que les centres pour per-
changé, le nombre       tres pour personnes âgées, de soins, pour personnes       sonnes âgées et les centres de soins ont augmenté à
des lits en hôpital a   handicapées ou malades, sur la totalité des coûts         85‘000 lits.
chuté, la durée de      de santé, a passé de 50 % à 54 %. Les coûts dans          ■ La durée de séjour dans l‘ensemble des hôpitaux
séjour a diminué.       les EMS ont encore plus augmenté, parallèlement à         et EMS s‘est réduite de moitié, passant de 27 à 14
La nouvelle LAMal       l‘évolution démographique. La part des dépenses de        jours. Pour les soins aigus, elle a diminué de 12,4 à 9
a encore accéléré
ce mouvement. Le
domaine de santé         Etapes de la Veska (Les Hôpitaux de Suisse depuis 1995) de 1980 à 2005
public est devenu
le plus grand sec-       ■ En 1980, la Veska est la première organisation de Suisse à donner des consignes sur les droits et les
teur économique             devoirs des patients.
avec un critère          ■ A la fin des années 80, la Commission paritaire CPH est créée. Elle englobe les assureurs-accident,
constant: la maî-           l‘OFAS, la FMH et la Veska. Avec la participation de la CDS, ces partenaires refondent le CPH sur la
trise des coûts.            base d‘un modèle d‘entreprise fondé sur des points tarifaires. Ce système donnera ensuite naissance à
                            TARMED, après intégration plus tard, des assureurs maladie.
                         ■ Au milieu des années 90, la collecte et l‘évaluation des statistiques administratives passent, de par la loi,
                            de la Veska à l‘OFS
                         ■ Après la chute du mur de Berlin, en 1990, l‘OFSP et la CDS confient à la Veska la mission de mettre
                            sur pied un programme de partenariat hospitalier dans les pays d‘Europe de l‘Est, désormais libres mais
                            horriblement pauvres. Ce programme est encore actuel.
                         ■ En 1995, de nouveaux statuts entrent en vigueur dans le cadre du concept Veska 2000. Le Conseil est
                            réduit de 21 à 12 membres et la durée du mandat est limitée à 12 ans. La Veska est rebaptisée H+ Les
                            Hôpitaux de Suisse.
                         ■ A l‘aube du nouveau millénaire, le secrétariat central de H+ déménage d‘Aarau vers Berne. Le centre de
                            formation de Suisse alémanique reste à Aarau.
                         ■ Sur la même période, la formation non médicale du personnel spécialisé est transférée de la CRS à la
                            Confédération. Dans le cadre des nouvelles Ortra, H+ peut défendre les intérêts des employeurs.
                         ■ En 2005, l‘ASI, la CRS et H+ réunissent leurs centres de formation de Suisse romande sous un même toit,
                            „Espace Compétences.”
                         ■ En 1980, le personnel du secrétariat se composait de 12 personnes. En 2005, il passe à 24 postes plein
                            temps.

                                                                                                                12
jours. En chirurgie, elle est parfois considérablement       ■ Les coûts d‘exploitation des EMS et hôpitaux ont
                       plus courte. Actuellement, on observe en médecine            ainsi fortement augmenté, passant d‘environ 6,5
                       interne, une tendance à la hausse due à l‘âge moyen          milliards à 24 milliards de francs.
                       de plus en plus élevé des patients.
                       ■ Le nombre des hospitalisations a crû de 880‘000            Quelle valeur ajoutée pour la santé?
                       à 1,1 million. En 2003, quelque 82‘000 résidents             Quelle valeur ajoutée le système de santé a-t-il ap-
                       étaient suivis en EMS.                                       porté à la population sur la période d‘observation
                       ■ Parallèlement, le nombre des traitements ambula-           allant de 1980 à aujourd‘hui?
                       toires s'est accrû fortement.                                Les progrès accomplis dans tous les domaines de la
                       ■ Le personnel hospitalier a continuellement aug-            médecine et la standardisation des traitements, par
                       menté, passant d‘environ 104‘000 à environ 124‘000           exemple le stimulateur cardiaque, les opérations de
                       équivalent emplois à taux plein. Par ailleurs, quelque       l‘articulation de la hanche, – ont augmenté la mobilité
                       61‘000 personnes travaillent dans les EMS.                   des patients, tout particulièrement pour les person-
                                                                                                      nes des tranches d‘âge supérieures.
                                                                                                      Grâce à des médicaments plus ef-
                                                                                                      ficaces, un plus grand nombre de
                                                                                                      cancers peuvent être soignés et la
                                                                                                      durée de vie augmente, par exem-
                                                                                                      ple chez les malades du sida. Cela
                                                                                                      se reflète souvent par une meilleure
                                                                                                      qualité de vie. Ainsi, les personnes
                                                                                                      âgées vivent non seulement plus
                                                                                                      longtemps, mais également en
                                                                                                      meilleure santé, comme vient de
                                                                                                      le prouver une étude récente. Si
                                                                                                      l‘on mesurait la qualité de ces pres-
                                                                                                      tations, leur taux de progression
                                                                                                      serait-il aussi élevé ou encore plus
                                                                                                      élevé que celui des coûts?

                                                                                                      Structures modifiées
                                                                                                      Les prestations ambulatoires des
                                                                                                      hôpitaux ont connu une formidable
                                                                                                      expansion. En chirurgie, la durée
Depuis 1980, le personnel hospitalier en Suisse a continuellement augmenté, passant d’environ         de séjour s‘est fortement réduite,
104’000 à environ 124’000 (équivalent emplois à taux plein). Quelque 61’000 personnes travaillent
dans les EMS.                                                                                         des groupes entiers de prestations
                                                                                                      ont été transférés dans le domaine

                                                         Tarife ausreizen
                                                         Erträge optimieren

                                                         Die vollständige Erfassung aller erbrachten Leistun-
                                                         gen und die richtige und umfassende Anwendung der
                                                         komplexen Tarifwerke stellt höchste Anforderungen.
                                                         Unsere Berater analysieren die Qualität der Erfassung und
                                                         Abrechnung und erarbeiten Optimierungsvorschläge.
                                                         Weitere Informationen finden Sie unter:

                                                            www.keller-beratung.ch/tarife

 Prozesse > Controlling > Informatik > Coaching          www.keller-beratung.ch           Tel.: 056 470 10 20        5405 Baden-Dättwil

                                                                                                                  13
reprit les hôpitaux communaux et exploite à ce jour
                                                                                    des hôpitaux sur huit sites. Le planning, le finance-
                                                                                    ment, l‘informatique, la comptabilité, la gestion du
                                                                                    personnel, la qualité, les travaux de laboratoire, la
                                                                                    médecine du personnel et les domaines des médi-
                                                                                    caments ainsi que la lutte contre les infections sont
                                                                                    centralisés.
                                                                                    A la même époque, dans le domaine privé, le groupe
                                                                                    AMI a acheté son deuxième hôpital en Suisse (la cli-
                                                                                    nique Beau Site à Berne) et a formé un réseau avec la
                                                                                    clinique Cécil de Lausanne, acquise précédemment.
                                                                                    Le groupe a ouvert d‘autres cliniques à Zurich et à
                                                                                    Aarau. En 1990, il fut intégré dans le groupe Hirs-
                                                                                    landen qui s‘est depuis considérablement étendu. En
                                                                                    2002, le groupe Hirslanden appartenant au groupe
                                                                                    UBS fut racheté par une entreprise anglaise.
                                                                                    Une différence apparaît entre les réseaux d‘hôpitaux
                                                                                    publics et de cliniques privées: les premiers s‘arrêtent
                                                                                    aux frontières cantonales (exception faite de quel-
                                                                                    ques rassemblements locaux intercantonaux), tandis
                                                                                    que les groupes privés s‘étendent sur tout le territoire
                                                                                    suisse et gèrent des établissements à l‘étranger.

                                                                                    La LAMal accélère la transformation
                                                                                    Le 1.1.1996 entre en vigueur la LAMal. Cet événe-
                                                                                    ment modifia encore les structures hospitalières. La
                                                                                    planification hospitalière cantonale fut lancée, ce qui
                                                                                    permit aux hôpitaux de fusionner, ou ils étaient fu-
                                                                                    sionnés par ces forces externes. D‘autres hôpitaux
                                                                                    furent fermés, d‘autres encore furent transformés en
                                                                                    EMS. Les répondants des hôpitaux commencèrent à
                                                                                    différencier les niveaux de direction politique, stra-
Entre 1980 et 1990, la part des dépenses de santé dans le cadre du produit social
brut a progressé de 7,6% à plus de 11%. Entretemps, le domaine de la santé est      tégique et opérationnelle. Des hôpitaux publics de-
devenu le secteur d’activité économique le plus fort de Suisse.                     vinrent juridiquement autonomes, et furent parfois
                                                                                    transformés en sociétés par action d‘utilité publique.
                                                                                    Les directions hospitalières se professionnalisèrent.
                          ambulatoire. Les soins partiellement stationnaires        Le financement des prestations imposé par la révi-
                          ont progressé, les cliniques de jour et de nuit faisant   sion de la LAMal a permis de développer des instru-
                          leur apparition. En psychiatrie, le nombre de lits a      ments de gestion tels que la comptabilité analytique.
                          considérablement baissé, car le suivi des patients        Les tarifs furent et continuent d‘être harmonisés, ce
                          s‘est organisé, comme sur une chaîne de montage,          qui permet de comparer directement les coûts. Vu
                          en unités spécialisées de plus en plus petites. Les       les progrès de la médecine, le nombre de lits aurait
                          prestations hospitalières des établissements médico-      du baisser plus rapidement, ce qui explique un excès
                          sociaux furent complétées par les services d‘aide et      de lits, source de concurrence. La pression des coûts
                          de soins à domicile ambulatoires. Les frontières entre    et les exigences en termes de qualité firent entrer
                          le domaine hospitalier et ambulatoire ont commencé        l‘économie de marché dans la sphère hospitalière et
                          à s‘estomper.                                             la différence entre les hôpitaux publics et privés com-
                          Parallèlement à cela, les hôpitaux se regroupèrent en     mença à estomper. Le marketing fit son apparition.
                          réseaux pour augmenter les effets de synergie. En         On ne parle plus prix, mais tarifs. Toutefois, cette
                          1983, ce fut la fédération des hôpitaux du Tessin,        tendance est faussée par la planification hospitalière
                          Ente ospedaliero cantonale EOC, qui fit le premier         et le fait que les cantons couvrent partiellement les
                          pas: dotée d‘une personnalité juridique propre, elle      frais générés par les hôpitaux publics.

                                                                                                                  14
www.medica.de

37ÈME ÉDITION DU FORUM MONDIAL
DE LA MÉDECINE
Salon spécialisé avec congrès inclus

DÜSSELDORF
DU 16 AU 19 NOVEMBRE 2005
                           INTERMESS DÖRGELOH AG    BTI Event Solutions, Messen
                           Obere Zäune 16           A.R. Journée le 17 Novembre
                           8001 ZÜRICH              à CHF 290,-
                           Tel. 043 244 89 10       Tel. 044 736 65 50
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                           intermess@doergeloh.ch
                           www.doergeloh.ch
Des structures de formation chamboulées
                                                           Le 1er janvier 2000, la constitution révisée entre en
                                                           vigueur. Son article 63, paragraphe 1 stipule: „La
                                                           Confédération émet des dispositions sur la formation
                                                           professionnelle.” Cet amendement met un terme à
                                                           l‘exception du système de santé, c‘est-à-dire la com-
                                                           pétence cantonale pour la formation non médicale
                                                           dans le système de santé. Dans l‘ancien système, les
                                                           cantons avaient chargé la CRS de la mise en œuvre de
                                                           la formation professionnelle. Souvent les profession-
                                                           nels qualifiaient toutefois l‘action de la CRS de dog-
                                                           matique et de trop peu participative. Le changement
                                                           nécessaire, encore en cours, prit une forme radicale,
                                                           accélérée encore par le nouvel élan donné par l‘Union
                                                           européenne (processus de Bologne). L‘âge minimum
                                                           d‘entrée (18 ans) dans une école de soins de la CRS
                                                           est devenu obsolète. Tout comme dans les autres sec-
                                                           teurs économiques, l‘entrée dans le monde profes-
                                                           sionnel de la santé peut se faire après un apprentis-
Le nombre de lits a chuté, entre 1980 et 2003, de 64’000   sage. Les écoles moyennes diplômantes complètent
à 43’000, tandis que les centres pour personnes âgées et   l‘offre. Depuis peu, il existe également la possibilité
les centres de soins ont augmenté à 85’000 lits.
                                                           d‘obtenir une maturité professionnelle. Les centres de
                                                           formation supérieure et les écoles spécialisées s‘unis-
                                                           sent ou apparaissent. Les écoles supérieures spéciali-
                                                           sées mènent au bout de trois ans de formation à un
                                                           bachelor reconnu au niveau européen, qui peut être
                                                           complété après deux ans par un master. Des program-
                                                           mes passerelles rendent possible le passage vers la for-
                                                           mation universitaire. Les écoles cantonales fusionnent,
                                                           la formation supérieure spécialisée est concentrée sur
                                                           quelques centres. Les représentations des employés
                                                           et des employeurs, autrefois exclues de la politique
                                                           de formation, partagent désormais des responsabilités
                                                           grâce à un processus bien réglé.

                                                           Une seule constante: l‘augmentation des coûts
                                                           Cet article ne fait que citer les événements majeurs qui
                                                           se sont produits dans le monde hospitalier suisse ces 25
                                                           dernières années. Mais beaucoup de choses ont évolué
                                                           sur cette période. Un élément n‘a toutefois pas changé:
                                                           la hausse des coûts et l‘augmentation préoccupante
                                                           des primes d‘assurance qui donnant du fil à retordre
                                                           aux classes moyennes. Ce thème est d‘une brûlante
                                                           d‘actualité. Des solutions politiques tangibles verront-
                                                           elles le jour?
                                                                                                          Nils Undritz
                                                                  secrétaire général de la Veska, de 1977 à 1995

                                                           L‘auteur remercie Luigi De Martin, anc. secrétaire admi-
                                                           nistratif de la Veska, d‘avoir rassemblé des documents
                                                           pour cet article.
                                                           Questo articolo è disponibile in italiano ai siti:
                                                           www.hplus.ch e www.spitaldirektoren.ch
                                                           Explications des abréviations: voir glossaire page 71.

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P u b l i    r e p o r t a g e

EDS et MediData
unissent leurs efforts au service du domaine suisse de la santé
publique
par Robert Meyer, MediData AG et Roger Hornung, EDS Information Business GmbH

Les clients d’EDS et MediData disposent désormais de l’acheminement électronique des factures vers presque
toutes les assurances maladie et accidents de Suisse, un processus rendu possible grâce à une plateforme élec-
tronique commune aux deux intermédiaires.

La facturation des prestations médicales est un sujet d’actualité qui intéresse la politique, la société et les entreprises
informatiques. Comme partout ailleurs, dans ce domaine également, on cherche à réduire les coûts. Il est nécessaire de
mettre au service du client de nouvelles méthodes, comme ici l’acheminement électronique des factures, offrant une cou-
verture géographique générale et respectant des critères de "abilité et de qualité élevée, indépendamment de la pression
des coûts. Dotées d’une longue expérience dans le domaine de la santé publique, EDS comme MediData possèdent toutes
les compétences pour mettre en œuvre de nouvelles solutions fonctionnant parfaitement et en temps voulu. La plateforme
électronique commune constitue désormais le principal point de rencontre des assureurs et des prestataires en Suisse.
Les compétences clés des deux sociétés se complètent à la perfection. Résultat: tous les clients béné"cient d’une véritable
plus-value.

       Prestataires                                     Intermédiaires                                        Assureurs

                                                                MediPort
                                               Échange électronique de données
                                                              ClearHealth

Illustration: Grâce à la plateforme électronique, les acteurs du domaine suisse de la santé publique se rapprochent les uns des autres.

MediData gère les processus d’information et de communi-              EDS est l’un des premiers prestataires de technologie du
cation dans le domaine suisse de la santé publique à l’aide de        monde dans le domaine Business Solutions. Sur un total
technologies modernes, permettant ainsi des processus glo-            d’environ 850 employés en Suisse, environ 40 travaillent
baux plus simples, plus transparents et plus économiques.             exclusivement dans le domaine de la santé publique. Avec
Les principales activités sont l’échange électronique de              DIOHIS 8 – la solution moderne pour l’administration des
données entre les prestataires et les assureurs via MediPort.         hôpitaux – et l’adaptateur ClearHealth pour l’acheminement
L’entreprise joue également un grand rôle avec MediFrame,             électronique des factures, l‘entreprise offre à ses clients,
une vaste banque de données électronique des tarifs et réfé-          outre des perspectives à long terme en matière de gestion
rences pour la branche médicale.                                      des hôpitaux, la plus-value de l’ensemble du portefeuille
                                                                      d’EDS.

                                                                                                                  18
19
Bravo et Merci!

Nous restons les partenaires
       des hôpitaux
                    TROVACON AG . Sonneggstrasse 84 . 8006 Zurich
 Téléphone 044 366 40 80 . Fax 044 366 40 85 . www.trovacon.ch . E-Mail info@trovacon.ch
P r é s e n t        –    F u t u r

           L‘hôpital aujourd‘hui: progrès,
               manques et analyse des risques

                       Tous les jours, des dizai-
                       nes de milliers de spécia-
                       listes, qualifiés et motivés,
                       assurent 24 h sur 24 h des
Heinz Locher           prestations de qualité. Par
                       contre, comparés aux entre-
En préambule, il       prises d‘autres secteurs de
faut dire que le       l‘industrie et des services,
système hospita-       les hôpitaux suisses ont du
lier suisse fonc-      retard selon différents critè-
tionne, sans échec,    res… mais ils se rattrapent!
ni panne! De plus,
l‘hôpital suisse est   Manques de stratégie
sur la pente ascen-    Au niveau des directions:
dante. En revanche,    stratégie des propriétaires
                                                        Le système hospitalier suisse avance d’un bon pas et la tendance générale est bonne!
les responsables       de l’entreprise hospitalière,    Cependant, les hôpitaux publics ont eux aussi besoin d’une liberté d’entreprise. Hôpi-
                                                        taux publics et hôpitaux privés ont besoin des mêmes chances concurrentielles.
doivent s‘attendre à   réglementation du support
de grands défis afin   juridique et profils de l’of-
d‘agir de manière      fre ont trop longtemps été les grands absents du             ■ Stade de la mise en réseau: Il y a encore peu
concurrentielle        système hospitalier. Par conséquent, les responsa-           d‘ouverture vers l‘extérieur et donc peu de mise en
et de garantir les     bles n‘ont pas mis assez de poids dans le domaine            réseau. Néanmoins, quelques expériences pionniè-
prestations dans       des prestations où il y a des avantages de l’hôpital         res convaincantes sont à observer: réseaux verti-
l‘avenir.              vis-à-vis de la concurrence. Mais dans de nombreux           caux et horizontaux dans les domaines du managed
                       hôpitaux, de gros efforts ont été consentis et le sont       care, externalisations plus fréquentes et disposition
                       toujours – d‘autant plus depuis la hausse continue           à coopérer avec des hôpitaux partenaires et des tiers
                       des coûts et de la concurrence – pour asseoir sa pro-        spécialisés pour les achats et la logistique.
                       pre position sur le marché.
                                                                                    Améliorer les instruments de direction
                       Organisation: manque de pilotage et de réseau                Une amélioration est également souhaitable dans
                       Au niveau de l‘organisation, on observe que dans             l‘utilisation d‘instruments de direction idoines:
                       les hôpitaux plusieurs phases de développement               ■ Direction financière: au niveau global et sectoriel,
                       évoluent parallèlement, sans qu‘il y ait de véritable        la direction financière s‘est certes améliorée sous
                       orientation la plupart du temps:                             l‘effet conjugué des mesures d‘économies et de la
                       ■ Stade du pionnier: Nombreux cavaliers seuls et             concurrence, mais peut encore mieux faire. Des ins-
                       pionniers, notamment dans le domaine clinique.               truments tels que la comptabilité analytique existent
                       ■ Stade de l‘organisation: Des éléments de cet               depuis plusieurs années. Pourtant, il faut adapter au
                       aspect – organigrammes, descriptions de postes,              secteur hospitalier, des instruments utilisés depuis
                       descriptions de processus – existent (pratiquement)          longtemps par d‘autres secteurs économiques (bu-
                       partout.                                                     siness-plan, balanced scorecard, cycles du contrôle
                       ■ Stade de l‘intégration: Premières approches exis-          de gestion, calcul de la marge brute, etc.). De plus,
                       tantes, des éléments positifs du stade du pionnier et        ces instruments ne sont pas du tout mis en place
                       du stade de l‘organisation sont combinés judicieuse-         partout. La direction financière n‘est pas exclusive-
                       ment, par exemple, via une culture d‘équipe inter-           ment l‘affaire de l‘„administration”!
                       disciplinaire;                                               ■ Processus: Premiers progrès enregistrés dans la

                                                                                                                   21
Solutions adaptées pour l’aménagement
                                                                 et l’utilisation des bâtiments.

Bon anniversaire H+ ! Meilleurs vœux pour les prochaines 75 années!
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                                                                    Compétence en système architectural
britannique, le National Health Service (NHS), par
                                                                                             ailleurs très centralisé: Les hôpitaux très performants
                                                                                             obtiennent le statut de „Funding Hospitals”, et ainsi
                                                                                             une plus grande liberté d‘entreprise. En Suisse, il y
                                                                                             a longtemps que les efforts ciblés et couronnés de
                                                                                             succès des hôpitaux publics devraient être récom-
                                                                                             pensés, mais certains cantons confisquent les fruits
                                                                                             des bénéfices concernant les patients ayant une as-
                                                                                             surance complémentaire ou les patients privés. Des
                                                                                             systèmes peuvent être mis en échec non seulement
                                                                                             en raison de leurs excès – par ex. bureaucratie au
                                                                                             lieu d‘une „simple” bonne organisation – mais aussi
                                                                                             parce qu‘ils n‘ont pas mis en œuvre, avec suffisam-
                                                                                             ment de cohérence, cette bonne organisation. Cela
                                                                                             se produit par exemple lorsque de nombreux can-
                                                                                             tons manipulent les listes des hôpitaux qui leur sont
                                                                                             confiées par la LAMal. Ces cantons ont détourné
Des dizaines de milliers de spécialistes, qualifiés et motivés, assurent 24 h sur 24 h des    l‘intention primaire du législateur – soulager les
prestations de qualité. Mais les prestations doivent être rentables! L’hôpital suisse doit
être développé en tant qu’„employeur de marque”, employeur de premier choix.                 primes d‘assurance maladie obligatoires sollicitées
                                                                                             à l‘extrême – en intégrant et fractionnant les listes
                                 conception des processus. La productivité a aug-            hospitalières pour en faire un instrument de pilotage
                                 menté, le rapport entre les ressources investies et         des finances cantonales. Une distorsion flagrante de
                                 les prestations fournies s‘est amélioré.                    concurrence entre les hôpitaux publics et privés en
                                 ■ Gestion de la sécurité, du risque et de la qualité:       est la conséquence.
                                 L‘importance croissante de la gestion de la sécurité,
                                 du risque et de la qualité n‘a été reconnue que récem-      Des risques demeurent
                                 ment. Par ailleurs, d‘autres secteurs économiques,          Malgré tout, le système hospitalier suisse avance
                                 rencontrant des problèmes similaires au domaine de          d‘un bon pas et la tendance générale est bonne!
                                 la santé, vivent des solutions éprouvées depuis long-       Les plus grands dangers qui guettent le système
                                 temps. C‘est, par exemple, le cas dans l‘aéronautique.      hospitalier suisse se trouvent bien plus souvent au
                                 On voit là justement, qu‘il ne suffit pas de lancer de       niveau des pièces moyenâgeuses, des châteaux et
                                 nouveaux instruments. Il faut aussi mettre en place         parlements ou des grandes tables de réunions ova-
                                 un changement de culture, très coûteux en temps,            les, situées aux derniers étages des hôpitaux, qu‘au
                                 par exemple, pour ce qui de la gestion des „near mis-       niveau des étroites tables des urgences et du bloc
                                 ses” et autres incidents imprévus.                          opératoire! Les hôpitaux publics ont eux aussi be-
                                                                                             soin d‘une liberté d‘entreprise. Hôpitaux publics et
                                 Incitations fausses ou manquantes                           hôpitaux privés ont besoin des mêmes chances con-
                                 La recherche des origines de ces retards dans le            currentielles.
                                 domaine hospitalier mène vers la sphère politico-           L‘évolution démographique et l‘attractivité des
                                 juridique. Cette dernière n‘émet pas seulement              autres secteurs économiques défient fortement les
                                 des signaux problématiques et contradictoires, elle         responsables du domaine hospitalier: L‘hôpital suisse
                                 donne également de fausses incitations: les méca-           doit être connu en tant qu‘„employeur de marque”,
                                 nismes de financement et la mise en œuvre prati-             employeur de premier choix. La formation de base,
                                 que de l‘indemnisation des prestations ne sont pas          continue et le perfectionnement de toutes les per-
                                 satisfaisants pour beaucoup des hôpitaux, surtout           sonnes travaillant en milieu hospitalier – y compris
                                 publics. Mais les prestations doivent valoir la peine!      les conseils d‘administration et de fondation – sont
                                 Cela vaut tant au niveau global et sectoriel de l‘en-       fondamentaux pour garantir l‘avenir du système
                                 treprise, que celui des collaborateurs et ne doit pas       hospitalier. Une mission qui est souvent négligée.
                                 s‘exprimer „uniquement” sous forme pécuniaire.
                                 Les prestations devraient idéalement rendre possible                                                 Heinz Locher
                                 plus de liberté et de potentiel de développement.                            Consultant du domaine de la santé
                                 Ce constat a déjà été fait par le système de santé

                                                                                                                           23
P r é s e n t        –    F u t u r

      L‘avenir a commencé: H+, du
         prestataire de service au défenseur d‘intérêts

                        H+ Les Hôpitaux de Suisse peut se retourner
                        sur une histoire d‘association passionnante.
                        Les vingt dernières années, le conseil, la di-
                        rection et l‘association dans son entier ont
                        été soumis à d‘énormes changements. Pen-
                        dant cette période, une présidente, deux
                        présidents une directrice et trois directeurs
Christian Schär         ont pris en main le destin stratégique et
                        opérationnel de l‘association.
Au départ, il y eut     A la demande des membres de H+, le se-
le déménagement         crétariat s‘était consacré essentiellement
du secrétariat de       pendant des années aux prestations de
H+ à Berne. Puis le     service. Au milieu des années 80, questions
programme trian-        tarifaires et missions touchant de près ou de
nuel 2003-2005 a        loin à la facturation constituaient les thèmes
été mis en place et     majeurs. Plus tard, l‘introduction de la sta-
la direction de l‘As-   tistique hospitalière et la gestion de la qua-
sociation a mené        lité sont venues se greffer sur les missions
de longues discus-      de l‘association et, depuis une décennie, la
sions pour définir la   mise en œuvre de TARMED s‘y est ajoutée.
future stratégie de     Des multiples consultations sur les projets
H+. Ainsi l‘Associa-    de politique sanitaire sont passées par le
tion des hôpitaux       bureau du conseil. Il a fallu la coopération
est passée de pres-     avec de nombreux groupes de travail au ni-
tataire de services     veau fédéral ainsi qu‘un contact permanent
                                                                         Depuis l’été 2001 le centre administratif de H+ ne se trouve plus
à défenseur d‘inté-     avec les membres et les autorités sanitaires
                                                                         à Aarau,mais s’engage dans la Berne fédérale „où les décisions se
rêts. Un exercice de    cantonales.                                      prennent”, pour le système de santé et les intérêts des hôpitaux, des
                                                                         EMS et des cliniques.
haute voltige.          Avec la LAMal et ses conséquences, la poli-
                        tique de l‘association H+ s‘est aussi modifiée; légers       sinait clairement, on pouvait alors commencer à le
                        au départ, ces changements devinrent de plus en             mettre en œuvre.
                        plus concrets et tangibles. Se concentrer uniquement        Dans une première étape, le secrétariat déménageait
                        sur les prestations de service n‘aurait désormais plus      d‘Aarau vers Berne en été 2001. Pour de nombreux
                        suffi, car il apparut clairement à l‘époque que les lis-     collaborateurs, ce déménagement fut difficile. D‘un
                        tes hospitalières, le financement des hôpitaux et les        autre côté, ce transfert eut un effet symbolique non
                        primes d‘assurance maladie créaient des contradic-          négligeable: les membres de l‘association et le conseil
                        tions au sein du système de santé suisse, des distor-       ont ainsi montré que H+ s‘engageait pour le système
                        sions de concurrence et offraient parfois des solu-         de santé, là „où les décisions se prennent”, c‘est-
                        tions insatisfaisantes (voir article page 21).              à-dire, dans la Berne fédérale, et qu‘elle souhaitait
                                                                                    s‘intéresser aux intérêts des hôpitaux, des EMS et
                        H+ devant d‘énormes défis                                    des cliniques.
                        H+ devait aller vers une réorientation, l‘abandon de        Le deuxième pas vers le statut de défenseur d‘inté-
                        la prestation de service à tendance technocrate pour        rêts fut franchit par H+ lors de son assemblée géné-
                        une défense des intérêts de la profession au niveau         rale extraordinaire (AG) du 30 octobre 2002. Le con-
                        fédéral. A la fin des années 90, cet objectif se des-        seil soumettait aux membres un premier programme

                                                                                                                    24
tarifs nationaux et pour l‘appli-
                                                                                       cation de la législation nationale
                                                                                       et des conventions sectorielles.
                                                                                       Des déclarations et des mesures
                                                                                       sur les centres de formation de
                                                                                       H+ en Argovie et à Cully, ainsi
                                                                                       que sur l‘organisation et l‘infras-
                                                                                       tructure permirent de parfaire le
                                                                                       tableau. Le programme triannuel
                                                                                       est loin d‘avoir mis un terme aux
                                                                                       débats sur la „meilleure” voie
                                                                                       à emprunter par H+ pour une
                                                                                       représentation plus efficace. En
                                                                                       effet, de nombreuses questions
Les débats sur la „meilleure” voie à emprunter par H+ pour une représentation
plus efficace sont loin d’être terminés. Ils sont un exercice de haute voltige pour     urgentes sont toujours d‘actua-
H+. Par exemple, les structures actuelles sont-elles suffisamment efficaces?             lité. Bien qu‘exigeant d‘inten-
                                                                                       ses réflexions et des décisions
triannuel. En prévision de ce programme H+ avait                finales, celles-ci ne doivent toutefois pas accaparer
préalablement adapté le profil et les structures de H+           inutilement toutes les forces de l‘association pour
aux besoins actuels des membres; celui a été adopté             les prochaines années. Répondre à ces questions est
avec une demi-année d‘avance. „Via une démarche                 un exercice de haute voltige pour H+: les structu-
structurée, le conseil et le secrétariat sondèrent les          res actuelles sont-elles suffisamment efficaces? Les
besoins des membres, dressèrent des états généraux              conférences actives tiennent-elles suffisamment
et définirent un éventail de missions à accomplir par            compte des groupes d‘intérêts internes? H+ doit-elle
l‘association „, pouvait-on lire dans les documents             devenir une association faîtière? Dans quelle mesure
explicatifs qui accompagnaient la motion du pro-                les établissements publics rattachés à une institution
gramme triannuel. Quelques membres ont fait preu-               peuvent-ils s‘exprimer de façon autonome et libre au
ve de scepticisme quant au programme triannuel car              sein de l‘association, peuvent-ils aller jusqu‘à contre-
il impliquait une hausse du budget annuel de H+ de              dire l‘institution dont ils dépendent? H+ a-t-elle be-
2,7 millions à 4,15 millions de francs. Le conseil et le        soin, outre les statuts, le profil de la profession et le
secrétariat parvinrent toutefois à les convaincre que           programme annuel, d‘élaborer une stratégie globale?
„les moyens nécessaires ne sauraient être trouvés en            Une telle stratégie associative peut-elle être définie
réduisant le seul volume des différentes prestations,           et réalisée dans un contexte où économie de la santé
mais qu‘il faudrait supprimer des pans entiers d‘acti-          et politique sanitaire ont des champs d‘action parfois
vités.” Après un débat très animé et de nombreuses              diamétralement opposés?
controverses cette journée mémorable finissait par               Logiquement, après le déménagement à Berne et
l‘adoption, à une majorité confortable, du premier              la révision des statuts comprenant le profil profes-
programme triannuel, pour la période 2003-2005.                 sionnel et le programme triannuel, la troisième étape
Une entreprise externe a également été mandatée                 est celle dotant H+ d‘une orientation claire et d‘une
pour évaluer le programme triannuel et les nouveaux             stratégie univoque faisant de l‘association un vérita-
objectifs. Le rapport intermédiaire a été soumis à la           ble défenseur des intérêts de la profession. Les struc-
connaissance de l‘AG le 18 novembre 2004 et une                 tures doivent poursuivre une stratégie claire. Cela
analyse d‘impact du programme triannuel est en                  n‘était jusque-là pas possible pour H+. L‘Association
cours.                                                          pourrait décider ce grand pas à l‘occasion de son 75e
                                                                anniversaire, sous le slogan „L‘avenir a commencé!”
Il y a encore beaucoup à faire                                  Tout a été préparé en ce sens.
Ce programme triannuel bien structuré permit à H+                                                          Christian Schär
de formuler des objectifs concrets et contraignants                    Ancien membre du Conseil de H+, 1998-2004
en matière de politique de santé, d‘emploi et de for-
                                                                Questo articolo è disponibile in italiano ai siti:
mation. Des mesures, accompagnées de délais de
                                                                www.hplus.ch e www.spitaldirektoren.ch
réalisation, furent définies pour les domaines de la
communication, du financement des hôpitaux, des                  Explications des abréviations: voir glossaire page 71.

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