Sans hotte c'est hot ! - SFM 2018 Quand les souches tropicales perturbent la routine d'un laboratoire alsacien - Bio67

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Sans hotte c’est hot !

         Quand les souches tropicales perturbent la routine d’un
                          laboratoire alsacien
                               SFM 2018
A. Chabaud, V. Cocquerelle, JM. Rousée, C. Rieder, T. Gueudet
t.gueudet@bio67.fr
Laboratoire Schuh                                                  1
Sans hotte c’est hot !
Pas de conflit d’intérêt pour cette présentation

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Sans hotte c’est hot !
  • Que s’est il passé à Strasbourg ?

  • Est-ce un cas isolé ?

  • Comment réagir ?

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Notre première histoire clinique
Le 04/07/17 Monsieur A. O.
53 ans est adressé par son
médecin avec l’ordonnance
suivante

Et les renseignements
cliniques sont les suivants                  4
Résultat de l’ECBU
• Cytologie

• Et la gélose chromogène est la suivante

                                               Identification
                                            spectromètre de masse
                                                                    5
Résultat du spectromètre de masse

                         CE IVD     6
Et en regardant de plus près

• Le spectre est ré-analysé avec la base biotox et donne le résultat
  suivant :

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Nos habitudes de travail

• Pas d’ouverture des tubes borates urinaires sous hotte
  • Pourtant risque identifié (risque d’aérosol BK)
  • Mais non suivi dans les faits

• Pas de lecture des géloses sous hotte pour les ECBU
  • Pas de risque identifié

                                    SANS HOTTE
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Conséquences
• 3 techniciens et un biologiste mis sous prophylaxie (prise de Bactrim®
  pendant 10 jours)

• Mise en place de mesures plus drastiques        C’est HOT !
  • Lecture des cultures urines sous PSM
  • Ouverture des tubes boratés sous PSM

• Formation des techniciens sur les germes hautement virulents

• Travail sur la base de données du spectromètre de masse : intégration de
  la base biotox dans notre base CE IVD                                   9
Conséquences collatérales
• Analyse du risque en chimie urinaire dans notre laboratoire
• Analyse du risque chez les contacts (ARS, CPIAS, …)
• Puis préparation de l’hospitalisation
   • Transfert
   • Isolement
   • ….
• Envoi de la souche
• Destruction de la souche
• Destruction des échantillons (selles, flacons hémocultures..)
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Difficulté diagnostic finale
• Envoi de la souche au CNR des Burkholderia
    •   Transport règlementé

                6.2. Matières infectieuses - Catégorie A - UN2814
                              Triple emballage P620
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Difficulté diagnostic finale
• Envoi de la souche au CNR des Burkholderia

    • Soumis à la législation MOT             Autorisation de cession et de
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    • Cout 1500€ à la charge du laboratoire
    • Délai d’obtention du résultat final

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Les antécédents à Burkholderia

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Les antécédents à Burkholderia

• Two previously described cases of laboratory-acquired melioidosis illustrate the practices
  that led to exposure and the time lapse from exposure to onset of symptoms.
• The first case-patient was a 48-year-old laboratory worker who cleaned up a centrifuge
  spill of B. pseudomallei culture with bare hands (9). Symptoms of chills, fever and malaise,
  tenderness in the right axilla, and pleuritic pain in the right side of the chest developed in
  the worker 3 days later.

• The second case-patient was a 33-year-old laboratory worker who performed
  antimicrobial drug susceptibility testing on 2 apparent B. cepacia isolates, 1 of which was
  actually B. pseudomallei isolated from the blood of a 29-year-old Vietnam veteran with
  recurrent cavitating pneumonia (10). Four days later, fever, pleuritic chest pain, a
  productive cough, and swelling of the right calf developed.

• Both persons were cured after a prolonged course of antimicrobial drugs. Inhalation of an
  infectious aerosol was thought to be the likely route of infection in both case-patients,
  although the first case-patient had an ulcerative lesion at the base of the right index
  finger at the time of exposure; infection through this lesion cannot be ruled out.
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Les autres cas du laboratoire
• Par le passé
   • Avant les années 2000:
      • Traitement Tuberculose, Salmonellose

   • Dans les années 2000:
      • Prophylaxie suite à un cas de Brucellose (hémoculture pb d’identification)
      • Prophylaxie suite à un N.meningitidis (lecture d’un frottis de gorge hors PSM),
      • Traitement d’une Shigellose (non port de gants)

   • Apres 2012: Rien avant Burkholderia en 2017

                                         -> Toujours se remettre en question !
                                                                                          15
Et dans les autres laboratoires
Entre 1985 et 2005 (Thèse Kathy Faber 2006 INRS)
  266 cas d’infections de techniciens de laboratoire dans la littérature:

                                                                            16
La cause: les agents de classe 3

                            Bacillus anthracis
                            Brucella
                            Burkholderia mallei /pseudomallei
                            Chlamydia psitacci
                            Coxiella burnetii
                            Escherichia coli, souches cytotoxiques
                            Francisella tularensis (type A)
                            Mycobacterium africanum /bovis / leprae/ tuberculosis / ulcerans
                            Rickettsia
                            Salmonella typh
                            Shigella dysenteriae
                            Yersinia pestis

• Mais pas que:

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Le risque était évident

Pipetage à la bouche

Cigarette sur la paillasse

                                      Nourriture à la paillasse

                                                                  18
Aujourd’hui il y a la fausse protection
• PSM mal utilisé
• Mésusage des gants
• L’habitude

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Les difficultés d’utilisation des PSM

• Troubles musculo squelettiques: en particulier au niveau des
  épaules mais pas que (étude CHSCT)

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Les difficultés d’utilisation des PSM

• Bruit:
   • Utilisation de bouchons d’oreille adaptés (coût +++)

• Vision des colonies à travers la vitre, hémolyse, odeur
• Rentabilité
   • « Perte de temps »
   • Travail moins naturel
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L’évolution du risque
         Les patients : Voyages, typologie de voyage, …
Avant                         Maintenant            Demain ….

                                                                22
Où aller en vacances ?
      Peste                     Cholera

Melioidose                                Brucella

                                                     23
Et le tourisme esthétique?

 Des nouveaux germes dans nos laboratoires
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L’évolution du risque
      La profession : Taille des plateaux, travail industrialisé

Augmentation du nombre d’échantillons
Spectrométrie de masse
Plus de chances/risques de trouver des germes « inhabituels »
Gestion du travail différent, nouvelles habitudes à prendre
                                                                   25
Les bases de données en 2018
• Bruker: intégration des germes de bioterrorisme en 03/2018 sous
  réserve de signer les contrats de « non terrorisme »

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Les bases de données en 2018

• Brucella est en base de connaissance de VITEK MS Plus (mode
  RUO) et intègrera la base de connaissance IVD lors de la prochaine
  mise à jour 3.2 dont le déploiement est prévu d’ici la fin de l’année

• Burkholderia mallei et pseudomallei seront intégrés à la base de
  connaissance 3.3, Francisella dans la version 3.4 de cette même
  base IVD

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Conclusion
• Nous avons eu un deuxième cas 6 mois après (pleurésie à
  B.pseudomallei ) -> Pas de conséquences pour les techniciens

• Amélioration des bases de données des spectromètres

• En cas de difficultés d’identification, définir un personnel restreint
  (même si tout le monde est intéressé !)

• Nous sommes tous concernés, les agents de classe 3 ne
  s’annoncent pas toujours avant d’entrer dans le laboratoire !
                                                                           28
Conclusion
Dans notre laboratoire ….
  • J’ai vu de la chimie sans hotte              Et pourtant …
  • Des urines de 24h vont dans le vidoir

       Rien n’est simple mais dans tous les cas …..
                                                                 29
Au final

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